Sujet: Always stays the same, nothing ever changes. Dim 31 Mar - 2:36
Always stays the same, nothing ever changes. English summer rain seems to last for ages.
Il pleuvait sur Los Angeles. Pas des cordes, ni même des torrents, mais une pluie fine et à peine perceptible qui vous pique la peau et vous glace jusqu’à l’os. Le soleil était caché derrière l’épaisse couverture grise qui recouvrait la terre, privant même les visages des passants de leur lumière habituelle, les sourires s’estompant pour laisser place à des mines aussi ternes et maussades que le ciel. Plus rien ni personne ne rayonnait. La clarté du monde avait disparu et les parapluies noirs formaient une vague informe qui se déplaçait en suivant le courant imposé par la foule. Vu du dessus, ces quelques tâches ressemblaient plutôt à des fourmis et Stefan les regardait s'affairer tandis qu’il sirotait son café, bien à l’abris dans sa propre tanière. Debout devant la fenêtre de son salon, son regard se perdant dans l’étendue de ce décor dépourvu de couleur, le trentenaire appréciait la chaleur du liquide brun sur ses lèvres fines alors qu’il observait ce spectacle pitoyable. Il s’était levé de bonne humeur et le mauvais temps avait réussi à lui miner le moral. Pour la première fois de la semaine, il s’était pourtant accordé le luxe d’une nuit de sommeil complète, s’autorisant un réveil à l’heure du déjeuner. Il pensait qu’en faisant le tour du cadran, les nuages se seraient dissipés et que la cité des anges aurait retrouvé son éclat habituel, mais il s’était visiblement trompé. Alors Stefan n’avait franchement pas envie d’être poétique pour essayer d’embellir toutes ces visions trop fades et réalistes à son goût ; il faisait moche. Un vrai temps de chien, pour ne pas dire que c’était un temps de merde. Pour une fois qu’il était motivé, qu’il se sentait capable de profiter de son jour de repos pour faire quelques courses, ranger le taudis qui lui servait d’appartement et enfin essayer de se préparer un repas digne de ce nom. À vrai dire, il ne se souvenait même plus vraiment de la dernière fois qu’il avait osé manger autre chose que les yaourts qu’il achetait en quantité industrielle dans la petite épicerie du coin... Il était donc bloqué chez lui. Et naturellement, il n’avait pas pris la peine de s’habiller, incapable de se convaincre de l’utilité d’une chose aussi futile. Quoi de plus dérisoire que des vêtements ?
Stefan se retourna vers Alex qui était assis sur le canapé, sa propre tasse de café posée devant lui. Le cadre n’avait pas pris la peine d’enfiler un pantalon avant d’aller ouvrir la porte à son ami. À quoi bon de toute façon ? Il l’avait déjà vu un bon millier de fois au saut du lit, seulement vêtu d’un caleçon ; alors pourquoi faire l’effort de paraître présentable devant celui qui s’était habitué à le voir dans le plus simple apparat ? Et si seulement il ne s’agissait que de sa tenue, mais c’était tout son appartement qu’il aurait fallu revoir... Ce n’était pas spécialement sale (après tout, il ne mangeait rien et passait les trois quarts de son temps dans les bars ou les boîtes de nuit, et le peu de personnes qu’il osait inviter ne s’éternisaient jamais assez longtemps pour laisser des preuves de leur passage), mais c’était un sacré bordel. Il ne pouvait jamais rien ranger, laissant traîner ses affaires ça et là, se sentant moins seul lorsqu’il était entouré par toutes les choses qui peuplaient sa table basse... À côté d’une pile considérable de courrier qu’il n’avait jamais pris la peine d’ouvrir, on pouvait trouver un vieux jack qui marchait une fois sur deux, des médiators à ne plus savoir qu’en faire, un capodastre aussi usé que son propriétaire, des tablatures griffonnées sur des bouts de tissus ou de papier, entre autres tâches de café et quelques sachets vides. Le pire dans tout ça, c’était qu’il ne s’en souciait pas. Pas même une seconde.
Le jeune McFire se décida enfin à faire le tour du sofa pour venir se laisser choir dans les coussins, ses jambes se dérobant littéralement sous le poids de la lassitude. Dans le même temps, il poussa du pied le verre vide qui moisissait sur sa table basse depuis plusieurs semaines, histoire de pouvoir venir poser ses deux talons à l’endroit exact où se trouvait le récipient quelques secondes auparavant. De sa main libre, il se grattait le torse distraitement, comme si ses ongles allaient lui rappeler qu’il était présent, que tout ceci était réel. Que cette journée était véritablement pourrie, qu'il ne la rêvait pas. La visite d’Alex l’égayait tout de même relativement, mais il aurait aimé pouvoir sortir pour s’aérer un peu. Prendre l’air et respirer autre chose que de la poudre, pour une fois. Au lieu de cela, il devait se contenter de l’atmosphère pesante et poussiéreuse du bunker qui lui servait de lieu de résidence principal. Au moins, il s’était enfin forcé à ouvrir les volets, ce qui était déjà un effort considérable de sa part, pour ne pas dire que c'était une véritable preuve d’amitié. Il se tourna vers Alex, l’observant silencieusement avant de lever sa tasse comme s’il trinquait, un sourire malin aux coins des lèvres. Mais l’expression du jeune brun ne semblait pas aussi enjouée, et Stefan savait que cela n’avait certainement rien à voir avec la pluie ou le monde extérieur... Il essaya de sortir son ami de ses songes en lui tapant la cuisse du revers de la main.
« Aller, raconte tout à tonton Stefan. »
Il n’eut pas besoin d’en dire davantage, son regard faisait le reste. Et tandis qu’il prenait une autre gorgée de son café, il s’attendait au pire. Alex n’était franchement pas du genre à faire dans la simplicité ; s’il avait quelque chose sur le coeur pour lui miner le moral à ce point, c’était forcément grave. Et d’expérience, Stefan savait qu’il n’y avait qu’un seul moyen de régler ses problèmes... Quand il pleut, il faut toujours se noyer dans la neige...
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Ven 5 Avr - 19:07
La tête penchée en arrière, le regard braqué sur le plafond, Alex s’était perdu. Un tas de pensée, trop de choses en même temps, beaucoup de complication et aucune solution. Un léger sourire parcourra ses lèvres quand il ferma les yeux en imaginant, un bref instant, être doté de super pouvoir. Remonter dans le temps, revenir à cette soirée, tout oublier, tout effacer et, surtout, ne pas recommencer. Il ouvrit à nouveau les yeux, toujours ce même plafond, son sourire disparu aussi vite qu’il était venu. Rien ne pouvait changer et l’alcool qu’il avait pris ces derniers jours n’avait rien changé. On n’oubliait jamais ce genre de chose définitivement. Alex en était même à envier ces personnes qui, après un accident où un traumatisme, se retrouvaient avec des pertes de mémoires. Bordel, c’était un putain de traumatisme, pourquoi avait-il toujours les souvenirs de cette soirée. Il s’en voulait, se maudissait et se détestait mais, plus que tout, c’est à l’autre qu’il en voulait. Si Luya n’avait pas été là, si… Il soupira doucement, les choses étaient ce qu’elles étaient, il devait simplement les accepter. Des conneries. Impossible d’accepter ce genre de chose !
Alex était là, sur un canapé qu’il connaissait bien sans être le sien. Sa position n’avait rien d’habituelle, les pieds à l’endroit où se trouve logiquement la tête, son dos où l’on s’assoit habituellement, et la tête dans le vide, en arrière braqué sur ce foutu plafond qui refusait de lui donner des réponses. Pourquoi est-ce que tout le monde regardait le plafond quand ça n’allait pas ? Alex avait espéré que si tout le monde le faisait c’est qu’on devait y trouver un certain réconfort. Pff, que dalle, c’était juste un plafond comme on en trouvait partout. C’est quand il vit Stefan passé – à l’envers à cause sa position – qu’il comprit qu’il n’était pas venu pour le plafond, ni même pour le canapé. Tous ces trucs, ils les avaient chez lui. Ce qu’il n’avait pas, en revanche, c’était un Stefan. Putain, ce que ça aurait été cool d’en avoir un à disposition à chaque fois qu’il en avait besoin. Pas besoin d’attendre qu’il soit de repos, pas besoin d’attendre qu’il soit dans un état convenable pour vous parler. Un Stefan, frais et dispos, tout le temps. Hmm, en y réfléchissant bien, cela n’aurait pas été aussi intéressant, ce qu’il aimait chez Stefan, après tout, c’était toutes ses petites imperfections qui, d’une certaine manière, le rendait encore plus humain.
Stefan, donc le seul et l’unique qu’il puisse avoir à disposition, s’installa dans le canapé pour lever une tasse. Alex soupira, retourna à sa contemplation du plafond. Trinquer ? A quoi ? Ah si, ils pouvaient trinquer à un monde complètement pourri et apparemment trop petit pour que des cousins puissent coucher ensemble sans même connaitre leur appartenance à la même famille. Tu parles d’un bordel ! Un contact sur sa jambe – qui était finalement à l’endroit ou aurait dû être son torse – se fit sentir. Il redressa la tête, planta son regard dans celui de Stefan qui lui demandait de tout lui raconter. Alex, et sa position non adéquate, pointa un doigt vers Stefan.
« Je te raconte tout, mais ne dis plus jamais « Tonton » Stefan, parce que, tu vois, là, la famille… »
Qu’il se désigne comme il veut mais surtout pas comme un « tonton »… Le terme était plutôt cool, en tout cas ça l’aurait été si les derniers évènements n’avaient pas eu lieu. Et puis, appeler un type « tonton » alors qu’on a couché avec la sœur de ce dit type, c’était franchement pas classe. Parfois Alex en venait à regretter certaine chose, comme le fait qu’avec Lily les choses ne soient pas passées comme il aurait voulu. Ça se trouve, aujourd’hui, Stefan aurait pu être réellement de la famille : un beau-frère… Au moins un avec qui il n’avait pas couché. Mais non, les choses avaient été différentes. Un énième soupir se fit entendre de la part d’Alex, avant qu’il ne se décide à se tourner pour s’affaler à l’endroit.
Il était venu parce qu’il avait besoin de parler et que, dans le fond, le prénom de Stefan avait été comme une évidence pour lui. C’était même étrange de se sentir aussi lié à une personne en sachant très bien qu’on lui cache volontairement des choses : comme le fait d’avoir couché avec sa sœur, et donc de connaitre au moins un membre du reste de sa famille. Il ne savait pas comment aborder ce genre de sujet avec Stefan et, finalement, le temps été passé, puis les années, et Alex trouvait encore moins de courage à lui parler de ça. De toute façon, aujourd’hui, il n’était pas venu pour ça. Son regard se perdit dans le vide avant d’aller se poser sur son ami. Ami qui, d’ailleurs, n’avait pas vraiment de vêtement ce qui ne choqua pas Alex. EN y réfléchissant, l’inverse l’aurait inquiété mais, là, il avait débarqué tôt –pour s’assurer de l’état de Stefan – alors il se doutait bien que le passage à la douche et au dressing n’avait pas été dans l’emploi du temps de l’infirmier.
Raconte tout… Pff, par où est-ce qu’il devait commencer. Le problème c’est qu’Alex n’en avait jamais parlé et ne savait pas vraiment à quoi ça allait ressembler une fois qu’il aurait mis des mots sur ce qu’il s’était passé. Cette idée lui faisait presque peur mais… Non, il ne pouvait pas reculer, il avait mis trop de temps à se décidé à venir en parler à Stefan pour reculer maintenant. Quoique, peut-être qu’en se débrouillant bien, il arriverait à se lever, enjamber le canapé et sauter par la fenêtre assez rapidement pour qu’on n’est pas le temps de l’en empêcher. Il garda cette idée en tête, elle pourrait peut-être servir un peu plus tard.
« J’ai… J’ai couché avec quelqu’un. » Il avait dit ça sous l’air de la confidence la plus absolue. Ce que c’était vu tout ce que ça impliquait mais… Bin dit comme ça, quand on prenait la phrase, ça n’avait rien de vraiment surprenant venant d’Alex. Il couchait avec tout ce qui passait… Ouais, ça aussi c’était étrange dit comme ça. « Enfin, je veux dire avec… Bin, pas avec une fille en fait. » Et dire qu’il n’arrivait même pas à dire qu’il avait couché avec un homme. UN HOMME, bordel, c’était pourtant pas si compliqué que ça. Quoiqu’il en soit, là on entrait dans une phase de révélation car, ce n’était jamais arrivé avant. Alex posa son regard sur Stefan.
« Et je te jure que vu le bordel que c’est, j’aurais carrément préféré que ce soit avec toi plutôt qu’avec… Qu’avec lui. » Bravo Alex, il était clair que c’était parfaitement le genre de chose qu’il convenait de dire à Stefan. Cela dit, pour sa défense, ce qu’il cherchait à expliquer c’est qu’il s’était mis dans une situation délicate avec un type qu’il ne connaissait pas et qu’à y réfléchir, au moins, avec Stefan il aurait été certain de ne pas coucher avec son cousin. Ou alors, là, il mettait réellement une option sur cette fenêtre qui lui faisait de l’œil.
Combien de fois Stefan avait-il songé à retrouver sa soeur ? Un nombre incalculable. À vrai dire, il n’existait pas assez de chiffres sur notre bonne vieille planète pour pouvoir le dire avec certitude. C’était certainement aussi infiniment récurrent qu’il y avait de décimaux à Pi, et il semblait étrange de se dire que tant que personne n’aurait trouvé le chiffre final de cette succession illimitée de caractères, Lily resterait introuvable. Le décimal manquant, le chiffre absent, laissant toujours ce vide, ce trou béant dans le coeur de Stefan, source de tous ses maux et questionnements. À vrai dire, il n’y avait pas un seul jour qui ne commence ou ne s’achève sans que le jeune homme ait une pensée pour sa petite soeur, pour ne pas dire qu’elle hantait ses pensées de manière presque constante... S’il n’y avait personne pour le distraire, s’il ne trouvait pas de quoi s’occuper l’esprit et s’aérer, il ne songeait qu’à elle, vivant à travers des souvenirs aussi beaux qu’insoutenables, l’image encore vivide du sourire de la blondinette toujours fermement imprégné sur ses paupières. Il la voyait partout. La moindre gamine qui jouait avec sa robe le ramenait quinze ans en arrière, dans le salon de l’appartement modeste des McFire, et à ces instants où Lily décidait de se mettre à danser devant la télévision pour séduire son aîné et le convaincre de venir jouer avec elle dans sa chambre aux murs roses bonbon couverts de ses dessins et des photos de ses acteurs favoris. Stefan se contentait de sourire et de se lever pour l’accompagner, préférant être contraint et forcé d’habiller les poupées de l’enfant plutôt que de s’abrutir devant un écran sans intérêt. Heureusement qu’elle était là pour illuminer ses journées. C’était d’ailleurs pour ça qu’il l’avait toujours surnommée «Sunshine» : elle était son petit rayon de soleil.
