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 Sometimes, pain needs to be shared

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MessageSujet: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyDim 14 Avr - 3:39

    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

    Sometimes, pain needs to be shared 114335jamiezara1Sometimes, pain needs to be shared 130413054707370845


Les pages défilaient au fur et à mesure du bout des doigts d’Enzo. Assis sur son canapé, il était affalé, signe qu’il était épuisé mais surtout tracassé. Il ne prenait aucun plaisir à lire contrairement à d’habitude. Le problème ? Cela faisait déjà un mois qu’il était au courant que Ciara était enceinte. L’italien n’aurait jamais pensé qu’il aurait pris le statut de « futur père » aussi vite. Il ne voulait pas l’être pour une simple bonne raison ; il ne voulait pas que son enfant soit malade comme lui. Depuis qu’il savait pour sa bipolarité, le PDG se sentait honteux, vulnérable, voilà pourquoi il préférait ne rien dire à personne. Il ne s’était jamais senti aussi désorienté, aussi démuni qu’aujourd’hui. Pour lui, il était inconcevable que lui, Enzo, soit malade. Son docteur lui avait conseillé de prendre les médicaments que ce dernier lui avait prescrits mais l’italien ne voulait pas admettre qu’il était malade. Il s’était empêché d’aller à la pharmacie à plusieurs reprises. Pourtant, les médicaments lui permettraient de diminuer ses crises, et ça, il le savait.

Enzo évitait Ciara dans la maison, du mieux qu’il pouvait. Le matin, il ne se retournait dans son lit pour voir son magnifique visage apaisé, non il sortait directement de sa chambre. Le jour où il avait appris cette nouvelle, ce fut sa dispute la plus violente avec sa femme. S’en était suivit des crises d’angoisse, de tristesse…tôt ou tard, Enzo finirait par demander de l’aide, il en était conscient mais il voulait repousser ce moment. Le jeune homme n’osait même pas imaginer la réaction de ses proches, s’ils apprenaient la nouvelle ! Comment réagirait Adrianno ? Aidan ? Son père qui n’était pas loin de la mort, regretterait surement de lui avoir laissé son entreprise alors qu’il est malade. Et son frère ? Ce dernier serait surement le plus heureux des frères, il n’hésiterait pas à se moquer de lui. Distrait, énervé par ces questions qui revenaient sans cesse, le bipolaire referma brutalement son livre. Cela ne servait à rien de lire quelque chose qu’il ne retiendrait pas vue le peu d’intérêt qu’il portait à son bouquin. Il ferma ses yeux et se massa du bout des doigts ses tempes. Une horrible migraine s’enflammait progressivement dans sa tête. Souffrir. Il ne faisait que ça. L’italien se demandait pourquoi la Terre entière se retournait contre lui. Qu’avait-il fait de mal à part désobéir son père le jour du mariage et dévoiler l’existence de Julian ? En pensant à Julian, les pensées d’Enzo se dirigèrent automatiquement vers son épouse qui attendait un enfant de lui. S’il n’avait pas été atteint de sa maladie, il aurait réagi autrement, ça il le savait. Or Enzo préférait éviter que ses enfants souffrent à cause de lui, à cause de ce qu’il leur donnerait génétiquement. Etait-il donc condamné à ne pas avoir d’enfant ? Certes, avec la science, il était possible de détecter les maladies génétiques mais est-ce que cela était cent pour cent efficace ? Peut être que les scientifiques ne connaissaient pas encore l’allèle qui portait la maladie ! Le jeune homme y avait déjà pensé des centaines et des centaines de fois !

Une fois dans sa cuisine, il prit un comprimé pour estomper son mal de tête. Il devrait encore attendre que le médicament prenne effet. Soudain, la sonnerie retentit. Quelqu’un se tenait derrière la porte de sa villa. Enzo ne s’attendait pas à recevoir du monde chez lui. Tout en soupirant, il se dirigea à pas lent vers la porte. Il l’ouvrit pour voir cette personne qui le dérangeait et en la voyant, un autre long soupir qui montrait son agacement, s’échappa de sa bouche. Enzo laissa sa porte ouverte et partit en direction du salon. « Qu’est-ce que tu veux toi ? » dit-il d’un ton las. Enzo n’avait pas la force de crier sur son frère cadet ou bien de lui rendre ce fameux coup de poing qu’il avait reçu de sa part lors du mariage. Il ne voulait pas le voir alors autant qu’il demande rapidement ce qu’il voulait, une bonne fois pour toute. « Je pensais qu’après le mariage, tu ne te pointerai jamais ici. Quoi, tu regrettes de ne pas avoir finalement épousé Ciara ? » s’écria Enzo avec un de ses sourires furtifs. Il montra le salon pour lui proposer de s’asseoir. Même s’il ne portait pas son petit frère dans son cœur, l’aîné gardait ses bonnes manières malgré le fait qu’il se soit déjà abstenu d’accueillir correctement son cadet. Aujourd’hui, il n’était pas en mesure de reprendre de plus belle sa bataille contre Aidan. Il avait des problèmes plus importants à résoudre…

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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyMer 17 Avr - 14:13

    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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La vie n'avait donc jamais de répit à lui offrir ? Aidan massa douloureusement sa tête endoloris. Il pensait que les choses iraient mieux, que ces cauchemars prendraient fin. Mais non. Tout en lui reflétait l'horrible vérité : le bonheur se foutait de lui. Sandrelli, sentant la détresse de son maître, vint près de lui et renifla ses mains dans l'espoir d'une caresse. Aidan tandis sa main et laissa ses doigts effleurer la tête de l'animal. Devait-il le sortir ? Il fallait dire que ces dernieres semaines l'avaient coupés de tout sens de la réalité. La maison était silencieuse, comme à son accoutumée. Savannah c'était absenté, trop imprégné par sa propre tristesse et son chagrin. Aidan ne savait comment faire pour la rassurer, pour l'apaiser dans la torpeur dans laquelle elle c'était plongée depuis l'annonce de sa fausse couche. Penaud, Aidan se leva et traîna jusqu'à la chambre de son fils. Julian dormait encore, la sieste s'avérant le meilleur moment de sa journée d'enfant. Aidan le regardait dormir, comme pour se prouver qu'il existait encore du bon en chacun. En fixant son fils, il pensait à Charlie, à son kidnapping, à l'horrible vérité qui l'avait éloigné de sa meilleure amie, la mère de son enfant. Sandrelli gratta à nouveau à la porte, cherchant à sortir Aidan de son silence angoissant. « Elle te manque à toi aussi, je sais. », se surprit-il à dire au chien. Celui-ci dressa sa tête, comme s'il avait saisit le sens de la phrase. En silence, toujours, Aidan ressortit de la chambre et tenta de joindre Savannah. Comme toujours, il tomba directement sur sa boite vocale. « Chérie, c'est encore moi. Je ... Je voulais te dire que je vais m'absenter cette après-midi avec Julian. Appelle moi si tu a besoin de quoi que ce soit. Je t'aime bébé. », termina t'il, se sentant idiot de laisser des multitudes de messages sur une boite vocale.

