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 Four wheels move the body, two wheels move the soul.

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MessageSujet: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyDim 7 Avr - 0:00








“...there ain't no journey what don't change you some.”

    « Et pourquoi ce n’est pas à moi que tu as proposé cette balade en moto ?!» S’indigna Charlotte, main sur les hanches, en fixant son frère telle une hyène prête à lui bondir dessus. Le brun roula des yeux, absolument pas effrayé par la bouille menaçante de sa petite sœur. Ce n’est pas avec ses cinquante kilos à tout casser et ses bras trois fois moins imposants que les siens qu’elle allait lui faire peur ! « Parce que tu as des examens qui arrivent bientôt. Et qu’en grand frère attentionné qui se respecte je pense à tes études.» Première année universitaire pour la jeune femme de dix-neuf ans, et il était hors de question qu’elle foute tout en l’air quelques semaines seulement avant la fin des cours. Bon, le fait est qu’il n’avait même pas envisagé cette possibilité-là à la base. « Ridicule. Et je suis la seule à penser que c’est bizarre que tu partes avec la jumelle de ta copine ?» Touché ! Liam qui était en train de piquer des restes dans le frigo releva les yeux vers sa sœur et soupira, préférant nier l’évidence plutôt que d’admettre que ce n’était pas complètement anodin. « C’est l’affaire d’une quinzaine d’heures au grand maximum, je ne vois pas pourquoi sous prétexte que c’est sa sœur je n’aurais pas le droit de m’entendre bien avec elle.» Mince alors, même Zoey n’y avait pas vu le moindre inconvénient quand il lui en avait parlé quelques jours plus tôt ! Elle était bien sûr affectée de ne pas pouvoir venir d'elle même, mais elle n'avait montré aucune espèce d'inquiétude face au fait que ce soit sa soeur qui l'accompagne. Et de tous, elle était la seule qui avait le droit de le juger sur ses fréquentations, n’en déplaise à Charlotte. « Hum. Fais gaffe t’es en train de te mettre de la mayonnaise sur ta chemise.»Le brun baissa les yeux et constata qu’en effet sa manche venait d’entrer en collision avec la sauce en question. « Merde !» Lâcha-t-il exaspéré en reposant l’assiette sur la table. Voyant que le vêtement était bon à partir dans le linge sale rejoindre ses congénères, le californien ôta son haut dans la seconde, sans se préoccuper du regard de Charlotte, malicieux à souhait. « Remarque, je comprends pourquoi elles sont toutes à tes pieds !» Le brun haussa un sourcil à son égard dans premier temps, se demandant où elle voulait en venir, avant de comprendre qu’elle parlait de ses abdos parfaitement dessinés. C’est vrai que sous ses airs de journaliste plongé dans les bouquins on ne s’imaginait pas forcément que Liam était aussi athlétique. « Premièrement c’est assez glauque d’entendre ça de la part de sa petite sœur, deuxièmement elles ne sont pas toutes à mes pieds. Va réviser au lieu de me casser les pieds !» L’air boudeur de sa frangine le fit rire et c’est après l’avoir vu déguerpir dans le salon qu’il se dirigea lui-même en direction de sa chambre après avoir déposé sa chemise tâchée dans le panier à linge sale. Il attrapa le premier t-shirt qui traînait dans son armoire, qui s’avérait justement être un vêtement que Zoey lui avait acheté le mois dernier. Et tandis qu’il l’enfilait, il sentit son cœur se serrer à la simple pensée qu’il avait l’impression de la trahir à nouveau. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement effacer Oliv’ de sa tête ?

    « Je te fais confiance, j’espère ne pas retrouver l’appartement sens dessus-dessous ce soir ! Je t’aime.» Un simple mot posé à l'attention de Charlotte sur la table de la cuisine avant de sortir de son appartement. Il avait donné rendez-vous à Olivia devant chez elle, assez tôt pour qu’ils puissent profiter de leur temps libre sur place sans se préoccuper constamment de l’heure. Il avait fait toutes ses recherches au préalable et n’avait donc pas compté les nuits quasiment blanches ces derniers jours. A présent tout ce qui lui manquait c’était quelques témoignages récoltés sur place pour plus d’authenticité et une impression globale de la ville qui ne serait pas celle lue et relues dans les bouquins sur cette dernière. Arrivé devant la maison des Perkins, Liam descendit de sa moto et envoya un sms à la jeune femme qui lui avait dit de l’attendre ici, afin de ne réveiller personne à l’intérieur. Quelques minutes après, une silhouette apparut devant ses yeux et c’est avec un sourire qu’il accueillit Olivia dans ses bras quelques secondes, le temps d’une étreinte. « Prête ? » Il valait mieux qu’elle le soit pour le coup ! « Comme promis, voilà le casque. Je t’ai même ramené une autre de mes vestes en cuir, on est jamais trop prudent !» Il lui tendit veste et casque avant de réajuster ses gants et de chevaucher sa moto qu’il redémarra en attendant que la brune prenne place derrière lui, ce qu’elle ne tarda pas à faire. Il attendit qu’elle pose ses mains autour de sa taille pour enclencher la première et quitter Los Angeles. Le trajet durait environ deux heures et demie, ce que le brun n’avait aucun mal à faire d’une traite quand il était seul. Mais afin de laisser Olivia se dégourdir un peu les jambes et de lui donner ses premières impressions, il s’était arrêté en milieu de chemin sur le bord de la route. Le reste du temps s’était écoulé avec une rapidité déconcertante. A peine arrivés à Santa Barbara, Liam avait expliqué plus en détail à la jeune femme ce qu’ils allaient faire, et c’était avec un enthousiasme auquel il ne s’attendait pas qu’elle avait commencé à interroger le premier venu et à prendre des notes. Ils en avaient fait presque une compétition, se lançant chacun le défi de récolter le plus d’interviews possibles. Et à la fin de la journée, le bilan était assez explicite sur leurs capacités réciproques ! « Et ça fait… 23 pour toi et 21 pour moi. Ouais, enfin j’estime que le vieux SDF à moitié cinglé devant la bibliothèque ne compte pas ! Il connaissait à peine le nom de la ville !» Mauvais perdant ? Absolument pas ! « Allez, je t’invite à manger pour fêter ça et après on repart !» Déclara-t-il gaiement avant de l’embarquer dans un petit restaurant au bord de l’océan dont il avait entendu parler en bien par l’un des couples qu’il avait rencontré un peu plus tôt dans la journée.

    Les deux amis avaient quitté le restaurant beaucoup plus tard que prévu, se laissant embarqués par des conversations toujours plus passionnantes. Pour tout vous dire, il ne se rappelait même pas de la dernière fois où il avait autant rit à table ! Et c’est quasiment à contrecœur qu’il avait suggéré de reprendre la route, ne voulant pas abuser plus de son temps qu’il ne l’avait déjà fait. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il se souviendrait un bon moment de cette escapade à deux. Cela faisait environ une heure qu’ils roulaient à nouveau sur les routes de Californie quand le moteur de sa moto se mit à faire un bruit qui ne présageait rien de bon. Par prudence, Liam se mit à ralentir puis à s’arrêter sur le côté et à couper le moteur. Il le ralluma deux minutes plus tard, dans l’espoir que le problème n’ait été que passager. Nouvelle sonorité indésirable, suivit… D’un arrêt complet de la machine.« C’est pas vrai.. !» Le brun réessaya une bonne dizaine de fois de faire redémarrer sa moto, en vain. Et n’ayant aucune lampe de poche digne de ce nom sur lui, il lui était impossible de bidouiller quoi que ce soit à cette heure avancée de la nuit. Olivia était descendue avec lui de la moto, et clou du spectacle lui n’avait plus de batterie sur son téléphone et elle ne captait aucun réseau. « J’arrive pas à le croire.» Lâcha-t-il avant de passer ses deux mains derrière sa nuque et de faire un tour sur lui-même pour observer les environs. C’est là qu’il le vit. Un hôtel planté au milieu de nulle part, qui devait à vue d’œil se situer à 500 mètres de là. « Bon… Je crois qu’on n’a pas trop le choix. Je suis vraiment désolé Oliv’, elle est pourtant passée au garage y’a pas longtemps !» Et le garagiste allait l’entendre, ça c’était certain ! Après un long soupir, le brun attrapa les deux extrémités du guidon de sa moto et commença à la pousser le long de la route en direction de l’hôtel, tandis qu’Olivia marchait à ses côtés. La moto en sécurité sur ce qui semblait être le parking de l’hôtel, les deux protagonistes se dirigèrent à l’intérieur du bâtiment, où ils trouvèrent un homme à moitié endormi derrière un comptoir. Liam lança un coup d’œil qui en disait long à la jeune femme avant de s’avancer vers ce dernier. « Excusez-moi...» L’homme sursauta avant d’écarquiller les yeux et de bailler à outrance. « ‘voulez quoi ?» Charmant, vraiment. « Il vous resterait une chambre ? On vient de tomber en panne et...» L’homme, aimable comme un pot de chambre, coupa Liam et posa une clé avec un numéro sur le comptoir. « Il me faudrait vos cartes d’identité et une carte bleue.» Docile, Liam sorti carte d’identité et carte bleue, refusant qu’Olivia paye le moindre centime alors qu’elle était ici à cause de lui.

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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptySam 13 Avr - 21:16


Liam & Olivia





Talking to you is my favorite part of the day ▬ « Où est-ce que tu vas demain déjà ? » demanda Jane Perkins. La question fatidique. Olivia ne savait même pas si elle devait dire la vérité à sa mère ou non. Cette dernière avait fait une remarque assez désagréable il y a quelques temps, à propos de la proximité qu’Olivia pouvait avoir avec le petit-ami de Zoey. Certes, elle ne la soupçonnait pas d’essayer de le séduire, mais elle était persuadée qu’elle traînait dans ses pattes et qu’elle l’ennuyait. La jeune femme préférait éviter une discussion tendue avec sa mère, qui ne manquerait pas de faire un commentaire, elle en était certaine. « Liam m’a demandé si je pouvais lui demander un coup de main pour un de ces articles », dit-elle finalement. Tant pis pour la discussion tendue, c’était toujours préférable que de s’empêtrer dans un mensonge. « A toi ? » demanda sa mère en croisant les bras contre sa poitrine et en haussant un sourcil. Elle affichait son air inquisiteur, celui qui impliquait de multiples questions à la suite. « Je crois que Zoey ne pouvait pas alors… » commença-t-elle, en espérant ne pas se mélanger les pinceaux dans ses explications. « Comme je suis libre demain, je peux lui donner un coup de main ! » Sa mère ne semblait pas complètement satisfaite par sa réponse puisqu’elle continuait de la fixer, les lèvres pincées. « Je ne vais pas l’embêter si c’est ce que tu penses », ajouta Olivia. « C’est lui qui m’a proposé d’y aller ! » L’idée venait de Liam après tout, ce qui passerait sans doute mieux auprès de sa mère. « Bon… Je suppose que s’il t’a proposé, ça ne lui pose pas de problème ! » Ce n’était pas très flatteur que sa mère pense qu’elle soit aussi gênante pour Liam, mais au fond, elle savait aussi qu’il y avait une autre raison. Elle avait envie de voir sa fille en couple, et ce n’est pas en traînant avec le petit-ami de Zoey que ça allait arriver. Même si elle se montrait un peu moins insistante qu’au départ, elle continuait à poser des questions sur Ethan, ce qui était embarrassant. Au départ, Olivia avait voulu utiliser cette relation qui n’avait rien de sérieux, comme un alibi, une sorte d’excuse pour qu’on la lâche sur sa vie sentimentale. Mais finalement, ça devenait plus handicapant qu’autre chose. Elle appréciait le jeune homme, mais elle n’avait aucunement l’intention de faire sa vie avec lui. Ils passaient de bons moments ensemble, mais ça n’allait pas plus loin, alors il était absolument hors de question qu’elle le présente à ses parents, ce serait la catastrophe assurée !

Comme prévu, Olivia avait mis son réveil à sonner de bonne heure, ce qui était presque criminel pour un samedi matin. Mais en toute honnêteté, elle était trop impatiente de partir pour ce court périple pour regretter quelques heures de sommeil. Elle était tout de même assez anxieuse de cette journée passée en compagnie de Liam. Ce serait différent cette fois-ci, pas comme lorsqu’ils allaient boire un café ou qu’ils se voyaient ici, la plupart du temps. Santa Barbara était un lieu assez éloigné de leur quotidien, et elle se demandait comment les choses se passeraient avec lui. Bien, c’était certain, mais ses sentiments pour lui la rendaient nerveuse. Comme convenu, elle attendit qu’il lui envoie un message pour sortir de la maison sans réveiller tout le monde et s’approcha pour le saluer. « Prête ? » Et comment ! « Prête ! » répondit-elle en souriant. Pour tout dire, elle avait même particulièrement hâte de grimper sur cette moto qui donnait des allures d’aventures à ce court voyage. « Comme promis, voilà le casque. Je t’ai même ramené une autre de mes vestes en cuir, on est jamais trop prudent ! » Elle attrapa la veste en cuir, un peu grande, mais parfaite pour faire de la moto. « Prévoyant ! » dit-elle en enfilant le casque. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de se déplacer en moto. A vrai dire, à part Liam, personne n’en faisait dans son entourage. Quant à elle, elle avait une voiture, comme la plupart des gens. Mais elle devait bien reconnaître que la moto lui donnait un goût de liberté qu’elle n’avait pas en voiture. Elle pouvait sentir l’air, la vitesse et c’en était presque grisant. Lorsqu’ils arrivèrent à Santa Barbara, Liam lui expliqua ce qu’il fallait faire. Elle était contente de se plier au jeu des interviews, ne serait-ce que parce que cette journée la tirait complètement de sa routine quotidienne. Elle restait enthousiaste à ces projets artistiques, mais elle devait bien avouer qu’elle n’était pas contre ne rien dessiner aujourd’hui. Après tout, il fallait savoir s’aérer l’esprit de temps à autres et elle en avait besoin. Et puis, Liam donnait à son travail un caractère ludique, puisque celui qui ramènerait le plus d’interview gagnerait. Gagnerait quoi ? Il n’y avait pas vraiment de lot, juste le plaisir final d’avoir réussi ! C’était aussi l’occasion pour la jeune femme de visiter un peu les alentours, ce qu’elle finit tout en trouvant des gens susceptibles de répondre à ses questions. En fin de journée, elle retrouva le jeune homme au point de rendez-vous qu’ils s’étaient donnés. « Et ça fait… 23 pour toi et 21 pour moi. Ouais, enfin j’estime que le vieux SDF à moitié cinglé devant la bibliothèque ne compte pas ! Il connaissait à peine le nom de la ville !» Elle roula des yeux, tout en affichant un sourire amusé. « Justement, c’est un éclairage tout à fait pertinent et inédit ! » se défendit-elle en riant. « Allez, je t’invite à manger pour fêter ça et après on repart ! » Elle hocha la tête avec enthousiasme. « Ca tombe bien parce que je meurs de faim ! » répondit-elle. Mine de rien, ce n’était pas de tout repos que de faire des allers retours à travers la ville pour trouver des gens qui voudraient bien répondre à ses questions !