Mais aujourd’hui, le ciel était maussade et triste. Lily n’était plus là. Elle n’était plus qu’une idée, un sourire sur des clichés jaunis par le temps. Pourtant, même si Stefan avait été en mesure de reprendre contact avec elle, de pouvoir effectuer un geste aussi simple que celui de composer un numéro sur son téléphone, il n’aurait pas eu la force de le faire. Oui, il voulait bien l’admettre : c’était lâche. D’une certaine manière, il continuait de fuir sans même se retourner, préférant ne pas avoir à affronter la réalité plutôt que d’être détruit face à la vérité. Il craignait d’entendre la voix de Lily, de croiser son regard. Car il en était sûr, même avec treize ans de plus, cette lueur d’innocence et de pureté serait toujours présente dans ses yeux. Malgré des changements physiques évidents, Stefan verrait encore l’enfant qu’il avait lâchement abandonné il y a bien des années maintenant. Il était effrayé à l’idée de devoir faire face aux nombreux reproches justifiés de la jeune femme. Elle vivait en lui, mais il refusait catégoriquement qu’elle soit réelle. Dans ses délires, Stefan en arrivait parfois à se demander s’il ne l’avait pas inventée de toute pièce, si ce n’était pas simplement son cerveau qui lui jouait des tours, une sorte de schizophrénie dont il n’aurait pas conscience, comme on voit dans tous les meilleurs films... Mais certaines photos qui traînaient dans de vieilles boîtes poussiéreuses lui prouvaient le contraire ; jusqu’à présent, on a rarement vu quelqu’un capable de se photographier en présence de ses multiples personnalités. Non, Lily était bien vivante, quelque part sur le globe. Mais dans le monde de Stefan, elle n’existait plus. Et c’était aussi angoissant que rassurant.
Alors forcément, la présence d’Alex était une véritable réjouissance. À chaque fois que le jeune brun lui rendait visite ou qu’ils avaient l’occasion d’aller boire un café, Stefan était ravi et son coeur était à la fête. C’était peut-être un peu exagéré, mais ce n’était pas très loin de la réalité. Les deux hommes étaient en véritable symbiose, aussi déjantés l’un que l’autre pour pouvoir rire des mêmes choses, avoir les mêmes réactions et une passion commune pour les moqueries et les activités les plus stupides qui soient. On ne pouvait pas se permettre de dire qu’ils étaient fusionnels ; ils pouvaient se passer l’un de l’autre, du moment que cela ne durait pas trop longtemps. Et la position d’Alex sur son canapé suffisait déjà à distraire Stefan et le sortir de toutes les pensées négatives qui avaient pris l’habitude de s’immiscer en lui à chaque fois qu’il se retrouvait seul. Le trentenaire devait bien admettre que la présence d’Alex l’enchantait surtout pour ses récits toujours plus palpitants au fil des années. Stefan n’avait jamais compris comment son ami parvenait à se fourrer dans des pétrins innommables, ne connaissant aucune limite, repoussant les frontières de l’improbable. En tant que simple spectateur, c’était tout bonnement hilarant, et du moment que le McFire n’était pas impliqué de près ou de loin dans toutes ses histoires, il se délectait des aventures de son plus fidèle complice. Sirotant donc son café, l’oreille attentive, prêt à dégainer son sourire, préparant ses éclats de rire au cas où il en aurait besoin, Stefan attendait patiemment qu’Alex en vienne au fait, n’osant même pas l'interrompre. Il ne bougea pas lorsque son acolyte lui annonçât qu’il avait couché avec quelqu’un. Après tout, quoi de plus normal, surtout de la part du beau brun ? Mais le petit doigt de Stefan semblait lui souffler que ça ne pouvait pas être aussi simple et évident ; Alex s’était forcément attiré des ennuis à un moment donné. L’une des jeunes femmes avec qui il avait passé la nuit avait-elle décidé de se venger ? Stefan n’en savait rien mais il mourrait littéralement d’impatience tandis qu’il essayait de laisser paraitre le contraire, se dissimulant derrière sa tasse, apaisant son excitation à grands renforts de lampées.
« Enfin, je veux dire avec… Bin, pas avec une fille en fait. »
Stefan manqua de s'étouffer. Alex avait décidé de lever le voile sur sa déclaration, et ses mots avaient frappé le trentenaire en pleine poitrine, le faisant suffoquer, provoquant une toux incontrôlable. Alex Levis avait couché avec un homme. Le coup de grâce. C’était officiel : le monde ne tournait plus rond. Il y avait quelque chose qui s’était déréglé dans l’univers pour que les astres se décident soudainement à tourner dans l’autre sens pour qu’Alex soit intime avec un homme. Non, ce n’était pas possible. Stefan avait mal entendu. Il continuait de se racler la gorge, récupérant ses jambes pour venir les reposer sur la terre ferme afin de s’assurer que le sol ne s’était pas dérobé sous son canapé - parce qu’après une telle annonce, mêmes les choses les plus irréelles étaient réalisables. Il posa sa tasse dans un coin non occupé de sa table basse avant de se tourner vers Alex, sans rien dire, complètement abasourdi, encore remué par la vague de toussotements qui venait de l’agiter. Et Stefan était loin d’être au bout de ses surprises... « Et je te jure que vu le bordel que c’est, j’aurais carrément préféré que ce soit avec toi plutôt qu’avec… Qu’avec lui. » Cette fois-ci, le jeune blond ne put se retenir, riant franchement comme si Alex venait de lui narrer la meilleure blague de l’année. Après quelques instants, il parvint toutefois à retrouver un semblant de sérieux face à la mine déconfite de son ami. Il s’éclaircit doucement la gorge, essayant tant bien que mal de ne pas se moquer. Sérieusement, si on l'avait prévenu qu’un jour Alex lui dirait un truc pareil, il aurait été prêt à se couper une main pour affirmer le contraire. Agrippant une nouvelle fois sa petite tasse blanche pour se donner fière allure, il fit un petit clin d’oeil taquin à Alex.
« Si tu me l’avais dit plus tôt aussi, j’aurais pu faire quelque chose pour toi... Parce qu’entre nous, tu sais bien que ça ne me déplairait pas... » Mais Alex ne semblait pas réagir, ne souriant même pas face aux avances de Stefan. Alors quelqu’un avait vraiment réussi à le traumatiser finalement ? Le cadre de santé comprit que le sujet était plus grave que ce qu’il n’y paraissait. Finalement, après onze ans de pratique, Stefan avait oublié ce qu’était la première fois, ce qu’elle représentait, et le choc qui allait avec lorsqu’on ne s’attendait pas à faire ce genre de choses avec une personne du même sexe. Soit, il était là aussi pour rassurer Alex lorsqu’il en avait véritablement besoin. Il prit une profonde inspiration qu’Alex était forcé d’entendre ; c’était sa manière de montrer qu’il était en train de se calmer et qu’il cessait ses moqueries au profit d’une véritable attention. « Il était vraiment pas doué pour que ça te mette dans cet état ou?... Tu sais, j’aime pas trop les grands discours du genre ‘c’est pas grave, c’est normal, tu dois t’accepter comme tu es’ parce que franchement... C’est des sacrées conneries. Mais perds pas trop de temps à te poser des questions. C’est pas la peine de te prendre la tête là-dessus. C’est pas parce que tu fumes une fois que t'es fumeur... Alors si tu couches avec un mec, ça fait pas de toi une grande folle, rassure-toi. » Stefan s’égarait complètement, mais à vrai dire il ne savait pas réellement quel était le problème d’Alex, alors il explorait la piste qui lui semblait la plus évidente face au malaise du jeune homme. Bien sûr, il n’était pas certain de ce qu’il disait et il se sentait à côté de la plaque comme rarement il l’avait été dans sa vie. « Sauf s’il y a quelque chose d’autre que tu as oublié de me dire ? »
Alex n’avait peut-être pas choisi la meilleure façon d’annoncer les choses à Stefan. A peine avait-il dit qu’il n’avait pas couché avec une fille que Stefan s’étouffait déjà avec son café. Alex redressa la tête comme il pouvait pour pointer son regard vers son ami, l’air de lui dire « T’étouffe pas maintenant, on en est qu’au début ». Bon, d’accord, ce qu’il venait de dire avait de quoi surprendre. Des années qu’ils trainaient ensemble et Alex n’avait jamais signifié le moindre intérêt pour le même sexe que lui. D’une certaine manière, Stefan n’était pas étranger à ce qui s’était produit. Pas directement, bien sûr, vu que ce n’était pas avec lui qu’il s’était retrouver dans ces chiottes pourris. Mais Stefan étant ce qu’il était, Alex trainant régulièrement avec lui, l’attirance vers un homme n’était plus un tabou, presque quelque chose de normal. Alex était loin de rejeter la faute sur son ami mais, si l’homosexualité n’avait pas été quelque chose perçue de manière banale alors, peut-être (qu’éventuellement, il se pourrait que…) qu’Alex - complètement bourré – n’aurait pas fini entre ses quatre murs qui ne filtrait que dalle !
Alex pencha la tête en arrière, pour voir la pièce à l’envers en quête d’un verre d’eau pour aider Stefan à s’en remettre. Rien, dans son champ de vision. Ouais, bin tant pis, faudrait qu’il s’en remette tout seul. Alors, ouais, restant dans ses explications, Alex avait balancé une phrase sans trop réfléchir à ce qu’il disait. C’est quand Stefan se mit à rire qu’Alex le regarda d’un air interrogateur – relevant la tête une fois de plus – prenant une ou deux secondes pour percuter ce qu’il avait vraiment dit. Il avait même envie de se reprendre, s’excuser, dire que ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire. Mais en voyant Stefan, sa tasse, et son clin d’œil, il comprit que sa phrase n’avait pas été prise comme une avance où un truc dans ce genre. Non parce que, quand un pote vient vous voir en vous disant « j’ai couché avec un mec et j’aurais préféré que ce soit toi », on ne pouvait pas mieux si prendre si c’était pour réellement faire des avances. « Si tu me l’avais dit plus tôt aussi, j’aurais pu faire quelque chose pour toi... Parce qu’entre nous, tu sais bien que ça ne me déplairait pas... »
Ok, en fait, Alex resta sans réaction scotchant connement sur les derniers mots de Stefan. Est-ce que c’était une proposition ? Non parce que si c’était le cas, y a un moment dans la conversation, où ils s’étaient forcément mal comprit. Honnêtement, Stefan aurait été un meilleur choix que Luya mais, en même temps, ça aurait été tout aussi traumatisant de coucher avec lui parce que… Bin, il ne savait pas vraiment mais les choses auraient été bien trop différentes après ça. Bon, le mieux à faire dans ce genre de situation était encore de ne rien dire, ne pas sourire, ne pas bouger le petit doigt histoire que rien ne soit pris de travers et laisser penser qu’il n’avait pas compris, voir pas entendu ce que Stefan venait de lui dire. Il était désolé, peut-être que Stefan attendait une autre réaction parce qu’il prit une inspiration qui, limite, n’aurait pas échappé au voisin. Et voilà que « tonton Stefan » - Alex s’était juré de ne pas l’appeler de cette manière, mais fallait voir le discours qu’il était en train de lui servir – se lança dans des explications. Un peu le genre de conversation que pourrait avoir un « homo avec expérience » à un « homo débutant », sauf que pour le coup, Stefan était surtout en train de lui expliquer que coucher avec un type, ne faisait pas de lui un véritable homo. Et expliquer tout ça en prenant pour exemple une clope et un fumeur, c’était juste du grand art. Tellement grandiose qu’Alex n’avait même pas eu le courage de l’arrêter pour lui dire qu’il faisait mauvaise route. Le problème n’était pas là.
« Sauf s’il y a quelque chose d’autre que tu as oublié de me dire ? » Voilà pourquoi il adorait ce type. Quoiqu’il arrive, même quand il partait dans ses délires, y a toujours un moment où il comprenait très bien les choses. Enfin, en tout cas, il comprenait Alex et, pour ce dernier, c’était bien là l’essentiel. Oui, il ne lui avait tout dit mais… Rah… Alex se laisser glisser sur le canapé un peu plus, ce qui fit que sa tête venait toucher le sol maintenant. En se forçant un peu, peut-être qu’il arriverait à creuser un trou et s’y enfoncer. « Attends, laisse-moi toucher le fond et je remonte ». Il se laissait glisser un peu plus et, forcément, se retrouva comme un con au moment où il voulait remonter. Au prix d’un effort considérable et d’une contorsion impressionnante il se retrouva debout et s’affala sur le canapé de manière normale, à côté de Stefan.
