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 Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.

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MessageSujet: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyMer 27 Mar - 14:16

Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.
Il allait devoir le faire. Il fallait qu'il le fasse, ne serait-ce que pour le petit bout qui dormait à poing fermé près de lui. La tiède lumière de l'extérieur éclairait silencieusement le visage de l'enfant. Julian allait sur ses deux ans et tout son corps restait pourtant fragile aux yeux de son père. Ses cheveux brun c'étaient mit à boucler, à l'image de son paternel plus jeune. Son visage poupon devenait de plus en plus rigide. Aidan passa une main sur le visage de son fils, désirant qu'il continu à dormir comme ça encore un moment, avant qu'il grandisse et qu'il désire prendre congé de toute forme d'autorité parentale. Comme si le bambin l'avait entendu, Julian ouvrit un oeil, puis deux et se frotta les yeux. La sieste venait de se terminer pour le petit garçon. Aidan le prit contre lui et partit le changer, afin qu'il soit présentable. Dans quelques minutes, Julian passerait l'après-midi avec sa mère et pour la première fois, il ne serait pas là. C'était difficile pour lui de se dire que son fils allait se retrouver avec les mêmes bras qui avaient chercher à l'étrangler un an et demi plus tôt. Heureusement, la présence de sa soeur avec eux le rassurait. Comme une réponse à cette pensée, la sonnerie retentit. « Entre ! », cria t'il à l'intention de Billie. Celle-çi entra et les rejoignit à l'étage en compagnie de sa fille. Billie sentit immédiatement l'angoisse qui régnait chez son grand-frère et passa un bras autour de sa taille avant de déposer un baiser sur sa joue. Aidan termina de préparer son fils et l'embrassa. « Ne t'en fais pas. On vas juste aller faire du shopping et manger une glace, je te la ramène pour le diner au plus tard. », la rassura Billie en entraînant Julian à sa suite. Aidan avait accepté ce rendez-vous à la seule condition que Billie soit présente. Il savait qu'il n'avait rien à craindre avec elle, elle aimait son fils autant que sa fille et elle veillerait sur lui comme elle l'avait toujours fait. Une dernière recommandation et Billie entraina son neveux et sa fille, laissant Aidan sur le pas de sa porte.

***


L'angoisse lui étreignit le coeur et il manqua de rejeter son repas. Un long soupir accompagna son agonie silencieuse et Aidan se leva doucement, afin de ne pas réveiller Savannah. Depuis un mois maintenant, il était sans nouvelles de Charlie. Celle-ci avait brutalement disparue sous les yeux d'une centaine de personnes. Vêtu simplement d'un caleçon, il transpirait encore quand il sortit à tâtons de la chambre. Toujours en silence, il entra dans la chambre de son fils qui ne semblait pas souffrir de tout ça. Il se pencha au-dessus de lui et déposa un baiser sur son front avant de jeter un regard au dehors. Où était-elle à l'heure qu'il était ? Etait-elle en train de regarder la lune tout comme lui ? Ressentait-elle la même angoisse ? Posant son front moite sur la fenêtre humide, Aidan sentait son crane exploser. Tout était allé si vite. Il n'avait rien comprit, rien vu et voilà qu'on lui annonçait que sa meilleure amie avait disparue. Une partie de lui souhaitait qu'elle ait fait ça de son plein grè. Car même s'ilne lui pardonnerait pas d'avoir abandonné son fils en pleine rue, il pourrait au moins ôter de son coeur une peur plus sourde. Savannah le fit sursauter. Elle était habituée à le retrouver debout en pleine nuit ces temps-ci. Aidan s'en voulait d'être ainsi, eux qui venait tout juste d'emménager. Ils venaient d'obtenir tout ce qu'ils souhaitaient, que déjà, le malheureu les pourchassaient. Tendre, elle l'encercla de ses bras et il se laissa bercer contre sa poitrine. Savannah et Charlie n'avaient jamais étaient amies et aujourd'hui, elles ne le seraient probablement jamais. Pourtant, Savannah se montrait aussi concerné qu'elle le pouvait par la nouvelle. Elle veillait sur Julian, laissant du temps à Aidan pour rapeller la police et cherché à comprendre.

Finalement, le lendemain sembla le récompenser. « Mr.De Conti ? Ici le commissaire Uley, nous avons du nouveau concernant la disparition de votre amie. Pourriez-vous passer au poste dans la journée ? ». Ce coup de fil semblait inespéré après tout ce temps. Aidan sauta dans un jean et attrapa ses clés de voiture. Une fois au volant, son téléphone sonna de nouveau. Billie. « Tu es au courant ? Uley vient de m'appeler ! », la voix de sa soeur était un mélange de soulagement et d'angoisse. Aidan fit donc demi-tour afin de passer la chercher. Il se voyait mal affronter tout ça sans personne et Billie était la plus à même de l'aider sur ce coup-là. Une fois devant sa porte, Billie dégringola les marches. Visiblement, elle aussi c'était préparé à la hâte comme en attestait sa coupe de cheveux. A peine fut-elle monté à bord qu'Aidan démarra en trombe en direction du poste de police le plus proche. Depuis un mois, Aidan attendait des nouvelles. N'importe quoi, mais quelque chose lui permettant d'en apprendre plus sur cette affaire. Dans la voiture, Billie semblait stresser et un silence pesant c'était installé. Aucun des deux ne savait ce qui allait découdre de cette histoire. Finalement, Aidan se gara et ils rejoignirent le commissariat. Ils furent immédiatement accueillis par un sergent qui les guida jusqu'au bureau du commissaire Uley, même si malheureusement, ils connaissaient le chemin par coeur à force. Uley se tenait derrière son bureau, leur tournant le dos sur sa chaise à pivot. Le sergent toussota afin d'attirer son attention et le vieux barbu se tourna vers ses invités. D'un signe de tête, il les incita à s'asseoir. Automatiquement, Aidan glissa ses doigts dans ceux de Billie. Celle-ci avait son regard braqué sur le commissaire, attendant nerveusement qu'il daigne enfin prendre la parole. Et ce qui sortit de sa bouche eut l'effet d'une douche froide sur nos deux frangins : « Content que vous ayez pu venir rapidement. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas très bonnes. » Aidan se raidit et Billie serra un peu plus sa main. « Il semblerait que votre amie Charlie ait été enlevé. Je suis navré. ».

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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyJeu 28 Mar - 18:02

«Vous êtes bien sur la messagerie de Charlie Middleton, veuillez laisser un message après le bip sonore» Billie soupira encore une fois. Qui pouvait faire ça ? Qui pouvait abandonner son amie au milieu de la rue, avec deux gamins en bas âge ? Qui pouvait partir comme ça et ne pas laisser de message, de trace ou quoique ce soit. Pouvait-on réellement être aussi égoïste ? Elle était même mariée, et en était déjà à sa deuxième chance avec Julian, elle ne pouvait pas réellement être aussi cruelle avec son entourage. Elle ne pouvait pas la laisser elle, alors que son monde s’effondrait systématiquement depuis deux ans. Ou si elle avait osé le faire, Billie se promettait de la traquer la retrouver, et la massacrer pour tout ce qu’elle lui faisait endurer. BIIIIIIP. «Charlie... C’est Billie, encore... Je tenais à te dire que... Tu nous manques... Je crois pas que Julian t’en veuille, tu as tellement été absente de sa vie que ça ne lui change plus grand chose maintenant. Mais tu me manques, tu manques à Aidan aussi... J’espère vraiment que tu as une bonne raison pour disparaître parce que sinon... Je ne sais pas si on sera capable de te pardonner... Tu me manques, j’espère que tu vas bien, que tu es heureuse....» Votre message est trop long et la messagerie est pleine. Billie soupira encore, et jeta son téléphone sur le lit. A quoi bon essayer de la joindre, ou qu’elle soit clairement elle ne voulait parler à personne. Ou ne pouvait parler à personne. Mais honnêtement elle n’osait pas penser au pire. Le pire était arrivé plein de fois, et elle espérait franchement que Dieu en est marre d’elle, et qu’il la laisse respirer deux minutes. Elle ne voulait pas être négative. Elle ne voulait pas paniquer. La police ne trouvait rien. Pour le moment Charlie était une jeune femme évaporé dans la nature, pour laquelle on ne demandait aucune rançon, pour laquelle on n’avait aucune preuve qu’elle ne se soit pas simplement tirer, disparu quelque part au Bahamas pour se la couler douce.

***

Aidan avait enfin donné une deuxième chance à Charlie. Billie n’en était pas peu fier, vu qu’elle avait parlementé avec Aidan pendant de longues heures pour pouvoir aider son amie à voir son fils. Il était vrai que depuis que Charlie, avait, dans une dépression post accouchement tenté d’étrangler son fils, la relation entre Aidan et Charlie c’était dégradé à vitesse grand V, sous le regard triste de Billie. Billie savait qu’elle ne se résoudrait jamais à laisser tomber son frère, ou son amie, avec qui elle travaillait maintenant. Les voir enfin peut être en passe de se réconcilier apparaissait à Billie comme une victoire de grande envergure. Même si Aidan n’avait pas encore tout à fait confiance en Charlie, et qu’il préférait que Billie et River passe la journée avec Charlie et Julian. Billie voyait ça comme une excellente occasion de passer du temps avec son amie, sa fille et son petit neveu préféré, de penser à autre chose, de se détendre, de penser à elle, à eux. « Ne t'en fais pas. On vas juste aller faire du shopping et manger une glace, je te la ramène pour le diner au plus tard. » lança-t-elle d’un air guilleret avant d’entrainer Julian avec elle, lançant un baiser au vol à son grand frère qui se voulait cool et pas stresser. Elle savait que c’était difficile de laisser partir son bout de chou lorsqu’on avait l’habitude de l’avoir vingt quatre heure sur vingt quatre ou presque. Billie emmena donc Julian et River pour retrouver Charlie, à qui elle fit la bise, et le quator s’en alla gaiement faire les boutiques dans Los Angeles. River et Julian barraguinait dans leur coin, Julian régressant encore pas mal lorsqu’il était en compagnie de River, alors que River faisait justement quelques efforts pour placer les quelques mots qu’elle apprenait au fur et à mesure. Mais quelques soit le langage employé ils semblaient se comprendre avec une facilité déconcertante. De l’autre coté des poussettes, Charlie et Billie discutait sans se soucier de rien, regardant les vitrines et profitant de l’un des jours de beau temps d’un hivers encore frileux. Billie s’occupait de calmer Julian et River qui avait finit par se battre, comme tout enfant normaux. Elle se baissa autours des poussettes pour les calmes, ce qui prit un peu de temps puisque River en auto défense se mis à pleurer et qu’elle dut la prendre dans ses bras. Quand tout le monde fut calmer, Billie se retourna pour récupérer Charlie qui devait être entrain de regarder la vitrine, ou d’acheter un goûter aux enfants qui commençaient à avoir faim ce qui expliquait facilement leur manie de se battre. La rue était pleine, mais pas de trace de Charlie. Billie tourna la tête dans tous les sens, cherchant son amie du regard. Les minutes passaient, et Charlie ne réapparaissait pas, Julian et River qui était calme commençait à s’agiter de nouveau, River tirait sur le manteau de Billie, Julian tapait légèrement sur River qui se mettait à pleurer. Billie attrapa son portable pour appeler son amie, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, rien. Elle attrapa les poussettes pour faire avancer les enfants et aller leur acheter leur goûter laissant un message semi haineux à Charlie, lui disant qu’elle avait intérêt à ramener son cul vite, parce que gérer deux poussettes c’était tout sauf facile. Et que c’état pas drôle et qu’elle s’inquiétait. Elle avait finit par ramener Julian à Aidan, furieuse et inquiète, incapable de dominer ses sentiments, ne comprenant simplement pas ce qui avait pu se passer, comment elle avait pu lui faire ça disparaître de la sorte.
***