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils prirent leur temps pour manger. Non pas qu’ils étaient affamés au point de faire durer le dîner en longueur, mais la conversation s’étira sans s’interrompre. Ils parlaient de tout et de rien, comme souvent. C’est peut-être pour ça qu’Olivia aimait autant la présence de Liam, parce qu’ils pouvaient parler de tout sans éprouver un instant d’ennui, du moins, c’est ainsi qu’elle ressentait les choses. C’était intéressant et amusant à la fois, si bien que la soirée passa à la vitesse de l’éclair. Sortant du restaurant, ils montèrent sur la moto pour se remettre en route, vers Los Angeles. La jeune femme avait beau être fatiguée par cette longue journée, elle ressentait presque une pointe de nostalgie à l’idée qu’elle se terminait déjà. Ils roulaient depuis environ une heure lorsque la moto commença à émettre un bruit étrange et pas franchement rassurant, forçant Liam à s’arrêter sur le bas-côté. Mais il avait beau essayer de la redémarrer, il n’y avait rien à faire. « C’est pas vrai.. !» Et pourtant si, ils étaient en panne au milieu de nulle part. « J’arrive pas à le croire.» Elle suivit le regard du jeune homme et posa les yeux sur l’enseigne lumineuse d’un hôtel, plus loin. Au moins, ils n’étaient pas complètement malchanceux sur ce coup-là. « Bon… Je crois qu’on n’a pas trop le choix. Je suis vraiment désolé Oliv’, elle est pourtant passée au garage y’a pas longtemps !» La jeune femme secoua négativement la tête, se doutant qu’il aurait préféré ne pas tomber en panne. « Ne t’excuse pas, tu n’y es pour rien », répondit-elle. « Et puis, c’est la première fois qu’on me fait le coup de la panne ! » plaisanta-t-elle avec un sourire espiègle sur le visage. Liam poussa sa moto à l’aide du guidon, tandis qu’Olivia marchait à ses côtés, jusqu’à l’hôtel. Elle était tout de même contente d’arriver, la fatigue commençant à s’installer doucement en elle. L’homme derrière le comptoir semblait avoir déjà entamé sa nuit d’ailleurs ! « Excusez-moi...» La voix de Liam le fit sursauter. « ‘voulez quoi ?» Très aimable au réveil de toute évidence ! « Il vous resterait une chambre ? On vient de tomber en panne et...» Il n’avait que faire des explications que le jeune homme pouvait lui donner, puisqu’il l’interrompit en posant la clé sur le comptoir. « Il me faudrait vos cartes d’identité et une carte bleue.» Olivia chercha son portefeuille dans sa besace en cuir, qu’elle portait en bandoulière. Elle en sortit sa carte d’identité et la posa sur le comptoir, avant de tourner les yeux pour observer les yeux. Un motel pourri, du genre de ceux qui appartienne à la longue tradition des films d’horreur américains. Norman Bates pourrait vivre là sans aucun problème ! Elle focalisa à nouveau son attention sur l’homme derrière le comptoir lorsqu’il lui rendit ses papiers d’identité. Quelques minutes plus tard, ils étaient dans une chambre, avec un lit double et un papier peint arborant des palmiers décolorés. « J’ai l’impression qu’on a fait un bond dans les années 70 », dit-elle en esquissant un sourire. Elle posa son sac sur le lit pour en sortir son téléphone portable. Elle avait un message de sa mère lui disant qu’elle s’inquiétait de ne pas la voir rentrer, mais qu’elle devait aller dormir pour être opérationnelle pour sa garde du lendemain. Dans ces cas-là, ses parents lui avaient toujours dit d’envoyer un message pour les tenir au courant, ce qu’elle fit rapidement pour les rassurer.







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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyMar 23 Avr - 1:02








“...there ain't no journey what don't change you some.”

    Liam planifiait ce voyage depuis qu’Olivia avait accepté de l’accompagner avec un engouement certain. Il se serait sans doute moins appliqué en amont s’il avait dû partir seul, mais il voulait vraiment que cette journée lui donne plus l’impression de s’éclater que de travailler. Ils n’avaient pas tous les jours l’occasion de passer autant de temps ensemble et loin de Los Angeles, alors autant faire en sorte que cette sortie soit épique ! Il espérait également que la partie « road trip » lui plairait, qu’elle verrait la route en moto avec la même fébrilité que lui. Il allait tout faire pour en tout cas ! Arrivé à l’heure convenue devant la maison des Perkins, Liam envoya un message à son amie pour qu’elle puisse le rejoindre sans réveiller ses parents ou même Zoey. Cette dernière avait été mise au courant de cette aventure par Liam quelques jours plus tôt, et avait confirmé ce qu’il avait pensé : qu’elle n’aurait de toute façon pas pu l’accompagner elle-même. Elle n’avait pas semblé contrarié par le fait que ce soit Oliv’ qui l’accompagne, non ce qui l’avait bouleversé était surtout le fait de ne pas pouvoir profiter de lui dans les mêmes circonstances. Chose qu’il concevait tout à fait, au point de lui avoir promis qu’ils trouveraient un moyen de partir eux aussi tous les deux dans les prochains mois. Mais en attendant… En attendant c’était avec sa jumelle qu’il partait aujourd’hui, si cette dernière se sentait d’attaque à le faire ! « Prête ! » Bien. Un sourire aux lèvres, le journaliste lui tendit son casque ainsi qu’une veste en cuir lui appartenant. On est jamais assez prudent ! « Prévoyant ! » Le brun acquiesça avant de se mordre légèrement la lèvre. « Toujours !» Sur ces bonnes paroles, Liam chevaucha sa moto et attendit que la belle soit confortablement installée derrière lui pour prendre le large. La sensation de liberté que lui procurait ce moyen de locomotion était sans égale, tant et si bien qu’il utilisait très peu sa voiture. Il fallait vraiment que les routes soient impraticables en deux-roues pour qu’il troque sa moto contre une automobile. Le voyage se déroula à merveille et ils se mirent assez tôt à parcourir les rues de Santa Barbara avec un but bien précis : recueillir un maximum de témoignages pour la journée. Olivia se prêta au jeu des interviews avec autant d’enthousiasme que lui, si bien qu’ils commencèrent à faire quelques paris concernant leur capacité à interroger les habitants. Lorsqu’ils se retrouvèrent quelques heures plus tard au point de rendez-vous qu’ils s’étaient donnés, Liam compta lui-même les points. Le verdict était tombé en faveur de la brune, à croire que c’était elle la journaliste expérimentée ! Plaisantin, Liam déclara dans un premier temps que certains témoignages n’étaient pas valables… Comme celui de ce vieux sans abris incapable de se rappeler du nom de sa propre ville ! « Justement, c’est un éclairage tout à fait pertinent et inédit ! » Le brun avait beau essayer de conserver son sérieux, il se mit à rire puis à lever les yeux au ciel. « Inédit sans aucun doute, pertinent par contre permet moi d’être sceptique !» Si ils n’avaient décidé officiellement d’aucun prix pour le vainqueur, le brun avait bien l’intention de respecter la victoire de la brune ! Et après une journée aussi remplie que celle-ci, il était persuadé qu’une sortie au restaurant serait la bienvenue.« Ça tombe bien parce que je meurs de faim ! » Amusé, le brun plissa les yeux à son encontre. « Finalement je ne suis pas sûr de vouloir t’inviter ! Si c’est pour me retrouver avec une note impossible à payer parce que tu auras mangé comme quatre..!» Oui, il ne pouvait vraiment pas s’empêcher de la taquiner ! « En tout cas… Merci d’être ici avec moi. Ça me fait très plaisir.» déclara-t-il sur le ton de la confidence, alors qu’ils se dirigeaient tranquillement vers le restaurant.


    Ils avaient dû repartir, bien à contrecœur en ce qui concernait Liam. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait prolongé ce dîner éternellement, tant leur journée avait été exaltante. Ils n’avaient pas forcément l’occasion de se voir en tête à tête régulièrement - bien souvent à la merci de la famille Perkins toute entière. Mais aujourd’hui ils s’étaient évadés l’espace de vingt-quatre heures, et ça lui faisait un bien fou. Peut-être trop d’ailleurs, mais il n’avait pas envie de gâcher les minutes qui leur restaient en culpabilisant. Les remords auraient bien le temps de le dévaster demain, quand il se retrouverait seul avec lui-même. Les deux amis avaient donc sagement repris la route à moto, profitant pleinement du paysage sous le seul éclairage de la lune et du bruit si particulier du moteur. Cela faisait environ une heure qu’ils avaient quitté Santa Barbara quand un bruit inhabituel émana de l’engin. S’il avait été seul sur sa moto, Liam aurait peut-être pris le risque de continuer quelques mètres et d’attendre que ça passe, mais parce qu’Olivia était derrière lui il décida de jouer la carte de la prudence et de se rabattre sur le côté. Il avait sans doute bien fait, puisqu’il lui fut impossible de redémarrer le véhicule. Il n’arrivait pas à croire que ça puisse lui arriver alors qu’il avait fait en sorte de faire réviser sa moto au garage quelques jours plus tôt dans l’optique de ce voyage. Mais pour des raisons inconnues, le destin avait décidé de lui mettre des bâtons dans les roues ! Confus, se doutant bien que la brune avait autre chose à faire que de passer la nuit à ses côtés, Liam s’excusa tandis qu’ils retrouvaient le sol et observaient l’horizon à la recherche d’un toit pour passer la nuit. « Ne t’excuse pas, tu n’y es pour rien » Pour ce qui était des déficiences mécaniques à proprement parler, oui il n’était pas responsable. Pour autant, s’il ne l’avait pas embarqué dans cette aventure elle ne serait pas coincée avec lui en pleine nuit au milieu de nulle part ! « C’est quand même un petit peu de ma faute si t’es ici ce soir…» Non pas qu’il regrette de l’avoir emmené - loin de là - mais il grimaçait à l’idée même qu’elle ne puisse garder que ce mauvais souvenir en tête. « Et puis, c’est la première fois qu’on me fait le coup de la panne ! » Le brun écarquilla les yeux l’espace d’une seconde, avant de rire franchement de la situation et des taquineries de la jeune femme. Il manquait parfois de subtilité, mais pas au point de simuler une panne de moto juste pour la coincer quelques heures supplémentaires avec lui ! Mais histoire de rentrer dans son jeu, le californien lui offrit un sourire charmeur et se mordit la lèvre inférieure. « Ca marche au moins ?» D’accord, ce n’était pas très malin de la draguer, même si c’était pour plaisanter...Mais c'est elle qui avait commencé en lui tendant une si belle perche !

    Mains sur le guidon, le journaliste poussait sa moto en direction de ce qui semblait être un hôtel. Lorsqu’ils arrivèrent à destination, Liam gara son deux-roues avant d’entrer à l’intérieur, suivi de près par Olivia. Le moins qu’on puisse dire, c’est que si il avait eu le choix, il ne se serait pas arrêté ici ! Entre l’état plutôt miteux et vétuste des lieux et l’amabilité de l’homme les accueillant, il avait presque envie de faire demi-tour. Seulement la fatigue s’emparait de lui et de son amie et il ne pouvait pas prendre le risque de faire des kilomètres à pieds sans rien trouver. Lorsqu’on leur demanda de sortir leurs cartes d’identité et une carte bleue, le brun s’exécuta, suivi d’Olivia. L’homme prit quelques notes avant de leur rendre leurs papiers et d’un geste rapide Liam s’empara de la carte d’identité de la belle, dans le but de la charrier. « Voyons voir quelle bouille t’as dessus.. !» s’amusa-t-il avec malice avant de regarder la photo. Il avait déjà vu quelques albums de famille, mais les photos officielles de ce genre étaient toujours plus drôles dans le sens où rares étaient celles mettant en valeur leur propriétaire ! Sauf qu’en jouant les curieux, l’attention de Liam fût attirée par tout autre chose que sa photo. Olivia Lemon Perkins. Lemon… Ca ne pouvait être une coïncidence n’est-ce pas ? Et tandis qu’il relisait son deuxième prénom, chaque détail lui revint en mémoire : la légère gêne qu’elle avait eue quand il lui avait parlé de ce livre, l’affirmation étrange qu’elle lui avait faite à propos des talents de l’auteur, la curiosité déguisée dont elle avait fait preuve en lui montrant ses croquis dans sa chambre. Et surtout… Surtout, cette histoire tellement proche de la leur. Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas ce qu’était en train de lui dire Olivia, il comprit seulement qu’elle voulait récupérer ses papiers et qu’il était temps de débarrasser le plancher.

    Silencieux lorsqu’il arriva dans la chambre, Liam sortit de la poche intérieure de sa veste le livre qu’il avait plié pour pouvoir le caler là. Dos à Olivia, il observait le nom de l’auteur avec sérieux, jusqu’à se rendre compte que « Skipern » était un anagramme de Perkins. Chancelant, le brun ne se retourna vers Oliv’ que lorsque cette dernière éleva la voix. « J’ai l’impression qu’on a fait un bon dans les années 70 » Un rapide coup d’œil aux murs et à la décoration, et Liam compris où elle voulait en venir. Seulement en toute franchise il n’avait pas vraiment envie de parler de l’ambiance glauque de ce motel, ayant des préoccupations bien plus graves à l’esprit. Il attendit qu’elle finisse d’écrire son message sur son portable avant de s’approcher d’elle et de planter son regard dans le sien. « Lemon Skipern… Je crois que ce livre t’appartient.» Déclara-t-il, impassible, en lui déposant le livre dans sa main. Il n’arrivait pas à croire qu’elle lui ait menti, encore moins qu’elle ait osé se confier à travers un bouquin sur eux deux. Au final, peut-être avait-il simplement peur des sous-entendus, de ce que l’ouvrage impliquait. C’était tellement plus simple de se persuader que ce baiser datant d’il y’a un an n’était qu’une erreur, qu’aucun sentiment n’existait - du moins pas chez elle. Mais tandis qu’il scrutait ses yeux, Liam comprit qu’il s’était menti à lui-même à bien des niveaux et que ce cœur qui battait à tout rompre contre sa poitrine ne pouvait être la résultante d’une simple amitié. « Je vais prendre une douche.» Rapidement, il ferma la porte de la salle de bain derrière lui, et se laissa glisser contre cette dernière jusqu’à atterrir sur le carrelage glacé et enfouir sa tête dans ses bras. Il s’en voulait pour sa faiblesse, pour ses foutus sentiments qui l’empêcheraient inévitablement d’être rationnel ce soir. Il voulait à la fois crier un bon coup, lui faire comprendre qu’elle n’avait pas le droit de parler de lui, même indirectement, dans un bouquin mais il désirait également faire taire sa conscience, juste l’espace de quelques minutes, pour pouvoir retrouver le goût de ses lèvres. Secouant vigoureusement la tête, Liam se releva et ôta ses vêtements pour se faufiler sous la douche, en espérant que l’eau froide coulant le long de son corps musclé l’aiderait à tout oublier. C’était un échec total. Même après une vingtaine de minutes, le résultat était toujours le même. Le brun soupira en remettant boxer et jean, délaissant chaussure, chaussettes, chemise et pull. Il ressortit finalement de la salle de bain, aperçut Olivia assise sur le lit et passa une main derrière sa nuque nerveusement. « Je peux dormir par terre si tu préfères..»


