Il faisait encore nuit quand Aidan fut réveillé par le brayement familier du bouvier bernois. Aidan ouvrit un œil, puis deux et se retrouve face à face avec l'animal. Aidan n'avait jamais un grand fan des bêtes. Quand il était jeune, son père avait trois chiens de chasse, des chiens dont il ne s'occupait pas vraiment. La mère d'Aidan, Marie, avait toujours interdit que les chiens pénètrent dans la maison, tout comme tout autre animaux de compagnies. Aidan avait déjà fait entré un chat errant une fois et c'était fait punir pendant les mois à venir. Et voilà qu'Aidan avait écopé d'un chien, un gros de surcroit, après un malheureux concourt de circonstance. Au départ, il avait cherché à s'en débarrasser après avoir payé ses soins de santé qui lui avait coutés une fortune. Mais quand il c'était rendu-compte que Ciara, son exécrable future femme, l'avait prit en grippe, il décida de le garder. Oui, c'était assez stupide de conserver une bête juste pour faire enrager une femme, mais Aidan trouvait ça amusant et ne pouvait s’empêcher de rire lorsqu'il voyait Ciara hurler après le cabot, notamment quand il rentrer dans la maison avec ses pattes pleine de boue. Sauf que cette nuit, Aidan regretta quelque peu son choix. « Tu veux pas aller aboyer ailleurs ? », demanda Aidan sans vraiment y croire. Pour toute réponse, le chien aboya de plus belle, telle une longue plainte d'agonie. « D'accord, d'accord, la ferme ! », Aidan rejeta la couette et se leva, passant un jean et un tee-shirt. Le bouvier agita la queue, visiblement content de son effet. Aidan était étonné que Ciara ne se soit pas réveillé après tout ce boucan. Aidan attrapa une laisse bon marché qu'il avait trouvé dans un magasin en ville et la passa autour du coup de l'animal, sans nom pour le moment. Ciara l'avait déjà baptisé « cabochard hideux et dégoutant ». Aidan n'était pas d'accord. Le chien, malgré une vieillesse évidente, avait encore un beau poil et une frimousse maligne. C'est ainsi qu'en pleine nuit, Aidan se vit faire le tout du patté de maison en promenant un chien qu'il ne voulait encore pas quelques jours plus tôt et qu'il n'avait toujours pas surnommé. Vers 3h, Aidan rentra enfin, gelé de la tête au pieds et crevé. Dans son travail, il lui arrivait rarement de rentrer avant 01h00 du matin étant gérant d'un pub plutôt connut à LA. Il était habitué à passé de courtes nuits mais si le chien s'y mettait aussi... Au final, il se déshabilla, partit prendre une douche chaude et retourna se coucher.

Le lendemain, ce fut le soleil qui réveilla Aidan. Bien sur le temps ne soit pas splendide, un rayon de soleil traversa la pièce et vint illuminer la chambre. Aidan avant tout de même réussit à la conserver, bien que Ciara la voulait pour elle. A force de bataille, il avait obtenu d'elle qu'elle garde la chambre d'ami et qu'il conserve sa chambre principale. Et c'était pas une mince affaire. Alors qu'il émergé tout juste, il entendit un bruit épouvantable dans la cuisine. Il rabattit l’oreiller sur ses oreilles et la musique ce fit encore plus forte. C'était du Ciara tout craché ! Elle adorait mettre la chaine hifi du salon au maximum, avec une musique effroyable bien sur, pour qu'Aidan se lève du mauvais pied. C'était gagné ! Même le bouvier était venu se réfugier sous le lit, espérant au plus vite que le bruit cesse. Aidan se mit sur ses pieds pour la seconde fois ce matin, passa un débardeur et sortit en caleçon de sa chambre. Il passa alors sa tête au dessus de l'escalier pour y voir Ciara, apparemment entrain de déjeuner, l'air visiblement innocente. Parfois, il avait l'impression de vivre avec une adolescente. Une adolescente carrément canon et terriblement séduisante. A tout vitesse, Aidan déboula dans l'escalier et sauta sur la chaine hifi qu'il débrancha d'un coup sec, reduisant la musique au silence. C'était parfait. « Que ce qui ne va spas chez toi ? », lui demanda t'il en s'approchant du bar américain. « Que tu veille m'emmerder, je crois que j'ai compris. Mais que tu passe ce genre de musique, sa va pas le faire Ciara ! », dit-il en lui passant devant et en sortant la brique de jus de fruit du frigo. Il se sortit un verre et au moment où il voulut se servir... « Putain y'a plus de jus d'orange ! Tu le fais exprès ? ».

