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 Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...

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MessageSujet: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptyVen 20 Avr - 1:08



La journée se terminait et laissait bientôt place à la nuit. Certains rentraient chez eux après de longues heures de boulots, d’autres sortaient de leur trou, préférant l’obscurité que le jour et les derniers qui ne savaient pas ce qu’ils feraient ce soir. En ce qui concernait Enzo, lui, avait décidé d’aller dans un bar. A Santa Monica, il y en avait plein de bars. Seulement, le jeune homme avait des préférences, spécialement The Baker Spider. L’ambiance était super et les gars soul ne foutaient pas la pagaille. De Conti avait été élevé dans une famille noble, ainsi, les mauvaises manières de certains, le déplaisait. Heureusement pour lui, des gens de toutes sortes se retrouvaient dans ce pub. En plus, il connaissait une jeune femme qui y travaillait, Savannah. Connaître, était un bien grand mot. Il savait seulement que la belle brune était proche d’Aidan, très proche ; lui rendre une petite visite ne lui serait pas de refus. L’aîné de la riche famille italienne ne savait pas si elle était au courant que son cadet allait être père, la mère de son enfant, Charlie, avait fait sa connaissance il y a peu de temps de cela. Un bon moyen pour mettre le bazar dans la vie de son frère. Enzo venait à peine d’arriver qu’il faisait déjà en sorte de gâcher l’existence d’Aidan. Quelle pourriture ce mec ! Le pire dans tout ça, c’était qu’il prenait un malin plaisir à lui faire de sales coups. C’était plus fort que lui. Depuis toujours, Enzo n’aimait pas son frère. Lui-même ne savait plus pourquoi il le détestait. Il s’était perdu dans ses raisons. Par contre, il était convaincu qu’il devait suivre les traces de son père et détester Aidan. Jusqu’à haïr son frère. Peut être. De toute façon, cette famille n’a jamais été soudé et si un jour, il devait renouer les liens avec lui, il aurait dû mal à s’y faire, peut être même qu’il n’y arriverait pas. Pendant trop longtemps, le grand frère s’était acharné sur Aidan. Enzo roulait dans son engin, une Audi qu’il venait d’acheter qu’il avait baptisé depuis son arrivée. Le jour même où il avait posé les pieds, le jeune italien s’était rendu dans un magasin de voiture afin de s’en prendre une ; depuis sa ville natale, il avait choisi son bolide, comme ça, lorsqu’il arriverait à LA, il pourrait de suite se déplacer. Maintenant, il ne restait plus que le problème de l’orientation. La ville était encore nouvelle pour lui et il ne s’en sortait pas trop. Il se perdait de temps à autre, or, il commençait à prendre ses repères. Tout doucement. Il faisait bon aujourd’hui. Enzo avait reçu un coup de téléphone de sa mère pour savoir s’il était bien installé mais aussi, pour prendre des nouvelles à propos du mariage arrangé. Une dispute avait éclaté à un certain moment car cela énervait plus que tout Enzo de voir que Ciara serait bientôt l’épouse de son frère. Ca le foutait en rogne quand même. Arrivé devant le bar, De Conti se gara tranquillement puis entra. Les tables n’étaient pas totalement remplies mais commençaient à l’être. La nuit était enfin apparut. Il faisait frais. Il se dirigea vers le bar pour commander sa boisson et chercha de vue Savannah. Lorsqu’il la vît, il alla vers elle. Il désirait s’adresser spécialement à la jeune femme. « Bonjour Savannah ! » dit-il de son sourire mesquin et charmeur à la fois. Son accent italien et français se faisait entendre. On pouvait supposer qu’il pouvait être soit un touriste soit un nouvel habitant. La jeune femme lui lança un regard puis lui demanda ce qu’il voulait. « Tout d’abord, je voudrais un wiski coca s’il te plaît, ensuite, j’ai envie de parler avec toi ! Je m’ennuyais et j’avais envie de sortir donc je suis venu directement ici. » il avait toujours cet air fier et fort qu’il montrait. Une seule personne avait la capacité de le rendre sensible et doux, Lucia. Maintenant qu’elle n’était plus là, il s’était endurci plus qu’il ne l’était déjà. « Tu n’as pas l’air contente de voir le frère d’Aidan ! Je n’ai rien fait de mal pourtant ! » le sourire malicieux qu’il abordait agaçait un peu Savannah. Il la connaissait vaguement mais il voulait en savoir plus à propos d’elle. Qu’est-ce qu’Aidan pouvait trouver à cette fille ! Non pas qu’elle était moche ou quoi que ce soit de péjoratif, seulement, Enzo voulait en savoir davantage, par curiosité. Elle le servit rapidement. Ce soir, le jeune homme sentait qu’il allait énerver Savannah. Il n’attendait que ça. Il cherchait seulement un bon sujet mis à part Charlie enceinte, il voulait faire bouillonner avant la serveuse. Enzo se délectait d’avance de la tournure que la situation allait bien prendre. Ce n’était qu’une question de temps.
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MessageSujet: Re: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptyMar 24 Avr - 17:29

