SOLWEIG&PARKER ✖ it's nice to see you here, moron.
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Sujet: SOLWEIG&PARKER ✖ it's nice to see you here, moron. Dim 16 Déc - 1:01
“ it's nice to see you here, moron „
T. Solweig Bernstein & Parker H. Bernstein
Mes parents. Mes chers parents. Je ne suis pas certain de pouvoir dire à quel moment précis j'ai commencé à la détester. Enfin, détester n'est pas vraiment le mot ; il faudrait que je me soucie un tant soit peu d'eux pour leur vouer une haine quelconque et ce n'est pas le cas. Supposer la mort de l'un d'eux me fait ni chaud, ni froid, la rasade de champagne infect me fait pratiquement plus de peine que ça. À vrai dire, je ne suis pas sûr non plus d'avoir un jour ressenti quelque chose pour eux. Ça paraît probablement inconcevable pour la grande majorité des gens, mais je ne me souviens pas avoir pleurniché parce qu'ils me manquaient lorsque j'étais en colonie de vacances ou été enthousiasmé de leur offrir le cadeau que je leur avais bricolé à la maternelle. Non, j'étais déjà le merdeux qui trouvait des allumettes dans le sac de l'animateur et qui allait faucher les peluches de tout le monde dans le dortoir pour allumer un feu de camp derrière le chalet et mes cadeaux finissaient la plupart du temps jeter sous les roues d'une voiture qui passait par là sur le chemin du retour de l'école, quand Derek n'avait pas eu le temps de me les prendre pour les emballer avec une petite carte disant que je les aime, signé de mon nom mais pas de ma main. Derek. Il n'y avait que lui, en fait. Il n'y avait toujours eu que lui comptait. Peut-être bien parce qu'au fond, il était le seul à vraiment se soucier réellement de moi- Notre mère trop occupée à planquer ses bouteilles pour voir que je me suis salement écorché le genou en tombant d'un arbre, notre père trop obnubilé par mon bulletin terrible et ma déchéance totale qui fait honte à toute la famille et à mon nom et à mes origines et au peule de la terre entière pour venir creuser un trou avec moi pour enterrer mon hamster, mort accidentellement, cette fois-ci c'est juré. Ou alors, c'est simplement parce qu'il était mon grand frère, tout court. S'il y a des fratries qui se déchirent, se disputent, s'insupportent, ce n'avait jamais été le cas de la nôtre. Même lorsque la troisième merdeuse était arrivée six ans après moi et chamboulait déjà tout à l'époque, rien n'avait changé. Nous restions toujours aussi fourrés ensemble, à rigoler, chahuter, tout partager. Il était mon meilleur ami, peut-être bien le seul d'ailleurs ; ce n'est pas que j'étais le vilain petit canard que tout le monde repoussait dans la cour de récré, c'est juste que je n'avais pas besoin d'aller vers les autres. Parce que j'avais mon frère, que nous partagions cette relation sans égale, fusionnelle, dont n'arriverait à bout. Sauf peut-être un treillis militaire et une balle fichée au plein milieu.
Aucun de nos parents n’est mort, désolée Parker. La voix de Shrek me rappelle sur terre, je mets quelques secondes encore à arracher mon regard du vide dans lequel il s'est plongé, pour le relever finalement sur elle, impénétrable. Dommage. J'avais bien une réplique vaseuse tout prête à lui sortir si elle répondait par la négative, mais je n'en ai plus envie. Mon sourire non plus ne provoque plus l'ombre d'un plaisir chez moi, alors, je l'ai ravalé, et mes traits ont retrouvé toute leur dureté. Le timing est plutôt bon, elle va sûrement penser que ma réaction ne transcrit que la profonde déception que cette nouvelle m'inspire et rien d'autre, rien d'autre que je préférais mourir que de lui laisser entrevoir - d'accord, la comparaison n'est pas très équitable, il y a tellement de choses auxquelles je préférerais la mort, mais passons outre les pointillismes. « Qu'est-ce que tu fous là, dans ce cas ? » Ma voix retrouve toute son honnêteté ; sèche et glaciale, elle vient claquer dans l'air avec toute l'amertume qu'il m'est possible d'éprouver à l'égard de ma sœur. Mon ton doit sans aucun doute paraître blessant à quiconque nous entendrait, mais il me paraît pourtant si