Des aboiements hideux retentaient dans l'appartement habituellement calme. Encore ce maudit chien, une boule poilue sale qui passait son temps à se gratter. Cet animal était encore pire que le chat galeux que les grands-parents de Ciara avaient quand elle était toute petite. La jeune femme ronchonna puis attrapa son iphone et se hâta d'enfiler ses écouteurs. Une fois la musique lancée, un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Elle avait d'abord pensé à balancer un objet sur ce chien qu'elle détestait sans raison mais s'était finalement résigné, laissait Aidan, son futur époux, se lever pour sortir l'animal était beaucoup plus amusant. Il avait besoin de dormir et le fait qu'il soit obligé d'aller marcher dans le froid ne rendait la nuit de Ciara que meilleure. Son comportement avec le jeune homme était infecte. Elle n'arrivait pas à contrôler ce sentiment de rejet qu'elle avait pour lui. Dès la première seconde où elle l'avait aperçu, Ciara savait qu'elle ne pourrait pas le supporter. Il avait cette façon de regarder le monde, ce regard à la fois attachant et détaché, tout dans ses prunelles lui rappelait Samuel, son meilleur ami, celui qu'elle avait aimé plus que n'importe qui et dont elle est était la coupable de sa mort. Malgré ses souvenirs, la jeune infirmière réussît à se rendormir tandis que son fiancé était encore dehors.

Un rayon de soleil passa à travers le rideau beige de la chambre d'amis dans laquelle dormait Ciara et la réveilla. Elle s'étira avant de sortir de la couette chaude et ouvrir la fenêtre. Après quelques minutes de calme, elle était prête à affronter cette journée où elle ne travaillait pas et par conséquent, elle allait la passer avec Aidan. La brunette se faufila dans la salle de bain et prît une douche tiède. Une fois séchée, elle enfila une petite jupe en cuir marron clair et un haut rosé, assortissant sa tenue à quelques bijoux. Elle aimait prendre soin d'elle, même quand il s'agissait de rester à l'intérieur, ses parents lui avaient appris à être présentable. Ciara dévala les escaliers, ne faisant aucun effort pour être silencieuse et appuya sur le bouton de la chaîne hi-fi. Elle avait cette fâcheuse tendance à écouter la musique trop fort et trop tôt. Sachant d'avance qu'elle allait faire râler Aidan, la jeune femme s'arrangea pour choisir une musique pas très agréable à entendre et commença à se dandiner sur place. « J'suis dans ma cellule, j'galère, j'regarde en l'air nanana. » Après ses quelques notes, la jeune femme continua à chantonner tout en préparant son petit-déjeuner. Elle versa ses céréales dans un bol et se remplit un verre de jus d'orange. Aidan avait l'habitude d'en boire un voir deux tous les matins, c'est pour cela que la brunette attrapa la brique et vida le reste dans l'évier avant de la remettre à sa place dans le frigo comme si de rien. Elle s'installa sur un tabouret et mélangea son déjeuner avant de commencer à l'avaler. Elle avait conscience que ses actions n'étaient pas très matures mais elle s'en moquait, son comportement l'amusait et pour l'instant elle ne pensait pas à grand-chose d'autre. Les limites posées par son père pendant son enfance l'avait en quelque sorte obligée à profiter de la vie à partir de l'adolescence et il est vrai qu'elle s'était bien rattrapé. Aidan ne tarda pas à descendre les escaliers, visiblement fatigué et pas très ravi. Il dévalisa les escaliers tout en bougonnant et débrancha la chaîne d'un geste rapide et sec. Il avança de quelques pas vers la cuisine et commença à hausser la voix. « Que tu veuille m'emmerder, je crois que j'ai compris. Mais que tu passe ce genre de musique, ça va pas le faire Ciara ! » La jeune femme lui adressa un sourire et porta sa cuillère pleine de céréales à sa bouche, d'un air sage et innocent. « Elle est plutôt sympa cette musique, tu n'aimes pas ? » Aidan souffla et leva les yeux au ciel, il semblait plutôt énervé, pour le plus grand bonheur de Ciara, qui souriait intérieurement et se contentait de finir son petit-déjeuner calmement. Elle entendit son fiancé ouvrir la porte du frigo puis revenir sur ses pas, la brique vide à la main et l'air encore plus énervé qu'à son arrivée. « Putain y'a plus de jus d'orange ! Tu le fais exprès ? » Toujours sur un ton calme et neutre, Ciara posa sa cuillère et répondit. « Je t'en prie, tu imagines que je peux boire deux litres de jus d'orange en un petit-déjeuner ? Arrêtes de te sentir persécuter. Tu as mal dormi ? Tu as l'air plutôt fatigué. » Sur ses paroles, Ciara se leva et posa son bol dans l'évier. Elle jeta un petit coup d'oeil dans le salon. Avant son arrivée, c'était une pièce ordonnée et spacieuse, mais la présence de la jeune femme avait rendu l'endroit plutôt bordélique il fallait l'avouer. Elle n'avait jamais été très ordonnée, c'était toujours l'enfant de la famille qui perdait ses affaires et passait son temps à chercher après un vêtement. La jeune femme allait rebrancher la chaîne quand le chien sans nom de son futur mari traversa la pièce pour aller s’allonger sur une magnifique petite jupe noire que Ciara avait laissé traîné. Tout en poussant un cri, elle s’élança vers l’animal et attrapa son collier pour le tirer, faisant son possible pour qu’il pousse ses horribles poils de son vêtement. « Bouges de là le chien ! S’il te plais, sois gentil. Aidaaan ! Bouges ta boule puante de ma jupe ! »

