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 A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent

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MessageSujet: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 15:07

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


« Toutefois ! La mère a accepté de venir visiter le studio avec son fils. Enfin c'est lui qui l'a convaincu. Je te jure, j'adore ce mioche ! Et bref, ils ne devraient plus tarder. Toi qui es doué pour manipuler les gens et leur faire entendre raison ... Je t'en suuuuuuupplie, tâche de convaincre la mère que c'est une occasion en or ! » Oh ben oui tiens, en voilà une bonne. J'étais donc le manipulateur de service. Celui qui savait faire entendre raison à quelqu'un qui n'y parvenait pas par lui même. Et j'étais supposé faire ça de quelle façon ? En faisant du charme à la mère par exemple ? Parce qu'elle ne faisait que de me parler d'elle et à aucun moment il ne fut question du père de l'enfant. Ce devait donc être une mère célibataire, qui gérait son gosse seule. Comme ma mère avait fait avec moi par le passé. Et je savais tout ce que ça impliquait. A savoir qu'elle devait, sans aucun doute possible, être du genre à surprotéger son fils. Et à le choyer plus qu'il ne faudrait. La tâche risquait donc de s'avérer on ne peut plus compliqué. Et sans même connaître cette femme et son fils, je la comprenais parfaitement. Il devait être la personne qui comptait le plus pour elle et elle devrait être capable de tuer pour son bien. Oui, je comprenais tout ça. Je n'avais pas d'enfant et ne pouvais donc pas réellement comprendre cela. Mais ma mère avait été une mère célibataire, seul avec son fils. Alors je comprenais. Alors il n'était pas très judicieux de compter sur moi sur ce coup là. Je n'avais rien à voir avec les castings. Enfin si, mais pas directement. Je ne faisais que donner ou non mon accord sur les choix déjà préalablement fait.

Pour certains rôles, oui, j'étais aux premières loges pour les choix, parce qu'il s'agissait de personnages super important dans le film. Mais pour ce gosse, comme je ne m'y connaissais vraiment pas du tout en enfants, j'avais laissé carte blanche à l'équipe qui s'occupait de ça. Et si d'ordinaire la directrice de casting avait toujours parfaitement raison quand elle choisissait une personne qui ne s'était même pas présentée, cette fois ci je n'étais sûr de rien. Quand il s'agissait d'un enfant, c'était quand même une autre paire de manches. Mais soit. C'était un peu mon boulot de prendre les choses en main. Raison pour laquelle je finis par obtempérer. Sans le dire à voix haute pour autant. J'allais seulement tenter. Enfin, pas certain. Quand mon regard croisa une paire d'yeux bleus que je n'avais pas vu depuis des lustres, mon sang ne fit qu'un tour. Je ne prêtai aucunement attention à l'un de mes employés qui l'avait guidé jusque là et qui prit congé pour nous laisser seuls à seul. J'eus du mal à détourner mon regard du sien. Et quand je le fis, ce fut pour croiser d'autres yeux bleus, bien plus bas. Son fils. Elle avait ... Un fils. Alors elle avait refait sa vie ? Ce n'était pas comme si j'étais en droit de juger ça. Mais ça me fit quelque chose. Le coeur qui tambourinait plus vivement encore et la gorge qui se noua. Je tentai pourtant de faire bonne figure et reposai le regard sur elle. Elle était ... Eblouissante. Plus encore que par le passé si tant est que ce fut possible. Les années lui avaient réussis. « Enchanté, je suis ... » Tentai-je avant de la fermer. Non, ce n'était pas comme ça que ça allait se passer, sans aucun doute. Je soupirai et reposai un bref instant le regard sur son fils, avant de revenir à elle. « Je suis désolé que mon équipe t'ai dérangé. » Fut finalement la seule chose cohérente que je parvins à dire.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 16:19

A long time ago, we used to be friends



« S’il te plait. Fais le pour moi. Juste pour voir un plateau de tournage de très près. Pour de vrai. On ne sera pas obligé de participer. Maman. S’il te plait ». J’avais beau secouer la tête de droite et de gauche, il ne m’écoutait pas. Têtu comme une mule et très éveillé pour son âge, il réussissait toujours à trouver des arguments de choc. J’en restais bouche bée à chaque fois, tentant en vain de masquer mon état de stupeur. La mère de Trenton avait beau me répéter à maintes reprises que je devais cesser de le traiter comme un enfant roi, je ne l’écoutais que très rarement. Je passais mes journées à le complimenter et à céder à ses caprices. Je ne voulais pourtant pas qu’il prenne la grosse tête. C’était plus fort que moi. J’estimais que je devais jouer à la fois le rôle du père et de la mère. Ainsi, je le couvrais de bisous et de paroles doucereuses. Il ne s’en plaignait pas le moins du monde. Il triomphait toujours. Il manquait un homme à la maison. J’avais pourtant essayé de redonner une chance à Jason, le dernier en date. Une relation qui avait été réduite à l’état d’échec cuisant. A croire que j’allais finir mes jours en tant que célibataire. Qui sait, vivre avec une dizaine de chats était peut-être la meilleure option qui s’offrait à moi. Je n’aurais pas à supporter la douleur associée à la perte. Une déception supplémentaire. Depuis que Trenton était parti, je vivais avec la peur au ventre. Celle de me faire abandonner une énième fois. J’ignorais si mon cœur était capable de supporter une meurtrissure supplémentaire. Je ne voulais pas que mon fils vive ce genre de calvaire. C’était pour cela que j’éjectais mes prétendants au moindre pas de travers. Je ne prenais aucun risque. Il était hors de question que Gabriel vive dans un climat d’insécurité. On avait assez donné. Je refusais catégoriquement que ses joues soient rougies par le chagrin.

Beaucoup trop gentille, j’acquiesçai et le conduisis jusqu’au fameux plateau de tournage.  Je détestais ce genre d’ambiance. La lumière agressait mes prunelles. Les voix aigues et agaçantes me donnaient la migraine. Je n’étais pas habituée au luxe et aux paillettes, mais pour tout avouer, il ne s’agissait pas de ma préoccupation principale. Je n’étais pas impressionnée. Bien au contraire, tout cet argent foutu en l’air faisait naître une pointe d’amertume. Je pensais à Trenton. Il avait choisi d’avoir un portefeuille bien rempli, même si cela impliquait une rupture. J’étais un peu détraquée : nous n’avions jamais été ensemble. J’eus un haut le cœur lorsqu’en relevant la tête, mes prunelles rencontrèrent les siennes. C’était impossible. Il s’adressa à moi comme à une étrangère. Les larmes montèrent, mais je refusais de craquer devant lui. Encore moins devant Gabriel. Il fallait que je parte au plus vite. « Gabriel ! Prends ton manteau. On va y aller ». Il m’avait lâchement abandonné, et cette histoire me restait en travers de la gorge. Je me foutais bien de son équipe à la noix. Je voulais qu’il s’excuse pour m’avoir brisé le cœur. Et encore, j’étais convaincue que cela ne changerait rien. Acide comme je ne l’avais jamais été, je lui aboyai dessus en le fuyant du regard. Je n'hésitai pas à prendre tous les arguments pitoyables qui me tombaient sous la main pour le blesser un minimum. Il ne souffrirait pas comme j’avais souffert. Ce n’était même pas envisageable. « S’il doit montrer son visage à l’écran, je préfère qu’il collabore avec un réalisateur renommé. Peut-être Spielberg. Je ne veux pas qu’il perde son temps pour un navet qui finira sûrement sur le câble ».




