« Regarde-moi Oliv’… » Son visage au creux de ses mains, le brun avait plongé ses yeux bleu-vert dans les siens, désireux d’effacer cette nervosité qui la gagnait. Et il ne pouvait l’en blâmer dans le fond, c’était tout à fait légitime qu’elle craigne qu’il ne veuille faire machine arrière étant donné les circonstances. Mais si ça avait été le cas… Il ne l’aurait jamais rejoint sous la douche un peu plus tôt. Il n’aurait pas reposé ses mains sur elle s’il avait sût ne rien vouloir de plus qu’une nuit à ses côtés. « Je n‘ai aucune envie de revenir en arrière. » Murmurées contre ses lèvres, ses paroles se scellèrent par un baiser  tendre avant qu’il ne caresse sa joue du bout de son pouce. « Je ne sais pas vraiment comment je vais faire, je ne veux pas rompre avec Zoey du jour au lendemain sans explications et j‘aimerai vraiment tenter de la blesser le moins possible…» Il avait tout à fait conscience cela dit que quelle que soit sa manière de s’y prendre, la jeune femme souffrirait. Et lui aussi n’y était d’ailleurs pas insensible: comme il l’avait dit à Olivia un peu plus tôt, il aimait sa sœur profondément également. Après tant d’années de relation, il aurait été bien hypocrite de sa part de déclarer qu’il était indifférent !Seulement il nourrissait une passion indéfinissable pour sa jumelle, qui l’avait amené cette nuit à rompre avec tous ses principes moraux. Parce qu’il n’avait jamais été dans sa nature d’être infidèle, et qu’il n’aurait jamais franchi cette limite-là avec quelqu’un d’autre. Il ne se l’expliquait pas, mais il n’avait pas envie d’être rationnel à ses côtés. Et encore moins maintenant qu’il avait goûté au plaisir de s’endormir contre elle. « Mais si tu ne veux pas qu‘on vive caché ou si tu n‘as simplement pas envie de prendre le risque de te mettre à dos ta sœur un jour… Alors on peut tout arrêter.» Ils auraient quand même une trahison sur la conscience mais si c’est-ce qu’elle voulait, il ne s’y opposerait pas. « J‘ai envie d‘être avec toi, plus que tu ne l‘imagines. Mais je ne veux pas que tu regrettes un jour d‘avoir pris cette décision.» Son bonheur importait plus que le sien au final, et il ne pouvait pas prendre le risque de foutre son monde sans dessus-dessous avant d’être parfaitement certain qu’elle le voulait tout autant que lui.



Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis cette fameuse nuit passée dans un motel à mi-chemin entre Santa-Barbara et Los Angeles. Et autant dire que ni Olivia ni Liam n’avaient vu le temps défiler tant ils avaient été occupés par leurs activités professionnelles et étudiantes. Tandis que la jeune femme décrochait son diplôme, lui avait redoublé d’efforts au bureau, motivé par des promesses de promotion. Il avait bossé comme un dingue des semaines durant en vue de la décrocher, mais ses efforts n’avaient pas été récompensés. Du moins pas comme il l’avait espéré. Il avait reçu plusieurs louanges de ses supérieurs sur la qualité de son travail, avait eu la chance de voir l’un de ses articles publié dans les premières pages du journal, mais la hiérarchie lui avait annoncé attribuer le poste à l’un de ses collègues, tout bonnement parce qu’il était depuis plus longtemps dans la boîte. La nouvelle avait été difficile à avaler pour Liam, qui trouvait parfaitement injuste de mesurer le talent des uns et des autres en se basant sur son expérience au sein de l’équipe. Il ne s’était pas laissé abattre plus de vingt-quatre heures cela dit, réalisant que baisser les bras ne ferait que les conforter dans leur idée. Non, il voulait leur prouver qu’il était capable de faire mieux que celui qu’ils avaient choisi, quitte pour cela à changer d’employeur. En parallèle de son travail, il cherchait donc discrètement à se renseigner sur les différentes possibilités qui s’ouvraient à lui à l’extérieur. Au-delà de ces problèmes d’ordre purement professionnel, sa vie sentimentale était quant à elle plus chaotique qu’il ne l’aurait jamais pensé. Il était toujours officiellement avec Zoey, officieusement avec Olivia. Il