Les paysages semblaient laids, tout paraissaient moche aux yeux de Samuel. Depuis que Juliet avait quitté son loft brutalement après la découverte du sous vêtement de Candice, le jeune homme avait perdu toute joie qu’il avait pleinement retrouvée suite à l’officialisation de leur relation. Il l’avait appelée maintes fois mais la jeune femme n’avait répondu à aucun appel ; il s’était rendu sur son lieu de travail, chez elle, rien y faisait, soit elle n’était pas là, soit elle ne voulait pas répondre. Ayant peur de passer pour un obsédé ou un harceleur, il préféra s’abstenir de continuer à la voir. Il préférait calmer les tensions et prendre de la distance afin qu’elle se calme. Plus facile à dire qu’à faire mais il se força. Mais la situation ne s’arrangeait pas. Plus les jours passaient et plus Sam comprenait que Juliet n’allait pas lui pardonner ni le voir durant un très long moment. Il souffrait tellement, il se sentait faible, tout ce qui l’entourait n’avait plus aucune valeur, uniquement Juliet pouvait lui rendre son bonheur. Elle avait eu raison de s’énerver mais elle se trompait sur une seule chose, Sam ne l’avait pas trompée ! Ca c’était passé avant qu’il ne soit ensemble. Le bout de ficelle était là depuis plusieurs semaines. Il devait rendre à la blonde ses affaires mais il n’avait pas eu le temps. Ils se revoyaient de temps à autre en salle de sport mais rien de plus surtout depuis qu’il était en couple. Candice avait compris et ne s’était pas interférer dans la relation. Après tout, ça n’avait été qu’un coup d’un soir. Le problème, c’était que la psychologue ne le croyait pas. Avant qu’elle ne quitte le loft, le russe lui avait dit la vérité mais elle ne l’avait pas cru. Deux personnes souffraient dans cette histoire, Juliet devait pleurer lorsqu’elle rentrait chez elle, Sam aussi souffrait et tous les soirs, il se morfondait dans son lit. Il allait travailler sans détermination, ses collègues avaient remarqué son changement d’attitude cependant, ils ne lui avaient pas demandé quel était son problème. Tant mieux d’ailleurs ! Lockwood n’était pas du genre à exprimer ses sentiments, des sentiments aussi profonds. L’espoir de se faire pardonner se rétrécissait peu à peu et pourtant, soutenu par une force inattendue, Samuel se décida à aller chez Juliet une énième fois. Leur histoire avait à peine commencé, elle ne pouvait donc pas se terminer ainsi ! Ils avaient trop attendu pour en arriver là. Non ce n’était pas possible, pas pour Sam en tout cas. C’était un dimanche, il n’y aurait pas trop d’embouteillage. Il s’habille après s’être douché et partît en direction de la maison de Juliet. Il priait pour qu’elle soit là. Caleb lui avait fait la morale au départ, puis lorsque Sam lui avait dit qu’il n’était pas encore avec elle, son meilleur ami lui avait dit d’attendre qu’elle se calme. Mais il n’avait fait que ça ! Ce temps d’attente ne pouvait plus durer. Samuel regardait donc les maisons défiler sous ses yeux. Les familles qui déjeunaient dehors lui donnait envie de former une famille avec sa chérie. Il arriva rapidement chez elle. Il prit soin de ne pas se garer devant la maison afin qu’elle ne le voit pas arriver, il se gara donc à une perpendiculaire de la siene. A pas rapide, il rejoignit la porte d’entrée et sonna. Une personne ouvrit et se fut Emily. La petite sœur de Juliet le fusilla du regard. « Salut Emily ! Ce n’est pas le moment, s’il te plaît fait moi entrer. J’ai besoin de lui parler. » il adressa un regard de pitié à la plus petite des sœurs de Caleb. « S’il te plaît !!!! » la jeune femme le laissa finalement entrer dans la maison. Il s’avança en courant et chercha Juliet des yeux. Elle n’était n’y dans la cuisine, ni dans le salon. Il croisa le regard d’Emily, qui d’un coup de tête, lui fît comprendre qu’elle était dans sa chambre à l’étage. Il la remercia avec un même mouvement de tête. Il monta les marches par quatre et atteignit rapidement la pièce. La porte était entre ouverte et il put apercevoir Juliet. Allongée sur le lit, des mouchoirs à la main, il vit son regard. Il était vide. Samuel n’avait jamais vu ainsi la femme qu’il aimait dans cet état. Un frisson parcourut son échine. Il fît un pas en arrière. Il hésita, se disant que peut être il ne ferait qu’aggraver son état. Il tenta le tout pour le tout. Il ouvrît la porte s’avança. En général, une personne se serait levée brusquement, là, ce ne fut pas le cas de Juliet. Elle le regarda, l’air abattu avec une pointe de colère qui grandissait à vue d’œil. Il se sentait mal à l’aise mais ne resta quand même dans la pièce. « Juliet…il…il faut qu’on parle…» il balbutia mais garda la tête haute. Il ne devait pas flancher.

