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 JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.

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MessageSujet: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyMer 15 Aoû - 15:19



I'm not crazy you know ?

Joey était survolté. C'était son état permanent de toute façon en ce moment. Elle était une ligne basse tension que l'on surchargeait de courant et qui menaçait de péter à chaque moment. Elle attendait toujours avec un faux calme serein dissimulant son angoisse, l'explosion qui lui serait fatale. Elle revoyait souvent sa soeur, Lizbeth, dans sa dernière année, peu fiable, sans cesse trop joyeuse, ou largement trop déprimée, qui s'extasiait brutalement devant une flamme incandescente, ou tout autre danger. Elle n'aimait pas voir ces similitudes, elle ne se souvenait que trop bien comment tout avait finit, elle ne voulait pas finir pareille. Elle était plus forte que ça, elle allait flinguer cette fichu défection du cerveau... Lui foutre la pâté même.

Aujourd'hui elle se sentait particulièrement invincible. Peut être parce que ce matin Jaxson ne l'avait pas foudroyé du regard. Même si il ne l'avait pas fait seulement parce que Sophia hurlait au premier et qu'il avait la tête dans le cul, c'était une victoire. Peut être aussi parce qu'aujourd'hui avait eu lieu son examen de fin d'internat. Celui qui lui permettrait ou non de finir son internat et de commencer sa résidence avec un an d'avance. C'était rare, mais plutôt une habitude dans la famille Hannigan, et un échec n'était pas franchement souhaité. D'un coté elle bossait pour ça depuis des années, et il n'y avait pas franchement de raison qu'elle échoue. A l'écrit elle était d'un calme exceptionnel, et le stresse était l'une des rares émotions qui ne l'atteignait absolument pas. De plus dans cette salle d'examen il n'y aurait rien, ni personne qui pourrait la détourner de sa feuille d'examen. Pas de Thayer en rééducation, pas de Lou toujours plus rayonnante qui flirt, ou sort avec Thayer.. Enfin ça ce qu'il paraît, Joey s'en fichait ce n'était pas ses oignons, elle n'avait pas à vérifier, non ? Et puis si c'était vrai, Lou le lui aurait dit, non ? Bref donc elle ne risquait pas d'y penser, puisqu'elle serait bien trop occupé à réfléchir à toute sorte de question bâtarde et pointue sur divers sujet de traitement chirurgical.

D'ailleurs le test ne l'avait pas achever. La mise en route de son génie, et de tous les engrenages de son cerveau l'avait momentanément exciter. Ses yeux étaient vif, et presque joyeux, et personne n'aurait pu se douter en la voyant qu'il y a plusieurs mois elle faisait une tentative de suicide la menant à une fausse couche. Elle sortie des bâtiments de l'université, persuadée d'être remontée à bloc, que rien ne l'atteindrait, qu'elle était normal, et qu'aujourd'hui était un jour comme tous les autres. Alors qu'elle respirait l'air faussement frai et potentiellement très pollué des alentours de l'université elle bouscula quelqu'un qui fit tomber toute ses affaires sur le sol. Sur le coup elle eut l'impression que la personne était un roc tellement elle fut ébranlée par le choc. Elle manqua de s'écrouler sur elle même, sonnée, désorientée, et légèrement tremblante. Elle allait bien. Tout allait bien. C'était bon. L'homme n'avait pas l'air de vouloir l'étrangler. Alors pourquoi toute l'énergie qu'elle semblait posséder depuis ce matin s'était évaporée. Pourquoi sentait-elle venir les spasmes nerveux, et les larmes incontrôlable. Elle serra puis desserra, puis resserra et ainsi de suite ces poings à plusieurs reprises pour essayer de contrôler ses spasmes. Elle se souvint brutalement qu'elle n'était pas toute seule et qu'elle s'était pris quelqu'un et non un poteau. Elle leva ses yeux qui se voulait d'un calme olympien et murmura des excuses avant de s'abaisser brutalement vers le sol pour ramasser les affaires qu'elle avait fait tomber. C'était con de se mettre dans un tel état pour une chose aussi débile. Elle allait bien. Elle allait bien. A faire les choses trop vite et sans faire attention, elle ne vit pas la feuille qui lui coupa la main, mais fut arrachée à son auto-persuasion par la douleur que ça pu lui provoquer. « Merde » Elle resta cependant comme une conne à regarder le sang couler sur sa main, comme hypnotisée. Elle ne remarqua pas que les spasmes l'avaient repris. « Quelle conne, je devrais être avec lui... » marmona-t-elle doucement en observant les gouttes de sang écarlate glisser sur sa peau diaphane. Il était plus là. Sa mémoire s'était perdu dans des endroits qu'on ne retrouvait plus. Son enfant flottait avec cette mémoire dans un océan écarlate. Quand elle se rendit compte de l'horreur de ses pensées, elle secoua brutalement la tête, se mordant la lèvre, et reculant d'un pas en voyant que l'homme n'avait pas bougé face à elle. Elle lui tourna le dos, se mettant la tête dans ses mains. « Ne m'approchez pas. Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien. » Elle répéta sans fin la même phrase pour essayer de se calmer. C'était ridicule, elle allait bien. Elle allait très bien. Et voilà qu'elle déraillait. Elle chercha à avancer dans un coin qui serait au moins plus à l'abris et ou elle pourrait se calmer tranquillement sans avoir l'air de passer pour la folle de service devant un paquet de monde. Surtout que ce n'était pas marqué bipolaire sur son front, et qu'on la prenait surtout pour une cinglée.
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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyJeu 16 Aoû - 5:53

Retourner aux études à 30 ans. Pour Jason, ça avait été tout à fait normal. Il avait toujours été un battant, le genre de mec qui changeait sa condition lorsque sa vie le faisait chier et qui ne restait pas écrasé sur ses lauriers à vouloir quelque chose qu’il ne faisait manifestement rien pour obtenir. Il était de la génération du Make It Happen, de cette petite étincelle toute naturelle qui motivait à passer à l’action plutôt qu’à regarder le train passer. Bon, fallait dire que son histoire avec Sarah l’avait aussi remué au point qu’il ait eut besoin d’autre chose que de faire 75h par semaine au Barking Spider pour se changer les idées. UCLA était arrivée à point avec son programme d’études en marketing et gestion à distance, programme qui lui permettrait dans 1 an et demi d’ouvrir et de gérer son propre bar, projet qu’il caressait depuis les débuts de sa carrière de barman à Dublin. Ceux qui le connaissaient lui disaient qu’il aurait facilement pu se monter une affaire sans études précises, mais Jason était aussi de la génération de ceux qui faisait les choses bien. Dans sa tête, une profession ça se gagnait et il fallait y aller étape par étape pour s’assurer d’avoir toutes les cartes dans son jeu pour ne pas s’écraser la face devait le fait accompli.

Ceci dit, l’université en général le faisait chier. Par chance, son diplôme pouvait lui revenir entre les mains sans qu’il ait à suivre 12 heures de cours par semaine avec des morveux à peine sortis du lycée, mais il fallait quand même qu’il passe à UCLA de temps en temps remettre des travaux, chercher des manuels, rencontrer les profs… ce genre de conneries administratives qui le faisaient à chaque fois croiser des jeunots, des prépuberts qu’il rembarrait du Barking parce qu’ils avaient pas l’âge. Comme un choc de culture, il revoyait sa jeunesse, le Callaway d’il y a 10 ans qui se baladait dans les rues de son Irlande natale, les mains dans les poches, la tête pleine de projets pour passer un peu de l’argent pas très nette qu’il faisait avec son gang. Sauf que maintenant, il avait des rides. Un début seulement, hen. Et qu’il gravitait sur un campus épuisant, rempli de gamins paumés qui découvraient la sexualité, qui se textaient des conneries à longueur de journée et qui n’avaient pas la moindre idée d’où ils s’en iraient dans la vie le jour où leurs parents leurs couperaient les vivres. Ridicule. Au moins, sa visite à l’université aujourd’hui ne s’était pas éternisée, et à peine 20 minutes après être entré dans le bureau de son prof de droit des affaires pour lui remettre un travail de session, l’irlandais était libre de retourner vaquer à ses occupations. C’est-à-dire rentrer chez lui, bouffer le reste de pizza au frigo que Dek y avait laissé traîner, et jouer à des jeux vidéos de zombies le temps d’attendre Ash qui sortirait du boulot vers 19h et viendrait le rejoindre avec des potes plus tard. Drôle de journée de congé, mais ça lui arrivait si peu souvent qu’il savait pas trop quoi en faire lorsque ça se produisait.

La suite n’arriva que trop vite. Agrippant d’une main son sac en bandoulière, Jay entreprit de l’ouvrir pour y glisser ses livres et lâcha le chemin de pierres devant lui pour porter son attention à la fermeture éclair qui bloquait comme une conne. Paf, impact qui l’atteint à peine, mais qui lui fit tout de même lever les yeux vers la raison du choc, une petit brunette toute blanche qui avait le regard fuyant. Ses affaires étaient toutes tombées au sol et il y porta à peine attention, posant son regard sur la jeune fille qui murmurait vaguement des excuses. Rassurant, le grand bonhomme effleura délicatement son bras pour s’assurer qu’elle n’avait rien de cassé et demanda, un sourire aux lèvres :

« Tout le monde est sain et sauf? »

Absence totale de réaction, si ce n’est qu’il remarqua que la jeune fille en question serrait les poings, tendue. Il fronça les sourcils, la détaillant rapidement, regardant si elle n’avait pas de blessures apparentes mais tout semblait sous contrôle. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien avoir dans ce cas, qui la gardait immobile devant lui, muette, tremblante? Jay n’eut pas le temps d’ajouter quoique ce soit qu’elle filait entre ses doigts, se penchant pour ramasser ses livres.

« Oh laisse, je vais l’faire… » débuta-t-il, avant qu’elle ne se coupe bêtement le doigt avec une feuille de papier qui dépassait de ses affaires. « Le papier : arme blanche par excellence.»