familier : je m'étais toujours adressé à elle d'une manière toute singulière, au milieu des gens qui s'attendrissaient devant ses fossettes et ses boucles blondes, le peu de mots que je lui adressais était dénué de cette affection stupide et déraisonnée. Alors, maintenant qu'elle se ramenait sans prévenir chez moi, débarquant dans cette vie-là que je pensais à jamais hermétique à un quelconque membre de ma famille qui n'est pas Jay, avec sa tête de petite Princesse Parfaite et ses airs de ressemblances terribles avec Derek qui ne manquent pas de serrer mon cœur un peu plus encore, je n'allais pas me donner la peine de me montrer un tant soit peu chaleureux. « J'te préviens, ton parfum m'a déjà foutu l'estomac au bord des lèvres, alors me sors pas que t'avais envie de prendre de mes nouvelles ou je vais dégobiller sur-le-champs. » Je reportais déjà le goulot de la bouteille que j'ai pratiquement terminée à mes lèvres pour faire mine de passer la sensation désagréable que je viens de citer et, surtout, parce que je sens mon foie qui le réclame, que j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Je m'arrête dans ma lancée et tourne la tête vers celle-là, un sourcil vaguement haussé. Ce qui est chouette, avec les nuits dont tu ne te souviens de rien sinon la montagne de stupéfiants que tu t'es enfilé tout seul, c'est qu'au petit matin, c'est toujours la loterie. Grande, petite, menue, pulpeuse, blonde, brune, rousse, je me fais un rapide pronostic, comme d'habitude. À en juger pas la taille du soutien-gorge que j'ai trouvé suspendu à la poignée de la porte d'entrée tout à l'heure, je n'ai pas du me ramener un cachalot, même si ça me paraît presque évident, à moins que j'aie été vraiment, vraiment, mais vraiment sur les crocs la veille ; reste plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas chauve, je me sens bien l'envie de congédier ma frangine en lui promettant un ou deux neveux. L'envie se confirme quand l'illustre inconnue se laisse enfin apparaître par l'ouverture de la porte ; je laisse perler un sourire libidineux au coin de mes lèvres en découvrant, redécouvrant la plastique qu'elle se traîne et qu'elle n'a pas pris la peine de vêtir plus que d'une simple serviette, savamment calculée pour être trop courte. « Derek je ne trouve plus mes sous-vêtements, on était pas encore dans l'appart quand je les ai enlevés ? » Merde. Derek. Je détaille un peu plus attentivement le visage de la jeune femme plutôt que ses miches et me rappelle vaguement d'elle en tant qu'étudiante, à l'époque où j'étais assistant en cours de photographie, maintenant qu'elle vient de griller le fait qu'elle croit que je m'appelle autrement que Parker. C'est pas rare que j'utilise des prénoms et des identités quelconques, ça m'amuse pas mal de leur faire croire des conneries invraisemblables, dès que j'ai un peu de temps. Mais là, ça la fout un peu mal. Le pseudonyme de mon frère, j'avais voulu le prendre parce que je pensais faire quelque chose de bien, à l'époque, avant que je fasse tout foirer, inévitablement, et ça me plaît moyen de créditer le genre d'exploit de cette nuit par son nom à lui. Quoique, ça n'aurait pas du lui déplaire non plus, outre les quelques substances qu'il avait toujours eu en horreur qui l'avaient rythmée, la fille aurait du être à son goût. Non, ce qui m'arrange le moins, c'est que Solweig soit toujours plantée là et qu'elle n'a pas du manquer de remarquer l'erreur sur prénom. Mais bon, tant pis. Je ne m'en soucie pas plus que je ne lui prête d'attention, attrapant la main de la brune et l'attirant vers moi. « On s'en fiche, t'en auras pas besoin dans l'immédiat, de toute manière. » Si ma sœur est désormais bien loin dans l'ordre de mes priorités alors que je laissais déjà glisser mes mains sur les jambes de la jeune femme qui vient de s'installer à califourchon sur moi, cette dernière, de son côté, la remarque finalement. « Hé ! C'est qui, celle-là ? » Elle se redresse en serrant sa main sur le nœud de la serviette dont j'étais pratiquement venu à bout et un soupir profond s'échappe de mes lèvres. Quelle plaie.