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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyMer 1 Mai - 23:14


Liam & Olivia





Talking to you is my favorite part of the day ▬ Olivia se réjouissait de cette journée. Ces dernières semaines, elle était obligée de s’organiser et d’être ordonnée si elle voulait réussir à effectuer tout ce qu’elle avait à faire. Cet emploi du temps chargé la rendait assez routinière, alors lorsque Liam lui avait proposé de l’accompagner pour son reportage, elle avait sauté sur l’occasion. Enfin pas tout à fait, parce qu’elle avait d’abord trouvé étrange que ce ne soit pas à Zoey qu’il propose de l’accompagner. Mais finalement elle avait accepté. Il lui avait sans doute demandé parce qu’il l’avait vu à bout de nerfs ce jour-là, rien de plus. Ce n’était rien de plus qu’un geste amical que n’importe qui aurait eu pour lui changer les idées, n’est-ce pas ? Elle s’était préparée sans bruit pour ne réveiller personne. Comme prévu, Liam lui avait envoyé un message pour la prévenir qu’il l’attendait devant la maison. Elle attrapa sa besace en cuir et se dépêcha de le rejoindre. Le jeune homme était particulièrement prévoyant puisqu’il lui avait ramené une veste en cuir qu’elle enfila rapidement. « Toujours !» Elle lui adressa un sourire pour seule réponse avant de grimper derrière lui sur la moto et d’entourer sa taille pour s’accrocher. Elle apprécia le trajet à moto. Elle avait plutôt l’habitude de la voiture et des embouteillages de Los Angeles. Mais sur deux roues, rouler semblait tout de suite teinter de plus de liberté. Lorsqu’ils arrivèrent sur place, ils se séparèrent pour être plus efficaces. Le but était de trouver les plus de personnes possibles afin de leur poser quelques questions sur la ville. Jouer le jeu de l’interview amusa Olivia, qui n’avait pas l’habitude des méthodes journalistiques. Néanmoins, elle avait l’impression de ne pas s’en être trop mal sorti et elle avait trouvé ça intéressant. Elle retrouva Liam en fin de journée et découvrit qu’elle en avait récolté un petit peu plus que lui. Et il ne voulait pas compter le SDF. ! Pourtant ce serait un éclairage tout à fait pertinent sur la ville ! « Inédit sans aucun doute, pertinent par contre permet moi d’être sceptique !» Elle roula des yeux pour montrer son désaccord, avec amusement. Liam proposa d’aller manger, ce qu’elle ne pouvait pas refuser tant elle avait faim ! Mine de rien, courir à droite à gauche pour convaincre les gens de lui répondre lui avait coûté pas mal d’énergie. « Finalement je ne suis pas sûr de vouloir t’inviter ! Si c’est pour me retrouver avec une note impossible à payer parce que tu auras mangé comme quatre..!» Elle écarquilla les yeux face à sa remarque avant de rire. « Je vois que tu as des progrès pour apprendre à parler aux filles Bishop ! » le taquina-t-elle en lui tirant la langue, argument imbattable évidemment. « En tout cas… Merci d’être ici avec moi. Ça me fait très plaisir.» Il n’avait pas besoin de la remercier, bien au contraire. Elle était absolument ravie d’être ici. « Merci à toi de m’avoir proposé, ça m’a fait plaisir ! » lui répondit-elle avant qu’ils ne se mettent en route en quête d’un restaurant.

Ils avaient finalement prolongé un peu plus que prévu la soirée. Comme souvent en sa compagnie, Olivia perdait quelque peu la notion de temps. Le dîner lui donna l’impression de filer à la vitesse de l’éclair. Mais il fut tout de même se résoudre à quitter le restaurant pour rentrer à Los Angeles. Ils avaient encore pas mal de route à faire et la journée avait été bien remplie pour qu’ils soient sans doute tous les deux fatigués. Ils roulaient déjà depuis un moment lorsque la moto commença à faire un bruit étrange et franchement pas très rassurant. Liam se gara sur le bas-côté pour voir ce qui clochait, mais il n’y avait rien à faire, la moto ne redémarrait pas. Heureusement, ils aperçurent l’enseigne fluorescente d’un motel, un peu plus loin. Au moins, ils auraient un endroit où dormir. Liam n’avait absolument pas besoin de s’excuser, il n’y était pour rien. A choisir, il aurait sans doute préféré que sa moto tienne jusqu’à Los Angeles. « C’est quand même un petit peu de ma faute si t’es ici ce soir…» Non, elle avait accepté de l’accompagner, il ne lui avait pas forcé la main. Et puis, vraiment cette panne n’était rien de plus qu’un hasard malheureux sur lequel ni elle, ni lui n’avait de contrôle. « Non, ne t’inquiètes pas. Tu n’as pas choisi que cette moto tombe en panne, et puis… La journée reste bonne malgré tout, » lui assura-t-elle. Elle plaisanta ensuite sur le fait qu’on ne lui avait jamais fait le coup de la panne. Mieux valait rire de cette situation plutôt que de s’en agacer, n’est-ce pas ?! « Ca marche au moins ? » Elle rit à sa question, repoussant la part de vérité qu’aurait sa réponse. Définitivement, il avait un certain effet sur elle et il n’aurait besoin d’aucun stratagème du genre pour qu’elle soit séduite. « Complètement, je suis sous le charme ! » répondit-elle sur un ton théâtral, avant de sourire avec amusement.

Ils arrivèrent jusqu’au motel au bout d’un certain temps, sans doute moins vite que si Liam n’avait pas été obligé de pousser sa moto. Mais il était clair qu’il n’allait pas la laisser au milieu de la route, et avoir une dépanneuse à cette heure-là relèverait du miracle. Une fois à l’accueil du motel, ils tombèrent sur un homme un peu aigrie qu’ils avaient sans doute déranger en plein sommeil. Il se fichait des explications, il voulait de toute évidence régler ça au plus vite pour pouvoir se rendormir. Il avait besoin de leurs cartes d’identité. Olivia ouilla dans son sac à la recherche de son portefeuille pour en sortir ses papiers d’identité. « Voyons voir quelle bouille t’as dessus.. !» La carte avait quelques années, de la fin du lycée précisément. Si elle avait un visage plus mature aujourd’hui, il ne serait sans doute pas étonné puisqu’il la connaissait déjà à l’époque. « J’étais très mignonne ! » répondit-elle, avec un sourire en coin avant de jeter un coup d’œil à la photo qui était sur la sienne. Lui non plus n’avait pas réellement changé, il avait simplement mûri. Rapidement, ils obtinrent les clés et ne s’attardèrent pas. Le type était bien trop désagréable pour en avoir envie qui plus est.

En arrivant dans la chambre, Olivia déposa son sac tout en observant la décoration. Ils avaient clairement fait un bon dans les années soixante-dix. C’était tellement kitsch ! Observant Liam un instant, elle se fit la réflexion qu’il semblait absent. Elle détourna le regard pour chercher son téléphone portable et écrire un message à ses parents pour les prévenir qu’elle ne rentrerait que demain matin, afin qu’ils ne s’inquiètent pas. Ce n’est qu’en relevant les yeux de son iPhone, qu’elle vit les yeux de Liam se planter dans les siens, d’une façon qui eut le don de la glacer sur placer. Il avait un livre à la main, son livre. « Lemon Skipern… Je crois que ce livre t’appartient.» Il lui fit l’effet d’une gifle, cinglante et glaciale. Elle en resta complètement interdite, ne sachant pas quoi répondre, se contentant de baisser les yeux vers la couverture du livre. Est-ce qu’il était au courant depuis longtemps ? C’est à ce moment-là qu’elle réalisa qu’il avait compris en voyant sa carte d’identité. Son deuxième prénom était évidemment écrit dessus. Et combien de filles portaient le prénom Lemon ?! Pas tant que ça. Quant à Skipern, ce n’était rien de plus qu’un anagramme de Perkins. Elle releva les yeux vers lui, l’air profondément désolé. Comment ne pas l’être ? « Je vais prendre une douche.» Machinalement, elle hocha la tête sans rien ajouter. Elle le regarda s’éloigner dans la salle de bain, avant de baisser les yeux à nouveau. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle allait pouvoir faire, de ce qu’elle allait pouvoir lui dire pour lui expliquer. Parce qu’au fond, elle n’avait strictement aucune excuse valable pour se justifier. Elle avait merdé, royalement. Et elle craignait que quoi qu’elle puisse dire, ça ne changerait strictement rien à la situation. Elle était toujours assise sur le lit lorsqu’il ressortit de la salle de bain. « Je peux dormir par terre si tu préfères..» Elle n’avait pas encore réfléchit à cet aspect particulièrement gênant de la nuit à venir. Il n’y avait qu’un lit double qu’ils allaient devoir partager. Ce n’était pas l’idéal compte tenu de la situation, mais elle se voyait mal l’obliger à dormir par terre. Non ce serait même une raison supplémentaire d’éprouver de la culpabilité. « Non… Je veux dire, le lit à l’air d’être assez grand », répondit-elle avec embarras, avant de se lever et de s’éclipser à son tour dans la salle de bain. Elle s’appuya quelques instants contre la porte en fermant les yeux. Comme c’était tentant de rester enfermer ici pour le reste de la nuit. Elle laissa tomber ses vêtements sur le sol avant d’entrer sous la douche. L’eau n’avait malheureusement pas le pouvoir d’éclaircir ses pensées et au bout de quelques minutes, elle dû se résoudre à en sortir. Elle s’enroula dans une serviette de bain et essuya la buée qu’il y avait sur le miroir. Dire qu’elle se sentait mal était un euphémisme. Dès qu’elle serait rhabillée, elle devrait sortir d’ici et s’expliquer, sans avoir la moindre idée de ce qu’elle allait pouvoir lui dire pour commencer. Son jean et son débardeur à nouveau enfilés, elle sortit de la salle de bain et resta devant la porte pendant un instant. Liam était sur le lit, mais n’avait pas éteint la lumière. Elle décida d’interpréter ça comme une ouverture à en parler. Ou tout au moins, il ne semblait pas y être complètement fermé. « Liam, écoute je… Je suis vraiment désolée », commença-t-elle en tripotant ses mains de façon anxieuse. « Je sais que ce n’est absolument pas une excuse valable et je sais que tout ce que je pourrais dire ne rattrapera rien de tout ça, mais… Je n’aurais pas dû te mentir. Et à vrai dire, j’aurai jamais dû écrire ce livre. » Parce que même si elle avait changé les prénoms, elle l’avait tout de même exposé sans avoir sa permission. Elle l’avait exposé sur quelque chose qui aurait dû rester privé. « Au début, je l’écrivais plus pour moi, sans penser à le montrer… Et puis il s’est avéré que c’était la seule chose que j’avais à donner à lire pour mon cours d’écriture, et mon prof a aimé au point de me présenter à un ami éditeur. Et c’était juste une opportunité que je pouvais pas rater ! Liam… Je te promets que ce n’était absolument pas dans mon intention de t’exposer comme ça… Et je suis désolée de ne pas avoir davantage réfléchis aux conséquences que ça pourrait avoir », expliqua-t-elle.






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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyVen 24 Mai - 0:40








“...there ain't no journey what don't change you some.”

    Lui demander de l’accompagner lui avait paru tellement naturel sur le coup que Liam n’avait pas eu l’ombre d’une hésitation en laissant échapper les mots de sa bouche. Avait-il finalement appréhendé la chose les jours précédant ce fameux road trip ? Oui, évidemment. D’abord avec Zoey, avant qu’elle ne lui assure que ça ne la dérangeait pas, puis après en songeant au fait que sa jumelle puisse s’ennuyer en sa compagnie. Mais il n’en fût rien, du moins de ce que pouvait en juger Liam le plus objectivement possible. Elle semblait ravie de l’accompagner, et elle avait montré un enthousiasme fou lorsqu’arrivé à destination il lui avait expliqué qu’ils se répartiraient les tâches pour récolter un maximum de témoignages locaux. Avec un arrière-plan de compétition en prime, le défi était d’autant plus intéressant à relever. Elle s’était prêtée au jeu à merveille, arrivant même à interroger plus de gens que lui. Il trouva quand même le moyen de la taquiner gentiment à propos du SDF à qui elle avait posé des questions, ce dernier étant tellement perdu - ou saoul - qu’il savait à peine le nom de la ville dans laquelle ils étaient. Malgré tout, reconnaissant sa défaite et en bon gentleman qu’il était, le brun invita la jeune femme au restaurant, bien décidé à ce qu’ils finissent la journée sur une excellente note. Et puis reprendre la route le ventre vide n’était pas une bonne idée dans tous les cas ! Comme d’inviter un glouton cela dit… « Je vois que tu as des progrès pour apprendre à parler aux filles Bishop ! » Rieur, le brun lui tira la langue lui aussi, bien décider à se montrer aussi mature qu’elle. « Calomnies, je me suis toujours très bien débrouillé dans ce domaine !» Après tout, il n’était pas en couple depuis autant d’années pour rien !« Merci à toi de m’avoir proposé, ça m’a fait plaisir ! » Timidement, le brun se pencha pour l’embrasser sur la joue, avant de l’entraîner jusqu’au restaurant qu’il avait aperçu un peu plus tôt.


    Les deux compères étaient repartis assez tard du restaurant, bien incapable dans le fond de mettre fin à leurs discussions palpitantes. C’était souvent - pour ne pas dire tout le temps - le cas avec Olivia. Il n’avait encore jamais éprouvé une once d’ennui à ses côtés, et aujourd’hui le lui avait encore prouvé. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, ils avaient repris la route, loin de s’imaginer qu’ils seraient arrêté au beau milieu du chemin par une panne de moto. Liam s’était arrêté sur le côté par prudence, et avait visiblement bien fait puisque l’engin ne semblait plus vouloir démarrer. Il se sentait d’autant plus idiot qu’il avait donné son petit bolide à réviser chez le garagiste avant de partir. S’excuser lui paraissait tout naturel dans la mesure où s’il ne lui avait pas demandé de l’accompagner, jamais elle ne se serait retrouvée dans cette situation. « Non, ne t’inquiètes pas. Tu n’as pas choisi que cette moto tombe en panne, et puis… La journée reste bonne malgré tout, » Le brun laissa apparaître un sourire presque tendre sur son visage, espérant de tout cœur que ça ne gâchait pas le souvenir qu’elle aurait de leur journée dans son ensemble. « C’est l’univers qui nous dit qu’on devrait passer plus de temps ensemble…» répliqua-t-il en riant avant que la brune ne le surprenne en déclarant que c’était la première fois qu’on lui faisait le coup de la panne. En toute franchise ce n’était pas son genre, et s’il l’avait fait il aurait sûrement opté pour s’arrêter près d’un endroit un peu plus romantique ! Mais si ça marchait, ma foi… « Complètement, je suis sous le charme ! » Lui lançant un regard faussement aguicheur, le journaliste constatait qu’elle avait vraiment le don pour le dérider même dans les situations les plus agaçantes. « J’ai des talents de dragueur que je ne soupçonnais même pas.. !» Ils arrivèrent finalement à une sorte de motel et le brun laissa sa moto sur le parking avant de se diriger à l’intérieur. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’environnement ne donnait pas trop envie de s’y attarder, et le réceptionniste encore moins. A moitié endormi et désagréable à souhait, il donnait l’impression de vouloir les égorger pour le simple fait de demander à dormir ici. Il leur demanda leurs cartes d’identité, et après avoir présenté ses papiers et sa carte bleue, Liam s’empara de la carte de son amie pour la taquiner à propos de sa photo.« J’étais très mignonne ! » Oui, elle l’était, il devait bien le reconnaître. Ce n’était guère étonnant d’ailleurs, étant donné à quel point était resplendissante au jour d’aujourd’hui. Néanmoins, par pur esprit de contradiction et taquinerie, Liam se mit à grimacer très sérieusement en la regardant droit dans les yeux. « Je n’aurais pas utilisé ce terme mais… Tous les goûts sont dans la nature !» Il ne put s’empêcher de réprimer un petit sourire, lui prouvant qu’il plaisantait, avant d’observer sa carte d’identité avec un peu plus d’attention. Et c’est en lisant les informations basiques qui la concernait que le brun se sentit défaillir. Son second prénom était Lemon… Et sans doute n’aurait-il pas tiqué un mois plus tôt, mais venant à peine d’achever le livre de l’auteur inconnu qui utilisait ce même pseudonyme… Oui, il trouvait que la coïncidence était bien trop grosse pour qu’il croit à un pur hasard. Il rendit la carte à la jeune femme sans vraiment faire de commentaires, mais son esprit était bel et bien troublé par sa découverte et il resta silencieux tout le long du chemin menant à leur chambre. Et plus il y réfléchissait… Plus il devenait évident qu’Olivia était derrière tout ça. D’abord elle avait exprimé quelques doutes étranges concernant le talent de l’écrivain, avait essayé innocemment de lui demander comment avançaient ses recherches et… Skipern était un anagramme de Perkins. Il s’en voulait de ne pas y avoir pensé plus tôt, de ne pas avoir compris pourquoi l’histoire lui parlait tant… Mais à présent qu’il était confronté à la vérité, le moins qu’on puisse dire c’est que cette révélation lui restait en travers de la gorge. Elle lui avait menti, avait écrit sur eux - mettant ainsi son couple en danger -, et le pire dans tout ça c’est que dans le fond c’est à lui qu’il en voulait le plus, pour ces sentiments qu’il ne devrait pas nourrir à son égard. Ne pouvant parler de tout et de rien naturellement, il joua carte sur tables en lui tendant le livre qu’il avait sur lui et en lui faisant clairement comprendre qu’il avait fait le rapprochement. Elle semblait estomaquée, désolée également, et lui avait l’estomac tellement noué qu’il lui fallait s’enfermer dans la salle de bain sur le champ.


