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 what if I told you, that I miss you ?

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MessageSujet: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyMar 21 Aoû - 20:49

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it's the tragedy of loving. you can't love anything more than something that you miss.


Les doigts de l'adolescent glissèrent fluidement sur le clavier d'ivoire tandis qu'il se risquait à travailler l'arabesque en sol majeur de Maxime Raynal. C'était toutefois une route très longue vers la sérénité tant recherchée au cours des dernières semaines et sans doute perdues de vue depuis bien plus longtemps que ça. Il gonfla la poitrine, sans respirer à proprement parler car cet air qui entrait et ressortait inlassablement n'apaisait en rien ses besoins en oxygène, au contraire. Le pianiste s'appliqua à garder les yeux fixés sur les lignes de notes qui se succédaient les unes à la suite des autres sur le papier à musique, inclinant légèrement la tête sur le côté, comme s'il pouvait concrètement percevoir les confidences que l'instrument aurait à lui offrir. Il manqua une touche et s'interrompit brusquement. Zach ouvrit et referma plusieurs fois les doigts afin d'en chasser tout engourdissement parasite, avant d'émettre un soupir. Il savait exactement ce qui clochait chez lui depuis le début de l'été. C'était leur absence à tous les deux. C'était Leann, c'était Josh, c'était tout ce qu'ils avaient été dans le passé, effacé par ce qu'ils n'étaient plus aujourd'hui. Zachary avait passé les dernières semaines à retourner l'affaire dans tous les sens, cherchant à découvrir ce qu'il aurait pu faire différemment. Il était toutefois conscient d'être le nœud du problème et que celui-ci avait craqué au cours de cette soirée barbecue organisée près de la piscine, où il avait complètement disjoncté. Il avait même renoncé à son stage de musique à New York, sachant pertinemment qu'il ne réussirait pas à réunir suffisamment de concentration pour exécuter les tâches demandées. Oui, il aurait sans doute mieux fait de s'esquiver cette nuit-là, comme il l'avait fait tout au long de l'année. Mais il s'était senti si ... oppressé, en la voyant assise dans son propre jardin sans que rien ne semble l'atteindre, qu'il avait lâché prise et perdu la moindre parcelle de bon sens. C'était idiot comme réaction en fin de compte, mais les adolescents le sont souvent lorsqu'ils ont l'angoissante sensation de perdre contrôle sur une part importante de leur existence. Il avait laissé traîner tout cela bien trop longtemps au final. Zach avait renoncé à discuter avec Joshua lorsqu'ils se croisaient chez eux sous le regard anxieux de leur mère. Son aîné avait passé l'été à rentrer à des heures impossibles, dans des états déplorables et souvent accompagné d'une fille qui s'esquivait le lendemain matin après le petit déjeuner. Il avait plusieurs fois composé le numéro de Lee avant de se raviser : il doutait qu'elle souhaite lui parler, que ce soit en face-à-face ou au bout d'une ligne téléphonique.
Zachary consulta furtivement sa montre digitale. Après deux mois sans s'adresser la parole, peut-être serait-il temps de rétablir le contact ? Garder leurs distances chacun de leurs côtés ne les mèneraient à rien de constructif, si ce n'est dans le mur. Et si elle ne manifestait aucune envie de le voir, au moins il saurait quelle attitude adopter à la rentrée qui se profilait. Oui, parce qu'en plus de toute cette pagaille digne d'une tragédie grecque, ils allaient se retrouver tous les trois entre les murs de la même université. C'était à se demander où le destin s'était-il payer son sens de l'humour, vraiment. Il se mordit la joue, indécis. Et s'il s'accordait encore un peu de temps ? Après tout, peut-être effectuerait-elle le premier pas ? Peu probable, se détrompa-t-il instantanément en se figurant l'accueil que pourrait lui réserver sa mère. Autant entrer au LAX en garantissant des affiliations avec l'Allemagne nazie. Il referma délicatement le couvercle du piano afin de le protéger de la poussière avant de quitter la pièce. Depuis l'ouverture des hostilités avec Joshua, il avait adopté une politique très efficace consistant à baisser la tête et à frôler les murs, afin d'éviter questions et problèmes divers et variés. « Minute, jeune homme ! l'arrêta subitement sa mère, en surgissant de la cuisine, une tasse de café à la main. Je peux savoir où tu vas ? Il est à peine dix heures du matin ! ». Il feignit l'étonnement : - Vraiment ? J'ai donné rendez-vous à Link au skate-parc. Il est rentré de Boston hier soir et tu le connais ! Il a pleins de trucs à me raconter, inventa-t-il rapidement. Amanda plissa les yeux avec suspicion - Quel genre de trucs ? L'adolescent roula des yeux avec exaspération. Diable, mais qu'avait-il fait au bon dieu pour récolter une caricature de Nicky Larson pour mère ? - Des trucs maman ! Elle s'adoucit instantanément et lui adressa un sourire indulgent. - Soit rentré avant quinze heures. Tu sais qu'on doit organiser cette soirée Monte-Carlo ce week-end et nous aurons besoin de tes muscles ! ». Il acquiesça distraitement avant de récupérer sa veste et de quitter la maison.
Une dizaine de minutes plus tard, le jeune homme s'élançait dans les rues de Los Angeles, juché sur son skate-board, une sacoche contre les reins, une chemise grise sur les épaules et un chapeau sur ses boucles brunes. Il slaloma entre les embouteillages de l'avenue principale, s'attirant quelques klaxons irrités, avant de bifurquer vers le quartier résidentiel. Lorsqu'il sonna à sa porte, fébrile, celle-ci s'ouvrit presque instantanément sur April qui lui apprit que Leann avait déménagé depuis près de trois semaines. Zach ouvrit de grands yeux surpris. Il n'aurait jamais pensé que... Mince, alors ! Après l'avoir jaugé d'un vaste coup d'oeil, la jeune femme consentie à lui céder la nouvelle adresse de sa sœur : « Je vais l'appeler pour la prévenir que tu es en route joli coeur ! Mets les gaz. ». Et elle lui claqua la porte au nez. Il eût besoin d'une dizaine de minutes supplémentaires pour localiser le bâtiment dont April lui avait parlé. En chemin, il marqua une pause dans un Urth Coffee, peu désireux d'arriver les mains vides. Il se retrouva ensuite très rapidement dans le hall correspondant. Il chercha son nom parmi la liste des locataires et appuya vigoureusement sur le bouton près duquel il était écrit à la main, sentant la nervosité le gagner de nouveau. Et si elle ne répondait pas ? Et si elle ne voulait pas qu'il monte ? Il cala son skate sur sa hanche, attendant une réponse. Il remarqua un petit paquet sous les boîtes aux lettres, et s'en empara en reconnaissant le nom de la jeune femme dessus. La porte s'ouvrit après un bip sourd et il mit plusieurs secondes à comprendre qu'il pouvait entrer. Il monta les marches quatre à quatre et n'eût guère à chercher longtemps l'appartement correspondant. Elle était déjà dehors. Il se rendit compte qu'il n'avait absolument pas réfléchi aux mots qu'il pourrait lui offrir et son agitation n'en fût que plus grande. « Salut, parvint-il à articuler avec un sourire incertain. Il s'asséna une claque mentale. Il avait ruiné sa relation avec Josh en l'espace d'une soirée, il ne l'avait pas vue depuis près de deux mois et tout ce qu'il trouvait à dire, c'était une misérable, pathétique, salut ? Il se racla la gorge de et réduisit la distance qui les séparait. Tu avais un colis qui t'attendait en bas, ajouta-t-il en lui tendant la boîte brune. Et ça, c'est pour accompagner mes excuses ... que je n'ai pas encore faîte. » S'embrouilla-t-il en désignant toutefois le gobelet fumant qu'il avait dans les mains. Il passa une main sur sa nuque en regardant autour de lui, avant de revenir à elle : « Je voulais te présenter des excuses pour ... tu sais, la crise et ... le reste. C'était ... ». Il se retrouva rapidement à court de mots pour désigner sa réaction relativement disproportionnée, ou disons inadéquate. « Je -- Est-ce qu'on peut en discuter à l'intérieur ? ». reprit-il, en retirant son chapeau pour se gratter nerveusement l'arrière de la tête.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyJeu 23 Aoû - 20:03



if he... makes you laugh, kisses your forehead, says he's sorry, makes an effort, holds your hand, works hard, attempts to understand you... then believe it or not, he's quite perfect




Leann avait besoin de s’occuper avant la reprise des cours. Lorsqu’elle retournerait à l’université, elle aurait ses cours la journée, et ses devoirs le soir pour lui occuper l’esprit. Pathétique, n’est-ce pas ?! Qui rêverait d’une vie aussi monotone ? Au fond, elle se décidait qu’à mesure que le temps passerait, elle oublierait, rencontrerait d’autres personnes, reprendrait sa vie en main. Il fallait laisser le temps faire son œuvre n’est-ce pas ? En attendant, elle avait besoin de s’occuper autant qu’elle le pouvait. Le matin, elle faisait du sport. Elle s’imposait trois séances de jogging par semaine. Il n’y avait rien de mieux pour se vider l’esprit. Qui plus est, c’était agréable le matin, lorsqu’il n’y avait pas encore grand monde sur la plage, mis à part les surfeurs. Cela ne laissait pourtant que trois matinées occupées, ce qui ne lui semblait pas suffisant. Sur les conseils de sa sœur, April, elle avait découvert un cours de yoga, sur la plage, près de chez elle. Cet atmosphère lui avait plu d’avance, et elle s’y rendait à présent deux fois par semaines. Quelques semaines plus tôt, elle avait emménagé dans un appartement, se situant en bordure de la baie de Santa Monica, avec vue sur l’océan. Elle n’allait pas s’en plaindre, elle était au milieu de ce qui faisait tout le charme de Los Angeles. Qui plus est, ici, elle n’était pas loin de Venice, qui était son quartier favori de la ville. Elle n’aimait pas particulièrement les coins de la ville qui était plongés dans les embouteillages à longueur de journée, où les immeubles étaient tous plus grands les uns que les autres. Elle préférait les quartiers où les gens étaient simplement cool, et profitaient un maximum des charmes qu’offraient la Cité des Anges. Elle n’en avait pas les moyens, mais même si ça avait été le cas, elle ne se serait pas vu vivre dans des quartiers comme Beverly Hills ou Bel Air, où les villas étaient toutes plus immenses les unes que les autres. Ce n’était pas le luxe qui l’attirait, mais un endroit où elle se sentait chez elle, et c’était le cas à Santa Monica. Et puis, qui ne rêverait pas de vivre tout près de la célèbre grande roue, sur la jetée, que l’on voyait dans tant de films ?! Ça lui plaisait, ça lui remontait le moral de se construire son petit univers et de s’y plaire. Après s’être éloignée de Joshua et Zach, elle avait eu besoin de changements de sa vie, et de prendre son indépendance. C’était ce que chaque fille faisait après une rupture, non ? Elle aurait pu se faire couper les cheveux en guise de thérapie, mais elle ne l’avait finalement pas fait. Peut-être plus tard, si elle estimait que les changements n’étaient pas suffisant pour démarrer une nouvelle vie. Pas tout à fait nouvelle évidemment, personne ne redémarre tel une page blanche, mais se reconstruire lui semblait essentiel, bien que compliqué. Ce n’était pas si simple de tourner la page, alors qu’elle avait perdu deux personnes à qui elle tenait énormément, alors qu’elle se sentait responsable de cet échec cuisant.

