Ca faisait un moment que je n’avais de nouvelles d’Emma. J’avais appris pour son divorce sans en avoir les détails. Emma s’était complètement enfermée dans son monde et n’avait parlé à personne. J’étais le premier à en souffrir, parce qu’avant parler avait été toujours très facile. E ne comprenais pas Craig, moi je n’aurais jamais laissé Emma ainsi. Comment pouvait-on tromper ? Quand j’y pensais, quand j’avais enchainé les aventures sans lendemain, je n’imaginais pas qu’on puisse la tromper elle. J’avais tout essayé, rien n’y faisait, pas de nouvelles. J’avais trouvé le seul moyen pour la retrouver, aller à son appartement directement. Je pris une douche rapide, je m’habillais, prit des médocs pour être sur de pas finir par terre comme un con et pouf j’allais vers chez elle. Je n’avais pas d’idée sur ce que j’allais trouver mais j’appréhendais tout de même. Et je n’allais pas être déçu ! Je finis par arriver devant chez elle et je frappais, mais à ce moment là la porte s’ouvrit toute seule. Ca m’étonnait qu’elle n’ait pas verrouillé, mais quand j’entrais et vis l’état de l’appartement, je compris que ca allait avec le reste. L’odeur était immonde, et c’était sale partout, un foutoir inimaginable. Je n’osais regarder pour ne pas vomir, et je m’approchais d’elle. Elle portait un t-shirt qui paraissait informe sur elle et elle ne sentait pas plus la rose. Elle avait une bouteille à la main et était si mal coiffée – ou pas coiffée – qu’elle aurait pu se coiffer avec un pétard. J’avouais être complètement choqué par tout ça et j’aurais surement du venir plus tôt. Je m’approchais enfin du canapé. Apparemment je la fis sursauter.. « Jpeux savoir ce qui se passe ici Emma ? Tu rentre en compétition avec une déchèterie ? Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Tu devrais le savoir que ce genre de comportement je l’ai eu..Et si personne ne nous remonte les bretelless, on y reste… » Je lui ôtais la bouteille de devant elle et partais la vider dans l’évier. Je ne savais que trop l’effet de l’alcool sur l’esprit et la volonté. Je finis par m’assoir – à regret tant l puanteur me montait au nez – et la prit contre moi. « Je crois qu’il va falloir que je gère ? Jpensais que tu savais que je serais toujours là.. J’ai su pour ton enfoiré de mari.. Il te méritait pas c’est tout.. Suis moi. » Pas question que je la laisse ainsi. Je l’envoyais dans la salle de bain, attrapais la première tenue correcte se tenant dans sa penderie et lui tendis. « T’es plus un bébé et je ne suis pas en état, mais tu vas te laver et enfiler quelque chose de propre.. » Je finis par ranger un minimum – sentant chaque pas accentuer la douleur – et passer un coup de nettoyage.. Je finis par ouvrir les fenêtres et vider le febreze un peu partout. Une fois fait je pris une chaise – que je dus nettoyer – et m’asseyais bien décidé à y reseter un moment tant j’avais mal. Mais personne ne l’aurait fait, et il fallait la bouger avant qu’elle finisse morte entourée de détritus.. Une vision d’horreur que je ne voulais pou rien au monde affronter. Je l’attendis assis, bien déterminé à la faire parler.. Après tout vu ce qui venait de m’arriver j’avais besoin de ne parler que des problèmes des autres et d’oublier les miens. Rompre avec Billie ne m’avait pas fait du bien, au contraire. Mais je savais que tôt ou tard je serais devenu odieux. Pas parce qu’elle était vile ou quoi, mais parce que l’attente devenait insoutenable. Quand on a aussi peu d’estime de soi et que parfois on aurait préféré en finir – là ou je comprenais Emma en partie – on a du mal à s’imaginer que si la femme qu’on aime ne veut dire à haute voix ce qui est évident, alors il ya un problème et c’est dur de ne pas s’imaginer qu’il vient de vous. Refuser de souffrir était un droit et je préférais qu’elle tombe sur quelqu’un qui serait prêt à attendre, et pas un homme suffisamment brisé pour n’être d’aucune utilité dans les affres de ses peurs. Je ne savais presque rien de Billie et cette idée était plus dure encore qu’elle partait plus d’un mois loin d’ici.. Une partie de moi espérait la revoir, mais je ne me faisais pas d’illusion, on était diamétralement opposé et il fallait que je cesse de lutter contre ce qui ne devait être.