Son téléphone sonna subitement et Billie se jeta dessus dans l’espoir que ça serait Charlie, qui sortait d’un mois de coma artificielle ou elle ne pensait simplement pas que ses amie pourrait s’inquiéter pour elle. «Allo ? Charlie ?» Une voix masculine l’interpella aux téléphones. « Mademoiselle Salinger ? Ici le commissaire Uley, nous avons du nouveau concernant la disparition de votre amie. Pourriez-vous passer au poste dans la journée ? ». Billie eut une lueur d’espoir dans son regard, après tout si Charlie ne voulait pas lui donner de nouvelle probablement que Uley allait lui en donné et maintenant tout ce qu’elle voulait savoir c’est que Charlie allait bien. Elle mis même pas deux minutes à appeler Aidan pour lui annoncer la nouvelle, se doutant pourtant qu’Uley avait du l’appeler aussi. « Tu es au courant ? Uley vient de m'appeler ! », Billie était surexcité, persuadé que pour la première fois tout ce passerait bien. Aidan passa la prendre rapidement avant de partir avec elle jusqu’au commissariat. Arrivé dans le bureau du commissaire, ils s’assirent offrant un sourire chaleureux au commissaire visiblement gêné. « Content que vous ayez pu venir rapidement. Malheureusement, les nouvelles ne sont pas très bonnes. » Le sourire de Billie s’effaça subitement, sa main serra violemment celle d’Aidan, son coeur se mis à battre à tout rompre dans sa poitrine, et toutes les situations catastrophiques qu’elle avait chercher à éviter pendant un mois lui sautèrent à l’esprit la submergeant complètement. « Il semblerait que votre amie Charlie ait été enlevé. Je suis navré. ». Billie émit un hoquet d’horreur, sentant que c’était le seul son qu’elle pourrait sortir pendant plusieurs minutes. Le monde s’effondrait encore. Comment elle avait pu manquer ça. Elle qui avait laissé dix mille message à Charlie, certain tellement injustifié maintenant. Elle culpabilisait. Elle aurait probablement pu empêcher ça, après tout elle était avec elle sur le moment, et même si elle lui tournait le dos elle était là, elle aurait pu entendre, elle aurait pu voir, elle aurait pu empêcher. Billie suffoquait silencieusement, les sphères de son esprit s'effondrant les unes sur les autres. « Co... Comment ? » Parvint-elle à articuler finalement comme si elle refusait d'y croire. Au fond elle savait que c'était vrai, plus rien ne l'étonnait vraiment, et il n'y avait pas de meilleure explication au mois de silence glaciale qui venait de s'écouler. Charlie ne pouvait pas lui avoir fait une telle crasse. La maintenant elle se promettait silencieusement, que si elle attrapait le mec qui avait fait ça elle le découperait elle même en tranche s'il le fallait, oubliant subitement ce qui s'était passé avec Luca.
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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyJeu 18 Avr - 14:45

Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.
C'était la troisième fois qu'Aidan jetait un regard à l'horloge mural au-dessus de la table à manger. L'aiguille semblait avancer à un rythme impressionant alors qu'il la fixait que depuis quelques minutes. Il en était déjà à sa troisième cigarette en moins de 10 minutes, ce qui était assez alarmant. La nicotine lui brulait la gorge, mais sa main réussissait toujours à extirper une cigarette de son paquet. Aujourd'hui n'était pas le bon jour pour arrêter. Que ce qu'elle foutait ? Aidan avait beau se dire qu'il devait lâcher du lest, son tempérament impatient et angoissant prenait le dessus sur tout sens logique. N'y tenant plus, il finit par attraper le téléphone et composer le numéro de Billie. La messagerie ne mit quelques secondes à se déclencher. « Putain de merde Billie ! », gueula t'il. Au fond, il savait qu'il n'avait pas à s'en faire, que sa soeur gérait parfaitement la situation. Elle avait certainement laissé son portable au fond de son sac et elle n'entendait rien avec le brouhaha du jardin pour enfant. Ou alors sa batterie c'était déchargée, et elle s'en n'était rendu compte que trop tard. L'aiguille principale bougea encore, rendant Aidan encore plus nerveux. Finalement, il composa un autre numéro, celui de Charlie. Si elle tenait tant que ça à réussir cette journée, elle lui répondrait dans la minute pour le tranquilliser. Messagerie. « Vous êtes où bordel ? Charlie rappelle moi tout de suite, vous devriez être rentrés depuis une heure ! », raccrocha t'il, jetant presque le combiné à terre. D'un même élan, il écrasa sa cigarette rongée jusqu'au filtre et se servit une tasse de café fumante, ce qui n'arrangeait rien à ses tremblements. Aidan attendit dans ce qui lui parut une éternité, quand, finalement, on toqua à la porte. Aidan se leva d'un bon, Sandrelli sur les talons. En ouvrant, il découvrit une Billie presque éteinte, le visage tiré. Alors, il sut. Il comprit que quelque chose c'était passé, que quelque chose avait mal tourné. Charlie.

***

Assis dans le bureau inconfortable du commissaire Uley, Aidan avait les nerfs à vif. En attendant son coup de téléphone, tout une panoplie de situations lui avait traversé l'esprit. Il fallait dire qu'Aidan n'était pas vraiment disposé à excuser Charlie, voir même pas du tout. Il était mi coléreux, mi- inquiet, ne sachant pas vraiment quelle partie devait prendre le dessus sur l'autre. Charlie avait disparue et il ne pouvait s'empécher de penser qu'elle avait fuit, une fois de plus. C'était inconcevable de penser cela d'une amie aussi proche que l'était Charlie. Pourtant, Aidan ne pouvait s'enlever cette idée de la tête. Peut-être avait-elle paniquée en s'occupant de Julian et avait prit la fuite, prenant le premier vol pour Londres. Plus rien ne semblait le surprendre venant de sa part, s'en était dramatique. Aidan était même allé jusqu'à rencontrer Elijah, le mari de Charlie. Ce simple voyage lui avait coûté son orgueil et sa fierté, mais Charlie méritait bien qu'il se bouge pour en apprendre d'avantage. Il était alors tombé sur un homme élégant, l'air intelligent et qui semblait aussi inquiet que lui. Leur première rencontre n'aurait pas dû se passer comme ça, et pourtant, c'était devant le seuil de la porte qu'ils avaient échangé leurs premiers mots. Aidan aurait voulu le détester mais rien ne sortait. Elijah semblait bouleversé par la disparition de sa femme, aussi certainement qu'Aidan l'avait été en apprenant la mort de Savannah. Mais Aidan se refusait à penser au pire, ils en avaient déjà trop baver pour imaginer pareille horreur.

Enlevée. Kidnappée. Ce simple mot mit une éternité à monter aux oreilles d'Aidan. Il n'était même plus sur du sens exact de ce terme tant cela lui paraissait irréel. Enlevée ? Ce fut la pression exagérée de la main de Billie dans la sienne qui vint le secouer. Visiblement, il ne rêvait pas, il n'était pas dans l'un de ses mauvais rêves, tout semblait le plus réel qui soit. « Co... Comment ? », articula Billie, venant briser le silence. Aidan avait les oreilles en feu et ces simples mots semblaient émerger de très loin. Le commissaire leur laissa un moment suffisant pour qu'ils reprennent leurs esprits, si tentait qu'une telle chose était possible au vu des circonstances. Il semblait compatissant, ce qui agaça Aidan, inconsciemment. Qui était-il pour comprendre ? Il ne connaissait pas Charlie, il ne savait d'elle que ce que Billie et lui, lui avait dit pour faire avancer l'enquête. Il ignorait que Charlie avait trois chiens qu'elle considérait comme ses enfants, qu'elle aimait lui réserver de sacrés surprises au moment de son anniversaire, qu'elle aimait boire son thé glacé avec une paille et tout un tas d'autre chose dont il se foutait éperdument. Pour lui, Charlie était une enquête de plus, un numéro de dossier s'entassant dans un tiroir poussiéreux. Mais Charlie était avant tout une mère, une épouse, une soeur et une amie. « Comment ça enlevé ? Je pige rien là. », dit Aidan, fixant Uley comme pour la première fois. Celui-ci tourna son regard brillant dans sa direction. Visiblement, il était habité à ce genre de réaction. Il se rapprocha d'eux, croissant ses mains entre elles, se donnant un air encore plus compatissant. « Nous avons receuilli quelques témoins qui affirment avoir vu votre amie monter dans une camionnette blanche immatriculé dans la région. » Aidan sentit sa nuque se contracter et la main de Billie devint moite en une poignée de seconde. Alors tout ça n'avait rien d'une sketch ou d'une mauvaise blague. Soudain, la réalité de son comportement lui arriva en pleine face. Il avait maudit Charlie, l'avait traité de tous les noms, l'avait prit pour une déserteuse, une mère pitoyable et dieu sait quoi encore. Charlie avait été enlevée, elle était retenue contre son gré depuis près d'un mois et il n'avait rien sut. La culpabilité l'écrasa et il réalisa enfin ce que tout cela voulait dire. Il s'enfonça dans le siège, cachant son visage de ses mains, n'osant même pas affronter le regard apeuré de sa soeur. « Elle n'y est pas montée de son plein gré, tout c'est passé très vite. », continua le commissaire Uley, cherchant certainement à faire sortir Aidan de sa torpeur, ce qui eut l'effet inverse. Aidan se replia sur lui-même, désirant cacher les larmes de honte qui lui montaient aux yeux.