« Ok, je t’explique… » Merde, il était où son café à lui ? Il se redressa un peu, se pencha vers la table, poussa deux ou trois trucs mais ne trouva pas le café que Stefan lui avait servi en arrivant. Tant pis. Il s’appuya une nouvelle fois dans le canapé. « Mais tu devrais peut-être poser ton café ou arrêter de boire » Vu sa première réaction, Alex ne se voyait pas appeler les pompier pour venir sauver Stefan d’une asphyxie. « Alors voilà, tu vois il y avait ce type et euh… bin bref, tu sais mieux que moi comment ça fonctionne. Bref… On se retrouve au bar, après, et là on me redonne une photo que j’ai fait tomber. Et Voilà que le type me demande genre comme ça : » Et là, Alex se redressa un peu, tourna sa tête vers Stefan pour imiter Luya – ce qui n’était pas à l’avantage de ce dernier – « Mais qu’est-ce que tu fou avec une photo de mon oncle. Non mais, sérieusement, t’y crois-toi ? Limite le mec il m’agresse, je sais même pas pourquoi ! » Et voilà qu’il s’enfonça à nouveau dans le canapé et balança la conclusion de son histoire. « Mon cousin ! » En fait, il se redressa – a croire qu’il ne tenait pas en place et imita un téléphone avec ses mains pour une imitation d’une meuf d’une émission de téléréalité à la con « Allo ! C’est mon cousin Non mais allo quoi ! »
Et comme il n’était plus à une fois près, il s’appuya une fois de plus dans le fond du canapé. Première fois qu’il le disait à voix haute. Ça sonnait bizarre. Ça sonnait même de manière parfaitement horrible. Il n’aurait pas été aussi blasé, qu’il se serait laissé tenter par l’appel de la fenêtre. Le mieux était encore de passer Luya par la fenêtre mais comme il n’était pas là, ça semblait un chouia compliqué. « Alors tu vois, le problème n’est pas tant être un fumeur à cause d’une seul cigarette mais plutôt de se taper les clopes qui vient du même fournisseur. » c’était naze comme référence mais, franchement, il avait la tête en vrac, les pensées divagantes et une envie certaine de se pendre avec le premier truc qu’il trouverait. Quoique pour cette dernière envie, ça allait être compliqué de trouver de quoi se pendre dans le bordel environnant. Il ne savait toujours pas pourquoi il avait eu ce besoin d’en parler. Il avait cru pouvoir se sentir soulagé mais, en réalité, ça rendait les choses bien réelles. Pas vraiment ce dont il avait envie. Ce qui était certain c’est qu’il n’aurait voulu en parler à personne d’autre que Stefan, bien que là, il estimait pouvoir l’achever en lui annonçant qu’il avait également couché avec Lily. Ah, mais c’était peut-être ça, ça meilleure façon de mettre un terme à sa vie. Plus besoin de se pendre, ou de sauter par la fenêtre. Il envisagea cette nouvelle possibilité avant de se rétracter. Non, il n’avait pas envie de mourir et, non, il n’avait pas envie de perdre Stefan. Ses révélations allaient donc s’arrêter là pour aujourd’hui.
Invité
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Mer 24 Avr - 23:17
Suite au laïus de Stefan, Alex se redressa enfin. Ce n’était pas trop tôt. À vrai dire, la position inconfortable de son ami commençait à lui donner le tournis. Il n’y avait pourtant aucune raison pour que le brun et sa manière si particulière de s’asseoir mette Stefan aussi mal à l’aise. Ça ne le dérangeait pas plus que cela, il y était même habitué. Avec le temps, il s’était fait aux façons étranges qu’Alex avait de se tenir, et il devait bien avouer qu’il appréciait particulièrement cette singularité. Si la terre ne tournait plus rond, alors soit : Alex changeait carrément les codes imposés par la gravité et se retrouvait avec la tête à l’envers et les pieds sur le rebord du canapé. Puisque plus rien n’allait et que les choses n’avaient plus de sens lorsqu’elles étaient à leur place, Alex étant sans dessus-dessous, littéralement retourné par tout ce qui lui arrivait. Stefan adorait ce petit grain de folie. Qu’il soit volontaire ou non de la part d’Alex, c’était toujours agréable de se dire qu’avec lui, on ne savait jamais à quoi s’attendre. Aujourd’hui, c’était sa façon de se tenir qui semblait tout bonnement révolutionnaire. Qu’est-ce que ça serait la prochaine fois ? Enfin, si seulement Alex décidait de ne pas surprendre Stefan davantage dans les minutes qui allaient suivre...
Mais malgré toute l’originalité de cette nouvelle posture, Stefan ne se sentait pas bien en le voyant ainsi. Ce n’était pas de la compassion ou un quelconque sentiment un peu fleur bleue qui le mettait dans cet état. Alex avait beaucoup de valeur à ses yeux, pour ne pas dire que c’était l’un de ses rares amis. Le seul peut-être ? Bref, la question n’était pas là. Il avait beaucoup d’estime pour le brun, mais ce n’était visiblement pas cela qui l’inquiétait au point d’avoir l’estomac tout retourné. Sa tête semblait trop lourde et l’effort considérable qu’il devait faire pour capter le regard de son ami lorsqu’il était allongé de cette manière ne l’aidait pas le moins du monde. Alors tant mieux, qu’Alex se redresse et qu’il reste en place plus de dix secondes, que Stefan puisse enfin reprendre ses esprits entre la révélation récente et tout le reste... Le cadre s’exécuta sans broncher lorsqu’on lui conseilla de poser sa tasse. Après tout, il connaissait assez son interlocuteur pour savoir qu’il ne disait pas ça dans le vide. À vrai dire, c’était même effrayant. Si Stefan ne devait plus toucher à sa boisson sans risquer de mourir étouffé à cause de leur conversation, ce devait certainement être assez... Assez quoi d’ailleurs ? Impressionnant ? Déstabilisant ? Choquant ? Pendant le court instant où Stefan se pencha pour reposer sa tasse sur la table basse, il se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de se taire et ne pas poser de question à Alex. Retenant l’envie soudaine de se boucher les oreilles qui lui traversa l’esprit, le jeune homme s’installa confortablement dans le fond de son canapé, histoire de ne pas avoir à tomber de trop haut lorsqu’il entendrait la suite de l’histoire de son ami. Et puis aussi et surtout parce qu’il commençait à avoir mal au crâne et qu’il sentait qu’il avait besoin d’appuyer sa tête sur quelque chose... Le repos de Stefan fut de courte durée, car déjà Alex reprenait la parole, gesticulant dans tous les sens. Le jeune McFire se forçat même à regarder le plafond l’espace d’une seconde, histoire de reprendre son souffle entre deux mouvements du jeune brun. Bordel, pourquoi il était soudainement aussi mal à l’aise ? Il avait bien une petite idée mais tout de même... De toute façon, pour l’instant, il devait rester concentré sur le discours de son invité.
Alex racontait vaguement cette histoire avec ce type, sans vraiment rentrer dans les détails - mais s'il l'avait fait, cela n’aurait pas franchement déplu Stefan. Imaginer Alex en train de faire ce genre de choses avec un autre homme était loin d’être désagréable. Cette simple pensée le fit sourire en coin et il remua doucement la tête pour essayer de reporter toute son attention vers ce qui était plus important que ses propres fantasmes. Fantasmes qui n’existaient pas jusqu’alors et qu’Alex avait éveillés subitement en évoquant la seule aventure qu’il avait eu avec un homme. D’ailleurs, niveau glamour, on repassera. S’ils n’avaient pas quitté le bar pour faire leur affaire, ils s’étaient probablement rejoints dans les toilettes dudit lieu ; pour une première fois, on avait vu mieux. Même celle de Stefan était romantique comparée à la situation dont Alex faisait état. Mais ce n’était pas le propos. Franchement, il fallait vraiment que Stefan essaie de se concentrer. Pourquoi ses pensées continuaient-elles de dériver comme un véritable flot continu, un fleuve qui se répandait dans son esprit après la chute d’un barrage imaginaire ? Il était temps que le trentenaire sorte la tête de l’eau et soit plus attentif... Se débattant avec les profondeurs polluées de ses pensées, il refit surface au moment où Alex était en train d’imiter l’homme dont il avait partagé l’intimité - pour ne pas dire autre chose. Se plongeant dans le regard du jeune brun, il riait de bon coeur à cette parodie malgré le fait qu’il n’ait encore jamais croisé l’original. Enfin, peut-être l’avait-il déjà rencontré et ramené chez lui ? Après tout, Stefan passait son temps à ne faire que cela lorsqu’il en avait l’occasion, ce n’était pas impossible. Et si Alex et Stefan avait déjà partagé une de leur conquête sans le savoir ? Et s’ils avaient les mêmes goûts en matière d’hommes ? Et si... Et si Stefan se réveillait enfin et arrêtait de ne penser qu’à des choses aussi déplacées ? Enfin merde, Alex était assis là, en train d’expliquer qu’il avait couché avec son cousin, et Stefan ne percutait même pas. Il n’était pas blond pour rien celui-là... Heureusement qu’Alex était là pour en remettre une couche, histoire d’être sûr que le message soit bien passé ; utilisant ses mains pour créer un faux combiné de téléphone, il continuait de faire le pitre pour relater les événements traumatisants qu’il avait vécu. Le trentenaire riait toujours pourtant, jusqu’à ce que l’information atteigne son cerveau et qu’il ait regroupé assez de neurones pour pouvoir analyser la situation. Alex, avec un autre homme, dans des toilettes... Non, surtout, Alex avec son... Cousin. Oh, bordel, heureusement qu’il avait reposé son café ! Mais même avec l’air qui emplissait ses poumons, Stefan aurait été capable de s’étrangler avec une nouvelle pareille.
Il ne bougeait plus, achevé par ce qu’il venait d’entendre. La bouche bée et les yeux perdus dans le vide, il ne parvenait pas à réaliser. Enfin tout de même, c’était incroyable ! Stefan passait sa vie entière à se taper tout ce qui se trouvait à sa portée sans jamais tomber sur un membre de sa famille, et il suffisait d’une seule et unique fois à Alex pour retrouver son cousin. Mais comment est-ce qu’il faisait pour toujours se fourrer dans des situations aussi improbables ? Il le cherchait, ce n’était pas possible autrement. Pourquoi est-ce que le ciel s’acharnerait plus particulièrement sur Alex Levis plutôt que sur les autres ? Non vraiment, il n’y avait plus de mots. Stefan aurait voulu plaisanter et répondre qu’avec le nombre de personnes ouvertement homosexuelles vivant à Los Angeles, la chance de tomber sur son cousin était tellement infime qu’il pouvait certainement se mettre à jouer au loto et être le prochain vainqueur sans problème... Mais le coeur n’y était pas, il n’avait franchement pas envie d’ironiser là-dessus. Il s’agissait tout de même d’un... D’un inceste. Stefan déglutit douloureusement. Qui sur cette planète pouvait se permettre de coucher avec un membre de sa famille sans être complètement détruit ? À part Jack McFire. Oui, finalement, même cette discussion ramenait Stefan quatorze en arrière, et à cette nuit terrible où le paternel décida de s’en prendre à la petite dernière. Ce n’était pas comparable avec ce qu’Alex avait vécu puisqu’il avait été consentant mais malgré tout, la douleur devait être présente, cette sensation d’avoir été sali sans pouvoir rien faire à part tenter tant bien que mal de continuer à mener une vie normale. Stefan n’avait jamais parlé de l'histoire de sa petite soeur à qui que ce soit... Pas une seule fois il n’avait osé raconter cet épisode affreusement intolérable qui avait marqué son existence au fer rouge. Il baissa le regard, se tournant vers sa petite table basse, ne sachant quoi répondre. Il aurait aimé être capable de réconforter Alex, de lui dire que ç’aurait pu être pire. Après tout, ce n’était pas comme si c’était son frère, n’est-ce pas ? Il y avait toujours de quoi relativiser... Mais non, il n’avait pas envie d’essayer de lui faire croire l’impossible. C’était son cousin, et il avait couché avec. Point barre. Il n’y avait pas à tergiverser pendant des heures, les choses étaient ce qu’elles étaient, et Alex en était la première victime. Certes, il ne l’aurait pas fait s’il avait su, mais avec de simples «si», on pourrait refaire le monde, et il faudrait plus que de vulgaires hypothèses pour qu’Alex parvienne à se reconstruire. Le jeune brun se doutait-il seulement de l’impact que cette histoire avait eu sur Stefan, à l’instant même où ses propos vinrent s’écraser contre les tympans du trentenaire avec toute la violence qu’ils impliquaient ? Son cousin. Bordel, Stefan ne parviendrait pas à s’en remettre. « Alors tu vois, le problème n’est pas tant être un fumeur à cause d’une seul cigarette mais plutôt de se taper les clopes qui vient du même fournisseur. » Oui, le cadre de santé avait bien saisi le problème, même s’il était toujours muet. En temps normal, il se serait peut-être permis de poursuivre la métaphore, juste pour le jeu, mais il n’y avait rien de normal dans cette conversation.
Stefan resta immobile un long moment, perdu entre les souvenirs insupportables qui revenaient sans cesse à la charge et les mots d’Alex qui continuait de marteler son pauvre crâne. Lui qui avait déjà la nausée avant que son ami ne lui fasse la révélation la plus ignoble de l’année, il était maintenant sur le point de rendre le peu de choses qu’il avait dans l’estomac. Ce n’était pourtant pas par véritable dégoût. Il le sentait, il connaissait les symptômes... Les maux de tête continuait de le mettre sur la bonne voie, tandis que sa main tremblait sans qu’il puisse la maitriser. Pourtant, cela ne faisait pas longtemps qu’il ne s’était pas laisser aller, ce ne pouvait pas être le manque, si ? Ça ne devait pas être ça. Ce stress avait sûrement réveillé tout un tas de choses qu’il ne parvenait pas à contrôler et il songeait au seul moyen qui parviendrait à les apaiser... Non, il ne fallait pas qu’il craque. Pas maintenant. Que faire alors ? Essayer de réconforter Alex ? Lui sortir tout un tas de balivernes pour lui redonner le sourire ? Non, rien de tout ceci ne semblait à la hauteur de ce qu’Alex avait pu vivre et continuait de ressentir actuellement. Stefan hésita encore un moment, les lèvres scellées, ne laissant aucun son s’en échapper. Il pesait le pour et le contre et naturellement, l’appel de la drogue fut plus fort. Le trentenaire se leva, quittant la pièce quelques instants pour se diriger vers sa planque favorite, l’endroit où il rangeait toute sa vie. Son petit trésor à lui. Une minute à peine s’était écoulée lorsqu’il se retrouva face à Alex, un minuscule sachet de poudre blanche à la main. Avec son bras, il fit grossièrement de la place sur sa petite table basse, ne bronchant même pas lorsqu’il remarqua les nombreux déchets et autres factures qui se précipitèrent dans le vide pour s'écraser sur son plancher à cause de son geste. Il nettoya un coin de cette même table avec le plus grand soin, comme s’il était en train de s’occuper d’un nourrisson. Il versa la poudre à l’endroit maintenant intact, séparant le petit tas en deux traits bien distincts avec beaucoup de dextérité. Il ne disait rien. Après tout, les actes se suffisaient à eux-mêmes. Le trait de droite était bien plus court et fin que son voisin. Si Alex acceptait de se joindre à ses petits jeux dangereux et qu’il se laissait tenter pour la première fois, cette trace devrait lui suffire amplement. Lorsque tout fut finalement en place, il se retourna enfin vers Alex. « Tu sais bien que je suis pas doué pour les discours, et franchement, vu la situation, je sais pas si j’arriverai à te dire quoi que ce soit pour te remonter le moral... » Il prit une grande inspiration. « Et à part te proposer un bon petit remontant, je vois pas ce que je peux faire. Je crois que même moi j’en ai besoin, juste pour me remettre de ce que tu viens de me dire là... » Il tendit une paille à son ami, l’invitant à se rapprocher de lui pour avoir plus facilement accès à la poudre. « Et crois-moi, je ne partage jamais ma poudre. Jamais. Mais là, c’est juste l’exception qui confirme la règle parce que... Putain, mec, ton cousin ! Alors profites-en parce que celle-là, c’est de la bonne came. Au pire si t’en veux pas, je saurai quoi en faire, mais j’ai besoin de quelque chose sinon je crois que je pourrais pas me faire à l’idée que... Oh merde, je veux même pas le redire. » Stefan ne se fit pas prier plus longtemps, sniffant le rail qu’il s’était préparé avec soin avant de relever la tête, ses pupilles se dilatant à l’infini.