Il y a des habitudes tenaces qui mènent la vie dure. Assise avec décontraction derrière le comptoir, Savannah songeait aux divers événements qui s'étaient succédés ces dernières semaines. Elles s'étaient écoulées avec une telle vitesse, que la jeune femme avait l'impression de sentir les jours s'écouler entre ses doigts fins, sans qu'elle ne puisse avoir la moindre prise sur eux. Il n'y a pas si longtemps, Thayer ne lui laissait rien d'autre qu'un minuscule trousseau de clés et divers livres de comptes dont la poussière prouvait à elle seul la non mise à jour de ceux-ci. Puis, il s'était évaporé dans la nature, sans un mot, pas même un «  bonne chance ». Elle avait donc pris soin de l'établissement comme s'il s'agissait du sien. À corps perdu, elle s'était plongée dans la masse de travail léguer par le fuyard, se dressant des objectifs tous plus inaccessibles les uns que les autres pour maintenir une bonne clientèle, mais aussi des employés à l'expérience satisfaisante. Elle avait fait du ménage, remplacé du personnel et avait atteint les buts qu'elle s'était fixée. Jamais elle n'avait manqué à son devoir, même si la tentation de baisser les bras avait été atrocement tentante. Parce qu'en soit, elle aimait s'occuper du bar. Ça avait toujours été pour elle une passion, un rêve, que d'avoir un tel statut dans une affaire aussi florissante. Mais aujourd'hui, le jeune Weston était de retour à Los Angeles et tous les efforts de Savannah se retrouvait désormais sous la tutelle maladroite du jeune homme. Elle s'était donc destituée de toutes les responsabilités dont il l'avait chargé et était retournée à son job de serveuse, là où les problèmes du patron n'était déjà plus les siens. Malheureusement, elle demeurait encore et toujours la première arrivée et la dernière partie. Oui, les habitudes mènent parfois la vie dure …

Savannah émergea de sa torpeur lorsqu'elle réalisa que des clients attendaient d'être servit au fond de la salle. Étouffant un juron contre elle-même, elle ajusta son tablier sur son jean et se rendit directement à la table pour prendre les commandes. Avec un charmant sourire, elle accueillit les diverses demandes qu'elle n'eut pas besoin de noter puisqu'exerçant se métier depuis un certain temps maintenant, elle avait appris à mémoriser avec une aisance surprenante ce qu'on lui demandait. C'est ainsi qu'elle revint vers le comptoir pour récupérer les boissons après que le barman les ait préparé. Ses ongles tapotèrent avec impatience sur la surface lisse du bar. Il n'était pas rare qu'elle guette les aller-venus des passants dans la rue marchande , craignant parfois de recevoir une visite indésirable. Cela faisait déjà deux fois que son passé venait l'importuner en ces lieux, à croire qu'une pancarte lumineuse était dressée au-dessus du bar pour indiquer qu'elle travaillait bel et bien ici et qu'un dollars serait distribué au prochain qui viendrait l'abattre. Elle soupira légèrement face aux pensées saugrenues qui traversaient son esprit et fut presque ravie de constater que son plateau était désormais chargés. Avec habilité, elle passa entre les tables, sa fine silhouette se mouvant entre les chaises en effleurant à peine celles-ci afin d'atteindre les clients qui patientaient.