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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptySam 4 Mai - 20:16

Elle avait l’impression que le cauchemar recommençait sans cesse. Que dès qu’elle osait se relever, le ras de marré resurgissait au dessus de sa tête et la noyait de nouveau. Elle n’osait plus respirer, n’osait plus bouger, ni même regarder, de peur qu’un de ses battements de cils, ne provoque encore quelques chose d’atroce. Elle connaissait la théorie, scientifique, peut être fumeuse, mais on ne savait jamais, du papillon. Un battement d’aile, aussi insignifiant que celui d’un papillon, pouvait à l’autre bout du monde déclencher un tsunami. Pourquoi ne pouvait-il pas en être de même avec l’une de ses respirations et le kidnapping de son amie, ou je ne sais quoi ? Elle avait tourné le dos quelques secondes et tout son monde s’était à nouveau écroulé. Elle n’avait pas pu protéger l’une de ses plus proches amies. Elle l’avait haït pendant des jours et des jours alors qu’elle était on ne sait ou, perdus, peut être en danger. Comment pouvait elle encore arriver à réfléchir, à penser à vivre ? Comment pourrait-elle se regarder encore dans la glace après ça ? Sa main dans celle d’Aidan, Billie s’était figée sur le néant, incapable de vraiment distinguer l’inspecteur qui lui faisait face, ou de vraiment comprendre quoique ce soit à la situation. Elle essayait pourtant de faire des efforts. Elle essayait d’écouter, de rassembler son cerveau, et de suivre. Elle ne parvenait à rien, elle était loin, elle s’effondrait. Elle ne pouvait plus. Si ça se trouve elle l’avait tué parce qu’elle lui avait tourné le dos. « Comment ça enlevé ? Je pige rien là. » En soit-il était deux à ne rien comprendre. Pourquoi quelqu’un voudrait enlever Charlie d’abord ? Ca ne faisait aucun sens ? On cherchait à leur faire un poisson d’avril ? Ce n’était qu’un vaste blague ? Charlie était derrière le placard avec Elijah entrain de se bécoter folle de bonheur... C’était ridicule. Il fallait être con. Certes elle était jolie. Et elle était la chanteuse d’un groupe de musique qui marchait plutôt bien mais tout de même. C’était presque comme enlever une personne aux hasards... Il fallait que ça soit un malade...« Nous avons receuilli quelques témoins qui affirment avoir vu votre amie monter dans une camionnette blanche immatriculé dans la région. » Billie déglutit. Tout prenait un goût de réalité atroce. Un goût de sang et de ferraille. Elle se cramponna à la main à la main d’Aidan, assommée par ses propres souvenirs. Bien sûr elle n’avait pas eu de camionnette. Elle avait été suffisamment conne pour se jeter elle même dans la gueule du loup. Il faut dire que c’est souvent ce qui arrive lorsque l’assassin de votre soeur se trouve être aussi votre amant. Et que vous vous faites passé pour votre soeur décédé, et donc qu’il se tape la personne qu’il est sensé avoir tué. Donc que vous vous tapé un malade mental nécrophile et psychopathe. Bon coup cela dit. Elle fut agiter d’un sursaut, et rouvrit brutalement les yeux, tous ses muscles s’étant crispé, ses mains étant extrêmement moites. Tout ne pouvait pas recommencer. Tout ne pouvait pas recommencer. « Elle n'y est pas montée de son plein gré, tout c'est passé très vite. » Très vite ? Il se foutait de sa gueule ! Plus que ça. Billie n’arrivait même plus ça se souvenir combien de temps elle était rester à regarder la vitrine avec Julian et River mais elle n’avait rien vu, rien entendu. Pourtant si elle n’était pas montée de son plein grée elle aurait du l’entendre criée. Elle aurait du pouvoir faire quelques choses. Elle aurait du...

Billie se leva comme sur un ressort lâchant la main d’Aidan et sortant en courant de la salle dans laquelle l’inspecteur les avaient installé. Elle ne voulait rien savoir de plus. Elle ne pouvait rien savoir de plus. Elle avait été là. Elle n’avait rien fait. C’était de sa faute. C’était entièrement de sa faute. Elle avait trop chaud. Elle suffoquait. Elle tremblait. Elle avait besoin d’air. Elle courut en dehors du commissariat, sentant son rythme cardiaque s’accélérer atrocement, comme le soir ou elle avait reçu la lettre ou Birdie lui annonçait qu’elle allait mourir. Elle se souvenait encore de chacun de ses mots. De chacun des larmes qu’elle avait pu verser. De chacune des pensées qui lui avait traversé l’esprit. Tout gonflait dans sa gorge et elle ne parvenait plus à respirer. Elle se plia en deux, posant ses mains sur ses genoux, essayant de reprendre son souffle. Sa peau la dérangeait, ses cheveux la tiraient, ses vêtements semblaient vouloir la clouer au sol. Tout semblait vouloir sa perte. Elle avait envie de hurler, mais aucun son ne voulait sortir. Elle se mit à se gratter nerveusement pour enlever les traces d’angoisse, de peur, d’anxiété et de culpabilité. Elle finit par voir arriver Aidan dans son dos, et ses batteries lâchèrent sans un mot. Sous la pression ses genoux rompirent, ses épaules s’agitaient nerveusement sous le rythme saccadé d’une respiration névrotique et de ses pleurs qui se faisaient tragiques. « Je suis désolée. Tellement désolée. Je t’avais promis. » On comprenait à peine ce qu’elle disait tellement ces mots étaient avalés par ses pleurs et rendaient un espèce de charabia incompréhensible. «Tout est de ma faute... Si.. Si...» Elle s’effondrait. Rien avait de sens. Charlie ne pouvait réellement avoir disparu. Elle ne pouvait pas revivre ça encore une fois. Elle ne pouvait pas perdre quelqu’un de plus. Elle ne s’en sentait pas capable. Pas encore une fois.

Croisant le regard d’un passant qui la regardait étrangement elle se rendit compte qu’elle faisait tout une scène et qu’elle se donnait à voir en public à tout le monde. Elle ravala brutalement un hoquet. Coinça sa respiration au fond de sa gorge. Haleta malgré elle un moment. Essuya ses larmes avec force et détermination marquant de large marque rouge sur son visage, essaya de se recoiffer pour faire comme si de rien était, et tira sur ses vêtements pour redonner un ordre certain. Elle était Billie Salinger bordel de merde. Elle fit un bref sourire à Aidan , et entra sûr d’elle, incandescente, en lambeau, à l’intérieur du commissariat avant de se rassoir devant le bureau de l’inspecteur. «Bien sûr si vous avez de nouveau indice, ou si vous avez de nouveau besoin de nous, nous sommes à votre disposition inspecteur.»
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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyMar 25 Juin - 14:19

Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.
Il revoyait nettement Charlie. Pendant un temps, son image semblait s'être effacé, piégé derrière un masque opaque l'empêchant de discerner son visage. Il savait que c'était son subconscient qui faisait tout le travail, qui l'obligeait bien malgré lui à effacer certaines données pour pouvoir aller de l'avant. C'était comme avancer à tâtons dans le noir et se prendre violemment un obstacle venant tout remettre en place. Maintenant, il la voyait. Bien sûr, il y avait les photos. Aidan en avait pas mal, toutes entassées au fond d'un tiroir, cachées dans son bureau. Il ne l'avait pas fait pour oublier, non, mais pour se souvenir au contraire. Pour garder une trace d'avant, comme si une époque entière c'était déroulée depuis tout ça. Il l'avait aussi fait pour Julian. Aidan était beaucoup de chose, mais pas un enfoiré qui priverait son fils de sa mère. Même s'il ne devait jamais la revoir, il pourrait au moins conserver une trace d'elle quelque part. Les photos ne représentaient pas grand-chose, juste le souvenir d'un temps passé. Elles ne conservaient pas le véritable. Mais Aidan n'avait que ça à proposer à son fils lorsqu'il serait plus grand, ça et ses propres souvenirs. En vérité, il pourrait lui parler des heures de Charlie, comme un fil étendu à l'infini décrivant des courbes et des mélodies. Sur son portable également, restait conservé quelques ébauches de leur passé. Des photos prises à la volée, floues pour certaines, mais non dénuées de sens. Aucune de lui cependant, au grand dame de Charlie qui n'avait jamais réussi à faire un correct cliché du jeune homme. Aidan n'aimait pas les objectifs, il n'aimait pas être observé.  Les rares photos où il apparaissait n'étaient que des clichés prit sur le vif où il se cachait derrière elle pour qu'on puisse seulement le deviner. Charlie, cependant, crevait l'écran avec son sourire ravageur et ses yeux brillant d'une intelligence et d'une malice mêlée. Aidan avait au moins ça. Ses souvenirs étaient encore trop douloureux, trop enfoncés sous une pile de mauvais moments récent, d'erreur passées. Il revoyait les contours de son visage maintenant, ses traits si parfait, son regard mutin. Il discernait ses cheveux à travers le brouillard, la forme de ses hanches également. Elle revenait peu à peu dans ses pensées, comme pour lui signaler sa venue, pour lui dire que rien n'était perdu.