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Jeu 2 Mai - 21:13
Ce n’était rien, pourtant, Alex était reconnaissant envers Stefan qui, à sa demande, avait posé sa tasse de café sur la table. Geste anodin et sans la moindre répercussion mais qui, quelque part, prouvant qu’Alex était écouté et prit au sérieux. Il en avait besoin car, il existait une réaction qu’il ne voulait pas voir chez son ami, il refusait de le voir en pensant qu’Alex était en train de lui faire une mauvaise blague. Ne pas être pris au sérieux sur un sujet aussi sensible serait dévastateur pour Alex. Si son ami, le seul à qui il pouvait en parler, ne le croyait pas : qui le ferait ? Alors ouais, Stefan avait juste posé une simple tasse sur une putain de table dégelasse mais c’était le meilleur geste qu’il avait pu faire à ce moment précis. Il parlait, bougeait, re-parlait, et re-bougeait. Il faisait même les deux choses en même temps à de nombreux moment mais Stefan ne décrochait pas, même quand il s’était mis à regarder le plafond, il n’avait pas semblé décrocher de ce que racontait Alex. Enfin, si, Stefan avait l’air d’avoir décroché à un moment, perdu dans des pensées qu’Alex ne put deviner ou, surtout, qu’il ne voulait pas deviner. Ce qui était mieux pour son état moral parce qu’il aurait été difficile pour Alex de raconter ce qui était une expérience traumatisante, tout en sachant qu’elle permettait à Stefan de divaguer sur une éventuelle aventure entre lui et Alex. Concept bien trop perturbant pour être envisagé. Alex ne bougeait pas de son histoire, de son récit étrange qu’il aurait préféré considérer comme un simple cauchemar.
Alex fut heureux de voir Stefan rire à son imitation de Luya parce que, d’une certaine manière, il se foutait aussi de sa gueule et c’était cool que ce foutage de tronche soit partagé avec son ami. Sans parler du fait, qu’il préférait le faire rire une dernière fois avec sa révélation finale. D’ailleurs quand il avouait enfin la fin de son histoire, Stefan ne semblait pas percuter. Ah non ! Pas ça ! Il devait prendre conscience de ce qu’était en train de dire Alex, il ne pouvait en être autrement. Ouais, Alex en rajoutait une couche, dans une autre imitation débile mais Stefan riait. Bordel ! Qu’est-ce qu’Alex devait faire : lui hurler dessus pour qu’il comprenne ? A quel moment l’info allait monter au cerveau de Stefan ? A quel moment il comprendrait le côté traumatisant de toute cette histoire ? Il cherchait encore comment faire pour faire percuter son ami quand ce dernier cessa de rire soudainement. Enfin ! Ce qui prouvait, une fois de plus, qu’Alex ne savait pas ce qu’il voulait. Stefan restait là, sans bouger, sans parler, sans réagir et Alex eut envie de le secouer une deuxième fois mais, cette fois, pour qu’il dise quelque chose. Allez, il voulait même bien le voir sourire ou même rire, il pouvait même ne pas le croire mais, qu’il ne reste pas dans ce mutisme. Alex n’avait aucune idée de ce qu’il venait de réveiller chez Stefan, bien trop procurer par ses propres problèmes, il était impossible de faire jouer un altruisme, ou une compréhension quelconque. Son problème était la seule chose qui existait sur le moment, il en serait probablement désolé, plus tard mais pour le moment c’était la seule chose qui envahissait ses pensées.
Putain ! Voilà que Stefan se levait sans rien dire. Bordel ! Alex le regardait se lever avec un air indescriptible sur le visage. Que faisait-il ? Hey, Hey, il était quand même censé dire un truc pas se lever et se casser sans rien dire. Alex savait parfaitement ce qu’il faisait là – ou presque – mais, là, avec ce genre de réaction il doutait du fait qu’être à la bonne place. Stefan… c’était lui qui était censé lui remonter le moral avec une connerie, avec des phrases à deux balles, voir même une morale à la con mais en aucun cas il n’était prévu qu’il se lève et aille dans une direction inconnue. Il n’avait pas intérêt à se diriger vers la fenêtre pour sauter parce que, Alex avait décidé depuis un moment que s’était SA fenêtre à LUI et à PERSONNE D’AUTRE ! Alex était tellement étonné par cette réaction qu’il ne trouvait même pas quelque chose à dire, même pas un simple « Hey », il restait là, comme un con, la bouche ouverte à attendre de revoir Stefan dans son champ de vision. Et quand ce dernier décida de réapparaitre, il ne fallut pas plus de 2 secondes à Alex pour voir le sachet que Stefan avait dans les moins. Il lui fallut encore moins de temps pour comprendre de quoi il s’agissait. Poudre blanche… Drogue… Un court instant, Alex se sentit paniqué parce qu’il s’était promis de ne plus toucher à ce genre de chose, même si il n’avait jamais été un réel consommateur. Le côté addictif l’avait toujours fait un peu flipper. Mais, de ce regard de panique apparu très vite un sourire sur ses lèvres. L’alcool ne lui permettait pas d’oublier peut être que… Si seulement, cette poudre blanche pouvait faire en sorte de ne plus penser à ce qui était arrivé. « Tu sais bien que je suis pas doué pour les discours, et franchement, vu la situation, je sais pas si j’arriverai à te dire quoi que ce soit pour te remonter le moral... » Alex regardait les deux rail sur la table avec l’idée d’être sauvé par cette dose aussi minime soit-elle. Pas habitué, il ne faisait aucun doute que ça lui suffirait largement, s’impressionnant même de voir la dose que Stefan se servait.
« Et à part te proposer un bon petit remontant, je vois pas ce que je peux faire. Je crois que même moi j’en ai besoin, juste pour me remettre de ce que tu viens de me dire là... » Alex avait presque envie de culpabilisé, n’aimant pas cette addiction que pouvait avoir son ami. Rentré de ce jeu-là, ne le rendrait plus crédible quand il lui dirait que ce n’était pas bien, qu’il fallait arrêter, que c’était dangereux pour lui. Il perdrait toute sa crédibilité auprès de Stefan sur ce sujet pour juste une envie d’oublier ? Ce n’était pas raisonnable. « Et crois-moi, je ne partage jamais ma poudre. Jamais. Mais là, c’est juste l’exception qui confirme la règle parce que... Putain, mec, ton cousin ! Alors profites-en parce que celle-là, c’est de la bonne came. Au pire si t’en veux pas, je saurai quoi en faire, mais j’ai besoin de quelque chose sinon je crois que je pourrais pas me faire à l’idée que... Oh merde, je veux même pas le redire. » Il avait suffi à Stefan de mentionné le mot « cousin » pour qu’Alex oublie ce que c’était que d’être raisonnable. Rien ne tenait face à ce qui lui était arrivé. Tant pis pour sa crédibilité. Comment refuser alors que Stefan expliquait clairement que JAMAIS il ne partageait ? Cela aurait été totalement impoli. Et, à ce moment bien précis, Alex était capable de se trouver toutes les excuses du monde pour accepter l’offre de son confident. Une offre qui sonnait comme une promesse d’oubli. Il ne lui en fallait pas plus pour prendre ce qu’il fallait afin d’imiter Stefan.
Inspiration devant la table de Stefan. Pour expiration. Bouchage d’une narine et, enfin, L’inspiration, la seule qui était vraiment importante. Le passage de la poudre lui donnait la désagréable sensation de brûler ce qui dura tellement peu longtemps qu’il l’oublia très vite. Sa tête avait retrouvé sa place sur le repose tête. Il en ria même, de voir à quelque point ce truc portait bien son nom… Un repose tête, c’était pour reposer la tête. Putain, le mec qui avait inventé ce nom était un génie, il n’y avait d’autre explication possible. Hey mais, c’était le moment où ses pupilles se dilataient, non ? Genre il avait vu dans requiem for a dream, impressionnant le truc. Un peu comme les chats. Wahou, est-ce qu’il pouvait voir dans le noir dans cet état ? Parce que, ça serait vraiment trop cool. Fallait qu’il pense à essayer. Alex tourna la tête vers Stefan avec une lenteur et une lourdeur impressionnante, ouvrit la bouche pour lui demander s’il pouvait essayer mais… essayer quoi déjà ? Il plissa les yeux, chercha dans ses souvenirs. Oui, il avait eu une idée de génie mais elle était perdue quelque part. Et merde. Un bloc note et un stylo, c’est ce qu’il lui fallait pour se souvenir de ce qu’il voulait. Et puis, merde, écrire ça le saoulait grave, tant pis pour ses idées, elles avaient qu’à revenir quand elles en auraient envie. Ses idées, ses pensées, tout allait tellement vite qu’il avait l’impression d’être dans une autre sphère où aucun cousin n’existait. Si c’était le cas, ça lui semblait insignifiant, juste un mauvais rêve. Il en avait le tournis à force de voir défiler des choses qui avait un sens et, la seconde d’après, n’en avait plus aucun. Il s’y perdait tellement qu’il avait presque l’impression d’étouffer. Chaud. Bordel, il avait chaud.
Les yeux d’Alex s’illuminèrent d’une lueur un peu étrange, comme si il venait enfin de comprendre une équation restée sans réponse pour l’ensemble de l’univers. Un large sourire, heureux se dessina sur les lèvres, et même défoncé, il arrivait à garder le secret de ce genre de sourire. Posant son regard sur Stefan, c’est fier qu’il annonça sa découverte. « Je sais. J’ai compris. » Il n’en revenait pas lui-même et aurait aimé pouvoir sauter sur place si il avait pu se redresser sans le moindre encombre. « Je me suis toujours demandé pourquoi je ne te croisait jamais entièrement habillé. Maintenant, je sais. C’est à cause de ça. » Fièrement, il désigna l’endroit où se trouvait la poudre un peu plus tôt. « La défonce, ça donne chaud. » Le dire à voix haute lui donnait l’impression d’amplifier ce sentiment. Il tira sur le col de sa chemise, étonné par cette chaleur devenant étouffante. « Vraiment chaud. » c’est en défiant les lois de la gravité qu’il se releva. Rien ne lui était impossible pour se soulager de cette chaleur, il en allait de sa vie, si il gardait cette chemise plus longtemps, il allait finir par étouffer, il en était certain. Les mains sur son premier bouton, il s’énerva bien vite. Pourquoi les choses se mélangeaient comme ça, hein ? Bordel ce n’était qu’un simple bouton, ça ne devait pas être si compliqué que ça à enlever ! Plus il s’énervait, plus il avait l’impression d’étouffer dans cette chemise. Ils auraient pu lui dire au magasin que c’était une chemise d’hiver, qu’elle tenait extrêmement chaud. Et puis, pourquoi il ne s’en était même pas rendu compte avant. Il s’acharnait sur ce foutu bouton, tirait dessus comme il pouvait mais rien à faire. Il ne voulait pas mourir comme ça et c’est pourtant bien ce qui allait se passer, si ce bouton ne cédait pas. C’est avec une certaine panique qu’il posa un regard pressé sur Stefan. « Putain, faut que tu m’aide là, j’y arrive pas. »
Si on se pose la question : Non, il ne comprenait pas les enjeux que pouvaient impliquer une telle demander à Stefan, il était bien trop loin de tout ça. Le pire, c’est que, pour couronner le tout, il avait fallu attendre que Stefan arrive à se lever, qu’il se mette en face d’Alex, pour que ce dernier – en tirant fortement – arrive à exploser tous les boutons de sa chemise en même temps. Et, il fallait croire que celle-ci était en feu quand on voyait avec quelle rapidité, Alex s’en était débarrassé en la jetant par terre. Techniquement Stefan n’avait rien fait mais, à cet instant même, il était devenu le sauveur d’Alex parce que, rien que par sa présence, il avait permis à Alex de se débarrasser de la chemise d’Alex. « T’es mon sauveur ! »
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Mer 8 Mai - 19:21
Stefan détestait ce genre de comparaison. Heureusement qu’Alex l’avait faite dans sa propre tête, se gardant bien d’évoquer ce à quoi cette scène de sa vie faisait écho dans son esprit. Non, on ne pouvait pas se permettre de dire que ceci avait un rapport quelconque avec le film le plus médiocre qu’on ait jamais réalisé. Ça n’avait tout simplement rien à voir. Qui était assez prétentieux sur cette planète pour prétendre pouvoir mettre des images sur les bienfaits de la drogue ? Même les meilleurs effets spéciaux n’arrivaient pas à la cheville des effets réels de la bienfaitrice de Stefan. Il ne suffisait pas de flouter un peu la lentille de la caméra, de rendre les choses plus indécises, d'accélérer les mouvements des autres ou d’utiliser toutes les techniques possibles et imaginables pour retranscrire les effets de la drogue sur un grand écran. C’était bien plus compliqué que cela. Il ne s’agissait pas de visions qui pouvaient être décrites ou retranscrites aussi simplement. On vit la drogue, on ne la regarde pas. On ne peut pas l’observer, ni même la contempler. On la ressent, là est toute la différence. Croire en ces représentations de la réalité, c’était se tromper, se leurrer complètement. C’était peut-être même s’autoriser à basculer du côté obscur. Après tout, se fier à des illusions, c’était déjà se droguer sans vraiment le vouloir, accepter que la réalité puisse être altérée et l’autoriser à l’être...