    Il y était resté le temps d’une douche, n’avait tout simplement pas réussi à calmer les battements frénétiques de son cœur contre sa poitrine. Et quand il était ressorti, la seule chose qu’il avait pu lui demander concernait le lit qu’ils étaient censés partager cette nuit. Si elle se sentait embarrassée à l’idée qu’il dorme à quelques centimètres d’elle, il était prêt à coucher par terre. « Non… Je veux dire, le lit à l’air d’être assez grand » Il jeta un rapide coup d’œil au lit en question et haussa les épaules, pas franchement convaincu qu’elle soit à l’aise avec l’idée pour autant. « Comme tu veux.» Ce fût à son tour d’aller se réfugier dans la salle de bain, et lui s’installa de façon nonchalante sur le lit, hésitant entre faire semblant de dormir quand elle reviendrait ou bien attendre qu’elle ressorte pour en parler. La seconde option lui paraissait la plus appropriée : il ne pouvait pas l’ignorer, encore moins se torturer l’esprit toute la nuit en attente de réponses.« Liam, écoute je… Je suis vraiment désolée » Le brun releva ses yeux vers elle, les sourcils légèrement froncés, signe d’une réflexion ardue à laquelle s’exerçait à l’instant son esprit. Une part de lui était véritablement en colère qu’elle ait utilisé leur histoire à des dépends artistiques sans lui en avoir touché le moindre mot, et une autre partie ne voulait pas être aussi radicale, souhaitait simplement comprendre son geste. Bras croisés contre sa poitrine, il restait sur le lit sans rien dire, attendant simplement qu’elle poursuive.« Je sais que ce n’est absolument pas une excuse valable et je sais que tout ce que je pourrais dire ne rattrapera rien de tout ça, mais… Je n’aurais pas dû te mentir. Et à vrai dire, j’aurai jamais dû écrire ce livre. » Il ne savait pas ce qui l’affectait le plus : le fait qu’elle n’ait même pas eu assez confiance pour lui en parler en premier lieu, ou le fait qu’elle l’ait regardé dans les yeux ce jour-là à la terrasse du café en lui affirmant qu’elle n’avait aucune idée de l’identité de l’auteur. « Non, en effet, tu n’aurais pas dû.» Répliqua-t-il sèchement en plantant son regard dans le sien.« Au début, je l’écrivais plus pour moi, sans penser à le montrer… Et puis il s’est avéré que c’était la seule chose que j’avais à donner à lire pour mon cours d’écriture, et mon prof a aimé au point de me présenter à un ami éditeur. Et c’était juste une opportunité que je pouvais pas rater ! Liam… Je te promets que ce n’était absolument pas dans mon intention de t’exposer comme ça… Et je suis désolée de ne pas avoir davantage réfléchis aux conséquences que ça pourrait avoir » Exaspéré, le journaliste se leva brusquement du lit pour se rapprocher d’elle en haussant légèrement le ton. « Oui, ça tu peux le dire que tu n’as pas réfléchis aux conséquences !» Il s’emportait, mais comprenez-le : quelques jours plus tôt Zoey lui avait clairement dit qu’elle souhaitait s’intéresser à son travail et lire le roman en question. « Tu sais que Zoey est en train de le lire ?! Et contrairement à moi elle connaît ton second prénom et elle est tellement intelligente qu’elle ne mettra pas dix ans à deviner qui se cache derrière tout ça ! » Oui, il avait peur de ce qui allait s’en suivre, angoissait déjà à l’idée qu’elle comprenne les sentiments de sa sœur mais aussi le secret qu’il avait réussi à garder depuis un an et demi. Et le pire, c’est qu’il serait bien incapable de se défendre, bien incapable d’oser lui mentir une seconde fois. Elle lirait en lui comme un livre ouvert, et ne tarderait pas à prendre conscience du fait qu’il était amoureux d’Olivia. « C’était tellement plus simple d’imaginer que ce baiser ne signifiait absolument rien pour toi, de simplement prétendre que c’était une erreur de parcours…» Plus doux, le brun s’était retrouvé sans vraiment savoir comment à quelques centimètres d’elle et avait posé instinctivement une main contre sa joue. Il n’était pas aussi impulsif d’habitude, beaucoup plus posé et moins sur la défensive. Mais les circonstances et surtout son amour pour elle le rendaient complètement imprévisible. La colère qu’il avait éprouvé était retombée, laissant place à la souffrance d’un corps qui réclamait de toute évidence le sien depuis des années. Mais il ne pouvait pas s’autoriser à franchir cette barrière, pas alors qu’il était en couple avec sa jumelle. « Ce n’est pas à toi que j’en veux… Tu avais le droit de publier ce bouquin, tu as un réel talent et ce serait criminel de ne pas en faire profiter au monde. Mais… Je déteste ce que tu me fais ressentir. Je déteste être ce cliché masculin incapable de contrôler ses sentiments pour la sœur de sa petite amie… » Un rire nerveux s’échappa de sa gorge, tandis qu’il levait les yeux au ciel, cherchant visiblement des réponses qu’il n’obtiendrait jamais. « C’est complètement fou… J’aime Zoey…. Je l’aime mais toi… Je n’arrive pas à te sortir de mon esprit et ce depuis le jour où je t’ai rencontré.» Parce qu’elle était la première sur laquelle il avait posé les yeux, et qu’il avait simplement pensé qu’il ne l’attirait pas puisqu’elle s’était éclipsé à la minute où sa sœur était entrée en jeu.



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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyVen 31 Mai - 22:02


Liam & Olivia





Talking to you is my favorite part of the day ▬
La journée avait été particulièrement bonne pour Olivia. Elle avait vraiment apprécié se retrouver loin de son quotidien, même si ce n’était que pour quelques heures. Certes, ce n’était pas des plus reposants de se retrouver à chercher des gens pour répondre à une interview, mais elle ne le regrettait pas. D’une part, ça lui changeait clairement du dessin qui était devenu omniprésent au cours des derniers mois. Et puis d’autre part, elle avait véritablement trouvé ça intéressant de rencontrer toutes sortes de gens, avec toutes sortes d’histoire à raconter. D’ailleurs, elle ne s’était pas si mal débrouiller que ça puisqu’elle avait réalisé plus d’interviews que Liam ! N’était-il pas un peu mauvais joueur pour dire que les réponses du SDF ne comptaient pas ?! Ce serait un point de vue tout à fait inédit et original pourtant ! Oui, d’accord, peut-être qu’elle était un peu de mauvaise foi aussi ! En tous cas, elle était ravie qu’il lui propose d’aller dîner puisqu’elle mourrait de faim ! Il ne manqua pas de la charrier à ce sujet d’ailleurs. Franchement, ce n’était pas très malin de dire à une fille qu’elle mangeait comme quatre ! Il avait encore des progrès à faire à ce sujet, n’est-ce pas ? « Calomnies, je me suis toujours très bien débrouillé dans ce domaine !» Elle haussa un sourcil à sa réponse, pas tellement convaincu parce qu’il venait de lui dire. « Ca m’étonne que Zoey n’ait rien remarqué depuis tout ce temps ! » le taquina-t-elle avec un sourire malicieux aux coins des lèvres. Trêve de plaisanterie, il n’avait pas besoin de la remercier d’être venue, elle en était absolument ravie. Le fait est qu’elle était toujours heureuse de passer du temps en sa compagnie, en particulier lorsqu’ils étaient loin de tout. Un simple baiser sur sa joue déclencha cette sensation de battements d’ailes d’un papillon au creux de son ventre. Voilà l’effet qu’il avait sur elle. Voilà l’effet qu’elle aurait aimé éteindre. Mais c’était peine perdue, n’est-ce pas ? C’était peine perdue parce qu’elle essayait depuis des années et qu’elle n’y était jamais parvenue. Machinalement, elle remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, espérant que ses joues ne s’étaient pas teintées de rose et qu’il n’avait rien remarqué si c’était le cas. Au fond, c’était ça le plus compliqué, camoufler ce qu’elle ressentait pour lui, camoufler ses réactions, essayer d’être indifférente alors qu’elle était loin de l’être.

Ils avaient passé plus de temps que prévu au restaurant, à parler de tout et de rien. Le temps passait définitivement trop vite en sa compagnie. Ils faisaient nuits lorsqu’ils remontèrent sur la moto de Liam. Olivia avait plutôt l’habitude de rouler en voiture, mais elle devait bien avouer qu’elle appréciait particulièrement la sensation que lui procuraient les deux roues. La température était douce si bien qu’il était agréable de rouler à l’air libre. Seulement, la moto commença à émettre un bruit étrange et le jeune homme décida de s’arrêter au bord de la route. Bien vite, il parut évident qu’ils ne repartiraient pas. Cela dit, la jeune femme ne lui en voulait absolument pas ! Il n’avait pas besoin de s’excuser d’ailleurs, il n’y était pour rien. Elle se doutait bien que s’il avait eu le choix, il aurait préféré rentrer à Los Angeles plutôt que de se retrouver coincer au milieu de nulle part. Heureusement, l’enseigne au néon d’un motel clignotait un peu plus loin. Ils n’auraient donc pas besoin de passer la nuit dehors. Qui plus est, ça ne gâchait absolument pas la bonne journée qu’ils avaient passé, n’est-ce pas ? « C’est l’univers qui nous dit qu’on devrait passer plus de temps ensemble…» Elle rit à sa remarque, même si une part d’elle avait envie de croire à ce genre de signes. Pourtant, elle n’était pas vraiment le genre de personne à croire au destin. Elle trouvait ça trop simple et presque étouffant au fond de s’en remettre à une force supérieure plutôt que d’agir. Mais il y avait des moments comme celui-ci, où elle avait envie de penser qu’il existait des signes, des détails qui déterminaient la suite… Oui, définitivement, elle aurait aimé que l’univers ait décidé de leur envoyer un signe. Elle plaisanta en lui disant qu’on ne lui avait jamais fait le coup de la panne, mais qu’elle était bien entendue complètement sous le charme. « J’ai des talents de dragueur que je ne soupçonnais même pas.. !» Elle sourit avec amusement, sachant parfaitement qu’il n’y avait aucune tentative de séduction dans cette panne. « Ca doit être un talent inné ! » lui répondit-elle avec un sourire malicieux aux lèvres. Lorsqu’ils arrivèrent au motel, Olivia avait hâte de pouvoir s’étendre sur un lit. La journée avait été longue et il venait de marcher un bout de chemin pour arriver jusque là. Le réceptionniste n’était pas de la plus grande amabilité. A vrai dire, il semblait plutôt avoir envie de se débarrasser d’eux au plus vite pour reprendre son état de somnolence. Il avait simplement besoin d’une pièce d’identité et Olivia fouilla dans son sac pour lui sortir la sienne. Quelle tête elle avait dessus ?! Elle était mignonne voyons ! Cela dit Liam ne serait pas franchement étonné de sa tête dans la mesure où il la connaissait déjà lorsqu’elle l’avait fait refaire. Elle haussa un sourcil en le voyant grimacer. « Je n’aurais pas utilisé ce terme mais… Tous les goûts sont dans la nature !» Ecarquillant les yeux, elle lui donna un coup au niveau du bras. « Continue et tu dormiras dans la baignoire ! » répliqua-t-elle en faisant mine de bouder. Cela dit, elle ne se permettrait pas de le priver de lit pour la nuit puisque c’était de toute évidence lui qui prenait les devaient de régler le prix de la chambre. Regardant autour d’elle, elle ne prêta attention à Liam et au réceptionniste que lorsque ce dernier lui rendit sa carte d’identité. En entrant dans la chambre, elle ne put s’empêcher de faire la réflexion qu’ils avaient fait un véritable saut dans les années soixante-dix. La décoration n’était pas du meilleur goût, mais elle avait tellement envie de dormir qu’elle s’en contenterait. Elle prit le temps d’envoyer un message à ses parents pour leur expliquer la situation et qu’elle ne rentrerait que demain. C’est en relevant le nez de son téléphone portable que Liam lâcha cette bombe, à savoir son livre. Il savait. Il savait qu’il était d’elle et qu’elle avait camouflé son identité derrière un nom de plume. Autant dire qu’Olivia resta complètement pétrifier sur place, le ventre noué. Si elle mourrait d’envie de dormir il y a encore quelques minutes, à présent elle était certaine de ne plus pouvoir fermer l’œil. Il s’était enfermé dans la salle de bain pendant qu’elle cherchait comment réagir quand il en ressortirait. Mais elle ne savait pas, elle était dans un brouillard complet. Elle aurait aimé avoir un discours tout prêt comme au cinéma, mais elle ne se sentait pas capable d’autre chose que de bredouiller. C’était trop soudain, et elle avait la sensation de perdre complètement le contrôle de la situation. Ce qu’elle voulait, c’était essayer de rattraper le coup, mais elle n’était pas sûre de pouvoir, pas alors qu’il lui avait balancé ça comme ça… Parce que de toute évidence, il prenait mal toute cette histoire, l’inverse aurait été étonnant.