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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 16:32

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


« Gabriel ! Prends ton manteau. On va y aller » Certes, il ne fallait pas s'attendre à mieux. Compte tenu de notre passé commun, il était évident qu'elle m'en voulait terriblement. Mais au point de ne pas supporter, de toute évidence, d'être au même endroit que moi ? Cette pensée me fit quelque peu reculer. Tout comme le songe qu'elle avait refait sa vie. Sans doute pas si célibataire que ça finalement, la mère de l'enfant. Ou alors fraîchement. Quoi qu'il en soit, j'avais bien entendu qu'elle était plus heureuse sans moi. C'était elle même qui l'avait dit. Alors je n'allais pas la retenir. Elle savait mieux que moi ce qui était mieux pour elle. Et si elle éprouvait le besoin de se tenir loin de moi, en toutes circonstances, alors soit. Qu'elle fasse. Ce que ça me faisait ressentir, à moi, n'avait pas la moindre importance. Je n'avais plus mon mot à dire, compte tenu de ce que je lui avais fais par le passé. Quoi que partir avait sans doute été la meilleure chose à faire, puisqu'elle était 'plus heureuse' sans moi. « S’il doit montrer son visage à l’écran, je préfère qu’il collabore avec un réalisateur renommé. Peut-être Spielberg. Je ne veux pas qu’il perde son temps pour un navet qui finira sûrement sur le câble » Oh ... Oh !? Ca c'était un coup bas quand même. Qui me fit hausser les sourcils alors que je la détaillais du regard. Est-ce qu'elle cherchait à me blesser avec de telles paroles ?

Oui, c'était sans aucun doute son but. Mais pourquoi être aussi venimeuse si elle était vraiment si heureuse sans moi ? Pourquoi éprouver un tel besoin de vengeance si mon absence ne lui faisait ni chaud ni froid ? En tout cas, j'étais surpris par de tels mots venant d'elle. Je ne l'avais jamais connu de la sorte. Elle qui avait toujours été incroyablement douce, souriante et tout ce qui s'ensuit. Elle était également capable de méchanceté. « J'ai un pseudonyme. Tu as peut-être adoré l'un de mes films, sans te douter qu'il était de moi. » Rétorquai-je sur un ton agacé plutôt que véritablement blessé ou même froid. Avant de poser à nouveau les yeux sur son fils, qui ne méritait aucunement d'être ainsi privé parce que sa mère me détestait. « Et si je vous faisait plutôt visiter le plateau, pour te convaincre de la qualité du film ? Ca ne vous engage à rien. Et je suis certain que ton ... Fils en serait très heureux. » Le mot 'fils' m'écorcha littéralement la bouche. C'était vraiment difficile à assimiler, l'idée qu'elle ait pu avoir un enfant d'un autre homme. Qu'elle ait pu en connaître d'autres, tout simplement. Et pourtant, c'était l'une des raisons pour lesquelles j'étais parti. Pour lui laisser l'opportunité de rencontrer l'homme qui la méritait réellement. Quand bien même je lui avais déjà volé ce qu'elle avait alors de plus précieux : son innocence. Demeurer vierge jusqu'à l'âge de vingt ans, pour se faire déflorer par un type comme moi ... Quel sacrilège. « Alors ? » Insistai-je.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 18:09

A long time ago, we used to be friends



Il fallait vraiment que j’écoute la mère de Trenton et que je renonce à mon statut de mère poule. Voilà où me menaient les caprices de mon fils. J’étais dans un pétrin monumental. Gabriel n’était pas seulement rusé. Il était aussi extrêmement bavard. A croire que je lui avais transmis ma joie de vivre. Il n’en loupait pas une. Je riais de bon cœur en lui répétant sans cesse qu’il avait de grandes oreilles. Il écoutait toutes mes conversations, sans que je m’en rende forcément compte. Ainsi, sans que je le veuille, il avait appris bien des choses à propos de Trenton. Il savait que son père biologique était réalisateur. Il l’avait répété à tout le monde, dans la cour de récréation. Je crois qu’il en était particulièrement fier. Du haut de ses trois ans, il savait comment fonctionnait le monde. Bien entendu, la maîtresse le prenait probablement pour un menteur. Trenton avait gravi les échelons. Il était une célébrité, et j’étais une femme ordinaire, avec un boulot ordinaire. Je ne faisais plus partie de son cercle social. Si j’avais parlé de notre histoire à des personnes de mon entourage, celles-ci m’auraient ri au nez en me proposant un allé simple pour l’hôpital psychiatrique et en m’accusant de mythomanie. J’en étais persuadée. Je ne ressemblais guère à ces bimbos qui faisaient la une des magazines à ses côtés. Je n’avais pas les moyens de subir des opérations chirurgicales, et pour tout dire, ces pratiques me rebutaient. Je n’étais pas faite pour ce monde. Il incarnait le loup, alors que j’incarnais le cafard. Ses vêtements devaient coûter une fortune. Les jeunes femmes qui vagabondaient autour de nous semblaient séduites au premier coup d’œil. Je lui en voulais, certes, mais je les comprenais.

Un reflet de désir passa subitement dans mon regard, alors que les images de cette nuit enflammée tournèrent en boucle dans mon esprit. Je reportai brièvement mon attention sur mon fils, refusant de retomber dans mes vieilles habitudes. Il était parti. Il méritait de recevoir mes flots de haine. Même si au fond de moi, je désirais que ses bras m'emprisonnent à nouveau, et me gardent à tout jamais. « Je serais curieuse de connaître le titre de ton dernier film. Comment larguer une fille en dix leçons ? Ou bien : le guide du parfait salaud. Tu as du décrocher bien des oscars ». Mes lèvres s’étirèrent en une moue faussement narquoise. Sa proposition me fit éclater de rire. Que s’imaginait-il ? Qu’on allait prendre un café ensemble ? Que j’allais faire comme s’il ne m’avait jamais abandonné ? Je n’avais aucune raison d’accepter. Je ne pouvais pas flancher aussi facilement. Je devais continuer à le blesser, même si je ne pouvais me résoudre à exceller dans cet art. Je détestais voir les larmes perler au creux de ses yeux. « Ce n’est pas une très bonne idée ». Sachant pertinemment que Gabriel risquerait de faire une gaffe d’une seconde à l’autre en mentionnant le métier de son père biologique : réalisateur. Pire. Je ne savais pas comment gérer ce genre de situation. Devais-je lui annoncer qu’il était le père de Gabriel, avant que ce dernier s’en charge ? Je n’avais jamais réfléchi à cette alternative. J’étais totalement perdue. Je n’avais jamais envisagé l’idée de le revoir. Pour moi, les choses étaient claires : il était parti, il ne comptait jamais revenir.  « Maman. S’il te plait. Je suis gentil. Maman ». Et voilà qu’il recommença son petit numéro. Celui qui me faisait fondre à chaque fois. Je levai les yeux au ciel, avant d’acquiescer une énième fois, priant pour que la vérité n’éclate pas si brutalement. « Soit. D’accord. Mais après on s’en va ». J’haussai froidement les épaules, prête à suivre Trenton. Il ne manquerait plus qu’ils se lient tous les deux d’amitié, tiens.



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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 18:26

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


Depuis que j'étais parti, je n'avais pas été capable d'imaginer un jour croiser à nouveau Aylina. Et je n'aurais très certainement pas pu penser que ça se passerait d'une telle façon. Que je la croiserais ... Main accrochée à celle d'un enfant en bas âge. Quel âge avait-il ? Pas plus de trois ans sans doute. Alors quoi ? Elle m'avait remplacé si vite que ça ? De toute évidence oui ! Et je n'avais pas le droit de m'en plaindre. Plutôt de songer que c'était une bonne chose pour elle, qu'elle soit parvenue à me remplacer si rapidement, alors que je n'avais moi même jamais été capable de la remplacer. J'avais eus quelques relations, évidemment. Et on m'en avait prêté trois fois plus que celles que j'avais en réalité eus. Dès qu'une femme était vu un peu trop près de moi ou en pleine conversation avec ma petite personne, les paparazzis se chargeaient d'inventer une relation amoureuse totalement dingue. On m'avait annoncé fiancé. Puis marié avec une autre, en secret, à Las Vegas. Alors que tout ça était faux. La vérité, c'était que je n'avais que de brèves aventures, de temps en temps. Nettement plus espacées que par le passé, avant que ma relation avec Aylina ne prenne une telle tournure. Mais je me foutais bien des qu'en dira-t-on. L'avis des gens sur moi, m'importait peu. Surtout en sachant que, de toutes façons, Ayli était passée à autre chose et ne devait pas prêter la moindre attention à ce qu'on racontait sur ma petite personne. Et c'était tant mieux pour elle d'ailleurs ... « Je serais curieuse de connaître le titre de ton dernier film. Comment larguer une fille en dix leçons ? Ou bien : le guide du parfait salaud. Tu as du décrocher bien des oscars »