Son tapis de yoga sous le bras, vêtue d’un short et d’un débardeur, Leann se mit en route pour la plage. Elle en avait pour un petit quart d’heure à peine pour arriver au point de rendez-vous du cours. C’était agréable d’enchaîner les postures avec pour seul bruit celui des vagues s’échouant sur le sable. Dans un contexte différent que celui du jogging, ça l’aidait à se vider l’esprit, et après la séance de relaxation, propre à chaque fin de cours, la jeune femme se sentit bien plus légère. Elle enfila un sweat léger par-dessus son débardeur, pour ne pas avoir cette sensation de fraîcheur caractéristique de la pratique du yoga, puis enroula son tapis, et se mit en route. A présent, il fallait qu’elle trouve une occupation pour le reste de la journée, ce qui n’était pas une mince affaire. Faire du shopping, se balader, voir une exposition ou un film… Elle avait l’impression d’avoir déjà fait ça des centaines de fois. Elle aurait pu voir des amis bien sûr, mais on ne peut pas dire qu’elle était particulièrement sociable depuis le début de l’été. Si elle avait vu Ethan, l’un de ses plus proches amis depuis le lycée, c’était uniquement parce qu’elle l’avait croisé par hasard. Le reste du temps, elle évitait les autres comme la peste. Invariablement, on allait lui demander comment elle allait, pourquoi elle n’était pas avec Josh. Invariablement, elle répondrait qu’ils s’étaient séparés. Et invariablement ça remuerait le couteau dans la plaie. C’était précisément ce qu’elle se refusait d’affronter. Elle n’avait pas la moindre envie de parler de cette histoire. A vrai dire, la seule avec qui elle en avait un peu parler, c’était sa sœur, April. Elles avaient beau passer un temps fou à se chamailler depuis qu’elles étaient petites, elles n’avaient jamais cherché à porter de jugement l’une sur l’autre, et parvenaient donc à se confier avec facilité. Elle l’avait simplement écouter, sans lui prodiguer de conseils miracles, qui n’auraient servi à rien. Elle avait choisi d’oublier, ce n’était pas simple, mais il fallait faire confiance au temps, et ne rien précipiter. Rien n’est tout noir ou tout rose indéfiniment, les choses finiraient par se passer. Après tout, on n’est pas censé finir sa vie avec son premier amour, non ? Oui, sauf que là, elle avait essuyé deux peines de cœur d’un seul et même coup, ce qui faisait doublement plus mal. Mais ça passerait, rien n’est définitif.

Tandis que Leann était sous la douche, elle se décida quant à l’activité qu’elle allait faire aujourd’hui. De la photographie. Tout le monde passait par cette phase, où l’on photographie tout ce que l’on trouve, y compris ses pieds, n’est-ce pas ? Cependant, la sienne durait depuis plusieurs années à présent, puisqu’elle avait attrapé ce virus en arrivant à Los Angeles. Il fallait bien le reconnaître, cette ville avait beau être parfois monstrueuse par sa taille et par ses gens, elle avait les couleurs du paradis. Elle enfila une robe courte, à motifs fleuries, et y ajouta un gilet sans manche noir par-dessus, avant de fixer un ses chapeaux fedora sur le sommet de son crâne. Munie de son appareil photo, elle était fin prête à partir. Elle vit qu’elle avait un message sur son répondeur, sans doute quelqu’un l’avait-il appelé pendant qu’elle était sous la douche, mais ce n’était rien, elle rappellerait plus tard. Elle claqua la porte derrière elle, avant de sortir les clés de son sac. « Salut » Zach. Pas besoin de se retourner pour le reconnaître, elle avait tellement discuté avec lui qu’elle connaissait sa voix par cœur. Est-ce qu’elle était en train de rêver ?! Elle se retourna lentement, gardant le trousseau de clés dans sa main. « Zach », fit-elle, abasourdie de le voir se tenir devant elle. « Tu avais un colis qui t'attendait en bas » Sans doute les livres qu’elle avait commandés pour la rentrée. « Merci », dit-elle en attrapant le colis. « Et ça, c'est pour accompagner mes excuses ... que je n'ai pas encore faîte. » Mais entre les clés, et le colis, elle n’avait plus de main libre. « Une seconde », dit-elle simplement, avant de poser le colis par terre, et d’attraper le gobelet. « Je voulais te présenter des excuses pour ... tu sais, la crise et ... le reste. C'était ... » Elle releva les yeux vers lui, dans l’attente de ce qu’il allait lui dire, même si au fond, elle ne le blâmait pas d’avoir explosé. « Je -- Est-ce qu'on peut en discuter à l'intérieur ? » Etait-ce une bonne idée ?! Oublier, elle s’était promis d’oublier, et de repartir à zéro. Mais elle se voyait mal l’envoyer sur les roses, elle lui devait bien de l’écouter, non ? « Oui, bien sûr », répondit-elle, toujours sous le choc de se retrouver face à lui. Elle ouvrit à nouveau la porte et posa les clés sur la petite table près de l’entrée. Elle fit quelques pas en arrière pour récupérer le colis, puis laissa Zach et le laissa fermer derrière lui, tandis qu’elle déposait toutes ses affaires. « Assieds-toi », lui dit-elle en désignant le canapé. Elle s’installa à côté de lui, non sans nervosité, et pour ne pas rester complètement immobile, porta le gobelet à ses lèvres. « Je t’écoute », dit-elle pour rompre ce silence bien trop gênant.

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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyDim 26 Aoû - 22:33

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it's the tragedy of loving. you can't love anything more than something that you miss.


Il n'eût besoin que d'une poignée de secondes pour dénicher l'appartement de la jeune femme. C'était sans doute mieux pour la survie de ses nerfs à long terme. Il n'aurait certainement pas supporté l'idée de s'être dégonflé aussi près du but sous prétexte d'en avoir eu la possibilité ! Et encore moins celle de passer pour le véritable dégonflé de l'histoire auprès d'April qui se ferait probablement un plaisir de l'envoyer promener la prochaine fois qu'il solliciterait une faveur de ce genre. À peine eût-il survolé la dernière volée de marches qui desservait le couloir indiqué dans le hall, que ses pupilles s'arrêtèrent sur cette silhouette élancée et indéniablement familière. Il se souvînt subitement du pourquoi il était présent devant sa porte à une heure aussi inhabituelle, du pourquoi il était tout bonnement hors de question de prendre ses jambes à son cou, ou de se réfugier sous sous lit comme un enfant de dix ans. Pourquoi cette rencontre ne pouvait définitivement pas être remise à plus tard : c'était maintenant ou jamais. Il sentait cette certitude battre à ses tempes comme si elle avait été universelle. Peu d'adultes sont capables de se remémorer leurs premières expériences amoureuses avec justesse, vous savez. Certains y parviennent, malgré leurs années de relations avortées et leur détachement justifié face aux clichés ridicules vendus par Katherine Heigl pour quelques milliers de dollars. Ils pourraient tous affirmer d'une même voix, que cette tempête d'émotions qui s'empare de tout votre être à ce moment-là, est sans aucun doute perçue à une ampleur bien plus importante à l'âge de quinze ans, qu'elle ne l'est à l'âge de quarante ans. Comme si le cœur humain était capable de s'engourdir à force de se fracasser contre des barrières, de tomber à plat si régulièrement. C'était une vérité humaine dont Zachary n'avait aucune conscience pour le moment. Lui, ne faisait que la vivre. Sa vision sembla se réduire drastiquement aux contours gracieux de la jeune femme et il profita des quelques fractions de seconde durant lesquelles elle n'eût aucune conscience de sa présence pour se concentrer sur elle, et uniquement elle. Il sentit sa gorge s'assécher comme une feuille de parchemin et son cœur entama un martèlement douloureux contre ses côtes. Il ne connaissait pourtant rien de plus agréable. Ce sentiment qui surgissait des tréfonds du siège de ses émotions et qui gonflait sa poitrine comme des vents gonfleraient les voiles d'un bateau. Une force sans pareille qui le ramènerait toujours vers elle, qu'il le veuille ou non. Comme à son habitude, elle était habillée avec goût et simplicité que l'adolescent ne pouvait que saluer.
À peine les mots eurent-ils dépassé ses lèvres qu'il s'en voulu. Comment pouvait-il se contenter de telles banalités ? Il n'aurait pas été surpris qu'elle lui renvoie son café à la figure. Peut-être aurait-il dû prendre le temps de méditer un peu plus sérieusement cette entrevue. Ainsi, il aurait certainement dressé une liste de points importants à aborder, formuler les excuses qui s'y prêtent et sélectionner les mots adéquats que sa nervosité et son manque de tact semblaient déterminés à reléguer à cette partie cérébrale inaccessible sous pression. Heureusement pour lui, la jeune femme sembla bien plus surprise de sa présence qu'irritée de sa pathétique tentative d'approche. À son grand soulagement, elle accepta de l'accueillir à l'intérieur de son appartement. Ils seraient sans doute plus à l'aise dedans, que dehors ! Zach ne se voyait pas entretenir cette conversation aussi nécessaire qu'importante à ses yeux, dans un couloir où ils risqueraient d'être interrompus et/ou entendu par des oreilles indiscrètes.
Zach rangea prestement son chapeau dans sa besace et passa une main négligente dans ses cheveux avant de soulever sa planche à roulettes et de suivre silencieusement la jeune femme à l'intérieur. Il referma la porte derrière lui et lança un vaste regard curieux sur les lieux, découvrant ainsi un salon lumineux à la vue saisissante. Il appuya son skate-board contre le meuble de l'entrée et pénétra dans la pièce principale, tandis que Leann déposait ses affaires, observant à la fois tout et rien de spécifique à la fois. « Cool la déco', lâcha-t-il en notant les couleurs claires de la pièce, afin de rompre partiellement le silence gênant qui commençait à s'installer. Elle lui indiqua distraitement le canapé et l'adolescent s'empressa de prendre place avec nervosité, passant la besace au-dessus de sa tête pour la laisser tomber à ses pieds. « Je t’écoute » dit-elle après s'être installée à ses côtés. Mon dieu, s'affola-t-il mentalement. C'était dix fois pire qu'un oral devant toute une classe d'élèves indifférents, parce que non seulement il détenait toute son attention, mais en plus, elle attendait qu'une chose intelligente sorte de sa bouche. Il se composa un sourire incertain : - Je suis passé chez toi ce matin, commença-t-il d'un ton clair où l'on pouvait très nettement percevoir son agitation. Enfin, pas ici. Je veux dire chez tes parents. Ta soeur ne t'a pas prévenue ? l'interrogea-t-il, en haussant légèrement les sourcils. Il s'écartait complètement du sujet principal. Il se râcla la gorge en baissant machinalement les yeux sur ses ongles, qu'il commença à malmener : Je -- comment tu vas ? Oui, je sais c'est un peu - très ! - stupide comme question. Mais je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que je dirais quand j'arriverais, tu vois ? La preuve, je dis n'importe quoi. Il émit un rire nerveux. Je voulais seulement te voir et m'excuser, pour ... pour mon attitude. Je n'aurai pas dû m'emporter comme ça contre toi. Si ça peut te réconforter, j'ai séché mon bal de promo. ». Il redressa finalement le menton pour la regarder droit dans les yeux, malgré sa piteuse tentative d'humour.