Après deux pauses espacées de deux heures chacune, Savannah revint enfin dans le bar. Il était tard, c'était la fin de journée et bon nombre de serveuses étaient présentes ce soir là, si bien que la jeune Monroe songea que pour une fois, elle pourrait sans doute rentrer plus tôt. Elle s'installa derrière le bar et balaya la pièce du regard, lorsque soudainement un homme entra dans son champ de vision, s'installant juste en face d'elle pour attirer son attention. Les rétines fauves de la jeune femme se posèrent sur l'inconnu dont l'air lui semblait légèrement familier et il engagea la conversation ;

« Bonjour Savannah ! Tout d’abord, je voudrais un whisky coca s’il te plaît, ensuite, j’ai envie de parler avec toi ! Je m’ennuyais et j’avais envie de sortir donc je suis venu directement ici. »

Les premiers instants de surprise passés, Savannah arqua un sourcil en direction du jeune homme. D'où connaissait-il son nom et pourquoi se permettait-il de s'adresser à elle comme si elle pouvait se restreindre à être une de ses connaissances ? Elle n'avait pas même la prétention de connaître son nom à lui. Elle se redressa légèrement pour lui servir sa commande, après tout elle était bien là pour ça et peut-être que lorsqu'il aurait son verre, il pourrait aller paître ailleurs pour voir si l'herbe était plus verte.

« Mais ta vie est très intéressante dis-moi, ironisa-t-elle en versant tranquillement la liqueur ambrée dans un verre prévu à cet effet. Et qu'est-ce qui te fais dire que je suis d'humeur à jouer les distractions ?  Ajouta-t-elle enfin, tout en versant du coca frais dans son verre, et d'y glisser deux glaçons. »
« Tu n’as pas l’air contente de voir le frère d’Aidan ! Je n’ai rien fait de mal pourtant ! »

Elle lui servit son verre et s'adossa au comptoir afin de plonger son regard opalin dans le sien. Elle ne fit même pas mine de s'étonner, tôt ou tard, la ressemblance avec son ex lui aurait sauté au yeux, même si elle se réduisait à quelques traits communs seulement. Elle relevait avec aisance son ton sardonique et devait bien admettre que cela ne lui plaisait pas. Mais soit. Passons aux choses sérieuses.

«  Qu'est-ce que tu veux ? Demanda-t-elle. »

Contrairement aux autres femmes, elle n'entrait pas dans son jeu et ne tournait pas autour du pot pendant quinze ans. Elle la jouait franche, directe, précise.

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MessageSujet: Re: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptyJeu 10 Mai - 2:49