Just gonna stand there and watch me burn

" Ju ? Tu veux pas venir en bas avec moi regarder un film ? "
Juliet releva doucement la tête vers la tête brune de sa soeur et secoua la tête. " Non, merci. Je préfère rester dans ma chambre." Emily pénétra dans la chambre de sa soeur, et Juliet se sentit coupable en voyant la lueur inquiète qui brillait dans ses yeux. Elle savait que sa soeur se faisait du souci pour elle et elle se détestait ça de lui imposer ça mais elle n'arrivait plus à faire semblant de sourire. La jeune Campbell s'installa sur le lit de sa soeur et posa sa main sur celle de Juliet. " Tu ne fais que ça, rester enfermée. Quand tu ne bosses pas, tu es dans ta chambre. Tu ne sors pas, tu ne vois plus personne." Juliet soupira doucement, peut-être bien mais elle n'avait pas envie de se forcer. Elle continuait déjà d'assurer au travail et c'était beaucoup d'effort. " J'ai pas envie de sortir Emily, je veux juste rester seule pendant un moment. T'en fais pas, ça va aller. Va regarder ton film et ce soir si tu veux, on ira au restaurant." Emily eut un grand sourire de môme le soir de Noël et Juliet réussit à esquisser un mince sourire comme pour lui faire montrer qu'elle partageait son enthousiasme même si ce restaurant lui coûtait déjà. Emily finit par redescendre, laissant Juliet seule face à sa souffrance.

Elle avait perdu Sam. Une fois de plus. La seule consolation dans l'histoire, si on peut dire ça, était que pour une fois, c'était pas de sa faute et elle n'avait rien à se reprocher. Sam l'avait trompée en à peine 15 jours de relation et lorsqu'elle avait vu le string qui traînait dans sa chambre, elle avait senti son coeur se briser. Elle avait enfin réussi à mettre tous ses doutes, toutes ses craintes de côté pour lui faire confiance et elle se prenait tout en pleine gueule. Le choc avait été violent et des semaines plus tard, elle était encore abattue, incapable de retrouver sa joie de vivre habituelle. Sam l'avait vidée de tout. Elle avait l'impression de ne plus rien ressentir et elle détestait ce sentiment de vide qui la prenait. Sam avait pourtant bien tenté de l'appeler ou même de passer à son bureau mais elle avait toujours réussi à le bloquer, refusant d'avoir à faire à lui. Elle ne voulait plus le voir, plus jamais. Il lui avait fait trop de mal. Ils étaient quittes maintenant ...