évitait d’ailleurs de regarder la situation dans son ensemble trop souvent, étant rapidement rongé par les remords. Le fait est que jusqu’à présent il n’avait pas eu la moindre opportunité pour parler avec sa petite amie et mettre petit à petit fin à leur histoire. Elle travaillait beaucoup et au-delà de ça il espérait presque qu’en se montrant un peu plus distant elle finirait par rompre d’elle-même. C’était douloureux pour lui d’envisager de lui faire du mal, et c’était sans doute pareil pour Olivia qui du coup ne lui posait pas d’ultimatum non plus. L’embarras atteignait cependant son paroxysme lors des repas familiaux : il détestait imposer à Oliv’ l’image du couple qu’il formait avec Zoey, et pourtant c’est ce qu’il était contrait de faire pour préserver leur secret. Une situation qui ne pourrait durer éternellement, puisqu'il était évident que ce n'était pas vivable. Ils s'en accommodaient pour le moment, encore dans cette phase très rose de leur relation, mais il était évident pour l'un comme pour l'autre que le fait de ne pouvoir vivre cette idylle au grand jour était un handicap.

Devoir improviser des rendez-vous secrets au dernier moment était devenu une habitude, et Liam n'étais plus surpris par cet aspect de leur relation consistant à s'envoyer des messages à n'importe quelle heure pour prévoir de se rencontrer la minute d'après. Cela dit, si l'effet de surprise n'était plus de mise, l'excitation et l'impatience qui en découlaient se décuplaient, elles! C'était le cas ce soir, alors qu'il venait de recevoir un message de la jolie brune lui apprenant que ses parents avaient décidé de dîner en ville. Ça leur prendrait bien deux bonnes heures, pas vrai? Zoey étant de garde toute la nuit, il n'allait pas passer à côté de l'opportunité de la retrouver - même si pour cela il ne devait se contenter que de 120 minutes. Pour plus de discrétion, le journaliste n'emprunta pas sa moto et se contenta de sa voiture, qu'il pourrait facilement garer quelques pâtés de maison plus loin pour éviter d'éveiller les soupçons. Descendu du véhicule à l’arrêt, le brun claqua discrètement la portière et décida de parcourir les derniers mètres à pied. C’est ainsi qu’il eut l’opportunité d’apercevoir la voiture des parents d’Olivia quitter l’allée et peu de temps après le quartier en lui-même. Timing parfait ! Le brun ne perdit pas plus de temps et se précipita comme un adolescent se rendant à un premier rencard sur le seuil de la porte. Il ne devait pas être le seul à trépigner d’impatience, puisqu’il n’eut même pas le temps de sonner à la porte que cette dernière s’ouvrait déjà sur Olivia. Un sourire franc lui fendit le visage en deux, et rapidement les derniers centimètres les séparant n’étaient plus qu’un mauvais souvenir. Ses lèvres avaient retrouvé ses jumelles langoureusement, et ses mains renouaient déjà avec la peau nue de son dos après s’être glissées sous son haut. « Tu m’as manqué…» arriva-t-il à glisser entre deux baisers tandis qu’ils empruntaient les escaliers en direction de sa chambre. Il était tellement difficile de monter les marches alors qu’elle l’envoûtait complètement qu’ils avaient bien failli trébucher une ou deux fois pendant le parcours. Lorsqu’ils arrivèrent enfin sains et saufs à l’étage, le brun ne prit pas la peine de la mener jusqu’à son lit. Non, batifoler dans le couloir c’était plus drôle pas vrai ?! Il avait doucement plaqué la jeune femme contre le mur en l’embrassant, avant de détacher son visage quelques secondes pour ôter son propre t-shirt. Un répit de court terme, puisqu’une fois torse nu et vêtement à terre il partit à l’assaut de son cou cette fois-ci. Ses mains vagabondaient le long de ses courbes, et il s’apprêtait même à la débarrasser à son tour de quelques tissus superflus quand un bruit éveilla son attention, suivi d’une lumière émanant de phares à travers la fenêtre. « Qu’est-ce que…» Et la panique qui commençait à s’emparer de lui ne fit que s’accentuer en entendant une clé se glisser dans le verrou de la porte d’entrée.