Dernière édition par Parker H. Bernstein le Ven 12 Juil - 23:53, édité 2 fois
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Sujet: Re: SOLWEIG&PARKER ✖ it's nice to see you here, moron. Jeu 27 Déc - 13:21
Finalement, j’étais là, Los Angeles. Dès que je descendis de l’avion, la chaleur me prit, pendant un instant j’appréciai cela. Ce vent chaud, ce soleil de plomb, je me laissais prendre dans ce climat Californien. Lentement, j’avançais pas à pas dans l’aéroport. Ma valise, mes emmerdes à la main, mon chauffeur sous mes yeux, je quittais le bâtiment. Alors que la première sortie se faisait douce et prenante, la deuxième me paraissait nettement plus rude. Une petite fille de la côté Est, voilà ce que j’étais. Je soupirais comme à moi-même, j’étais une petite nature et j’en étais vaguement consciente les jours où je n’étais pas préoccupée à m’admirer intérieurement. Péniblement, je marmonnais au chauffeur de porter ma valise. Jusqu’il y a encore quelques jours je ne savais pas où aller. J’allais arriver dans cette grande ville, seule, et partir en recherche du connard qui faisait en sorte que je possédais cette enveloppe disant « demande de divorce » dans les mains. Celui qui allait me mener chez mon gentil hôte pour les prochaines semaines me demanda si j’étais attachée, visiblement autant énervé par la chaleur que moi. Oui par la chaleur. Le fait que ce puisse être moi était bien sûre impensable ! Le moteur s’enclencha et une odeur d’essence se fit sentir. Vieux tacot. Les prochaines trente minutes furent des plus tranquilles, dans mon taxi je repassais en vue tout ce que je devrais faire en arrivant chez Jason, mon cousin. Sûrement refaire toute la décoration de la « chambre » qu’il m’accorderait, déterrer tous les cadavres de bouteilles et autre que je trouverai et mettre du désodorisant partout. Dans mes souvenirs, il était comme ça. Comme Parker. Un je m’en fouttiste né. J’avais vaguement entendu dire qu’il avait changé, je n’en croyais aucun mot, après tout, c’était Jason. J’avais vaguement perdu un cousin à cause de lui de ce que ma mère m’avait racontée un de ces soirs où la cave à vin était vide et son verre plein. Personnellement, je m’en fichais, cela faisait bien longtemps que je n’écoutais plus les histoires de famille et encore moins celles racontées par mon ivrogne de mère. Fallait s’y faire, on était loin de la famille parfaite. Le taxi me déposa devant son immeuble. L’immeuble de mon cousin. Moi qu’étais pas très famille, j’allai devoir m’y habituer. Après tout, j’avais nulle part où aller et aucune envie de refaire mon épisode à Las Vegas. Après avoir sonné, trop longtemps peut être, il descendit. Mon dieu qu’il avait changé. Il faisait beaucoup plus sérieux. La chambre qu’il m’accorda était mieux que celle que j’imaginais. J’y déposai mes affaires sur le lit et partis à la rencontre du peu de famille qui me restait. Il était dans la cuisine, me faisant un café. Trop aimable. Il me demandait comme ça s’était passé, le vol, toutes ces années ? Je fis mine que la Californie me plaisait. A vrai dire je ne lui avais pas dit pourquoi j’étais vraiment là. Trop de honte recouvrait déjà la famille, et bien que je savais qu’il ne parlait plus à mes parents, je ne voulais prendre en aucun cas le risque qu’il aille en parler à mon père. Et sinon, tu penses revoir Parker ? Parker ? la bonne blague. Mon visage se figea dès qu’il eut fini de prononcer son nom. Alors comme ça il avait fini à Los Angeles ? Je l’avais toujours imaginé plus ou moins mendiant dans les rues sombres de Pittsburgh. Je rigolai, prétendant le savoir ici. Bien sûr que oui ! Bizarrement, Jason sourit lui aussi. Je quittai ma chaise, énervée. Mon adorable grand frère avait forcément dû lui parler de notre relation plus qu’inexistante et conflictuelle. Passant pour une conne, je pris mon sac à mains et partis le voir. Oui, voir Parker. Pour lui foutre une baffe d’abord, puis voir comment il vivait. Après tout, avec un peu de chance, il serait un mendiant possédant une chambre de bonnes quelque part dans Los Angeles ? Je regardai avec impatiente et insistance Jason qui griffonnait son adresse sur un bout de papier. Lui arrachant des mains, je me disais déjà qu’il était temps que j’ai mon propre appartement. Un taxi, cinq minutes de marche plus tard, j’étais devant sa porte. Mon doigt sur la sonnette, j’attends, encore, et encore. Est-il mort, est-il saoul ? Je ne sais pas, après tout, les deux sont tout autant possibles connaissant Parker. Il ouvre la porte. Finalement, je n’aurai peut-être pas dû venir. L’appartement de Jason, son vieux canapé, son café pourri, son sourire moqueur, je regrette déjà tout ça. Puis il est là, fier comme jamais, prononçant ce petit surnom que seul Derek me donnait, mais en allemand cette fois-ci, comme pour le rendre encore plus douloureux. Cette fois-ci, je n’ai pas Derek pour lui demander d’arrêter de m’embêter, non cette fois-ci j’ai 22 ans. Mes yeux sont fixés sur les siens, injectés de sang. Rien qu’en les voyant je pourrai résumer sa soirée. Une prostituée dans le lit, une montagne de cocaïne à son pied, peut-être une seringue ? Cela me fait rire intérieurement. Son goût pour l’autodestruction n’a aucunement changé et je me surprends à être contente de voir qu’en tout ce temps lui non plus. Je fais mine de ne finalement pas voir son sourire aussi faux que les Gucci vendus en bas de son immeuble, que les seins de sa « conquête » de la veille. Aucun de nos parents n’est mort, désolée Parker. Comme si la nouvelle allait le réjouir.. je savais d’avance que son sourire allait se rétracter à cette remarque. Après tout, je ne pourrai jamais voir Parker autant heureux qu’à l’enterrement d’un de nos géniteurs.