Plus elle parlait et plus j'étais sur le cul par tant de méchanceté de sa part. Regard rivé sur elle, je ne savais que lui répondre, me contentant de pincer les lèvres pour retenir quelques remarques acerbes. Elle allait vraiment loin. Elle était mauvaise, comme jamais je ne l'avais vu l'être. « Quelle imagination débordante. Tu as déjà essayé de rédiger le scénario d'un film ? » Demandai-je assez froidement ce coup ci. Je n'étais pas certain de pouvoir supporter ça bien longtemps. Je n'ajoutai rien alors que j'attendais une réponse de sa part, et de celle de son fils. J'avais volontairement mit son enfant dans le coup. Je voulais croire que si elle était vraiment du genre à le faire passer avant tout et tout le monde, elle craquerait forcément et accepterait cette petite visite des lieux. Pour lui. Quant à moi, j'avais vraiment envie de passer un peu de temps avec elle. Même si je ne doutais pas qu'elle profiterait de ce temps pour tenter encore et toujours de m'atteindre, de par des remarques froides et mauvaises. Je devais être maso. Je faillis afficher un sourire victorieux quand elle accepta à la demande de son fils, mais parvins à me retenir. Au lieu de ça, je me contentai de hocher la tête avant de les entraîner en direction de la pièce principale où les décors étaient encore en train d'être mit en place. Un salon grandeur nature se trouvait déjà là, décoré chiquement et prêt à accueillir les acteurs. Et un peu plus loin, une immense prairie. Totalement synthétique, évidemment. Mais très réaliste. « Beaucoup de scènes seront tournées dehors. On espère donc que la météo sera bonne. Pour les scènes les plus longues et les plus importantes, on essaie de monter des décors réalistes ici, pour ne pas être emmer... embêtés par la météo et les piétons et véhicules en tous genres. » Déclarai-je sur un ton professionnel. C'était nettement plus simple.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 19:22

A long time ago, we used to be friends



Les traits de Gabriel laissaient transparaitre l’évidence et pourtant, Trenton ne la voyait pas. J’avais imaginé qu’il pointerait un doigt accusateur dans ma direction en faisant tout de suite le rapprochement. Il n’en était rien. Sa mère était une femme d’honneur. Elle avait respecté sa promesse. Au fond de moi, j’étais terrorisée à l’idée qu’il apprenne que cette dernière connaissait la vérité depuis toujours, s’occupant sans relâche de son petit-fils. Je ne voulais pas qu’il prenne cela pour une trahison. Elle m’avait tout simplement écoutée. Peut-être m’avait-elle épargnée bien des déceptions en restant silencieuse, lorsque je lui posais des questions sur la vie privée de Trenton. Peut-être même qu’il était papa une deuxième fois. J’ignorais si cette nuit-là, il avait décidé de rejoindre une autre femme. Je ne savais pas à quelles activités il s’adonnait lorsqu’il partait plusieurs semaines pour ses reportages. A dire vrai, j’avais cru être capable de lire en lui comme dans un livre ouvert. Lorsqu’il m’avait tourné le dos, je m’étais rendue compte que je m’étais trompée sur toute la ligne. Il était instable et il ne m’estimait pas. Faisais-je fausse route ? Je ne pouvais pas le savoir. Pourquoi avoir passé toutes ces années à mes côtés ? Pourquoi ne pas avoir tenté un rapprochement physique plus tôt, si je n’étais qu’un fantasme, une simple passade ? Cette situation m’échappait totalement. Je continuais de bouillir de colère, moi qui était pourtant si calme de nature. Je n’acceptais pas l’idée qu’il fasse comme si de rien était. J’avais le droit d’exiger une explication. « Non. Ça finit toujours de la même façon. Pourquoi ? Tu comptais me proposer un job ? Tu adores tellement endosser le rôle de l’ange gardien, pour mieux profiter de moi ensuite ».

Je plongeai dans un enfer de culpabilité. Je détestais me montrer désinvolte, et les mots sortaient de ma bouche sans que j’en aie la volonté. Je ne voulais pas que Gabriel soit témoin de cette scène. Son père s’était montré assez décevant à lui tout seul. Je ne souhaitais pas lui exposer ces traits de ma personnalité. Lui montrer le mauvais exemple. De plus, j’avais envie de déposer un baiser sur la joue de Trenton, à chaque parole blessante que je lui lançais à la figure. J’étais toujours aussi faible et gentille. Je me mordis la lèvre inférieure en essayant de retrouver la raison, tentant en vain d’apaiser ce volcan en ébullition. Je devais m’échapper d’ici. J’optai pour la franchise, prêtant peu attention à ce qu’il me disait. Je ne voulais pas m’intéresser à ce domaine qui l’avait peut-être conduit à m’abandonner. Je ne voulais pas que Gabriel participe au tournage de ce film. Sa vie changerait du tout au tout, si j’acceptais une telle chose. « Je vais partir. Je n’y arriverai pas. Tu me connais, je déteste être grossière. Allons vite à l’essentiel. Quelle est ta proposition ? Concernant Gabriel, bien entendu ». La précision était de mise. Je voulais l’empêcher de revenir dans ma vie quand bon lui semblait. Je devais fournir des repères stables et solides à mon fils. Reprendre contact avec Trenton n’était franchement pas une bonne idée. Gabriel s’attacherait à lui, et il partirait du jour au lendemain, sans même laisser une fichue lettre. Je m’apprêtai à partir à contre coeur lorsqu’une caméra fut projetée dans un grand vacarme. « Gabriel non… ». Je grimaçai légèrement, adressant une moue désolée à Trenton. Je ne savais plus où me mettre. « Désolée. Il est surexcité. Je te rembourserai ». Bien entendu, je souhaitais payer les réparations. Il était hors de question de lui être redevable. Tout en sachant qu’il était tout aussi responsable que moi de cet accident, puisque Gabriel était son fils.  



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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 20:23

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


Les paroles d'Aylina, étaient autant de coups de poignard qu'elle me flanquait très certainement par pur besoin de se venger de ce que je lui avais causé en disparaissant du jour au lendemain. J'avais beau savoir que je le méritais très certainement, ça ne m'aidais pas du tout à ne pas en souffrir. Je ne comprenais pas et en même temps si. Et j'acceptais d'encaisser, en souffrant sans me plaindre. « Tu comptes continuer ça encore longtemps ? » Demandai-je sur un ton acide. Je pouvais comprendre qu'elle éprouve le besoin de se venger de moi. Mais je n'étais pas pour autant un punching ball sur qui elle pouvait se défouler tout à loisir. Je ne la reconnaissais vraiment plus. Est-ce que c'était vraiment moi qui étais responsable de tant de changements chez elle ? C'était horrible à constater. « Je ne doute pas que tu n'as pas besoin de la moindre aide. Tu as très certainement un bon emploi, un époux ou ex époux généreux, qui t'as fais un adorable enfant. Alors non, à aucun moment je n'ai pensé que tu puisses avoir besoin de mon aide. » Lui répondis-je froidement, sans trouver le courage nécessaire pour poser les yeux sur elle alors que je débitais ce flot de paroles qui semblait me brûler la langue à son passage. Un époux, peut-être pas. Mais j'osais croire qu'elle était encore en bons termes avec le père de son enfant et qu'il n'était pas du tout le fruit d'une folle nuit avec un illustre inconnu dont elle ne se rappelait pas même du nom. Elle n'était pas ce genre de femme. Enfin ... Elle ne l'était pas avant que je ne lui vole son innocence. Peut-être qu'avec ça puis mon départ, tout ça avait également changé chez elle, en plus de tout le reste.