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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyLun 27 Aoû - 18:42



if he... makes you laugh, kisses your forehead, says he's sorry, makes an effort, holds your hand, works hard, attempts to understand you... then believe it or not, he's quite perfect




Zach. Leann ne s’attendait pas à se retrouver face à lui en sortant de son appartement. Comment avait-il eu sa nouvelle adresse d’ailleurs ? Il la prenait complètement par surprise en se montrant ici, si bien qu’elle ne savait pas si elle devait l’écouter ou prétexter un rendez-vous important pour filer à l’anglaise. Cette deuxième solutionne ferait pourtant rien d’autre que de repousser l’échéance, et de lui gâcher la journée. Si elle partait maintenant, elle passerait des heures à se demander ce qu’il voulait lui dire, à martyriser son esprit d’hypothèses. Elle savait qu’elle serait bien obligée de le revoir un jour, comme elle savait qu’elle devrait revoir Josh également. Seulement, elle espérait que ce serait le plus tard possible, et elle avait toujours imaginé que ce serait à l’université, au détour d’un couloir, ou en faisant la queue à la cafétéria. Elle avait tout faux, puisqu’il se tenait juste devant elle. Cela dit, elle était moins étonnée de se retrouver face à Zach que face à Josh. Elle se doutait qu’avec la fierté de l’aîné des frères Porter, ce ne serait sûrement pas lui qui ferait le premier pas. Mais voilà, elle n’était pas prête à le faire non plus. Non pas qu’elle lui en voulait d’avoir rompu avec elle, c’était finalement une réaction des plus logiques compte tenu de la scène à laquelle il avait assisté. Mais qu’est-ce qu’elle lui dirait si elle revenait vers lui ?! Elle lui présenterait sans doute ses excuses, mais après ?! Après ça, qu’est-ce qui se passerait ? Elle ne savait pas si elle avait envie de reprendre leur histoire là où elle s’était arrêtée, et elle ne savait pas non plus s’ils parviendraient à devenir de bons amis. Avec Zach, c’était un peu la même chose, elle ne savait pas ce qu’elle voulait de lui, et ne l’avait vraiment jamais su d’ailleurs. Et aujourd’hui, il se retrouvait face à elle, à lui dire qu’il venait pour s’excuser de la scène qu’il lui avait fait au début de l’été. Il n’en était pas entièrement responsable, elle savait bien qu’elle aussi avait son lot de responsabilité dans cette histoire. Elle ne s’était pas amusée avec ses sentiments sciemment, ça aurait été exagéré de le dire, mais elle ne pouvait pas nier qu’elle avait véritablement aimé sa présence, sa façon d’être là pour elle, et qu’égoïstement elle avait préféré garder ça, plutôt que de mettre les choses au point, en lui disant clairement qu’elle n’avait pas l’intention de se séparer de son frère. Mais finalement, est-ce qu’elle avait vraiment su ce qu’elle voulait ? Elle s’était attachée à Zach, c’était certain, et il lui apportait des choses bien différentes de Josh, les deux frères ayant des caractères assez distincts l’un de l’autre. Chacun lui avait apporté quelque chose, mais elle avait préféré se voiler la face et rester avec Josh, parce que c’était la solution la plus simple, la plus facile. Alors oui, d’une certaine façon, elle avait joué avec eux, et puisque Zach se tenait devant elle, elle se devait bien de l’écouter.

Elle ouvrit la porte de son appartement, qu’elle venait tout juste de fermer, et posa toutes ses affaires, pendant que le jeune homme entrait à son tour. « Cool la déco' » Elle esquissa un très léger sourire. « Merci » Pour l’instant, elle ressentait plus de la gêne qu’autre chose, ce qui était franchement désagréable. Elle lui désigna le canapé du salon, pour l’invité à s’y asseoir. Après s’être installée à son tour, elle but une gorgée du café qu’il lui avait apporté, seule moyen de faire quelque chose plutôt que de rester les bras ballants et le regard dans le vide. Elle l’encouragea finalement à prendre la parole, le silence lui semblant donner des heures. « Je suis passé chez toi ce matin » Elle fronça légèrement les sourcils. Ici ? Il dû se rendre compte de son incompréhension, puisqu’il s’empressa d’ajouter quelque chose. « Enfin, pas ici. Je veux dire chez tes parents. Ta soeur ne t'a pas prévenue ? » Le message qu’elle n’avait pas écouté. C’était certainement April qui l’avait appelé pour la prévenir. « J’étais… J’étais sous la douche, et j’ai pas écouté mes messages avant de partir », répondit-il en triturant le carton qui encerclait le gobelet pour éviter de se brûler les doigts. « Je -- comment tu vas ? Oui, je sais c'est un peu - très ! - stupide comme question. Mais je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que je dirais quand j'arriverais, tu vois ? La preuve, je dis n'importe quoi. » C’était lui tout craché, n’est-ce pas ? Elle esquissa un léger sourire à cette pensée. « Je… Je vais bien. Tu sais… La routine, je me suis installée, et je profite des derniers jours de vacances », dit-elle avant de reposer son gobelet de café sur la table basse. « Et toi, comment ça va ? » demanda-t-elle. Il n’avait pas l’air très à l’aise, elle non plus, mais il fallait bien qu’elle aussi fasse un petit effort pour éviter qu’un silence particulièrement gênant ne s’installe pour de bon. « Je voulais seulement te voir et m'excuser, pour ... pour mon attitude. Je n'aurai pas dû m'emporter comme ça contre toi. Si ça peut te réconforter, j'ai séché mon bal de promo. » Elle se sentait assez désolée qu’il ait raté son bal de promo. Non pas que ça allait changer sa vie, mais elle aimait tous les évènements complètement symboliques qui ponctuait la vie lycéenne. « Je suppose que j’aurais dû être honnête envers ton frère, et envers toi depuis bien longtemps, alors… C’est aussi à moi de te présenter des excuses. » dit-elle en remettant ses boucles brunes derrière ses oreilles. « Je pensais pas que tu m’attendrais. Je croyais que quand je serai parti du lycée, tu rencontrerais une fille sympa, et mignonne, que tu serais content d’emmener au bal de promo » Vrai, même si elle devait reconnaître que ça ne lui aurait pas forcément plu.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyVen 31 Aoû - 15:22

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it's the tragedy of loving. you can't love anything more than something that you miss.