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Sujet: Re: SOLWEIG&PARKER ✖ it's nice to see you here, moron. Mar 15 Jan - 17:56
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T. Solweig Bernstein & Parker H. Bernstein
Mes parents. Mes chers parents. Je ne suis pas certain de pouvoir dire à quel moment précis j'ai commencé à la détester. Enfin, détester n'est pas vraiment le mot ; il faudrait que je me soucie un tant soit peu d'eux pour leur vouer une haine quelconque et ce n'est pas le cas. Supposer la mort de l'un d'eux me fait ni chaud, ni froid, la rasade de champagne infect me fait pratiquement plus de peine que ça. À vrai dire, je ne suis pas sûr non plus d'avoir un jour ressenti quelque chose pour eux. Ça paraît probablement inconcevable pour la grande majorité des gens, mais je ne me souviens pas avoir pleurniché parce qu'ils me manquaient lorsque j'étais en colonie de vacances ou été enthousiasmé de leur offrir le cadeau que je leur avais bricolé à la maternelle. Non, j'étais déjà le merdeux qui trouvait des allumettes dans le sac de l'animateur et qui allait faucher les peluches de tout le monde dans le dortoir pour allumer un feu de camp derrière le chalet et mes cadeaux finissaient la plupart du temps jeter sous les roues d'une voiture qui passait par là sur le chemin du retour de l'école, quand Derek n'avait pas eu le temps de me les prendre pour les emballer avec une petite carte disant que je les aime, signé de mon nom mais pas de ma main. Derek. Il n'y avait que lui, en fait. Il n'y avait toujours eu que lui comptait. Peut-être bien parce qu'au fond, il était le seul à vraiment se soucier réellement de moi- Notre mère trop occupée à planquer ses bouteilles pour voir que je me suis salement écorché le genou en tombant d'un arbre, notre père trop obnubilé par mon bulletin terrible et ma déchéance totale qui fait honte à toute la famille et à mon nom et à mes origines et au peule de la terre entière pour venir creuser un trou avec moi pour enterrer mon hamster, mort accidentellement, cette fois-ci c'est juré. Ou alors, c'est simplement parce qu'il était mon grand frère, tout court. S'il y a des fratries qui se déchirent, se disputent, s'insupportent, ce n'avait jamais été le cas de la nôtre. Même lorsque la troisième merdeuse était arrivée six ans après moi et chamboulait déjà tout à l'époque, rien n'avait changé. Nous restions toujours aussi fourrés ensemble, à rigoler, chahuter, tout partager. Il était mon meilleur ami, peut-être bien le seul d'ailleurs ; ce n'est pas que j'étais le vilain petit canard que tout le monde repoussait dans la cour de récré, c'est juste que je n'avais pas besoin d'aller vers les autres. Parce que j'avais mon frère, que nous partagions cette relation sans égale, fusionnelle, dont n'arriverait à bout. Sauf peut-être un treillis militaire et une balle fichée au plein milieu.