« Quelle conne, je devrais être avec lui... » l’entendit-il maugréer et il haussa un sourcil, balayant les gens autour d’eux… lui qui?

« T’es sûre que ça va? » insista-t-il, maintenant inquiet involontairement, la voyant gesticuler, se mordre la lèvre, se questionner à voix basse et fuir de nouveau, cette fois-ci la tête entre les mains.

Mmmmm. L’option simple aurait été de la traiter tout bas de freakshow avant de continuer sa route. Mais c’était pas Jason. C’était pas son genre de juger les gens à la va vite, surtout s’il voyait qu’ils étaient dans un sens ou dans l’autre dans une situation de détresse, qu’ils étaient en danger. La fille, celle qui répétait maintenant que tout allait bien et qui attirait les regards des étudiants qui passaient autour d’elle, avait besoin de lui. Elle le lui dirait pas, elle lui lancerait probablement sa haine injustifiée au visage, mais elle arriverait pas à se calmer toute seule, pas comme ça en tout cas, et aurait besoin de soutien, non? Ou du moins, il quitterait pas tant qu’il serait pas assuré qu’elle était ok. C’était quoi, 5 minutes avec un cas décalé dans tout son après-midi de congé? Il pouvait bien rester le temps que ça se calme et repartir ensuite, sans chichi? Faisant quelques pas vers la brunette, il remarqua un portefeuille au sol, féminin, léger. Sûrement celui de la jeune fille, qui était tombé lors de la chute peut-être? Se penchant, il le ramassa vite fait avant de se rapprocher doucement d’elle et tout à coup, des images de son passé lui revinrent à l’esprit. Son père. M. Callaway. L’homme qui était fort et fier, qui avait fait l’armée, qui avait défendu son pays. Et qui avait finit par se faire interner pour schizophrénie. Bizarrement, la scène qui se jouait devant ses yeux lui rappelait un moment où, à son retour de l’école, il avait surpris sa mère en train de raisonner son père, passablement dans le même état que la brunette. S’il se souvenait des tactiques anti-crise de sa maman, peut-être pourrait-il aider l’autre à reprendre du mieux? Parce que vite comme ça, les murmures, les yeux inquiets et fuyants, les spasmes, la respiration accélérée… tout menait vers une pseudo crise d’angoisse. Prudent, il s’avança donc vers elle, lui tendant doucement le portefeuille du bout des doigts.

« Ça irait mieux si tu n’égarais pas des trucs importants un peu partout. » lâcha-t-il à la blague. « Tiens. »

Bon, alors on fait quoi maintenant? L’irlandais se souvenait vaguement d’exercices de respiration, de visualisation, d’hypnose même, qui avaient des résultats béton sur ce genre de réaction. Mais soyons honnête, allait-il sortir sa médecine de pacotille en plein campus universitaire pour régler la crise peut-être totalement inoffensive de la brunette? Nah. Fallait d’abord s’assurer que c’était bel et bien grave et que c’était pas juste une anorexique qui voyait son corps se rebeller parce qu’elle avait sauté le lunch et que maintenant elle manquait de force pour passer le pm en entier.

« Tu te sens aussi bien que tu le dis? » demanda-t-il, doucement. « Je suis là tu sais, tu peux t’appuyer sur moi pour reprendre ton souffle si ça va pas. »
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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyJeu 16 Aoû - 9:12



I'm not crazy you know ?

Il avait fallu trente seconde pour que tout dérape. C'était toujours la même chose avec elle. Elle était tellement contrôlante et attaché à une maîtrise de sois parfaite que lorsque ça déconnait, ça vrillait juste en mille morceau sans même qu'elle est eu le temps de le prévoir. Elle aurait aimé être cruche, ne rien comprendre à ce qui lui arrivait, se laisser sombrer purement et simplement dans la folie qui la prenait. Mais elle n'était pas conne, elle était même médecin et savait pertinemment comment ça allait se passer. Elle perdrait seconde après seconde le contact avec la réalité, sa dépression devenant sa normalité et elle se trouverait folle de lutter contre ses envies morbides qui la soulagerait tant. Les couleurs avaient pali. Le vert des arbres n'imprimaient plus dans ses rétines, la poussière émanant du sol, lui faisait l'effet d'une fumée âcre s'attachant au fond de sa gorge. Les autres élèves devenaient rapidement évanescent, seul leur sourire moqueur et machiavélique restait immuable sur leur visage. Elle se sentait glisser dans un tableau de Munch ou tout ne serait qu'horreur et effroi.

Il fallait à tout pris qu'elle essaye de contrôler ses pensées, qu'elle se calme. Elle allait bien quelques minutes plus tôt. Enfin elle le pensait. Elle essaya de respirer calmement pour amener de l'oxygène à son cerveau et faire redescendre une quelconque pression qui la bloquerait dans son délire. Pour le coup elle aurait voulu être neurologue comme Lou, pour peut être parvenir à mieux gérer ses crises. Et encore rien était sûr... Il y avait toutes ses chances pour que ça soit encore plus atroce. La main qui se posa sur son bras lui fit office d'une profonde brulure. Elle se contrôla tant bien que mal, serrant la mâchoire, essayant de ne pas prêter attention au sourire qu'elle sentait moqueur. Elle resta plantée là avec une moue parfaitement inexpressive et froide de celle qui se ferme du monde extérieur pour essayer de se contrôler.

Il fallait qu'elle fasse quelque chose qui l'occuperait, pour qu'elle cesse de penser. Ramasser les affaires, essayé au passage de détailler les cours de l'homme en question, qui paraissait vieux pour un étudiant... Mais d'un coté elle avait le sentiment d'être une taupe à l'instant précis. Elle n'eut pas le temps de faire grand chose qu'une feuille lui entama la chair. « Le papier : arme blanche par excellence.» Il se foutait de sa gueule maintenant ? Ca avait assez peu d'importance, elle était déjà loin. Les images se bousculait dans son cerveau. Elle le revoyait absolument inexpressif lorsqu'elle le croisait dans les couloirs de l'hôpital. Elle était invisible à ces yeux, elle n'existait tout simplement plus. Elle devrait être contente ça lui simplifierait tellement la vie de ne pas l'avoir à ses pieds à l'aimer, la brutaliser, lui rendre la vie impossible. D'un coté, elle n'était plus assez lucide pour s'en rendre compte. Son coeur battait à tout rompre dans ses oreilles, et le souvenir de son regard vide lui brulait les entrailles. Pire encore, l'idée lancinante qu'il puisse regarder Lou comme il l'avait regardée elle, l'étouffait. L'étouffait. Elle ne parvenait plus à respirer. Ses mains lâchèrent sa tête pour se porter à sa gorge. Elle essaya de tousser pour ouvrir ses voie respiratoires, mais rien y faisait elle avait l'impression d'avaler des littres de poussière et de ne pas pouvoir s'en réchapper. Elle ne se rendait même pas compte que ses mains au lieu de libérer sa gorge, l'étouffait à chaque seconde un peu plus. « Ça irait mieux si tu n’égarais pas des trucs importants un peu partout. » Si d'un coté, le faite de voir son portefeuille devant elle, la poussa à se lâcher la gorge pour le récupérer et à ainsi récupérer une profonde bouffé d'air, le mot important lui bouffa l'esprit comme la peste ronge le corps. Elle revit brutalement le regard bafoué de Jaxson qui n'osait plus vraiment la regarder. Le sang écarlate qui inondait ses mains à l'aéroport quelques secondes avant qu'elle ne s'évanouisse. Elle l'avait tué.

Une fois le portefeuille en main, elle essaya de fuir ses pensées sombre, les horreurs qui lui trainait dans la tête, la folie qui lui rongeait le cerveau. Elle devait à tout pris ce calmer, elle était bien plus forte que ça, elle était bien plus forte que ça. Elle était l'un des meilleures espoirs en chirurgie cardiaque depuis un certain temps... Elle ne pouvait pas être si faible que ça. Elle allait bien. « Tu te sens aussi bien que tu le dis? » Pourquoi revenait-il a la charge ? Ne pouvait-il pas la laisser tranquille ? Ne l'avait-il pas suffisamment fait souffrir ? « Je suis là tu sais, tu peux t’appuyer sur moi pour reprendre ton souffle si ça va pas. » Mais elle allait BIEN, elle ferait ce qu'il fallait pour aller bien ! Elle se recula brutalement faisant tomber à nouveau son porte feuille, cette fois-ci ouvert, qui laissait entre voir deux cartes. Sa carte d'interne en chirurgie du Good Samaritan Hospital, et une carte qu'elle ne supportait pas, mais qu'elle était bien obliger d'avoir sur elle, celle qui la diagnostiquait comme sévèrement bipolaire. Elle se baissa rapidement pour attrapa le premier truc qui lui tomba sous la main qui se trouva être un vieux stylo. En moins de deux secondes elle porta le stylo à sa gorge, précisément à la carotide, et commença à presser le stylo contre sa peau. Son regard était sombre et ne marquait aucune peur. « Tu m'approches, j'enfonce le stylo, en quelques secondes je me viderais de mon sang » quelque seconde c'était un peu exagérer probablement. Mais le mec en face d'elle n'avait pas l'air d'être en médecine et il ne serait probablement pas comment réagir, résultat elle avait de forte chance de mourir. Pourquoi n'avait-elle pas pensé à la carotide les fois d'avant ? Elle secoua la tête, essayant de se raisonner tant bien que mal. Est ce qu'elle avait son traitement dans son sac... Bien sûr que non, elle ne l'avait pas pris pour pouvoir gérer à son examen. Elle faisait chiez avec ces conneries. Elle gardait la main contre le stylo appuyé contre son cou bien que sa main tremblait. Elle ne pu s'empêcher de répéter d'une voix qui était tout de suite bien moins menaçante quoiqu'autant perturbé. « Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée. » Mais là encore on ne savait même pas à qui elle s'excusait. A l'homme en face d'elle, de lui pourrir sa journée à vitesse grand V ? A tout ceux qu'elle connaissait pour ce qu'elle voulait faire ? A Jaxson pour ce qu'elle lui avait déjà fait ? A l'enfant qu'elle avait perdu par sa connerie ? Et dix milliards d'autre chose qui aurait mérité qu'elle s'excuse.
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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyMer 22 Aoû - 4:14