La tête posée sur le canapé, juste à côté des genoux d’Alex, le regard rivé vers le plafond, Stefan adorait ces premières secondes où tout changeait subitement, comme une sorte de galaxie différente, une porte ouverte sur un univers parallèle. Le monde restait immobile mais les sens du jeune homme étaient en ébullition, confus et subjugués face à cette vague de stimulis qu’ils ne parvenaient plus à gérer. Il passa une main dans ses cheveux, plus pour essayer de se rendre compte qu’il était toujours pleinement conscient que par habitude, pour s’assurer que ce n’était pas un rêve de plus. Pourtant, il savait. Stefan savait qu’à un moment, tout s’estomperait pour finalement disparaitre, comme la neige qui fond en plein soleil. Et les flocons devenus liquides rouleraient à la surface du sol comme de véritables larmes, seuls vestiges invisibles et ignorés de la tristesse d’un monde qui pleure. S’il n’était pas certain que la drogue pouvait l’aider, il aurait mis sa main à couper que la descente serait longue et douloureuse. Pour ne pas dire infernale, voire même insupportable. C’était assez simple à comprendre en réalité : les personnes normales passaient leur temps à attendre la neige pour voir tous ces flocons danser avant d’atterrir. Cadeau des cieux. Image divine. Instant de grâce. Mais dans l’esprit de chacun, la fonte était imminente, dangereuse et toujours redoutée. Le paysage retrouverait peu à peu son apparence normale et le gris des buildings et des maisons environnantes reprendrait le dessus sur la blancheur de la neige, cette pâleur d’une pureté sans pareille. Tout le monde redoutait cela, prétendre l’inverse serait mentir. Stefan était le plus craintif de tous, s’agrippant aux nuages avec tout le désespoir qui le caractérisait, les secouant sans cesse pour en obtenir la meilleure substance, pour ne jamais être à court de rêves. Il vivait de cette manière, et pour Alex, ce rail raisonnait comme un véritable salut, un lot de consolation après avoir vécu l’enfer, un aller simple pour le paradis. Mais pour Stefan, les choses étaient tellement différentes...
Tant et si bien que lorsqu’Alex se remit à parler, Stefan n’était pas dans le même délire. Oui, il se sentait grand, embelli, capable de tout et déjà inspiré pour écrire des chansons ou d'autres textes que seule la drogue aurait pu lui dicter. Oui, il souriait lui aussi, le regard joueur et la mine enjouée, mais il y avait toujours cette minuscule part de lui qui assistait à tout ceci de manière lucide et détachée, et qui tentait de se débattre face à cette scène atrocement agréable et doucement dangereuse. Il rit de bon coeur en entendant son ami se plaindre de l’un des effets de la cocaïne, vivifié et réveillé par la poudre comme s’il venait de recevoir un coup de fouet ou un seau d’eau glacée sur la tête. Ils étaient clairement devenus les maîtres du monde en s’autorisant ce délire... Mais tout de même, Stefan aurait voulu répondre. Il aurait aimé être capable de se retourner vers Alex et de lui dire la vérité. Non, la défonce ne donnait pas chaud. Elle provoquait l’effet inverse, justement. Il aurait aimé pouvoir réagir autrement et confier à Alex qu’il se sentirait vide, abandonné, seul, comme un vulgaire corps qu’on aurait laissé refroidir dans un coin après l'avoir lâchement exécuté à grand renfort d’inspirations empoisonnées. Peut-être qu’il ne vivrait aucune de ces choses, qu’il ne ressentirait rien de tout ceci. Mais pas Stefan. Stefan ne faisait plus cela pour passer le temps, pour essayer de se remettre de tout ce que la vie avait essayé de lui faire endurer. Il n’agissait pas par jeu, ni même par intérêt. Il était devenu un véritable robot qui ne pouvait plus se passer de son carburant, un zombie qui niquait sa propre cervelle plutôt que d'avoir à se nourrir de celle d’autrui. Il ne consommait plus la drogue, elle le consumait. Tant pis, il était prêt à prendre le risque. Alors pourquoi restait-il cette part enfouie de lui qui refusait toujours de se laisser faire et qui tentait de sortir la tête de l’eau ? À vrai dire, à cet instant précis, il s’en fichait comme de sa première dent. Il était bien trop occupé à regarder Alex qui se débattait maintenant avec sa chemise...
Se tenant les côtes, secoué par les éclats de rire qui l’avaient saisi alors que la situation ne semblait pas si hilarante que cela, Stefan se hissa à son tour pour essayer d’aider son ami, ne faisant pas attention à ce que tout cela impliquerait s’il devait effectivement donner un coup de pouce à Alex pour lui retirer sa chemise. Mais agité de soubresauts joyeux, Stefan n’arrivait jamais à tenir ses mains en place très longtemps vers la chemise d’Alex, les ramenant rapidement sur son propre torse pour essayer de se remettre de cette scène ridicule et des répliques que son acolyte avait précédemment prononcées. Enfin, comme par miracle, après quelques instants d’acharnement, les boutons de la chemise d’Alex volèrent dans les quatre coins de la pièce à une vitesse impressionnante. Stefan eut le bon réflexe ; il était persuadé que s’il ne s’était pas baissé aussi rapidement, il aurait certainement reçu l’un de ces projectiles dans l’oeil. Il se redressa aussitôt, se demandant s’il avait été responsable de l’explosion à laquelle il venait d’assister. Après tout, son regard était peut-être assez puissant pour déshabiller toutes les créatures qui osaient se débattre avec leurs vêtements, et ses pensées assez audibles pour que ses voeux se réalisent ? Non Stefan, il faudrait se calmer rapidement. Alex n’est pas une «créature» comme les autres, c’est avant tout un ami, et on ne se laisse pas tenter par le torse parfait de son ami le plus fidèle... Il faudrait sérieusement que le cadre apprenne à arrêter de fantasmer sur tout ce qui bouge une fois redescendu de son septième ciel artificiel. « T’es mon sauveur ! », lui dit alors Alex. Mais Stefan n’avait pas besoin de l’entendre puisqu’il le savait déjà, s'étant lui-même convaincu qu'il était pour quelque chose dans cette action désespérée.
Un sourire malin au coin des lèvres, le jeune McFire avait pourtant cessé de rire. Il contemplait avec envie ce qu’Alex venait de lui mettre sous les yeux. Bien sûr qu’Alex était à son goût. Et franchement, quoi de plus normal que de réconforter son pote en lui proposant d’oublier ses mésaventures avec un peu de poudre et... Un câlin ? Les yeux du trentenaire pétillaient, s’embrasant soudainement à l’idée qu’il puisse oser se rapprocher du corps d’Alex sans aucune honte, prenant même plaisir à réduire le peu d’espace qu’il y avait encore entre eux. Stefan s’arrêta à quelques centimètres du visage d’Alex, souriant toujours jusqu’aux oreilles, sa langue venant doucement humidifier ses lèvres tandis qu’il ne pouvait plus s’empêcher d’observer le beau brun. Stefan savait pertinemment qu’ils étaient beaux, l’un comme l’autre, et qu’ils pourraient faire une très belle paire, si seulement ils s’autorisaient à se laisser aller complètement. Du côté de Stefan, le mal était déjà fait puisque son caleçon commençait lentement à devenir étroit. « Laisse-moi te mâcher le travail s’il te plait... », dit-il alors que ses mains se dirigeaient droit vers le jean d’Alex. « Parce que, d’expérience, je sais que dans trente secondes, tu vas vouloir te débarrasser de ton pantalon... Et tu vas encore m’appeler à la rescousse, pas vrai ? ». Stefan ne quittait pas l’autre homme des yeux, scrutant sa réaction. À la limite, ce n’était pas bien grave si ce dernier repoussait ses avances, mais il fallait qu’Alex comprenne qu’il ne pouvait pas se permettre d’arracher sa chemise au beau milieu de son salon sans qu’il y ait des répercussions. Alors Stefan s’attaqua naturellement à la braguette du jeune Levis, complètement ailleurs mais bien présent lorsqu’il s’agissait de pimenter le quotidien des gens qui l’entouraient. Ses doigts guidaient déjà le jean d’Alex vers sa chute, et lorsque ce dernier se retrouva enfin dans la même tenue que Stefan, le trentenaire l’attrapa par l’élastique de son sous-vêtement pour le guider jusque sur le canapé...
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Jeu 9 Mai - 0:36
Alex ne savait rien. Ne comprenait rien. Mais, putain, qu’est-ce qu’il s’en foutait. Rien, absolument rien, ne semblait avoir la moindre importance. Il avait chaud, il devait se débarrassé de sa chemise. Stefan riait, il avait envie de rire. Les choses étaient d’une simplicité impressionnante. Et si toute sa vie était faite sur ce modèle-là ? Si la vie de tout le monde l’était, les choses ne seraient-elle pas plus simple ? « Les plombs ont sautés ? – Pff, pas grave j’ai des bougies. » Ca impliquait peut-être des dérive du genre « Ce mec te fais chier ? – Pff, pas grave, j’ai une winchester dans mon coffre. » Mais, dans l’état actuel d’Alex, songer à ce genre de dérive n’était pas possible. En fait, il était surtout en train de se dire que, si un joueur de foot perdait 20 neurones à chaque fois qu’il faisait une passe avec la tête, combien venait-il d’en perdre avec seulement un petit rail de coke ? Et, puis, d’abord, combien l’être humain avait de neurone en moyenne ? Non parce qu’il ne voulait quand même pas bouffer son capital neurone en une seule prise. Finir bavant en errant sur un trottoir avec un vieux bonnet sur la tête, ça l’emmerdait grave. Il n’avait jamais aimé les bonnets. Les bonnets c’étaient le mal. Peut-être même que c’était une sorte d’invention extraterrestre pour réussir pour mieux dominer le monde. Le jour viendra, ils activeront un truc et là, tous ceux qui ont un bonnet seront forcés de leur obéir. Putain, fallait qu’il monte une opération « brûlons les bonnets »… Et, avec un peu de chance, il pourra aussi brûler le père noël. Non, parce que lui aussi c’était un putain d’enfoiré, avec aucune personnalité, s’obligeant à devenir rouge et blanc à cause d’une marque de soda. Pourquoi est-ce qu’il en était venu à songer au coca ? Ah ouais, parce que c’était rafraichissant et qu’il avait chaud !
Chaud. Chemise. Stefan… Stefan ? Putain mais pourquoi est-ce qu’il agitait les mains. Elles bougeaient, peut-être pas autant que ce qu’Alex imaginait mais il avait l’impression que son ami était en train de chasser une horde de moucheron. Ils étaient où ces petits cons ? Alex ne les avaient jamais aimés, ils arrivaient en masse et quand on avait le malheur d’ouvrir la bouche, on s’en bouffait. Le barman jetait des coups d’œil partout autour de lui. Il lui fallait une tapette, le truc électrisé et tout qui pourrait lui permettre de les brûler en un seul mouvement du poignet. Brûler ? Mais c’est lui qui était en train de brûler. Foutu moucherons, ils avaient trouvé le moyen d’avoir des tapettes électrifiées pour humain. Saleté de bestiole, si on les laissait faire, ça finirait par dominer le monde. Fallait trouver une solution. C’est probablement en voulant faire fuir une horde de moucherons invisibles – vicieux comme système – qu’Alex trouva la force d’exploser sa chemise. Ah non, c’était grâce à la présence de Stefan, son sauveur. Mon dieu, il l’aimait ce type. Peut-être même qu’il aimait tout le monde sur le coup… Non, pas Luya. Luya… Alex eut l’impression d’un électrochoc se fit dans son crâne, qu’une petite fumée s’en échappa et, comme par magie, le souvenir de Luya s’envola. Un sourire resplendissant s’accrocha à ses lèvres, pile au moment où Stefan lui lançait un sourire plein de sous-entendu. Chose que, bien évidemment, Alex ne comprenait pas. Stefan était son pote et, entre pote, on ne couche pas avec ses potes. C’est dégeu… Bon sauf quand le pote en question est une fille, blonde à forte poitrine. Quoique, même brune, ça irait. L’image de la femme parfaite – physiquement – se dessina devant Alex et, en plus, elle s’approchait d’elle pour s’arrêter à quelques centimètres de son visage. Foutue allumeuse ! Elle était là, en train de passer sa langue sur ses lèvres et même pas elle lui sautait dessus, pff ! « Laisse-moi te mâcher le travail s’il te plait... » Ah ! Finalement ce n’était peut-être pas qu’une allumeuse mais, niveau voix, ça aurait quand même être plus féminin !
Alex était dans son délire, devant cette femme qui incarnait la perfection. Il savait très bien qu’il était chez Stefan, que c’est encore lui qui se trouvait devant lui quelques secondes plus tôt mais, sans logique apparente, il était maintenant devant cette femme. Du moins, ça lui semblait logique. Raisonner était trop compliqué. Réfléchir était impossible. Lutter, hors de sa portée. Il avait ce sourire heureux, un peu niais, sur le visage. Occupe-toi de ce que tu veux, c’est ce qu’il avait envie de dire à cette sublime créature. « Parce que, d’expérience, je sais que dans trente secondes, tu vas vouloir te débarrasser de ton pantalon... Et tu vas encore m’appeler à la rescousse, pas vrai ? » Encore l’appeler ? Depuis quand il appelait une femme à son secours ? N’importe quoi ! Son cerveau décida qu’il était temps de réduire son illusion à zéro. La femme disparue, progressivement et c’est Stefan qui se retrouva une nouvelle fois devant Alex. Il avait envie de le serrer dans ses bras, soulagé, de lui dire qu’il avait halluciné en voyant une femme, que… Hey mais ? Wahou, qu’est-ce qui se passait ? Alex sentait l’élastique de son sous-vêtement l’attiré vers le canapé. Il ne comprenait pas comment ce vêtement pouvait avoir sa propre volonté alors il baissa les yeux et vit que c’était la main de Stefan qui faisait le boulot. Deux nouveaux neurones décidèrent d’entrer en collision.
