you found me || JARROD&ELENA

« Te fous pas de ma gueule, tu dois bien pouvoir rester plus longtemps, on commençait tout juste à faire connaissance » La jeune femme le tirait par le calbute, alors qu'il essayait d'enfiler son jean. Il manqua de se gaufrer deux ou trois fois, avant qu'il ne la fasse lâcher prise. « C'est pas vraiment mon truc de faire connaissance... Et puis je t'ai dis que j'avais une urgence ! » Il arrive enfin à mettre son jean et commence à chercher son t-shirt du regard. Merde, où il avait bien pu le balancer celui-là. « Mais tu m'avais dit... » Il lui coupa la parole. « Oh arrête de croire tout ce que les hommes peuvent te dire, soit pas si naïve ! » Il ne vit pas le regard dédaigneux de la jeune femme, trouvant son t-shirt avec une joie sans pareille. Chaussures enfilées, il ne perds pas son temps pour filer jusqu'à la porte. Elle court à sa suite et l'empêche de sortir. Il pousse un soupir déconcertant. Elle allait insister combien de temps cette dinde ? « Appelle moi au moins ! » Il saisit la jeune femme par les épaules, elle décoche un sourire surement assez conne pour penser qu'il allait l'embrasser ou agir tendrement. Il la décala simplement de l'entrée, ce qui surpris grandement notre potiche. « Tu sais bien que je ne vais pas le faire » Lui murmura-t-il au creux de l'oreille. Il afficha un sourire et ouvrit la porte. Ne voulant pas lâcher elle fit une dernière tentative. « Ah... Oui tu n'auras surement pas le temps » Il s'arrêta dans le couloir et se retourna. « Ah non j'aurais tout le temps... Mais pas l'envie. » Et il finit par partir.

Une fois rentré chez lui, passé à la douche, s'être rhabillé et cogné deux fois dans sa table basse, il envoie un message à Elena pour lui demander son avis sur une chanson qu'il venait tout juste de terminer et lui donne rendez-vous au parc à leur endroit habituel. Lorsqu'il écrivait une chanson, il demandait toujours l'avis à certaines personnes. C'était pour être sûr que ça pouvait être aussi juste qu'il le pensait, malheureusement, tout le monde lui disait que c'était bien. Parce que le problème, c'est que personne ne possédait l'oreille musicale comme lui. Alors il se contentait de leur réactions pendant la chanson et se basait sur ça, en plus de futurs avis professionnels. Le jeune homme prit sa guitare et sorti de son petit chez lui, afin d'aller dans ledit parc. Il y avait un lieu dans ce parc où il se retrouvaient toujours, pas parce qu'un souvenir particulier s'y rattache ou tout autre niaiserie du genre, non simplement parce que lorsque Jarrod va dans ce parc, il s'arrête toujours au même endroit. C'était une habitude et avec le temps, c'était devenu son petit coin à lui. Il pouvait jouer tranquillement et avait quelques spectateurs parfois. Allongé dans l'herbe, la guitare posée à côté de lui il observait le ciel et ses nuages. Comme un gosse, il cherchait à quoi ressemblaient les nuages, moutons, lapins, guitare, dragons... Entre temps, il avait fermé les yeux, profité de cet air un peu plus pur que celui en ville. Avec les médicament, les symptômes étaient moins douloureux, mais même là, alors qu'il n'avait presque rien fait, son cœur battait plus vite et il était essoufflé, comme s'il finissait de se remettre d'un jogging. Prenant une grande inspiration, il expira longuement avant d'ouvrir les yeux. Il aperçu alors Elena, derrière lui, qu'il voyait donc à l'envers au vue de sa position allongée sur le sol. Il se redressa, un peu trop vite à son gout mais ne le montra pas. « Ah bah c'est pas trop tôt, t'es pas franchement ponctuelle dans ton genre » Dit-il pour la charrier -comme d'habitude-, un sourire aux lèvres.

Aujourd’hui, rentrer dans ce slim over serré, manger équilibré, ne pas s’engueuler avec Aleandro.. Envoyer un sms à Thay…et accessoirement me pointer pour écouter les derniers morceaux de ce cher Jarrod. Jarrod, comment dire, il m’emmerde. Il m’envoie chier, il me nargue, il se balade à poil devant moi et il ne s’est jamais rien passé. Pourquoi ? Aucune idée. Peut être parce que c’est un type bien. Non je plaisante, moi dès qu’il parait, je le sais, il me plait, et vu ce que ma relation donne, j’ai tendance à être attirée par pas mal de monde.. Enfin surtout deux personnes. Peut être parce que mon cerveau marche à l’envers, ou que justement, je ne sais plus à quel saint me vouer. Qu’en sais-je. Ma vie sentimentale est juste un véritable foutoir, et je n’y peux rien, alors je subis. Je me prépare gentiment, envoie mon sms et finit par ne pas manger à part un ptit pain au lait.. Je ne sais pas ce que j’ai, mais l’appétit est en ce moment une chose rare. J’en connais un qui me dirait de suite que je suis stupide et que je fais n’importe quoi, mais vous savez à quel point je n’écoute jamais. J’enfile mes talons et file vers le parc. A reculons. Vous savez ce que ca fait de regarder un des meilleurs chanteurs que l’on connaisse, qui vous file des frissons..et de ne même pas lui dire que pour vous, il est plus qu’un ami. Je ne suis pas amoureuse, je vous rassure, juste très attirée parce type à l’allure nonchalante et au timbre de voix fabuleux. Quand il joue, le monde disparait, comme dans une bulle, je me laisse portée par les notes et le son de sa voix. Il ignore tout ça, il sait juste que je l’aime quand il chante et j’ai parfois l’honneur d’écouter ses tous nouveaux morceaux. Comme ici. Je prends tout mon temps, de toute façon, il trouvera à redire même si je suis pile à l’heure. Je m’arrête en passant et prends une glace, pour moi, peut être pour lui s’il est sage. J’arrive et l’observe un instant, allongé sur l’herbe, là ou on se retrouve toujours, là ou des gens nous rejoignent pour eux aussi, savourer la bulle. Je fonce vers lui et me met au dessus de lui. Il me regarde à l’envers et me fait une remarque sur l’heure d’arrivée. Vous avez-vous, je le savais. « Je voulais pas te décevoir, tu aimes tellement avoir raison.. Une glace ? » Que je lui dis tout sourire.. Juste pour voir si une autre remarque va surgir ou non. Je m’assieds à côté de lui, m’allonge et regarde les nuages. « J’ai deviné, tu m’as fait venir juste pour que jte regarde faire le mort ? Trop cool.. Fais voir si tu retiens ta respiration ? » Oui en général, je fais pareil, je suis ainsi. Et puis c’est notre truc, après tout, qui aime bien châtie bien non ? Je souris et me penche vers lui, pose ma tête sur son torse.. « Bon tu me la joue cette nouvelle chanson ou je m’en vais cueillir des cerises… » Autrement dit magne toi le cul je m’ennuie là. Un temps d’adaptation de trois secondes et demi et une patience inexistante.. Un vrai cauchemar pour certain et surtout pour lui. Je m’assieds en tailleur et fais mine d’applaudir. Il déteste que je me moque, pourtant, s’il savait à quel point ses chansons me transcendent.. A quel point elles me libèrent. Je n’ai pas les mots ou le courage pour être plus directe, je me contente de sourire, et parfois, ça suffit.