Jay avait fait un pas de plus dans la direction de la brunette. Sa respiration saccadée, son regard agité, ses tremblements. Il avait déjà vu et entendu ça des tonnes de fois, il savait que quelque chose n’allait pas rond, qu’il aurait dû ne pas prendre le risque d’entrer dans sa bulle, de la laisser se calmer, se vider de tout ce qui lui passait par la tête, réapprendre à voir la réalité et juste, juste souffler un peu. Mais il avait voulu la secourir. Agir en héros. Ce n’était pas parce qu’il avait de la graine d’un Superman en devenir, loin de là. Limite, les supers héros il les trouvaient chiants à apparaître seulement quand les gens avaient besoin d’eux le plus. Merde, ils ne pouvaient pas être là en tout temps pour partager et les bons et les moins bons moments de ceux qui les côtoyaient au quotidien? Mais non, Callaway avait simplement fait ce qu’il croyait être utile, en l’occurrence se montrer amical et réceptif. Il en avait vu des cas de mini-crises d’angoisse au bar et avait dû calmer maintes fois des filles qui paniquaient devant une foule trop nombreuse à cause d’un show assez populaire, ou de mecs qui, sous l’effet de la drogue, badtrippaient complètement. Avait-elle consommé? C’était peut-être ça aussi qui la rendait si paranoïaque. Tant qu’elle ne lui dirait rien, tant qu’elle ne ferait rien il ne pourrait pas vraiment agir autrement qu’en se voulant rassurant et protecteur. Son mouvement de bras vers elle, lorsque l’irlandais lui tendit et son portefeuille et son épaule pour qu’elle puisse s’y appuyer, fut largement mal reçu et il la vit de nouveau se reculer, chancelante. Ah ben si elle voulait pas de soutien il allait pas lui tordre un bras non plus. Cependant, un détail attira son regard et il haussa les sourcils devant la découverte. La jeune fille paniquée, en laissant tomber ses cartes, avait dévoilé sans le vouloir qu’elle occupait un poste à l’hôpital. Traumatisme suite à un patient qui était mort de façon tragique? Ç’aurait presque pu être plausible si l’autre carte n’était pas venue éclaircir un peu plus la situation. Josephine Leila Abbott Hannigan, bipolaire.

« Oh… » murmura-t-il, plus à lui-même qu’à Josephine, se penchant pour attraper une deuxième fois le portefeuille et le glisser dans la poche arrière de son jeans. « Merde. » son regard venait de se poser sur la jeune fille qui elle aussi s’était baissée, pour porter un stylo à sa gorge de faon suicidaire.

« Tu m'approches, j'enfonce le stylo, en quelques secondes je me viderais de mon sang » lâcha-t-elle comme une bombe, appuyant sur chacun de ses mots comme s’il s’agissait de grenades sur le point d’éclater.

Une tentative de suicide. La Abbott était là, devant lui, le regard vide et fou, l’envie de s’enlever la vie en plein campus qui lui tenaillait les doigts. Lentement, Jay passa une main dans ses cheveux en bataille, réfléchissant à vitesse turbo, se repassant toutes les situations où il avait dû user de diplomatie dans sa vie. Habituellement, il arrivait à désamorcer presque toutes les situations de quelques mots rassurants, d’un regard protecteur et d’un sourire sincère. Là, c’était autre chose. Combien de fois dans sa vie avait-il eu à traiter avec une bipolaire suicidaire? Il n’était pas négociateur pour la police non plus et il flippait grave d’avoir quelque chose d’aussi énorme qu’une vie entre les mains. L’étudiante ne bougeait pas d’un poil, l’irlandais non plus, et le temps parût ralentir de façon inquiétante durant les quelques secondes qui suivirent. Leurs yeux ne se lâchaient plus, Jason tentait de la convaincre du haut de ses prunelles de laisser tomber le stylo, que quoi qu’elle ait en tête ça ne valait pas la peine de s’enlever la vie pour cela, mais il savait très bien pour avoir vu son père possédé par des élans de folie de la sorte que ce ne serait pas un simple regard qui allait pouvoir faire passer l’élan de maladie, la rage qui se propage dans tout notre corps lorsqu’on perd complètement le contact avec la réalité. Clic. Un flash le traversa et il prit en quelques secondes quelque confiance. Il allait user d’une technique que sa mère lui avait apprise, au cas où, lors d’une de ses visites à son père, celui-ci entrait dans sa démence pour une raison ou une autre. « Rattache-le à la réalité Jason. Rappelle-lui un moment où il a été heureux, où il était en pleine possession de ses moyens. Force-le à vouloir reprendre conscience. » Ok. Maman Callaway avait parlé, l’irlandais allait tenter.

« J’imagine que de bosser dans un hôpital doit être génial non… » qu’il s’essaya mollement, se rendant compte que ce ne serait peut-être pas aussi facile que prévu d’aider une inconnue à se souvenir d’un moment heureux.

« Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée. » qu’elle répétait, absente.

Bon. L’hôpital n’était peut-être pas l’alternative qui allait fonctionner le mieux. Jay ramait, il cherchait, mais surtout, il sentait les regards de plus en plus insistants des gens qui passaient près d’eux. Qui ne les aurait pas imité, non plus? Une fille écrasée au sol qui se balance sur ses jambes, un stylo prêt à être enfoncé au fond de sa gorge et à lui faire éclater les veines. Un pauvre paûmé assis devant elle, balbutiant, cherchant à fixer le temps et à lui offrir des pensées positives sur un plateau. Bien vite, et sans que Callaway le remarque, quelques 5 ou 6 étudiants et enseignants s’étaient mobilisés autour d’eux, inquiets, curieux, murmurant. Lui, il les maudissait légèrement, ne lâchant pas la brunette des yeux, essayant de calculer ses mouvements bien que son esprit trop logique l’empêche de prévoir le prochain soubresaut, la prochaine lueur de désespoir de Josephine. À peine quelques secondes plus tard, il commença à laisser aller son regard sur elle, sur son visage, sur quoique ce soit qui pourrait lui donner un indice, qui pourrait la ramener, qui semblerait être quelque chose de sûr et de rassurant pour elle. Puis, il la vit. Une belle et délicate bague de mariage, que l’étudiante arborait sur son frêle annuaire gauche. Reprenant constance, Jay sourit et leva la tête vers elle.

« Je suis persuadé que ton mari est quelqu’un de bien. Et qu’il souhaiterait être ici pour te prendre dans ses bras et te rassurer du mieux qu’il peut. » se contenta d’ajouter Jason, espérant que cela suffirait à calmer la belle.

« Tout va bien ici? » demanda, enfin, un des profs qui s’étaient rassemblé autour d’eux.

« Ça irait peut-être mieux si vous arrêtiez de faire les mouettes et que vous lui laissiez prendre un peu l’air, vous pensez pas? » répondit l’irlandais, bougon, déconcerté que les réactions d’aide aient été aussi longues du côté des spectateurs. « Et puis on est capables de régler ça tout seuls, merci. »

Son regard noir et ses quelques mots cinglants suffirent à faire éloigner les voyeurs et lorsqu’il fût bien certain de ne plus en tendre aucun, il souffla un peu. Heureusement, il n’avait pas hésité à les dévisager d’un œil, se réservant l’autre pour surveiller le moindre geste brusque qu’aurait pu faire la jeune fille. Un seul moment d’inattention et il se serait retrouvé avec un cadavre entre les mains. Doux, attentif, il osa une dernière fois se pencher vers elle, voyant qu’elle semblait avoir le regard perdu dans le vide. Du bout des doigts, il poussa même sa chance à tenter de saisir lentement mais sûrement le stylo, sachant que si elle voulait s’enlever la vie il aurait savamment lié ses doigts autour de son poignet pour l’empêcher de pousser son élan jusqu’au bout. Ses prunelles toujours plantées dans celles de Josephine, il articula doucement :

« Maintenant, tu peux me donner ce stylo. Tu n’en auras plus besoin. »


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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptySam 1 Sep - 9:53



I'm not crazy you know ?

Vous connaissez l'angoisse ? Loin du petit stresse qui bouscule ton quotidien, te donne le hoquet d'une petite terreur, te motive et te relance sur la bonne voix. L'angoisse. Celle qui te prend au corps, qui l'enveloppe complètement, t'enroulant de ses longs bras souple, visqueux jusqu'à ce que tu ne puisse plus rien faire, ni bouger, ni parler. Cette grande joueuse qui s'amuse à vous utilisez comme un pantin. Parce que fasse à l'angoisse, la véritable, vous n'êtes plus rien.

Imaginez que vous vous noyez. Dans un premier temps vous vous débattez - la peur, l'adrénaline vous submerge. Vous vous battez pour votre propre vie, vous refusez d'ouvrir la bouche sachant bien que sinon l'eau rentrera dans vos poumons, et votre organisme complet finira noyer. Vous êtes animés par la peur. Puis à chaque seconde passé l'air s'épuise dans votre cerveau, vous n'avez plus la force de bouger. Vous pensez à vous préserver. Votre cerveau agonise, explose sous la pression et le manque d'air, la douleur devient insupportable. Vous voulez réagir. Mais pendant quelques secondes vous ignorez parfaitement ce qui est le mieux. Ouvrir la bouche, se noyer littéralement, ou la garder fermer, et se sentir exploser, à cours d'air. Irrémédiablement devant ce choix abominable, l'angoisse vous prend, enrobe les derniers muscles encore en état de marche, délie les muscles de votre mâchoire, vous ouvrez la bouche. Et vous êtes mort. L'angoisse c'est la noyade, s'enfoncer dans l'enfer, vouloir se battre, ne pas pouvoir le faire. Wiston Churchill disait If you are going trough hell, keep going. L'angoisse est un état mental. Une étincelle vicieuse et maligne qui vous ronge les sangs, et vous prive de votre propre rationalité. L'angoisse n'aurait pas de poids sur nous si nous n'avions pas peur de l'enfer. Si nous ne cherchions pas irrémédiablement à remonter de manière expéditive vers le paradis. Ne vous êtes vous jamais demander ce qu'il y avait ? Derrière l'enfer ? L'enfer est surement mieux que le silence éternelle. Et puis personne ne peut vivre dans l'enfer. Combien sont devenu littéralement fou sous la force de ce sentiment. Les paranoïaques, les schizophrènes... Anéantit par l'angoisse. Eux ils n'ont pas l'enfer... Ils n'ont seulement plus de paradis. Accepter l'horreur et l'angoisse n'aura plus de prise sur vous.