Alex commençait à comprendre ce qui se passait, même si ça lui semblait surréaliste. Il se souvenait vaguement avoir expliqué à Stefan son traumatisme alors pourquoi est-ce qu’il essayait de lui faire revivre la même chose ? Les gens disaient souvent qu’il fallait guérir le mal par le mal mais, franchement, sur ce coup là, Alex ne trouvait pas que c’était une bonne idée. Finir sur le canapé avec Stefan c’était… Whaou, il ne savait même pas, comment le définir. Panique. Il imaginait les gens sur le Titanic en train de couler, la panique qu’ils pouvaient tous ressenti à l’idée de cette mort par noyade dans une eau gelée. Et bin, la panique d’Alex était bien au-dessus de celle de ces gens-là ! Lily… Ce prénom semblait sortir de nulle part, d’une sorte de brume qui se trouvait dans son cerveau. Stefan… Lily… Il avait déjà couché avec son cousin, il ne pouvait pas coucher avec Stefan qui avait été, sans le savoir et sans avoir besoin d’alliance, son beau-frère pendant une période. Il étouffait, il devait éviter ce foutu canapé et fit un pas. Ce qu’il n’avait pas capter sur le moment – parce que l’action ne venait pas de lui – c’est que son pantalon était au niveau de ses chevilles alors, son pas le déstabilisa et il alla droit dans les bras de Stefan, s’écroulant sur lui directement sur le canapé que, pourtant, il voulait éviter.
Il savait, comprenait, que tout allait porter à confusion à ce moment précis. Lui sur Stefan. Putain il fallait qu’il dise quelque chose, qu’il explique à son ami que les choses n’iraient jamais plus loin. Pas parce que c’était un homme – sur le coup, ce genre de considération était bien loin de le tracasser – mais parce qu’il était le frère de Lily. Et, c’est là que, à quelques centimètres du visage de Stefan, qu’Alex se décida à dire quelque chose. « J’ai couché avec Lily. » Il ouvrit grand les yeux. Est-ce qu’il venait vraiment de dire ça à haute voix ? Comment avait-il pu garder des choses aussi longtemps pour les balancer comme ça, sans y réfléchir ? Tout ce qu’il avait voulu c’est de l’évasion, de l’oublie mais en aucun cas se créer d’autre problème. Et merde, il n’arrivait déjà plus à réfléchir, tout se mélangeait : l’image de Lily avec un bonnet sur la tête, dans les bras du père noël en train de noyer des moucherons dans du coca. Étrangement, cette image le fit rire, ce qui était inapproprié pour l’instant présent mais on ne pouvait pas lui demander de garder les pieds sur terre.
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Dim 19 Mai - 2:27
Stefan ne calculait plus rien. En réalité, il avait appris avec les années à se laisser complètement faire par la drogue, autorisant la poudre à le mener par le bout du nez. Elle se chargeait de lui faire croire tout un tas de choses extraordinaires, et en échange, il s’abandonnait totalement. Il n’était plus Stefan, il ne méritait même plus qu’on le prénomme lorsqu’il était ainsi, esclave d’une substance, misérable drogué qui prêtait son corps et qui le considérait comme un vulgaire terrain de jeu. Il était quelqu’un d’autre, cet être étrange qui se croyait plus beau que le reste du monde, capable de réaliser les choses les plus grandioses et merveilleuses ; cette boule de nerf qui se sentait pousser des ailes et qui se pensait aussi fort et robuste que n’importe quel autre mec bodybuildé, provoquant des bagarres de comptoir qui n’allait jamais très loin ; ce regard charmeur et ces petits mouvements lents et suggestifs du bassin qui invitaient à passer aux choses sérieuses ; ces caresses au beau milieu de la nuit, et ce sourire en coin qui en disait long. Oui, quand il n’était plus lui-même, le jeune homme se résumait à ces comportements excessifs et imprévisibles, pensant uniquement en binaire, machinalement, comme tout bon robot qui se respecte. Si tout se passait bien, alors il continuait de planer tranquillement sans demander son reste, sans gêner personne. Si les choses ne se déroulaient pas comme il avait prévu à l’origine, il s’énervait et sa rage devenait dévastatrice. Pas seulement pour les autres mais aussi pour lui-même...
Pour l’instant, tout allait pour le mieux, Alex se laissant faire sans opposer de résistance. À vrai dire, depuis le début de leur échange, le brun n’avait pas broncher une seule fois face aux propositions de Stefan, et c’était plutôt une bonne chose. Confiant, le trentenaire se permettait donc d’aller encore plus loin, repoussant les limites de l’amitié pour s’autoriser quelques mains baladeuses et des regards en biais qui sous-entendaient tellement de choses à la fois que ç’en était indécent. Le junkie était dans son élément, emporté par les vagues surréalistes qui berçaient ses pauvres méninges, et si la drogue avait décidé qu’il devait aller palper Alex, il s'exécutait sans réfléchir. Oui, voilà, c’était exactement ça : Stefan n’avait plus de cerveau et ne se posait aucune question. Un ami ? Non, Alex ne l’était plus. Le jeune Levis était devenu une créature supplémentaire qui viendrait peupler ses draps (ou son canapé s’ils ne se sentaient pas capable de se rendre jusqu’à la chambre), un peu de chaleur humaine dans cette journée trop froide et pluvieuse, un coussin géant sur lequel il pourrait se reposer après l’effort... Peut-être que Stefan avait une imagination un peu trop débordante. Peut-être aussi que ce n’était pas vraiment la sienne mais plutôt celle qu’il consommait. Peu importait. Pour le moment, le jeune homme était bien trop occupé à entrainer Alex jusqu’au canapé, ne songeant pas une seconde aux conséquences, ne se fiant plus qu’à ses désirs en oubliant qu’ils ne pouvaient pas toujours se réaliser...
À croire que sa force s’était décuplée avec la consommation de stupéfiant, ou simplement que ses envies agissaient comme un véritable aimant sur le corps du beau brun puisqu’Alex s’était miraculeusement retrouvé au-dessus de Stefan, leurs corps se rencontrant brutalement, leurs regards se noyant l’un dans l’autre tandis que leurs visages étaient trop proches pour que Stefan n’en soit pas tout retourné. Le fils McFire ne demandait rien de plus. Bon, peut-être que si. Après tout, il n’allait pas laisser Alex quitter ses bras sans en profiter un minimum, et il savait exactement quoi faire pour ne pas brusquer son partenaire, pour lui faire oublier ses mésaventures passées et lui redonner goût aux plaisirs de la chair. Stefan se mit à ricaner doucement, mais lui-même ne savait pas réellement pour quelle raison. Sûrement parce qu’il était heureux. Stefan. Heureux. Connement. Et ça le faisait marrer en plus. Il était là, allongé sous le corps de l’un de ses plus fidèles amis, pour ne pas dire qu'il était celui sur lequel il pouvait vraiment compter et se reposer lorsque le poids de la vie devenait trop lourd pour ses seules épaules, planant comme au premier jour ou presque. Il chérissait cet instant et il savait qu’il ne regretterait jamais ce qui était sur le point de se produire. Comment pourrait-il se refuser un peu de tendresse et d’affection ? Pourquoi diable se sentirait-il coupable d'y avoir succombé par la suite ? Si Stefan avait une règle d’or, c’était certainement de ne jamais regretter. Même lorsque ce n’était pas lui qui agissait, il s’était juré de toujours pardonner à la drogue. Elle lui avait fait faire les pires choses, mais le trentenaire n’en avait gardé que le meilleur ; et il savait qu'en s’attardant trop sur les aspects négatifs de sa bienfaitrice, il risquait de s’éloigner d’elle. C’était ça le plus dangereux au final : qu’il décide de se séparer de sa poudre. C’était même létal.
Alors pas la peine de tergiverser, le blond ne perdrait pas plus de temps à minauder et à tourner autour du pot. Il voulait Alex, il le désirait. C'était une dose de plaisir comparé à une dose vitale, une part d’humanité après la fée blanche, un peu de réalité pour contraster avec son monde imaginaire. Le jeune Levis ne le savait certainement pas, mais voilà ce qu’il représentait maintenant dans l’esprit de son hôte. Leur histoire d’amitié n’avait plus lieu d’être quand la cocaïne en avait décidé autrement. Tant pis ? Non, tant mieux. Stefan souriait toujours, posant ses mains sur le dos d’Alex, se rapprochant doucement du visage de ce dernier pour se laisser tenter et poser un délicat baiser sur ses lèvres qui le rendaient fou depuis quelques instants maintenant. Moins il le touchait, plus Stefan se sentait asphyxier... Il fallait y remédier. Mais avant que ses propres lèvres aient le temps d’atteindre celles d’Alex, ce dernier prit la parole. « J’ai couché avec Lily. »
Un seau d’eau glacé parcourut subitement le corps de Stefan, le refroidissant instantanément, réfrénant aussitôt ses plus vives ardeurs. Lily. Bordel, il connaissait ce prénom, il en était certain, puisque tout son être s’était alarmé à l’évocation de ces quatre lettres. Lily. Il n’y avait que deux femmes sur cette planète qui aurait pu provoquer ce genre de réaction. La drogue, sa déesse, sa fée, sa protectrice, son ange gardien, sa moitié, une part de lui-même. Mais ce n’était pas elle qu’on surnommait de la sorte. Alors ce ne pouvait être que... Sa petite soeur, sa chair, son sang, un petit bout de son être, la pièce manquante du puzzle, la clé de l’énigme, celle qui le complétait. Lily McFire. Little Miss Sunshine. Son rayon de soleil. Merde, pourquoi est-ce qu’il s’était mis à penser à sa petite soeur subitement ? Ah oui. Parce qu’Alex avait couché avec.
Pardon ? Stefan se releva enfin, comme si l’information avait finalement atteint les derniers neurones encore en état de fonctionner qu’il restait au jeune homme. Il ne voulait tout simplement pas en croire ses oreilles. Non, pas sa soeur. Qui que ce soit sur cette foutue planète, son cousin si l’envie lui prenait de recommencer ; mais pas elle, pas Lily... Il observait Alex sans rien dire, n’ayant pas encore assez de force pour pouvoir ouvrir la bouche et émettre le moindre son. Les images qui défilaient dans sa tête lui donnaient sérieusement la nausée, et il était à deux doigts de rendre les derniers yaourts qu’il avait dévoré sur le sol de son salon. Lily et Alex en train de... Non, non, non. Non. Ce n’était pas possible, pas même envisageable. Les poings de Stefan se refermèrent d’eux-mêmes. Son regard devint glacial et son coeur se mit à battre la chamade au point d’en être douloureux. « Ça te fait rire ? Sérieusement Levis, ça te fait rire ? » Il aurait voulu insulter Alex, mais il n’y parvenait même pas. Il n’arrivait pas à lui manquer de respect alors qu’il avait l’impression que le brun l’avait littéralement roulé dans la boue. C’était même pire que ça. Même la boue était propre et saine face au brun qui se tenait encore tout près de lui, et il avait sali Lily. Sa Lily. Il aurait du le traiter de connard, lui mettre une sacrée gifle et le sortir à coup de pieds au cul. Voilà ce qu’il aurait dû faire. Mais bordel, comment pouvait-il passé du rire au désir puis à la colère en une fraction de seconde ?
Finalement, Stefan le poussa de toute ses forces, le regardant vaciller comme une vulgaire feuille morte qui se décrocherait doucement de son arbre pour connaître une chute lente et certaine, s’écrasant sur le sol d’automne au milieu d’un décor condamné à faner. Oui, dans cette scène il y avait quelque chose qui rappelait cette triste saison. La pluie qui se remettait à battre contre les fenêtres du salon y était certainement pour quelque chose. Mais aussi parce que tout meurt en automne, et l’amitié jusqu’alors fleurissante des deux jeunes hommes était en train de flétrir à vue d’oeil. Stefan quitta son canapé, récupérant la chemise qui trainait dans le vacarme spatiale qu’était devenu son salon avant de la jeter sur Alex avec mépris. Dédaigneux et hautain, il le toisait du regard, essayant de se contenir, ses respirations lentes et profondes trahissant une certaine rage. Son regard était tout aussi enflammé alors qu’il se décida à parler entre ses dents. « Casse-toi. Casse-toi tout de suite avant que je devienne méchant. Ou violent. Ou les deux en même temps. » Il était à deux doigts de se saisir de quelque chose d’autre, n’importe quel objet qui pourrait blesser Alex et lui faire aussi mal que le poignard qu’il venait de planter dans le dos de Stefan. Mais même si le brun était parti en courant à la vitesse de la lumière, en passant le mur du son, il n’aurait pas pu éviter les foudres de Stefan qui déjà, s’avançait vers sa table basse, saisissant les pieds de celle-ci pour la retourner. Dans un fracas terrible, les tasses encore pleines et autres verres vides s’écrasèrent contre le sol. Stefan serait sûrement déçu de constater, une fois le délire passé, que cette fois-ci, il ne pourrait plus appeler Alex pour venir réparer les pots cassés...
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Sujet: Re: Always stays the same, nothing ever changes. Mar 18 Juin - 5:41
Alex n’avait aucune idée de ce qui lui était arrivé, ni pourquoi il avait évoqué Lily, c’était sorti de manière si spontanée qu’il aurait bien le temps de s’en étonner lui-même, plus tard, quand il aurait les idées plus claires et qu’il comprendrait tout ce que cela implique. Dans le fond, il n’était même pas certain d’avoir dit ça pour trouver une porte de secours face aux actes de Stefan. C’était bien ces actes qui étaient à l’origine de sa phrase mais parce que… Bordel, il n’en savait rien, parce que c’était Stefan, parce qu’il était le seul sur cette putain de planète à qui il pouvait tout dire, tout confier, tout dévoiler. Parce qu’il gardait cette information, pourtant importante, depuis trop longtemps qu’il avait imaginé mille et une façons de lui dire ce qu’il avait vécue avec Lily. Jamais, il n’avait pensé que ça sortirait de cette manière, probablement la pire mais il n’avait pas pu s’en empêcher. A croire qu’une partie de son fichu cerveau avait ouvert des vannes lui ordonnant de se libérer de ce poids, de tout dire. Tout dire ? La bonne blague, il n’avait rien dit du tout, juste une phrase qui pouvait être interpréter de tellement de manières différentes. Il n’avait pas seulement couché avec Lily, il l’avait aimé, elle n’avait rien à avoir avec toutes ces filles qui avait fini entre ses bras, elle avait été… Juste elle. C’est par là qu’il aurait dû commencer mais, dans son état, il était incapable de s’en rendre compte.