Lorsqu’il ressortit de la salle de bain, elle ne savait toujours pas quoi faire. Elle ne savait pas quelle attitude adopter ou si elle devait s’expliquer. Elle avait besoin de savoir ce qu’il attendait d’elle, s’il voulait qu’elle se justifie ou s’il préférait ne plus lui parler du tout. Les deux solutions seraient normales et compréhensibles quoiqu’il en soit. Il proposait de dormir par terre, ce qu’elle refusa. Certes, ce serait particulièrement embarrassant de dormir dans le même lit à présent, mais elle n’allait pas en plus l’obliger à se retrouver sur un sol inconfortable alors que toute cette histoire était de sa faute. Le lit était suffisamment grand, non ? « Comme tu veux.» Elle n’ajouta rien, se contentant d’aller s’éclipser dans la salle de bain à son tour. Elle avait besoin de quelques minutes supplémentaires, ne serait-ce que pour se ressaisir et ne pas fondre en larmes. Pourtant, elle avait tellement honte, qu’elle était à deux doigts de se mettre à pleurer. Elle se sentait comme une gamine qui vient d’être prise sur le fait d’une bêtise… Sauf que la bêtise était bien plus grave que ce que font les enfants. Elle essaya de s’éclaircir les idées sous l’eau chaude, mais c’était peine perdue. Lorsqu’elle en sortit, elle s’enroula dans une serviette. Sa seule option était de lui parler, d’essayer de lui expliquer au moins et surtout de s’excuser. Ce ne serait pas facile, d’autant qu’elle ne savait pas s’il voudrait entendre quoique ce soit. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire d’autre de toute façon ? Elle s’imaginait mal retourner dans la chambre et aller se coucher sans lui adresser un regard. Non, il fallait qu’elle soit courageuse et qu’elle assume ses actes. Une fois ses vêtements à nouveau sur elle, elle sortit de la salle de bain. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’avait aucune assurance. Au moins, il n’avait pas éteint la lumière, ce qu’elle interpréta comme un signe qu’il voulait des explications. Il commença donc par s’excuser et croisa son regard lorsqu’il releva la tête vers elle. Puis elle se lança dans ses explications, le ventre noué comme jamais. Elle avait l’impression que tout ce qu’elle pourrait lui dire ne servirait pas d’excuse, ce serait tout juste une justification. Elle n’aurait pas dû écrire ce livre, elle en prenait conscience avec la violence d’une gifle. « Non, en effet, tu n’aurais pas dû.» Elle baissa les yeux immédiatement. Qu’est-ce qu’elle pouvait répondre à ça ?! Elle essaya d’expliquer pourquoi elle l’avait écrit. Au départ, ce n’était rien de plus qu’un échappatoire pour elle, transformer ses peines en fiction. Et puis, elle l’avait montré en cours d’écriture et tout s’était enchaîné. Une part d’elle avait refusé de passer à côté de l’opportunité d’être publiée, mais aujourd’hui, elle réalisait à quel point elle avait été idiote et à quel point elle n’avait pas réfléchi aux conséquences. « Oui, ça tu peux le dire que tu n’as pas réfléchis aux conséquences !» Elle ferma les yeux un instant pour refouler ses larmes qui menaçaient de s’écouler. L’instant d’après, il était face à elle et elle aurait aimé se faire minuscule, se fondre dans la porte juste derrière elle. « Tu sais que Zoey est en train de le lire ?! Et contrairement à moi elle connaît ton second prénom et elle est tellement intelligente qu’elle ne mettra pas dix ans à deviner qui se cache derrière tout ça ! » Elle savait tout ça… Elle ne cessait de guetter les changements d’humeur de Zoey envers elle depuis qu’elle lui avait demandé le livre. « Je sais… Je lui ai donné le livre » avoua-t-elle. « Ne crois pas que je voulais qu’elle le lise, mais je savais qu’elle ne se sortirait pas cette idée de la tête avant de l’avoir lu », ajouta-t-elle Alors qu’elle le lui empreinte à elle ou quelqu’un d’autre, ça revenait finalement au même, elle le lirait. Elle prit une inspiration silencieuse avant de relever les yeux vers lui. « Elle ne sait rien Liam. Elle ne sait pas qu’on… » S’est embrassé. Elle n’osait même pas le dire à haute voix. « Et je lui dirais rien. Même si elle soupçonne quoique ce soit, je t’impliquerais pas, je dirais… Je dirais que ça vient que de moi, ce qui est sans doute le cas de toute façon », dit-elle. Elle prendrait tout sur elle. Si sa sœur la soupçonnait de trop, elle dirait la vérité sur ses sentiments à elle, mais n’impliquerait pas Liam. Non pas qu’elle voulait mentir à sa sœur, elle s’en voulait déjà suffisamment… Mais si c’est ce qu’il fallait pour ne pas mettre leur couple en péril, elle le ferait. S’il ne voulait pas que Zoey sache, ce qui serait tout à fait normal, elle ne dirait rien. « C’était tellement plus simple d’imaginer que ce baiser ne signifiait absolument rien pour toi, de simplement prétendre que c’était une erreur de parcours…» Le cœur d’Olivia s’emballa à une vitesse vertigineuse lorsqu’il porta délicatement sa main contre ses joues, à l’entente de ses paroles. « Ce n’est pas à toi que j’en veux… Tu avais le droit de publier ce bouquin, tu as un réel talent et ce serait criminel de ne pas en faire profiter au monde. Mais… Je déteste ce que tu me fais ressentir. Je déteste être ce cliché masculin incapable de contrôler ses sentiments pour la sœur de sa petite amie… » Son cœur continuait de tambouriner tellement fort contre sa poitrine que sa respiration en devenait presque irrégulière. Il était en train de lui dire qu’il avait des sentiments pour elle, il était en train de lui dire ce qu’elle avait toujours voulu attendre et elle en aurait pleuré tant c’était douloureux qu’il le fasse maintenant. « C’est complètement fou… J’aime Zoey…. Je l’aime mais toi… Je n’arrive pas à te sortir de mon esprit et ce depuis le jour où je t’ai rencontré.» Elle avala difficilement sa salive et le regarda quelques instants sans rien dire, avant de poser son front contre son torse. Peut-être que ce n’était pas le geste à faire, peut-être qu’elle aurait mieux fait de mettre de la distance entre eux. Peut-être qu’elle aurait dû faire tout ça. Mais elle n’en était plus vraiment au stade d’être raisonnable, n’est-ce pas ? « Tu ne sais pas à quel point j’ai eu envie que tu me dises tout ça » dit-elle à voix basse en relevant les yeux vers lui. « Et jusque-là, j’avais réussi à me convaincre que ça n’arriverait jamais, parce que… Parce que je pensais être la seule à ressentir quelque chose. J’ai essayé… J’ai vraiment essayé de m’effacer et de ne pas ressentir ce que je ressentais parce qu’il y a Zoey… » dit-elle la voix enrouée par un sanglot, tandis qu’elle ne parvenait pas à retenir ses larmes pour plus longtemps. Ce n’était pas vraiment de la tristesse, plus de la nervosité et de la frustration mêlées à de la culpabilité qu’elle avait beaucoup trop accumulé. « Mais ça n’a jamais marché, parce que… J’ai jamais éprouvé pour quelqu’un le quart de ce que j’ai ressenti quand on s’est embrassé » Il avait juste besoin de poser ses lèvres contre sa joue pour qu’elle se sente vivante, comme il l’avait fait un peu plus tôt dans la journée. Relevant ses yeux vers les siens, elle porta sa main jusqu’à sa joue pour la caresser délicatement. « C’est probablement la pire idée du monde, alors si n’en as pas envie… Arrête-moi », murmura-t-elle tandis qu’elle effleurait ses lèvres avec les siennes et qu'elle glissait sa main sur sa nuque en plongeant ses yeux dans les siens. S’il ne voulait pas qu’elle l’embrasse, il n’avait qu’un mot à dire. Mais elle ne pouvait plus se mettre cette barrière-là après ce qu’il venait de lui dire, elle ne pouvait plus prétendre qu’il n’y avait qu’elle, et une part d’elle n’avait pas envie de penser à Zoey pour une fois.





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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyDim 9 Juin - 19:29








“...there ain't no journey what don't change you some.”


    Si à l’instant même où ils se retrouvaient pour faire le compte-rendu de leur journée on lui avait proposé de faire machine arrière pour revivre chaque seconde qu’ils avaient passé ensemble depuis qu’ils étaient partis de chez elle sur cette moto… Liam se serait sans doute jeté corps et âme dans cette aventure. Etre à ses côtés lui semblait tellement naturel, tellement enchanteur aussi qu’il regrettait instantanément de ne pas sortir à l’extérieur avec elle plus souvent. Bien sûr leurs activités ainsi que le fait qu’il soit en couple ne leur permettaient pas de jouir de ce genre de moments privilégiés tous les quatre matins, mais il se promettait de réitérer l’expérience dans l’avenir. Elle était un grand bol d’air frais dans sa vie, et il appréciait tout autant leurs moments de confidences que ceux comme aujourd’hui, où ils se taquinaient l’un et l’autre sans relâche. Il l’avait invité au restaurant, son estomac commençant à crier famine et son cœur souhaitant de toute façon prolonger l’instant autant qu’ils le pourraient. Néanmoins si Oliv’ se mettait à manger toutes les réserves du restaurant, peut-être allait-il reconsidérer l’idée de payer la note à la fin. Sa réflexion fit mouche, la jolie brune feignant de s’offusquer et lui rétorquant qu’il avait encore quelques problèmes dans sa manière de s’adresser aux filles. Une affirmation qu’il réfuta, bien évidemment. « Ca m’étonne que Zoey n’ait rien remarqué depuis tout ce temps ! » Amusé, le brun lui tira avec maturité la langue, avant d’afficher un sourire malicieux. « Peut-être que je ne suis comme ça qu’avec toi ! » Et ça ne serait pas forcément mauvais signe d’ailleurs… Qui aime bien châtie bien, non ? Les deux compères avaient en fin de compte passé beaucoup plus de temps qu’ils n’auraient pu le penser dans le restaurant. Les confidences et anecdotes ne manquaient pas, et Liam était d’ailleurs convaincu d’avoir plus parlé que mangé. Mais toute bonne chose ayant malheureusement une fin, il leur fallut prendre à nouveau la route pour rentrer sur Los Angeles. Ils étaient environ à mi-chemin quand le bruit du moteur changea brusquement, inquiétant suffisamment le journaliste pour qu’il s’arrête sur le bas-côté. Il ne voulait pas prendre de risque avec Olivia derrière lui, et il avait sans doute bien fait, la moto ne voulant plus démarrer après quelques tentatives de sa part. Vu l’heure, il était inutile d’espérer qu’on vienne les remorquer, il ne leur restait plus qu’à trouver un lieu où passer la nuit. Dans leur malchance, ils avaient quand même atterri à quelques centaines de mètre d’un motel et n’auraient donc pas à passer la nuit dehors. Est-ce que c’était volontaire de la part de Liam ? Bien sûr que non ! Il était un homme un peu trop classe pour faire le coup de la panne à une fille. Néanmoins, si ça fonctionnait ce soir alors peut-être avait-il des talents de dragueurs qu’il ne soupçonnait pas jusque-là.« Ca doit être un talent inné ! » Plus sérieusement, il n’était en effet jamais mal à l’aise face à la gente féminine. Ce n’était pas un dom Juan, loin de là, mais il avait toujours sût user de ses charmes pour parvenir à ses fins. C’est après tout avec un sourire qu’il avait attiré l’attention d’Olivia et par la suite rencontré sa sœur ! « Ce qui est certain, c’est que je ne le tiens pas de mon père !» plaisanta-t-il en riant juste avant qu’ils n’arrivent. Il avait laissé sa moto sur le parking et ils s’étaient tous deux dirigés à l’intérieur, pressés l’un comme l’autre d’aller dormir, la journée ayant été longue. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’amabilité ne faisait pas partie des qualités du type de l’accueil. En d’autres circonstances, Liam aurait vite embarqué Olivia pour qu’ils aillent dormir ailleurs. Mais ils n’avaient pas le choix, et après avoir donné sa carte bleue et ses papiers, le brun retrouva le sourire en s’emparant de la carte d’identité de la jeune femme. Taquin, il poussa le vice au point de sous-entendre qu’il ne la trouvait pas si mignonne qu’elle le proclamait. C’était évidemment un mensonge grossier : il sortait quand même avec sa copie conforme depuis des années, alors c’était bien que son physique lui plaisait ! « Continue et tu dormiras dans la baignoire ! » Oh, vraiment ?! « Je ne suis pas sûr qu’avec tes petits muscles tu puisses m’y obliger !» Les plaisanteries cessèrent néanmoins quand un détail attira son attention. Son second prénom était… Lemon. Le même pseudo utilisé par l’auteur du roman qu’il avait lu. Une coïncidence ? Certainement pas, puisque l’histoire lui était paru si familière et qu’en plus de ça Skipern était un anagramme de Perkins. Son cerveau était en ébullition, au point qu’en arrivant dans la chambre il ne prêta ni attention au décor ni aux plaisanteries de la belle sur ce dernier. Il était complètement retourné, réalisait tout ce que cette révélation impliquait, que ce soit vis-à-vis des sentiments d’Olivia mais aussi du futur, Zoey lisant en ce moment-même le bouquin. Trop choqué pour en parler dans la seconde, Liam avait rendu le livre à son amie en lui faisant clairement comprendre qu’il savait à présent. Et, sans un mot de plus, il s’était réfugié dans la pièce d’à côté.


    Il avait l’impression que son passage dans la salle de bain n’avait servi strictement à rien et s’en était d’autant plus frustrant. Il avait espéré - bêtement peut-être - que l’eau coulant sur chaque parcelle de son corps l’aiderait à décompresser et y voir un peu plus clair. Mais toutes ses pensées le ramenaient indéniablement vers elle, et c’est un homme finalement complètement perdu qui la retrouva dans la chambre. Trouvant bien plus aisé de ne laisser exprimer que sa colère, Liam gardait un visage tendu et fermé, allant jusqu’à proposer de dormir par terre. En toute franchise cette perspective ne lui plaisait guère, n’affectionnant pas vraiment l’idée de jouer aux boyscouts pour la nuit. Mais si elle préférait qu’il en soit ainsi… Il était suffisamment gentleman pour prendre en considération ses sentiments. Après avoir refusé son offre en prétextant que le lit était bien assez grand, Olivia s’était à son tour éclipsé sous la douche, tandis qu’il prenait place sur le matelas en se demandant quelle attitude adopter. L’ignorer en se plongeant sous les draps avec les yeux clos ? Oui, c’était plutôt tentant sur le principe. Seulement ça ne lui ressemblait pas : s’il prenait cette décision il risquait de faire une nuit blanche, rongé par tous les non-dits qu’il leur aura infligé. Même si la discussion risquait d’être houleuse, même s’il savait mettre en péril un secret gardé depuis longtemps… C’était un risque qu’il lui fallait prendre, ne serais-ce que pour éviter de mettre à mal leur relation. Lorsque la jeune femme fit son retour dans la chambre, il la laissa entamer la discussion, même s’il lui semblait qu’aucune excuse ne pourrait être valable. Et pour le coup elle paraissait être du même avis, regrettant sincèrement ce qu’elle avait fait. Pas assez cela dit pour qu’il puisse calmer ses nerfs et ne pas montrer toute l’ampleur de son agacement quand elle affirma ne pas avoir réfléchit aux conséquences. Ne tenant plus en place, Liam s’était levé en s’approchant d’elle, intimidant de par leur différence de taille et de carrure. « Je sais… Je lui ai donné le livre » La bouche entrouverte et les yeux écarquillés, le brun n’en croyait pas ses oreilles. « Pardon ?!» Si c’était elle qui lui avait fourré cette idée dans la tête, autant dire qu’il ne risquait pas de lui pardonner de sitôt. « Ne crois pas que je voulais qu’elle le lise, mais je savais qu’elle ne se sortirait pas cette idée de la tête avant de l’avoir lu » Soulagé qu’elle ne l’ait pas trahi à ce point, Liam expira tout l’oxygène accumulé dans ses poumons et passa nerveusement sa main sur sa mâchoire. « Non évidemment, plus têtue qu’elle c’est rare..! » Ce n’était pas tellement une critique de sa part d’ailleurs, puisque le ton de sa voix reflétait une certaine affection, même si pour le coup il aurait préféré qu’elle soit moins bornée vu ce qu’elle risquait de découvrir.« Elle ne sait rien Liam. Elle ne sait pas qu’on… » Bien malgré lui, le journaliste termina sa phrase à sa place. « Qu’on s’est embrassé…» Il n’en avaient jamais reparlé après avoir décrété l’un comme l’autre que c’était une simple erreur, mais en ce qui le concernait il n’en était pas ressorti indemne, rongé par des sentiments qu’il ne pouvait plus ignorer. « Et je lui dirais rien. Même si elle soupçonne quoique ce soit, je t’impliquerais pas, je dirais… Je dirais que ça vient que de moi, ce qui est sans doute le cas de toute façon » Et voilà, en quelques mots elle l’avait complètement désemparé, éliminant toute trace de colère qui pouvait subsister en lui. Comment continuer de lui en vouloir alors qu’elle était prête à endosser toutes les responsabilités rien que pour lui et le couple qu’il formait avec sa sœur ? C’était ce qu’il appréciait tant chez elle : cette générosité d’âme, le fait qu’en n’importe quelle circonstance elle soit prête à se mettre en retrait. Sauf que dans ce contexte il refusait qu’elle le fasse. « Sauf que ça ne vient pas de toi Olivia. Et je refuse de lui mentir à nouveau.» Parce qu’elle méritait d’être beaucoup mieux traitée que ça et qu’il n’arriverait pas à se regarder dans le miroir s’il poursuivait cette voie mensongère.