Bien sûr c'était bien plus simple à dire qu'à faire. D'autant plus lorsque comme Joey on était condamné à des sautes d'humeur particulièrement brillant. Le paradis avait véritablement des allures paradisiaques, agissant comme un drogue dur sur le cerveau de Joey, jusqu'à la priver de réalité. L'enfer lui enchainait les sens et la drainait jusqu'à la dernière goutte de toute son envie de vivre. Mais Joey était une femme de science. Et il était inconcevable pour elle de se laisser submerger par un sentiment aussi con et dévastateur que l'angoisse. Et pourtant aujourd'hui. Au milieu de l'université. Elle était enchaînée à ces sentiments les plus dévastateurs, cherchant à lutter de tout son corps, de toute son âme, hurlant intérieurement que ça ne se passerait pas comme ça. Qu'elle ne se ferait pas avoir. Pourtant la pression du style sur sa carotide faisait de plus en plus mal. Elle appuyait. La conne. Elle ne pensait plus franchement à Jason qui était en face de lui. Ni même à un potentiel groupe d'individus qui la regardait choqué, comme une folle échappée de l'asile. Il ne s'avait pas ce qu'elle pouvait ressentir. Elle ne savait pas ce qu'il y avait elle. Personne ne pouvait deviner avec quel souvenir elle luttait. Qu'elle horreur la submergeait, l'étouffait la noyait. Dans les pires moment elle se noyait dans le sang, le sien, ou elle ne savait plus très bien peut être. Mais c'était bien loin d'être le pire. Quand la réalité s'échappait complètement, quand elle perdait tout repère c'était la chair humaine qui se mêlait au gens, les patients qu'elle avait perdu, sa soeur suicidée, l'enfant qu'elle avait perdu, Thayer renverser sur le coté de la route. Elle était absorbée lentement, et atrocement par ses "morts", avec la sensation abominable je les ai tué.

Elle se débattait mentalement contre se souvenir trafiquer qui lui avalait l'existence. Sa main faisant toujours pression sur l'arme qui la ramènerait vers eux. Elle n'entendit premièrement pas ce que disait Jason. La réalité s'éloignait. Comme une petite lumière qui disparaissait, la laissant dans l'ombre, seule, submergé par ses démons. C'était peut être la seule de ses réactions internes qui transparaissait à l'extérieur - en plus de sa folie suicidaire- elle pleurait. Pleurait de fatigue, épuisée par toute ses conneries, de désespoir de ne pas réussir à se raccrocher seule au wagon de la réalité. Elle perdait. C'était horrible. Pour une connerie aussi insignifiante qu'une bousculade, elle perdait. « Je suis persuadé que ton mari est quelqu’un de bien. Et qu’il souhaiterait être ici pour te prendre dans ses bras et te rassurer du mieux qu’il peut. » Un instant l'image bienveillante de Jaxson s'imposa à elle. Il arriva d'un pas pressé, avec son regard aimant, et apeuré par la scène, d'un geste habile il éloignait le stylo de la gorge de Joey et il la serrait contre lui le plus fort qu'il pouvait. D'abord les bras ballant, puis serrant son mari à son tour elle se laisserait aller, pleurante, éreinter, sauvée. Mais Jaxson releva son regard vers elle. Son regard n'avait plus rien de doux, il était haineux, déchiré, déchu de tout l'amour qu'il avait eu. Il ne disait rien, il s'éloignait, d'un claquement de doigt rédéclanchant sa crise. Muet il était plus fort que n'importe quel mot. Son indifférence, sa haine l'écorchait vide. Elle les avait tué.

Jason engueula les gens autours sans que ça n'eut d'impact sur Joey. A la vérité elle était bien trop loin pour que l'extérieur est encore une impulsion suffisamment forte sur elle. L'angoisse l'étouffait, elle ne voulait plus lutter, elle voulait se laisser couler. De toute façon elle savait. Personne ne sera là pour la récupérer. Elle ferma les yeux doucement, et alors qu'elle allait s'apprêter à appuyer sur la carotide, elle sentit les doigts de Jason s'approcher du stylo. La peau de l'homme toucha celle de Joey qui se stoppa un instant dans son geste comme foudroyé. Comme si finalement peut être qu'il y avait quelqu'un. Elle rouvrit les yeux bouffit de larme, et soutint le regard de Jason. Elle n'y parvint pas tellement ses prunelles vacillaient encore sous le coup de la folie. A l'intérieur ses démons s'arrachaient le pouvoir de poser la main qui sur sa gorge l'amènerait vers les tréfonds de l'enfer, qui la ferait disparaître. « Maintenant, tu peux me donner ce stylo. Tu n’en auras plus besoin. » Lentement elle décala sa main de son cou, se sauvant elle même. Pourtant la main avançait à une vitesse incroyablement lente, tout son bras était tendu à l'extrême comme si elle était partager entre l'envie d'en finir et celui de se sauver. Elle lâcha un instant le regard de Jason, ferma les yeux, essayant de respirer et de murmurer « je vais bien » D'un coup d'un seul, son bras revigorer par l'air qui venait d'entrer dans ses poumons s'abattit sur la jambe de Joey avec une force et une dextérité qu'on n'avait du mal à lui prêter à cet instant là. La pointe du stylo s'enfonça dans la chair. Joey de fatigue, de douleur, s'effondra sur les genoux, étouffant un cris sourd. Elle n'était pas dans les demi-mesure. Churchill avait raison, si tu t'enfonce dans les enfer, continue. Il n'y avait qu'une chose qui pouvait faire sortir Joey de son délire, de sa douleur moral atroce, de son angoisse latente. Une autre douleur aussi forte, aussi intense, mais réelle, physique. Certes c'était barbare. Mais quand Joey ouvrit les yeux, elle voyait le sang, le sien qui s'échappait de la plaie, le sol, la silhouette de Jason, d'autre silhouette au loin qui s'éloignait en regardant discrètement choqué par l'acte qu'elle venait de poser. Elle voyait tout. Elle était là. Elle était vivante. « Je vais bien » répéta-t-elle avec plus d'assurance, comme un souffle de soulagement. Comme le bonheur de se voir revenir à la réalité doucement, tremblante, la douleur se chargeant d'éloigner les derniers soubresaut des démons.
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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyLun 10 Sep - 5:19



I'm not crazy you know ?



Vous savez ce que ça fait de grandir avec un père enfermé dans un asile? Avec une figure paternelle qui est complètement stone aux médicaments parce qu’il serait un danger public si on le laissait de ce même établissement, sans surveillance, sans béquilles médicamentées? Jay avait dû faire avec, étant devenu malgré lui l’homme de la maison le jour où Monsieur Callaway avait dû être hospitalisé. Des terreurs nocturnes se transformant tranquillement en comportements violents, en rictus alarmants, en éclats de folie complètement incontrôlables. Sa mère avait tellement été dévastée que Jason avait pris sur lui, renfermant tout ce qu’on peut ressentir lorsqu’on nous arrache notre père pour cause de schizophrénie à 12 ans, pour la soutenir. Pour lui changer les idées du haut de sa pré-puberté. Il n’était pas passé par les étapes de deuil que le psy de l’école lui avait prédites. Il n’avait pas eu besoin de se confier à lui non plus comme on le lui avait conseillé. En fait, il ne s’était jamais confié du tout sur ce que cette situation lui avait fait ressentir. Tout simplement parce qu’il le niait. Parce qu’en prenant la responsabilité du foyer, il perdait en même temps tout ce qui aurait pu le rendre faible. Tout ce qui aurait pu le distraire de sa tâche d’homme alpha. Avec une mère dépressive, un déménagement précipité loin de ses amis d’enfance et de ses repères et un petit frère hyperactif dont il devait s’occuper seul vu l’état de sa mère, Callaway n’avait même plus le temps de penser à son père. De s’ennuyer de lui. De regretter sa présence. Et puis il y avait eu les cauchemars. D’abord un, très violent, où Jay s’était réveillé en panique et en sueur. Puis plusieurs, à la suite les uns des autres, durant des mois. Connaissant les antécédents de son père, de simples mauvais rêves le terrifiaient. Et s’il allait finir comme lui? Et s’il était destiné à abandonner sa mère lui aussi pour finir avec la camisole de force? Un ajout de plus à la colonne du déni. Puis, à force c’était disparu. C’était enfoui, dans son subconscient ou une connerie du genre. C’était rayé, fini, hors de nuire.

Depuis, tout ce qui avait trait à la folie ne faisait plus partie de son quotidien. Jay se tenait particulièrement loin des drames, des crises, des disputes et autres. À ceux qui pensent qu’il s’agit d’un simple trait de sa personnalité, genre l’aberration pour les drama queens, Jay hoche distraitement de la tête. Mais il sait pertinemment que sa haine, peur devrais-je dire, de la folie à tous les niveaux vient de son père. Totalement. Il avait cru être guéri le jour où il avait rencontré Sarah. Son caractère en dents de scie lui promettait des discussions animées, des débats, des opinions clamées hautes et fortes. Mais la boule au ventre, le malaise qu’il ressentait en permanence, et surtout lorsqu’elle avait rompu et lui avait fait vivre un calvaire, lui avait confirmé ce qu’il craignait : il n’avait pas oublié son père. Il n’avait pas oublié ses craintes de gamin d’être lui aussi atteint de schizophrénie. Et même si les drames étaient loin derrières lui depuis des années, d’avoir cette fille, cette Joey, en pleine crise de bipolarité devant lui, et même s’il semblait contrôler la situation, le rongeait de l’intérieur. Ses mains commençaient doucement à trembler, sa respiration, à s’accélérer. Il revoyait les ambulanciers immobiliser son père qui se débattait en malade lorsqu’ils étaient venus le chercher. Il se rappelait sans difficulté les doses de calmants que les infirmiers lui shootaient lorsque sa femme passait le voir avec les enfants. Puis il voyait Joey. Le même regard fuyant, les mêmes paroles marmonnées. Des frissons dans le dos, un sentiment d’impuissance, les regards tous sur eux alors qu’il méprisait, et de beaucoup, le fait d’être au centre de l’attention. Journée de merde? Vous avez même pas idée.