Son appart était minable, elle faisait peur à voir, et elle s’inquiétait que j’ai pu rentrer sans frapper ? Cela me fit sourire à vrai dire. Emma ou l’art d’enfoncer des portes ouvertes. J’tais proche d’elle fut une époque. Avant que nos vers ne finissent par virer de bord, direct dans le fossé. On riait, on avait le sourire collé sur le visage. Et là, on était plus que deux épaves incapables de voir ce qui allait se passer ensuite. A croire qu’on avait perdu ce qui autrefois faisait de nous des gens heureux, plus ou moins. Quand elle mentionna d’autres bouteilles je me jurais de toute les trouver et les vider. Faudrait que je pense à le faire chez moi tiens. En la voyant je me rendais compte à quel point je m’enfonçais et par la même, je faisais peur à ma fille et ça, je détestais l’idée. Me retrouver seul ne m’effrayait pas tant que ça, mais que ma fille souffre, il n’en était pas question. « Crois moi j’ai essayé, tu pourrais boire des tonneaux par douzaine que ta situation n’en serait que pire. » Ce qu’il fallait c’est la remettre sur les rails, qu’elle avance et qui sait, que j’avance aussi. On dit toujours que pour sourire de nouveau i faut le créer chez autrui. Si elle arborait un sourire alors peut être que j’arriverais à me regarder dans la glace sans dégout. J’ignorais si quitter Billie – même si à mes yeux nous n’avions jamais été ensemble – avait été la chose à faire ou si par égoïsme j’en avais juste marre de souffrir..Ou de la regarder lutter. Elle ne se doutait peut être pas que même si elle avait ses problèmes, j’avais les miens et vu mon job, les horreurs, j’en avais vu et subi plus d’une fois. Enfin, mon ancien job.

Le qu’est ce que t’en sais resta sans réponses. Oh je l’avais, mais je la préférais plus lucide pour entendre ce que j’avais à lui dire. Elle se laissa faire, elle aurait pu hurler, se débattre, mais elle n’en fit rien du tout. Peut être savait elle que c’était pour son bien, que je tenais à elle et que c’était pour cette raison là que j’étais présent. Elle me dit que ça n’avait pas d’importance vu qu’elle ne resterait pas là. Qu’entendait elle par là Elle partait ? Elle était expulsée ? J’ignorais tout des derniers événements liés a divorce et ça m’attristait de la voir si défaite. Et vint la question fatidique, pourquoi j’étais là. « Tu sais, je me suis posé la même question. Pourquoi alors que je reste chez moi depuis un moment je viens chez toi. Peut être parce que j’ai senti que ça n’allait pas, peut être que je cherchais à ce qu’on se reparle, j’avais peut être aussi besoin de me changer les idées. Je ne sais pas Emma. Juste que je suis là. » Dis je en lui tenant la main et lui caressant le haut de celle-ci. Lui faire comprendre que je ne la lâcherais pas. » Ecoute tu me demandais ce que j’en sais. Alors je ne sais pas ce qui vous as amené à cette extrême ni si ca aurait pu être évité ou non, mais je dis simplement que tu es drôle, intelligente, très belle, généreuse, altruiste…et que si tu avais été ma femme, je me serais battu pour que personne ne puisse faire quoi que ce soit pour me séparer de toi, pas même moi. Je suis venu pour toi Emma. » Et là je me souviens de ces fameux billets. De cette maison qui aurait été prévue pour Billie et moi. Je regarde Emma et j’ai une idée. Pourquoi laisser passer cette chance ? Emma en a autant besoin que moi non ? « Dis moi, ma fille m’a eut un chalet. Pour passer quelques jours, je n’ai personne à y emmener et je me disais que toi et moi en avions besoin. Ca nous changerait les idées…non ? » J’ignorais si ça lui plairait, après tout, il était possible que non. Mais il fallait que je tente de la sortir de là. Parce que si elle s’enfonçait encore, je ne me le pardonnerais pas.