Zach avait cette très fâcheuse habitude de ne jamais méditer les décisions qui auraient mérité un tant soit peu de réflexion de sa part. Ou disons qu'il n'y réfléchissait activement qu'au moment le moins opportun - autrement dit après coup. Son meilleur ami Lincoln passait alors des heures entières au pied de son lit à devoir supporter ses bavardages incessants et souvent monologuistes dignes d'une adolescente de sitcom, traitant du comment, du pourquoi et du mythique et si, singulièrement irritant du point de vue de Link. Celui-ci avait passé un nombre d'heures incommensurable à entendre parler de Leann. Il avait été l'unique confident de Zach durant toute son année de seconde, durant laquelle il avait développer des sentiments envers la jeune femme, nonobstant la présence plutôt problématique de son frère aîné. Lincoln avait également prêté une oreille attentive lorsque son ami lui avait annoncé, au paroxysme de l'enthousiasme, que Leann l'avait invité à son bal de promotion et, lui avait même conseillé de profiter de cette occasion unique pour lui déclarer sa flamme. Il avait été tout aussi présent lorsqu'il avait fallu ramasser le pianiste à la petite cuillère suite au râteau cuisant qu'il avait reçu une pleine figure. Oui, décidément, Lincoln n'aurait sans doute pas approuvé cette initiative-là. Suite à cette soirée où les choses avaient basculé du mauvais côté du précipice, Link lui avait vigoureusement recommandé de se tenir à distance et de prendre un peu de recul vis-à-vis de Leann. Zach y était parvenu ... un temps, tout du moins. Mais à présent et pour la toute première fois depuis près de trois ans, il ne ressentait aucune nécessité, aucun besoin de rejoindre son meilleur ami immédiatement après cette entrevue pour lui dresser un rapport complet de la situation. Probablement parce que l'unique personne avait laquelle il désirait véritablement s'entretenir à l'heure actuelle, se trouvait déjà face à lui, aussi gênée par les circonstances qu'il ne l'était lui-même.
Zach s'installa impatiemment sur le canapé du salon, tandis qu'elle prenait place à son côté, silencieuse. Pour une personne avisée de son arrivée, Leann lui avait semblé particulièrement surprise de le voir apparaître. Elle lui appris concisément que le message d'April n'était pas arrivé à bon port, ce qui expliquait donc sa réaction. Durant une brève seconde, Zach tenta de se figurer ce qui aurait été, si la jeune femme avait effectivement été prévenue de sa visite. Aurait-elle ouvert la porte ? Aurait-elle seulement répondu ? Il s'infligea une gifle mentale, amplement méritée. Raisonner de la sorte était très loin d'être constructif. Par ailleurs, Lee était loin d'être aussi lâche ! La preuve : elle l'avait laissé entrer. En revanche, l'adolescent ne pouvait que bénir le timing qui les avait réuni ! Il n'osait imaginer quelles impressions il aurait retiré de son absence, s'il était arrivé deux minutes trop tard en la pensant avertie. Il aurait éventuellement rebroussé chemin pour retenter l'expérience un peu plus tard dans la journée, en essayant de ne pas sauter aux conclusions. L'état d'esprit de leur rendez-vous n'aurait toutefois pas été le même.
« Je… Je vais bien. Tu sais… La routine, je me suis installée, et je profite des derniers jours de vacances » lui apprit-elle avant de déposer sa tasse de café sur la table basse. Il doutait sincèrement qu'elle puisse se sentir aussi bien qu'elle ne l'affirmait, mais il ne s'aventura pas à le lui faire remarquer. Il savait que les évènements étaient sans doute plus compliqués à supporter pour elle, que pour lui. Il se fendit d'un sourire adorable avant de répondre : « Même chose ! J'ai déjà acheté tout mes bouquins et paqueter quelques affaires pour emménager dès la pré-rentrée, l'informa-t-il avec enthousiasme. Comme je n'ai toujours pas mon permis de conduire, je vais devoir vivre sur le campus. Ce serait trop long de faire l'aller-retour entre l'université et Pasadena, ajouta-t-il. Que dire de plus ? Ma mère enchaîne les soirées à thème à la maison, histoire de récolter des fonds pour ses associations caritatives. Tu n'imagineras jamais ce qu'on peut entendre là-bas ! Mais, ça ne t'intéresse pas, réalisa-t-il en arborant une grimace attendrissante. Il avait tendance à bavasser, sans même sans rendre compte. L'adolescent se mordit la lèvre inférieure avec embarras tout en emmêlant et démêlant répétitivement ses doigts les uns aux autres, afin de s'occuper les mains. « Tu n'as pas à le faire si ... Il agita les mains, toujours à court de mots justes pour traduire sa pensée. C'était particulièrement agaçant à la longue. Mais l'idée qu'elle lui présente des excuses était assez inconfortable pour lui, même si elles étaient justifiées. ... si tu n'es pas à l'aise avec. Je veux dire - je vivrais très bien sans excuse de ta part. » Un tic agita sa paupière et il baissa à nouveau les yeux sur ses ongles.
« Je pensais pas que tu m’attendrais. Je croyais que quand je serai partie du lycée, tu rencontrerais une fille sympa, et mignonne, que tu serais content d’emmener au bal de promo ». Il redressa la tête en clignant des yeux. T'es amoureux de Leann Johnson, d'accord. Maintenant, get over it. C'est peut-être la première fille qui te fait te sentir sur un petit nuage, mais devine quoi ? Ce ne sera certainement pas la dernière ! l'avait morigéné Lincoln, à plusieurs reprises, complètement exaspéré par l'attitude de son meilleur ami. Mais la vérité, c'est qu'il n'avait jamais pu se sortir Leann de la tête. Comment aurait-il pu ? Il lui suffisait de rentrer chez lui après une longue journée d'étude, pour la trouver assise sur les genoux de Joshua dans son propre salon et ramener tous ses sentiments en surface. « J'avais déjà une fille sympa et mignonne à emmener à mon bal de promo, répondit-il en priant le ciel pour qu'elle ne remarque pas la nuance de rouge qui lui montait aux joues. Je n'aurai invité personne d'autre. Il marqua une courte pause. Idiot, n'est-ce pas ? ». Il eût un rire nerveux avant de croiser les jambes et de détourner momentanément les yeux afin de trouver une contenance nécessaire à la poursuite de cette conversation. Tu ... Tu as des nouvelles de Josh ? » se risqua-t-il finalement à lui demander d'une voix légèrement tendue et un ton en-dessous. Il doutait que son frère ait amorcé la moindre démarche vis-à-vis de son ex-petite amie - les filles qui s'éclipsaient avant le petit-déjeuner en était la preuve vivante. En revanche, il n'était pas certain que l'inverse soit effectif.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptySam 1 Sep - 23:44



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L’atmosphère était étrange, sans doute parce que Leann ne s’était absolument pas préparée à revoir Zach. Elle s’empêchait d’y penser la plupart du temps. Ainsi, elle avait l’impression de repousser l’échéance. Cela aboutissait à un moment où elle ne se sentait absolument pas prête. D’ailleurs, pendant un instant, elle pensa même à lui dire qu’elle avait quelque chose d’urgent à faire, et qu’il n’aurait qu’à repasser plus tard. Ça n’aurait pas été très poli, mais au moins, elle aurait pu réfléchir à ce qu’elle pourrait lui dire, ordonner ses pensées confuses. Bon sang, elle détestait être dans cet état de nervosité ! Elle était assez réservée de nature, et assez anxieuse, si bien qu’elle ne raffolait pas des surprises. Bon certes, lorsque c’était une bonne, ça lui faisait forcément plaisir au bout du compte. En fait, elle détestait être prise par surprise et ne pas savoir quoi faire. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle avait toujours révisé assidument ses cours avant les contrôles qu’elle avait eu au cours de toute sa scolarité. Elle ne supportait pas de ne pas être préparée à quelque chose qui l’angoissait. C’est précisément ce qu’elle ressentait vis-à-vis de Zach en ce moment. Il était comme un partiel de littérature médiévale qu’elle n’avait pas révisé. Angoissant. Et pourtant ce n’était que Zach. En trois ans, il avait sans doute été la personne avec qui elle s’était sentie le plus à l’aise. Même avec Josh, ça avait été différent, puisqu’étant sa petite amie, elle avait continuellement cherché à lui plaire. Compte tenu de ce qui c’était passé, pourtant, la situation se révélait plus compliquée. Elle n’était plus aussi à l’aise avec le plus jeune des frères Porter qu’auparavant. Alors oui, elle aurait aimé trouvé une excuse brillante pour pouvoir s’éclipser, réfléchir à tout ça, et lui parler ensuite. Mais elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne pouvait pas l’envoyer bouler comme ça, elle se sentait déjà suffisamment coupable comme ça. Elle se devait bien d’écouter ce qu’il avait à lui dire. Alors, elle ouvrit à nouveau la porte de chez elle, et le laissa entrer. Ils s’installèrent sur le canapé, d’abord silencieusement, puis la conversation démarra, non sans gêne.

Comment est-ce qu’elle allait ? Bien… Bien. Bon, ce n’était pas l’exacte vérité. Disons simplement qu’elle faisait ce qu’il fallait pour ne pas fondre en larmes au moins une fois par jour. Et vous voulez que je vous dise ?! Elle ne s’en tirait pas si mal que ça ! Elle se plongeait dans une routine rassurante, s’occupait de son appartement, bref, elle éloignait son esprit autant qu’elle le pouvait de Zach et Josh. Mais ça, elle ne le dit pas à haute voix, évidemment. Elle se contenta de réciter des banalités. Elle profitait de ses derniers jours de vacances. « Même chose ! J'ai déjà acheté tout mes bouquins et paqueter quelques affaires pour emménager dès la pré-rentrée » Elle esquissa un sourire assez attendri. C’était mignon de voir qu’il s’enthousiasmait de son entrée à l’université. Elle avait été dans le même état l’année dernière. Elle s’était empressée d’acheter tous ses livres, et avait même pris véritablement plaisir à s’acheter les fournitures qui allaient avec. C’était un nouvel univers qui s’était ouvert à elle. « Comme je n'ai toujours pas mon permis de conduire, je vais devoir vivre sur le campus. Ce serait trop long de faire l'aller-retour entre l'université et Pasadena » Elle par contre, n’avait pas emménagé sur le campus. Elle l’avait envisagé à un moment, et puis finalement avait décidé de rester chez ses parents. « Tu vas goûter à la vie étudiante à fond ! » dit-elle, avec un sourire amusé. Il était clair que ça allait le changer de sa vie de famille. « Ma mère enchaîne les soirées à thème à la maison, histoire de récolter des fonds pour ses associations caritatives. Tu n'imagineras jamais ce qu'on peut entendre là-bas ! » Oh si elle imaginait bien. Josh l’avait invité plusieurs fois lors de quelques soirées, qu’il décrivait comme « chiantes à mourir ». « Ta mère a le don de savoir recevoir ! » dit simplement Leann.