La brunette avait au moins enfin décidé de coopérer. À la demande de Jason, elle éloigna lentement mais sûrement le stylo de son aorte, écartant momentanément sa tentative de mettre fin à ses jours de façon sanglante. Soupirant lourdement, Jay tendit la main devant lui le plus doucement possible, pour ne surtout pas l’effrayer, espérant reprendre le crayon, le ranger dans sa poche arrière et que cette histoire finisse pour de bon. Qu’il soit téléporté direct dans son lit aussi aurait été génial, mais on pouvait pas trop en demander, non? « T’as vu, elle est passé à deux cheveux de se planter un stylo dans la gorge! Dément! » entendit Jay, parmi la foule de curieux, et il quitta Joey un instant pour lancer un regard noir à l’autre abruti. Ben oui, bravo, t’as compris l’essentiel de la scène, tu veux un diplôme pour souligner ton esprit de déduction sans failles? Insulté, Jason allait leur redire une fois de plus de ficher le camp avant qu’une des filles présentes autour d’eux ne pousse un cri de frayeur déchirant, coïncidant avec des réactions apeurées de leur public et Callaway se maudit d’avoir lâcher Joey des yeux. Retour de ses prunelles sur elle, et Dieu qu’il appréhendait ce qu’il allait voir. Du sang, une flaque de sang qui s’étendait tout autour de la silhouette de la brunette, recroquevillée sur elle-même de douleur. Jason ne fit ni d’une ni deux et l’amena violemment vers lui, un bras dans son dos, l’autre sous ses genoux, la soulevant de terre, l’empêchant de se toucher, de refaire d’autres gestes violents. Tournant sur lui-même, il évalua les sorties possible à travers le groupe d’étudiants et d’enseignants qui avait doublé, au milieu des 1001 conseils de nazes que tous lui donnaient pour arrêter l’hémorragie, pour « soigner » la bipolarité de Joey, pour la soulever de la bonne façon. Yeah right. Et si vous vous mêliez de vos affaires et que vous alliez jouer à Yahoo Answers ailleurs à moins que vous ayez quelque chose de pertinent à dire? Ok, merci. Jason, qui voulait garder son calme alors qu’il traversait la marre d’étudiants curieux, Joey semi-comateuse dans ses bras, ne put s’empêcher de rager alors qu’il du s’imposer un peu trop en pilant sur les orteils d’un idiot qui avait figé en voyant le sang s’échapper de la cuisse de la brunette.

« Bouge! C’est pas un phénomène de cirque, va voir des lions avec des perruques si t’es en manque de distractions. »

Direction? L’infirmerie. Il était nul avec tout ce qui touchait la médecine, de comment calmer une fièvre à quoi faire si on a un cas suicidaire sous les yeux qui est allé trop loin. Et pourtant au nombre de fois où Parker était débarqué chez lui, le visage et les poings en sang pour s'être trop battu, il aurait dû avoir au moins une base. Mais non. Se dépêchant comme si chaque goutte de sang rapprochait Joey de la mort, l’irlandais accéléra le pas, se rapprochant de l’entrée de UCLA comme si y’avait rien d’autre à faire de plus important. Et c’était vrai. Dans un murmure, l’étudiante lui souffla qu’elle allait bien et Jay ne put retenir un rire qu’il étouffa aussitôt. Bien?

« Ouais, ben je crois qu’il est trop tard pour dire ça, tu trouves pas? »

And then, ils furent entre les murs de l’université. Mais y’avait un hic. Jay n’était jamais allé à l’infirmerie depuis le début de ses études dans l’établissement. Dur de son corps, il aurait même pu se lacérer jusqu’au sang qu’il aurait ravalé la douleur pour ne pas se ramasser sur la chaise d’une infirmière blasée, éclairée par les néons, qui lui aurait apposé un pansement en le sermonnant de ne pas avoir mis de peroxyde plus tôt. Idiot mais prévisible donc, qu’il ne sache absolument pas où se diriger et qu’il ait dans les bras une jeune fille semi-consciente, semi-tremblante qui venait à peine de vivre une violente crise. Quand on parle de mauvais timing, on aurait pu facilement utiliser cette scène en exemple.

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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyMar 11 Sep - 11:23



I'm not crazy you know ?

C'était finit. Finit. Le calme revenait doucement dans la tête de Joey, au fur à mesure que le sang s'échappait de sa jambe. Elle eut presque envie de sourire, cet inconnu, persuadé de pouvoir faire quelque chose pour elle, alors qu'au final c'était seule qu'elle s'en sortait le mieux, dès que son cerbère avait les yeux tournés. D'un coté peut être que lorsqu'elle serait parfaitement consciente elle s'en voudrait. Après tout elle devait lui en faire voir des horreurs, et il restait là sagement, à attendre qu'elle aille mieux. Rapidement, alors qu'enfin les images nocives et atroce ne tournoyait plus dans sa tête, alors que sa respiration se ralentissait, que son cerveau s'embrumait de calme, elle se rendit aussi compte que la fatigue la gagnait, et qu'elle se sentait faible. Peut être même au point de s'endormir sur place, dans les graviers, la poussière, au milieu des étudiants médusés et choqués par la scène. Elle baissa lentement ses yeux vers la plaie dégoulinante de sang. Pourtant elle savait presque ce qu'elle faisait, et elle ne perdait pas tant de sang que ça. Enfin pas suffisamment pour la coller dans les vapes en gros. Elle ne sentit pas la présence de l'homme revenir vers elle. Elle était lasse, et elle se laissa subitement aller dans les bras du jeune homme. Fatiguée, elle cala sa tête contre son torse. Vous voyez, c'était finit, elle allait bien. A moitié endormis, elle oublia qu'elle se trouvait au milieu de l'université, elle oublia même l'identité de son sauveur. Elle se reposa contre lui, et passa son bras sur son ventre pour que sa main atteigne le torse de l'homme. Elle ne remarqua pas le sang présent sur sa main, elle ne remarqua pas non plus que l'ossature qu'elle touchait ne ressemblait en rien à celle qu'elle s'imaginait mentalement. Heureusement pour elle probablement, sans quoi elle aurait paniquée, et aurait basculé dans la poussière. Au fur à mesure qu'on passait les groupes d'étudiants, les murmures jasaient, puis le silence se faisait. Elle arrivait à distingué les battements réguliers de son coeurs. Celui plus rapide de son sauveur, visiblement inquiet. Il n'y avait pourtant pas de quoi. Elle allait bien. Elle finit par souffler, blottit dans ses bras, en ayant même oublier la douleur lancinante qui lui venait de sa cuisse. « Je suis désolé Jaxson. Tellement désolé. » Il n'y avait que lui pour la porter de cette façon, pour prendre soin d'elle en toute circonstance, et pour avoir de toute façon la force de la soulever. Elle n'arrivait plus à se souvenir de comment il était arrivé et depuis combien de temps il était là, à prendre soin d'elle. Mais ce n'avait plus d'importance. Il était là maintenant. C'était tout ce qui importait. Il ne l'avait pas abandonné. Il était toujours là lorsqu'elle était mal, envers et contre tout. Dans la santé et la maladie, dans le bonheur comme dans le malheur. Il se l'était promis. Et bien sûr c'était toujours elle qui faillait à ses obligations. Au moins elle était constante dans son rôle d'épouse pitoyable. « Je te remercie. Je t'aime vraiment tu sais. Je suis tellement désolé. Tu me manques » Décidément quand elle se sentait faiblir ce n'était pas un euphémisme. Aller savoir si c'était l'adrénaline, et ou des endorphines que son cerveau produisait en masse pour pouvoir gérer la douleur, mais elle n'était clairement plus tout à fait elle même vu ce qu'elle disait. Car consciente elle n'aurait jamais été aussi douce et franche. Même avec Jaxson. Ces sentiments elle les gardait pour elle, et tout ce montrait dans la tendresse qu'elle pouvait avoir à son égard. Enfin quand il l'autorisait à s'exprimer. Mais c'était une autre histoire. Elle oubliait presque la colère qu'il éprouvait à son égard. Il était là pour elle, c'était tout ce qui importait. Elle dut répéter qu'elle allait bien puisqu'une phrase de Jaxson la tira de son demi-sommeil.