La nouvelle venait de tout balayer sur son passage. Enlevée. Aidan était replié sur lui-même, se forçant à conserver un brin de lucidité. Puis Billie se leva, faisant tomber sa chaise avec un bruit métallique abominable. Il n'eut pas le temps de comprendre qu'elle avait déguerpis, envoyant valser avec elle le peu de retenu qu'Aidan pouvait conserver. « Je suis vraiment désolé Mr. De Conti, je sais que tout ça est très dur pour vous et votre famille. Je vais tout faire pour la retrouver, vous avez ma parole. » Mais Aidan ne levait toujours pas le regard vers lui. Ses yeux fixaient ses mains sans vraiment les voir. Sa famille ... Et qu'en restait-il si Charlie venait à ne jamais revenir ? Douloureusement, son abandon sonnait une décharge dans tout son corps. Il avait déjà tant perdu, survivrait-il à ça ? Dans le fond, il le ferrait, pour Julian, mais pourrait-il continué ainsi sans en pâlir d'avantage ? « Vous savez vraiment ce que ça fait ? », demanda-t-il alors, d'une voix laconique qui aurait fait frémir n'importe qui. L'inspecteur sembla mal à l'aise durant une seconde, prit au dépourvus. « Vous avez déjà perdu un proche inspecteur ? Une soeur par exemple ? Ou un ami très cher ? Moi je sais ce que ça fait et je vous assure que votre blabla n'y changera rien. », ajouta t'il, aussi froid qu'une plaque de marbre, aussi grincant qu'un coup de trique. Vidé, anéantit, il n'avait plus aucune volonté en cet instant si ce n'était de se laisser aller à sa douleur. Sans rien ajouter, il sortit à son tour, hagard. Il ne pouvait pas fuir, ses jambes refusaient d'accélérer. Tel un zombi, il prit la sortie et la retrouva là, sa Billie, sa soeur aussi dévastée que lui. « Je suis désolée. Tellement désolée. Je t'avais promis. » , dit-elle à voix basse, se balançant tel un nouveau né, hagarde et désemparée. Aidan se tenait debout derrière elle, le regard perdu en avant, les bras ballants. Le soleil l'éblouissait mais il ne fit aucun geste pour se cacher les yeux. «Tout est de ma faute... Si.. Si...» Aidan sembla alors sortir de sa torpeur. Et si quoi ? Il savait qu'elle n'y était pour rien, mais il connaissait par coeur la culpabilité qui lui encerclait le coeur en cet instant. Le visage de Reaver lui revint brutalement en mémoire et Aidan serra les dents pour ne pas craquer de nouveau. Il devait la consoler, lui dire qu'elle n'y était pour rien, agir de la même façon qu'elle avait réagit après l'accident sur le pont. Seulement il ne fit rien, pas un pas. Il restait dans son ombre et attendait de trouver un peu de force pour la rejoindre. Mais rien ne pourrait changer ce qui se passait pour elle en ce moment, Aidan n'avait jamais cessé de se sentir responsable pour la mort de Reaver. Il avait privé une fille de son père, il devait faire avec. Et puis Billie se redressa, reprenant figure humaine. Elle passa devant lui, se voulant rassurante. Aidan fit un léger sourire, mais même ça lui demandait un effort surhumain. Il la suivit tel un chien égaré et resta debout dans le bureau, plaquant ses bras derrière sa tête tel un damné.  «Bien sûr si vous avez de nouveau indice, ou si vous avez de nouveau besoin de nous, nous sommes à votre disposition inspecteur.» Aidan la regarda. L'inspecteur était médusé, mais reprit vite bonne contenance. Cependant, il évitait de croiser le regard vide du De Conti. Il avait eut l'intelligence de ne rien répliquer, de respecter la douleur d'une famille brisée. « Nous avons déjà votre déposition. Je pense qu'il vaudrait mieux pour vous que vous rentriez vous reposez, nous vous appelons dés que nous avons du nouveau. » Du nouveau ? Le pire germa dans l'esprit d'Aidan. « Et si le pire c'était de la retrouver morte ? », demanda-t-il à voix haute, faisant frissonner Billie assise devant lui. L'inspecteur ne semblait pas choqué, il avait déjà du connaître pareille réaction. « Ne jamais penser au pire Monsieur De Conti. Nous avons toutes les chances de la retrouvée saine et sauve. » Même si cela ne le rassurait pas beaucoup plus, il sut qu'il devenait s'en contenter pour le moment. « Faites votre boulot », dit-il simplement, comme une menace avant de tourner les talons et de quitter les lieux.

***

Aidan était assis dans son salon, jouant avec son fils. Le gamin sortait ses petits animaux en plastique et étalait son animalerie un peu partout. Aidan avait la tête ailleurs, mais Julian ne semblait pas remarquer du moment que son père faisait interagir ses jouets comme il le souhaitait. Les journées étaient devenues interminable, se répétant comme une éternelle léthargie. Aidan aurait aimé être un gamin pour être aussi insouciant et ne se rendre compte de rien. De l'absence quasi constante de Savannah, de la disparition de sa mère, du chagrin de son père ... Comme pour répondre à cet appel de détresse, Sandrelli rappliqua auprès de son maitre, se couchant près de lui sur le tapis. Julian se jeta sur lui, tirant ses oreilles en arrière. Le chien ne réagissait pas, il semblait être devenu aussi apathique que son propriétaire. Billie semblait être autant dévastée que lui, mais Aidan la soupçonnait de cacher autre chose. Il ressentait sa détresse comme une seconde nature et cette ambiance pesait depuis trop longtemps maintenant. Les nouvelles n'étaient pas au beau fixe. Soudain, la sonnerie retentit. Aidan espéra un instant que c'était Savannah avant de calculer qu'elle avait bien évidemment les clés de la maison. Sandrelli se dressa sur ses pattes et rappliqua devant la porte, prêt à surgir. Aidan ne pouvait ignorer le bruit caractéristique des gazouillis d'enfant et ouvrit la porte à Billie, River couché dans sa poussette. « Si tu es là je suppose que Savie n'est pas chez toi non plus ... », dit-il en guise de bonjour, passant une main sur son visage ravagé par la fatigue et l'inquiétude.


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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyJeu 11 Juil - 23:07

Billie se sentait comme avalé par un gouffre sans fond. La vie ne faisait aucun sens. Elle était pourtant quelqu’un de brillant et d’extrêmement rationaliste mais là elle ne comprenait rien. Tout était si abstrait, si mauvais, si destructeur... Ca ne pouvait pas avoir de sens... Qui pouvait faire une chose comme ça, et pour qu’elle raison ? Qu’elle raison. Elle avait envie d’hurler à la terre entière, de venir déranger les étoiles, et de trouver elle même le petit con qui avait fait une chose pareille. De toute façon ça serait toujours la même chose. Billie perdait tout conscience et toute rationalité dès que son cerveau se faisait submergé par la tristesse, la douleur, et la culpabilité. Elle n’était pas une personne sombre qui se laissait abattre et la seule solution qu’elle avait trouver pour éviter de s’effondre était de lâcher le contrôle, de ne penser à rien, de respirer, et de tout oublié. En apparence elle était la pro de l’encaissement, celle qui laissait derrière elle les pires choses de sa vie pour passer à ce qu’elle avait à traiter dans le présent. Elle le faisait si vite, si bien, que s’en était d’ailleurs indécent. Si on ne la connaissait pas on pouvait croire qu’elle n’en avait tout simplement rien à foutre et qu’elle était réellement passé à autre chose, en un claquement de doigt, en fermant les yeux. Mais il n’en était rien. Pour tout ceux qui la connaissait sur le bout des ongles, il ne fallait pas longtemps pour voir derrière cette façade parfaite d’une joie sans faille se creusait une faille immense qui lui déchirait l’âme. Fêlée, brisée, le souffle court elle avançait rapidement, prise de vertige à chaque pas, se cachant derrière cette fausse capacité d’ignorance. Mais personne n’osait réellement lui faire remarquer son âme déchiré, son coeur qui fuyait ou quoique ce soit qui clochait chez elle. De peur de voir sa réaction peut être. Il fallait dire que si elle était parfaite pour ignorer les choses et qu’elle puisait dans cette absence de sentiment la force d’avancer elle explosait littéralement de rage dès qu’on emmêtait l’hypothèse qu’elle ne puisse pas aller aussi bien qu’elle le prétendait. Elle allait bien ! Bien. Et ce n’était pas le kidnapping de son amie et chanteuse qui allait l’anéantir. Bien sûr elle était triste, bien évidement à l’évidence elle ressemblait à un fantôme. Mais un sexy fantôme qui allait parfaitement bien. Qu’on ose prétendre le contraire et elle vous arrachait les yeux de la tête et les mangeait... Ou peut être pas... C’était tout de même synonyme de désordre mental le cannibalisme...

Bien évident elle semblait être une bombe à retardement encaissant coup sur coup et prête à exploser pour disparaître à tout jamais de la surface de la terre pour ne plus jamais réapparaître... Mais il fallait être plus optimiste que ça tout de même. Certes elle avait été dans un état absolument pitoyable lorsque le commissaire, ou l’inspecteur - peut importe - lui avait annoncé pour Charlie... Mais qui n’aurait pas fait la même chose. Elle aurait été attentive deux minutes de plus qu’elle aurait probablement pu empêcher ça.... Comment elle ne savait pas, mais elle y croyait dur comme fer. Si elle n’avait pas été aussi absorbé par les enfants ça ne se serait pas passé comme ça. Le silence d’Aidan ne faisait que la conforter dans son idée, bien qu’elle finit par se ressaisir et par retourner dans le commissariat finir l’entrevue pour pouvoir enfin rentrer chez elle. Pour la première fois depuis longtemps elle voulait rentrer et dormir. Prendre River dans ses bras, et lui chanter une berceuse avant de s’endormir l’une comme l’autre. Mais l’idée persistante qu’elle ne pourrait pas dormir sans subir l’assaut de ses cauchemars, réanimé par la certitude que Charlie avait été aussi kidnappé lui coupa l’envie et marqua pour la première fois depuis longtemps son visage d’une immense fatigue. Elle n’en pouvait plus. Elle ne savait plus quoi faire pour trouver le sommeil, pour ne pas être obligé de se réveiller en pleurs et en sueur au bout de trois heures. Peut être devrait-elle se lancer dans un sport de combat, ou quelque chose qui l’épuiserait tellement qu’elle aurait un sommeil sans rêve... Mais il fallait se rendre à l’évidence... Elle était épuisée, et pourtant c’était toujours la même chose. Une fois sortie du commissariat elle marmonna quelque chose à Aidan comme quoi elle devait aller chercher River à la crèche, et aller au cabinet d’avocat pour s’occuper de quelques dossier urgent. Qu’elle l’appellerait demain. Elle l’embrassa sur la joue, lui murmurant que tout irait bien, qu’on la retrouverait... Elle n’y croyait pas une seule seconde mais elle préférait dire ça que le contraire... Avec un peu de chance... Pour une fois... Un peu de chance... Elle partie sans se retourner, menaçant de s’écrouler en sanglot à chaque fois. Son coeur se faisait pesant dans sa poitrine et elle n’arrivait pas à marcher sans avoir l’impression d’être aussi lourde qu’une enclume. Elle voulait que ça cesse. Que tout ça cesse, qu’on la laisse enfin tranquille.

