«  Charlotte. Je t’ai déjà dit plusieurs fois. Si tu me rends encore une feuille blanche pour ton papier sur l’audace, je te le fais bouffer. » Charlotte, 18 ans, conne. Je ne plaisante pas quand je dis que ces gamins sont vraiment stupide et que rentrer dans leur esprit signifie faire de la spéléologie. Mais celle-ci est pire que tout, et à force, je m’énerve. Bon d’accord, je perds souvent patience en général. J’y peux rien si je ne supporte pas les gamins. Enfin juste ceux intelligent. Deux ou trois par classe pas plus et encore. Je regarde patiemment ce qu’il se passe quand elle comprend que non je ne noterais pas son « devoir » et j’entends la sonnerie sonner. Certains élèves n’attendent que ça. Certains profs, dont moi, aussi. Je sors aussi vite que possible – presque en courant – de cet établissement cauchemardesque, mate deux ou trois étudiantes, puis retrouve mo ptit café, là où j’ingurgite du café, et finit par être surexcité, à l’idée de ne pas être au boulot. On dit que les profs ne foutent rien. C’est vrai. Je me lève et m’apprête à prendre à emporter quand j’aperçois la jeune femme que j’ai remarqué il y a peu. Je sais très bien que je n’ai surement pas les fonds nécessaires pour l’épater, mais je ne suis pas pauvre loin de là. Ou oui les profs se plaignent de leur maigre salaire, vous savez celui que vos rêveriez d’avoir. Je sors mon plus beau sourire, réajuste ma chemise, passe ma main dans mes cheveux et baisse mes lunettes de soleil. Je m’approche, les baisse te souris.  « Je savais bien que je vous avais reconnu. Satine non ? » Heureusement que je l’ai reconnu, mais ne jamais faire comme si, on sait jamais, qu’elle ne puisse pas supporter les chewing gum sous ses chaussures. «  J’allais m’installer ! » Dis je mentant honteusement tout en montrant à la serveuse que je ne remballe rien au final. Je m’assois et la laisse faire de même, en espérant reprendre où nous nous étions arrêté la semaine dernière.