« Ouais, ben je crois qu’il est trop tard pour dire ça, tu trouves pas? »

Elle fronça les sourcils. Elle n'était pas cruche, à moins qu'il est mué une deuxième fois, et qu'il parle d'une manière qu'elle ne lui connaissait pas, ce n'était pas Jaxson. Elle ouvrit les yeux, et retira violemment la main posé sur son torse, ainsi que sa tête qui s'y appuyait sans vergogne. Elle essaya de se relever dans ses bras pour en descendre, sentit une décharge dans sa jambe au moment ou elle bougea cette dernière. « Lachez moi. Qu'est ce que vous voulez? Qui vous êtes ? » Toujours aussi charmante. Elle peinait à sortir de son esprit cotonneux des informations potables. Et comme à chaque fois qu'elle ne comprenait plus rien, et qu'elle ne maîtrisait pas tout son cerveau, elle oscillait entre froideur et contrôle hors du commun, et panique à bord. C'était fatiguant, usant, casse pied, pour elle comme pour les autres. Vu que le monsieur n'avait pas l'air de vouloir la lâcher, elle ne se priva pas de gesticuler comme un asticot, de lui donner des coups, de tirer ses cheveux. Bref de se défendre comme elle pouvait, alors que son cerveau avait l'air de tremper dans un formol et du coton. Elle finit d'ailleurs par tomber. L'homme n'était donc pas aussi masochiste qu'il en avait l'air. Elle se fit mal en tombant, et son regard tomba sur sa jambe en sang. Elle plaqua rapidement une main sur la plaie comme pour la cacher. Mais subitement tout fit tilt dans son cerveau. Pas besoin de la cacher, il avait déjà vu la plaie. Il l'avait peut être même vu se planter le stylo par ailleurs. La honte l'envahit peut à peu. Combien l'avait vu, qu'est ce qu'elle avait encore fait. « Oh ! Vous m'emmeniez à l'infirmerie ? » Un bon point pour Sherlock ! Elle n'osait pas franchement le regarder. En soit elle s'attendait à ce qu'il prenne son absence d'hostilité pour une raison de continuer son chemin pour l'amener à un endroit ou on pourrait la soigner, ou ou elle pourrait se soigner toute seule s'il n'y avait personne. Ce qu'elle préférerait, elle n'avait pas coeur d'expliquer ce qui lui était arrivé. D'ailleurs elle ne savait plus bien ce qui s'était passé. «Qu'est ce que j'ai fait exactement ? Je ne vous ai pas blessé ? » Dit-elle perplexe, la voix pourtant toujours aussi égale, en regardant le T-shirt plein de sang de Jason. « Vous ne savez pas ou est l'infirmerie, n'est ce pas ? » ajouta-t-elle en voyant l'air légèrement idiot de son sauveur. Après tout il pouvait avoir cette tête à cause d'elle. Si ça se trouve elle avait été carrément flippante. Elle lui indiqua ou se trouvait l'infirmerie. Après tout, elle pouvait se diriger les yeux fermé vers ce local pourrit. Peut être à cause des raids qu'elle avait fait avec Lou, en première année pour voler du matériel et s'entrainer à soigner des blessures superficielle. Ou parce qu'elle avait finit par y travailler pendant sa deuxième année de prépa. Avant de commencer son internat. Elle essaya de se relever, s'appuyant sur sa jambe valide, et eu besoin du secours de Jason. Encore, elle n'était pas capable de se débrouiller toute seule. Elle mit une main sur la plaie, cette fois pour empêcher que le sang ne continue à couler. Décidément elle ne s'était tout de même pas loupé. Elle s'étonnait elle même d'avoir réussit à percer son jean et sa peau d'une telle manière. Il paraissait que les gens en crise pouvait avoir une force assez importante, mais là... Elle se faisait vraiment peur. « Vous pourriez vérifier que l'infirmière soit absente ? J'ai pas envie de lui expliqué que je suis tombé sur un stylo alors que je ratais une marche des escaliers... Je doute de sa crédulité sur le sujet. » Dit-elle lâchant presque un sourire. En vrai son regard fuyait toujours celui de Jason. Si ses paroles étaient normale voir même sympathique, son corps était tiré, contracté, et son visage froid. Elle avait toujours l'air d'une folle furieuse, d'une morte vivante. « Je suis vraiment désolé. » Elle souffla. Elle se sentait conne à souhait, et faible de ne pas avoir sur se contrôler au milieu de l'université. Enfin au moins c'était finit normalement. Elle allait mieux. Enfin mise à part le stylo qu'elle s'était planté dans sa cuisse. Elle devait faire sa bien. Lou ne devait pas être au courant, de l'énième connerie qu'elle avait faite.

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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyVen 28 Sep - 13:42



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« Je suis désolé Jaxson. Tellement désolé. Je te remercie. Je t'aime vraiment tu sais. Je suis tellement désolé. Tu me manques »

Elle reprenait du mieux. Il la sentait plus posée, plus légère et ses inquiétudes d’avoir une inconnue suicidaire entre les bras s’éloignèrent rapidement. M’enfin, jusqu’à ce qu’il l’entende dire Jaxson. Jason, non? Il s’était bien nommé, il lui semblait. Doucement, Jay se pencha sur elle, souriant, rassurant et il murmura comme un papa à sa fillette réveillée en pleine nuit à cause d’un cauchemar sanglant : « Y’a pas de problème. On discutera d’amour plus tard. » il rigola se trouvant plutôt drôle, avant d’ajouter « Et si tu veux vraiment me remercier, faut m’appeler Jason. »

Mais elle continua. Dans un murmure, puis un autre. Rien que ça, ça aurait facilement pu être oubliable. Mais l’irlandais tiltait. Il entendait « Jackson ». Ouais, le même barman qui lui pourrissait un peu beaucoup la vie, son frennemi, le mec qu’il côtoyait jour après jour et qui l’avait fait chier la veille en le poussant limite à bout parce qu’il avait fait le con avec Ash. Parce qu’il l’avait mis on hold, le temps de bien clarifier ses idées et de pas faire le con en lui brisant le cœur. Alors d’entendre des Jaxson ou des Jackson, ça lui foutait une petite dose de rage et il ravala, grognant au passage, ignorant maintenant les murmures de la brunette et tournoyant toujours sur lui-même pour finir tout ça – lire ici une scène mélodico-dramatique – une bonne fois pour toute. La seule chose qui détendit l’atmosphère le temps de quelques secondes? La tête qu’aurait faite le Monroe s’il s’était retrouvé dans une telle situation à la place de Callaway. Rien que ça arracha un éclat de rire au blondinet qui secouait ensuite la tête avant de se concentrer sur sa quête vers l’infirmerie.

Le regard au loin, Jay se maudissait déjà de ne pas avoir mémorisé le plan de l’université par cœur. En fait non, il s’en fichait limite, il aurait pu s’en vouloir mais son pauvre répit n’avait pas duré assez longtemps pour qu’il regrette et il se retrouvait maintenant avec une Joey de nouveau agitée. Sérieux, elle n’avait pas eu une petite accalmie après le stylo dans la cuisse? Ça ne lui aurait pas tenté de prendre ça molo, de rester bien calme, d’aller boire un café, quelque chose? Jason était de nature plutôt simple. Il ne se cassait pas la tête, il allait avec la vague. Go with the flow comme on dit. Mais là, malgré tous ses efforts pour maîtriser « la bête », il recevait encore des coups, des cris. Il fût vraiment, vraiment tenté de la laisser se démerder. De repartir, alors qu’elle venait de se jeter en bas de ses bras, de se tortiller sur le sol, d’arriver à peine à se relever. S’il avait été le moindrement un salaud, ou un mec n’ayant plus envie de se faire chier, il aurait balancer la serviette par-dessus son épaule et serait passé à autre chose. Y’avait les Rambos sur Netflix qui passaient dans à peine une heure, il avait reçu la notification par courriel, ça pourrait toujours l’occuper et ça l’emmerderait moins que de se débattre pour tenter d’aider une fille qui ne voulait pas qu’on l’aide. « Lachez moi. Qu'est ce que vous voulez? Qui vous êtes ? » qu’elle disait. Jay recula donc, la voyant au sol, levant les mains en l’air.

« J’ai pas demander d’être appelé en renforts non plus, hen. » protesta-t-il, ramassant ses livres qui étaient tombés au passage.

De la voir comme ça, la main sur la cuisse, la lèvre mordue jusqu’au sang ne lui fit pas le même soulagement auquel il s’attendait lorsqu’il avait décidé d’abandonner la donne. Et au même moment où il désirait ficher le camp, il se pencha, lui tendant la main, lui offrant un appui pour l’aider à se relever. Ses paroles le firent rigoler, de la voir complètement éberluée suffit à l’excuser et Jay mit sa crise, son énième, sur le fait que sa bipolarité lui avait tout fait oublier.

« Oh ! Vous m'emmeniez à l'infirmerie ? Qu'est ce que j'ai fait exactement ? Je ne vous ai pas blessé ? » elle lorgna sur le t-shirt de Jay qui se gonfla nerveusement la joue, espérant que la vue du sang ne l’alarme pas de nouveau. « Vous ne savez pas ou est l'infirmerie, n'est ce pas ? »

« J’ai l’air si perdu que ça? C’est malin. »

Malaise. C’était pesant, les deux têtes perdues en pleine université. Elle, la main sur sa plaie, essayant de faire la fille sympa. Lui, le bras ballant et tendu, tâché de partout, voulant être drôle. Joey brisa la glace en finissant par agripper les doigts que l’irlandais lui offrait, prenant la décision de mener le bal. Il l’aida à avancer, elle savait exactement où se rendre et il n’en fût limite pas surpris. Ben quoi? Si elle était interne à l’hôpital (il s’en souvenait!), elle avait dû localiser toutes les installations de soins de l’établissement. Soit ça, soit elle avait eu d’autres crises et avait souvent fini là. Dans les deux cas, ça paraissait on ne peu plus logique aux yeux du garçon, autant que le fait de rester avec elle le temps qu’elle reçoive un petit traitement, un pansement, n’importe quoi. Se tenant toujours à ses côtés, il remarqua qu’ils atteignaient bientôt l’infirmerie, qu’elle n’était pas si loin finalement. Il ne partirait pas. Il ne la laisserait pas là seule. C’était trop facile et il commençait à avoir de plus en plus d’aise avec la difficulté.

« Vous pourriez vérifier que l'infirmière soit absente ? J'ai pas envie de lui expliqué que je suis tombé sur un stylo alors que je ratais une marche des escaliers... Je doute de sa crédulité sur le sujet. » Jay s’étonna aux paroles de la jeune fille, avant de se pencher vers la porte de l’infirmerie et d’hocher distraitement la tête en tournant la poignée.

« On verra. » il avait pas le goût non plus qu’elle tombe sur un stock de calmants ou de fils de suture et qu’elle finisse le travail.