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas que quelqu'un se tenait devant la porte de sa chambre. Ce n'est que lorsque sa porte grinça qu'elle releva le regard et aperçut, à sa grande surprise, Sam. Que faisait-il là ? Pourquoi Emily l'avait elle laissé monter ? Elle ne put s'empêcher de lui jeter un regard furieux mais le jeune homme affronta son regard, refusant de baisser les yeux. « Juliet…il…il faut qu’on parle…» Sa voix était faible mais ferme et elle soupira doucement, secouant la tête comme une enfant boudeuse. " Je n'ai rien à te dire." Elle le regarda, le coeur battant malgré elle, toujours en proie à de vives sentiments à sa vie. " Pars Samuel." Elle s'essuya rapidement les yeux comme pour cacher les relants de larmes qui devaient se trouver là.

Samuel avait décidé de faire le grand pas ; aujourd’hui, il était prêt à affronter Juliet. Il ne l’avait pas revu depuis plusieurs semaines après leur première dispute. Comprenant bien qu’elle ne le verrait pas, il avait décidé de se rendre chez elle. Il espérait qu’elle soit. Emily l’avait plusieurs fois regardé de travers. Sa réaction était normale aux yeux du jeune homme mais elle ne devait pas l’empêcher de voir sa grande sœur. Pour que le problème soit régler, il fallait absolument qu’ils se voient. Ce fut d’un pas décisif et déterminé qu’il s’était rendu chez les deux Campbell. Il tenait fermement le volant de sa voiture, concentré sur ce qu’il allait lui dire. Pourtant, une fois qu’il serait devant elle, il savait que son discours préparé ne servirait à rien, il devrait improviser. Le stress, la peur, la crainte, tout ça ferait qu’il ne pourrait pas balancer ces morceaux de phrases. De toute façon, Juliet allait soit l’écouter, soit le renvoyer balader. Son pouls s’accélérait au fur et à mesure qu’il se rapprochait de sa maison. Il ne fallait pas qu’il abandonne, pas maintenant. Sam était tellement heureux avec elle, il ne voulait pas la perdre, pas une seconde fois. En plus, c’était sa faute si, ils étaient en froid. A cause de la nuit qu’il avait passé avec Candice, mais ça, ça s’était produit avant qu’il ne soit ensemble. Le russe, n’avait pas pensé que le sous vêtement serait encore là, le soir où il avait invité Juliet. Il ne savait pas comment il avait fait pour oublier alors qu’il nettoyait lui-même son loft. Il se sentait idiot. Mais vraiment. Il trouvait que c’était la pire façon de perdre quelqu’un de cher à ses yeux. Plus il y repensait, plus il s’énervait contre lui-même. Et si, ça avait été sa dernière chance avec elle ? Que deviendrait-il ? Alors là, Samuel toucherait le fond, il serait démoli par la tristesse et la souffrance. Il ne se le pardonnerait jamais. Arrivé devant chez elle, il prit soin de se garer une rue plus loin, afin que ni Juliet ni Emily ne le voient arriver. Il sonna tout de même à la porte pour qu’elles sachent qu’il y avait quelqu’un devant leur porte. Ce fut Emily qui l’ouvrit. La jeune femme ne voulut pas qu’il rentre mais après l’avoir supplié, elle céda. Samuel fit le tour du rez-de-chaussée, Juliet n’était pas là. Ce fut grâce au mouvement de tête de sa petite sœur qu’il comprit qu’elle était à l’étage, surement dans sa chambre. La porte était entre ouverte, ainsi, il put voir sa chérie allongée sur le lit. Son état le rendait malade parce que c’était à cause de lui qu’elle souffrait. Avec timidité, il poussa la porte ; le moment était venu de s’expliquer