Si je tentais de faire mine de rien pour leur faire visiter les lieux, ce n'était pas aussi simple que ce que je voulais bien faire croire. Et me faire croire à moi même par la même occasion. « Je vais partir. Je n’y arriverai pas. Tu me connais, je déteste être grossière. Allons vite à l’essentiel. Quelle est ta proposition ? Concernant Gabriel, bien entendu. » Je la connaissais ? Non, je pensais la connaître. Et j'étais en train de découvrir une toute autre personne que celle que j'avais connu par le passé. Je m'arrêtai donc de marcher pour lui faire face, gardant une distance de sécurité entre elle et moi. « On aimerait la présence de Gabriel une à deux demi journée par semaines, pendant un mois dans un premier temps. Rien de bien compliqué ni d'épuisant. Pour le salaire, on pourra en discuter à un autre moment. » Oui, je devais bien le reconnaître, je tentais d'ajouter des rendez-vous avec elle, uniquement pour la revoir encore une fois. C'était idiot et irréfléchis. Surtout qu'elle ne pouvait apparemment pas s'empêcher de me balancer quelques vacheries en plein visage. Mais c'était plus fort que moi. Et alors que je l'étudiais du regard en attendant sa réponse, je fus coupé dans mes pensées par un bruit assez brutal et soudain. Je sursautai et eus quelques sueurs froides, avant de pivoter pour voir ce qui arrivait. J'avais gardé quelques séquelles de mes derniers reportages. Les bruits soudains pouvaient parfois me faire avoir une véritable crise de panique. Heureusement, ce coup ci, ce ne fut pas le cas. Ce qui ne m'empêcha pas de porter une main à mon front pour en éponger la sueur de nervosité qui y était déjà apparu. « C'est rien ... » Répondis-je d'une voix à peine audible, avant de m'approcher de Gabriel et de la caméra. Je récupérai cette dernière, assez lourde, pour la poser sur un siège voisin. Avant de me tourner vers le jeune garçon. « Ca va ? Tu ne t'es pas fais mal ? »
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 21:34

A long time ago, we used to be friends



J’avais pressenti qu’un nouvel orage était sur le point d’éclater. Je me sentais affreusement mal à l’aise. Pour tout avouer, je n’avais pas l’habitude de me disputer avec Trenton. Nous avions entretenu une relation fusionnelle, teintée de naturel. Il avait soigné mon âme avec un dévouement que je croyais sincère. A son contact, mon regard avait souvent laissé apparaître de la gratitude. Nous étions capables de passer une nuit entière à discuter, des cernes creuses commençant à pointer le bout de leur nez. Je m’en moquais pas mal, à l’époque, m’écroulant sur la table du restaurant dans lequel je travaillais pendant les pauses. L’enjeu n’était pas le même. Cette année-là, j’avais eu la possibilité de me reposer sur Trenton. Aujourd’hui, un gouffre nous séparait et je devais prendre soin de Gabriel. Cette froideur ne me ressemblait pas. Cette mauvaise foi ne lui ressemblait pas non plus. J’attendais des excuses qui mettaient du temps à arriver, qui n’arriveraient peut-être jamais. Sachant que dans le cas inverse, il ne pourrait jamais remonter véritablement dans mon estime. Du moins, j’en avais l’impression. Tout simplement parce qu’il avait perdu ce qu’il y avait de plus cher à mes yeux : ma confiance. Je ne voyais pas d’alternatives possibles. Même si je décidais de lui faire une petite place dans ma vie, je passerais mon temps à attendre le pire et je ne profiterais même pas du moment présent.

Nous étions dans une impasse, forcés de nous battre jusqu’à notre dernier souffle. « Tu as raison. C’était avant que tu aurais dû me proposer ton aide. Maintenant c’est trop tard ». Un mari ? Mais bien entendu ! S’il savait. De nombreux hommes célibataires fuyaient lorsqu’ils apprenaient l’existence de Gabriel. Et même si cela avait été le cas…était-il en train de se chercher des excuses ? Je levai les yeux au ciel avant de continuer à le toiser avec dédain. Lorsqu’il marmonna ses paroles, je sondai la foule des yeux, de peur qu’il décèle la panique qui était en train de s’y loger. Je ne pouvais pas me permettre de lui confier Gabriel, sans lui annoncer qu’il s’agissait de son fils. Je serais la pire des ordures, si j’en arrivais à lui infliger un châtiment de cette importance. Je m’étais toujours jurée de ne pas agir de la même façon que ma tante. Je prônais l’honnêteté, en toutes circonstances. Même si dans cette situation, j’étais en train de prendre la fuite. « Je ne peux pas. Ca compliquerait tout ». Mon cœur se mit à battre furieusement dans ma poitrine lorsqu’il alla à la rencontre de mon fils. Ou plutôt du sien. Du notre. Mon inquiétude ne faisait que croître, et alors que je me croyais vide de toute émotion, je me surpris à les trouver beaux, ensemble. « Je voulais faire un film comme mon papa ! Hein maman ? Papa il est réalisateur ça s’appelle ! Tu connais ? Moi je l’ai jamais rencontré ». Je crus avoir une crise cardiaque. Pour la première fois depuis bien longtemps, je me comportai normalement avec Trenton, faisant un drôle de commentaire pour essayer de sauver les meubles. A quoi bon ? « C’est heu…oui, il m’invente même une relation avec George Clooney ».



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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 21:53

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


J'étais tout juste en train de réaliser que ma relation avec Ayli, n'existait définitivement plus. Qu'elle était bel et bien morte et enterrée. Et c'était de ma faute et uniquement de la mienne. Parce que j'avais agis comme un véritable enfoiré en prenant l'innocence de celle qui était ma meilleure amie depuis des années. Mais puisqu'elle semblait maintenant si heureuse, je ne comprenais pas son besoin de m'atteindre. « Alors je peux considérer que j'ai agis au mieux en te laissant tranquille alors. Ca n'aurait pas été pareil sinon. » Soupirai-je avec lassitude. Si c'était là ce que je pensais depuis mon départ, le dire à voix haute me faisait encore plus de mal. Songer qu'elle ne pouvait être heureuse que sans moi, était assez difficilement supportable. Et en même temps, tant mieux pour elle. Enfin, je le supposais. Et quand vint le moment de changer de sujet, j'en fus soulagé. C'était trop difficile d'encaisser ses paroles douloureuses. Je préférais un terrain neutre. Celui de l'éventualité de voir son fils faire ses premiers pas en tant qu'acteur par exemple. Mais alors que je pensais qu'elle était partante, elle se rétracta. Je ne comprenais pas. Deux demi journées par semaine, ça ne me semblait pas être si difficile que ça à gérer pourtant. Pas même pour un enfant aussi jeune. « Si tu préfères qu'on se contente d'une demi journée en week end, on le peut aussi. Et tu n'auras pas besoin d'être là si tu préfères aller vaquer à tes occupations. Si le problème c'est l'idée que j'ai le moindre contact avec ton fils, je promets de garder mes distances et de laisser quelqu'un d'autre s'occuper de lui. » Tentai-je sur un ton incertain. Elle semblait à deux doigts d'accepter. Pourquoi changer d'avis ? C'était évidemment moi le problème. Et je comprenais, encore une fois.

Mais nous n'eûmes pas le temps d'en parler plus encore, puisque son fils venait de faire des siennes. A lui aussi je pouvais difficilement lui en vouloir. Il était si jeune. Et avait une bouille tout simplement à croquer. Il ne ressemblait pas vraiment à sa mère. Il était aussi brun qu'elle était blonde. En fait, dans mes fantasmes les plus fous -et les plus tordus- c'était à moi qu'il ressemblait. Mais c'était évidemment impossible. Mais le commentaire de Gabriel, me laissa pantois. Pas tant le fait que son père était réalisateur -bien que ce fut une incroyable coïncidence-. Non, c'était plutôt sa remarque sur le fait qu'il n'avait jamais rencontré son père. Il y eut un moment de flottement avant qu'Aly ne reprenne la parole. Je ne prêtai pas grande attention à ce qu'elle venait de dire, regard rivé sur le jeune garçon. Il ne pouvait pas ... ? Non, bien sûr que non. Juste un tas de coïncidences totalement dingues. Aylina ne pouvait pas m'avoir fait un truc pareil. « C'est pas très grave de pas avoir de papa. J'en n'ai pas non plus. Ca nous fait un point commun comme ça. Et tu sais, moi aussi je suis réalisateur. Si ta maman accepte, je pourrai toujours t'apprendre comment on fait. » Répondis-je sur un ton naturel, avant de pivoter pour regarder Ayli. « Je croyais que tu étais mariée ? »
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 22:44