C’était sur un coup de tête qu’Enzo avait décidé d’aller dans un bar. Se changer les idées, faire connaissance avec de nouvelles personnes auraient été une bonne initiative mais ce ne fut pas le cas. Le bel italien savait exactement ce qu’il voulait faire dans cet endroit où les barmans servaient cette eau de vie que les hommes aimaient tant ; il cherchait à rencontrer Savannah, une jeune femme dont s’était épris son cadet, Aidan. Ce dernier ne savait pas que le futur successeur d’Adriano allait lui rendre visite. Et il n’en saurait jamais rien. Du mois, il l’espérait. Une main sur le volant de son bolide, De Conti observait les habitants de Los Angeles, cette grande ville qu’il admirait. Des hommes d’affaires venaient en vacances ici ou bien travaillaient de cette immense city. Il s’était même demandé une fois ou deux pourquoi il n’était jamais venu plus tôt à LA. Tout le monde rêvait d’aller à Los Angeles, la côte californienne était très cotée, très prisée par les riches ; il se devait de penser comme ses confrères. Enzo ne tarda pas à arriver à The Barking Sider, le bar où travaillait Savannah. Il espérait seulement qu’elle soit de service ce soir. Il n’avait pas son numéro de téléphone pour lui dire : « tient, Savannah, je peux venir te voir à ton lieu de travail ? Je suis le frère d’Aidan. ». Ridicule et inappropriée comme situation. Le jeune homme n’était pas du genre à être impoli et à agir de telle sorte. Il venait d’un milieu bourgeois tout de même. Bon, ça ne voulait rien dire puisqu’il pouvait être cet homme sans gêne, simplement qu’il savait se tenir. Le soleil s’était couché, ainsi, la boule brûlante avait laissé place à la Lune, elle était pleine et magnifique ce soir là. Enzo pourra la porte d’entrée et se dirigea en direction de la belle brune qu’il avait cherché en un coup d’œil furtif. Le français l’aborda de façon très familière, comme s’il la connaissait depuis des lustres. Savannah fut étonnée au début mais le servit tout de même. Elle lui répondit pendant qu’elle préparait sa commande. Elle employa un ton fortement ironique, ce qui fit sourire le client. « Oui, elle est très intéressante y compris ce soir puisque je viens te voir. Toi… » dit-il d’un sourire taquin en lui pointant son idex. « tu as l’air très intéressante en tout cas ! ». Ensuite, il se présenta à elle. En guise de réponse, elle s’adossa au comptoir et observa l’homme en face d’elle de plus près. L’expression du barman avait l’air neutre, comme si elle n’était pas surprise de le voir ici. Savannah brisa le silence avec une phrase simple et directe. Enzo aimait les femmes comme elle, qui ne perdaient pas de temps, franches. Il comprenait maintenant pourquoi Aidan l’avait choisi elle. De Conti baissa sa tête afin de regarder le liquide que son verre contenait et afficha un sourire destiné à lui-même. « Ce que je veux ? Juste parler ! Après tout, tu connais Aidan, je veux juste savoir ce qu’il est devenu durant les années où il est parti. Comme pour rattraper le temps perdu ! » s’écria-t-il hypocritement. Il avait vu son cadet il y a quelques semaines de cela. C’était juste histoire d’en apprendre un peu plus sur lui sans qu’il n’ait besoin de savoir. De toute façon, cette partie pouvait être oubliée parce que l’héritier de M. De Conti savait qu’elle raconterait cette soirée à Aidan. Cependant, Enzo s’en moquait complètement. Il ne craignait pas du tout son petit frère. En plus, ce dernier n’avait moins de chance de lui mettre une raclée puisqu’il était faible, physiquement parlant, vu l’état dans lequel quand il était venu tout seul voir Enzo. L’aîné n’avait pas demandé à ce qu’il vienne le voir. Aidan avait en quelque sorte raison de venir afin d’avoir des explications puisque sa famille ne lui avait prévenu que son frère venait vivre à Los Angeles avec Kendal qui plus est, est la sœur de Ciara, la belle italienne dont Enzo était tombé sous le charme. « Tu ne me crois pas ? Tu devrais pourtant ! » il se redressa et s’assit sur un des tabouret libres à côté de lui. Il la regardait intensément, lui aussi, il n’avait pas peur de la défier du regard, si c’était ce qu’elle souhaitait. Des clients demandèrent pour passer commande auprès d’elle. Enzo les regarda et les renvoya balader gentiment. Savannah le dévisagea avec des yeux revolver. « Bah quoi ? Je déteste quand on me coupe la parole ! » répliqua-t-il. Il avait toujours été poli, mais là, il avait besoin de mettre au point son plan, c'est-à-dire, annoncer pour la grossesse de Charlie à Savannah.


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MessageSujet: Re: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptySam 16 Juin - 14:26

Savannah observait avec minutie les traits de son visiteur, s'attendant d'une seconde à l'autre à être frappée par le moindre trait de ressemblance avec son ex-fiancé. Mais si ce n'est ses prunelles noisettes, sa peau tannée et une physionomie bien constituée, rien ne vint réellement sauter au visage de la jeune femme. Elle n'était même pas sûre de pouvoir dire que le regard d'Enzo soit le même que celui d'Aidan : on dit que les yeux sont les fenêtres donnant sur l'âme. Celui du cadet De Conti était plus chaleureux, plus malicieux, à l'inverse de celui qui lui faisait face, plein d'assurance, d'un froid calcul et d'un narquois déplaisant. À peine s'était-il présenté que la jeune serveuse avait sentie s'implanter en elle, les prémices d'une méfiance sans doute bien placée. Si elle ne l'avait jamais rencontré auparavant, elle avait pourtant bien entendu parler de lui et ce n'était généralement pas en termes très flatteurs pour son égo. Ne sourcillant pas au qualificatif qu'il lui attribuait, elle préféra opter pour une demande directe, précise. Autant que l'avait été sa venue. La Monroe ne voulait pas perdre du temps en bavardages inutiles, elle détesterait aborder une conversation, tandis que l'implicite s'engagerait sur celle qu'ils n'auraient pas.