« Je suis vraiment désolé. »

La mine rassurante, il tenta de lui montrer que ça allait en haussant les épaules, mais il n’eut pas eut le temps de rajouter quoique ce soit que son regard tombait sur une salle d’attente d’infirmerie complètement bondée. Des 5 chaises disponibles, seulement 1 était libre et il fit signe à Joey d’aller si assoir, lui lançant un regard noir de « Merde, hen. ». Bah oui, là il s’improvisait son complice, c’était déjà ça et il fallait bien s’allier durant l’adversité. Par adversité, vous comprenez bien que je parle d’être adossé à un mur à côté d’une fille post-crise traumatique et stylo dans la cuisse, et avoir le regard qui surplombe un mec mal à l’aise qui se ronge les ongles jusqu’au sang, deux copines qui pleurent dans les bras l’une de l’autre et un mère, ou en tout cas une étudiante de plus de 40 ans, qui parle au téléphone cellulaire avec des yeux paniqués. Beau tableau. Ne lâchant pas Joey des yeux, Jay se mit à mourir à l’idée de se fumer une clope. Jamais de la nicotine n’eut un effet aussi salvateur à ses yeux.

« Tu le dit tout de suite si tu veux que j’aille piquer le matériel nécessaire pour que tu te soignes… » murmura-t-il en se penchant sur elle, lui tendant ses livres pour qu’elle les dépose sur sa plaie afin d’éviter les regards curieux des autres.

Jason commença à lorgner vers le bureau de l’infirmière, au cas où, attendant sa sortie à tous moments, se disant que des pleurnichages d’adolescentes n’étaient pas du tout ce qui allait remonter le moral de la brunette, ni le sien au passage. L’attente était interminable et il ne cessait de se répéter que tout ça se terminerait bientôt, que Rambo le calmerait et parce qu’il s’imaginait une scène d’explosion et de fusil qu’il aimait particulièrement, l’irlandais entendit à peine du coin de l’oreille l’une des deux pleureuses confier son amie d’une voix tremblante « Après cette rencontre, tu auras plus du tout peur de te faire avorter Audrey. Il faut que tu te répètes que ce bébé-là tu ne peux pas le garder, qu’il vient d’un mec qui t’a brisé le cœur. Que tu bousillerais ta vie et celle de Shawn si tu le gardais. »

Drame d’adolescente. Jay voulu envoyer un coup d’œil à sa nouvelle complice, mais lorsqu’il pencha les yeux vers elle il la vit se boucher violemment les oreilles.

« Ça va toujours? »


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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptySam 6 Oct - 16:45



I'm not crazy you know ?

Joey était heureuse. Pour la première fois depuis un bout de temps elle avait réussit à se calmer toute seule. Certes ça lui valait un bien moche et douloureuse blessure à la jambe, mais demain tout serait oublié en ce qui la concernait... Parce qu'en y réfléchissant bien, il était fort possible qu'elle est choqué à vie le pauvre mec devant qui elle avait fait sa crise. D'ailleurs elle s'en voulait presque. Enfin pas vraiment de l'avoir choqué... Ca elle n'en avait rien à foutre... Mais plutôt de s'être montrer faible devant une telle personne. Enfin une telle personne... Elle ne savait rien de se mec, et elle se fichait pas mal de qui elle était... Mais faire une crise devant tout le monde la couvrait de honte... Tout le monde la prendrait pour une folle... Plus que ce n'était déjà le cas... Heureusement elle n'avait encore croisé personne qu'elle connaissait... Sinon elle était cuite. Enfin cuite... Elle n'en savait rien... Mais maintenant qu'elle avait été accepté deux fois à l'hôpital à la suite de ses tentatives de suicide, certaines personnes commençaient à dire qu'elle pétait réellement un câble, et elle connaissait certain titulaire qui ne voulait plus lui faire confiance. Alors qu'honnêtement... Elle était toujours exemplaire dans son travail... L'une des meilleures d'ailleurs. Pour un peu elle serait la chouchoute du chef.

En soit, là maintenant tout de suite qu'elle soit la chouchoute du chef ou pas, on s'en fichait pas mal... Elle était KO dans les bras d'un mec qu'elle ne connaissait ni d'Adam, ni d'Eve... Qui était pas mal à ce qu'elle croyait... Mais elle ne croyait pas grand chose. Enfin elle voyait surtout légèrement flou... Elle du rentrée dans une sorte de transe mielleuse mais ne se rendit compte de rien. Si bien que son cerveau encore en marche fronça légèrement les sourcils en entendant ce que disait le mec qui la portait. « Y’a pas de problème. On discutera d’amour plus tard. » Ca ne ressemblait pas à Jaxson... Mais bon c'était peut être quelqu'un qui passait à coté d'eux, et qui parlait à sa petite amie... Elle n'en savait rien, elle divaguait probablement de toute façon. « Et si tu veux vraiment me remercier, faut m’appeler Jason. » Jason ? Son cerveau fronça d'autant plus les sourcils, mais clairement elle n'avait pas trop la force de s'interroger plus que ça. Enfin de ce qu'elle pensait... Parce que lorsqu'elle revint complètement à elle, elle comprit l'énorme connerie qu'elle venait de faire... Ce n'était pas Jaxson... Son mari. Mais bien Jason... Comme il avait dit... Un parfait inconnu qui l'avait ramassé complètement folle. Elle sursauta et se débattit de manière à tomber des bras de l'inconnu. Elle se fit mal, mais ça avait peu d'importance, elle préférait se retrouver par terre pour l'instant... Enfin jusqu'à ce qu'elle entende la voix presque outré de l'homme choqué par sa réaction encore une fois trop vive. « J’ai pas demander d’être appelé en renforts non plus, hen. » C'est là qu'elle remarqua sa blessure, le sang, et qu'elle se douta que l'homme ne voulait pas lui faire du mal mais plutôt l'aider à rejoindre l'infirmerie... Elle se sentit soudainement misérablement conne, et essaya de rattraper les choses en se montrant agréable... Pas sûr que ça fonctionne bien... Elle n'avait jamais bien était du genre à être agréable. « J’ai l’air si perdu que ça? C’est malin. » Elle sentit le malaise s'installer, et chercha en son cerveau défaillant une manière de faire revenir une ambiance normal entre eux deux... En même temps elle ne savait pas vraiment ce qu'elle avait fait, et n'était pas capable de dire comment elle avait fait pour se trouer la jambe de la sorte... Peut être s'était-elle seulement pris les pieds dans ses lacets et était tombé sur une rembarre en fer... Bon elle n'avait pas de chaussure à lacet... Mais ça ne prouvait rien... «C'est surtout moi qui ai l'air maligne... Je ne sais même plus comment je me suis troué la jambe... Ni ce que je vous ai fait... Vous devez penser que je suis folle à lier...» Et en soit il n'aurait probablement pas tord... Elle était folle à lié la plus part du temps... Le reste elle essayait de le cacher pour limiter les dégâts. « Ca vous dérange de m'accompagner encore jusqu'à l'infirmerie ? Après promis je ne vous importunerais plus. » Elle était réellement gênée, et affligée parce qu'elle avait du lui faire subir, et autant de douceur et de sympathie de la part de Joey était quelque chose de franchement déstabilisant pour quiconque la connaissait un peu.

Ils finirent par arriver à l'infirmerie... Qui n'était pas libre du tout, et il y avait déjà un paquet de personne qui faisait la queue ce qui eut pour effet d'énerver Joey... Dans ses conditions elle n'arriverait pas à se retrouver toute seule dans l'infirmerie pour se soigner elle même. Et il était hors de question qu'elle laisse une infirmière la recoudre... Personne n'était plus agile qu'elle avec des instruments chirurgicaux dans les mains... Si ce n'est peut être un chirurgien plastique... mais en tout cas cette infirmière était surement plus débile qu'elle. « Tu le dit tout de suite si tu veux que j’aille piquer le matériel nécessaire pour que tu te soignes… » Elle ne savait pas franchement s'il était sérieux ou pas... Mais il fallait avouer que c'était une très bonne idée. « J'aurais besoin de compresse, désinfectant, d'une aiguille et du fil 0,3... Merci... » demanda-t-elle avec un grand sourire, comme si c'était quelque chose de parfaitement normal. Bon elle se rendit vite compte que Jason n'arriverait à rien si les infirmières ne sortait pas de leur fichu bureau... Elle regarda un instant les deux filles assises à coté l'une de l'autre parlant d'avortement. Elle sentit son coeur s'effrité, et essaya de s'empêcher de penser à celui qu'elle avait fait malgré elle. Elle eut subitement une idée pour faire sortir tout le monde de l'infirmerie... Enfin si ça marchait... Sinon... Il ne fallait pas penser au sinon, en quelques secondes elle plaqua ses mains violemment sur ses oreilles comme pour ne pas entendre la suite de la conversation douteuse des pauvres connes. Elle laissa sa respiration s'accélérer, se pinça les lèvres, et sentit l'angoisse monter. « Ça va toujours? » La croirait-il toujours si elle disait que oui ? Pas sûr, mais elle hocha la tête tout en continuant à faire monter l'angoisse. Elle se mit à convulser légèrement, ses yeux se révulsant contre eux même. Les deux filles s'arrêtèrent de parler, les autres la regardèrent étrangement... Elle se leva brusquement, faisant tomber les livres et dévoilant la cicatrice pas jolie, jolie sur sa jambe. Certain eu l'air franchement apeuré, et ne furent plus aussi malade qu'auparavant et quittèrent rapidement l'infirmerie. Les deux filles ne comprenaient rien, et discutaient entre elle du cas qui se passait devant elle. Joey émit un cri franchement flippant, et se rua sur les deux filles qui sursautèrent violemment. Après leur avoir fait peur elle porta ses mains à son cou et fit mine de s'étrangler, de suffoquer, de convulser et de s'étaler au sol. Les filles poussèrent un cri et tout ceux qui restèrent dans l'infirmerie vidèrent les lieux. Une fois qu'elle fut sûr que tout le monde fut partie, elle resta une bonne minute allongée sur le sol à reprendre son souffle, et à se calmer pour de bon. Peut être deux minutes d'ailleurs... Ou cinq elle ne savait plus bien... Elle avait beau avoir déclenchée cette crise d'angoisse toute seule ce n'était pas si simple de ne pas y faire attention et d'en revenir. Lorsqu'elle eut l'impression qu'elle allait franchement mieux, elle se releva, retira son pull, et le fit glisser sur ses hanches pour le mettre comme une jupe et cacher sa plaie avant d'aller violemment tambouriner à la porte de l'infirmière... Là elle avait l'air super inquiète. L'infirmière finit par ouvrir, ne supportant surement plus le tambourinement sur sa porte. Elle lui lança un regard noir en voyant la salle vide, et en ayant l'impression que Joey n'était pas du tout blessée. Jason devant avoir un regard médusé, mais Joey parla rapidement, de manière angoissée, et inquiète. « Venez vite ! Ma meilleure amie est bipolaire... Elle a fait une crise de panique, elle menace de se suicider avec un stylo... S'il vous plait aidez moi... Vous pourrez surement la raisonner... » Comment elle en était venu à penser à un stylo... Elle n'en avait aucune idée, mais c'était venu comme ça. Enfin elle s'en fichait maintenant l'infirmière avait inquiète et attendait que Joey décolle pour la suivre. Joey finit par lui expliquer rapidement ou était sa prétendue meilleure amie et enchaina « Je suis interne en chirurgie, allez y sans moi pour commencer, je vous rejoins avec le matériel nécessaire pour la soigner en cas de problème. » Joey devait avoir l'air plutôt convaincante car l'infirmière partie rapidement, et Joey s'engouffra dans l'infirmerie enjoignant Jason de la suivre. « ferme la porte s'il te plait. » Elle retira rapidement son pull qu'elle avait taché de sang, attrapa des compresses, et tout le matériel nécessaire pour se soigner, et commença à déboutonner son jean... Elle se rendit vite compte qu'elle n'arriverait jamais à le retirer toute seule. Elle releva les yeux sur Jason, le regarda un instant, fit une moue moyennement satisfaite... mais l'infirmière ne tarderait pas à revenir bredouille -même si Joey l'avait aiguillé à l'autre bout de l'université- et elle avait intérêt à avoir déguerpis d'ici là. « Tu peux m'aider à retirer mon Jean ? » Allez mec fait pas ton timide... je ne vais pas te manger pensa-t-elle. D'un coté il avait toutes les raisons de paniquer après tout elle avait fait deux crises devant lui... quoique la deuxième soit plus ou moins simuler.