Aucun de nos parents n’est mort, désolée Parker. La voix de Shrek me rappelle sur terre, je mets quelques secondes encore à arracher mon regard du vide dans lequel il s'est plongé, pour le relever finalement sur elle, impénétrable. Dommage. J'avais bien une réplique vaseuse tout prête à lui sortir si elle répondait par la négative, mais je n'en ai plus envie. Mon sourire non plus ne provoque plus l'ombre d'un plaisir chez moi, alors, je l'ai ravalé, et mes traits ont retrouvé toute leur dureté. Le timing est plutôt bon, elle va sûrement penser que ma réaction ne transcrit que la profonde déception que cette nouvelle m'inspire et rien d'autre, rien d'autre que je préférais mourir que de lui laisser entrevoir - d'accord, la comparaison n'est pas très équitable, il y a tellement de choses auxquelles je préférerais la mort, mais passons outre les pointillismes. « Qu'est-ce que tu fous là, dans ce cas ? » Ma voix retrouve toute son honnêteté ; sèche et glaciale, elle vient claquer dans l'air avec toute l'amertume qu'il m'est possible d'éprouver à l'égard de ma sœur. Mon ton doit sans aucun doute paraître blessant à quiconque nous entendrait, mais il me paraît pourtant si familier : je m'étais toujours adressé à elle d'une manière toute singulière, au milieu des gens qui s'attendrissaient devant ses fossettes et ses boucles blondes, le peu de mots que je lui adressais était dénué de cette affection stupide et déraisonnée. Alors, maintenant qu'elle se ramenait sans prévenir chez moi, débarquant dans cette vie-là que je pensais à jamais hermétique à un quelconque membre de ma famille qui n'est pas Jay, avec sa tête de petite Princesse Parfaite et ses airs de ressemblances terribles avec Derek qui ne manquent pas de serrer mon cœur un peu plus encore, je n'allais pas me donner la peine de me montrer un tant soit peu chaleureux. « J'te préviens, ton parfum m'a déjà foutu l'estomac au bord des lèvres, alors me sors pas que t'avais envie de prendre de mes nouvelles ou je vais dégobiller sur-le-champs. » Je reportais déjà le goulot de la bouteille que j'ai pratiquement terminée à mes lèvres pour faire mine de passer la sensation désagréable que je viens de citer et, surtout, parce que je sens mon foie qui le réclame, que j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Je m'arrête dans ma lancée et tourne la tête vers celle-là, un sourcil vaguement haussé. Ce qui est chouette, avec les nuits dont tu ne te souviens de rien sinon la montagne de stupéfiants que tu t'es enfilé tout seul, c'est qu'au petit matin, c'est toujours la loterie. Grande, petite, menue, pulpeuse, blonde, brune, rousse, je me fais un rapide pronostic, comme d'habitude. À en juger pas la taille du soutien-gorge que j'ai trouvé suspendu à la poignée de la porte d'entrée tout à l'heure, je n'ai pas du me ramener un cachalot, même si ça me paraît presque évident, à moins que j'aie été vraiment, vraiment, mais vraiment sur les crocs la veille ; reste plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas chauve, je me sens bien l'envie de congédier ma frangine en lui promettant un ou deux neveux. L'envie se confirme quand l'illustre inconnue se laisse enfin apparaître par l'ouverture de la porte ; je laisse perler un sourire libidineux au coin de mes lèvres en découvrant, redécouvrant la plastique qu'elle se traîne et qu'elle n'a pas pris la peine de vêtir plus que d'une simple serviette, savamment calculée pour être trop courte. « Derek je ne trouve plus mes sous-vêtements, on était pas encore dans l'appart quand je les ai enlevés ? » Merde. Derek. Je détaille un peu plus attentivement le visage de la jeune femme plutôt que ses miches et me rappelle vaguement d'elle en tant qu'étudiante, à l'époque où j'étais assistant en cours de photographie, maintenant qu'elle vient de griller le fait qu'elle croit que je m'appelle autrement que Parker. C'est pas rare que j'utilise des prénoms et des identités quelconques, ça m'amuse pas mal de leur faire croire des conneries invraisemblables, dès que j'ai un peu de temps. Mais là, ça la fout un peu mal. Le pseudonyme de mon frère, j'avais voulu le prendre parce que je pensais faire quelque chose de bien, à l'époque, avant que je fasse tout foirer, inévitablement, et ça me plaît moyen de créditer le genre d'exploit de cette nuit par son nom à lui. Quoique, ça n'aurait pas du lui déplaire non plus, outre les quelques substances qu'il avait toujours eu en horreur qui l'avaient rythmée, la fille aurait du être à son goût. Non, ce qui m'arrange le moins, c'est que Solweig soit toujours plantée là et qu'elle n'a pas du manquer de remarquer l'erreur sur prénom. Mais bon, tant pis. Je ne m'en soucie pas plus que je ne lui prête d'attention, attrapant la main de la brune et l'attirant vers moi. « On s'en fiche, t'en auras pas besoin dans l'immédiat, de toute manière. » Si ma sœur est désormais bien loin dans l'ordre de mes priorités alors que je laissais déjà glisser mes mains sur les jambes de la jeune femme qui vient de s'installer à califourchon sur moi, cette dernière, de son côté, la remarque finalement. « Hé ! C'est qui, celle-là ? » Elle se redresse en serrant sa main sur le nœud de la serviette dont j'étais pratiquement venu à bout et un soupir profond s'échappe de mes lèvres. Quelle plaie.
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