Aidan n'était pas un homme difficile à vivre pourtant. Bon, d'accord, il avait un côté arrogant et il était très impulsif. Il était souvent grossier et peu patient. Mais hormis tout ça, c'était homme avec qui la cohabitation ne serait pas très difficile en tant normal. Seulement voilà, il avait écopé d'une colocataire des plus désagréable, une jeune femme au caractère insupportable et aux manies exécrables. Aidan avait un train de vie qui ne facilitait pas toujours une cohabitation des plus normales. Il se levait très tôt le matin, quand il avait dormit suffisamment, pour aller faire son jogging dans le quartier. Il ne mangé pas souvent chez lui, préférant une compagnie comme Charlie ou Birdie pour partager un repas prit sur le pouce. Il partait travaillé vers 18h et ne rentrait pas avant 1h voir 3h du matin, suivant le monde présent dans son pub. Et malgré ses minces horaires à être chez lui, Ciara trouvait toujours le moyen de lui rendre la vie impossible. Étant infirmière, elle était souvent de garde, ce qui faisait qu'elle était présente à la maison le peu de fois où lui aussi s'y trouvait. Il la croissait souvent le soir, lorsqu'elle rentrait de sa journée à l’hôpital et qu'il était en partance pour son pub. Ce rythme de vie aurait put être des plus simple pour un "couple" comme le leur, mais Ciara y mettait un tel bordel, qu'Aidan était bien obligé de reconnaitre qu'elle était la pire emmerdeuse qui soit.

Ce matin là, Aidan aurait aimé pouvoir dormir une heure ou deux de plus. Il était rentré tard du travail, avait dut sortir le chien en pleine nuit et au moment où le sommeil était le meilleure, Ciara avait décidé de lui gâché sa journée. Aidan avait apprit que dans ces moments, rien ne servait de lutter, puisque de toute façon, il ne dormirait pas avec cette affreuse musique en fond sonore. Dés qu'elle sortirait, Aidan se débrouillerait pour planquer cette foutu chaine hi-fi dans le garage ! Une fois en bas, Aidan reconnut l'air. C'était un rappeur français et au grand désarroi d'Aidan, il comprenait toutes les paroles pour parler couramment le français étant d’origine française par sa mère. Alors même les filles de bonnes familles écoutait ce genre de son ? Remarquez, en connaissant un peu plus Ciara, plus rien n'était étonnant. « Non j'aime pas ! C'est une musique de rappeur et je suis surpris que t'écoute ce genre de truc. Tu comprend ce qu'il dit au moins ? », demanda t'il subitement. Pour Ciara, juste le fait de le voir s'énerver suffisait, peu importait qu'elle n'y comprenne rien. Ce qui mettait Aidan en rogne dés le saut du lit, c'était certainement d'être privé de son jus de fruit. Il avait aretté de boire de l'alcool à la suite de son accident de voiture pour lequel il avait écopé d'un an et demi de prison. Il c'était alors mit à fumer comme un pompier et c'était trouvé d'autres substituts comme les tic-tac, les boissons très sucrées... Alors remarqué que la brique était vide et qu'en plus Ciara lui souriait faussement, ça avait le don de le foutre en rogne ! Oui il avait mal dormit, oui il était fatigué et oui il avait envie de lui foutre une baffe sur son petit nez parfait.