et peut être d’amener à une réconciliation. Si Samuel devait reconquérir la jeune femme, il n’hésiterait pas. Il l’aimait trop pour la perdre. Elle était celle qu’il avait toujours voulue, celle qu’il lui fallait. Juliet ne réagît pas de suite mais son regard changea lorsqu’elle s’aperçut que c’était Sam qui se tenait devant elle. Son regard était rempli de colère. Le jeune homme avait été le premier à briser le silence. En tant qu’avocat, il savait toujours défendre ses clients, or là, c’était totalement différent. Il n’arrivait pas à se défendre lui-même. Il était perdu et affronter Juliet était plus dure que ce qu’il avait pensé. Et puis, c’était différent, ses clients et Juliet, la jeune femme était plus importante. Elle ne voulut pas lui parler et lui demanda de partir. Elle pleurait. Il éprouva un pincement au cœur en voyant les larmes tombées. Juliet essuya rapidement les quelques larmes qui avaient déjà coulé sur ses pâles joues. La main sur la poignée de la porte, Samuel hésita un instant puis se ressaisit. Il s’approcha brusquement d’elle en s’asseyant sur le bord du lit. « Non Juliet…il faut qu’on parle sérieusement. Je t’aime et je ne veux pas te perdre. ». Il leva une main pour caresser une de ses joues mais au dernier moment il se retint. Il ne voulait pas trop la brusquer. D’un regard abattu, il continua à parler. « Je te jure que je ne t’ai pas trompée Juliet. Ca s’est passé avant qu’on ne soit ensemble…je te le jure !»il attendit quelques secondes avant d’enchaîner. Il soupira longuement. « Pourquoi je gâcherai notre relation alors que je n’attendais que ça ! Je ne veux que toi !...Ce qui s’est passé avec elle, c’était quand j’étais encore fâché contre toi. Je t’en prie Juliet, crois, jamais, non jamais je ne te tromperai ! Je t’aime trop pour ça… » il finit sa phrase en murmurant. Il espérait que la jeune femme l’ai cru. Mais en regardant son visage, Samuel ne put détecter un quelconque sentiment. C’était bien la première fois qu’il voyait Juliet ainsi.

Just gonna stand there and watch me burn

Juliet ne s’attendait pas à voir le jeune homme entrer dans sa chambre et elle ne put s’empêcher d’être bouleversée par sa venue, par sa vue même. C’était insupportable. La douleur ne semblait pas vouloir s’en aller comme un gouffre béant ouvert, impossible à refermer. Sam avait toujours eu une valeur particulière à ses yeux et il comptait plus que n’importe quel homme avait pu compter. Elle l’avait espéré, attendu des années et des années. Ils avaient connu des hauts et des bas, beaucoup de bas dans leur relation et lorsque enfin Samuel avait pardonné à Juliet cette fuite vieille d’il y a quelques années, un matin après leur première nuit, elle s’était dit qu’ils allaient enfin pouvoir être heureux tous les deux. Plus rien n’allais pouvoir les séparer. Ni le temps, ni les autres, ni rien. Ils avaient réussi et ils avaient le droit à ce bonheur tant attendu. Pourtant, il n’avait fallu que deux semaines et un vulgaire bout de tissu pour foutre en l’air tout ce qu’ils avaient mis des années à construire. Juliet avait senti comme un poignard lui transpercer le cœur lorsqu’elle avait trouvé ce petit string noir étincelant de sensualité et d’une nuit pleine de promesse qui s’était tramé en son absence. Comme n’importe quelle fille, elle avait réagi impulsivement hurlant à la trahison. Que pouvait-elle penser d’autre ? Et depuis cette fameuse soirée, elle