« Ce que je veux ? Juste parler ! Après tout, tu connais Aidan, je veux juste savoir ce qu’il est devenu durant les années où il est parti. Comme pour rattraper le temps perdu ! »

Savannah arqua un sourcil dans sa direction, peu convaincue par les propos du jeune homme. Parler, n'est-ce pas ? Mais elle ne l'empêcherait pas. Cela dépendrait simplement des sujets qu'il souhaitait exploiter. Elle ne comptait pas particulièrement se confier aux oreilles sournoises du De Conti, à son propre profit. Pourquoi ? Parce qu'elle avait toujours su, que l'information, c'est le pouvoir. Un être bien informé, était un être qui pouvait se permettre de se sentir supérieur aux autres et d'en abuser. Elle ne comptait pas dévoiler des mots qui pourraient bâtir son trône, non merci. Elle s'adossa au comptoir et répondit ;

« Tu m'as l'air d'être un homme qui sait ce qu'il veut et surtout, comme l'obtenir. Si tu souhaitais réellement " rattraper le temps perdu " tu ne serais pas assis ici. »

Son ton était posé, certes un brin moqueur, mais l'on ne pouvait nier que la perspicacité de la jeune femme était moindre. Elle avait passé des années à contempler ses clients, leurs comportement, se peaufinant une aptitude sociologique particulière, exacerbée par la capacité qu'elle avait toujours eu à lire les gens comme des livres ouverts. À présent, elle n'avait qu'à trouver le chapitre relatant les intentions qui se trémoussaient derrière ses rétines sombres.

« Tu ne me crois pas ? Tu devrais pourtant ! »
« Et en quoi devrais-je ? C'est vrai, tu es terriblement crédible ! Répliqua-t-elle avec ironie, un sourire sardonique étirant peu à peu ses lèvres vermeilles. »

Savannah se redressa lorsqu'elle aperçut quelques clients s'approcher du comptoir dans l'intention évidente de commander quelques boissons. Qu'elle ne fut pas la stupéfaction de la serveuse lorsque, sans la moindre gêne, Enzo les envoya balader ailleurs, s'appropriant visiblement le droit de pouvoir l'aborder. Cette attitude lui déplût, énormément. Cela révélait une facette de bourgeois qui se croit tout permis, sur les choses et sur les gens. Et Savannah n'était certainement pas une chose, encore moins une personne que l'on pouvait manipuler à souhait.

« Bah quoi ? Je déteste quand on me coupe la parole ! »
« C'est ça, répondit-elle avec verve, recommence ça et tu finiras par causer tout seul, c'est clair ? »

Les prunelles océanes de la jeune femme revinrent vers les clients dont il était question et se mordit la lèvre lorsqu'elle découvrit le pourboire généreux laissé à cette idiote d'Amber. Damn, il l'agaçait.

« Tu vas répondre à ma question ? Le temps c'est de l'argent, si tu comptes tourner autour du pot encore longtemps, autant me laisser finir mon service. Dit-elle en s'apprêtant à contourner le bar pour se rendre en salle … »
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MessageSujet: Re: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptyMer 4 Juil - 19:04