La drogue. Cette petite chose fabuleuse qui avait trouvé le moyen de faire croire à Alex que l’info était plutôt bien passée. Stefan ne réagissait pas, c’est que ça devait aller. Peut-être même qu’il était content. Son meilleur ami et sa petite sœur, ça ne pouvait pas être si terrible que ça, beaucoup devait même espérer une telle situation. Bien sûr que ça le faisait rire, il s’était imaginé une réaction tellement plus violente, il se trouvait tellement stupide d’avoir balancé ça comme ça, il ne comprenait tellement pas ce qui était en train de se passer que, oui, il riait. Plus fort que lui, il ne contrôlait absolument plus rien. « Ça te fait rire ? Sérieusement Levis, ça te fait rire ? » Non, en fait, ça ne le faisait plus du tout rire. Levis… Levis ? Ca puait vraiment comme façon de l’appeler, il avait même l’impression de revoir son beau-père dans les nombreuses situations où il s’apprêtait à s’en prendre à Alex, ça commençait toujours comme ça par l’appel du garçon en utilisant son nom de famille, comme pour lui rappeler qu’ils n’avaient pas le même. Le bordel, pourquoi est-ce qu’il était en train de revenir des années et des années en arrières ? Alex secoua la tête. « Non, c’est pas ça, c’est… »
Vous croyez que Stefan lui aurait laissé finir sa phrase ? Non, bien sûr que non. Cela dit c’était peut-être mieux parce qu’Alex n’aurait pas su faire grand-chose dans son état hormis s’enfoncer encore un peu plus. Alex fut poussé et, dans son état, cela voulait dire qu’il venait d’être éjecté par un type à la force colossale – un peu comme un mini Hulk en furie – le faisant décoller à plusieurs mètres du sol pour l’éjecter à trois kilomètres plus loin. Oui, oui, le salon de Stefan faisait plus de trois kilomètres de long maintenant, parce qu’Alex avait atterrie sur cette fichue table basse, il trouvait même surprenant d’avoir l’impression de tomber si lourdement sans pour autant la casser. Par contre, sa tête heurta un objet non identifié qui lui vrilla le crâne sur l’instant. « Putain Stefan ! » Une main derrière son crâne, toujours à moitié sur le sol et sur la table basse, Alex releva les yeux vers ce qui était censé être son ami. Il ne comprenait pas, franchement ça le dépassait complètement. Il voyait bien Stefan mais la seconde d’après, plus rien.
Il lui fallut deux bonnes secondes pour comprendre qu’il avait sa chemise sur la tronche lui cachant la vue. Il crut bien avoir été aveugle pendant ce court laps de temps mais, heureusement, poussé par un réflexe qu’il ne connaissait pas il arriva à attraper sa chemise pour la retirer de devant son visage et retrouver le visage de Stefan. Et c’est en voyant le regard que l’homme lui lançait qu’il avait soudainement envie de remettre sa tête dans sa chemise. Comme un enfant : je ne te vois pas, donc, tu ne me vois pas. Peut-être même que s’il s’était écouté, il serait déjà en boule, sur le sol, un pouce dans la bouche dans un mouvement de balancier, un peu comme un autiste en attendant que l’orage passe. Mais non seulement il ne passait pas mais, en plus il grondait de plus en plus. « Casse-toi. Casse-toi tout de suite avant que je devienne méchant. Ou violent. Ou les deux en même temps. »
Sourcils relevés, Alex nageait tellement en plein délire qu’il ne comprenait pas. Hey, ils étaient potes, non ? Apparemment non. Alex trouva le moyen de se pousser, sans trop savoir comment. Peut-être parce que Stefan venait de foutre en l’air l’appui qu’il avait eu sur la table basse jusqu’à présent et dans un mode de survie, il arriva même à se relever. Mieux, il avait réussi à coordonner assez de mouvement pour remonter son jean dans la foulée. Que quelqu’un lui donne une médaille, là, tout de suite ! Une partie de lui voulait croire que Stefan n’était pas réellement sérieux alors que tout le reste de son corps était en train de lui dire de se barrer. Non mais, c’était Stefan, il n’allait quand même pas le fracasser à coup de pied de table quand même. C’était ridicule, même l’arme en elle-même lui semblait ridicule. Ce qu’il pouvait être con sous l’emprise de la drogue… Enfin, je veux dire, bien plus con que d’habitude parce qu’il n’était même pas capable de fuir sous les réelles menaces de ce qu’il considérait toujours comme son ami. Son cerveau avait bloqué sur cette notion le rendant incapable de le voir d’une autre manière.
Une main, celle qui tenait sa chemise, avait été mise en avant comme pour chercher à calmer l’infirmier devant lui. « Mais c’est quoi ton problème Stefan ? » Le cerveau d’Alex fonctionnait à ce qui lui semblait être le plus logique, il disait les choses comme ça venait en oubliant tout le tact nécessaire. De toute façon ça tournait tellement au ralentit là-haut qu’il était bien incapable de faire la part des choses. « Tu t’énerve pour un truc où y a pécsip… précry… Merde… Pres-crip-tion. » Mince, c’est qu’il y avait des mots super compliqués à dire en fait. Il secoua la tête pour s’éviter de chercher tous les mots compliqué qu’il connaissait, toute façon il n’était pas capable d’en trouver beaucoup dans son état. « Et puis, putain Stefan, attends c’est toi qui t’es barré de sa vie sans même lui demandé son avis alors, t’es bien gentil mais je ne crois pas être la personne à blâmer là » Non mais c’est vrai quoi ! Lui au moins il avait été là pour Lily pendant que Monsieur se la coulait douce dans son appartement à trouver du réconfort dans la drogue alors c’était quand même un peu abusé de lui en vouloir, non ? Tient et bin voilà, maintenant c’est lui que ça énervé.
Comme Alex n’était pas capable de réfléchir correctement, puisque Lily avait compté, il estimait que l’enfoiré de l’histoire c’était Stefan. Ouais, finalement, la notion d’ami avait quelque peu disparu parce qu’Alex en revenait à des réactions assez primaires. C’était Stefan le fautif, lui qui avait fait souffrir sa petite sœur à qui il avait manqué plus que de raison. Et ses pensées qui auraient dû rester dans sa tête passèrent ses lèvres dans un énervement qu’il ne contrôlait même pas. « Moi, au moins, j’étais présent et toi, tu étais où quand elle se demandait ce que tu devenais ? » Pas de raison que Stefan est le monopole de l’énervement et de la colère. Il avait son pied de table. Ahahahah ! Alex avait sa chemise pour se défendre alors, il ne craignait rien du tout ! Ouais c’était une super arme, vous n’imaginez même pas tout ce qu’on peut faire avec une chemise, dans les films ça pouvait devenir une arme de défense et d’attaque encore plus efficace qu’un revolver… Ouais, monsieur, tout à fait ! Alors le Stefan, il avait qu’à bien se tenir parce que, en une formule magique, Alex transformait sa chemise en arme de destruction massive et tout l’immeuble s’effondrerait sous le coup de sa volonté seule. Et même que, comme Chuck Norris, il arriverait à se relever des cendres de l’immeuble en un seul morceau, aussi impeccable qu’un James Bond qui vient de se battre contre 20 alligators.
Il agita les mains en se mettant légèrement en arrière dans une imitation de… De… Bin il ne savait pas de qui mais il trouvait qu’il le faisait super bien en tout cas. « Fallait peut-être prendre ton rôle de grand frère un peu plus tôt ! » Lily était une grande fille capable de prendre ses décisions toute seule comme une grande et de toute façon ça faisait bien longtemps que Stefan n’était plus présent pour lui conseiller d’éviter telle ou telle personne.
Stefan reniflait sans cesse. Ses mains moites parcouraient son visage, comme s’il cherchait là une réponse à toutes ses questions, espérant trouver quelque chose de concret, la moindre information qui serait capable de lui confirmer son état et de prouver qu’il était loin, bien trop absent pour pouvoir se rendre compte de quoi que ce soit et réaliser ce qu’il était en train de se produire. Ses doigts tremblaient sous le coup de l’énervement, alors que tout son corps s’embrasait, comme une véritable flamme, un feu éternel que la drogue continuait d’attiser sans cesse, sans qu’il puisse lutter. Il se massait la nuque, déçu que son délire soit ainsi gâché au profit d’une rage qui se voulait sans pareille, la poudre amplifiant chacune de ses émotions. Chaque mot qui émanait de la bouche d’Alex sonnait comme une malédiction, une incantation étrange qui visait à le détruire de l’intérieur, répandre dans ses veines un venin auquel il n’avait encore jamais goutté. Stefan avait déjà vécu la colère, l’envie de se venger, la sensation incontrôlable qui le saisissait subitement lorsqu’il s’agissait des siens, de sa propre famille, mais jamais à ce point. Le trentenaire ne savait même plus quoi faire ou dire tant il était submergé par un torrent de pensées qui allait bientôt l'ensevelir. Si Alex continuait sur cette lancée, s’il osait parler en ces termes et le contraindre à affronter la réalité, il ne serait plus lui-même. Stefan McFire, qui s’était toujours promis de ne jamais lever la main sur qui que ce soit, trop conscient de la douleur psychique que cela pouvait également causer, était à deux doigts de rouer de coup la seule personne en qui il avait confiance, le seul à qui il avait offert un peu de poudre d’escampette pour qu’ils puissent s’envoler ensemble. Bordel, il lui avait fait le plus beau des cadeaux : il lui avait confié le paradis et Alex s’en était mis plein les narines. Il aurait tout de même pu faire un effort pour tenter de le remercier autrement plutôt que de lui faire vivre un véritable enfer.
À mesure qu’Alex parlait, Stefan ne pouvait se contenir. Armé de son pied de table, il faisait les cent pas devant son ami, ou plutôt celui qu’il avait osé considérer comme tel depuis toujours. Ce traitre qui lui avait planté un couteau aiguisé au plus profond de ses entrailles. Pas en plein coeur, non, c’était bien trop cliché, bien trop facile de l’achever d’un seul coup en visant l’organe le plus essentiel à la survie d’un homme. Alex avait choisi de le regarder souffrir le martyr en remuant ce couteau dans une plaie déjà ouverte depuis quinze ans maintenant, depuis qu’il avait choisi de s’enfuir en laissant sa mère et sa petite soeur derrière lui. Il avait délibérément frappé à l’endroit où le sang allait se vider lentement pour se répandre tout autour de lui, et cette trahison aux nuances de pourpre viendrait couler sur le corps pâle et amaigri de Stefan, recouvrant la moindre parcelle de sa peau, tâchant leur amitié à jamais. Les mots d’Alex agissaient comme de multiples aiguilles que Stefan pouvaient sentir, même si elles n’étaient pas là, même si elles n’existaient que dans sa tête. Mais la douleur était palpable, présente, réelle, au point que les narines de Stefan parviennent même à sentir cette odeur ferrugineuse et particulière que dégageait l’hémoglobine. Il ne s’était pas rendu compte qu’il n’inventait rien, que ses sens ne lui jouaient aucun tour : ses narines avaient encore lâché et le sang était bien là, roulant doucement vers ses lèvres qu’il ne cessait de mordre pour tenter de se contenir.
Le trentenaire était sur le point de se tourner vers le brun, reniflant toujours inlassablement, les réflexes et autres tics de camé reprenant petit à petit le dessus sur l’homme qu’il était d’ordinaire. Stefan sentait une boule gigantesque logée au fond de sa gorge, une chose indescriptible qui l’empêchait de rétorquer quoi que ce soit, même s’il aurait voulu crier, hurler à Alex d’arrêter, de se taire à tout jamais et de le laisser tranquille. Il refusait d’entendre cela, de se rendre compte de son échec, de sa lâcheté. À cause de lui, à cause de son départ précipité, Lily était tombée sur un type comme Alex et Dieu seul savait tout le mal qu’il avait pu lui faire à son tour. Après tout, il se ventait d’avoir été présent, mais l’avait-il vraiment été un jour avec une femme ? Balivernes. Il était en train de le mener en bateau. Cela ne suffisait pas au jeune homme d’avoir partagé le lit de sa petite soeur, il se servait maintenant de la situation pour le regarder souffrir, pour lui faire croire que c’était bien lui le salaud de l’histoire. Non, Stefan ne devait pas se convaincre d’une telle chose. Il avait eu raison de s’enfuir quand il en avait eu l’occasion, de laisser toutes ces histoires derrière lui. Michelle et Lily étaient fortes et l’unique fils des McFire savait qu’elles parviendraient à s’en sortir. Jack croupissait quelque part, elles pouvaient maintenant vivre sans qu’aucun homme ne se mette en travers de leur route. Car s’il était resté, si seulement il avait osé partager le quotidien de ces deux femmes, Stefan savait qu’elles lui en auraient voulu pour l’éternité et qu’elles n’auraient jamais pu lui pardonner. À commencer par Michelle, sa mère, qui se serait fait un plaisir de continuer avec ses remarques désobligeantes et ses regards en biais qui en disaient long. Elle n’avait jamais vraiment été méchante, en tout cas pas gratuitement, pas comme Jack. Elle lui reprochait simplement de ne pas être capable de contenir son père davantage, de ne pas être assez fort pour le remettre à sa place et s’en débarrasser définitivement. Et puisque Jack était allé trop loin, au point de souiller sa propre fille, Michelle l’aurait reproché à Stefan jusqu’à la fin des temps. Et le jeune homme n’avait pas besoin de ça, se détestant déjà assez pour que quelqu’un d’autre vienne en rajouter une couche.
S’il n’avait pas été aussi énervé, Stefan aurait certainement pleuré toutes les larmes qu’il lui restait. Mais il n’y parvenait pas, ses yeux demeurant bien trop secs au point de le brûler. Il pleuvait, et la pluie battait la fenêtre de son petit appartement ; sa tristesse se répandait sur les murs de la ville, inutile qu’elle ne s’étale en plus sur ses joues. Respirant de plus en plus fort, tel un buffle ou un taureau prêt à charger, il prenait soin d’éviter le regard d’Alex, sans quoi il savait qu’il ne pourrait plus se retenir et il se jetterait sur lui pour abîmer son parfait petit minois. Mais il y eut la phrase de trop, de simples paroles qui agirent comme un véritable électrochoc. « Moi, au moins, j’étais présent et toi, tu étais où quand elle se demandait ce que tu devenais ? Fallait peut-être prendre ton rôle de grand frère un peu plus tôt ! » C’était même pire encore, il avait l’impression de s’être pris une balle en pleine cuisse, et comme si le projectile s’était réellement logé dans cette partie de son anatomie, Stefan se plia en deux, accusant le coup, ses mains plaquées à l’endroit précis où il avait cru sentir une douleur qui ne l'avait encore jamais traversé. Ainsi courbé, il lâcha son arme ridicule et ne pu s’empêcher de s’exprimer plus longtemps... « FERME TA GUEULE LEVIS. TU FERMES TA PUTAIN DE GRANDE GUEULE. » Il hurlait, incapable de se manifester d’une manière différente.