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Je m’étais surprise à penser qu’il se maudirait tous les jours d’avoir ainsi ruiné notre amitié. J’avais élaboré des dizaines d’hypothèses, toutes un peu farfelues. J’avais imaginé ses prunelles fixer un plafond étoilé, une cigarette au bec, de la nostalgie accompagnant chaque discours qu’il préparait pour ses reportages. J’avais également envisagé l’idée selon laquelle il comblerait le vide suscité par mon absence dans des coups de reins interminables, se bâtissant une réputation de séducteur. Et puis, la dernière hypothèse qui était plus difficile à supporter : j’avais envisagé l’idée qu’il viendrait en aide à une parfaite inconnue. Qu’il finirait par héberger l’objet de ses nouveaux fantasmes inavoués  sous son toit. Il lui ferait une place dans son lit, et en tomberait amoureux. Il ne l’abandonnerait pas. Il ne comprenait rien de rien. Il ne réussissait pas à se mettre à ma place. Il ignorait qu’il m’avait fait plonger dans un océan de doutes. Chaque jour, je ruminais mes sombres pensées. J’avais passé plus de temps derrière mon téléphone qu’avec mon fils, les premiers mois de sa naissance. Pendant que je me rongeais les ongles jusqu’au sang, dans cet appartement miteux, il empochait son jackpot et se faisait dorer au soleil. Oui, j’avais lu la presse. Je n’avais pas pu m’en empêcher. Il ne l’entendait pas comme ça. Et je n’avais plus d’arguments en stock dans le but de le contrer. Je ne voulais pas utiliser Gabriel à ces fins. Je ne me sentais pas prête à lui révéler la vérité. Pour quoi faire ? Voulait-il vraiment l’entendre ?

Je lui adressai un regard torve, qui voulait un peu dire ‘laisse courir’. « Oui. Tu as agi comme un parfait gentleman ! ». Et voilà qu’il se mit à envisager toutes les options possibles. Je ne comprenais pas cette insistance. Je refusais de croire que ses agissements étaient purement stratégiques, qu’il voulait passer du temps avec moi. Il m’avait fui comme la peste. Qui plus est, il pouvait avoir toutes les tops modèles qu’il désirait. Au bord de l’asphyxie, je l’envoyai machinalement sur les roses. « Arrête. Ca reste bizarre ». Je m’en voudrais d’agir de la sorte. Je ne pouvais pas accepter sa proposition. Mettre Gabriel sur son chemin sans lui laisser la possibilité d’échanger avec lui, ou même de connaître le lien qui les unissait. Je lui en voulais, mais quand même. Je n’étais pas semblable à ces individus sournois. Ni à ces femmes vénales qui ne pensaient qu’à réclamer des pensions alimentaires. J’obtins ce que j’avais tant désiré : Gabriel avait lâché le morceau, et Trenton ne se saisissait pas de la perche qu’il lui avait tendue. A croire qu’il n’avait jamais envisagé de fonder un foyer avec moi. Il m’arracha le cœur une bonne fois pour toutes. J’allais craquer. Je devais demander à Gabriel de s’en aller pour le protéger. « Gabriel, va te chercher quelque chose à manger au distributeur. Je te donne une pièce ». Lorsqu’il rejoignit la grande salle, mon poing atterrit dans le ventre de Trenton. Les larmes inondèrent mon visage. « Tu n’es qu’un idiot ! Tu ne comprends rien ! Je m’en vais ». Je fis un pas en avant, puis me retournai vers lui. « Au fait. Tu es son père. C’est si difficile de me considérer comme la mère de ton enfant ? Il ne participera pas au tournage, si tu n’y vois pas d’inconvénients. Comprends que ça me gêne ».  Lui dis-je avec un ton accusateur.



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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyDim 12 Jan - 23:03

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


Bizarre. C'était la situation qui lui paraissait si bizarre. Ma présence la dérangeait beaucoup trop pour qu'elle parvienne à imaginer son fils dans un même endroit que moi. Et l'idée de me croiser la dérangeait sans aucun doute plus encore. C'était un constat douloureux. Mais soit. C'était également normal. « Très bien ... » Répondis-je seulement. J'étais plus déçu que je ne l'aurais souhaité. Evidemment que je l'étais. J'aurais alors eus l'occasion de la croiser encore et encore, durant minimum un mois. Au lieu de ça, elle semblait plutôt désireuse de se débarrasser à nouveau de moi. Et de façon sans doute définitive ce coup ci. Je l'avais bien cherché dans le fond. Je ne pouvais rien faire d'autre qu'accepter sa décision. Elle agissait au mieux pour elle. Sauf que me mentir ou me laisser me perdre dans des films que je me faisais, ce n'était pas le truc le plus loyal qui soit. Ainsi éprouvais-je un profond agacement quand je réalisai qu'elle n'était pas mariée du tout, mais qu'elle m'avait laissé le penser. Je suivis son fils du regard quand elle lui demanda d'aller se chercher un truc à manger et je n'eus pas le temps de réaliser ce qui m'arrivait, qu'elle me flanquait un coup. Merde, sérieusement !? Ce n'était pas Aylina du tout ça. Pas ma Ayli en tout cas. Et merde, elle avait une sacré force. Elle venait de foutre toute sa rancoeur et sa frustration, dans un simple coup de poing qui m'arracha un hoquet de douleur.

Mais ses paroles me firent totalement oublier cela. Je blêmis instantanément. Et par besoin de la retenir, je m'emparai vivement de son poignet, pour l'empêcher de fuir. Une poigne sans doute un peu trop vive -en partie du à la douleur physique qu'elle venait de m'offrir-, mais je ne culpabilisais pas du tout. Je plantai un regard noir dans le sien, brillant de larmes. « Répète moi un peu ça ... » Lâchai-je à travers mes mâchoires crispées, incapable de croire ce qu'elle venait de me dire. Ou refusant de la croire plus précisément. Elle ne pouvait pas ! Cet enfant ne pouvait pas ... Si, bien sûr que si, c'était possible qu'il soit mon fils. S'il avait réellement trois ans, ça collait parfaitement. Trois ans, plus neuf mois, presque quatre ans. Ca ferait bientôt quatre ans que j'étais parti. Alors oui, ça collait parfaitement. « C'est surtout difficile d'imaginer que tu puisses m'avoir caché ça. Difficile d'imaginer que tu sois devenue une femme qui cache l'existence de son fils, à un père. Que tu sois devenue aussi cruelle. » Crachai-je froidement, avant de réaliser que ma main n'était que trop serrée autour de son poignet. En le réalisant, je la lâchai un peu trop vivement sans doute. Je n'étais pas un homme violent. Et jamais il ne me viendrait à l'idée de frapper une femme, et surtout pas Ayli. Mais bon sang, elle aurait bien mérité une gifle là ! « Comment as-tu pu garder un truc pareil pour toi ? Comment ... Ma mère est au courant ... » Réalisai-je soudainement.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyLun 13 Jan - 19:27

A long time ago, we used to be friends



Il devrait m’engager, c’était une évidence. Je gagnerais le prix de la meilleure actrice, et il décrocherait l’oscar du meilleur film. Qui sait, notre histoire pourrait peut-être même faire l’objet d’un nouveau projet. J’imaginais déjà les téléspectateurs se languir d’impatience, attendant la scène des réconciliations. Celle qui ne viendrait jamais, j’en étais de plus en plus convaincue. Je n’étais pas moi-même. Je continuais de débiter des paroles haineuses et intransigeantes. « C’est tout ? ». Catégorique, je ne laissais rien passer. Pas même cette phrase courte et cynique qu’il avait prononcé et qui en disait long sur son état d’esprit. C’était ‘très bien’. Je lui annonçais à demi-mots qu’il pouvait toujours courir pour avoir un énième rendez-vous avec moi, mais ceci lui convenait parfaitement. Lorsque je réalisais que je ne parvenais pas à me défaire de cette froideur constante et de ce dédain impassible, j’en devenais malade. Il avait raison sur un point. Cette attitude de furie sans scrupules, imperméable aux émotions de son ex meilleur ami, ne me ressemblait pas. Que pouvais-je lui répondre ? Il était responsable de tous ces maux. Il m’avait réduite au rang d’animal blessé, submergé par sa colère. Moi qui d’ordinaire, était capable de pleurer pour le meurtre d’un simple poisson rouge. Moi qui était prête à passer plusieurs semaines sans manger, si un enfant affamé pouvait prendre quelques misérables kilos. J’avais toujours fait passer les autres avant moi, mais la plaie qui s’était refermée après plusieurs années, venait de se rouvrir subitement. Je n’étais pas capable d’aller contre les élans du cœur, néanmoins, sanglotant davantage lorsqu’il soutint son regard noir et resserra sa prise autour de mon poignet.