Savannah devait être chez Billie, c'est la-bas qu'elle se sentait encore le mieux depuis qu'elle était sortit de l'hôpital. Aidan se sentait démuni, comme écrasé par un poid invisible. Il ne trouvait pas les mots, il se sentait responsable de tout ça. Savannah avait perdu le bébé, leur bébé et il revoyai sans cesse son visage déchiré par l'abominable nouvelle. Il se revoyait encore accuser le coup, sentir une parcelle de son coeur se déchirer tandis que Savannah laissé libre cour à son chagrin. Ils avaient à peine eut le temps de profiter de leur bonheur retrouvé, d'emménager correctement dans leur maison. Celle-ci semblait à l'abandon, délaissé de sa maitresse et de toute forme de gaité. Aidan soupira, massant une fois de plus son crane submergé. Savannah était détruite, Charlie portée disparue et même Billie semblait habitée par une lassitude profonde. Autour de lui, les gens étaient malheureux et lui-même luttait pour garder une part de joie, même infime, pour garder son fils en dehors de tout ça. Aidan avait eut 28 ans le trois avril mais rien n'avait compté pour lui ce jour-là. Il n'avait pas reçu le cadeau surprise que Charlie lui réservait chaque année, il n'avait pas soufflé de bougies avec ses proches. Rien n'avait plus de sens, rien ne comptait.

Finalement, Julian émergea de sa longue sieste. Aidan le changea et l'habilla avec la salopette en jean qui lui avait offert Billie. Julian aurait deux ans dans quelques jours et sa mère se serait pas là pour le lui fêter. Cette pensée serra le coeur d'Aidan et il refoula une larme solitaire. Le petit ne semblait rien comprendre à tout ça, il semblait même heureux qu'on s'occupe de lui. Aidan ne pouvait se résoudre à penser que Charlie ne reviendrait pas, qu'elle n'était déjà plus de ce monde. Ils avaient tellement à rattraper ... Une fois le petit prêt, Aidan descendit, tenant la main de Julian qui aimait d'avantage marcher que ce faire porter. Il avait prit une décision ce matin, au réveil. Il allait rendre visite à son frère. Pour Aidan, ce genre de décision n'avait rien de facile, c'était même assez inconcevable. Il le faisait avant tout pour Ciara, l'italienne qui lui avait rendu visite quelques temps plus tôt, effondré par l'annonce de sa grossesse. A ce moment-là, Aidan ignorait que Savannah était enceinte et même que Charlie avait été enlevée. Aujourd'hui, il devait avancer et pour ça, il allait rendre visite à son aîné, si difficile soit-il pour lui.

Une fois devant la porte de la villa, Aidan retint son souffle. Il n'avait pas revu son frère depuis le mariage, depuis qu'il l'avait frappé au visage devant une foule médusé. Dans sa main, Julian observait la porte avec intérêt, comme s'il s'attendait à être reçu par le père Noël en personne. Soudain, le cliquetis de la serrure résonna et Enzo ouvrit la porte à la volée. « Qu'est-ce que tu veux toi ? », demanda Enzo en guise de bonjour. Aidan ne s'attendait pas à pire de sa part. Julian traînait derrière lui, il entra dans la demeure sans y être vraiment invité. Déjà, Enzo lui tournait le dos, faisant signe en direction des fauteuils. Enzo ne semblait pas c'être rendu compte que son neveux était présent, mais celui-ci observait les lieux avec une curiosité digne des enfants de cet âge. « Ravi de te revoir. Crois le ou non, je suis passé voir comment tu allais. », répondit Aidan d'une voix blanche. Il prit alors le petit qu'il posa dans l'un des fauteuil molletonné du salon, sortant ainsi de son sac à dos de quoi l'occuper. « Je pensais qu'après le mariage, tu ne te pointerai jamais ici. Quoi, tu regrettes de ne pas avoir finalement épousé Ciara ? », ricana Enzo avec son ton faussement agressif qu'il maîtrisait si bien. Aidan haussa les épaules, pas vraiment touché par les railleries de son ainé. « Je le pensais aussi, mais les choses ont changées. Je pense qu'il faut qu'on parle tous les deux. » et cette simple phrase lui coutait tellement qu'il dut le dire aussi bas que possible. Mais l'effet escompté se produisit puisque Enzo daigna enfin lever les yeux vers lui.


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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyJeu 18 Avr - 1:14

    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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Aidan. C’était Aidan qui se trouvait derrière la porte d’Enzo. Ce dernier n’aurait jamais pensé revoir son cadet. Avait-il des problèmes avec la famille ? Qu’elle était la raison de sa visite ? Pour l’instant, il n’avait aucune réponse et il n’hésiterait pas à savoir la nature de cette visite le plus tôt possible. Il laissa son frère entrer mais ce ne fut qu’après s’être installé qu’il remarqua que son frère n’était pas venu seul. Julian. Qu’il a grandi pensa Enzo. Ca faisait une éternité qu’il n’avait pas vu la petite bouille de son neveu. Alors, il se redressa, surement pour rattraper le coup. Au fond, l’italien aimait son neveu, il paraissait dégourdi par rapport aux autres enfants de son âge, et puis, il était mignon. Il tenait sa beauté des De Conti. Sans aucun doute. Aidan lui répondit, pour une fois, sincère dans ses paroles. Le maître de la villa arqua un sourcil, méfiant de la suite. « Et bien comme tu peux le constater, je me porte bien. » baliverne, l’italien n’était pas bien du tout avec tous ses problèmes. Il n’avait pas envie de partager ses soucis avec son frère car il ne s’était jamais confié à lui, alors ce n’était pas à partir d’aujourd’hui qu’il allait commencer. « Par contre, toi, t’as pas l’air d’être dans ton assiette. Tout se passe bien dans ta petite famille ? » cette fois-ci, Enzo lui parla normalement sans l’ombre d’une agression, de colère. Il ne savait pas ce qu’était de fonder une famille mais il s’y intéressait depuis que Ciara lui avait appris pour la grossesse. L’italien ne voulait pas de cet enfant pour des raisons personnelles et il maintiendrait sa décision.

Sa gentillesse l’étonna lui-même voilà pourquoi il se rattrapa par la suite. Peut être qu’Aidan regrettait d’avoir laissé sa place à Enzo le jour du mariage. Ce qui semblait absurde pour l’époux de Ciara. Aidan et Savannah, c’était elle et personne d’autre. L’aîné comprenait parfaitement le lien que le couple entretenait, il aimait tellement sa femme qu’il serait prêt à faire n’importe quoi. Enfin presque. Il lui donner un enfant malade, n’était pas ce dont il rêvait. Le jeune homme dramatisait trop par rapport à sa maladie. Il n’acceptait pas d’être malade, d’être diminué. C’était un poids trop lourd à porter. Afin de penser à autre chose, Enzo s’approcha de Julian. Le petit garçon le regarda l’air de se demander ce que cet étranger voulait. Julian n’avait pas souvent voire presque jamais son oncle, sa réaction était tout à fait normale. Enzo prit le jouet qu’il avait dans la main pour voir comment il réagirait. Comme il s’y attendait, Julian le tint fermement. « Tel père tel fils, il se laisse pas faire ce petit. » dit-il en laissant échapper un sourire. C’est fou, comment un bébé pouvait amadouer, adoucir un adulte. Ils avaient cette faculté à faire devenir les grands tels des enfants eux-mêmes.