Jarrod n'aimait pas s'attacher aux autres. Cependant, il avait compris qu'avoir des amis pouvait être une bonne chose. Bien sûr il ne se dépensait jamais à fond dans n'importe quelle relation, l'amitié comprise. Il ne voulait pas être trop proche pour ne pas avoir leur déception, leurs larmes sur sa conscience le jour où il mourra. Son médecin lui disait toujours que c'était important d'être bien entouré, parce que c'est une épreuve difficile et que lors de moments durs comme celui-ci, on a besoin du soutiens de ses proches. Mais avec l'expérience de la réaction de ses parents, il doit avoir peur aussi que les gens l'abandonne de par sa condition. C'est surement stupide, mais au final ce que convenait le mieux à Jarrod, c'est que chacun garde ses distances. Elle venait donc d'arriver, à peine en retard, mais qu'elle soit à l'heure ou non, il fallait qu'il sorte quelque chose. Ça fonctionnait toujours comme ça entre eux. « Je voulais pas te décevoir, tu aimes tellement avoir raison.. Une glace ? » Il fit non de la tête avec une légère grimace. Il aimait bien les glaces, mais ça lui était interdit, alors souvent, il préférait faire croire qu'il détestait ça. C'était idiot, mais il avait assez fait de conneries pour aujourd'hui, s'il continuait encore il allait finir par faire une attaque et passer les prochains jours à l'hôpital. Il avait bien trop de projets pour cette semaine et l'hôpital n'en faisait pas partie. « J’ai deviné, tu m’as fait venir juste pour que jte regarde faire le mort ? Trop cool.. Fais voir si tu retiens ta respiration ? » On peut même plus profiter du beau temps sans qu'on soit accusé de faire le con. Il était tout à fait possible qu'il se tienne à carreaux pendant une journée. C'est possible, mais c'est pas dit qu'il veuille relever le défis. « Je t'ai pas appelé pour faire le mort, je peux très bien le faire chez moi et puis tu sais déjà que je sais bien le faire » Elle posa sa tête sur son torse et il en profite pour lever les yeux au ciel. Même si elle ne le voyait pas, elle devait se douter qu'il venait de le faire. Elle était tout le temps active, à s'agiter comme une puce sous ses yeux. C'était le genre de fille qui changeait d'avis au bout de deux secondes. Beaucoup de monde n'apprécie pas ce genre d'hyperactivité et avec sa condition, Jarrod avait parfois du mal à suivre. Mais avoir une personne aussi active proche de soi c'est toujours mieux qu'une personne amorphe quand on a une vie aussi restreinte que la sienne. Ça le motivait et l'obligeait à se bouger le cul, parfois un peu plus qu'il ne le devrait, mais ça lui permet de profiter de sa vie au mieux. C'était donc grâce à elle qu'il arrivait à garder le moral. Même si parfois elle était fatigante.... et énervante... et chiante. Mais il l'acceptait comme ça. « Bon tu me la joue cette nouvelle chanson ou je m’en vais cueillir des cerises… » Dit-elle impatiente comme toujours avant de s'assoir en tailleur et de faire semblant d'applaudir. Il se redressa et s'installa à son tour. « Bon, bon deux secondes... » Il passe une main dans ses cheveux afin de les remettre en place -ou de les décoiffer d'avantage, difficile à dire- et attrape sa guitare. Il s'installe convenablement, joue quelques notes pour s'assurer de la tonalité et va pour commencer. Il s'arrête avant même d'avoir commencé à jouer et fait mine de réfléchir un moment. Il resta un moment songeur, histoire de la faire attendre d'avantage et ainsi la faire chier comme il aimait le faire. « Tu sais je suis pas sûr qu'on puisse encore cueillir des cerises en cette période de l'année... » Lui dit-il le plus sérieusement du monde. Il croisa son regard et esquissa un sourire. « Bon bon ça va, je commence, je commence ! » Finit-il par lui dire avant qu'elle ne s'énerve après lui. Si on peut même plus plaisanter. Il se concentra sur sa guitare et tout en raclant sa gorge, commença à jouer les premières notes. «