Se rendait-il compte, qu’il passait son temps à me faire pleurer ? J’en doutais. « Tu me fais mal. Tu as très bien entendu. J’ai pleuré tous les jours. Maintenant, c’est à ton tours de le faire ». Je feignais plus ou moins l’indifférence. En mon fort intérieur, j’avais pourtant envie d’éponger ses yeux brillants. Je me laissai aller à un acte de tendresse irraisonné,  laissant courir mon doigt sur ses joues, avant de me ressaisir et de répondre à ses propos sur un ton hargneux.  « Cruelle ? Comment peux-tu oser dire ça ? Tu m’as jeté comme un vieux chiffon après avoir obtenu ce que tu voulais. Je n’étais pas assez expérimentée pour toi, n’est-ce pas ? Je ne méritais même pas un petit déjeuner ? Je me suis dit que tu avais mieux à faire que d’élever un enfant. Aller voir du côté des femmes de ton âge, par exemple ». C’était la vérité. Je regrettais seulement d’avoir parlé de son âge, appuyant là où cela faisait mal, alors que je m’étais toujours moquée de ce genre de critères sans importance. Je mentais sur un autre point : je savais que j’avais aussi mes torts. Tous les jours, je me demandais si j’avais pris la bonne décision. Avant de me rendre compte qu’il était à probablement à des milliers de kilomètres, en train de reconstruire sa vie. Et puis, il était parti. Il m’avait chassé volontairement de sa vie. Je me mordis la lèvre inférieure lorsqu’il évoqua sa mère. Elle ne méritait pas de recevoir son courroux. Elle n’avait fait que respecter ses promesses. « N’en veux pas à ta mère. Elle n’a fait qu’assumer tes responsabilités. Elle m’a respecté et ne m’a jamais trahi, à l’inverse de toi. Elle m’a beaucoup aidé. Elle voit Gabriel toutes les semaines. Ils sont très proches ». Volontairement, je lui adressai un sourire narquois, regrettant aussitôt d’être en train de le narguer comme une gamine rancunière. La situation était déjà assez compliquée à gérer. Je devais faire preuve de maturité. Et cette lucidité me poussait à l’éloigner de mon fils. Il était trop instable. « Ne flippe pas. Je ne te demanderai aucune pension alimentaire et les médias n’en sauront rien. Gabriel non plus. Il a assez souffert de ton instabilité ».




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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyLun 13 Jan - 20:02

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


Si c'était tout ? Oui ça l'était. Je n'avais rien à ajouter. Elle ne souhaitait pas me revoir et me préférait totalement hors de sa vie. Que pouvais-je répondre à cela ? Je n'avais aucun droit d'insister. Pas le droit de le vouloir pourtant plus que tout ,comme c'était actuellement le cas. J'étais parti par besoin de la laisser tranquille et lui offrir toute liberté. Je n'avais pas le droit de changer d'avis maintenant. Je ne répondis pas à sa question. Si elle éprouvait le besoin de me voir courir après elle et me traîner à ses pieds, elle pouvait toujours attendre. J'avais encore une fierté, Dieu merci. Quand, après la terrible nouvelle, elle glissa ses doigts sur mes joues, je me crispai et eus un mouvement de recul. Sans doute se serait-elle sentie victorieuse si j'avais versé quelques larmes. Mais ça n'arriverait pas. Pas devant elle du moins. Encore une question de fierté. Je préférais largement exprimer mon chagrin par la colère. Qui semblait d'ailleurs être sur le point d'éclater, alors que ses mots continuaient de me lacérer avec application. « Tu avais vingt ans ! Vingt putains d'années, quand moi j'en avais trente deux. J'étais comme un grand frère et je t'ai pris ton innocence. Je suis parti pour te laisser vivre ta putain de jeunesse. Mais je suis revenu. Je suis revenu ! Je n'étais qu'à quelques petits mètres de toi, quand je t'ai entendu dire à ma mère que tu étais plus heureuse sans moi. Alors oui, j'ai disparu pour de bon. Je voulais faire au mieux pour toi et j'ai réalisé ce jour là que c'était bien ce que j'avais fais. » Lâchai-je finalement, sur ton toujours aussi froid et sans détourner mon regard du sien.

Je reçu un choc plus douloureux encore, quand j'appris combien ma mère était proche de mon fils. Mon fils ! C'était mon fils ! Dont j'ignorais l'existence jusqu'à très très récemment. Et ma mère était proche de lui. Comment avait-elle pu me cacher un truc pareil ? Elle me connaissait. Elle savait que je n'aurais jamais agis en père absent si j'avais su que j'avais un enfant. J'avais moi même grandis sans père. Je savais ce que c'était et jamais je ne me sentirais de faire subir ça à un enfant. Comment avaient-elles pu agir ainsi ? « Tu ne m'interdiras pas de le voir. C'est mon fils. Et je l'aurais assumé si tu m'avais avoué son existence plutôt que de me le cacher. Tu n'avais pas le droit de faire ça. » Je n'arrivais toujours pas à croire et à encaisser l'idée que j'avais un fils dont j'avais ignoré l'existence au cours de ces dernières années. Et que ma propre mère ait pu avoir un tel secret me concernant directement. Tout comme je n'arrivais pas à croire que la jeune femme qui me faisait face, cet être cruel et apparemment sans coeur, était mon ancienne meilleure amie. Celle de laquelle j'étais rapidement tombé amoureux, sans avoir voulu me l'avouer à moi même, avant fort longtemps. Elle avait changé. Beaucoup trop à mon goût.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyLun 13 Jan - 21:28

A long time ago, we used to be friends



Les membres de l’équipe de Trenton vaquaient à leurs diverses  occupations, pendant qu’une scène dramatique se jouait devant eux. Mon regard s’évadait en direction des fenêtres qui ornaient les coins sombres du studio. Ma rancune avait la dent dure, certes, mais je n’étais pas insensible au point de vouloir nuire à sa réputation. Bien au contraire, alors que je fermais les yeux en essayant d’effacer les idées noires qui me terrassaient, les larmes continuaient de couler sur mes joues. Je savais qu’il serait certainement en mauvaise posture, si des paparazzis débarquaient. Il ferait la une des journaux, avec comme gros titre ‘Trenton Mcfidees, le bourreau. Il brise le cœur d’une de ses admiratrices’. Je devais bien avouer que je ne lui souhaitais pas de se faire piétiner par les stars du show bizness. Probablement parce qu’au fond de moi, je l’aimais encore. Je n’avais jamais cessé de l’aimer, même quand je me réveillais avec des yeux aussi gros que des balles de pétanque, d’immenses cernes grisâtres me mangeant les joues. Les paroles que je lui avais crachées au visage tournaient dans ma tête. Je n’avais pas voulu me montrer aussi brutale. J’étais effrayée à l’idée de devenir ce genre de personne, noyée par le chagrin. Il criait sur moi, et la terre se mettait à trembler. A la manière d’une petite fille qui venait de faire une bêtise, j’hésitais à poser mes deux mains sur mes oreilles. Je ne pouvais plus supporter la douleur qui me lacérait le cœur à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Fort heureusement, je me résolus à affronter les obstacles qui se dressaient sur mon chemin et entendis son explication.