Et puis finalement, elle commença à s’excuser aussi, parce qu’elle le lui devait bien. Les sentiments qu’il avait pour elle n’étaient pas un secret, et pourtant, elle avait choisi de les ignorer tout en le gardant près de lui. « Tu n'as pas à le faire si ... » Si quoi ? « ... si tu n'es pas à l'aise avec. Je veux dire - je vivrais très bien sans excuse de ta part. » Elle avait été suffisamment égoïste, tout au moins, à son humble avis. « Il me semble que je te le dois bien, non ? » fit-elle simplement. Sans vraiment le vouloir, elle avait joué avec lui. Mais elle devait bien reconnaître que lorsqu’elle avait quitté le lycée, il rencontrerait une fille sympa et mignonne, avec laquelle il aurait envie d’aller à son bal de promo. Elle pensait qu’il passerait à autre chose, qu’il l’oublierait, à présent qu’il ne la verrait plus à longueur de journées. « J'avais déjà une fille sympa et mignonne à emmener à mon bal de promo » Cette phrase lui fit plaisir, en même temps qu’elle lui fit un pincement au cœur. Il était adorable… Trop adorable pour elle ! « Je n'aurai invité personne d'autre. » Le pincement au cœur se renforça un peu plus. « Idiot, n'est-ce pas ? » Quelle fille saine d’esprit n’aurait pas envie d’entendre tout ce qu’il lui disait en ce moment. « Non… C’est même… C’est même très mignon. Je sais pas si on te l’a déjà dit Zach, mais tu as tendance à agir comme ces personnages complètement décalés, mais adorables qu’on ne voit qu’à la télévision habituellement ! Je... je suis juste pas certaine de mériter cette attention là. » dit-elle en esquissant un sourire. « Tu ... Tu as des nouvelles de Josh ? » Non, et elle ne s’était absolument pas attendue à en avoir quoiqu’il en soit. « Non… Tu connais ton frère mieux que moi, ce n’est certainement pas lui qui fera le premier pas ! » Mieux valait en être consciente dès le départ, plutôt que d’attendre désespérément à côté du téléphone, non ? « Je serais même pas étonnée, si dès la rentrée, il venait se pavaner avec une pom-pom girl blonde juste devant mes yeux ! » Elle en plaisantait, mais elle redoutait tout de même que ça arrive. « Comment il va ? » demanda-t-elle. Elle ne savait absolument pas ce qui avait pu se passer après sa rupture avec Josh, et la dernière fois qu’elle l’avait vu, il était chez ses parents.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyDim 2 Sep - 16:32

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Tandis que la conversation suivait une progression tranquille et posée, dissipant progressivement l'inconfort des premières minutes, Zach ne pouvait que se féliciter d'être parvenu à mettre ses appréhensions de côté pour sauter l'abysse qui se creusait entre eux, encore et encore, depuis l'année précédente. Il s'imaginait très difficilement avoir cette conversation entre les murs de l'université. Ils ne l'auraient sans doute jamais eue, pour diverses raisons, avouons-le. La première était Joshua. Zachary était conscient qu'il y avait de grandes chances pour qu'il tombe sur son frère aîné, au cours de l'année et l'idée d'avoir à vérifier constamment ses arrières, tout en s'appliquant à présenter des excuses potables à la jeune femme était bien trop loin du seuil basique de praticité. Il peinait déjà suffisamment à trouver les mots adéquats en tête à tête, alors inutile de se fabriquer des challenges aussi difficiles à relever. Toutefois, cette discussion ne désamorçait en rien la situation dans laquelle ils seraient tous les deux plongés d'ici à la semaine suivante. Plusieurs milliers d'étudiants arpentaient le campus de l'UCLA, mais les probabilités de se retrouver en face à face avec Joshua, augmentaient considérablement dès lors qu'il se dirigerait vers le complexe sportif. Le destin semblait dôté d'un drôle de sens de l'humour les concernant et, au final, il ne serait pas étonné de le rencontrer au détour d'un couloir. Zach ignorait sincèrement comment les choses allaient s'engrener entre eux. Ils avaient toujours été particulièrement proches depuis leur enfance en raison de leur mince écart d'âge. Joshua avait toujours été présent pour surveiller ses arrières tandis qu'il lui manifestait une admiration sans bornes. Bien des choses s'étaient vue modifiées depuis le début de l'été. Josh ne le protégeait plus de rien, ne serait-ce que de ses rares incartades vis-à-vis du couvre-feu parental tandis que Zach assistait à un défilé d'étudiantes d'un oeil désapprobateur. Comment pouvait-il adopter une attitude pareille, s'il aimait vraiment Leann ? Certes, il était contrarié et sans doute déçu, mais ça ne pardonnait en rien son nouveau comportement. Zachary n'était toutefois pas naïf à ce point et s'il lui arrivait de vivre sur son petit nuage, il avait tout de même compris que les choses ne pourraient pas revenir à la normale entre eux, tant qu'ils éprouveraient des sentiments pour Leann en même temps, ou que l'un d'entre eux choisisse de tirer un trait définitif dessus.
L'adolescent mentionna rapidement son emménagement prochain sur le campus. Puisqu'il n'était pas parvenu à accumuler le nombre de points nécessaires à l'obtention de son permis, ses parents avaient accepté à contre-coeur qu'il s'établisse sur place afin de s'épargner des heures de transports inutiles. « Oui, confirma-t-il d'un hochement de tête. J'espère tout de même ne pas tomber sur un colocataire trop spécial -- oui, parce que je devrais sans doute devoir partager ma chambre. Link n'arrête pas de me raconter des histoires dignes des auto-stoppeurs qui deviennent des sérials-killers en plein milieu de l'anecdote. Ça fait froid dans le dos. » s'esclaffa-t-il en passant distraitement une main sur sa joue.

Il commença à s'agiter nerveusement lorsqu'elle choisit de s'excuser à son tour. Ce n'était vraiment, vraiment pas nécessaire ! En réalité, bien qu'elles semblent s'imposer aux yeux de Leann, ces excuses n'étaient clairement pas indispensables du point de vue de Zach. Il ne tenait aucune rancune vis-à-vis d'elle, pour avoir eu cette attitude envers lui. Évidemment, elle était avisée des sentiments qu'il éprouvait pour elle lorsque Josh n'était pas là et avait préféré ne pas en tenir compte. Mais cela n'estompait aucun des moments qu'ils avaient passé ensemble, parce qu'il était convaincu qu'elle n'avait jamais simulé cette réjouissance qu'elle avait si souvent arborée lorsqu'il passait chez elle pour l'inviter à sortir. Aucun de ces moments n'avait été monté de toutes pièces. Elle n'avait jamais prétendu vouloir l'écouter au piano pour ne pas le froisser. Ils étaient gorgés d'une sincérité qui lui avait cruellement manqué cette année. Et s'il avait l'opportunité de tout recommencer depuis ce fameux Thanksgiving, il ne changerait strictement rien. Elle n'avait peut-être pas été totalement honnête avec lui, mais cette omission leur avait laissé la chance de pouvoir se connaître concrètement et il n'échangerait ça pour rien au monde. « Si tu y tiens, tu es complètement pardonnée chère enfant » déclara-t-il d'un ton théâtral, tout en effleurant son front de son index à l'image des religieux, avant d'afficher un large sourire attachant.
« Non… C’est même… C’est même très mignon. ». Ses lèvres s'étirèrent plus encore et il réprima difficilement une exclamation de ravissement qui gonfla à nouveau sa poitrine et lui donna envie de brandir un poing victorieux vers le plafond. « Je sais pas si on te l’a déjà dit Zach, mais tu as tendance à agir comme ces personnages complètement décalés, mais adorables qu’on ne voit qu’à la télévision habituellement ! ». Il étouffa un éclat de rire. Oh oui, on le lui avait déjà dit ! Lincoln soulignait régulièrement sa tendance à envisager la vie comme une comédie romantique. Bien entendu, dans sa bouche, sa ressemblait ni de près, ni de loin à un compliment. « Je... je suis juste pas certaine de mériter cette attention-là. ». Les traits de l'adolescent se détendirent légèrement et durant quelques secondes, il scruta son visage avec tendresse, comme si elle avait été la septième merveille du monde. Ce n'était clairement pas à elle de déterminer si oui ou non, elle méritait cette attention. Cependant, il aurait été incapable de traduire sa pensée en mots souples et cohérents. Il mordit pensivement sa joue avant de saisir son courage à deux mains : « Tu n'es pas sûre de la mériter ou de la vouloir ? l'interrogea-t-il, en baissant les yeux sur ses mains de la jeune femme, sentant sa propre fréquence cardiaque s'accroître subitement. Parce que -- dans le premier cas, je peux toujours tenter de te faire changer d'avis. Mais dans l'autre ... ». ajouta-t-il en esquissant un mince sourire.
« Non… Tu connais ton frère mieux que moi, ce n’est certainement pas lui qui fera le premier pas ! ». Il acquiesça doucement d'un hochement de tête. Oui, c'était même prévisible. Joshua était d'ordinaire bien trop fier pour présenter des excuses, même lorsqu'il était en tort. Espérer le voir amorcer une démarche de réconciliation lorsqu'il n'avait rien à se reprocher serait le comble de l'absurdité. .... Je serais même pas étonnée, si dès la rentrée, il venait se pavaner avec une pom-pom girl blonde juste devant mes yeux ! ». Zachary s'humecta nerveusement les lèvres, en baissant doucement les yeux, incapable de la regarder en face. Comment était-il supposé lui apprendre que depuis près de deux mois, son ex-petit ami accueillait des étudiantes dans son lit, comme on accepterait des élèves à une journée portes ouvertes ? Par-dessus tout, était-ce à lui de lui révéler ça ? « Comment il va ? » lui demanda-t-elle. C'était une bonne question, à laquelle il n'était pas certain de pouvoir répondre. Après tout, ces derniers échanges avec son frère aîné se limitaient à des regards noirs, ou à une désagréable indifférence. « Bien, je suppose. Il a déménagé dans un appartement à LA au début de l'été, alors je ne l'ai pas beaucoup vu non plus. Il dépose du linge, mange parfois avec nous ... Il dort parfois à la maison, mais comme tu t'en doutes, nous n'avons pas vraiment ... disons qu'on ne s'est pas vraiment parler, depuis ... ». Il passa une main sur sa nuque en se remémorant prestement les derniers dîners de famille plongés dans un silence quasi total. Quasi total, parce que la radio restait constamment allumée pour cracher les dernières nouvelles concernant la Bourse de Wall Street, au bénéfice de son père. « Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu penses essayer de le revoir ? » demanda-t-il, les sourcils légèrement inclinés. La réponse lui tenait à cœur. Il ne voulait pas la voir foncer tête baissée, sachant que son frère pourrait très facilement être celui qui la ferait tomber à terre sans scrupule.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptySam 8 Sep - 18:57