Si il y avait bien une chose que Liam se refusait à faire c’était de la mettre dans une situation qu’elle ne désirait pas avec sa sœur. Oui, elle ne l’avait repoussé ni la veille au soir ni sous la douche en se réveillant, mais il n’était pas idiot et savait qu’elle risquait de perdre sa sœur. Que lui perde Zoey était une perspective déchirante, mais dans le fond légitime. Pour elle il voyait les choses sous un autre angle : c’était sa sœur, jumelle qui plus est. Et il ne voulait pas qu’elle se réveille un beau matin remplie de regrets parce que l’homme qu’elle aura choisi ne valait pas la peine de sacrifier cette partie d’elle. Lorsqu’elle posa son front contre son épaule, lui déposa ses lèvres contre ses cheveux en l’entourant de ses bras. « Je ne regrette rien » Elle avait relevé ses yeux vers lui, et il ne pouvait nier être soulagé de l’entendre de sa bouche. Il caressa délicatement sa joue du bout de son pouce, la laissant poursuivre. « Et c'est peut-être ce qui est aussi culpabilisant » Il le comprenait, croyez-le bien. Après tout… Il avait plus ou moins perdu son frère en prenant une décision aux antipodes de ses convictions à lui vis-à-vis de l’entreprise familiale. Et le fait est que c’était encore bien moins grave qu’Olivia et Zoey. Déjà parce qu’ils avaient plus ou moins toujours été en froid, et ensuite parce que l’enjeu n’était pas le même non plus. Après tout son désistement lui avait permis d’avoir mieux qu’il n’aurait pu l’espérer autrement, non ? Alors que pour Zoey le résultat serait sans doute dramatique. « J'ai une peur monumentale de perdre Zoey, et je vois pas comment elle pourra me pardonner ça. » C’était délicat, et il savait qu’il ne pourrait sans doute rien dire auprès de Zoey puisque ça ne ferait qu’empirer les choses. « J’aimerai qu’il en soit autrement pour toi…» Parce qu’elle ne méritait pas de passer par tout ça, surtout pour lui.« Mais tu es la seule bonne raison pour laquelle je suis prête à passer par là. » C’était terriblement touchant. Tant et si bien qu’il s’empara délicatement de ses lèvres avant de plonger ses yeux bleu-vert dans les siens. « Je ne te mérite pas… Tu le sais ça ?» Sans doute que non, elle était bien trop humble pour ça. Il la serra un peu plus fort dans ses bras, respirant son parfum à plein poumons alors que son visage était logé au creux de son épaule. « Ça ira… » Il voulait le croire. Oui, ils passeraient sûrement quelques mois difficiles, mais il ne pouvait imaginer qu’elle ne reparle plus jamais à sa sœur.