Sérieusement ? Il m’avait vraiment cru capable de construire une vie sans lui à mes côtés ? Et même si je l’étais, je n’aurais jamais pris cette décision. Je l’aimais. Ne réalisait-il pas, que je n’avais jamais ressenti de palpitations aux côtés des autres hommes ? Je me fichais bien collectionner ou non les conquêtes. Il n’était pas mon frère. Il était mon Trenton, mon tout en quelque sorte. J’étais en colère, mais je ne pus retenir le sourire béat et rassuré qui germa sur mes lèvres. Il n’était pas parti par simple lassitude. Fatiguée par toutes ces disputes, je pris quand même la peine de lui répondre avec honnêteté. « Que pouvais-je dire à ta mère ? Que je pleurais tous les jours ? Qu’une boule d’angoisse se formait dans ma gorge à chaque fois que je découvrais une nouvelle facture dans ma boite aux lettres ? Que j’étais terrorisée à l’idée de gâcher la vie de mon fils ? Non. Elle t’aurait contacté et je ne le voulais pas. Je ne voulais pas te forcer à m’estimer, à rester plus longuement à mes côtés. Un amour à sens unique. Qui n’avait pas d’âge ». Dire qu’il serait revenu, si je n’avais pas prononcé des mots que je ne pensais pas. Voilà où me conduisaient mes mensonges. Je m’en voulais. J’étais la pire mère qu’il soit. Et la pire meilleure amie, également. « Ca y est. Tu me haies de toutes tes forces. Tu ne veux plus me voir. On est au moins d’accord sur un point ». Lâchai-je amèrement, avant de me rappeler que s’il avait pris la décision de partir une fois, il était tout à fait capable de nous abandonner une seconde fois. D’où ma réticence. « Si tu veux m’entrainer sur ce terrain, sache que je n’ai qu’un mot à dire pour qu’il te déteste ». Répliquai-je, sur la défensive, avant que la culpabilité me dévore les entrailles. Il m’avait montré qu’il ne souhaitait plus que je l’approche physiquement. Pourtant, je ne pus m’empêcher d’insister, ma main entrelaçant ses doigts tandis que je m’apprêtais à lui avouer que… « Trenton, je… ». Trop tard. « Maman, pourquoi tu pleures ? ». Je lâchai ma main brutalement. « C’est rien mon chéri. Tout va bien ». Je pouvais le confirmer. J’étais une mère lamentable. Je n’arrivais même pas à le protéger de moi-même.





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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyLun 13 Jan - 21:50

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

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Je ne savais pas comment je devais prendre les changements d'humeur d'Ayli. Un coup elle pleurait, un coup elle souriait béatement. Et la fois d'après encore, elle faisait les deux en même temps. C'était à en avoir le tournis. De mon côté, j'étais toujours dans le même état de nerf, avec toujours la même colère qui bouillonnait furieusement en moi. Je lui en voulais tellement bon sang ! Je n'arrivais toujours pas à croire qu'elle ait pu avoir un tel secret pour moi, durant toutes ces années. Et pareil pour ma mère ! Elles s'étaient carrément liguées contre moi ! C'était à n'y rien comprendre. A croire que j'étais un monstre qui ne méritait pas d'être au courant de sa paternité. Que j'étais le genre de type qui n'assumerait pas son enfant et qui pourrait prendre encore un peu plus la fuite avec une telle annonce. De quel putain de droit avaient-elles gardés le silence sur un tel sujet ? Je n'y comprenais vraiment rien et j'ignorais totalement si je pourrais leur pardonner, à l'une comme à l'autre. Et ce, malgré la relation fusionnelle que j'avais toujours eus avec ma mère, et la relation fusionnelle que j'avais eus avec Aylina, durant quatre années de ma vie. Elle avait au moins eut raison sur un point. J'avais toujours beaucoup apprécié la sensation d'être tout pour elle. Son frère, son protecteur, son confident, son mentor même. Mais tout ça était bel et bien derrière nous. J'avais trahis notre amitié sincère. Et elle avait elle même fait une grosse croix rouge et épaisse, sur ce qu'il en restait. « D'aussi loin que je me souvienne, tu n'as jamais été capable de mentir. Comment aurais-je alors pu deviner que tu mentais à ma mère en affirmant que tu étais tellement mieux sans moi ? » Demandai-je, la voix vibrante d'une colère que je ne pouvais pas tout à fait contenir.

Tous mes muscles se contractèrent quand elle s'empara de ma main, après sa remarque acide concernant directement notre fils. Changement d'humeur, changement de position. D'abord me menacer de faire en sorte que notre fils me haïsse, avant de glisser sa main dans la mienne. J'ignorais à quel jeu elle jouait. Mais elle était la seule à y prendre sans doute du plaisir. Quand Gabriel fit sa réapparition, je posai les yeux sur elle et le regardai cette fois ci, avec un tout nouveau regard. Il était mon fils. Evidemment qu'il l'était. S'il ne ressemblait pas à sa mère, c'était à moi qu'il ressemblait. Bien sûr, il était brun aux yeux bleus comme moi. Mais ça ne faisait pas tout. « Elle pleure de joie. Parce que je lui ai dis que nous voulions vraiment beaucoup, beaucoup, t'avoir dans notre film. » Répondis-je sans l'ombre d'une hésitation. Oh, elle pouvait tout à fait affirmer qu'elle refusait l'offre. Mais ça reviendrait sans aucun doute à briser le coeur de son ... Notre fils. Or, ce n'était pas ce qu'elle souhaitait, n'est-ce pas ? « Et vous aviez accepté. N'est-ce pas mademoiselle Strömblad ? » Demandai-je avec naturel, en lui adressant un regard de défis. Annoncer froidement à ce jeune homme, que j'étais son père et que je l'avais abandonné -alors même que c'était totalement faux- reviendrait également à lui briser le coeur. Alors oui, je tentais de la piéger, de façon pas très classe. Mais elle m'y avait poussé. J'avais prévu de la laisser reprendre son petit bout de chemin sans plus intervenir dans sa vie. Mais c'était avant d'apprendre ce qu'elle m'avait caché, avec l'aide de ma mère, pendant quatre ans.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyLun 13 Jan - 22:46

A long time ago, we used to be friends



De toutes les erreurs que j’avais commises, celle-là méritait la première place. Des yeux azurés qui prenaient la couleur de la nuit. Je ne l’avais jamais vu dans cet état là. Et pour cause, je lui avais annoncé sa paternité. Une nouvelle qui pouvait changer la vie d’un homme. Lié pour toujours à un petit être qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Je l’avais accusé de tous les maux, et je me rendais compte que je ne valais guère mieux. J’avais refusé de lui laisser une chance. Quelque part, j’avais mêlé Gabriel à mes histoires de couple. Les blessures que Trenton m’avait infligées pesaient lourd dans la balance. J’étais incapable de lui accorder des droits de visite, tout simplement parce qu’il m’avait brisé le cœur. Pour la première fois de ma vie, je me comportais de façon égoïste. Il fallait me comprendre. J’étais convaincue qu’il décevait également Gabriel. Lorsqu’il atteindrait la quarantaine, il éprouverait les mêmes craintes. Tout s’éclairerait. Soudainement, il aurait une nouvelle prise de conscience et partirait sans même lui dire au revoir. Il n’aspirerait qu’à mener une vie de célibataire endurci. Je ne pouvais pas me permettre de mettre en jeu la santé mentale de mon fils. Il était tout ce que j’avais. La seule famille qu’il me restait. Celui qui me donnait la force de me battre. Je fondais devant son sourire angélique. J’étais capable de donner ma vie pour lui. D’un autre côté, j’estimais que Trenton méritait un peu d’indulgence de ma part. Peut-être parce qu’il m’avait sauvé la vie. Peut-être parce qu’un seul acte ne devait pas réduire en miettes quatre années d’amitié. Quoi que, j’hésitais encore.