Depuis quelques minutes déjà qu’Enzo était arrivé que Savannah le regardait avec méfiance. Pourquoi tout le monde se méfiait de lui ? Le jeune homme n’était pas toujours mauvais, froid, manipulateur, il savait être un homme gentil, tendre, attentionné. M’enfin, sur ce coup, la jeune femme qui se tenait derrière le bar n’avait pas tout à fait tort. S’il venait aujourd’hui, c’était pour une raison particulière. En effet, elle n’était pas au courant qu’Aidan allait être papa alors comme l’aîné des De Conti avait envie de mettre un peu de bordel dans la vie d’Aidan, il savait où aller. Il avait entendu parler vaguement de Savannah. Ainsi, il s’était renseigné et avait fini par trouver son lieu de travail. « Ma chère Savannah, je ne sais pas si tu le sais, mais parfois, ça ne sert à rien de parler avec Aidan, je n’aurais rien su, si je n’avais pas demandé quoi que se soit, surtout pas pour cette nouvelle qui m’a un peu surpris ! » Il n’aurait jamais cru que son cadet serait père. De plus, l’enfant venait de sa meilleure amie, Charlie. Si leurs parents savaient cela, ils verraient rouge et Adriano ferait sans doute une autre crise cardiaque ! Le pauvre, ses enfants le malmenait. Le cadet n’en n’aurait que faire de l’état de son paternel. Enzo, quand à lui, aurait eu quand même de la peine, c’était son père, son mentor, celui qui l’avait formé afin qu’il puisse le succéder comme il se doit. La jeune femme ne croyais pourtant pas Enzo. Et en cette réaction, il put conclure que la brune était maligne. Aidan avait su choisir la femme qu’il aimait. C’était déjà ça, pensait Enzo. Un client fît le malheur de couper la parole à Enzo. Ce dernier détestait ça par-dessus alors, il envoya balader l’inconnu ce qui eut le don d’énerver son interlocutrice. Il trouva une excuse qui se rapporta à lui, son égo. C’était vrai, avec Enzo, il était toujours question de sa personne, il pensait toujours à lui. C’était un grand égoïste. Ses intérêts passaient avant out, même peut être avant Ciara. Devenir PDG de l’entreprise familiale était une priorité. Mais et si la jolie italienne devenait vraiment un priorité ? Elle prenait de plus en plus de place dans sa vie, ses pensées. Il souffrait de voir que se serait Aidan qui l’épouserait. Il rêvait d’être à sa place. C’était peut être pour ça qu’il n’avait pas hésité une seule seconde à venir LA. «Ok ok, désolé d’avance d’être aussi direct » d’un sourire satisfait, Enzo annonca ce qu’il avait à dire. «Tu savais que Charlie était enceinte d’Aidan ? » il fit une pause puis reprit la parole. « Non mais parce que moi, j’aurais jamais su si je n’avais pas vu Charlie. Je ne sais pas quoi faire, si je dois le dire aux parents ou pas. Ca va foutre la merde, non ? » il avait pris son air de réflexion de façon ironique même si c’était vrai. Il ne savait pas quoi faire. S’il le disait à ses parents, ils le prendraient mal, ce qui était tout à fait normal, peut être que le mariage serait annulé. D’un autre côté, peut être que ça ne servait à rien, qu’Adriano organiserait quand même le mariage. Il en était capable ! Enzo regardait d’un œil Savannah. Elle était devenue soudainement pâle. Apparemment, elle n’était pas au courant qu’Aidan allait être père. Il avait une chance sur deux qu’elle le sache. Il était chanceux car elle ne savait pas ! Il se redressa et émit un rire léger et satisfait. Il venait de créer des problèmes à son petit frère. Depuis leur tendre enfance, ils ne s’aimaient, Enzo ne l’avait jamais porté dans son cœur et les disputes avaient été au quotidien dans la maison De Conti. «Si tu ne me crois pas, tu peux le demander à Aidan directement ! Je ne vais pas tarder à partir moi ! » il regarda sa montre. Il voulait partir le plus tôt possible pour que la jeune femme puisse demander des explications à Aidan lui-même. Il passerait surement un sale quart d’heure. Enzo cherchait encore des problèmes, tout cela finirait par tomber sur son dos. Il serait puni tôt ou tard. Ce n’était qu’une question de temps. Il aimait ça, emmerder le monde. Son cadet n’hésiterait pas à lui mettre un poing en pleine face. Savannah n’avait encore rien dit à propos de ce que venait de lui apprendre Enzo. Peut être que son cerveau avait du mal à enregistrer ce qu’il venait d’annoncer, ce que l’italien pouvait comprendre parfaitement car lui-même avait été scotché après que Charlie lui ai tout dit lors de leur première rencontre. Enzo avait été surpris, puis il s’était énervé car il avait imaginé la réaction de leurs parents. Il avait donc décidé de punir Aidan de cette manière, en le disant à Savannah.
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MessageSujet: Re: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptyJeu 16 Aoû - 2:46