Soudain, Aidan prononça une phrase qui coupa l’élan d’Enzo. Cette phrase, peu complexe, avait un sous-entendu. Le concerné n’eut aucun mal à faire le lien. Comment savait-il pour Ciara et lui puisqu’il n’en avait parlé à personne. La seule personne qui aurait pu mettre Aidan au courant, était son épouse. Comment avait-elle pu faire cela ? Enzo en voulait tout à coup à sa femme d’avoir parlé à son frère de chose qui ne le regardait pas. Pas directement en tout cas. L’aîné vint se rassoir sur le fauteuil. L’air de rien, il essaya de garder son calme. Julian était présent, et puis cela ne servait à rien de s’énerver. « De quoi est-ce que tu parles ? » nia Enzo. Il se sentait mal tout à coup. Personne ne devait savoir, non personne. Ciara et lui pouvaient régler se problème tout seuls, sans l’aide de personne. Apparemment, l’italienne avait eu le besoin d’en parler à Aidan. Enzo croisa les bras, tentant désespérément de sortir de cette histoire. Mais il préféra fuir son frère et se dirigea dans la cuisine, cherchant une occupation à faire. Cependant, son cadet avait l’air d’être insistant puisqu’il le suivit dans la pièce, laissant seul Julian. « Laisse pas ton fils seul, j’arrive, j’apporte quelque chose à boire ! » Aidan allait vraiment gober ça ? Ce n’était pas le genre d’Enzo d’être courtois avec son petit frère. C’était que, dans de telle circonstance, il agissait tel un fuyard. Il n’était pas prêt à en parler, surtout pas avec son frère.



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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyVen 26 Avr - 10:49

    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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Pour la plupart des fratries, rendre visite à son frère ou sa soeur n'avait rien d'étrange, c'était même quelque chose de tout à fait banal que de prendre des nouvelles des siens. Mais Enzo et Aidan n'étaient pas comme toutes les fratries. Ils n'avaient pas eu la même enfance que les autres, la même éducation ou même la même vision enfantine de la vie d'adulte. Certains diront que leur vie étaient rêvée, que vivre dans une maison aussi grosse que les chateaux français avait tout du rêve éveillé. Les plus envieux y voyaient une source intarissable de richesse, de soirée magiques et de vacances dignes d'une élite surclassée. Mais Aidan, non. Bien qu'il ait toujours profité des avantages de sa position, il n'avait jamais trouvé que c'était ça l'enfance idéale. Il avait toujours vu en sa famille une adoration trop sournoise pour les belles choses, pour les richesses et non pour les vraies valeurs. Enzo, lui, c'était pavané dans cette noblesse, dans cette cage dorée où ses moindre désirs étaient exaucés. Il avait apprécié chaques voitures de luxe, chaques coupes de champagne hors de prix et la moindre de ses cartes bleu qui lui permettait d'être le roi de la fête partout où il allait. Aidan aurait pu aimer autant cette vie que lui si le sort l'avait choisit comme le fils prodigue. Peut-être aurait il été aussi imbuvable que son frère, mais il aurait au moins reçu la reconnaissance de ses illustres parents. En tout cas, cette foutue richesse avait depuis toujours causé un vrai fossé entre les deux frères. Deux frères qui au lieu de se haïr en permanence, aurait dut se protéger l'un l'autre et empêcher leur soeur de disparaître aussi soudainement de leurs vies.

Aidan surprit enfin le regard de son frère se poser sur l'enfant. Julian était un enfant magnifique, mais il était surtout incroyablement précoce pour son âge. Il arrivait à Aidan de se demander si cet enfant était vraiment de lui. Seul son sourire et ses fossettes descendantes des De Conti le rassurait sur cette idée. En revanche, il avait les yeux de sa mère, deux iris couleur vert nuit et des paupières allongées rendant l'enfant encore plus adorable. « Et bien comme tu peux le constater, je me porte bien. », mentit honteusement Enzo d'un sourire impécable, mais tout aussi faux que sa phrase. Il se détourna alors de son neveux pour fixer son frère. Durant une seconde, ainé et cadet s'observèrent, oubliant presque leur guerre quotidienne. « Par contre, toi, t'as pas l'air d'être dans ton assiette. Tout se passe bien dans ta petite famille ? », demanda t'il, surprenant Aidan. Il était rare qu'Enzo se préoccupe d'autre chose que de lui même. Aidan l'avait toujours vu comme un égoïste notoire, un prétencieux qui se pensait au-dessus de tous. Cependant, le ton de sa voix n'avait rien de calculé ni même de faux, il semblait réellement s'enquérir de la vie de son cadet. Aidan passa une main distraite dans les cheveux clairs de son fils. « Tout vas bien. », mentit-il avec un aplomb déconcertant. S'il y avait eut quelqu'un dans la pièce, pas de doute que la ressemblance entre les deux frères auraient été de taille. Tous deux venaient de mentir et osaient soutenir le regard de l'autre sans flancher. Aidan ne se sentait pas à l'aise avec les confidences, surtout en présence d'Enzo. Avouer qu'il avait perdu un enfant était encore trop dur à supporter et de plus, Julian ne savait rien du désespoir de son père et de sa belle-mère.

Pour occuper le silence qui pesait, Enzo tenta une approche envers son neveux. Julian fixa son oncle, ne bougeant pas d'un cil. Il était plutôt réservé, comme avait pu le constater Aidan. Julian était un enfant discret qui s'ouvrait uniquement avec des gens de confiance. Le seul moment où il devenait réellement bruyant était quand il se retrouvait avec River, sa cousine de coeur. Tous deux cherchaient à se comprendre et finissaient toujours par se battre devant les mous amusées de Billie et Aidan. « Tel père tel fils, il se laisse pas faire ce petit. », remarqua Enzo une fois qu'il essaya de prendre le petit ours que Julian tenait férocement. Aidan esquissa un sourire. Oui, c'était bien son fils, son petit trésor, la seul chose dont il était fière en ce monde. « Un vrai tempérament des De Conti. », nota t'il pour lui-même. Charlie n'avait pas encore eut l'occasion de noter son comportement, d'observer ses gestes et ses attitudes. Cette pensée rappela à Aidan sa venue ici. Voir son fils jouer avec Enzo sembla bouleverser quelque chose en lui et la mission qu'il c'était donné en venant ici l'anima brutalement. « De quoi est-ce que tu parles ? », demanda Enzo, soudain sur la défensive. Aidan s'attendait à ce genre de réaction et ne broncha pas. Il mit les mains dans ses poches et attendit qu'Enzo se calme. Celui-ci préféra s'esquiver et disparu de son champ de vision, Aidan sur les talons. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour faire face au dos d'Enzo, s'il devait le forcer à l'écouter, il le ferait. « Tu le sais très bien, arrête de jouer au con. », lui dit-il en se rapprochant de lui. Heureusement pour lui, le sens de ce mot ne voulait encore rien dire aux yeux de Julian. « Laisse pas ton fils seul, j'arrive, j'apporte quelque chose à boire ! », répondit Enzo tout en disparaissant totalement. Aidan jeta un regard derrière lui. Julian avait investit la petite table du salon et faisait bouger ses figurines sans se soucier outre mesure de la querelle familiale qui se déroulait non loin de lui. « Boire un verre n'arrangera pas la situation Enzo. Tu peux bien te mettre la cuite du siècle, tes problèmes seront toujours les mêmes. Donc tu veux bien venir t'asseoir pour qu'on parle de tout ça entre adultes ? », demanda posément Aidan. Il savait que ce genre d'intonation ne plairait pas beaucoup à Enzo qui restait l'ainé. Mais Aidan se foutait bien de froisser son égo, il voulait simplement lui venir en aide, chercher à aider son frère, mais surtout Ciara à se sortir de cette mauvaise passe. Il voulait aussi annoncer la vérité à son frère sur Charlie, creuser l'absé sur sa disparition.