***

Bille avait continué sa routine effarante, comblant chaque seconde d’un maximum de chose pour être sûr de ne pas être obligé de penser. Elle suffoquait sous toutes les tâches qu’elle se donnait à accomplir, ignorant toutes les alertes que son corps pouvait lui donner. Le plus dur était de tous les matins, passer dans la salle de bain et de s’apercevoir des dégâts que son rythme de vie faisait sur son corps. Elle était fine, incroyablement fine, si bien que si elle mettait une paire de talon on pouvait avoir peur de voir ses jambes se briser. Son visage était pâle malgré la naissance de l’été, elle parvenait à cacher ses cernes sous le maquillage et à se redonner un peu de couleur. Elle était un masque, un coup de peinture pour cacher la vérité. Elle passait même cinq minutes à travailler un sourire qui pourrait être convainquant. Un trait de crayon et elle était rayonnante. Elle regarda sa montre et se dit qu’elle avait un moment à perdre et qu’il était hors de question qu’elle le passe seule avec River... Elle adorait sa fille et cette dernière parlait un peu maintenant, marchait aussi ce qui était une prise de tête en plus, mais bon elle ne tenait pas réellement une conversation et Billie avait besoin de combler le silence de manière efficace. Elle se rendit donc chez Aidan, Savannah et Julian. River serait plus que ravie de voir son cousin, et Billie pourrait prendre la température du couple qui faiblissait avec la fausse couche de Savannah. Elle arriva bien vite chez son frère et sonna. Aidan lui ouvrit plus crever que jamais. « Si tu es là je suppose que Savie n'est pas chez toi non plus ... » Température - glaciale. Billie fit une légère grimace avant de s’élevé tremblant légèrement sur la pointe des pieds et d’embrasser son frère sur la joue avant de le serrer dans ses bras, et de lui donner tout l’amour qu’elle avait à revendre... «Elle va aller bien Aidan... Je te le promet... Ca doit être dur pour elle... C’est comme si...» En commençant sa phrase elle se rendit compte qu’elle ne savait pas comment finir sa phrase... Voilà bien une douleur que la vie lui avait épargné et qu’elle était incapable d’imaginer... «Laisse lui le temps...» finit-elle en avançant dans l’appartement, lâchant prise sur Aidan pour faire rentrer Billie. Elle la sortie de sa poussette et la mis debout avant de la pousser un peu pour qu’elle aille rejoindre Julian. Elle se retourna vers Aidan et passa ses doigts fin sur le visage creuser de fatigue de son frère. Elle s’inquiétait. Elle n’avait rien à dire de joyeux... C’était alarmant... Comment pouvait-elle ignorer tout le mal qui s’acharnait contre eux en étant ici, avec lui ? «Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? J’irais trouver Savie si tu veux après et vérifier qu’elle va bien.» Il n’y avait que ça qu’elle pouvait faire, veiller sur ses proches et les aider, ignorer l’aide qu’elle devait avoir besoin elle. Oui c’était un bon plan. L’ignorance, l’insouciante. Elle jeta un coup d’oeil sur River et sourit. Oui exactement ça.
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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyLun 29 Juil - 15:16

Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.
La routine. Le temps qui passe à une vitesse désarmante, lente. Aidan n'avait que trop connu ces longues périodes d'agonie où seul le temps pouvait effacer certains souvenirs trop douloureux, certaines cicatrices trop profondément ancrées dans la chaire. Il faut du temps Monsieur, avait-il entendu un paquet de fois, comme si c'était le seul remède à ces peines. Le temps, cet emmerdeur ! Aidan n'avait trouvé que ça pour apaiser son coeur déchiré. Laisser du temps a Savannah ; la laissé s'échapper un peu pour mieux revenir. Mais combien de temps lui faudrait-il ? Aidan avait vécu sans elle déjà trop longtemps. Il avait passé des années à la croire morte, à songer a son visage parmi les ombres, à passer devant le cimetière sans trouver la force d'en franchir le portail. Il avait passé tellement de temps éloigné de celle qu'il aimait, rongé par son absence étouffante, qu'il ne savait pas s'il réussirait de nouveau a la voir déserter sa vie aussi soudainement. Quand elle était revenue dans sa vie, il avait été dévasté, dévasté de savoir que durant tout ce temps de deuil, Savannah était en vie, quelque part et pas sous cette dalle de marbre froide et sombre qui se trouvait au cimetière. Mais elle était vivante, c'était certainement le plus cadeau que la terre pouvait lui offrir. Elle n'avait pas péri dans cet attentat, elle n'avait pas fini dans un tas de cendre, étouffé avec des inconnus dans un dernier élan de panique et de peur mêlée. Elle était en vie. Seulement aujourd'hui, Aidan retrouvait la Savannah perdue et malheureuse d'autrefois, celle qui c'était détourné de lui alors qu'il allait en épouser une autre. Elle était peut-être vivante, mais une partie de son âme était morte ce jour-là dans cette salle d'accouchement où elle avait mise au monde un enfant mort-né. Où était-elle en cet instant ? Aidan l'ignorait, comme il ignorait où se trouvait Charlie. Charlie, autre partie de son âme qui se retrouvait brisée. Il avait passé tant de temps a la haïr, elle la mère de son fils, sans savoir qu'elle était retenue quelque part contre son gré. Vivante ou non, Aidan se sentait plus incapable que jamais devant pareille situation. Il avait peur de la perdre aussi, de ne pas avoir eu le temps de lui pardonner, de ne pas avoir eu le temps de se pardonner lui-même pour les pensées horribles qu'il avait eu à son égard.

Du temps. On lui demandait d'être patient, d'y croire assez fort pour qu'un miracle se produise. Mais Aidan ne croyait pas aux miracles, il n'en n'avait pas suffisamment vu dans sa vie pour tout miser sur des illusions religieuses. Il ne croyait pas en ces conneries et ne vouait sa chance qu'as sa propre détermination a retrouver Charlie saine et sauve. D'une façon qui ne s'expliquait pas, Aidan restait persuadé que sa meilleure amie était en vie. Il savait que c'était sa manière a lui de se sauvegarder, mais il préférait se persuader du meilleur et éviter la même descente aux enfers qu'après la « mort » de Savannah. Il avait pensé à sa mort, bien sûr mais quand il posait son regard sur Julian, il se maudissait de penser pareille chose. S'il existait ne serai-ce qu'un minuscule espoir qu'elle soit toujours vivante, Aidan allait s'y accrocher. «Elle va aller bien Aidan... Je te le promet... Ca doit être dur pour elle... C'est comme si...» , répondit Billie en déposant un léger baiser sur la joue rêche de son frère. Aidan n'était pas présentable et c'était le cas depuis des jours. Il ne cherchait pas a faire bonne figure devant ses proches, il s'en foutait. Billie connaissait si bien la situation qu'elle ne risquait pas de se montrer outrer par la vision fantomatique de son frangin. Même au travail, Aidan se contentait d'affiner légèrement sa barbe pour ne pas faire trop voyou mais c'était bien tout. Seule Savannah et Charlie aimait a lui rappeler qu'elles l'aimaient bien rasé, mais aucunes des deux ne se manifestaient dans sa vie ces derniers temps. Aidan appréciait tout de même le contact consolateur de Billie, si chargé d'inquiétude soit-il. La Salinger connaissait les mêmes tourments que son ainé. Elle partageait son chagrin face à la fausse couche de Savannah et son désarrois vis à vis du kidnapping de Charlie. Comme toujours, ils subissaient ensemble les atrocités que leur réservait la vie. Billie se tu. Pourtant, elle savait. Elle avait connu l'arrachement d'un proche, la disparition si soudaine et brutale d'une personne qui faisait partie intégrante de sa vie. Bien que Reaver n'était pas un nouveau né qu'on avait arraché en son sein, il avait fait partit de Billie comme une antithée, une moitié irréversible de la Salinger. Aidan avait aussi perdu quelque chose ce jour-là. Une fille, sa fille, leur fille. Aidan s'effaça alors pour laisser passer Billie et la poussette. Dans son coin, Julian écarta de grand yeux heureux en découvrant sa tante ainsi que les petites mains agiles de sa cousine sortant de sa poussette. Il se hissa sur ses pieds et s'approcha a pas rapides du petit groupe. «Laisse lui le temps...» , articula faiblement Billie. Encore ce foutu temps, pensa amèrement Aidan en se mordant la lèvre supérieure. Il n'en pouvait plus d'attendre, il se sentait impuissant, faible et révolté contre sa propre incompétence. « Elles me manquent tellement ... Toutes les deux ... », murmura t'il devant la caresse de sa soeur. Il ne chercha pas a garder pour lui sa détresse, nul ne servait de se cacher face a la seule personne qui avait encaissé ses problèmes. Aidan fit rouler une larme sur sa joue qui s'écrasa sur la main avide de tendresse de Billie. Les petits c'étaient rejoint et se trouvaient fort loin de cette ambiance glaciale et désarmante qui unissait, bien malheureusement, leurs parents. «Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? J'irais trouver Savie si tu veux après et vérifier qu'elle va bien.» , proposa Billie en entrainant Aidan un peu plus loin. Tous deux s'installèrent sur la terrasse, jetant des regards à la ronde aux enfants innocents. Aidan s'alluma une cigarette, plongeant son regard dans le lointain, comme s'il cherchait a balayé toute sa haine, sa colère et son chagrin à des années lumières de leur maison. « Elle m'en voudra si elle sait que je t'ai envoyé. Elle me regarde plus, c'est a peine si elle se souvient qu'on vit sous le même toit. Elle ... Elle m'en veux Billie. », dit-il, retenant le sanglot qui menaçait de sortir de sa gorge. Lui qui avait toujours voulu être viril se retrouvait démuni face a sa soeur. Il n'avait personne a qui parler, hormis son fils qui n'était pas en droit de savoir. Seul Billie pouvait le comprendre et Aidan se détestait de lui imposer tout ça. Elle avait déjà tellement souffert ... « Le pire dans tout ça, c'est que je sais que je suis en partit responsable. Si je m'étais plus occupé d'elle plutôt que de mon Pub ... J'aurais jamais dû lui imposer aussi vite ce déménagement et ces gardes avec Julian ... J'ai tout foiré Billie. Savannah me rejette et Charlie reste introuvable ... », dit-il, emprunt à une détresse plus que grandissante. Tous ces proches souffraient en sa présence. Il avait l'impression d'écarter tout le monde du bonheur, en commençant par Lucia qu'il n'avait pas su protéger de ses abominables parents, Birdie qu'il n'aurait jamais dû laisser partir seule, Reaver qui avait été propulsé de ce pont par sa négligence, puis Savannah, Charlie ... Sans compter Billie. Il n'avait pas sut la protéger contre ce monstre et contre cette vie qui ne l'avait pas épargné. Il était nocif pour les autres, même pour Julian qu'il privait d'une mère et d'une belle-mère qui ne demandait qu'as l'aimer. « Enzo va devenir papa, tu le savais ? Mon frère va avoir un enfant et Savannah a perdu le sien, le destin a vraiment un sacré sens de l'humour. », cracha Aidan, soufflant la fumée acre de sa cigarette en direction du jardin. Oui, le destin était vraiment un sacré fouteur de merde.