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Il était certain que Leann avait déjà pensé à la façon dont elle retrouverait Zach, comme elle avait déjà pensé à la façon dont elle retrouverait Josh. Il n’y avait aucun doute là-dessus, elle les reverrait, c’était obligé. D’ailleurs, elle avait été persuadée que ça aurait lieu à l’université, le seul point commun qu’elle avait encore avec eux. Elle était entrée à l’université UCLA l’an dernier, en même temps que Joshua. Il avait un an de plus qu’elle, mais puisqu’il avait pris une année sabbatique pour partir en Australie, il s’était retrouvé en première année en même temps que sa petite amie. Elle avait principalement suivi des cours de littérature américaine et anglaise. D’ailleurs, à moins de ne changer d’avis au cours de sa deuxième année, il était fort probable qu’elle choisisse la littérature comme discipline principale de son cursus. Même si elle était déjà presque certaine de son choix, elle appréciait beaucoup que lors des deux premières années universitaires, les étudiants aient la possibilité de suivre des cours complètement différents les uns des autres, et de ne faire leur choix définitif qu’à la fin de leur deuxième année. Zach allait bientôt connaître la même chose puisqu’il allait bientôt faire sa rentrée universitaire. Il était d’ailleurs en train de lui expliquer qu’il allait emménager en résidence universitaire, pour simplifier ses trajets sans voiture. Il embrassait donc complètement tous les aspects de l’université, y compris la vie en communauté. Leann avait elle-même hésité à aller vivre en résidence. Ça aurait pu être une bonne expérience, mais elle avait eu peur de tomber sur une colocataire insupportable. Et puis, surtout, elle avait besoin de moments de solitude, ce qui serait quasiment impossible dans une petite chambre de deux personnes. Elle avait donc choisi de rester chez ses parents, avant de finalement prendre son indépendance en emménageant dans cet appartement. Ici, elle se sentait chez elle, mais elle n’était pas certaine que ça aurait été le cas si elle s’était retrouvée en résidence. « Oui. J'espère tout de même ne pas tomber sur un colocataire trop spécial -- oui, parce que je devrais sans doute devoir partager ma chambre. Link n'arrête pas de me raconter des histoires dignes des auto-stoppeurs qui deviennent des sérials-killers en plein milieu de l'anecdote. Ça fait froid dans le dos. » Leann rit en imaginant le jeune homme, en proie à de multiples angoisses, en plein milieu de la nuit. Ca faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas ri avec lui… Et pourtant… Pourtant, elle avait eu de sacrés fous rires en sa compagnie. Le fait est qu’avec Zach, elle se sentait particulièrement à l’aise, et ne craignait pas de dévoiler quoique ce soit. C’est sans doute pour cette raison qu’elle était très détendue dès qu’elle était en sa présence. Certes, aujourd’hui, les choses étaient quelque peu différentes, puisqu’il planait cette gêne liée aux sentiments confus qu’elle éprouvait pour lui. Mais au moins, elle riait, alors, c’était plutôt bon signe, n’est-ce pas ? « Je suis certaine que tu tomberas sur quelqu’un de bien », dit-elle en lissant machinalement sa robe, avec ses doigts. « Ou bien tu pourras toujours aller te réfugier chez Link ! » le taquina-t-elle, d’un air mutin. Elle ne connaissait pas particulièrement bien Link, le meilleur ami de Zach… Ou tout au moins, elle le connaissait à travers les récits du jeune homme. Il avait toujours tout un tas d’anecdotes amusantes à raconter à propos de leur amitié, comme si la vie était une aventure de chaque jour. Même si elle avait des amies proches, Leann était un peu envieuse de cette amitié qui semblait tellement inébranlable.

Leann tenait à s’excuser également. C’était important pour qu’elle le fasse, ne serait-ce que par rapport au degré de culpabilité qu’elle pouvait ressentir depuis le début de l’été. « Si tu y tiens, tu es complètement pardonnée chère enfant ». Elle sourit légèrement à sa remarque, tout en se disant qu’elle n’était pas certaine de mériter un pardon aussi facile que celui-ci. Elle se rendait bien compte qu’elle n’avait pas eu la bonne attitude envers lui, et le regrettait profondément. D’un autre côté, elle pensait sincèrement que lorsqu’elle aurait quitté le lycée, lorsqu’elle se serait éloignée inévitablement, il aurait rencontré une fille mignonne et sympa, qui lui ferait totalement oublié son envie d’aller à son bal de promo en compagnie de Leann. Evidemment, encore une fois, Zach eût le chic de dire quelque chose que toutes les filles rêvent d’entendre. Il lui faisait penser à un personnage de comédie romantique, complètement décalé, mais particulièrement adorable et attachant. Habituellement, ces personnages-là, n’existaient qu’à la télévision. Bien sûr qu’elle avait envie de tout ça… Quelle fille saine d’esprit n’en aurait pas envie ?! Seulement, elle ne se sentait pas prête à vivre une comédie romantique, pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait pas l’impression de mériter l’attention de Zach. « Tu n'es pas sûre de la mériter ou de la vouloir ? » C’était la question à un million de dollars. Histoire de tout compliquer, c’était un mélange des deux. Elle n’avait pas l’impression de la mériter, donc ne la voulait pas vraiment pour le moment. « Parce que -- dans le premier cas, je peux toujours tenter de te faire changer d'avis. Mais dans l'autre ... » Fallait-il encore trouver les mots adéquates pour lui répondre sincèrement. « Zach, je… Je m’en veux, de ce qui s’est passé. Je m’en veux de ne pas avoir fait attention à toi, à tes sentiments. Je reconnais avoir été une véritable égoïste, parce que finalement, j’aimais ta présence, mais de là à l’avouer, il y avait un fossé. Et… Je crois qu’encore aujourd’hui, il y a un fossé. Ce n’est pas que je ne veux pas de ta présence, de ton attention, c’est que pour le moment… Je crois que je n’assume pas vraiment ce qui s’est passé au début de l’été », expliqua-t-elle. Elle avait besoin de tirer une croix sur ce qui s’était passé, afin d’avancer, mais pour le moment, elle n’y arrivait pas encore.

Avait-elle revue Josh ? Non, et elle ne s’était pas franchement attendue à le voir de toute façon. Elle se voyait mal faire un pas vers lui pour le moment, pour la simple et bonne raison qu’elle ne saurait pas quoi lui dire. Quant à lui, elle l’imaginait mal faire le premier pas. Ce n’était pas son genre, trop de fierté. En revanche, elle ne serait pas étonnée que dès la rentrée, il vienne parader devant elle, avec une pom-pom girl blonde à son bras. Finalement, elle décida de demander à Zach comment son frère allait. Malgré tout, elle restait assez curieuse de ce qu’il devenait, et elle espérait qu’il allait bien. « Bien, je suppose. Il a déménagé dans un appartement à LA au début de l'été, alors je ne l'ai pas beaucoup vu non plus. Il dépose du linge, mange parfois avec nous ... Il dort parfois à la maison, mais comme tu t'en doutes, nous n'avons pas vraiment ... disons qu'on ne s'est pas vraiment parler, depuis ... » Leann releva vivement son regard vers Zach. Ils ne s’étaient pas vraiment parlé ?! Non, elle était loin de s’en douter, comme elle était loin de se douter que Josh avait déménagé. Il y avait forcément un lien avec ce qui s’était passé, ça aurait été stupide de penser autre chose. « Je… Je suis désolée que vos rapports se soient dégradés », s’excusa-t-elle, l’air grave. Croyez-moi, elle l’était. Bien sûr, elle n’imaginait pas que les deux frères se seraient sauter dans les bras, en se gratifiant d’une accolade fraternelle, mais elle ne pensait pas non plus qu’ils ne s’adressaient plus la parole, et qu’ils ne vivaient même plus ensemble. « Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu penses essayer de le revoir ? » Elle secoua négativement la tête. « Non, je ne crois pas qu’il ait particulièrement envie de me voir en ce moment », dit-elle, avant d’attraper son gobelet de café pour en avaler une gorgée, bien moins chaude qu’un peu plus tôt. « Je vais attendre la rentrée… J’imagine qu’on se croisera très certainement. Je ne sais pas ce que je ferais quand ce sera le cas », avoua-t-elle honnêtement. « Et toi ? » demanda-t-elle. « Qu’est-ce que tu comptes faire vis-à-vis de lui ? Je veux dire… C’est ton frère », dit-elle. Les liens familiaux étaient importants, et ça lui faisait mal de se dire qu’elle était à l’origine de la dégradation de leur relation.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyMer 3 Oct - 17:28