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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyLun 6 Mai - 5:31

    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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Pendant un cours un instant, Enzo avait imaginé que son frère était venu lui rendre visite afin que Julian puisse voir son oncle. Une idée totalement impensable, vue le lien que les deux De Conti entretenaient. Il s’était demandé pourquoi il avait eu une idée pareille. Le fait de voir Aidan et son fils dans le salon lui avait rappelé sans doute qu’il allait être père. La dernière fois qu’il avait adressé la parole à sa femme, la scène s’était mal terminée. Depuis, le couple qui au début de leur mariage vivait le parfait idylle, était brisé. Les mariés, tous les deux têtus, ne comptaient se réconcilier tant que l’un des deux fasse le premier pas, ils avaient chacun une fierté propre à leur caractère. Ce conflit les menait droit vers un mur qu’ils finiraient par prendre de plein fouet. Plus Enzo regardait son neveu et plus il revoyait le ventre de Ciara encore plat. Il n’allait pas tarder à avoir des rondeurs. Julian était mignon comme les De Conti, l’aîné se sentit alors fier d’avoir une descendance même si ce n’était pas son enfant. Ils avaient après tout le même sang qui coulait dans leurs veines.


Naturellement, le jeune homme mentit ouvertement à son frère. Il faisait croire qu’il allait bien alors que c’était tout à fait le contraire. Mais, Enzo trop fier pour admettre ses faiblesses, ne voulait pas que son cadet sache des choses sur sa vie privée. Quoi que, depuis que son épouse était allé voir Aidan en premier pour la grossesse, ce n’était plus la même chose. Le père de son neveu n’hésita pas à lui mentir comme lui. Il connaissait son frère, en général, même quand ça n’allait pas vraiment, Aidan avait tendance à narguer son aîné sans aucune gêne. Tous les deux se mentaient pour la simple bonne raison qu’ils n’avaient jamais partagé leurs confidences, leurs secrets donc ce n’était pas aujourd’hui qu’ils allaient remédier à ça. Durant la majeure partie de leur vie, ils avaient passé leur temps à se haïr, à se battre comme des chiffonniers.


Peut être qu’aujourd’hui leur combat reprendrait de plus belle. Aidan venait de faire allusion à Ciara et le futur bébé. D’un calme assez étonnant pour un sujet sensible, Enzo réussit à se contenir tant bien que mal et répondit comme à son habitude d’un ton sec et froid à son frangin. Le propriétaire de la maison se leva et partit en direction de la cuisine pour chercher quelque chose à boire. Cependant, contre toute attente, Aidan le rejoignit dans la pièce. Enzo n’avait pas envie de parler à son frère de toute cette histoire. A cet instant, il haïssait Aidan encore plus qu’autrefois. L’italien sentait la colère l’envahir ; il essaya quand même de se contrôler car Julian était juste à côté en train de jouer tranquillement. « Pardon ? Pour infos, je ne proposais pas d’alcool, j’ai changé d’alimentation, donc c’est fini pour moi ça. Et ensuite, je t’interdis de me parler comme ça, car de toute façon, Ciara t’as déjà tout dit à propos de la grossesse, non ?! Elle t’a mis au courant avant moi donc je ne vois pas de quoi on doit parler. Vous vous êtes déjà tout dit, je n’ai pas eu besoin d’être là ! » Enzo prit du chorizo dans son frigo, une assiette et sortit un couteau. L’italien essayait de s’occuper, d’occuper pour son esprit afin d’éviter qu’une autre de ses crises reprennent. Il commença à couper des tranches de chorizo quand il s’arrêta et adressa un regard vers son frère. « Tu sais quoi Aidan ? Va te faire foutre ! » il serrait son couteau de plus en plus sans s’en rendre de compte. Le regard noir, il pesta des paroles pour son cadet. Enzo leur en voulait à tous les deux. « Discussion entre adultes, pffff…tu parles ça n’a jamais existé entre nous ça, ce n’est pas maintenant que ça va se faire. Tu as perdu ton temps en venant ici. Tu connais la porte de sortie ! » il prit l’assiette d’une main, son verre d’eau dans l’autre pour se diriger vers le salon. Il venait de mettre son frère à la porte. Sans se soucier de Julian, Enzo s’installa sur le divan et commencer à manger ses morceaux de saucisson. Difficile de contenir sa colère lorsqu’on avait envie de fracasser le visage de quelqu’un mais le jeune homme devait se forcer à ne pas être violent pour Julian. Oui, en ce moment, c’était grâce à Julian si Aidan n’avait pas encore reçu de coup de poing en plein visage. En respirant profondément, Enzo retardait la bombe qui n’avait qu’une hâte, exploser. Ce n’était qu’une question de temps. Or, il ne voulait pas perdre le contrôle car la dernière que ça lui était arrivé, il avait dit des paroles qu’il ne pensait pas à sa femme.


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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyMar 28 Mai - 11:00

    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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Il viendrait un jour où Julian poserait certainement des questions sur sa famille. Comme tout enfant, il chercherait à se trouver une identité, à se renseigner sur l'hérédité de sa famille. Du côté maternelle, il n'y avait pas grand-chose à en dire. Charlie était une femme brillante qui, avant de se mettre à chanter et de tout plaquer, était une kinésithérapeute réputée dans la région. Aidan l'avait connu sous sa meilleure forme, quand son travail était son modèle d'équilibre, quand s'occuper de ses patients lui prenait tout son temps mais qu'elle ne rechignait jamais à la tâche. A l'époque, elle avait la tête sur les épaules et savait parfaitement où elle allait. Charlie n'avait pas de famille qui posait réellement problème, pas plus que la moyenne disons. Une jeune soeur qui avait épousé un homme agréable et qui avait déjà une petite fille, l'adorable Lilly. Aidan les avait peu fréquenté cependant, Cassandra n'ayant jamais vu Aidan d'un très beau oeil. Il faut dire qu'avec son CV d'ancien tolard et patron d'un Pub où l'alcool coulait à flot, il n'avait pas vraiment le profil du gendre idéale. Quoi qu'il en soit, Les Middelton étaient une famille respectable qui malgré certains échecs, continuait de faire face à la vie, reprenant peu à peu le dessus sur leurs misères. On ne pouvait pas en dire autant des De Conti. Ils étaient repliés sur eux-même, se foutant bien du reste du monde. L'argent était leur seule préoccupation, le reste n'avait que peu d'importance. Julian finirait bien par demander à voir ses grands parents un jour. Il voudrait connaître qui avait élevé son père, ce qui était une question typiquement enfantine qui mettait toujours les adultes mal à l'aise. Mais Adriano et Marie se foutaient bien d'être grands-parents. Pour eux, Julian n'était que le fruit d'une erreur, un enfant né sous une simple impulsion. Pour Enzo, par contre, la vérité était tout autre. Bien qu'il se disait réticent avec les enfants, Julian n'était pas un gosse comme les autres. C'était un De Conti, le premier de cette génération. C'était un garçon adorable qui était encore innocent à toutes ces querelles familiales. Qu'Aidan le veuille ou non, Enzo était son oncle, tout comme Cassandra était sa tante. Il aurait bientôt un cousin et Aidan était prêt à tout pour que cet enfant et son fils ne répète pas les mêmes erreurs que leurs ainés.