    Sa main était venue se poser avec douceur sur sa joue, comme si elle n’avait toujours aspiré qu’à ça. Elle ne tremblait pas, mais Liam n’en restait pas moins fébrile alors que son regard se plantait dans le sien, déclenchant un frisson sans pareil le long de sa colonne vertébrale. Zoey… Il était avec sa jumelle depuis quasiment cinq ans à présent, et on aurait pu penser qu’après autant d’années à ses côtés ce qu’il avait ressenti pour Olivia lorsqu’il l’avait rencontré se serait complètement effacé. Le temps n’était-il pas censé faire son œuvre et le libérer de ce tiraillement constant ? Peut-être qu’il aurait accompli sa mission, si seulement le brun n’avait pas croisé sa route tous les jours, entretenu une amitié qui n’avait fait qu’accentuer cette passion pour elle qui le dévorait de l’intérieur. Et ce soir… Ce soir il n’arrivait plus à se taire et à faire semblant de ne rien éprouver. Parce qu’elle s’était immiscé dans son cœur dès le départ, et qu’elle y avait occupé une place de plus en plus proéminente. Cela ne l’empêchait pas d’aimer Zoey, non… Mais c’était elle qu’il voulait. « Tu ne sais pas à quel point j’ai eu envie que tu me dises tout ça » Elle avait posé son front contre son torse nu, et son cœur s’était emballé à une vitesse qu’il n’imaginait pas réalisable jusque-là. Presque instinctivement, le journaliste avait plongé l’une de ses mains dans ses cheveux, tout en essayant de maîtriser son souffle qui se faisait de plus en plus court. « Et tu ne sais pas combien de fois j’ai voulu te le dire…» confessa-t-il tout en retrouvant ses yeux chocolat.« Et jusque-là, j’avais réussi à me convaincre que ça n’arriverait jamais, parce que… Parce que je pensais être la seule à ressentir quelque chose. J’ai essayé… J’ai vraiment essayé de m’effacer et de ne pas ressentir ce que je ressentais parce qu’il y a Zoey… » Ses sourcils s’étaient légèrement froncés en la voyant pleurer, creusant un peu plus la ride du lion qui s’était formée sur son visage. Elle lui faisait prendre conscience du mal qu’ils s’étaient infligés à eux-mêmes depuis plusieurs années, et de ce qu’ils risquaient de détruire en se laissant aller. Et pourtant… Pourtant il avait envie de faire taire toute rationalité, vivre l’instant à fond sans se demander ce qu’il se passerait le lendemain au réveil. Ses doigts caressaient à présent ses joues, essuyant ses larmes au passage tandis qu’elle poursuivait.« Mais ça n’a jamais marché, parce que… J’ai jamais éprouvé pour quelqu’un le quart de ce que j’ai ressenti quand on s’est embrassé » Ses yeux se fermèrent l’espace de quelques secondes au simple contact de sa main contre sa joue, comme si le fait de bloquer sa vue lui permettrait de résister à cette envie fulgurante de l’embrasser. «… Même avec Scott ?» Un léger sourire malicieux avait fait son apparition sur son visage tandis que ses yeux bleus/verts avaient à nouveau rencontré les siens. « Si tu savais comme j’avais envie de prendre sa place… C’est complètement égoïste et idiot de ma part mais… Je ne voulais pas te voir tomber amoureuse d’un autre.» Son cœur déjà mis à mal depuis quelques minutes rata un battement, puis un second alors qu'Olivia avait considérablement réduit l'espace les séparant encore, glissant une main dans sa nuque et s'approchant dangereusement de ses lèvres. « C’est probablement la pire idée du monde, alors si tu n’en as pas envie… Arrête-moi » Il aurait dû saisir cette porte de sortie qu'elle lui offrait, penser à Zoey et tout ce qu'il était en train de mettre en péril mais il n'en avait pas le courage, tout bonnement plus la volonté. À quoi bon continuer à fermer les yeux alors qu'elle lui avait avoué ressentir la même attirance, la même passion dévorante qui dépassait les limites de l'entendement. « J'en ai terriblement envie...» Son regard brûlant et son souffle légèrement saccadé en étaient la preuve vivante. Sa main libre s'arpenta jusqu'à son cou, tandis qu'il franchissait l'ultime barrière qu'ils avaient tous les deux si longtemps érigé. Un baiser d'une douceur et d'une sensualité à nulle autre pareille, qui lui donnait presque l'impression fébrile d'une première fois puisqu'il n'y aurait plus de retour en arrière possible, qu'il ne se voilerait plus la face en prétextant une faiblesse, une erreur. Le goût sucré de ses lèvres, la douceur de sa peau, la sensation affolante de deux cœurs battant la chamade contre leurs poitrines, contribuaient à rendre cet instant unique. Lorsque leurs lèvres se séparèrent une première fois, le brun rouvrit ses paupières pour imprimer dans son esprit l’émotion qu’il lisait chez la jeune femme. Ses mains étaient toutes deux descendues au creux de ses reins et avant que le silence ne soit brisé il partit à nouveau à la capture de ses lèvres, plus fiévreux cette fois-ci. Il n’avait pas envie de se poser de questions ce soir, pas envie de gâcher ce moment qui jusqu’à présent dépassait les rêves les plus fous qu’avaient été les siens depuis des mois. Timidement, ses mains s’étaient frayées un chemin sous son débardeur, caressant le dos nu d’Olivia. Il ne voulait pas la brusquer, lui laissant finalement lui aussi une porte de sortie, mais il était certain que la température de la chambre progressait à une vitesse folle et qu’il n’accordait plus la moindre importance au monde extérieur tant qu’elle était dans ses bras…


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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyDim 16 Juin - 18:09


 
Liam & Olivia





Talking to you is my favorite part of the day ▬ « Peut-être que je ne suis comme ça qu’avec toi ! » Olivia plissa légèrement les yeux à sa réponse. Allez savoir pourquoi, elle ne le prenait pas dans le sens négatif du terme. A vrai dire, même si ce n’était qu’une plaisanterie, elle réalisait que c’était quelque chose qu’elle appréciait. Qu’il soit d’une certaine façon avec elle et pas avec Zoey. Ils se dirigèrent ensuite vers un restaurant avant de repartir en direction de Los Angeles. Ils avaient passé toute la journée à récolter des réponses de la part des habitants, ils avaient donc bien mérité de se poser un peu et surtout de manger. Le dîner s’attarda, le temps passant sans doute trop vite. Du moins, c’est ce que ressentait Olivia. Cette soirée passait à toute vitesse, à parler de tout et de rien, sans qu’il n’y ait aucun blanc. La jeune femme allait sans doute chérir cette journée pendant longtemps. Certes, il lui arrivait de voir Liam en dehors de chez les Perkins, pour aller boire un café par exemple. Mais ce n’était pas pareil. D’un autre côté, elle se sentait assez pathétique de se raccrocher à ce genre de moments. Elle récoltait les miettes, rien de plus, et il n’y avait qu’elle qui s’en rendait compte. Liam ne faisait sans doute rien d’autre que de passer du temps avec la sœur de sa petite-amie, qu’il appréciait, rien de plus. Peut-être qu’elle devrait se rentrer ça dans le crâne une bonne fois pour toutes. Tandis qu’ils étaient sur le chemin du retour, la moto commença à émettre un bruit étrange. Par précaution, le jeune homme se gara, mais ils eurent rapidement confirmation que ce n’était pas bon signe puisque la moto ne redémarra pas. Heureusement, un peu plus loin, ils pouvaient distinguer le néon d’un motel. Sur le trajet, Olive ne put s’empêcher de plaisanter sur le fait que c’était la première fois qu’on lui faisait le coup de la panne ! D’accord, elle savait que ce n’était pas le cas, mais c’était un peu une perche tendue pour sortir ce genre de blagues, n’est-ce pas ? Est-ce que ça fonctionnait au moins ?! Il n’avait pas idée à quel point… Mais elle poursuivit sur le ton de la plaisanterie, en lui affirmant être complètement sous le charme et que c’était probablement un talent inné chez lui. « Ce qui est certain, c’est que je ne le tiens pas de mon père ! » Elle sourit légèrement, connaissait les rapports conflictuels de Liam avec son père. En arrivant au motel, ils tombèrent sur un réceptionniste peu agréable. Celui-ci n’avait pas la fibre bavarde et demandait simplement leurs pièces d’identité pour leur donner une chambre, rien de plus. Olivia donna la sienne, et Liam sembla assez intéressé par sa tête sur la photo. Il la connaissait déjà à l’époque où elle avait été faite, alors ce ne serait sans doute pas une grosse surprise, mais ça ne l’empêchait pas de se moquer quand même ! Enfin s’il continuait, elle n’hésiterait pas à le faire dormir dans la baignoire ! « Je ne suis pas sûr qu’avec tes petits muscles tu puisses m’y obliger !» Elle roula des yeux. Il n’avait pas tort, même si elle était certaine de pouvoir être plus maline que des muscles ! « Non, mais je suis plus maline que ça ! » répliqua-t-elle avec malice. Elle récupéra finalement sa carte tandis que le réceptionniste donnait une clé à Liam. En entrant dans la chambre, elle ne put s’empêcher de se moquer un peu dans la décoration qui semblait tout droit sortie des années 1970 ! Ce n’était pas terrible, mais ça ferait l’affaire pour la nuit. Elle ne profita pour envoyer un message à ses parents afin de les prévenir qu’ils avaient eu un problème avec la moto de Liam et qu’ils rentreraient demain. Pendant ce temps-là, elle n’avait pas remarqué l’attitude étrange du jeune homme, son soudain silence. Lorsqu’il lui donna son livre, précisant bien qu’il savait qu’elle en était l’auteure, ce fut comme une gifle. Ca arrivait d’un seul coup, sans qu’elle n’ait pu le prévoir. A vrai dire, avoir autant de projets au niveau du dessin lui avait quelque peu fait oublier son livre et les multiples angoisses qui en découlaient. Cette fois-ci, ça ne servait donc plus à rien de s’angoisser, puisqu’il avait deviné. Et elle ne savait même pas comment… Est-ce qu’il avait su toute la journée ? Elle en doutait, ou sa réaction aurait été des plus étranges. Il s’éclipsa dans la salle de bain, la laissant seule avec son livre et surtout son esprit qui fonctionnait à mille à l’heure. Elle essayait de trouver une solution, mais elle était tellement abasourdie, comme si elle venait de s’assommer en se prenant un mur. Elle avait l’impression d’être prise au piège de ses propres erreurs et de ne pas savoir comment les réparer. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle lui dirait lorsqu’il ressortirait de la salle de bain se sentant trop paralysée pour réfléchir correctement. Elle ne savait pas par quoi commencer, des excuses, des justifications… Mais est-ce que ce serait seulement suffisant pour lui ? Elle n’en était absolument pas certaine. Ce serait tout à fait normal qu’il ne veuille rien entendre de tout ça. Et ce serait sans doute pire que tout s’il refusait la discussion, même s’il en avait évidemment tous les droits. Elle n’aurait alors pas d’autres choix que d’accepter son silence.

Lorsqu’il ressortit de la salle de bain, elle eût l’impression d’être muette, avec une seule et unique envie : celle de se faire toute petite et de cacher dans un coin. Il lui glissa qu’il pouvait dormir par terre ce qu’elle refusa. Elle était déjà suffisamment gênée par toute cette histoire qui était de sa faute, alors elle n’allait pas le forcer à dormir sur cette moquette douteuse. Non, le lit était assez grand… De toute façon, sa fatigue s’était complètement envolée et elle n’était pas prête de se laisser aller aux bras de Morphée. Ce fut finalement à son tour de s’enfermer dans la salle de bain. Elle avait au moins cette excuse pour gagner du temps et trouver quelque chose. Mais que vouliez-vous qu’elle lui dise ? Elle ne pouvait rien faire d’autre que lui dire qu’elle était désolée pour toute cette histoire. Ce qui la paralysait, ce n’était pas de devoir prendre ses responsabilités et d’assumer devant lui. Non, ce qui la paralysait, c’était la peur de le prendre, qu’il ne veuille plus lui adresser la parole, que la complicité qu’il y avait entre eux disparaisse. Une fois rhabillée, elle sortit de la salle de bain et fut soulagée qu’il n’ait pas éteint les lumières. Elle prenait ça comme une invitation aux explications, ce qu’elle trouvait plutôt positif. Mais ce ne fut pas une partie de plaisir, loin de là. Elle avait toujours connu Liam comme quelqu’un de souriant et d’amusant… Elle le découvrait froid comme un iceberg et n’avait qu’une envie, se recroqueviller sur elle-même. Est-ce qu’elle réalisait que Zoey était probablement en train de le lire ?! Oh oui, croyez-moi, elle le savait puisque c’était elle qui lui avait prêté le livre. « Pardon ?! » Non, qu’il ne pense pas qu’elle l’avait fait exprès. Simplement en voyant Liam le lire, sa sœur avait eu envie d’en faire autant et elle lui avait demandé de le lui prêté. Olivia ne l’avait pas fait de gaîté de cœur, mais elle savait que sa jumelle ne laisserait pas tomber cette idée. « Non évidemment, plus têtue qu’elle c’est rare..! » Elle hocha la tête en baissant les yeux. Une simple phrase laissait transparaître à quel point il la connaissait bien, à quel point il affectionnait même certains de ses défauts. Zoey était intelligente, elle connaissait son deuxième prénom et n’aurait aucun mal à faire le rapprochement. C’était certain… Mais il y avait une chose qu’elle ne savait pas. « Qu’on s’est embrassé…» Elle hocha la tête à ce qu’elle n’avait pas osé dire. A force de se convaincre que ce n’était rien, ce baiser lui apparaissait presque comme un rêve, comme un geste qui n’avait jamais eu lieu. Zoey ne savait pas qu’ils avaient partagé ce moment et Olivia ne lui dirait rien. Non pas qu’elle souhaitait mentir à sa sœur, mais elle n’impliquerait pas Liam. I Zoey découvrait qu’elle était Lemon Skipern, elle ne nierait pas, mais elle lui assurerait que le reste n’était que fiction. Elle avait déjà fait suffisamment de dégât comme ça, et si Liam voulait sauver sa relation avec sa sœur, elle resterait muette comme une tombe et prendrait tout sur elle. De toute façon, elle ne serait pas si éloignée que ça, il n’y avait qu’elle qui avait des sentiments, n’est-ce pas ? « Sauf que ça ne vient pas de toi Olivia. Et je refuse de lui mentir à nouveau.» La première partie de sa phrase résonna dans l’esprit de la jeune femme. Est-ce qu’il venait vraiment de lui dire que ça ne venait pas que d’elle ? Que peu importe ce qu’il ressente à son égard, que ce soit de l’attirance ou davantage, il y avait bien quelque chose de sa part ? Elle avait peine à y croire et cet aveu changeait beaucoup de choses pour elle.