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Zach avait encore des difficultés à réaliser pleinement qu'il entrerait à l'université d'ici quelques jours à peine. Pourtant, il avait envoyé son dossier scolaire au département d'architecture de l'établissement plusieurs mois auparavant, toutefois l'information n'était pas remontée jusqu'au siège de ses réflexions. Il avait passé tellement de temps à se projeter mentalement dans cette situation précise que sa dernière année de lycée lui était littéralement passée sous le nez, sans même qu'il ne s'en aperçoive. Le pianiste était conscient d'avoir laissé beaucoup de choses en suspens au cours des derniers mois. Il s'était laissé immerger sous un lac d'angoisses et d'anxiétés où ses sentiments d'injustices et son désir brûlant d'engager les réconciliations avec Leann avaient supplanté tout le reste. Il avait souvent été à deux doigts de céder et de partir de nouveau à la recherche de la compagnie de la jeune femme. Mais il avait été aussi fréquemment été dissuadé par la présence de son frère, quasi-omniprésente lorsque Leann était dans les parages. Pas étonnant qu'il ait attendu son entrée à l'université avec autant d'impatience, finalement. Avant qu'il ne pète un plomb au début de l'été, il n'avait désiré qu'un prétexte innocent pour avoir l'opportunité de croiser à nouveau la route de la jeune femme en dehors de chez lui. Sans même nécessairement lui adresser la parole. En attendant celle-ci, Zach n'avait pas produit d'efforts pour "participer" concrètement à son année de terminale. Il avait divisé son temps entre ses cours, son piano, ses stages auprès du Groupe Porter et les entraînements de sports. Ses fréquentations quotidiennes s'étaient réduites à Lincoln, son oncle Jacob et quelques-uns de ses amis les plus proches. Il avait obtenu d'excellents résultats scolaires tout au long de l'année et avait même été à deux doigts de décrocher la place de valedictorian. Il avait toutefois manifesté un certain relâchement à l'approche du bal de promotion, ce qui lui avait valu une mauvaise note et relégué à la deuxième place. Il avait donné son propre speech en robe de diplômé face à ses camarades et sécher son bal. Et, soudainement, il se retrouvait au jour J. « Je suis certaine que tu tomberas sur quelqu’un de bien » lui assura-t-elle, après qu'il eût relaté ses pseudos-angoisses quant à son futur colocataire. Il acquiesça silencieusement en espérant sincèrement que ce soit le cas, tandis qu'une fossette venait creuser sa joue d'une jolie parenthèse.
Le pianiste s'empressa de pardonner la jeune femme pour son "comportement" envers lui, peu désireux de s'attarder sur un point où leurs avis respectifs divergeaient quant à la part de culpabilité qui pouvait revenir à la new-yorkaise. Sa remarque eût le mérite de faire naître un sourire sur les lèvres de Leann, qui accrocha immédiatement son regard. Leann avait un magnifique sourire. Il l'avait aussitôt remarqué lors de leurs présentations "officielles". Il n'en était jamais arrivé à lui confier qu'il l'avait déjà constaté avant qu'ils n'échangent un seul mot. Ça aurait été trop "stalker" à son goût. « Zach, je… Je m’en veux, de ce qui s’est passé. Je m’en veux de ne pas avoir fait attention à toi, à tes sentiments. Je reconnais avoir été une véritable égoïste, parce que finalement, j’aimais ta présence, mais de là à l’avouer, il y avait un fossé. Et… Je crois qu’encore aujourd’hui, il y a un fossé. Ce n’est pas que je ne veux pas de ta présence, de ton attention, c’est que pour le moment… Je crois que je n’assume pas vraiment ce qui s’est passé au début de l’été ». Zach déglutit péniblement avant de hocher doucement le menton. Il pouvait comprendre. Il pouvait essayer, tout du moins. Il n'était pas à la place de la jeune femme et sa position vis-à-vis de son frère et lui-même lui était pratiquement étrangère. Toutefois, il pouvait au moins se rapporter à un point similaire : lui non plus n'était pas parvenu à digérer la scène qui avait précédé l'été. « Je comprends à peu près, répondit-il en se tournant un peu plus vers elle. Tout ce que je veux pour le moment c'est que les choses ne deviennent pas bizarres, ou tendues ou quoique ce soit entre nous. Je veux dire -- Je n'ai pas envie que tu te sentes obligée de surveiller ce que tu racontes, ou des conneries comme ça, tu vois ? expliqua-t-il avec une attachante maladresse. Je ne veux pas d'une autre année comme celle-ci ». Certes, il avait joué les reines des glaces avec elle de son propre chef, mais ça n'avait pas été de très bon cœur. D'un côté, il s'en voulait assez de ne pas avoir eu la maturité d'adopter une attitude plus souple. Il était toutefois certain de ne pas vouloir, ni pouvoir récidiver.
Ils abordèrent finalement le sujet qu'ils avaient tacitement repoussé depuis le début de la conversation : Joshua. Zachary s'empressa de dresser un rapide résumé des évènements qui s'étaient déroulés à son propos depuis le début de l'été, passant sous silence le défilé d'étudiantes qui avait visité sa chambre durant les premiers jours succédant sa rupture avec Leann. S'il doutait d'être la personne la plus appropriée pour lui révéler la vérité au propos des nouvelles fréquentations de son frère, il n'était pas plus certain qu'elle souhaite réellement entendre cette dernière. « Je… Je suis désolée que vos rapports se soient dégradés » s'excusa-t-elle. Il lui offrit un triste sourire avant de baisser les yeux, peu désireux de laisser transparaître plus longtemps la peine qu'il éprouvait à ce propos. Évidemment, la distance qui le séparait soudainement de son frère aîné le désorientait énormément et laissait un vide dans son quotidien. Il avait cruellement conscience de son absence perpétuelle. De ne plus pouvoir lui téléphoner lorsqu'il avait besoin de conseils masculins. De ne plus pouvoir se tourner vers lui, lorsqu'il avait besoin d'une épaule fraternelle. Joshua était un maillon quasi indispensable de son existence - bien plus qu'il ne l'aurait sciemment escompté l'année précédente. « Oh tu sais ...Les relations entre frères ont leurs hauts et leurs bas. On s'en remettra. » la rassura-t-il en haussant les épaules avec une désinvolture feinte. Mais qui cherchait-il à convaincre exactement ? L'idée que Joshua ne lui pardonne jamais les sentiments qu'il éprouvait pour Leann lui tordait douloureusement les entrailles.
« Je vais attendre la rentrée… J’imagine qu’on se croisera très certainement. Je ne sais pas ce que je ferais quand ce sera le cas. Et toi ? Qu’est-ce que tu comptes faire vis-à-vis de lui ? Je veux dire… C’est ton frère ». Un court silence flotta entre eux durant plusieurs secondes au cours desquelles il ne sut que répondre. En réalité, il n'avait jamais concrètement réfléchi aux efforts qu'il devrait produire pour récupérer la confiance de son aîné. Il s'était tellement focalisé sur les excuses qu'il devait à Leann, qu'il était complètement passé à côté de celles qu'il avait à Joshua. « C'est bête à dire, mais je ne sais pas vraiment comment m'y prendre, avoua-t-il après quelques instants. Il imaginait difficilement les sortes d'excuses qu'il pourrait offrir à Joshua. "Désolé d'avoir embrassé ta copine. Désolé d'être tombé amoureux d'elle. Dis, tu me passes le sel ?." Je vais sûrement attendre une ouverture. Voir comment les choses évoluent à la maison ... » Peut-être que le problème se réglera de lui-même, ajoutèrent ses pupilles naïves. C'était très loin d'être le cas. Mais, mais l'idée que les choses puissent se résoudre aussi facilement le rassurait. Il se racla la gorge avant de reprendre : « Quand tu verras Josh -- Enfin ... Je ne sais pas vraiment comment te dire ça, ni même si je devrais ... commença-t-il à un débit rapide. Il s'humecta les lèvres avant de la regarder dans les yeux : Il n'a pas exactement été très ... très -- très. Enfin, il est beaucoup sorti. » conclut-il en espérant que le message soit passé sans malentendu. Je ne veux pas que tu te prennes un mur. » ajouta-t-il, d'un ton désolé.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyDim 7 Oct - 19:38



if he... makes you laugh, kisses your forehead, says he's sorry, makes an effort, holds your hand, works hard, attempts to understand you... then believe it or not, he's quite perfect




Zach entrait à l'université, et Leann se souvenait avec une certaine nostalgie de ce qu'elle avait pu ressentir l'année dernière, à la même époque, lorsque ça avait été son tour. Elle avait adoré le lycée, et s'était sentie à la fois effrayée de quitter ce cocon, et excitée d'entrer dans cette période charnière entre l'adolescence et l'âge adulte. L'université, ça avait été la promesse d'un campus immense, de cours qu'elle choisirait selon ses intérêts, de nouveaux amis peut-être. Elle avait presque eu l'impression de démarrer une nouvelle vie! Sa première année avait été à la hauteur de ses espérances, et elle espérait qu'il en serait de même pour Zach. D'autant à plus que le jeune homme semblait vouloir vivre l'expérience à fond, puisqu'il allait s'installer sur le campus. Il tomberait sur quelqu'un de bien en guise de colocataire, elle en était certaine. Et puis si ce n'était pas le cas, il trouverait une solution, n'est ce pas? Après tout, ça faisait peut être partie du charme de ces années là, avoir des tas d'histoires complètement incongrues à raconter! Étrangement, Leann était plus angoissée par sa deuxième année qu'elle ne l'avait été l'an passé. Cette année, les choses seraient forcément différentes, puisqu'elle n'était plus avec Josh. Elle se demandait tout de même comment ça se passerait? Peut-être qu'encore une fois, elle se ferait de nouveaux amis, ou peut être qu'elle resterait en solitaire pour se concentrer sur son travail universitaire. Les mois à venir étaient remplis de "peut-être". Elle était restée tellement longtemps avec Joshua... Presque trois ans, ce n'est pas rient surtout à son âge! C'était d'ailleurs assez effrayant de se dire qu'elle devait tout recommencer à zéro sentimenalement parlant. Peut être qu'elle rencontrerait un étudiant sympa et mignon pendant un cours, quelqu'un pour qui elle n'aurait pas un coup de cœur transcendant, mais qui serait parfait comme relation de transition. Sauf qu'elle ne savait pas si elle était vraiment faite pour ça, faite pour se lancer dans une histoire avec la conviction, dès le départ, que ça ne fonctionnerait pas. À vrai dire, elle trouvait même ça assez hypocrite envers soi-même, mais d'un autre côté, tourner la page impliquait de nouvelles sorties.