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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyDim 11 Aoû - 9:50

La vie est une pute, elle nous a baisé sur toute la ligne. C’était le genre de phrase typique que Billie ne pensait pas. Qu’elle ne souhaitait jamais penser. Au fond la vie se fichait probablement de nous. Elle n’avait aucun appétit sexuel, et avait beaucoup trop de chose à faire pour pouvoir réellement s’occuper de nous. De nous faire souffrir, ou de nous raccommoder. Au fond nous étions seul. Seul responsable de nos actes, seul à souffrir de nos conneries, à profiter de nos réussites. Bien sûr il y avait les amis, les amours, mais la vie non. Elle nous mettait au jour, nous créait quelque part, dans le ventre de notre mère, et puis après elle nous laissait dans le doux regard de la mort. Finalement c’était elle, la mort, qui nous regardait, qui nous couvait toujours d’un regard chaleureux et qui décidait quand elle abattrait son couperait froid et sévère sur tel ou tel personne. Billie aurait mille fois mis la tête dessous si ça avait pu épargner ses proches. Mais visiblement la mort semblait avoir d’autre plan pour elle. La vie est une pute, elle nous a baisé sur toute la ligne. C’était le genre de phrase que Birdie ne cessait de prononcé. Avec un sourire brillant sur les lèvres, et un regard enfantin qui allumait tous les coeurs. Mais Billie aurait du s’en douté, au fond Birdie le pensait toujours. La première fois que Birdie l’avait prononcé elle avait été choquée. Elles avaient quatorze ans, et venait de se retrouver orpheline pour la deuxième fois. Bien sûr la première n’avait pas réellement compter, elles étaient gamines, mais même si elles n’avaient aucun souvenir d’avoir été abandonné sur les marches d’une église, elles ne pouvaient ignorer le faite qu’on n’avait pas voulu d’elle. On les avait jeté à la poubelle, ni plus ni moins. Et ce n’était jamais simple à encaisser. Même lorsqu’on est dans la meilleure famille qui soit par la suite. Famille qui disparaîtrait dans un ouragan, sans aucune figure de style. La vie est une pute, elle nous a baisé sur toute la ligne, avait rigolé Birdie lorsqu’elle s’était retrouvée définitivement chez leur tante à Los Angeles. Billie n’avait pas rit. Elle avait trouvé ça bizarre. Un peu vulgaire aussi. Et puis elle avait oublié. Elle avait retrouvé cette phrase dans les lettres de sa soeur datant de l’université, quand elle était à L’UCLA, et que Birdie était retournée à la Nouvelle Orléans. Aurait-elle pu se douter que cette phrase était comme un appel au secours, un besoin fugace et nécessaire de voir sa soeur, d’être sauvée de tout ce qui l’entourait. Oui une chose était sûr, la vie avait été une pute, et avait baisé Birdie sur toute la ligne. Parfois Billie se disait qu’elle l’avait probablement un peu cherché... Après tout elle ne rencontrait pas une personne ayant connue Birdie qui ne se la soit pas tapé et qui n’est pas été diablement amoureux d’elle... C’était affolant. Cette fille était clairement un aimant à personne. Parce qu’elle ne se contentait même pas des mecs. Terrifiant. Quoiqu’il en soit la vie était dure, et elle se fichait de nos pommes. Nous nous baisions tout seul à attendre qu’elle nous sauve. Que quelqu’un nous sauve la haut. Nous sommes seul, et nous avons le pouvoir de faire de nos vies ce que bon nous sembles. Le destin n’attaque que ceux qui s’y croit enchaîné. Si Billie voulait être plus juste dans le choix de mot de sa soeur, elle aurait plutôt dit : la mort est une pute, elle nous aura jusqu’à l’os. Là au moins elle était persuadée d’avoir raison. Et que si l’on fait ce qu’on veut de sa vie, à moins de ce suicider... Ce qui n’était clairement pas dans ses plans, on ne faisait pas ce qu’on voulait de la mort.

Alors il n’y avait plus qu’à sourire, peut être que la mort n’embarque que ceux qui n’attende plus rien de la vie. Peut être que la mort n’est pas aussi conne que ça... Ou probablement pas. Mais dans le risque ou elle déciderait de nous laisser mariner dans notre propre jus encore longtemps, autant essayer d’en profiter... A force la mer est chaude. Et Billie était la reine du sourire calme et imperturbable. Coeur fidèle parmi tous les déchets humains, et les larmes sincères, elle était la proue invisible d’un bateau qui coule mais qui ne se brise jamais. « Elles me manquent tellement ... Toutes les deux ... » La douleur de son frère lui faisait mal. Terriblement mal. Mais elle le regarda avec une douceur extrême, essayant d’apaiser un petit peu sa douleur. Peut être pourrait-elle lui la prendre, le faire oublier un petit peu, et avoir mal pour lui. Elle n’était plus à sa près, et elle gérait mieux. Enfin c’est ce qu’elle disait. Elle savait ignorer, mettre la douleur sur off un instant, et sourire. On disait souvent des personnes qui font ça que lorsque ça explose ce n’est jamais jolie. Mais elle n’exploserait pas. Billie referma ses bras autours du coup de son frère et le serra contre elle. «Elles reviendront... Toutes les deux...» Elle profita d’avoir la tête contre le torse de son frère pour se laisser aller à la douleur qui transperçait son coeur. Plus les jours passaient plus elle avait du mal à y croire. Elle savait que Savannah reviendrait. Pour elle ce n’était qu’une question de temps. Mais pour Charlie... Elle suffoquait déjà à l’idée de ne plus la revoir. Et avait peine à rester optimiste quand à sa réapparition. «En attendant je suis là... Je ne vais nul part.» Murmura-t-elle contre lui. Statue invisible, image d’un bonheur sans douleur, et d’une joie calme, elle était la mélancolie parfaite et douloureuse.