Il pensa trouvé un peu de repos quand il la vit débarrasser son bol, mais c'était sans compter sur le chien qui avait décidé de la faire crier. Ce qui était amusant, c'était sa façon d’épeler son nom à l'italienne. Elle parlait italien, c'était sur, mais parlé anglais également et son accent était moins prononcé que celui d'Aidan. Après tout, elle n'était en Amérique que depuis peu, alors qu'Aidan y vivait depuis ses 18 ans. « Pourquoi ça ? Elle est horrible ta jupe de toute façon, ce chien te rend un fière service », dit-il le sourire aux lèvres face à l’agacement de Ciara. « Et puis tu sais quoi ? Je pense que je vais le garder finalement...Je crois que je m'y suis attaché », dit-il toujours aussi fière de lui. Le chien lui servirait au moins à ça : faire enrager Ciara. Ce n'était pas vraiment vrai qu'il s'y soit attaché, mais il fallait bien reconnaitre que voir Ciara se faire attaquer par ce molosse était un sacré remontant. La vie était fait de petits plaisirs. Le chien en question fut éjecté mais ne tarda pas à répliquer en montrant des crocs et en hérissant le poil. « Tu vois, il t'aime déjà », rajouta Aidan devant la colère naissante de sa fiancée.

Ciara continuait à se débattre avec le bouvier bernois qui avait décidé de ne pas bouger et disperser ses poils sur la petite jupe de la jeune femme. Elle lança un regard vers Aidan qui semblait amusé par la situation, à en croire le sourire qui se dessinait sur son visage. C'était rare pour l'infirmière de le voir sourire et elle le trouvait plutôt mignon dans ses moments là. Les fossettes qu'il avait allaient en parfaite harmonie avec son visage, mais elle n'en oubliait pas pour autant le fait qu'elle le déteste et qu'il ne lui servait qu'à échapper à sa famille. Ciara essayait de rester calme malgré le pouf à quatre pattes qui commençait sérieusement à lui chauffer les nerfs et répondit à Aidan. « Et ta tête, elle est pas horrible ?! Tu comptes garder un animal sans nom ? » Elle se doutait bien qu'Aidan gardait l'animal uniquement dans le but de nuire à son quotidien, un réel jeu s'était installé entre eux, c'était à savoir celui qui serait le plus insupportable envers l'autre. Pourquoi ils agissaient ainsi ? Ils ne savaient eux-mêmes pas répondre à cette question, c'était physique il n'y avait pas d'autre explication.

Après une dizaine de minutes de labeur combat, le chien se décida enfin à bouger ses fesses du canapé. Ciara attrapa sa jupe et la secoua pour enlever les touffes de poils qui s’était collées sur le tissu. Elle ne prêta pas attention à la réplique lancée par son futur mari et se contenta de lâcher un rictus dans sa direction. En reposant le vêtement là où elle l’avait eu, non la jeune femme n’avait pas l’habitude de ranger ses affaires, elle s’avança de nouveau vers Aidan qui était toujours dans la cuisine. Elle posa son postérieur sur le plan de travail et posa son regard sur le jeune homme. Il faisait parti des rares personnes à ne pas faire attention à elle, ce qui était plutôt frustrant pour Ciara. Elle avait toujours eu l’habitude de charmer les gens et obtenir ainsi ce qu’elle voulait et voilà qu’aujourd’hui, tout ça ne marchait plus. Elle attrapa les clés de la voiture d’Aidan qui étaient accrochés sur le porte-clés et les fit tourner autour de son index, un sourire charmeur aux lèvres. « Je m’ennuie.. Et si tu m’emmenais dans un endroit sympa ? Tu ferais quelque chose d’utile pour une fois. » Ciara lança un regard vers le jeune italien pour voir sa réaction attendît. Elle était à Los Angeles depuis peu de temps et ne connaissait donc pas la ville ni les endroits où elle pouvait s'amuser. Son père ayant arrangé ce mariage pour qu'elle arrête de faire parler d'elle, elle devait simplement s'assurer de rester tranquille quelques temps, mais cela ne l'empêchait pas de repérer les lieux. L'infirmière se questionna sur les raisons de ce mariage pour Aidan. Elle avait cru comprendre que c'était une question d'argent, mais elle n'en savait pas plus. Etait-il au courant pour Ciara ? Elle n'en savait rien non plus, mais il lui suffisait de taper son nom sur un moteur de recherche pour voir apparaître les articles sur la jeune femme.