Il y a un adage qui dit que les premières impressions sont souvent trompeuses ; le spectateur ne s'attarde pas sur les détails qui façonnent le personnage qui lui fait face et obéit à la règle de ses intuitions et d'une perception qui lui est propre. À contrario, il est parfois dit, avec présomption sans doute, que les premières impressions dévoilent avec précision la personne que l'on rencontre et c'est peut-être pour cela, que chacun semble se découvrir une facette perfectionniste lors des premières entrevues ; rien ne doit dépasser, rien ne doit laisser transparaître ce que l'on est vraiment. À cet instant, Enzo bouleversait ces deux notions, telle une nouvelle donnée qui jusqu'ici n'avait jamais été prise en compte. Tout se confondait tant et si bien que Savannah en devenait dubitative à son égard ; imperceptiblement, elle surveillait ses gestes et mimiques, le galbe de sa bouche lorsqu'il s'exprimait, la petite fossette discrète qui se creusait dans sa joue, des petits signaux qui incitaient n'importe qui à la confiance. Pourtant, tout son être se tendait vers la méfiance maladive qui l'habitait ces dernières années, comme si un murmure mystérieux lui confessait une ruse dont elle ignorait encore la teneur. Pourquoi Enzo venait-il dans son bar, avec la vraisemblable intention de s'adresser à elle, pour ensuite emprunter les chemins les plus longs pour amener le sujet sur la table ? Sa chaleureuse sympathie semblait fausse, tout comme son sourire qui devait receler un secret qui lui serait terrible. La jeune femme s'apprêtait à prendre congé de lui, lorsque soudainement, il repris la parole ; « Ma chère Savannah, je ne sais pas si tu le sais, mais parfois, ça ne sert à rien de parler avec Aidan, je n’aurais rien su, si je n’avais pas demandé quoi que se soit, surtout pas pour cette nouvelle qui m’a un peu surpris ! » Savannah émit un soupir las, avant de s'arrêter là où elle se trouvait sans prendre la peine de revenir sur ses pas pour rester près de lui. Il cherchait à attirer son attention sur ses phrases creuses et si extérieurement elle paraissait être indifférente à ses tentatives, il en était tout autre au fond d'elle-même, comme une crainte sourde qui s'y implantait sournoisement. Un bref silence s'installa, que la jeune femme dilua en agitant faiblement la main pour le faire poursuivre, en ajoutant sur un ton sardonique ; « C'est une réaction d'Aidan qui ne me surprend pas, mais je t'en prie continue, » Elle saisit un le plateau qu'Amber venait de déposer sur le comptoir et revint faire face au jeune De Conti, dans le but de nettoyer les verres vides, se blindant dans sa préoccupation comme si les mots qui allaient s'extirper des lèvres de son visiteur lui était égal. Et peut-être qu'ils le seraient, non ? Ce type semblait dire tant de conneries, en un laps de temps si court … « Ok ok, désolé d’avance d’être aussi direct. Tu savais que Charlie était enceinte d’Aidan ? » Alors que l'annonce résonnait contre ses tympans, Savannah sentie le récipient qu'elle tenait entre ses doigts lui échapper, puis rebondir violemment contre le comptoir avec la chance de ne pas se briser en mille morceaux. Furieuse, la jeune femme releva ses rétines fauves vers lui, incandescentes. « Je te demande pardon ? » répliqua-t-elle, abruptement. L'idée lui paraissait incongrue, pourtant elle résonnait si douloureusement en elle que cela l'empêchait de réfléchir correctement. Charlie …

Dans ses souvenirs, elle se remémorait parfaitement cette petite brune énergique et sympathique qui tenait le rôle de meilleure amie. La Monroe se figurait aussi très bien la fois où cette dernière était venue auprès d'elle pour en savoir plus sur les quatre dernières années de sa vie et elle l'avait remis à sa place, avec sa curiosité qu'elle avait autrefois jugé déplacée. Charlie … Impossible. « Non mais parce que moi, j’aurais jamais su si je n’avais pas vu Charlie. Je ne sais pas quoi faire, si je dois le dire aux parents ou pas. Ca va foutre la merde, non ? » Une lueur mystérieuse se dressa dans le regard de la demoiselle ; il s'agissait donc de cela. Elle n'était pas encore particulièrement familiarisée avec les histoires familiales des De Conti, cette dernière interrogation pourtant, semblait encourager un conflit chez les italiens. « Si tu cherches tant à foutre la merde, tu devrais trouver un autre argument ; Charlie enceinte d'Aidan, qui pourrait croire ça ? » lâcha-t-elle, dénigrant totalement les propos du jeune homme, se refusant même à les agréer. Elle en était incapable ; parce que si ce qu'il disait s'avérait être vrai, le futur qu'elle tentait vainement de bâtir s'effondrerait. Une fêlure latente zébrait son affirmation ; elle avait observé et elle savait lire les gens, comme des livres. Elle comprenait que ce n'était pas dans le genre du personnage de narguer, s'il n'avait pas des certitudes. La crainte germa. « Si tu ne me crois pas, tu peux le demander à Aidan directement ! Je ne vais pas tarder à partir moi ! » Elle se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang, pour réprimer la colère subite qui croissait en elle de minutes en minutes, alors qu'il arguait un sourire satisfait de ce qu'il venait d'accomplir ; il était certain, et elle commençait à douter sérieusement de ses propres convictions. « Aidan me l'aurait dit. » affirma-t-elle. « Tu te trompe. » ajouta-t-elle d'une voix affreusement calme, si l'on comprenait la tornade qui l'animait à cet instant précis. « Maintenant, tu as dix secondes pour atteindre la porte de sortie, avant que je décide de t'étriper. Crois-moi, tu n'as pas envie de savoir ce qu'une femme qui a grandi dans une banlieue de Chicago peut infliger si on la contrarie. Et tu ne remets plus les pieds ici. C'est bien clair ? » Sa voix était doucereuse et caressante, annonciatrice d'une menace aussi pesante que le regard qu'elle posait sur lui à ce moment. Un roc aurait semblé moins froid, plus friable. Savannah détestait déjà cet homme pour le plaisir que lui prodiguait son opportunisme nébuleux, mais pire encore, pour la faire atrocement douter des actes et des intentions de l'homme qu'elle aimait, mortellement.
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MessageSujet: Re: Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas...   Oups j'aurai dû me taire, j'espère qu'il ne m'en voudra pas... EmptyMar 2 Oct - 2:10