Liam s’était dangereusement rapproché d’elle, jusqu’à poser sa main sur sa joue pour la caresser délicatement. Il avait les mots, il avait les gestes, et il lui confirmait ce qu’il avait commençait à lui dire, qu’elle n’était pas seule à ressentir quelque chose pour lui. Il ne parlait même pas d’attirance, il parlait de sentiments. Il précisa qu’il aimait Zoey, ce dont elle ne doutait pas une seconde de toute façon. Mais de toute évidence, elle aussi occupait une place importante dans son esprit, ce qu’elle n’aurait jamais pensé. Il ne pouvait pas lui dire tout ça alors qu’elle avait imaginé que ça n’arriverait jamais. Elle posa son front contre son torse nu en expliquant qu’elle avait toujours eu envie d’entendre ces paroles-là. « Et tu ne sais pas combien de fois j’ai voulu te le dire…» Il ne pouvait pas lui dire ça en la regardant droit dans les yeux. Mais pourtant il le faisait et il la retournait complètement. Il ne savait pas combien de fois elle s’était affirmée à elle-même que ça n’arriverait jamais, que ses sentiments ne pouvaient pas être réciproques. Et puis il y avait Zoey évidemment… D’une part, il était clair que franchir le pas et faire ça à sa sœur avait été un mur insurmontable à franchir, et d’autre part rivaliser avec elle lui semblait tout aussi improbable. Mais tout ça n’avait jamais fonctionné. Elle avait eu beau se convaincre qu’elle n’aurait jamais l’opportunité d’être avec lui, ses sentiments n’avaient jamais disparu. Comment est-ce qu’ils auraient pu, alors qu’elle n’avait jamais ressenti avec quelqu’un d’autre le quart de ce qu’elle avait éprouvé lorsqu’il l’avait embrassé ? Elle porta doucement sa main jusqu’à sa joue en relevant ses yeux vers les siens. «… Même avec Scott ?» Surtout pas avec Scott ! Elle n’avait jamais rien éprouvé de plus que de la tendresse pour lui, raison pour laquelle leur relation n’avait pas fonctionné. « On ne s’est pas séparé pour rien Liam », lui répondit-elle doucement en esquissant un sourire tendre. Et puis Scott agissait de façon tellement étrange aujourd’hui qu’elle avait l’impression de se retrouver face à quelqu’un d’autre, ce qui la mettait extrêmement mal  à l’aise. « Si tu savais comme j’avais envie de prendre sa place… C’est complètement égoïste et idiot de ma part mais… Je ne voulais pas te voir tomber amoureuse d’un autre.» Il avait eu une place tellement plus importante que Scott dans son cœur, il l’avait plus que jamais d’ailleurs. « Je ne l’étais pas », chuchota-t-elle. Des coups de cœur, elle en avait eu quelques-uns. Tomber amoureuse ? Ce n’était pas arrivé. Du moins, elle n’avait pas eu de sentiments amoureux pour quelqu’un d’autre que lui, même si elle avait essayé de voir d’autres personnes… Il n’y avait jamais eu ce déclic. Elle avait l’impression d’être à la croisée d’un chemin, mais elle ne pouvait plus reculer, pas après ce qu’il avait dit. Ses paroles avaient fait tomber quelques barrières chez elle et elle se sentait incapable de revenir en arrière. Alors oui, peut-être que c’était la pire idée du monde, peut-être qu’elle le regretterait très rapidement, peut-être que c’était pire des folies… Mais dans ce cas, s’il n’en avait pas envie il pouvait l’arrêter. Sinon, elle l’embrasserait. « J'en ai terriblement envie...» Elle ferma lentement les yeux, tandis qu’elle avait l’impression que son corps s’électrisait complètement en sentant ses lèvres contre les siennes. C’était différent du premier baiser qu’ils avaient partagé, plus intense, peut-être aussi plus réfléchis malgré tout. Ils ne pouvaient plus prétexter s’être laissé aller à un moment, sans que ça n’ait aucune importance. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle prit soin de plonger son regard dans le sien, n’ayant aucune envie de quitter ses yeux bleu-vert. Elle avait déjà le cœur qui battait à tout rompre et ce ne fut que davantage le cas lorsqu’ils s’embrassèrent plus fiévreusement, avec une certaine urgence, comme pour combler toutes les fois qui ne s’étaient pas produites. Sentant ses mains se glisser son débardeur, un frisson parcourut sa colonne vertébrale. Elle s’appuya contre la porte de la salle de bain, l’attirant davantage vers elle, en passant ses mains dans ses cheveux. Elle avait l’impression qu’absolument chaque terminaison nerveuse sous sa peau ne réclamait que lui. Mettant fin à leur baiser, elle garda tout de même son visage suffisamment proche du sien pour que leurs nez se touchent. Elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure en accrochant son regard au sien. A chaque nouvelle étape qu’ils franchissaient, elle savait qu’ils ne pourraient plus reculer. De toute façon, pour l’instant, elle en était absolument incapable. Egoïstement, elle n’avait plus envie de penser à toutes les raisons pour lesquelles se serait un échec. C’était une folie d’accord, mais pour le moment, il était clairement sa plus belle folie. Elle se dégagea légèrement pour retirer son haut, avant de retrouver le chemin de ses lèvres, jusqu’à ce qu’ils buttent au pied du lit.






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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyDim 30 Juin - 16:54








“...there ain't no journey what don't change you some.”




    Tomber en panne au milieu de nulle part et en pleine nuit n’était pas dans les intentions de Liam, qui n’était pas assez idiot pour tenter de draguer Olivia de la sorte. Et puis s’il l’avait fait, croyez-moi il n’aurait certainement pas choisi d’atterrir dans un motel pourri quelques minutes après. Le ton avait été donné dès l’instant où ils avaient commencé à s’entretenir avec l’homme de l’accueil, qui était aussi agréable qu’une porte de prison. Mais n’étant pas du genre à se laisser démonter par la mauvaise humeur d’un individu, Liam n’avait en rien perdu de son humour et avait profité de l’opportunité qui lui était offerte lorsqu’ils présentèrent leurs cartes d’identité pour se moquer gentiment de son amie. En définitive la photographie n’étant pas si vieille que ça il n’avait aucune raison valable de la taquiner, mais c’était plus par plaisir qu’autre chose qu’il le faisait, appréciant de voir l’air faussement outré qu’elle lui offrait. Elle allait même jusqu’à le menacer de le laisser dormir dans la baignoire ce soir, ce qui là encore le fit rire : même si elle l’avait réellement désiré, il n’était pas certain qu’avec son poids plume elle puisse faire en sorte de l’obliger à se contenter de la salle de bain pour la nuit. « Non, mais je suis plus maline que ça ! » Espiègle à souhait, le brun haussa un sourcil à son égard, l’incitant à lui révéler quelques-uns de ses noirs secrets. «Ah oui ? Est-ce que je vais devoir me méfier du moindre verre d’eau que tu me proposeras ce soir ?!» Sait-on jamais qu’elle ait en tête de l’empoisonner pour pouvoir mener à bien sa mission et le traîner à sa guise jusqu’à la baignoire !  C’est alors qu’il lui rendait lentement la carte d’identité qui lui appartenait que son regard s’arrêta sur un détail plus que perturbant. Il n’avait jamais demandé - ou du moins ne s’en rappelait pas - quel était son deuxième prénom. Et la réponse était troublante, dans le sens ou Lemon n’était pas seulement peu commun, c’était aussi le pseudonyme utilisé par l’auteur inconnue du livre qu’il venait de terminer. Ça ne pouvait pas être une coïncidence, pas vrai ? Et d’un coup, chacun des détails lui prouvant que son raisonnement était juste lui revinrent en tête, à commencer par le semblant de réticence qu’elle avait affiché ce jour-là au café, quand il lui faisait part de son envie de démasquer l’étudiante… Et au-delà du simple mensonge, ce qui l’affectait le plus était le contenu de ce bouquin : c’était une histoire d’amour, leur histoire même. Il n’avait jamais pensé que ses sentiments puissent être partagés, mais s’attendait encore moins à ce qu’elle ose en parler au monde alors qu’elle ne lui en avait jamais rien dit à lui. Il était blessé par ce geste, tout comme par la possibilité que Zoey puisse découvrir tout ce qu’il s’était évertué à lui cacher depuis plus d’un an. Comme il le lui expliquait alors qu’elle sortait de la salle de bain, sa jumelle était en pleine lecture du roman et était bien trop intelligente pour ne pas passer à côté de cette avalanche d’indices. Mais Oliv’ ne semblait pas surprise, bien au contraire : elle savait mieux que personne ce que sa jumelle avait sur sa table de chevet, étant celle qui lui avait donné le bouquin. La colère de Liam avait atteint son paroxysme l’espace de quelques secondes, avant que la jolie brune ne le rassure : elle n’avait pas eu le choix, Zoey lui ayant demandé d’elle-même l’ouvrage. Ce n’était guère étonnant… Même si il aurait préféré que son côté borné ne surgisse pas dans un tel moment. L’inquiétude qui l’enveloppait était plus que légitime : même si Olivia proposait généreusement d’assumer toutes les responsabilités, lui ne pouvait endosser le rôle du menteur une deuxième fois. Les sentiments de la brune n’étaient pas à sens unique, et ce baiser volé n’était en rien de son seul fait. Alors si Zoey le confrontait à ce propos… Il lui dirait la vérité, aussi blessante soit-elle. Parce qu’elle méritait de l’honnêteté de sa part.

    Ses jambes l’avaient guidé instinctivement au plus près d’elle, et sa main avait rapidement trouvé le chemin la menant jusqu’à sa joue qu’il caressait à présent en douceur. Il n’avait aucunement le droit d’avoir ce genre de gestes à son égard, mais à quoi bon continuer de lutter alors qu’il savait à présent que ses sentiments n’avaient jamais été à sens unique ? Il se rappelait encore si distinctement de l’instant où il avait posé pour la première fois les yeux sur elle. Elle était plus jeune que lui, mais il avait suffi d’un regard, d’un sourire pour qu’il veuille la connaître plus amplement. Et si Zoey n’avait pas été sur leur chemin ce jour-là… Liam savait qu’il aurait tout fait pour attirer son attention à elle. D’une certaine façon oui il regrettait de ne pas avoir compris qu’elle s’était simplement écartée du chemin de sa sœur, même si d’un autre côté il ne pouvait nier ses sentiments pour sa jumelle qui étaient eux aussi véridiques. Comparer ce qu’il ressentait pour l’une et pour l’autre lui semblait complètement hors de propos dans le sens où elles étaient tellement différentes que de toute évidence l’amour qu’il leur portait respectivement était également divergent. Mais ce dont il était certain c’est que Zoey n’avait jamais réussi à lui faire oublier Olivia, et qu’aujourd’hui plus que jamais il avait envie de plus avec elle qu’une simple amitié. C’était terriblement égoïste de sa part d’agir ainsi, il le savait, mais aucune rationalité n’était en jeu ici : seul son cœur s’exprimait et lui faisait part pour la première fois de tout ce qu’il avait toujours tût comme par exemple la jalousie qu’il avait développé vis-à-vis de Scott. Il ne connaissait pas le garçon plus que ça, ne l’ayant vu qu’à quelques dîners familiaux quand ce dernier sortait avec Oliv’, mais il l’avait instinctivement maudit pour le simple fait qu’il puisse la toucher, la faire rire, obtenir des gestes affectueux que lui n’aurait qu’en rêve. Une possessivité qui n’était certainement pas légitime vu sa situation personnelle, mais qu’il n’avait pu freiner. Alors savoir qu’elle n’avait jamais ressenti quelque chose d’aussi fort que le jour où ils s’étaient embrassés ne pouvait que le faire sourire. « On ne s’est pas séparé pour rien Liam » Son regard ancré dans le sien, Liam se mordit délicatement la lèvre inférieure, se retenant autant que possible de s’emparer des siennes. Il ne lui avait jamais posé de questions sur cette séparation, tout comme il ne lui avait jamais rien demandé de très précis concernant sa vie amoureuse. Quelques questions basiques pour savoir où elle en était, mais ça n’allait jamais plus loin que ça parce qu’il savait d’avance qu’il n’aimerait pas forcément la réponse qu’elle lui fournirait. L’imaginer amoureuse d’un autre lui laissait un arrière-goût terriblement amer.« Je ne l’étais pas » Parlait-elle seulement de Scott ou de toutes ses relations précédentes ? Etant donné la globalité de son propos un peu plus tôt, il avait l’impression qu’elle lui avouait ne l’avoir jamais été si ce n’est avec lui, ce qui ne pouvait évidemment pas le laisser indifférent. «… Jamais ?» murmura-t-il tandis qu’il sentait son cœur tambouriner de plus en plus fort contre sa poitrine. Elle était trop proche de lui, bien trop proche. Il pouvait remplir ses poumons d’un air qu’elle respirait elle aussi, pouvait sentir son souffle chaud contre son visage, son parfum enivrant, la douceur de sa main sur sa joue… Alors, même s’il trouvait très délicat de sa part de lui offrir une porte de sortie au cas où, il était bien incapable de résister à la tentation de s’emparer de ses lèvres, de retrouver le goût sucré de ces dernières, de profiter de l’instant sans se poser de questions sur ce qu’il adviendrait d’eux par la suite. Et l’instant fût sans conteste plus intense, plus passionné que la première fois qu’ils s’étaient embrassés, puisque bien plus désiré par les deux protagonistes, qui cette fois-ci ne s’étaient pas simplement laissé aller dans l’instant mais avaient décidé qu’ils étaient prêt à prendre le risque de compliquer leurs vies pour les prochains mois à venir. Parce que ce qu’il se passait entre eux ce soir n’était pas sans conséquence, qu’ils en paieraient certainement le prix cher. Malgré tout… Il n’aurait échangé sa place pour rien au monde ce soir, alors que ses yeux d’un bleu-vert éclatant photographiaient l’instant dans sa mémoire. Un deuxième baiser plus fiévreux, plus sensuel aussi s’en suivit, et tandis qu’elle l’attirait un peu plus vers elle, lui avait glissé une main sous son haut, effleurant la peau de son dos de ses doigts comme un homme découvrant le plaisir charnel pour la première fois. Ils avaient pourtant tous les deux une certaine expérience en la matière, mais il avait fantasmé sur cet instant tant de fois sans croire que cela pourrait se produire un jour que chacun de ses sens étaient en éveil, cristallisant chacun de ses gestes, chaque frisson que ses caresses lui procuraient. C’est à contre cœur qu’il la laissa détacher ses lèvres, clairement avide de plus. Ses mains quittèrent sa silhouette pour la laisser retirer son haut, mais à peine le vêtement à terre l’homme la ramena vers elle avec une ardeur qu’il ne se connaissait pas. Elle le rendait totalement fou, fébrile au point d’en oublier la date, l’heure, tout l’environnement qui les entourait. Absorbé par leur étreinte, il ne fit pas attention au lit dont ils se rapprochaient dangereusement, et lorsqu’ils buttèrent contre ce dernier ils tombèrent tout simplement sur le matelas, déclenchant un léger rire chez le journaliste qui s’était ainsi retrouvé sous la brune. Cela dit il avait rapidement inversé la tendance, glissant souplement au-dessus d’elle tout en déposant une multitude de baisers au creux de son cou. Si en définitive physiquement elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa sœur, il n’avait pour autant pas du tout l’impression d’un déjà vu et découvrait chaque parcelle de son corps au rythme de ses baisers et caresses. D’abord le long de son ventre tandis qu’il déboutonnait son jean, puis juste au-dessus de sa poitrine une fois le pantalon complètement enlevé et enfin ses lèvres alors que sa main cherchait la sienne pour entremêler leurs doigts.