Je ne connaissais plus vraiment cet homme qui me lançait des regards réprobateurs sans même me présenter des excuses, alors que j’avais vécu un enfer par sa faute. « Arrête de me regarder comme ça. Tu n’aurais pas dû partir, fin de l’histoire. Et tu devrais regretter de l’avoir fait ». Je coupai court à cette conversation. De toute façon, je m’adressais à un mur qui s’efforçait de prendre un air glacial, de totale indifférence, tandis que mon âme me hurlait de me mettre à genoux dans le but de m’excuser. M’excuser pour mon silence. Gabriel m’empêcha de me rabaisser davantage en réapparaissant sous nos yeux, un paquet de pop-corn en mains. Pour admirer le spectacle qu’on donnait publiquement ? Le feu me montait aux joues. Je tremblais comme une feuille, des gouttes de sueur froide coulant le long de ma colonne vertébrale. Ce trop plein d’émotions me faisait littéralement défaillir. Je n’avais jamais voulu que Trenton en vienne à me haïr. Paradoxalement, je ne pouvais pas regretter d’avoir exprimé certaines choses qui, manifestement, lui échappaient. Prise au piège, je secouai la tête et acquiesçai vaguement. Je n’étais pas aussi monstrueuse qu’il voulait le faire croire. Je choisissais l’option la plus juste et la plus honnête, décidant de ne pas le priver totalement de l’amour de son fils. A bien y réfléchir, j’étais un petit peu fautive dans l’histoire, et je m’en voulais d’être encore en train de mentir. Je n’avouais pas la vérité à Gabriel. « Je suppose que oui. Une demi-journée par semaine, c’est bien ça ? Tu veux que je te l’amène, ou tu préfères venir le récupérer ? Attends… ». Je sortis un papier et un stylo de mon sac et lui tendis mes coordonnées. Je m’apprêtai à partir. Le regard suppliant, je ne pus m’empêcher de me mêler de ce qui ne me regardait pas. Enfin, pas complètement. « N’en veux pas à ta mère, s’il te plait. Ce n’est pas de sa faute mais de la mienne ».



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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyMar 14 Jan - 17:24

Aylina & Trenton ₰ A long time ago, we used to be friends.

Come on now, honey, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when you're good to go. Come on now, sugar, bring it on, bring it on, yeah. Just remember me when. ▲ The Dandy Warhols


Que savait-elle, au juste, de ce que je regrettais et ne regrettais pas ? Comment pouvait-elle envisager de m'entendre m'excuser d'être parti, alors qu'elle même ne s'excusait pas le moins du monde de m'avoir caché ma paternité. Et c'était pourtant, à mon humble avis, nettement plus grave. Parce qu'elle avait rendu malheureux, un petit garçon avec ça. Je n'étais nullement le seul impliqué dans l'affaire et c'était là tout le problème. Comment avait-elle pu faire ça, même à son propre enfant ? C'était à n'y rien comprendre. « Je l'ai assez regretté pour être revenu un an après. » Lui rappelai-je avec froideur. « Quant à d'éventuelles excuses, on verra ça le jour où toi tu te seras excusée pour avoir omit de me mentionner l'existence de mon fils. » Ajoutai-je toujours sur le même ton et en la fusillant du regard. Elle avait quand même un culot monstre. Je n'arrivais toujours pas à croire que ce jeune garçon soit miens. Qu'elle soit parvenue à garder le silence à ce sujet, pendant autant de temps. Et elle osait me reprocher d'être parti sans prévenir et sans plus jamais réellement donner de nouvelle. C'était assez incroyable tout de même. Comme le fait que ma mère soit dans le coup. Ca aussi, ça ne pouvait que très difficilement passer. La pilule allait être très difficile à avaler pour moi. Et comme par besoin de vengeance, je pris bien vite Ayli au piège, en ne lui laissant aucun autre choix que d'accepter que son fils soit dans mon film.

A moins de vouloir lui briser ses rêves d'enfant. Et je doutais que ça soit une chose dont elle avait envie. Quand elle m'interrogea pour savoir si j'irais le chercher ou si elle l'amènerait ici, je n'eus pas le temps de lui répondre qu'elle était déjà en train de me noter ses coordonnées. Elle acceptait donc de me laisser seul avec lui sur le chemin qui séparait leur demeure et ici ? N'était-ce pas là une preuve de confiance, même minimum ? Bof, difficile à dire. Peut-être que ça l'arrangeait tout simplement davantage. Quoi qu'il en soit, je haussai les épaules avant de récupérer le papier qu'elle me tendait, et le glissai dans la poche arrière de mon jean. « N’en veux pas à ta mère, s’il te plait. Ce n’est pas de sa faute mais de la mienne ». Alors que je m'étais à moitié détourné pour m'éloigner d'elle, je plantai mon regard dans le sien et me crispai de la tête aux pieds. En quoi ça la regardait au juste ? Après tout, elle était entièrement responsable de ce secret qu'avait eut ma mère pour moi. « Je ne te raccompagne pas. Je pense que tu trouveras facilement la sortie. » Lâchai-je seulement, sur un ton hargneux, avant de lui tourner le dos pour de bon et m'éloigner. Il n'était pas utile que je m'attarde. Ce serait prendre le risque de me voir débiter des paroles que je pourrais par la suite regretter. C'était déjà bien limite à vrai dire.
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MessageSujet: Re: A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent   A long time ago, we used to be friends ~ Ayli & Trent EmptyMar 14 Jan - 23:47

A long time ago, we used to be friends



A croire que je n’étais pas assez ambitieuse pour lui. Je ne méritais pas de faire résonner mes chaussures sur un sol de marbre, qu’on couvre mon dos avec de la dentelle, d’enfiler un anneau d’or  dans le cadre du tournage. Je regardais ses potiches écervelées défiler les unes après les autres et me toiser d’un regard perçant, et je ne me sentais pas du tout à ma place. Qu’attendait-il de moi ? Que je caricature grossièrement ce type de personnages ? Que je me forge une personnalité vide et superficielle ? Je ne pouvais pas me plier aux quatre volontés de monsieur Trenton. Réagir comme une fan hystérique. Arborer ces sourires hébétés et m’abandonner aux désirs de mon maître. J’avais été laissée pour compte durant quatre misérables années. J’avais mis ma confiance et ma vie entre ses mains, enfermée dans un cocon, imperméable au monde extérieur. Lorsqu’il était parti, j’avais eu la sensation qu’on m’arrachait les organes, les os fendus, la peau déchirée. C’était tout bonnement impensable, mais j’avais eu l’impression qu’il était une partie de moi. Je n’irais pas le crier sur tous les toits ou faire de nouvelles confidences à Trenton. Je me sentais ridicule d’en être arrivée à avoir de telles pensées. Mais la vérité, c’était que j’avais mis cette relation sur un piédestal. A son départ, j’avais reçu de l’eau glacée en pleine figure et j’avais du réintégrer pleinement la société. M’en sortir par moi-même. Dans les débuts, c’était sa mère qui m’avait permis de sortir de la solitude et de cet isolement perpétuel. Les paupières gonflées en permanence par les larmes, j’aurais pu être assimilée à un monstre à trois têtes.

Il m’avait fallu plusieurs mois, pour me construire un réseau social suffisamment riche et épanouissant. Il avait  envisagé de revenir au bout d’un an, alors qu’il avait tout fait basculer en seulement quelques jours, faisant de ma vie un véritable enfer. Qui plus est, il ne m’offrait aucun témoignage d’affection. Je répliquai avec une certaine irritation dans la voix. « Tu le montres d’une drôle de façon ». J’avais été assez naïve et indulgente avec lui. J’en arrivais à la conclusion selon laquelle j’étais une jolie sotte sans cervelle, née avec un trop plein de gentillesse. La preuve, je lui avais finalement avoué sa paternité, sachant pertinemment qu’une douleur fulgurante risquait de traverser la poitrine de Gabriel par la suite.  « Je l’aurais fait, si tu t’étais montré digne de confiance. Et je n’étais pas obligée de réparer mon erreur. Pourtant… ». Je n’avais pas eu le choix. C’était à peine si j’arrivais à palper la surface des miroirs. Encore une fois, il avait raison. Je n’étais peut-être pas foncièrement mauvaise, mais j’avais agi tout comme. Je faisais de mon mieux pour favoriser le bien être de mon fils. Visiblement, à ses yeux, mon cœur était rempli de noirceur. Il tournait la page avec indifférence. Il maintint une sacrée distance entre lui et moi. Les lèvres pincées, je sentis tous mes membres trembler sous le poids des regrets qui s’accumulaient. Je n’étais plus rien. Juste une étrangère. C’était peut-être mieux ainsi. « Je n’en attendais pas moins de toi. Tu as toujours le don de te défiler. Je te ferai parvenir un premier chèque par courrier, pour la caméra. Et puis je te paierai les loyers que je te dois, avec quelques années de retard. Je suis prête à travailler jour et nuit s’il le faut ». Répondis-je avec lassitude avant de disparaître avec Gabriel.



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