Les deux frères se retrouvaient seul à seul dans la cuisine. Enzo se tenait sur la défensive, particulièrement irritable. Aidan y était habitué, c'était comme une seconde nature pour son aîné. A bien y réfléchir, il ne se rappelait pas d'un jour où il avait vu Enzo sourire et encore moins rire. L'aîné des De Conti semblait habité par une morosité permanente, une sorte de désespoir quotidien qui faisait partit de lui. Aidan se souvenait d'une chose cependant : le regard plein de gratitude et d'admiration qui coula sur Ciara le jour de leur mariage. Il se rappelait encore la flamme nouvelle qui avait illuminé son regard quand elle l'avait rejoint, lui tendant la main pour une promesse solennel. A cet instant, Enzo avait oublié toute l'assemblée médusée par ce revirement de situation, le regard haineux de son père et même la honte de Marie. Il n'avait eu d'yeux que pour elle, Ciara, que pour cette femme qui le faisait peut-être sourire derrière le décors. « Pardon ? Pour infos, je ne proposais pas d’alcool, j’ai changé d’alimentation, donc c’est fini pour moi ça. Et ensuite, je t’interdis de me parler comme ça, car de toute façon, Ciara t’as déjà tout dit à propos de la grossesse, non ?! Elle t’a mis au courant avant moi donc je ne vois pas de quoi on doit parler. Vous vous êtes déjà tout dit, je n’ai pas eu besoin d’être là ! » , déclara-t-il, laissant éclater sa colère. Aidan ne recula pas, se contenta de soupirer d'exaspération. Cependant, il était assez surprit que Ciara lui ait parlé de leur conversation. Il avait été très étonné de recevoir l'italienne chez lui quelques temps plus tôt. Il ne c'était pas attendu à ce que leur relation évolue autant vers du positif. Ciara avait eu besoin de se confier et Aidan lui semblait être le témoin idéal. Bien que légèrement choqué par l'annonce de sa grossesse, il c'était montré au mieux optimiste pour la suite de leur mariage, déjà bien en péril, il fallait le reconnaître. Ciara avait donc avoué à son mari sa venue chez lui. « C'est quoi qui t'emmerde le plus là ? Qu'elle m'en ait parlé en premier ou que tu vas devenir papa ? », répondit-il un poil trop haut. Autant rentrer dans le vif du sujet tout de suite, pensa t'il. Enzo allait devenir père et il était temps qu'il en prenne conscience. Aidan ne savait que trop qu'une grossesse allait à toute vitesse et qu'en perdre une seule miette aurait des conséquences sur l'enfant et le parent absent. Aidan observait son frère découper avec agilité le chorizo, mais une partie de lui s'inquiétait. Enzo était entrain de se laissé dépassé et ça ne valait rien qui vaille. Aidan voulu repousser la planche à découper, mais Enzo lui aboya dessus : « Tu sais quoi Aidan ? Va te faire foutre ! » . Au moins, c'était clair ce coup-ci. Enzo voulait clairement que son frère lui foute la paix. « Sauf que j'ai jamais beaucoup respecté les ordres et j'compte pas commencé aujourd'hui. », dit-il en lui enlevant le couteau des mains, prêt à riposter. D'accord, c'était peut-être un peu exagéré, mais Enzo ne semblait pas dans son état normal, il était encore plus désagréable qu'as l'ordinaire, ce qui était chose rare quand on le connaissait un minimum. « Discussion entre adultes, pffff...tu parles ça n'a jamais existé entre nous ça, ce n'est pas maintenant que ça va se faire. Tu as perdu ton temps en venant ici. Tu connais la porte de sortie ! » , lui dit-il en lui tournant le dos. Aidan soupira de nouveau, n'essayant même plus de cacher son agacement envers son frangin. Il ne se laissera pas dicter sa conduite par Enzo et surement pas aujourd'hui. Enzo c'était réfugié dans l'un des fauteuils, bien décidé à jouer à la règle du silence, mais c'était sans compter sur Aidan et son caractère bien trempé. « Si tu considère que ce que j'ai à te dire est une perte de temps, libre à toi, mais j'partirais pas de là tant qu'on aura pas discutés. », trancha t'il. Julian les fixait d'un regard curieux. Il ne comprenait pas un mot de leur échange et ça valait mieux ainsi. Lentement, il contourna la table basse et s'approche de son oncle. Curieux, mais aussi timide, il jetait des regards lourd de sens au chorizo posé en évidence. D'une main pas très sur, il tendit un doigt vers le saucisson puis désigna son oncle, comme pour demander l'autorisation. Aidan sourit malgré lui mais avant qu'il puisse lui dire oui, Enzo c'était penché pour lui découper une fine tranche et le lui avait tendu avec délicatesse, son visage redevenu avenant pour une seconde. Le gamin le fourra dans sa bouche et retourna jouer dans son coin, sous les yeux rêveurs des deux frères. « Ne me dit pas que tu ne veux pas d'enfant Enzo. Tu peux mentir à Ciara si ça te chante, mais pas à moi. Julian t'aime bien et ton bébé t'aimera encore plus. C'est quoi le problème, hein ? », questionna-t-il en ne lâchant pas son frère des yeux. Même s'il fallait reconnaître qu'Enzo n'était pas un modèle d'exception, il avait fait ses preuves auprès de Ciara qui avait choisit de l'épouser. Même Charlie l'appréciait, ce qu'Aidan ne comprenait pas vraiment d'ailleurs. Enzo n'avait peut-être pas toutes les qualités pour être un bon père, mais il en avait déjà une : il était fou amoureux de la mère. « Ciara est inquiète pour toi. Elle te sens différent ... », commença t'il, cherchant à trouver un terrain d'entente sans élever la voix.

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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyLun 24 Juin - 4:21


    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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« Ce qui m’emmerde le plus, c’est qu’elle t’en ait parlé oui, parce que Ciara n’avait pas à le faire ! » dit-il sur un ton sec. Depuis qu’Aidan était chez lui, l’aîné était irrité. Il en avait plus que marre de cette scène mais son frère, le connaissant, n’était pas prêt à le lâcher. Peut être que manger des rondelles de chorizo allait le calmer ! Contre toute attente, Aidan prit le couteau des mains de son frère. Il avait bien raison d’agir ainsi car Enzo commençait à perdre ses moyens. S’énerver n’arrangerait en rien la situation et n’apporterait surtout pas de réponse. Il se dirigea vers le salon suivit du cadet. Assis maintenant sur le canapé, il prit un morceau qu’il avala. Entêté, l’invité persistait pour savoir ce qui se tramait. Enzo avait tellement envie de crier après son frère. Il ne pouvait plus supporter les gens qui l’entouraient en ce moment. L’idée d’être père le préoccupait plus qu’autre chose.
L’enfant d’Enzo naîtrait dans quelques mois et pendant ces mois de grossesse, le futur père devrait se préparer à accueillir le bébé. Sera-t-il heureux dans cette famille si spéciale et désunie ? C’est sur que Ciara serait la femme la plus heureuse, être mère était la plus belle chose au monde ; peut être qu’Aidan serait aussi content pour elle. Mais Enzo se demandait si lui, il allait aussi aimer cet enfant. Le jeune homme avait déjà entendu parlé de ces parents qui n’aimaient pas leurs enfants et qui ne voulaient s’en occuper. Est-ce que cela lui arriverait ? L’italien se posait tout un tas de questions depuis sa dispute avec son épouse. Elle était décidée à garder l’enfant donc Enzo savait qu’il allait être obligatoirement papa. Pourtant, il persistait toujours, il s’entêtait et se disait dans sa tête qu’il ne le serait pas. Allez savoir pourquoi, il ne voulait vraiment pas penser à l’arrivée du bébé.