    Il n’avait plus la notion du temps tant ils avaient prolongé leurs ébats, emporté par une passion dévorante. La respiration encore haletante, le brun retrouvait petit à petit un rythme cardiaque normal alors qu’Olivia était lovée au creux de ses bras, jambes nouées aux siennes. Il avait ramené le drap jusqu’au niveau de ses hanches, ses bras s’occupant eux-mêmes à garder bien au chaud le haut de son corps. Un sourire encore béat aux lèvres, il dessinait distraitement des formes imaginaires sur l’une de ses épaules et son bras tout en déposant régulièrement des baisers contre son front et ses cheveux. Elle était belle tout contre lui, et le sentiment de plénitude qui l’envahissait n’était semblable à aucun autre. Il aurait sans aucun doute pu s’endormir dans cette position, laisser la fatigue l’envahir complètement. Mais avant… Avant il avait besoin de lui faire comprendre qu’il ne regrettait rien, que cette nuit avait été magique, tout simplement. Alors qu’il glissait une main dans ses cheveux, il baissa son regard pour retrouver la lueur de ses yeux et frotter doucement son nez contre le sien. « Je ne sais pas comment on va gérer ça mais… Je ne veux pas me contenter d’une nuit avec toi…» chuchota-t-il avant de l’embrasser avec tendresse. Il respecterait tout à fait son choix si elle lui avouait ne pas pouvoir poursuivre vis-à-vis de Zoey, mais pour lui il était clair que cette nuit n’avait pas été qu’un coup de folie passagère. Il l’aimait profondément, et même s’il savait que la suite des événements ne serait pas rose, qu’il allait au-devant de conversations très difficiles qui risquaient de se clôturer par une rupture qui n’impliquerait pas que sa personne…  Il était prêt à l’endurer pour la bonne raison qu’il n’avait pas envie de la perdre. Mais ils auraient tout le temps d’en parler avec plus de sérieux dans les prochains jours. Il ne voulait pas gâcher cet instant et après un dernier baiser au creux de son cou, il laissa ses paupières s’alourdir et s’endormit avec la brune logée dans ses bras. La nuit fût courte, un premier rayon de soleil le réveillant une poignée d’heures seulement après avoir sombré dans le sommeil. Olivia dormait d’ailleurs encore à poings fermés, et il resta une demi-heure au lit à la contempler. Tout chez elle était adorable, à commencer par ce très fin sourire qu’il discernait dans l’obscurité de la pièce. Si une partie de son âme réalisait le mal qu’il faisait à Zoey… L’autre n’arrivait pas à se sentir coupable pour le simple fait d’aimer. Délicatement, le brun l’extirpa de ses bras pour sortir des draps. Il avait réussi à ne pas la réveiller, et après avoir enfilé quelques vêtements et récupéré ses clés de moto, il était sorti de la chambre pour aller tout droit vers le parking. Avant d’appeler un garagiste, il voulait essayer de régler le problème lui-même, maintenant que la lumière du jour était là pour l'aider à y voir plus clair. Et il avait sans doute bien fait puisqu’au bout d’une demi-heure il se rendit compte que le problème venait simplement du câblage du démarreur qui avait été desserré. Il emprunta des outils à l’accueil de l’hôtel et régla la chose en un rien de temps. Vu l’heure, il se doutait qu’Olivia ne tarderait pas à se réveiller et pour lui éviter d’avaler le petit déjeuner du motel - dont l’aspect sanitaire laissait à désirer - il chevaucha son engin à deux roues pour aller jusqu’à la ville la plus proche et se munir de deux cafés et de quelques viennoiseries. Le trajet fût assez court, et c’est avec un sourire aux lèvres qu’il franchissait à nouveau la porte de leur chambre pour découvrir que… Qu’Olivia n’était plus dans le lit. Il n’eut pas le temps de s’inquiéter cela dit, entendant le bruit de l’eau couler dans la salle de bain. Après une once d’hésitation, Liam déposa le sachet et les cafés sur le bureau et ouvrit la porte, qu’elle n’avait pas fermée à clé. Sans doute surprise, Olivia avait tiré légèrement le rideau de la douche pour voir qui était l’intrus en question et dans un sourire le brun avait ôté son t-shirt. « Je peux me joindre à toi.. ?» Après tout il n'avait pas encore pris sa douche et... La vision qu'il avait là ne le laissait pas indifférent.



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MessageSujet: Re: Four wheels move the body, two wheels move the soul.   Four wheels move the body, two wheels move the soul. EmptyMar 9 Juil - 19:27


 
Liam & Olivia





Talking to you is my favorite part of the day ▬ « Ah oui ? Est-ce que je vais devoir me méfier du moindre verre d’eau que tu me proposeras ce soir ?! » Olivia essaya de rester sérieuse pendant un instant et d’adopter un air mystérieux. « Peut-être bien ! » lui répondit-elle, avant d’esquisser son traditionnel sourire en coin qui avait le don de faire pétiller ses yeux. Sans tarder, le réceptionniste leur donna la clé de la chambre. La jeune femme avait hâte d’y être. La journée avait été excellente, mais elle commençait à sentir la fatigue lui tomber dessus et elle avait hâte de fermer les yeux. Le sentiment de plénitude qui l’avait animé jusqu’à présent s’acheva lorsque Liam lui donna son livre, sans aucun détour. Il était au courant, il savait qu’elle en était l’auteure. La façon de faire était sèche, froide et brutale, aussi tranchante qu’une lame de couteau affutée. Olivia ne l’avait pas vu venir, loin de là et elle resta pétrifier sur le lit pendant qu’il allait s’enfermer dans la salle de bain. Elle était, sans conteste, en train de vivre le moment le plus embarrassant de sa vie. Croyez-moi, rien d’autre ne pouvait atteindre ce niveau de gêne. Sa seule envie était de devenir minuscule pour pouvoir se cacher et se faire oublier. Mais ça, évidemment, c’était impossible. Si elle pouvait créer ce genre d’échappatoire dans des dessins animés, il n’en était rien dans la vie réelle. Non, dans la vie réelle, elle n’avait pas d’autre choix que d’assumer ses actes, à savoir écrit un livre bien trop autobiographique. Lorsqu’il sortit de la salle de bain, elle lui assura qu’il pouvait dormir sur le lit, celui-ci étant bien assez grand pour deux. Et puis, s’il y en avait une qui devait dormir par terre, c’était plutôt elle, puisqu’elle était à l’origine de l’atmosphère glaciale qui s’était abattue sur la chambre. Elle chercha à gagner un peu plus de temps en allant dans la salle de bain à son tour. Malheureusement, l’eau de la douche ne lui éclaircit pas les idées. Au contraire, elle avait l’impression que plus elle réfléchissait, plus son esprit se transformait en un paquet de nœuds. En ressortant, elle n’eût plus d’autre choix que de s’expliquer. Liam avait laissé la lumière allumée, c’était donc sans doute qu’il lui laissait l’opportunité de se justifier. Elle commença par s’excuser, tout en sachant que ça ne changerait pas le problème, puisque le mal était fait. C’était toujours comme ça, n’est-ce pas ? On peut s’excuser, on peut éventuellement pardonner, mais on n’oublie jamais vraiment. Et c’est certainement ce qui lui faisait plus de mal, qu’il n’oublie pas, que leur relation ne soit plus jamais la même. Et puis, c’était sans compter sur le fait que Zoey était en train de lire le livre en ce moment. Olivia était parfaitement au courant dans la mesure où c’était elle qui le lui avait donné. Liam ne devait pas se méprendre cependant. Elle ne lui avait pas donné par mesquinerie. Mais elle connaissait sa sœur et lorsque celle-ci avait une idée en tête, elle ne l’avait pas ailleurs ! Si ce n’était pas elle qui lui avait donné le livre pour qu’elle le lise, quelqu’un d’autre s’en serait chargé. Et d’une certaine façon, Olivia préférait que ce soit elle qui soit responsable de ce qui suivrait. Certes, sa sœur était quelqu’un d’intelligent, mais elle n’avait pas connaissance du baiser qu’ils avaient échangé. Liv pourrait donc prendre sur elle, lui dire que toute cette histoire venait uniquement d’elle et que Liam n’y était pour rien. Au final, ce n’était pas si loin de la vérité, n’est-ce pas ? Elle était certainement la seule à avoir des sentiments dans cette histoire, et elle se voyait mal briser sa relation avec Zoey. Alors oui, elle prendrait sur elle si c’était ce qu’il voulait. Elle n’avait pas l’intention de le mettre en péril si ce qu’il souhaitait était d’être avec sa sœur. Après tout, ils étaient ensemble depuis plusieurs années, c’était donc logique, non ? Mais Liam souhaitait semble-t-il être honnête avec la jeune femme. Non pas qu’Olivia trouvait que mentir était la meilleure des solutions, mais elle aurait pris sur elle pour préserver leur couple s’il le fallait.

Se rapprochant d’elle, Liam fit preuve de davantage de douceur. Il n’imaginait pas à quel point elle avait essayé de s’éloigner de lui, de tirer un trait sur les sentiments qu’elle éprouvait. Mais elle avait appris par la même occasion que ce n’était pas quelque chose sur lequel elle avait un contrôle. Il aurait fallut qu’elle cesse de le voir, mais c’était impossible dans la mesure où il était souvent chez les Perkins pour être avec Zoey. Alors elle avait essayé de sortir avec d’autres garçons. Il y en avait eu quelques-uns, mais chaque histoire s’était terminée sur un échec. Ils avaient tout pour plaire à chaque fois, elle avait eu des coups de cœur, mais rien de plus que de la tendresse au fond. Même avec Scott ? Olivia fut assez surprise de cette interrogation. Certes, le jeune homme était revenu dans sa vie ces derniers temps, mais leur histoire remontait à quelques années déjà et il n’avait pas vraiment compté. Scott n’était pas davantage qu’un ami et elle n’avait pas été amoureuse de lui, c’était certain. Ils ne s’étaient pas séparés pour rien. Comme avec les autres, elle n’avait pas ressenti le quart de ce qu’elle avait éprouvé lorsque Liam et elle s’étaient embrassés. Alors, elle pouvait lui affirmer sans hésitation qu’elle n’avait jamais été amoureuse de Scott. Ni de personne d’ailleurs. «… Jamais ?» Elle secoua négativement la tête, sans le lâcher du regard. « Jamais », murmura-t-elle à son tour. Ils étaient trop proches pour qu’elle parvienne à se raisonner et tout arrêter ici. Et puis elle ne pouvait plus revenir en arrière après ce qu’il lui avait dit. Des barrières étaient tombées et même si c’était la pire idée au monde, pour une fois, elle voulait se laisser aller à ce dont elle avait envie. Alors s’il voulait l’arrêter, il devait le faire maintenant. Il ne le fit pas, leurs lèvres se rejoignant finalement pour un premier baiser. C’était ça dont elle parlait un peu plus tôt, cette sensation qu’elle n’avait ressenti avec personne d’autre et qui lui donnait l’impression d’irradier complètement. Leur deuxième baiser se fit plus sensuel, comme s’ils s’abandonnaient totalement. C’était le cas pour Olivia. Elle avait l’impression d’avoir tellement attendu ce moment, de s’être tellement persuadée que ça n’arriverait jamais, qu’elle en savourait chaque seconde. Et c’était un véritable supplice que de s’éloigner de ses bras, même le temps de retirer son haut. Elle ressentait une telle urgence de lui, de sa peau, de ses lèvres, comme si son propre corps refusait de s’éloigner du sien. Ils avaient fini par buter contre le lit et par tomber dessus, Olivia au-dessus de Liam. Tout comme lui, la jeune femme ne put se retenir d’en rire, avant qu’il n’inverse leur position. Tout s’enchaînait de façon fluide, sans maladresse. La jeune femme avait l’impression d’être complètement en train de fondre sous ses lèvres, une chair de poule agréable s’installait sur son épiderme.

La jolie brune sentait encore son cœur tambouriner dans sa poitrine, mais était à présent envahie par un sentiment de paix. C’était étonnant comme il avait pu l’enflammer de ses caresses et de ses baisers un peu plus tôt, et à quel point il l’apaisait à présent qu’il avait ses bras autour d’elle, dessinant des formes invisibles sur son épaules, du bout des doigts. Elle ne pensait pas encore au lendemain, elle ne voulait pas y penser d’ailleurs. La culpabilité dévorante pouvait bien attendre quelques heures supplémentaires. Pour l’instant, elle voulait simplement profiter de ce moment d’une tendresse infinie. Elle esquissa un sourire, lorsqu’elle croisa son regard et qu’il rapprocha doucement son nez du sien « Je ne sais pas comment on va gérer ça mais… Je ne veux pas me contenter d’une nuit avec toi…» Ajoutez à cela la douceur de son baiser et elle était à nouveau en train de perdre pied. Lorsque leurs lèvres s’éloignèrent, elle laissa ses yeux pétillants plongés dans son regard, tandis qu’elle portait sa main jusqu’à sa joue avant de la laisser glisser dans ses cheveux déjà en bataille. « Moi non plus », murmura-t-elle. « Je pourrais rester comme ça éternellement », dit-elle en esquissant un sourire amusé. Ce n’était pas possible bien entendu, mais c’était malgré tout terriblement tentant. Pour l’instant, ils avaient encore le droit à la légèreté de ce moment, de leur moment. Demain, il serait temps de penser au reste, de mesurer les conséquences de leurs actes. Olivia avait envie de rester un peu plus longtemps dans la sérénité qui l’enveloppait et s’endormit d’ailleurs rapidement. Au réveil, elle tendit son bras sur du vide ce qui lui fit ouvrir les yeux plus vite que prévu. Liam n’était plus à côté et pendant un instant, elle se demanda s’il était parti… Vraiment parti. Elle avait finalement remarqué sa veste posée sur le dossier d’une geste, ce qui eut le mérite de la rassurée. Elle paressa quelques minutes dans le lit, repensant à ce qui s’était passé cette nuit. Si ça ne pouvait que déclencher un sourire béat au coin de ses lèvres, mais aussi un pincement au cœur par la même occasion. Elle n’avait aucune idée de la façon dont ils géreraient la situation. D’ailleurs, peut-être qu’il avait changé d’avis, après tout il avait toute la nuit pour y penser, pour ne pas prendre de décision à chaud. Elle chasse toutes ses questions en se levant pour aller prendre une douche. Elle n’avait pas envie d’y penser tout de suite, de tirer des plans sur la comète.

Elle était sous l’eau chaude depuis cinq bonnes minutes lorsqu’elle entendit le bruit de la porte, ce qui la fit sursauter. Bien entendu, elle espérait que ce serait Liam, dans le cas contraire, tout deviendrait bien trop effrayant. Elle attrapa doucement le rideau de la douche et le décala légèrement pour y passer sa tête en poser ses yeux sur la silhouette du journaliste. Elle ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il retira son tee-shirt. « Je peux me joindre à toi.. ?» Son sourire espiègle s’agrandit davantage tandis qu’elle hochait la tête en se mordillant la lèvre inférieure. « Tu n’as même pas besoin de poser la question », lui répondit-elle. Elle passa ses bras autour de sa nuque lorsqu’il entra dans la douche et releva la tête pour l’embrasser avec sensualité. Ses lèvres prirent le chemin de son cou, jusqu’au haut de son torse, avant finalement de se séparer de sa peau avec regret. « J’espère que tu es au courant que venir me rejoindre ici n’était pas la meilleure façon d’économiser l’eau ! » le taquina-t-elle. Parce qu’il y avait de grandes chances pour qu’ils s’éternisent sous cette douche, n’est-ce pas ? C’est ce qui arriva évidemment. Une fois habillée, Olivia fouilla dans son sac à main pour attraper un élastique et de petites pinces noires qu’elle avait toujours sur elle. Elle se plaça devant le miroir usé par les années et releva ses longues mèches brunes mouillées en un chignon. Il n’était pas de la plus grande élégance, il était même plutôt négligé, mais après tout ce n’est pas comme si elle comptait se rendre aux Oscars dans l’heure qui suivrait. Qui plus, il y avait de grande chance pour que le casque de la moto l’aplatisse plus qu’autre chose et que ses cheveux ne ressemblent plus à rien lorsqu’ils arriveraient à Los Angeles. Se retournant vers Liam, elle prit une discrète inspiration. « Je pense qu’on devrait parler avant de partir… », commença-t-elle. Elle se voyait mal arrivée chez en étant complètement dans le flou sur ce qu’ils allaient faire. « Je suis pas certaine qu’on en aura vraiment l’opportunité en arrivant, alors… » C’était difficile de trouver une solution malgré tout. Aucune n’était vraiment bonne, il s’agissait seulement de trouver la moins pire, ce qui au final n’avait rien de réjouissant. Elle se rapprocha de lui pour glisser ses mains dans les siennes et entremêler ses doigts aux siens. « Je me suis jamais sentie à la fois aussi bien et aussi mal à la fois », avoua-t-elle en posant sa tête contre son torse. Pour autant, elle savait aussi qu’elle serait incapable de revenir sur ce qui s’était passé, d’arrêter là, de faire comme si de rien était. Elle avait été capable de le faire pour leur premier baiser échangé, mais elle ne pourrait pas cette fois-ci. Sauf s’il le voulait évidemment. « Tu sais, si t’as envie de faire machine arrière, je t’en voudrais pas… » Elle fit une pause dans sa phrase. « Enfin, si je t’en voudrais à mort ! » ajouta-t-elle avec une pointe d’humour, pour essayer de se détendre. Elle avait toujours tendance à trop parler lorsqu’elle était nerveuse. « Mais je suppose que je comprendrais, » rectifia-t-elle en relevant les yeux vers lui.






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