Ils en vinrent à parler d'un sujet qui les préoccupait sans doute un peu plus que l'université... Eux. Il était certain que Leann se sentait coupable du comportement qu'elle avait pu avoir à l'égard de Zach. Elle avait choisi d'ignorer ce qu'il pouvait ressentir à son égard, et par la même occasion, elle avait choisi d'ignorer ce qu'elle ressentait également pour lui. Le fait est qu'elle aimait sa présence et qu'elle n'avait pas eu la force de véritablement s'éloigner de lui. Ça avait été égoïste d'avoir besoin qu'il soit là, et en même temps ne pas se sentir prête à avouer que de son côté, il n'y avait pas eu que de l'amitié. Ça n'avait pas vraiment été de l'amour non plus, pour ça, il aurait fallu qu'elle cède, mais elle se l'était catégoriquement refusé. Elle en était restée à ce stade où elle savait qu'il y avait de l'attirance, et où l'on est à l'affût de quelques gestes anodins mais révélateurs, de regards qui se croisent... Voilà comment avait été les chinoises avec Zach, avant que Josh ne revienne d'Australie. Mais tout ça, elle n'était pas certaine de l'assumer, elle ne gérait pas ce qui s'était passé au début de l'été. « Je comprends à peu près. Tout ce que je veux pour le moment c'est que les choses ne deviennent pas bizarres, ou tendues ou quoique ce soit entre nous. Je veux dire -- Je n'ai pas envie que tu te sentes obligée de surveiller ce que tu racontes, ou des conneries comme ça, tu vois ? Je ne veux pas d'une autre année comme celle-ci » Il avait envie qu'ils reprennent contact visiblement, ce qui faisait plaisir à Leann. Il ne fallait pas oublier qu'avant toute cette histoire d'attirance, il avait été un ami particulièrement cher à ses yeux. Cette amitié lui manquait donc profondément, alors le fait qu'il ne cherche pas à lui poser un ultimatum, lui proposant simplement de reprendre leur amitié là où elle en était restée, elle trouvait ça évidemment touchant. « L'année sera forcément différente. Je veux dire... Josh ne fait plus vraiment partie de l'équation, du moins... Pas comme l'an dernier. Je crois que... Je crois que je me sens un peu plus libre de passer du temps avec toi, sans culpabiliser par rapport à lui, ou par rapport à toi.», avoua-t-elle.

Parlant de Joshua, Leann s'en voulait d'être à l'origine d'une brouille entre les deux frères. Ce genre de choses ne devrait pas arriver, pas à cause d'une fille. Dans une situation inversée, elle savait qu'elle souffrirait d'une brouille avec sa sœur aînée, April, à cause d'une histoire d'amour. « Oh tu sais ...Les relations entre frères ont leurs hauts et leurs bas. On s'en remettra. » Zach semblait assez confiant à ce sujet. Peut être qu'il avait raison, peut-être que l'amour fraternel était capable de dépasser les froids et les déceptions avec le temps. Elle l'espérait vivement, parce que s'il y a bien une chose dont elle avait été certaine, c'est que les deux frères tenaient énormément l'un à l'autre, et pour rien au monde elle ne voulait gâcher cela. Est ce qu'elle comptait reprendre contact avec Josh? Pas vraiment. Ce n'est pas qu'elle n'en avait pas envie, mais elle elle n'avait pas envie de se montrer collante après ce qui s'était passé. Elle estimait que lorsqu'il serait prêt à la revoir, il saurait où la trouver. Mis en attendant, elle ne voulait pas le forcer à quoi que ce soit. Et puis, elle n'était pas certaine de ce que leur relation pourrait donner. Après tout, ils étaient rapidement sortis ensemble, ils n'avaient pas cette base amicale. Alors qu'est ce qu'ils seraient aujourd'hui? Elle le croiserait sûrement à la rentrée, après tout, ils étaient dans la même université, mais pour être tout à fait honnête, elle ne savait pas comment elle réagirait le jour venu. « C'est bête à dire, mais je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Je vais sûrement attendre une ouverture. Voir comment les choses évoluent à la maison ... » Elle hocha simplement la tête. Il avait raison d'attendre un retour à la normale, parce que c'est sans doute tout simplement ce dont ils avaient besoin, que leur relation fraternelle redevienne normale, comme elle l'avait toujours été avant. « Quand tu verras Josh -- Enfin ... Je ne sais pas vraiment comment te dire ça, ni même si je devrais ... Il n'a pas exactement été très ... très -- très. Enfin, il est beaucoup sorti. Je ne veux pas que tu te prennes un mur. » Elle baissa légèrement les yeux, parce que ce n'était jamais très agréable d'apprendre que son ex petit ami s'amuse et fait ce qu'il faut avec qui il faut pour tourner la page. Mais au fond, elle n'était pas très étonnée, il était séducteur, c'était donc dans sa personnalité de passer à autre chose de cette façon. « Je ne me prendrais pas un mur », lui assura-t-elle. D'une part elle s'attendait à voir Josh avec quelqu'un d'autre le jour de la rentrée, et d'autre part, elle n'avait pas l'intention de retenter sa chance avec lui. Du moins pas pour l'instant. Si leur histoire n'était pas finie, le temps le dirait, mais elle n'avait as vraiment d'espoir concernant un retour en grâce de leur couple. « Je ne dis pas que ça ne me fera pas de peine si je le vois avec quelqu'un d'autre, mais... Pour le moment, je n'ai ni vraiment l'espoir, ni vraiment l'envie que l'on se remette ensemble. » expliqua-t-elle.
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MessageSujet: Re: what if I told you, that I miss you ?   what if I told you, that I miss you ? EmptyDim 14 Oct - 16:17

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Le temps s'écoula nettement plus vite dès lors qu'ils furent parvenus à mettre de côté leurs malaises respectifs. Une vingtaine de minutes passèrent durant lesquelles ils n'approchèrent que de sujets superficiels et relativement neutres. Cependant, Zach ne s'était pas déplacé pour échanger quelques futiles civilités avec la jeune femme et bientôt ils s'attaquèrent aux sujets les plus sensibles qui étaient restés en suspens depuis le début de l'été. Il ne fût qu'à peine surpris d'apprendre que les contacts entre Leann et Joshua avaient été aussi nuls qu'ils ne l'avaient été entre elle et lui. Joshua avait toujours eu ce tempérament impulsif et fier et, il le connaissait suffisamment pour savoir que les révélations de juin dernier l'avaient blessé bien plus qu'il ne consentirait à l'admettre. Josh parviendrait-il seulement à lui pardonner ses sentiments, un jour ? Zach avait d'énormes difficultés à concevoir un avenir où son frère aîné ne lui adresserait plus la parole. Ils étaient bien trop proches pour que cette rupture ne s'effectue sans que quiconque ne soit blessé dans l'affaire. Par ailleurs, tout homme en devenir qu'il pouvait être, le pianiste avait besoin de son frère plus que jamais. Il se promit mentalement de se pencher sur une solution pour venir à bout du problème, sachant qu'il ne suffirait toutefois pas de simples excuses pour passer l'éponge, aussi plates soient-elles.
Le jeune homme se suspendit aux lèvres de la jeune femme, écoutant attentivement les mots qu'elle prononçait comme s'il s'agissait de quelques paroles saintes. Elle avait sans doute raison. Quoi qu'ils décident de faire, l'année à venir serait inévitablement différente de la précédente. D'un côté, Zachary ne pouvait que s'en réjouir ! Sa terminale, à l'écart de toute communication quelconque avec Leann, avait été conséquemment éprouvante et, il ne se serait jamais vu traverser cela une seconde fois. D'autre part, le pianiste ignorait ce que pouvait lui réserver les douze prochains mois. Il nourrissait évidemment l'espoir que la jeune femme parvienne à lui laisser enfin l'opportunité de la séduire dans les règles de l'art, une bonne fois pour toutes, mais il n'avait strictement aucune influence là-dessus. Et il était hors de question d'être celui qui brusquerait les choses. Par ailleurs, il ne connaissait aucune des intentions de Joshua et, le caractère imprévisible de celui-ci était susceptible de leur faire passer de très mauvais quarts d'heure. Ils ne leur restaient qu'à improviser en temps et en heures. Il eût un sourire satisfait lorsqu'elle émit l'idée qu'ils puissent finalement passer du temps ensemble à l'avenir ! Ils avaient beau avoir échangé leurs excuses
Bien que leurs excuses respectives aient fait office d'entrée en matière, Zach n'avait jusqu'à présent pas eu la certitude complète qu'elle souhaite recommencer à le fréquenter de manière régulière. Bien entendu, il aurait sans doute consenti à se tenir à l'écart quelques temps si elle le lui avait demandé, mais il savait d'expérience que cette attitude était particulièrement difficile et douloureuse à maintenir, que ce soit du court ou long terme. C'était là toute la tragédie de l'amour : on ne peut rien aimer, plus qu'on aime ce qui nous manques. Et, grand dieu, Leann lui avait incommensurablement manqué, ces derniers mois.
La jeune femme lui assura qu'elle ne se prendrait aucun mur. Elle aussi connaissait Joshua et, il ne doutait pas qu'elle ait déjà envisagé ces possibilités une demi-douzaine de fois auparavant. Leann était très loin d'être stupide et, encore moins naïve. Zachary lui pressa doucement l'épaule pour lui témoigner son soutien, dédaignant sa main entrouverte posée sur ses genoux, qui aurait été un contact bien trop personnel en vue du sujet abordé. « Ça se passera bien, se contenta-t-il de répondre en se fendant d'un sourire réconfortant. Ils restèrent ainsi, silencieux durant quelques minutes qui s'étirèrent tranquillement sans peser sur leurs épaules, comme précédemment.
Zach finit toutefois par rompre celui-ci en se raclant doucement la gorge et, se leva lentement en se grattant l'arrière de la tête. « Je dois y aller, j'ai quelques courses à faire pour la soirée de ma mère, avança-t-il en arborant une expression partagée entre l'envie de rester et le devoir de partir. Durant quelques fractions de seconde, il tritura un bout de son t-shirt, avant de se pencher vers son sac qu'il avait laissé tomber au sol en arrivant pour récupérer un stylo et, se pencha au-dessus de la table basse pour récupérer la serviette qui accompagnait le café qu'il avait emporté. Il y griffonna de son écriture pointue, son adresse universitaire et son nouveau numéro de portable avant de le lui tendre : « Comme ça, tu sais où me trouver ! se justifia-t-il d'une mine candide. Il passa la lanière de son sac sur son épaule avant de planter son chapeau sur ses boucles brunes. Il hésita durant quelques instants, avant de repousser sa crainte de dépasser des limites invisibles pour faire claquer une bise sur la joue de la jeune femme : Appelle-moi ! ajouta-t-il, quelques instants plus tard, en se dirigeant vers la porte. Il s'arrêta au niveau de l'entrée, lui adressa un dernier signe de la main, puis franchit enfin le seuil de l'appartement, le cœur gonflé à bloc, prêt à exploser.

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