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MessageSujet: Re: JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez.   JAY&JOEY Bonsoir, je ne suis pas folle vous savez. EmptyDim 28 Oct - 3:28



I'm not crazy you know ?



Il aurait dû s’en douter, que ça ne se finirait pas bien. Il aurait dû prévoir que la seconde crise serait aussi forte que la première, que la brunette pouvait exploser à tous moments, qu’il n’aurait pas dû perdre une seconde d’attente de plus et qu’il aurait surtout dû aller piquer le foutu matériel pour qu’elle se soigne et qu’ils en finissent au plus vite. Mais il avait voulu jouer au plus malin, il avait tenu à faire les choses dans l’ordre, à prendre le temps qu’il fallait pour que ce soit leur tour, à regarder ailleurs alors que la p’tite Joey menaçait de jouer à la bombe à retardement explosive de panique sans attendre. Ce qui devait se passer logiquement se passa et l’irlandais dû à contrecoeur reposer ses yeux sur une jeune fille qui pétait un nouveau câble, comme si le précédent n’avait pas suffit à extérioriser sa douleur comme il fallait. Eh merde. Rien que ça et Jay fut pris de nouveau d’une envie de la prendre par le bras, de la gronder, comme si ça allait la calmer, mais dès qu’il se pencha vers elle pour tenter de la maîtriser plus rapidement que la fois d’avant, elle lui glissa des doigts, se jetant dans un sens et dans l’autre, hurlant, convulsant, envoyant des regards mauvais aux autres, effrayant de la meilleure façon du monde les gens présents dans la salle d’attente. Jay haussa un sourcil. Serait-elle en train d’oser, vraiment? Sa crise, quoi qu’assez convaincante pour qu’il ait eu envie de tout stopper rapidement au départ, devenait de plus en plus évidente et Callaway compris à voir la façon théâtrale dont Joey se mettait en spectacle qu’elle feignait lourdement. S’appuyant sur le mur derrière lui, il en profita donc pour se réjouir du spectacle, sincèrement étonné par le personnage.

Une fois la salle d’attente vide sous le regard du blondinet qui suivait des yeux tous les déserteurs avec une mine satisfaite sur les lèvres, Joey termina son acte dramatique en se mettant à bûcher sur la porte du bureau de la pauvre infirmière qui l’ouvrit bien évidemment à la volée, alarmée par les cris et les coups. Joey se la joua convaincante en envoyant l’infirmière sur une fausse piste, la priant de s’urger à l’autre bout de l’université pour sauver sa pseudo-meilleure amie en état de panique et Jason retint un petit « oh » de surprise lorsqu’elle parla de sa crise précédente, de son incident avec le stylo comme si c’était ce qui arrivait à une toute autre personne qu’elle. Trop tôt pour le mentionner? Pas pour Joey en tout cas, et l’irlandais se surprit à la trouver pas mal forte, ou du moins assez résistante finalement, pour une fille qui semblait avoir perdu tous ses moyens de nouveau quelques minutes plus tôt. Calmement, il se décala même de la porte pour laisser l’infirmière aller faire son boulot, et il esquissa quelques pas en direction de Joey pour voir si elle avait besoin de quelque chose une fois qu’ils étaient seuls, signe auquel elle lui répondit rapidement de la suivre et il se pressa pour en finir. Enfin.

« Dis donc, c’est pas en chirurgie que tu devais être, mais en cinéma. » ajouta-t-il lorsqu’il passa finalement dans le bureau de l’infirmière, derrière la brunette.

« ferme la porte s'il te plait. » se contenta-t-elle de lui répondre, concentrée à chercher le matériel dont elle avait besoin pour se réparer la jambe en bonne et dûe forme.

« Ouais m’dame. » grommela l’irlandais, ayant envie de la faire promettre de ne pas lui piquer une énième panique parce que la claustrophobie était l’un des déclencheurs de sa bipolarité mais il se contenta de se taire et de s’exécuter.

Le claquement de la porte résonna dans tout le bureau et il fit volte-face vers elle pour la découvrir les doigts sur la fermeture éclair de son jeans, n’arrivant pas à le détacher toute seule. À sa demande, il fit le bon garçon et s’approcha, s’attaquant à la braguette le plus sèchement du monde, tirant au final sur le bas du pantalon en ne remarquant pas s’il y allait trop fort ou non. Honnêtement, les secondes se précipitaient avant que l’infirmière ne revienne, les trouve dans cet état, Joey la cuisse en sang et lui, pauvre acolyte du crime, les mains pleines de pansements et d’alcool désinfectant. Et c’était pas franchement dans son envie de s’embarquer dans des explications mensongères. Alors s’il pouvait aider à faire de cette aventure un truc rapidement terminé, il collaborerait jusqu’à la fin s’il le faut.

« Voilà. » Jason lui tendait maintenant une partie du matériel qu’elle lui avait mentionné un peu plus tôt, dans la salle d’attente. « Tu veux que j’aille faire le guet le temps que tu te recouds? » il se stoppa dans son élan. « Oh et puis non, j’vais te surveiller tiens, avant que tu tentes de te pendre avec du fil chirurgical. Sans rancunes. »

Il s’asseya sur le bureau de chêne massif de l’infirmière de l’université le plus sérieusement possible, sortant une clope de son paquet et l’allumant au même moment. Puis il sourit à Joey, malin, ne croyant pas vraiment qu’elle allait se la jouer suicidaire si près du but, mais n’étant pas prêt à la laisser seule tout de même. Avec des médicaments à la tonne, et du matériel opératoire, elle aurait très bien pu faire une gaffe dans un élan de folie, et il était pas prêt à tout gâcher. Encore. Quoi que c’était habituellement ce qu’il faisait de mieux. Bref.

Les minutes passèrent, Jason restait en silence, bien installé, tirant bouffée sur bouffée, regardant Joey s’appliquer à la tâche le plus calmement du monde. Elle était bonne la petite, elle avait des doigts agiles, et malgré le fait que sa blessure devait faire foutument mal tout de même, elle ne bronchait pas et se recousait comme si elle n’avait aucune terminaison nerveuse. Bizarre. Hypnotisé par le spectacle, le blondinet termina finalement sa cigarette et se leva nonchalamment pour aller la jeter à la poubelle, avant que la porte du bureau ne s’ouvre à la volée sur une infirmière le moindrement énervée, et une rouquine incapable de se taire qu’il connaissait très bien.

« J’vous dit que je vais bien! C’est parce que j’étais la seule à la bibliothèque que vous venez me déranger? Vous aviez peur que je pique des volumes de littérature exotique et que je me touche dans les rayons poussiéreux?! Franchement. Pour une fois que je suis studieuse il faut qu’on vienne me faire chier. Je sais pas qui vous a dit que la pauvre étudiante qui restait encore sur le campus était en train de péter un câble mais si je le trouve je lui arrache les… Jason?! »

Callaway se grata l’arrière de la nuque, gêné par l’arrivée subite de la copine d’Ash et de l’infirmière, pris sur le fait, mais il remarqua que Joey profitait des dos tournés des deux nouvelles venues pour ranger la matériel sans qu’on la voit. Bien joué la brunette, maintenant, il devait la couvrir? C’était chiant à la longue.

« Que faites-vous ici? » renchérit l’infirmière, prête à appeler le recteur pour qu’il règle à sa place la situation.

« Ouais, qu’est-ce que tu fous à me mettre sur le dos des accusations de bipolarité? C’est con à la fin. Et comment tu savais que j’étais à la bibliothèque?!» Lou-Ann ne lâchait pas le morceau.

« En fait, je cherchais un moyen d’attirer ton attention pour te parler… d’Ashleigh. » improvisa l’irlandais.

Merde, si Joey ne se grouillait pas, il allait personnellement la pendre avec le fil chirurgical

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