Julian s’approcha soudainement d’Enzo, regardant tour à tour le chorizo puis son oncle. Naturellement, le PDG coupa un morceau de chorizo et le donna à son neveu avec un sourire léger et sincère. Ce petit chou avait l’art et la manière d’apaiser l’italien. Oui, Enzo rêvait d’être papa, de connaître le bonheur d’une famille mais sa maladie le raisonnait de façon à vouloir le contraire. Pendant quelques secondes, le silence demeurait dans la pièce, les yeux des deux frères rivés sur le petit garçon. C’était un moment magique qui ne dura qu’un court instant. Aidan reprit de plus belles ! Ciara le sentait différent apparemment. Ce qui n’était pas étonnant puisqu’il était bipolaire, pourtant, il n’en avait parlé à personne. Trop d’avoir des regards de pitié, interrogateur, méprisant. Il ne voulait voir aucun regard de jugement de quiconque.  Ayant compris que son cadet allait rester jusqu’à ce qu’il sache, Enzo soupira. Lasse de se battre et surtout impatient d’être à nouveau seul, il commença à hésiter. Peut être qu’une fois qu’il aurait révélé à Aidan sa maladie, ce dernier la lâcherait la grappe.

Enzo se leva une fois de plus. Il n’arrivait pas à rester en place ; c’était la nervosité qui le rendait ainsi. L’italien se dirigea vers la commode près de la porte d’entrée et attrapa son paquet de cigarettes. Il fallait qu’il fume. Sans prononcer quoi que ce soit, il fit un geste avec le paquet, comme pour demander à son frère à son frère s’il voulait en griller une. Enzo avait pris soin de s’éloigner de Julian afin que le bout chou ne respire pas la fumée. Ce n’était pas de fumer, il le savait très bien mais c’était une mauvaise habitude qu’il avait fini par prendre. C’était ainsi. Et l’italien n’était pas prêt à arrêter. Néanmoins, il se sentait mieux après avoir expirer la première taffe. Il se sentait moins nerveux. Ce fut alors à ce moment là qu’Enzo se retourna vers son frère et le regarda droit dans les yeux. « Elle a raison, je suis différent… depuis que père m’a enfin légué l’entreprise, je ne suis plus le même. » dit-il. S’en suivit un silence de plomb. Enzo souhaitait fumer sa cigarette tranquillement jusqu’à la fin. Et ce ne fut qu’à la dernière taffe, en écrasant son mégot qu’il brisa le silence. « Je suis bipolaire. » révéla-t-il calmement. Ne voulant pas voir le visage d’Aidan, il l’évita à nouveau en rejoignant le canapé. Il s’était finalement décidé à dire son secret car il avait bien vu que son cadet n’allait pas partir sans rien savoir. Maintenant,  Enzo attendait patiemment que son frère se moque de lui.  

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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyDim 21 Juil - 13:36


    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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« Ce qui m'emmerde le plus, c'est qu'elle t'en ait parlé oui, parce que Ciara n'avait pas à le faire ! » , lâcha l'italien. Bon, la guerre était lancée. Aidan pouvait comprendre, oui oui je vous assure. Dans un couple ; il y avait certaines valeurs, quelques règles tacites plus ou moins déclarées qu'il fallait respecter sous peine que tout se termine très mal. Aidan avait passé la première moitié de sa vie à se demander ce qu'était le bonheur, ce que couple pouvait dire. Il n'avait pas d'exemple chez lui, ses parents formaient tout sauf un couple idyllique. En sortant avec Vanille, son premier amour, Aidan avait eu une vision brouillé d'un ménage. Ils étaient adolescents, vivaient dans la décadence et l'insouciance et leur vie semblait aussi effrité que leurs bulletins de note. Aidan l'avait aimé, d'une certaine façonmais le reste n'avait été que volage, destruction et désillusion. Enzo le premier avait fait capoter leur histoire et la suite était devenu un roman noir à l'issue dramatique. Puis il avait rencontré Savannah. C'est certainement à partir de là qu'Aidan avait su ce qu'amour et couple voulait dire. C'était se lever le matin en ayant le sourire, pouvoir observer pendant des heures le visage rêveur de la femme couché près de soit, se sentir près de dégringoler à chaque minutes. Aidan avait vite comprit l'ampleur de ses sentiments aussi fort que destructeurs, ils pouvaient devenir de réels emmerdeurs quand la fin était proche. Aidan était amoureux de Savannah depuis des années et même durant son absence, durant cette infini distance qui c'était instauré entre eux, il n'avait cessé de l'aimer. Alors il pouvait comprendre ce qu'avait ressentit son ainé en apprenant que sa moitié ne c'était pas confié à lui en premier lieu. Aidan n'aurait sans doute apprécié plus que ça que Billie soit au courant de la future grossesse de Savannah avant lui, même si dans ce cas, les choses étaient différentes. « Ca ne t'as pas géné pourtant de dire à Savannah que j'allais être papa. », dit Aidan, d'un ton détaché. Il n'était pas là pour régler de vieilles rancoeur mais il tenait à souligner cette trahison de la part de son frère. Il se rappelait encore le coup de fil de Savannah tard le soir, sa voix brisé par le chagrin, lui demandant si Enzo avait dit vrai. Aidan avait avoué et leur relation c'était détérioré. Il avait eu un enfant avec une autre qu'elle et même si aujourd'hui ils étaient de nouveaux ensemble, la mexicaine garderait à jamais cette histoire comme une blessure.