Aidan s'était redressé et était maintenant debout. Les gestes de son chien interpella Ciara et elle leva la tête pour jeter un coup d'oeil par-dessus l'épaule du jeune homme, toujours assise sur le plan de travail. Elle retint un rire quand elle comprît que le chien venait de se lâcher sur le tapis du salon. Sur un ton neutre et toujours en jouant avec les clés d'Aidan, elle enchaîna. « Je crois que le chien que tu commences à apprécier vient de pisser sur le tapis. »

Ciara jeta un coup d'oeil à son postérieur, elle savait qu'il n'était pas trop volumineux, mais elle préférait s'en assurer. Elle adressa un rictus à Aidan et l'écouta se vanter d'avoir trouvé un prénom pour le bouvier bernois. Bizarrement, elle s'était attendue à ce genre de propos venant du jeune homme, il commençait à devenir prévisible. Vexée, Ciara essaya de garder son calme pour ne pas réagir au quart de tour comme l'espérait le jeune De Conti. Elle lui adressa un sourire faussement poli puis lâcha un petit rire moqueur quand elle aperçut l'expression du beau brun à la vue de son tapis tâché. Sandrelli pouvait être adorable quand il le voulait. Se laissant glisser du plan de travail, Ciara serra le trousseau de clés qu'elle tenait toujours et le fourra dans sa poche de jupe. Si Aidan voulait sortir, il serait bien obligé de la prendre avec lui. La jeune femme avança de quelques pas de sa démarche de diva et passa devant Aidan, n'ayant aucune envie de nettoyer le tapis. Elle avait une autre idée en tête, à contrecoeurcertes, mais qui allait sûrement surprendre et énerver le jeune homme. « Puiceque ce chien porte mon nom, il n'est pas question qu'il soit aussi sale, aller viens Sandrelli, tu vas prendre un bon bain, c'est un gentil chien ça ! »

Un sourire satisfait sur les lèvres, Ciara attrapa l'animal par son collier et le monta à l'étage, ignorant son fiancé et s'enfermant dans la salle de bain. Elle fit couler de l'eau dans la baignoire et après quelques minutes de lutte, arriva enfin à doucher le chien. Elle eut besoin de deux shampoings et trois rinçages pour faire retrouver au pelage de l'animal, une couleur et une odeur agréable. Elle attrapa une serviette pour l'éponger puis admira son travail. Finalement ce bouvier bernois n'était pas si laid. Il était même plutôt beau, si on oubliait son comportement répugnant. Ciara rinça la baignoire et jeta les serviettes au panier de linge sale avant de sortir de la salle de bain et redescendre avec le chien propre. « Sandrelli, vas voir ton maître. » Elle allait avoir du mal à appeler ce chien par son propre nom, mais en réagissant de cette façon, elle ne tombait pas dans la ruse d'Aidan. Obéissant, le bouvier bernois s'élança vers le jeune homme et lui sauta dessus, se secouant, visiblement heureux de montrer sa propreté.

Ciara traversa le salon et se dirigea vers la cuisine. Elle ouvrit la porte du mini congélateur qui se trouvait au-dessus du frigo et attrapa un pot de glace au citron ainsi qu'une cuillère. Elle s'installa de nouveau sur le plan de travail et enleva le couvercle pour prendre de bon coeur une cuillère de glace. Elle lança un regard innocent dans la direction d'Aidan. « Tu devrais te détendre, tu vas être ridé et tu avais raison à propos de Sandrelli, il est plutôt pas mal cet animal. » Tout en avalant le reste de sa glace, Ciara laissa son esprit vagabonder. Elle se redressa puis descendit du plan de travail en direction du canapé. Elle s'installa à côté de Sandrelli et s'adressa à Aidan en l'interrogeant sur une question qui lui trottait dans la tête depuis un moment. « Dis-moi, ce mariage ça a plutôt l'air de te faire chier, pourquoi t'en as besoin ? » Elle n'était pas sûre d'obtenir une réponse, mais elle avait toujours essayé. Si ce mariage devrait vraiment avoir lieu, elle voulait connaître un minimum son futur mari même s'ils ne se considéreraient jamais comme mari et femme.