restait prostrée chez elle, incapable de sourire, incapable d’aller mieux, se contentant seulement d’aller à son cabinet le regard vide, et les pensées incapables de se coordonner. Emily avait beau tout faire pour lui remonter le moral, rien n’y faisait. Elle n’avait qu’une envie : être seule et le rester. Elle ne voulait voir personne et surtout pas lui alors bien sûr lorsqu’il rentra dans sa chambre, elle se sentit furieuse. Furieuse contre lui mais aussi furieuse contre Emily qui l’avait laissé entrer alors qu’elle savait pertinemment qu’elle ne voulait plus le voir, plus lui parler. Elle savait aussi que sa jeune sœur faisait ça pour son bien et elle lui avait depuis longtemps conseillé d’aller le voir pour parler et mettre les choses au clair. Elle jeta donc un regard furieux au jeune homme qui restait là, hésitant, sur le pas de sa porte comme foudroyé par son regard. Pourtant, elle savait que ce n’était pas le genre de Sam de se trouver comme ça, incapable de trouver les mots qu’il fallait. En avocat brillant qu’il était, l’argumentaire était son dada et il savait manier les mots avec malice. Il finit par avancer brusquement et s’assit sur le bord du lit et Juliet ne put s’empêcher de reculer comme si cette proximité soudaine l’avait brulée. « Non Juliet…il faut qu’on parle sérieusement. Je t’aime et je ne veux pas te perdre. » Elle le vit lever une de ses mains et suspendre son geste, laissant finalement retomber sa main contre lui. Il la regardait de son regard magnifique dans lequel elle pouvait se perdre et elle baissa la tête, incapable de soutenir son regard, de le regarder dans les yeux. Elle resta silencieuse un long moment. « Il fallait y réfléchir avant de te faire une pouffiasse.» Elle avait murmuré ça d’un ton neutre, presque calme sans colère. Juste une phrase réfléchir, énonçant des faits. Elle ne voulait rien laisser paraître, elle en avait marre de souffrir. Elle se réfugia de nouveau dans le silence, espérant qu’il finisse par partir. « Je te jure que je ne t’ai pas trompée Juliet. Ca s’est passé avant qu’on ne soit ensemble…je te le jure !» Elle releva le regard doucement et aperçut son air abattu, la tristesse qui pouvait se lire dans ses yeux et elle fut malgré elle touchée. Pourtant, elle ne répondit rien, se contentant de hausser les épaules. Le jeune homme soupira doucement avant de reprendre : « Pourquoi je gâcherai notre relation alors que je n’attendais que ça ! Je ne veux que toi !...Ce qui s’est passé avec elle, c’était quand j’étais encore fâché contre toi. Je t’en prie Juliet, crois, jamais, non jamais je ne te tromperai ! Je t’aime trop pour ça… » Sa voix n’était plus qu’un murmure et elle sentait le regard du jeune homme braqué sur elle, guettant chaque expression de son visage même les plus infimes. Mais, elle restait vide. Elle ne cilla même pas en l’écoutant parler, refusant de lui montrer toute la peine qu’il lui avait fait. Elle soupira à son tour et tourna la tête vers la fenêtre, échappant ainsi au regard scrutateur du jeune homme. Elle finit par se retourner vers lui et le regarda d’un regard où on pouvait enfin lire la tristesse qu’elle ressentait. « J’aimerais tellement te croire Sam … Mais, je ne sais pas … Comment t’explique que son string traîne par terre des semaines après votre nuit ? » Je soupirais et secouais la tête. « Je voudrais vraiment croire que tu ne m’as pas trompé mais là, tu dois avouer que c’est gros.»