Ciara lui avait dit, certes. Elle lui avait annoncé ce qui était certainement la chose la plus sacré qui soit. Tout comme l'avait fait Charlie ou Billie avant elle, Ciara avait prit sur elle pour admettre que quelque chose grandissait en elle. Aidan était père et oncle car River était sa nièce ainsi que sa filleule. Aujourd'hui, il s'apprêtait à endosser ce rôle une seconde fois. Enzo s'éloigna, revenant avec un paquet à la main. Le fléau c'était emparé de lui également. En silence, il proposa une cigarette à son frère qu'Aidan accepta d'un hochement de tête. Julian était dans ses jeux, oubliant presque les deux hommes s'éloignant quelque peu de lui pour s'enfumer les poumons. « Elle a raison, je suis différent... depuis que père m'a enfin légué l'entreprise, je ne suis plus le même. » , confia Enzo en crachant une volute de fumée vers l'extérieur. Aidan acquiesça. Il était loin du gamin immature d'autrefois, il avait beaucoup mûrit ces dernières années, entre son séjour en prison, son accident, la mort de Reaver ... Lui qui avait longtemps fait une fixette sur Enzo, sur ce poste qu'il avait convoité, avait depuis prit ça plus largement. Il y avait tellement pire. La vie ne lui avait pas fait de cadeau et tandis qu'il affrontait son propre monde, Enzo faisait face à ses propres démons. L'entreprise avait eu beaucoup d'impact dans leur relation de frère. En vérité, c'était elle qui avait animé tous les débats, engendré tant de colère et de dispute au sein du clan De Conti. Aidan était heureux d'avoir échappé à cette toupie médiatique dont avait eu le droit Enzo, ainsi que leur père., Adriano Malgré un article sur lui dans le journal en disant que le fils cadet de la grande fortune italienne avait été incarcérée, Aidan avait plutôt bien vécu son statut de rejeté. « Je suis bipolaire. » , dit Enzo en brisant le silence. Même Julian posa ses jouets et leva un regard interrogateur à son oncle bien que ces paroles n'avaient aucun sens pour lui. Enzo passa devant Aidan, filant dans son dos comme un animal traqué tandis que son frère étudiait ses dernières paroles. Bipolaire. C'était un mot barbare, ça sonnait comme un mauvais film au scénario raté. Aidan ne comprenait pas vraiment. Il n'avait que peu d'information sur ce sujet et se sentit soudain ignorant. La bipolarité, c'était quoi en fait ? En silence, toujours, Aidan se tourna pour faire face à son frère, restant debout, attrapant une autre cigarette dans la poche de son jean. « Tu es sur de ça ? Tu a passé des tests ? On peut pas devenir cinglé comme ça du jour au lendemain. », dit-il, légèrement égaré par la tournure que prenait la conversation. Bon, le terme cinglé était peut-être un peu élevé, mais le peu qu'Aidan savait sur le sujet revenait à dire que la personne était quelque peu ... étrange et décalée. Aidan avait connu un gars comme ça lors de son séjour en prison. Le type était un peu bizarre et avait des réactions excessives pour un rien et quand ça n'allait vraiment pas, il fallait au moins trois gardes pour le maintenir couché au sol afin que la crise de nerf passe. Aidan avait su plus tard, quand ce gars avait été transféré dans une cellule sécurisé en psychiatrie, qu'il était atteint de bipolarité. Jamais Aidan n'avait imaginé qu'un jour, un proche, enfin quelqu'un de sa famille quoi, serait également touché par ce fléau. « Et tu compte en parler quant à ta femme ? » Autre question délicate se dit Aidan aussitôt après l'avoir posé. Parce que si c'était avéré, si Enzo était vraiment bipolaire, Ciara était en droit de savoir. Finalement, la question du bébé devenait presque secondaire après une révélation telle que celle là.

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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyMar 10 Sep - 20:29


    C’est ma vie et elle s’achève minute après minute.

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Aidan avait lui aussi quelque chose à reprocher à son aîné. La révélation qu’Enzo avait faite à Savannah à propos de Julian. Sur ce coup, l’italien avait été un goujat de première qualité. Sans rien dire, la fautif regarda ailleurs sans pour autant s’excuser, ça, il ne le ferait jamais. Pas question pour lui de dire pardon à son frère. Depuis toujours, les coups qu’ils s’envoyaient faisaient très mal et chacun se vengeait à chaque fois. C’était un cercle vicieux. Seule Lucia pouvait calmer le jeu, et encore, c’était juste une pause dans leur bataille interminable. Habitués, les frères prenaient un plaisir à envoyer des piques à l’autre, c’était devenu un jeu courant. Malgré cette habitude, ce coup restait une trahison pour Aidan. Si Lucia avait été là, elle aurait grondé sévèrement l’aîne de la tribu De Conti. Eh encore, c’était un bien grand mot. Mais aujourd’hui, Enzo n’était pas prêt pour une nouvelle bataille. Préoccupé par autre chose, sa guerre avec Aidan était loin d’être sa priorité. Loin de là. Néanmoins, son cadet vint lui rendre visite pour une raison précise que le futur papa connaissait. Il n’avait pas envie d’en parler, c’est tout.
Enzo pensait que le jour où il se trouverait en position de faiblesse n’arriverait pas de sitôt. Le jeune homme s’était trompé ! Dire à voix haute qu’il était bipolaire, était la chose la plus difficile qu’il avait eu à faire de toute sa vie. La preuve en est, son père, Adriano, n’avait pas été mis au courant. L’aîné ne voulait pas voir l’entreprise qu’il avait durement gagnée partir aussi vite. Impossible. Alors, il gardait tout pour lui. Il avait son jardin secret. Pas même Ciara savait pour sa maladie. Pour la première fois, il restait aussi silencieux, aussi secret avec elle. La peur d’être mal regardé, la peur que l’amour qu’elle ressentait à son égard disparaisse. Il était vital pour lui que sa femme continue à l’aime pour ce qu’il était avant sa maladie. Ce changement était brutal et il ne pourrait pas le supporter si Ciara venait à le quitter pour ça car les gens atteints de bipolarités vivaient parfois difficilement et ce n’était pas toujours pas facile pour leurs proches de s’occuper d’eux. Plusieurs témoignages qu’Enzo avait lus reflétaient cette dure réalité qui avait déjà frappé sur les mariés ; leur dispute à propos du bébé avait littéralement cassée le couple au sens où les choses ne seraient plus pareilles. Enfin tel était la pensée de l’italien.
Et voilà. Aidan connaissait à présent son secret qu’il avait essayé de préserver. De force, Enzo avait dû lui dire la vérité et ce fut dans un calme absolu qu’il annonça la nouvelle à son cadet. Le père de Julian ne sut quoi dire, c’est en suivant son aîné qu’il réussit à poser les premières questions qui lui vinrent à l’esprit. « Merci, c’est gentil de ta part de me traiter de cinglé !! J’en suis pas à ce stade. Non Aidan, c’est le Saint-Esprit qui me l’a dit dans un de mes rêves…mais oui je suis sûr !! J’ai fait des examens médicaux. »ça faisait quand même mal d’entendre de la bouche de quelqu’un le mot « cinglé », à croire qu’Enzo était devenu un fou. En se remémorant les crises qu’il avait eu, il se dit qu’il n’avait pas tout à fait tort, il était limite de la folie quand c’était trop fort. « Ca s’est manifesté progressivement je pense. Quand je m’énervais, avec tout ce foutoir qu’à crée le mariage, il m’arrivait de perdre la tête pendant quelques heures mais je ne pensais pas que ça m’amènerait si loin ! » et là, son cadet parla de Ciara. Le PDG lui lança un regard des plus sévères. Non, il n’en avait pas dit un mot à son épouse, de peur de sa réaction. « Non, et elle n’en saura rien. Il est déjà assez difficile pour moi d’admettre que je suis bipolaire alors ce n’est pas à Ciara que je vais en parler. Le psy, ça me suffit pour l’instant. » et puis il ne voulait pas avouer, mais il avait peur de la perdre à cause de cette annonce. Cela impliquerait de nouvelles règles pour une nouvelle vie qu’Enzo ne désirait guère. Cependant, il n’avait pas le choix et devrait se plier à cette vie. « Voilà pourquoi, je ne veux pas de ce bébé. Cette maladie peut être héréditaire et je ne veux pas prendre de risque. C’est un poids lourd à porter et je ne veux surtout pas que mon enfant devienne comme moi, crois-moi, ce n’est pas facile tous les jours. J’ai du mal à me supporter moi-même alors je n’imagine pas si Ciara devra supporter de deux personnes comme ça ! » dit-il avec certitude. Enzo se voulait prudent vis-à-vis de sa relation avec sa femme. Mais au fond il désirait plus que tout cet enfant…

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MessageSujet: Re: Sometimes, pain needs to be shared   Sometimes, pain needs to be shared EmptyMer 2 Oct - 18:11