Spoiler:

Emma et l’art de me faire cracher le morceau. Les gens ne comprennent donc t’ils pas quand on préfère garder ça pour nous ? Un peu de paix ? Non c’est trop demander ? J’avais pas envie de tout évoquer, j’étais là pour elle, pas pour pleurnicher dans les bras d’une amie Pas mon genre de le faire, même avec Lou ce n’était pas ainsi qu’on se confiait « Parfois quand on ne dit rien c’est peut être parce qu’on ne veut rien dire, tu y as songé ? Tu as assez avec tes propres problèmes Emma. » Autrement dis me demande pas et concentrons nous sur toi. Je savais qu’elle ne lâcherait pas l’affaire, au contraire même. Elle tenterait de me trouver une excuse, de m’emmerder jusqu’à ce que je lâche.. J’avais été à bonne école avec Tara, elle pouvait tenter. Enfin, il fallait bien que je me dise à quelqu’un après tout. « Dois-je te rappeler encore une fois que si tu étais idiote je ne t’adressais surement pas la parole » Ajoutais je, en lui caressant la joue. » Elle ne voulait pas parler, moi non plus, plus qu’à enfiler des perles alors non ? On était mal barré tiens. Elle préférait trouver un job par elle-même, là je trouvais ça admirable, au moins elle ne lâchait pas tout d’un coup et c’était déjà ca. Dans la voiture elle me fit remarquer qu’elle avait hâte de se reposer enfin, de se changer les idées. Moi aussi et à un point important. Elle finit par insister, mais plus pour ma dernière remarque. J’aurais du la fermer moi. « On en parle en arrivant ok ? » Le chemin se fait sans encombre, je me suis presque endormi. On arrive sur place, on nous remet les clés et nous rentrons. Le type, qui nous a emmené, dépose nos affaires et s’occupe du reste de mes affaires. Je m’installe sur le canapé et m’allonge presque. Emma me rejoint – je l’y invite surtout – et je prends sa main à nouveau, plonge mon regard dans le sien et caresse sa joue. Avec elle c’est si simple, pourquoi est ce toujours si complexe avec Billie. « Ok donc en fait, il faut que je te montre.. Suis-moi dans la salle de bain ok ? » Je me déshabillais, pas entièrement, juste de façon à ce qu’elle voit ma jambe, donc juste le bas. Je posais mon doigt et déglutissais presque en passant sur la cicatrice. Elle n’était pas seule mais elle était plus visible que d’autres. « Je sais qu’on s'est pas beaucoup vu depuis que c'est ce qui est arrivé. L’explosion l’a pas mal abimée et aujourd’hui je dois faire une opération pour la remettre en état si tu veux. Cette opération est dangereuse et j’ai la trouille. Tu es une des seule à avoir entendu ça de moi, ne l’ébruite pas ok ? D’où le fait que courir, pour le moment on oublie. Tu irais avec moi ? » Si j’avais su que cette phrase prendrait tout son sens dans plusieurs heures, j’aurais agi autrement. Je détestais cette situation. Puis tout à coup je me rendis compte que j’étais en boxer devant Emma, presque nu, et une partie de moi ne réfléchissait plus vraiment.. Sans vraiment comprendre mon geste je l’attirais à moi et l’embrassais. Ce n’était pas passionné mais c’était suffisamment fougueux pour être déroutant. Je me stoppais ensuite, reculant. « Je suis désolé je.. J’ai rompu avec Billie, même si à mes yeux, on n’était pas ensemble et j’ai la tête à l’envers.. Et puis tu n’es pas une gamine tu.. » J’étais grillé, elle allait me voir comme le pote pervers à présent et s’imaginer dieu sait quoi.. Je m’installai sur le rebord de la salle de bain. « C’était ça.. Que je ne voulais pas.. Enfin bref je lui ai demandé si elle m’aimait et elle n’a pas réussi à me le dire.. Ca fait plus d’un an Emma, je supportais plus d’attendre.. Toi aussi tu me trouves égoïste ? » Dis je le regard fixe capturant le sien. « Pourtant, c’est con, parce que si tu savais à quel point je l’aime cette fille.. Comme toi ce serait bien plus simple si on.. Si je la haïssais. » Je pris ma tête dans mes mains et le manque vint me prendre à la gorge. Sans elle je n’étais rien.. J’avais sans doute tiré un trait sur la seule personne qui me donnait envie de sourire..