Lorsqu’il se releva enfin, Stefan n’était plus le même. Jamais ses yeux n’avaient brillé de la sorte, on n’avait rarement vu pareil éclat dans le bleu de ses prunelles. Il avait l’air fou, comme possédé par une force étrange, un démon dévastateur qui s’apprêtait à détruire tout ce qui se trouvait sur son chemin. Sans le savoir, ne le souhaitant pas le moins du monde, Stefan ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui qu’il avait pourtant cherché à fuir pendant plusieurs décennies. Il était là, debout, dans ce salon, et il faisait son grand retour : Jack McFire vivait encore à travers Stefan, s’emparant de la moindre de ses cellules pour se l’approprier. Le fils avait été fait à l’image de son père. Il y avait une raison pour laquelle Stefan s’interdisait de frapper qui que ce soit, en plus de celle que tout le monde connaissait, en dehors du fait qu’il ne pouvait supporter d’infliger ce qu’il avait lui-même subit. Il refusait de se mêler à la moindre des bagarres parce qu’au plus profond de lui, il le savait, il pouvait parfois le sentir dans les cas les plus extrêmes : il était le digne descendant de son père, et il avait même hérité de sa haine, poison qu’ils s’étaient transmis depuis des générations et qui relevait presque de la tradition ancestrale. Stefan avait fuit parce qu’il ne voulait jamais être à nouveau confronté à la colère qui l’avait saisi lorsqu’il avait surpris son père, cette nuit-là, dans la chambre de sa petite soeur. Ne plus revivre cette envie inavouable de faire du mal, causer la souffrance, réduire à néant la personne qui se trouvait en face de lui.
Bien entendu, si Stefan avait été sobre, s’il n’avait rien consommé, il se serait emporté, mais certainement pas à ce point, c’était évident. Il se serait retenu jusqu’au bout, attendant patiemment le moment où Alex aurait déguerpi pour se remonter le moral avec un petit rail. Malheureusement, il ne pouvait pas revenir en arrière, et il n’avait pas conscience de qu’il était sur le point de faire. Les poings serrés, il fit un pas en avant pour coincer Alex contre le mur le plus proche, levant sa main juste au-dessus du visage du brun pour venir percuter son nez avec toute la violence que ce geste désespéré pouvait contenir. Il s'y reprit à deux fois pour être certain que le message soit bien passé et que les narines du brun ne viendrait plus trainer dans ce qu'il avait de plus précieux sur cette planète. Peut-être qu’il s’en voudrait quand il réaliserait enfin, mais pour l’instant il souhaitait juste faire comprendre à Levis qu’il n’était pas en droit de faire ce genre de remarques. Encore moins quand Stefan venait tout juste de lui offrir un petit bout de paradis sur un plateau d’argent. Et tandis qu’il tentait toujours de l’immobiliser, Stefan essayait de capter le regard de l’autre homme, cet inconnu, cet étranger qu’il ne voulait plus jamais considérer comme un ami. « EST-CE QUE TU SAIS POURQUOI JE SUIS PARTI ? EST-CE QUE TU SAIS CA, AU LIEU DE DONNER DES LECONS DE MORAL A TOUT UN CHACUN, MONSIEUR JE TRONCHE TOUT CE QUI BOUGE ET JE PASSE MON TEMPS A FUIR ? JE N’ÉTAIS PAS LÀ PARCE QUE JE SUIS JUSTEMENT RESPONSABLE, TOUT EST DE MA FAUTE. ET UN VRAI GRAND FRÈRE NE RESTE PAS DANS CES CAS-LÀ, DUCON LA JOIE. J’ALLAIS QUAND MÊME PAS VIVRE AVEC ELLE ALORS QUE... BORDEL... TU ME FAIS CHIER LEVIS. ME FAIS PAS CROIRE QUE T’ÉTAIS LÀ ALORS QUE T’ES INCAPABLE DE RESTER POUR QUI QUE CE SOIT. TU L’AS TRONCHÉE ET TU TE PERMETS DE ME DONNER DES LEÇONS... PUTAIN... CASSE-TOI, AVANT QUE JE TE DÉFIGURE. CASSE-TOI CONNARD. »
Le souvenir de Lily devenait trop présent, trop réel au point qu'il puisse la voir. Chaque battement de son coeur rappelait à Stefan un autre épisode, ramenant une autre image sur le devant de ses paupières. Elle était jeune et jolie, pure et intacte, et son sourire resurgissait subitement du passé comme un appel. Il la revoyait jouer avec sa robe et ses longs cheveux blonds, lui prenant la main pour le forcer à venir au parc, venant se loger dans ses bras ou sur ses genoux pour le réconforter lorsque Jack était allé trop loin au point de le marquer. Il relâchait alors doucement l’emprise qu’il avait sur Alex, baissant lentement sa garde, reniflant encore et toujours, plus certain que ce soit là un réflexe causé par la drogue mais plutôt le début de sanglots qu’il retenait depuis trop longtemps. « Je ne veux plus te voir. Je veux que tu disparaisses. Tu n’as jamais existé Levis, et crois-moi quand je dis que je suis capable d’oublier quelqu’un, que je peux parfaitement me passer de tout le monde. J’ai vécu sans Lily pendant quinze ans, je pourrais me passer de toi pour le restant de mes jours. À partir de maintenant, considère que je suis mort. » Et c’était vrai, quelque chose venait de se briser chez Stefan, de manière irréversible, comme s’il venait de revivre cette nuit affreuse où il avait du abandonner mère et soeur. Stefan vivait toujours, il survivait encore, mais le peu qu’il restait de lui venait de périr.
Stefan avait été depuis longtemps LA personne, celui sur qui il pouvait compter, celui à qui il pouvait se confier, celui qui était là quoiqu’il arrive – drogue mise à part. A croire que c’était de famille, sur les deux qu’il avait pu rencontrer ça avait collé rapidement. A moins que, dès le début, Alex n’avait été influencé par ce qu’il avait pu penser de Lily quand il avait compris que Stefan était son frère, le mettant rapidement dans ses bonnes grâces. Lily avait été triste du départ de son frère, elle le regrettait et peut-être qu’elle lui en voulait mais jamais elle n’en avait parlé en des termes horribles, elle l’aimait. Et parce qu’elle était ce qu’elle était, si elle aimait quelqu’un, aux yeux d’Alex il y avait de grande chance que ce soit une bonne personne. Alors, Stefan, ça avait juste été une évidence. La continuité d’une relation qu’il avait perdue. Bêtement, Alex avait peut-être fait un transfert, perdre une Lily, retrouver un Stefan.
Une décision involontaire, un tour joué par son cerveau qu’il regrettait à cet instant présent. Stefan n’était pas Lily, Stefan n’était même pas un ami, Stefan était un putain de drogué qui ne comprenait rien, qui partait dans des déductions complètement faussé armé de son pied de table. En réalité il manquait un tas d’information aux deux personnes mais si Alex lui en voulait de ne pas comprendre que Lily n’était pas n’importe quelle fille, il ne chercha même pas à savoir si Stefan avait d’autres raisons de mal prendre cette révélation. Stefan n’était qu’un putain de camé qui en venait même à se plié en deux pour une raison qu’Alex ignorait complètement, le pied de table était au sol mais ça n’empêcha pas Stefan de se mettre à hurler. La fermer ? Pauvre drogué, qui était-il pour donner ce genre de phrase à Alex, hein ? Oui parce que si Stefan était un drogué, il était évident pour Alex que ce n’était pas son cas à lui, qu’il avait toute sa tête et toutes ses facultés. D’accord, son nez le chatouillait mais, avec la pluie qu’il y avait eu dehors, c’était sûrement parce qu’il avait attrapé froid. Renifler était donc TOUT A FAIT NORMAL ! C’est Stefan qui ne comprenait rien, qui ne l’écoutait et en plus il se permettait de le demander de la fermer !
Preuve flagrante qu’Alex n’était pas son état normal, il ne s’inquiéta même pas du regard que venait de lui lancer celui qui avait été son ami, son confident, son épaule. En temps normal il aurait abandonné, prit la décision de revenir plus tard quand la tempête serait calmée. Non, en réalité, il n’avait aucune idée de ce qu’il aurait fait en temps normal parce que ce cas de figure ne s’était jamais présenté. Pour lui, dans l’immédiat, tout ce que faisait Stefan s’était de se prendre pour un dure à cuire, pour un acteur studio qui croit pouvoir lancer des flammes avec un simple regard, ce qu’Alex ne trouvait absolument pas crédible. Les mains sur son cœur, Alex avait même fait semblant d’être touché par un éclat balancé par les yeux de Stefan, une action qu’il trouvait digne des plus grands oscars alors qu’en réalité, il fallait avoir de l’imagination pour comprendre ce qu’il venait de faire. Il aurait voulu mimer un infarctus, qu’il n’aurait convaincue personne. D’ailleurs il était tellement fier de sa prestation qu’il se redressa avec un grand sourire, prêt à demander à Stefan s’il était impressionné par l’acteur qu’il était. Au lieu de ça, avant même qu’il puisse avoir le temps de dire quoique ce soit, Stefan l’avait plaqué contre un mur et… La douleur fut fulgurante.
Alex avait l’impression de saigner six litres de sang par secondes, la phalange de son index était sous sa narines alors qu’il restait bloqué par Stefan. Là, il faut avouer qu’Alex ne comprenait plus rien, son nez le vidait de son sang, Stefan venait de le frapper. Putain, ce type était parent avec Hulk et, sa mère devait être Mr Hyde. Bien sous tous rapport tant qu’il était en Jekyll et devenant une autre personne par la suite. Autant dire que, sous cette douleur, sous cette image de Stefan en énorme bonhomme vert, il ne comprenait pas grand-chose à ce qui était hurlé. Après lui avoir agressé le nez, Stefan lui crevait les tympans, même un gamin avec ses cris sur aiguës était un véritable bonheur à côté de ce camé. Si Alex ne comprenait pas grand-chose, il comprit en revanche qu’il n’avait pas été là pour personne, sûrement pas pour Lily qu’il avait juste tronché… Tronché ?! Là s’en était trop, Stefan ne savait rien, ne connaissait rien. Sous une force qu’Alex ne se connaissait pas – à moins que ce soit la drogue qui lui donnait cette impression – c’est lui qui plaça un crochet du droit dans le nez de Stefan. Cet abruti mettrait peut-être du temps à sniffer à nouveau, ça lui ferait pas de mal plutôt que déblatérer des conneries plus grosse que lui.
Alex pouvait accepter beaucoup de chose, on pouvait le définir de beaucoup de manière mais tout ce qu’il pouvait être en temps normal, tout ce qu’il avait pu faire avec n’importe quelle fille. Tout ça, n’existait pas quand il avait été question de Lily, elle avait été son amie avant tout, son amante, sa relation avec elle n’avait strictement rien à voir avec tout ce qu’il avait pu vivre. C’est son index, rageur, qu’il pointa sur Stefan. « Évite de l’ouvrir quand tu ne sais pas de quoi tu parles. Qu’est-ce que tu crois, qu’elle a été comme toutes les autres et que, juste pour continuer à jouer je serais resté avec toi tout ce temps ?! Tu sais quoi, t’as raison, t’as bien fais de ne pas rester parce que, en fait, t’es juste incapable de comprendre quoi que ce soit ! » Ça lui semblait tellement logique, à Alex. Si Lily n’avait pas compté, ça ferait longtemps qu’il aurait trouvé le courage de le dire à Stefan. Si lui n’avait pas compté, il lui aurait dit tout pareil en se foutant de sa réaction. Finalement, tout ce qui était en train de se passer était une très bonne chose, ça permettait à Alex d’ouvrir les yeux sur qui était Stefan, sur l’abruti profond qu’il était et l’intolérance dont il pouvait faire preuve à ne rien comprendre.
Stefan ne voulait plus le voir ? Bien ! Alex était dans la même optique, il en était même à se demander comment Lily avait pu parler de lui avec autant de bons qualificatifs. Ce type l’avait abandonné alors qu’elle avait besoin de lui, il avait quitté le navire pour s’enfoncer sur une île de sable blanc qui lui faisait oublier tout ce qui était important. Pour Alex ce n’était que ça, Stefan avait juste tout laissé tomber pour sa poudre. Il ne cherchait pas plus loin, son cerveau était saturer, son nez en feu, ses nerfs à fleurs de peau. Il détestait la personne qui lui faisait face. « Ça c’est clair que tu as toujours été doué pour rayé les gens de ta vie, même quand il s’agit de ta propre famille. » Il secoua la tête réprobateur mais le monde se mit à tourner autour de lui sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi. Non, en fait, il pensait que c’était à cause de Stefan, ce con avait dû déplacer un truc dans son cerveau et maintenant il allait crever à cause d’un coup de poing mit par un putain de camé. Une simple idée qui était déjà en train de le faire paniquer. Paranoïa. Il avait chaud, il allait mourir il en était certain. Stefan venait de le tuer, ce n’était qu’une question de minutes mais il ne pouvait pas lui donner la satisfaction de crever devant lui, il devait sortir.
« Pauvre type ! » Alex, entre deux bouffé de chaleur et deux gouttes de sueur, était fier de son insulte qu’il trouvait ultime. En réalité, elle sonnait comme ce que pouvait dire un gamin de cinq ans mais il ne s’en rendait pas compte. Il avait même l’impression d’avoir inventé l’insulte du siècle sur laquelle il fallait mettre un copyright. Et pour ponctuer le tout, il se dirigea vers la sortie, trébucha, se rattrapa à un mur et paniqua encore plus. Il allait vraiment mourir, un truc qui s’était déplacé dans son cerveau était en train de rejoindre son cœur, il allait le bloqué, il allait mourir. La preuve, il avait déjà des pertes d’équilibre. Les mains accrochant le mur, le pas chancelant, il arriva à trouver la porte de la sortie pour quitter l’appartement. Il claqua la porte derrière lui, enfin il cru le faire parce qu’en réalité même en voulant la fermer doucement il n’aurait jamais réussi à la fermer aussi silencieusement que ce qu’il venait de faire. Un deuxième pas dans l’étage et il finit par s’écrouler au sol… Voilà, il allait crever sur le pas d’une porte, d’un type qu’il avait pensé être son ami. Triste fin.
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