    Bipolaire. Bien vilain mot. Aidan n'avait jamais rien comprit aux baratins des médecins, psychologues ou tout autre professionnels possédant des études au-dessus du bac. Il n'était pas forcément entouré de gros balaises intellectuels, d'habitués des bancs d'école. Aidan lui-même n'avait pas fait d'étude et il ne pouvait pas dire que c'était une question d'ordre financier à l'époque. En réalité, il aurait pu devenir quelqu'un, enfin quelqu'un avec un peu plus de connaissances et de diplôme qu'aujourd'hui en tout cas. Il serait devenu avocat, médecin peut-être, histoire de faire plaisir à la madre. Mais il aurait eu l'ombre de son père et de son frère, le rabâchant toujours qu'il « pouvait faire mieux ». Mieux qu'eux en réalité. Mieux qu'Adriano De Conti, ponte des finances, PDG aussi craint que productif, aussi véreux que fortuné et alcoolique notoire, même si son CV imposant ne le mentionnait pas, évidemment. Aidan avait toujours vu cette réussite avec écœurement bien qu'une pointe de respect percé à travers sa haine envers son géniteur. Parce que n'était pas Adriano qui veut, il fallait en vouloir pour ça, il fallait cravacher en internat et se défoncer en entreprise, il fallait donner plus que sa personne, il fallait vendre ses tripes pour espérer un jour en arriver là. Enzo y était arrivé lui. Il avait fréquenté les meilleurs écoles, il avait étudié comme un dingue pour un jour, seulement, espéré égaler son père. Parce que le surpasser, c'était carrément utopique. Peut-être qu'Enzo n'était pas aussi méchant que lui, pour commencer. Bien qu'il n'aimait pas vraiment les gens, que sa personne passait avant tout, Enzo avait tout de même une affection plus réelle pour sa famille que son père. Il aimait sa soeur plus que tout au monde et n'aurait jamais laissé sa cousine à la rue bien qu'elle n'est jamais été tendre avec lui. Et la différence, c'était l'amour sincère qu'il portait à Ciara. Leur amour n'était pas comparable à Marie et Adriano, deux héritiers de noblesse que les parents avaient unis pour faire perdurer leur fortune. Ils ne c'étaient jamais aimé, avaient simplement accepté de mettre de côté une passion, un amour véritable, pour s'assurer un confort éternel. Non, Aidan ne comprenait rien à tout ce charabia parce qu'il n'avait aucun diplôme, aucunes qualifications comparé à son frère et aux membres de sa famille, tous célèbres, érudits ou héritiers.

    Cependant, côtoyer à longueur de journée des alcooliques, des dépressif ou fêtard en tout genre, ça lui donnait presque l'impression d'être devenu psychologue. Il écoutait, pensif parfois, m'en foutiste par d'autre, les expériences, déceptions et chagrins de ses clients. « Merci, c'est gentil de ta part de me traiter de cinglé !! J'en suis pas à ce stade. Non Aidan, c'est le Saint-Esprit qui me l'a dit dans un de mes rêves...mais oui je suis sûr !! J'ai fait des examens médicaux. » Bon, d'accord. Aidan n'osait remettre en question son diagnostique, Enzo semblait sûr de lui et prêt à exploser. Mais étrangement, Aidan ne frémit même pas. Il n'avait pas peur de lui, comme il avait peur de personne en général. « Excuse moi, c'était pas le bon terme. », dit-il, sans se rendre vraiment compte qu'il venait de présenter des excuses sincères à son ainé. Il fallait le marquer quelque part, cela ne devait pas arriver si souvent, voir jamais. « Ca s'est manifesté progressivement je pense. Quand je m'énervais, avec tout ce foutoir qu'à créer le mariage, il m'arrivait de perdre la tête pendant quelques heures, mais je ne pensais pas que ça m'amènerait si loin ! » Aidan l'écoutait. Il pouvait comprendre, il avait connu ça aussi. Ce mariage avait faillit foutre leur vie en l'air à tous les deux mais également briser Ciara et Savannah. Quand il y repensait, Aidan se souvenait encore du regard déterminé de Savannah, de la fièvre volontaire de Charlie. Il revoyait encore le regard perdu de Ciara, cette sensation de vide, cette peur de tout perdre sans rien pouvoir faire pour y remédier. Aidan n'avait eu que peu de contact avec les jeunes mariés après-ça. Il c'était volontairement coupé de tout ça, désirant rattraper toutes ces erreurs avec Savannah. Tandis qu'il cherchait à la reconquérir, Enzo emmenait sa femme en voyage de noce.   « Non, et elle n’en saura rien. Il est déjà assez difficile pour moi d’admettre que je suis bipolaire alors ce n’est pas à Ciara que je vais en parler. Le psy, ça me suffit pour l’instant. » Enzo voyait un psy, vrai de vrai ? Bon. Aidan en avait vu un, une fois, après l'incendie de son Pub, après que Riley y ait foutu le feu plutôt. Il avait été obligé, car cela faisait partit de sa rééducation après son accident. Il avait dû se livrer à une caméra, déballer sa vie, très chaotique en ces temps-là. Remarquez, cela n'avait guère changé aujourd'hui... « Mais Ciara est ta femme Enzo. Tu te rappelle, pour le meilleur et pour le pire ? Je crois que ce genre de truc, tu peux difficilement le garder pour toi. Et si tu veux mon avis, le bébé, c'est ce qui peut vous arriver de mieux ... », dit-il, lointain. En vérité, ces paroles le revoyait à son propre échos, à sa propre détresse. Enzo allait avoir un enfant, on lui avait enlevé le sien. Le destin avait un drôle de sens de l'humour.  « Voilà pourquoi, je ne veux pas de ce bébé. Cette maladie peut être héréditaire et je ne veux pas prendre de risque. C’est un poids lourd à porter et je ne veux surtout pas que mon enfant devienne comme moi, crois-moi, ce n’est pas facile tous les jours. J’ai du mal à me supporter moi-même alors je n’imagine pas si Ciara devra supporter de deux personnes comme ça ! » Il pouvait comprendre. Aidan avait été lourdement handicapé après l'explosion du pont et Ciara avait veillé sur lui. Elle avait soigné ses blessures, chassé ses cauchemars. Mais là, c'était différent, il le savait. Sa maladie à lui n'avait rien de psychique, c'était juste son corps qui refusait de fonctionner même si sa santé mentale avait été affaiblis. « Le bébé ne sera pas comme toi Enzo et si c'est le cas, elle l'aimera tout autant. Je connais Ciara, elle a été mon infirmière pendant des semaines. Elle ne reculera pas devant toi quand tu lui diras, mais si tu tardes, elle t'en voudra bien plus que si tu acceptais de partager ça avec elle. » Et il en était persuadé. Étrangement, il se sentait à l'aise en cet instant. La détresse de son frère l'importait, même si le reconnaître aurait été trop dur. En silence, il prit place vers Enzo, posant les coudes sur ses genoux, le regard perdu dans le vague. « Savannah a perdu notre bébé, c'était une petite fille. Les médecins disent qu'elle ne pourra plus jamais en avoir. » Il ne savait pas pourquoi il disait ça, tout d'un coup. Il ne c'était jamais confié à son frère, jamais. Mais le dire c'était aussi accepté, à l'inverse de Savannah qui se repliait sur elle-même, refusant d'accepter le deuil de sa petite fille.
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