Laissant les enfants joué ils allèrent se poser en terrasse. Billie s’empressa de s’assoir sur un siège, sentant un vertige venir fragiliser ses jambes. Ces temps-ci elle en avait tout le temps. Elle avait l’impression d’être un brindille subissant les affres du vent, et cherchant à s’effondrer mille fois par jour. Elle ne s’en inquiétait pas. Refusait de s’inquiéter de quoique ce soit la concernant de toute façon. Mais elle trouvait ça de plus en plus désagréable, et avait besoin de nombreuse pause assise. Elle regarda son frère allumé sa cigarette, et lui proposa son aide. Encore, naturellement, comme toujours. « Elle m'en voudra si elle sait que je t'ai envoyé. Elle me regarde plus, c'est a peine si elle se souvient qu'on vit sous le même toit. Elle ... Elle m'en veux Billie. » Billie attrapa la main de son frère qu’elle serra fort. Elle était désolée. Désolée de cette situation merdique qu’il vivait. Désolée de ce que devait subir Savannah, en demi silence. «Elle ne le saura pas. Je te le promet.» Elle ne pouvait pas laisser faire ce qui se tramait sous ses yeux. La douleur se vivait toujours mieux à deux, et Savannah pouvait profiter de la présence d’Aidan, tout comme Aidan avait besoin de la présence de Savannah. Ils étaient le couple immortel. Ils étaient sa famille. «Ne dit pas ça... Elle souffre c’est tout. Elle s’en veut probablement plus à elle qu’à toi... Laisse moi faire tu veux ? Tu me fais confiance ?» Elle connaissait déjà la réponse à cette question, mais justement. Elle savait qu’en la posant il serait obligé de s’apaiser, de lui faire confiance, d’imaginer un avenir radieux, parce que s’il lui faisait confiance, il devait savoir qu’elle y arriverait, et que tout s’arrangerait. « Le pire dans tout ça, c'est que je sais que je suis en partit responsable. Si je m'étais plus occupé d'elle plutôt que de mon Pub ... J'aurais jamais dû lui imposer aussi vite ce déménagement et ces gardes avec Julian ... J'ai tout foiré Billie. Savannah me rejette et Charlie reste introuvable ... » Billie se pinça la lèvre, et se précipita vers son frère, rapprochant son siège et prenant sa tête entre ses mains, l’obligeant à la regarder. Elle passa sa main dans ses cheveux, lui caressant la joue, chuchotant des mots doux pour le calmer. Elle appliquait bêtement la technique qu’elle avait mise en place avec River, bien qu’Aidan ne soit pas réellement le même gabarit que sa fille. Elle colla son front contre le sien et chantonna l’une de ses mélodies. Quand elle eut finit elle s’éloigna un tout petit, ne perdant ni le contact visuel, ni le contact physique sur son frère. «Eh tu n’y es pour rien. Elle en avait envie ! Et vous aviez besoin de ton travail... Elle est heureuse de s’occuper de Julian... Tu es parfait. Tu fais toujours de ton mieux.» Et elle était sincère. Aidan faisait toujours de son mieux. Il n’était pas comme elle. Pas comme Birdie. Elles avaient tout foiré, et savaient très bien comment tout foiré. Elle lâcha un rire cristallin quelque peu nerveux... «Si tu veux quelqu’un qui a tout foiré regarde moi... J’ai laissé croire à Reaver que j’étais morte, je l’ai trompé... J’ai tout foiré avec lui... Vraiment... Toi tu n’as rien fait... Tu es parfait. Vous êtes parfait.» Une boule brûlante naquit dans sa gorge. Elle n’aurait pas du parler de Reaver. Ce n’était pas drôle. Quoiqu’entièrement vrai, elle n’était pas prête à en rire. Mais tant pis, ce qui était fait était fait, et elle n’allait pas s’effondrer, et n’allait rien montrer à Aidan qui était déjà bien suffisamment coupable en ce qui concerne Reaver. « Enzo va devenir papa, tu le savais ? Mon frère va avoir un enfant et Savannah a perdu le sien, le destin a vraiment un sacré sens de l'humour. » Elle secoua la tête légèrement négativement. Non elle ne savait pas. Elle n’avait pas franchement de raison de savoir. Elle n’aimait pas particulièrement Enzo. La faute à Aidan de toute évidence. Et n’avait jamais vraiment su tolérer l’Italienne non plus. Donc... Elle se pinça les lèvres se rendant pourtant compte de l’injustice dont Aidan faisait preuve envers son frère. Elle savait bien les problèmes qu’ils y avaient dans la famille. Mais Enzo était marié et amoureux... Lui aussi avait le droit à un peu de bonheur. «Enzo est marié Aidan... Tu trouve ça si injuste qu’il est un enfant ?» Parce que si on partait sur ce chemin là, il était bien plus injuste qu’elle en est un elle... Elle qui était toute seule, et qui n’avait plus personne. Elle se souvint vaguement d’une phrase que Savannah lui avait craché à la figure énervée, la dernière fois qu’elle l’avait vu. Jackson allait être père. Mais là c’était vraiment injuste, et pas drôle compte tenu du faite que le frère de Savannah, de ce que Billie ne connaissait, ne devait pas en vouloir de ce gosse. Mais Billie connaissait la haine d’Aidan pour Jackson, et vu la réaction de se dernier à la grossesse de la femme de son frère, elle allait tout simplement éviter d’invoquer Jackson... Sinon il allait commettre un meurtre. «J’ai composé de nouvelle musique avec Hyde. Tu devrais venir les écouter de temps en temps, ça te changerait les idées... Je suis entrain de voir avec Savie pour jouer au Barking Spider...» dit-elle en souriant. Oui il valait mieux essayer de changer de sujet, et de leur épargner encore un peu plus de douleur qui ne servirait à pas grand chose. «Il faut que je trouve d’autre lieu pour jouer à Los Angeles et en Californie. Sinon les producteurs vont nous renvoyer en tournée... Et ce n’est pas trop le moment je crois...» Elle ne voulait pas l’abandonner... Et puis River était encore petite, il était difficile de l’emmener, et trop difficile pour elle de la laisser. «Je suis entrain de faire un album pour Charlie...» dit-elle doucement, se disant qu’Aidan aimerait surement le savoir, et puis c’était difficile de passer à coté de ça. Charlie était la chanteuse de Billie, et Billie avait un peu de mal depuis qu’il n’y avait personne pour chanter aussi bien qu’elle. Elle essayait de chanter, mais n’était pas aussi bonne, et devait délaisser ses instruments. Son amie lui manquait.
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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyVen 13 Sep - 11:22

    Tout était désert. Un silence presque suffocant aspirait les lieux. Le soleil commençait péniblement à se coucher, emportant avec lui la dernière source de chaleur de la journée. Aidan se tenait devant le petit portillon, incapable de bouger. Pourtant, sur ses gonds, le portillon c'était ouvert dans un crissement léger. C'était comme une invitation ... Derrière lui, la route était dépourvue de circulation, comme pour laisser à Aidan le temps nécessaire pour franchir cette étape. Mais celui-ci restait délibérément bloqué, figé, soumis à une loi inconnue qui l'empêchait d'aller plus loin. Pourtant, il n'avait jamais eu peur de cet endroit, pas au sens propre en tout cas. Il ne pensait pas croiser un fantôme, ou toute autre présence indésirable venant le hanter. En fait, avant, il se moquait carrément de tout ça. Mais là, c'était différent. Là, il connaissait quelqu'un, une personne chère à son cœur qui se trouvait quelques mètres plus loin, ensevelie sous une dalle de marbre, froide, inhospitalière. C'était étrange comme sensation, c'était à la fois malsain et normal, non ? Quelqu'un s'approcha de lui, Aidan reconnut la vieille femme. Celle-ci venait ici tous les jours, il en était convaincu. Son visage était résolument neutre, mais Aidan devinait sa peine derrière son masque. Comme à chaque fois, elle croisa son regard et lui fit un pâle sourire, comme pour lui signifier qu'un jour, cela serait plus facile. Elle passa devant lui et franchit le portillon. Comment faisait-elle bon sang ? Aidan n'était jamais allé plus loin, hormis cette fois-la. Il la regarda marcher entre les tombes et puis elle disparue dans une autre allée. S'il attendait assez longtemps, il la verrait ressortir par cette même sortie et elle tapoterait silencieusement sa main avant de disparaître. Il ne savait pas pourquoi, mais cela lui faisait du bien à chaque fois. « Je savais que je te trouverais ici. » Aidan se retourna et vit Billie près de lui. Elle c'était faite discrète jusque là et prit appuie sur le portillon. Il l'avait longtemps suspecté de faire la même chose, de venir ici se recueillir, cherché la présence de sa meilleure amie, sa soeur , mais jamais il n'avait su si elle avait trouvé le courage d'allée plus loin. Il n'en doutait pas, elle avait toujours été forte, bien plus forte que lui. Il s'en voulait de se reposer sur elle, sur Charlie. Il aurait tellement voulu pouvoir faire mieux, pouvoir tout changer. Sa mort, celle de Birdie également. « Ce n'était pas ta faute. », dit soudainement Billie comme si elle avait pu lire dans ses pensées. Aidan soupira, conscient qu'elle le connaissait mieux que quiconque, peut-être mieux que lui-même. Non, mais n'avoir rien put faire pour l'empêcher d'aller travailler ce jour-là, n'avoir pu la contraindre de prendre un taxi plutôt que le métro, ça il aurait pu le faire. « Viens. », dit-elle finalement en lui prenant la main. Comme guéris, Aidan parvint à la suivre bien que plus il se rapprochait, plus il sentait son cœur se serrer, ses poumons manqués d'air. Puis elle s'arrêta. Aidan lut la gravure sur la pierre et son cœur se serra de nouveau, remuant en lui des sentiments contradictoires. Elle lui manquait cruellement, beaucoup trop. Elle avait laissé un trou béant dans sa poitrine, dans sa vie. Elle était partie. Billie se blottit contre Aidan, lui insufflant la force nécessaire pour qu'il puisse rester encore un peu. Elle était là, elle et elle le serait toujours.

    ***

     «Elles reviendront... Toutes les deux...» dit-elle alors. Aidan voulait la croire, oui vraiment, il aurait tout donné pour en avoir la certitude. Mais Aidan n'avait jamais été très optimiste, ce que Savannah lui avait constamment reproché. Savannah reviendrait, elle était tout, il ne pourrait pas revivre ça, il ne pourrait pas la perdre une seconde fois. Mais Charlie ... A cette pensée, Aidan sentit son myocarde se contracté violemment. Là, il n'avait aucune certitude. « En attendant je suis là... Je ne vais nul part.» Oui, il le savait. Il n'avait jamais constaté le contraire, jamais. Même après la mort de Reaver, elle ne c'était pas éloigné de lui alors qu'elle avait toutes les raisons de le faire. Aidan avait fait de son mieux pour palier son absence, il avait vraiment tout mis en oeuvre pour que sa filleule connaisse un foyer accueillant et aimant. Il ne savait pas si cela avait suffit, mais poser la question aurait remué trop de choses qu'il préférait restait éteinte pour le moment. Une fois dehors, Aidan s'alluma une cigarette. Il vit Billie lui sourire tendrement, croyant ainsi lui cacher sa propre détresse. «Elle ne le saura pas. Je te le promet.» Si, Savannah le savait. Malgré son malheur, Aidan était convaincu que Savannah savait pertinemment qu'il gardait un oeil sur elle, toujours. Bien qu'il ne connaissait pas les lieux de ses sorties nocturnes, il ne dormait pas tant qu'elle n'avait pas rejoint la maison. Parfois, il l'entendait entrer et savait qu'elle dormirait sur le sofa. Alors, il attendait un peu et venait la voir, même endormie, elle semblait accablé par une douleur incontrôlable. «Ne dit pas ça... Elle souffre c’est tout. Elle s’en veut probablement plus à elle qu’à toi... Laisse moi faire tu veux ? Tu me fais confiance ?» S'en vouloir … Comme Aidan aurait désiré ne jamais ressentir ça. Mais depuis tout jeune, il s'en voulait pour un tas de choses. Il regrettait tellement de choses, comme il avait trop de remords. Il s'en voulait pour Lucia, pour Reaver, Charlie et maintenant, Savannah. « Bien sûr, tu le sais bien. Si tu arrives à lui faire comprendre qu'elle n'y ait pour rien, alors vas y, moi j'ai plus la force. », dit-il, penaud, accablé. Il lui avait tant dit, il avait cherché par tous les moyens à lui expliquer que rien n'était de sa faute, mais aujourd'hui, il parlait dans le vent, rien ne semblait plus arriver aux oreilles de la mexicaine. «Eh tu n'y es pour rien. Elle en avait envie ! Et vous aviez besoin de ton travail... Elle est heureuse de s'occuper de Julian... Tu es parfait. Tu fais toujours de ton mieux.» Contre lui, Billie cherchait à l'apaiser. Bercé dans ses bras, Aidan en oublia quelques instants son rôle. C'était lui le grand frère, c'était lui qui aurait dû l'aider, mais il en était incapable. Ses larmes coulèrent sur ses joues, oubliant sa pudeur face à sa petite soeur. «Si tu veux quelqu'un qui a tout foiré regarde moi... J'ai laissé croire à Reaver que j'étais morte, je l'ai trompé... J'ai tout foiré avec lui... Vraiment... Toi tu n'as rien fait... Tu es parfait. Vous êtes parfait.» Aidan releva brutalement la tête, détournant le regard bien que Billie n'avait rien lâché du tout. « Arrête Billie, je t'en prie. J'ai précipité Reaver sur ce pont et j'en prend l'entière responsabilité. Tu es une mère formidable, une amie en or et j'en passe. Tu n'as rien foiré, rien. » Il ne la laisserait pas se faire plus de mal qu'elle ne l'avait déjà fait. Billie était intouchable à ses yeux et perdre cette image d'elle serait pour lui impensable.