La sentence était tombée ! Sam se retrouvait à présent en face de sa belle. Non pour un moment en amoureux mais pour un instant glacial, le moment que tout le monde redoutait, celui des explications. Il était très difficile pour lui de faire le premier pas, or, c’était à cause de lui que tout ceci était arrivé, il était donc de son devoir de tout réparer. Du moins d’essayer. Durant plusieurs semaines, le jeune homme avait tenté sans succès de lui parler, cependant la blessée ne voulait pas le voir –ce qui était tout à fait compréhensible-. Par chance et surement par pitié, Emily l’avait laissé entrer, une seconde chance s’offrait à lui. Samuel n’aurait jamais pensé qu’il en serait arrivé là. Il n’avait jamais trompé Juliet et il ne le ferait jamais. En général, le russe ne prononçait pas l’adverbe « jamais » mais cette fois ci, il savait qu’il ne pourrait pas faire une telle chose, faire subir une horreur pareille à la femme de sa vie. En effet, il considérait Juliet comme la femme de sa vie, il l’avait tant désirée depuis des lustres ; alors pourquoi nier cette vérité qu’il avait enfin compris et acceptée. Sam serait prêt à faire n’importe quoi pour elle, jusqu’à tuer pour elle. Il ne voyait qu’elle, ne rêvait que d’elle, elle représentait la femme parfaite pour lui, elle était la femme parfaite pour lui. La belle brune l’avait déjà blessé maintenant, c’était à son tour. Inconsciemment, ces deux là se faisaient souffrir ! Etait-ce cela l’amour ? Faire souffrir l’autre. Si c’était le cas, il y avait d’autres moyens pour exprimer les sentiments. C’était la première fois que Samuel voyait Juliet dans cet état, aussi vide, aussi pâle que la normale. Dans son regard, le jeune homme pouvait lire son énorme tristesse, déçue par cette soit disant tromperie. Rien que de la voir à cet instant, le mettait mal à l’aise. Il voulut faire une approche mais se résigna très vite à ne pas la faire de peur d’être rejeté. Sur un ton neutre, la jeune femme insulta, celle qui avait osé passer la nuit avec lui. Elle avait tous les droits, pourtant, Sam n’avait pas trompé Juliet puisqu’ils ne sortaient pas encore ensemble. Cependant, la psy marquait un point, pourquoi ce bout de tissu traînait encore deux semaines plus tard. En général, le bon avocat savait défendre son client mais là, c’était une tout autre affaire car elle avait raison sur ce point. La seule manière qu’elle puisse lui pardonner se serait grâce à leur amour. « Tu as raison Juliet, je suis en tort à cause de f*utu sous vêtement mais par pitié crois moi, je n’oserai jamais te trompé !» Sur le regard de Juliet, le russe voyait combien ses excuses ne fonctionnaient pas. C’était donc la fin de leur courte histoire qui aura été malgré tout idyllique si on ne compte pas ces deux semaines sans se voir ? …
Samuel senti son pouls s’accéléré, son visage devait surement être rouge telle son cœur pompait le sang qui coulait dans son corps ; sa respiration aussi semblait l’être. Cette réaction était dû au fait qu’il n’y avait plus une lueur d’espoir pour eux. A cause de lui. Tellement il s’en voulait de cette scène de l’autre soir, il se tapait avec la paume de sa main tout en se parlant à lui-même ; jusqu’à oublié Juliet. « P*tin Sam qu’est-ce que t’as foutu !» Il sentait les larmes remontées. Le russe décida donc de partir ; il se leva brusquement et quitta la chambre de la demoiselle sans la regarder. Si Lockwood lui adressait un dernier regard, il s’effondrerait. Ce côté fier qu’il avait toujours eu refaisait surface. Montrer ses faiblesses serait la dernière chose qu’il désirerait. Ce trait de caractère viendrait probablement du côté de son père. Samuel était déjà à plus de la moitié des marches des escaliers lorsqu’il s’arrêta. NON. Leur histoire ne pouvait pas se terminer comme ça. Pas aujourd’hui. Il remonta donc les marches pour rejoindre à nouveau la chambre. Pendant ce court instant, il ne se rendit pas compte que de fines perles s’échappaient de ses yeux et roulaient sur ce visage pâle d’inquiétude. D’un geste vif, il claqua la porte derrière lui et se jeta vers Juliet pour l’embrasser délicatement. Ne s’y attendant pas, les lèvres de la jeune femme purent toucher celles de Sam ; un frisson parcourut l’échine du jeune homme. C’était le manque de ses baisers qui lui procurait cette sensation. Il put profiter d’un long baiser. Sam s’écarta enfin d’elle, leur front néanmoins se touchait. « Non Juliet, j’ne te laisserai pas m’échapper une seconde fois…pas une seconde fois» répéta-t-il dans un murmure.