Enzo et Savannah discutaient. A vrai, le jeune homme était sur le point d’avouer au barman ce qu’il savait à propos de Charlie ; elle était enceinte d’Aidan. Satisfaction et gaieté s’affichaient sur son visage démoniaque, il était persuadé qu’il serait satisfait de la réaction future de la demoiselle qui lui faisait face. Il voulait mettre une belle pagaille dans la vie d‘Aidan, il trouvait que ça faisait un moment qu’il n’avait pas énervé son jeune frère. Sans plus tarder, Enzo annonça la nouvelle qui le réjouissait tant. Furieuse, elle lâcha le verre qu’elle tenait à la main, coup de chance pour la belle brune, le récipient ne se brisa pas. Quelques regards se posèrent sur eux deux ce qui ne les dérangeaient pas du tout, ils avaient en effet d’autre préoccupation. Savannah ne le croyait pas, tellement elle en était persuadée, elle accusait Enzo de foutre la merde entre elle et son cadet. Au fond, elle n’avait pas tord, il cherchait toujours la petite bête. C’était naturel, il n’aimait pas son frère. Pendant un moment, il s’était demandé si, il n’y avait pas un fond de jalousie qui se terrait au plus profond de lui, après tout, Aidan avait toujours été libre de faire ce qu’il voulait puisque les parents ne s’intéressaient pas lui tandis qu’Enzo devait travailler d’arrache-pied pour pouvoir succéder à son père en tant que PDG. « Pourtant je dis la vérité Savannah ! J’ai vu Charlie de mes propres yeux, elle est enceinte d’Aidan, elle m’a dit qu’elle voulait un enfant !!» s’écria-t-il. Enzo ne se rendait pas compte qu’un sourire s’affichait sur son visage. Néanmoins, il essaya de montrer un visage sérieux pour qu’elle puisse comprendre qu’au fond, c’était la vérité. Il réussit à créer un doute en elle ce qui le mit encore plus de bonne humeur. Contrairement à Enzo, Savannah s’énerva et voulut mettre à la porte le jeune homme. Il recula sous les menaces de la jeune femme avec un grand sourire jusqu’au bord des lèvres. « Ok ok, comme tu veux de toute façon, je ne suis pas du genre à fréquenter ce genre de bar ! En tout cas si vraiment tu veux en avoir la preuve, va voir de tes propres yeux le ventre rond de Charlie ou va tout simplement demander à Aidan comme je te l’ai dit. Franchement pourquoi je te mentirai, je suis venu savoir si j’étais le seul à être au courant aussi tardivement ! Il n’y a pas de mal de se renseigner j’espère que ça t’aura servi. En tout cas, si tu veux plus d’information, fais moi signe !» dit-il en faisant un clin d’œil à la jeune barman. Il recula et s’approchait au fur et à mesure de la sortie. Il adressa un dernier mot à la demoiselle. « Au revoir Savannah, à très bientôt !». Satisfait de son coup, Enzo repartit les mains dans les poches. Il passerait surement une bonne soirée. Il décida d’aller au restaurant.



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