    Ils parlèrent ainsi encore un moment, Aidan ignorant parfaitement son avis son Enzo. Non, il ne comprenait. Enzo et Ciara avaient le droit au bonheur, mais eux non, c'était tout ce qu'il arriverait à comprendre pour le moment. « Il faut que je trouve d'autre lieu pour jouer à Los Angeles et en Californie. Sinon les producteurs vont nous renvoyer en tournée... Et ce n'est pas trop le moment je crois...» Une angoisse tenace apparut dans la poitrine du jeune italien. Billie ne pouvait pas partir, non. Il avait besoin d'elle, toujours. Il se rappelait encore sa réaction quand il lui avait annoncé partir en France. Billie c'était sentit comme abandonné et c'est avec soulagement qu'il était partit avec elle. Los Angeles sans Charlie, sans Savannah, c'était devenu impensable alors si Billie disparaissait aussi, il ne s'en remettrait pas. « Non, pas le moment du tout. Ne me laisse pas. » Tant pis s'il passait pour un gamin égoïste et capricieux, il assumait. Il n'avait plus de pudeur, plus de réserve, il avait trop besoin d'elle. Dans un geste, elle lui fit comprendre qu'elle ne l'abandonnerait pas et Aidan soupira de soulagement. «Je suis entrain de faire un album pour Charlie...» Aidan leva son regard embrumé vers Billie. Pour une fois, entendre son nom ne lui fit pas mal. Non, au contraire, quelque chose sembla naitre dans sa poitrine. « Tu me laisseras écouter ? », répondit-il pour toute réponse. Il avait le présentement que cela lui ferait du bien, que, grâce à ça, il pourrait peut-être allé mieux. Billie hocha la tête. Puis un bruit attira leur attention. Un bruit de serrure puis une silhouette entra dans la pièce. Savannah. Elle était rentrée.
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MessageSujet: Re: Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie.   Les choses qu’on possède finissent par nous posséder ❥ Billie. EmptyMar 17 Sep - 17:30

On dit qu’un jour tout guéris. Mais les gens meurs de maladie. Eux ne guérissent pas. Pourquoi nous ? Pourquoi pourrions nous guérir ? N’y a-t-il que des maladies qui sont incurable ? Ou la souffrance aussi ? Le désarrois ? Le vide ? Guérit-on du vide ? Le vide qui te prend, t’enserre, te coule.

Billie sourit. Parce qu’elle ne sait faire que ça. Sourire. Sans raison. Comme un bras d’honneur à la vie qui l’attaque. On dit que c’est une guerrière, une battante, que rien ne pourra la faire plier. Parce qu’elle reste droite, qu’elle regarde vers l’horizon, et qu’elle sourit. Sourit sans s’arrêter, sans jamais faillir. Parfois on trouve qu’elle a un sourire à faire peur. Parce qu’elle ne le lâche jamais. Parce qu’il ne se brise jamais. Et puis elle rit. Et elle paraît sincère. Et on trouve ça stupide. Stupide d’avoir eu peur d’un sourire. N’y a-t-il rien de plus beau qu’un sourire ? Et celui de Billie est magnifique. Ses yeux rit avec ses lèvres, ils brillent d’un bonheur incertain qu’elle ne connait pas, qu’elle imagine, qu’elle tire de ses souvenirs. Elle n’est qu’une coquille vide qui sourit. Un dernier élan du passé pour la maintenir vivante parmi les derniers vivants. Quand tous seront partit, il n’y a nul doute qu’elle s’effondrera. Sans vie, comme si enfin l’heure était venue. Pour l’instant elle sourit. Imperturbable. Elle sourit. Elle aime. Elle vit. Elle existe tout simplement.

Elle sait qu’Aidan n’est pas dupe. Qu’il voit en elle le pantin désarticulé qu’elle est, celui qui sourit pour sourire, pour ne pas pleurer, pour ne pas s’effondrer. Elle sait bien qu’il voit bien qu’elle ne marche pas droit, que ses jambes ploient sous son poids. Elle sait bien qu’il ne dit rien parce qu’il ne sait pas par ou commencer. Parce que lui même est trop faible pour la porter. Pour la sauver. Elle en profite. Elle fait la forte. La plus forte des deux. Elle le porte à bras le corps. Elle prend sa souffrance. Elle s’en rajoute. Ce n’est pas grave. Il vaut mieux elle que lui. C’est ce qu’elle se dit. Il n’est pas en état de lui refuser quoique ce soit de toute façon. Il est dur de devenir comme elle. Elle ne ressent plus. Elle ressent tout. Mais rien pour elle même. Elle est une éponge pour les sentiments d’autrui. Et elle, à l’intérieur, elle est morte. Elle attend. Attend de guérir. Comme si ça marchait tout seul. Ou peut être qu’elle attend qu’on la secoue, qu’on vienne la sauver. Après tout... Elle est du genre à croire au prince charmant. Pas totalement, mais un peu. Reaver était son prince. A sa façon. Elle ne connaissait que lui, elle n’aimait que lui, il n’y avait que lui. Lui pouvait la sauver, la secouer, la faire se relever, la faire revivre, l’obliger à vivre pour elle. Mais Reaver n’est plus là. Ce n’est pas grave. Mais qu’on ne lui demande pas de vivre. Pas pour elle en tout cas.

«Tu me fais confiance ?» Promesse scellée. Laisserais-tu ta vie entre mes mains ? Moi je le ferais. Sans hésiter une seconde. Si je ne te voyais pas aussi accablé, si je ne voyais pas que tu avais tant besoin de moi, je me serais laisser tomber depuis longtemps. Nul doute que tu m’aurais rattrapé. Aujourd’hui aussi tu me rattraperais. Je le sais. J’ai confiance. Mais tu ne le supporterais pas. J’ai confiance, mais pour ton bien, je n’userais pas de se droit là. Mais toi vas-y. Tu me fais confiance ? Laisse toi tomber. Je te rattrape. Je te le promet. La vie te reviendra. « Bien sûr, tu le sais bien. Si tu arrives à lui faire comprendre qu'elle n'y ait pour rien, alors vas y, moi j'ai plus la force. » Elle sait. Elle le sent. Elle ouvre les bras. Elle attrape sa tête entre ses mains, elle l’embrasse sur le front. Elle le prend dans ses bras, sa tête contre sa poitrine. Et elle le berce. Comme un enfant. Comme un frère. Elle chante. Un murmure. Une berceuse. Une qu’elle a écrite. Sa voix s'enraye doucement. Comme toujours. C’est son charme. «Elle t’aime. Je t’aime» murmura-t-elle en français berçant son frère.

Et le sujet glisse sur le tapis. Elle a accepté. Elle fait comme si en tout cas. Elle sait. Elle ne peut pas s’effondrer pour autant. Alors elle reste comme elle est. Souriante. Elle dit les mots. Coupable. Aidan se relève choqué. N’accepte-t-il pas le verdict ? Il sait pourtant que ce n’est accompagné d’aucun jugement. Ils ne risquent rien. Elle ne risque rien. Elle est seulement coupable. Coupable devant la lois aussi. Mais Thomas à réglé ce problème. Elle sourit. Tient à nouveau la tête de son frère dans ses mains, passe la main dans ses cheveux, dévoilant son front. Elle l’embrasse sur son front. «Ne dit pas de sottise. Je prend les compliments, mais je rejette ta responsabilité. Ce n’est pas toi qui la tué sur le pont. Ce n’est pas toi qui a poussé Lucas à se faire exploser... C’est de ma faute. Fin de l’histoire. Ne dis plus rien à ce sujet s’il te plait.» Fin de l’histoire c’était de sa faute. Elle serait morte de la main de Lucas, ça aurait été la fin de l’histoire. Pas d’autre tué. Elle serait retourné dans sa tombe là ou elle disait être depuis plusieurs mois... Ca aurait été logique. Logique et juste. Et aucun innocent ne serait mort. Mais ça c’était déroulé autrement. C’était comme ça. Il n’y avait rien à dire. Rien à faire. Elle avait vécu. Des dizaines d’autres étaient mort. Reaver avec. C’était tout.

«Je ne vais nul part. Jamais.» Enfin peut être un jour. Mais pour revenir. Mais quand tout ira mieux. Quand tout le monde sera guéris. Ou ira un peu mieux. Maintenant ce n’est pas le moment. Elle le sait. Ce n’est pas grave. Elle fera avec. «Bien sûr. Dès que ça sera près.» Elle ne pouvait rien lui refuser. Surtout pas l’album pour Charlie. Elle entendit un cliquetis de serrure, et vie Savannah rentrer. Savannah était surement aux yeux de Billie l’une des femmes les plus belles qu’elle n’avait jamais vu. Pas étonnant qu’Aidan en soit dingue. Elle sourit. Se leva, et se précipita légère pour embrasser sur la joue son amie. «Je ne vous ai pas dit ? Vous devriez prendre des vacances tous les deux ? Je ne me charge de tout. Et que l’un de vous dise non, et je pleure.» Et si elle commençait à pleurer, on imaginait aisément qu’elle ne pourrait plus jamais s’arrêter.
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