Il réalisait parfaitement être d’un égoïsme sans nom alors qu’il se réjouissait autant d’avoir l’opportunité de voir Olivia ce soir. L’épisode du motel remontait à plusieurs semaines en arrière, et finalement il n’y avait pas encore eu de grands changements vis-à-vis de sa petite amie « officielle ». Cette situation n’était finalement juste pour personne : ni pour Zoey qui ne se doutait pas le moins du monde de ce qui se tramait derrière son dos, ni pour Oliv’ qui se retrouvait à trahir sa sœur, ni pour lui qui préférerait cent mille fois ne pas endosser le rôle de l’ordure jouant sur deux tableaux. En définitive il essayait de déculpabiliser en se persuadant qu’il ne pouvait de toute façon pas faire mieux que ça, mais il savait que le plus honnête aurait été simplement de mettre fin à sa relation avec Zoey avant de la tromper. Il n’était pas ce genre d’homme, mais en fin de compte il avait tellement essayé de refouler ses sentiments pour la jumelle de sa petite amie qu’à présent il était bien incapable d’envisager la simple perspective de ne plus la voir jusqu’à ce qu’il trouve le moment opportun pour mettre fin à son histoire avec sa sœur. Rien que la hâte avec laquelle il s’était préparé pour venir jusqu’à chez elle exprimait à elle seule l’effet qu’elle déclenchait chez lui. Cette envie ardente de la retrouver au creux de ses bras ne devait pas être à sens unique, puisque la jolie brune avait déjà ouvert la porte avant même qu’il n’arrive sur le palier. Il n’avait pas tardé à retrouver la chaleur de ses lèvres, la douceur de sa peau sous ses doigts. L’un des autres inconvénients de cette relation cachée, c’est qu’ils ne pouvaient pas se voir au gré de leurs envies. Et même si Oliv’ avait un emploi du temps bien plus allégé que le sien ou celui de Zoey, il lui était par exemple impossible de l’approcher de trop près lors des repas de famille ou à chaque fois qu’il avait rendez-vous avec sa jumelle.  Une contrainte que lui aussi avait du mal à supporter et qui avait pour conséquence un manque qu’il éprouvait même le besoin de préciser à son oreille entre deux baisers. « A moi aussi » Un sourire avait fait son apparition sur son visage, et son baiser n’en avait été que plus langoureux tandis que les deux amants prenaient la direction de l’étage. Une vraie épreuve d’ailleurs, tant ils faisaient preuve d’impatience sans pour autant daigner se lâcher d’un millimètre. Cela dit il leur en fallait plus que des marches interminables pour les décourager, et lorsqu’ils arrivèrent enfin dans le couloir les menant à sa chambre le brun plaqua délicatement Olivia contre le mur. Il ne se recula que pour ôter son t-shirt et reparti rapidement à l’assaut de son cou.

Mais le monde extérieur avait décidé de percer la bulle qu’ils avaient créée autour d’eux en se matérialisant par le bruit suspect d’une voiture sur les graviers et de la lumière des phares l’accompagnant. Ça ne pouvait pas être eux, si ?!« Liv tu ne vas pas le croire, mais ton père s'est trompé dans la réservation ! » D’un certain point de vue, c’était sans doute plus rassurant que d’entendre la voix de Zoey, mais d’un autre autant dire qu’il se serait bien passé de cette intrusion qui le stressait plus qu’autre chose. Il appréciait la famille d’Olivia, ses parents ayant même tendance à le vénérer, mais il n’était pas certain que ces derniers apprécieraient son comportement. « C'est pas de chance ! » Il avait presque oublié son t-shirt, heureusement pour lui qu’Olivia était moins distraite que lui. Il attrapa le vêtement en question en la remerciant d’un baiser sur la joue et enfila ce dernier sans vraiment prêter attention au fait qu’il était à l’envers. « On va commander des pizzas, tu descends ? » Et ils comptaient rester finalement ? Ils étaient décidemment maudits ce soir ! Le brun grimaça sans vraiment savoir ce qu’ils allaient pouvoir inventer pour se sortir de cette situation pour le moins gênante. « Je suis désolée pour ça, » Liam haussa un sourcil à son égard avant d’encadrer doucement son visage tandis qu’elle l’embrassait avec tendresse. « Ne le sois pas.»Murmura-t-il à son oreille avant de la suivre. Après tout elle n’y était pour rien, et c’était même de sa faute s’ils ne pouvaient pas se voir au grand jour comme tous les couples normaux de cette ville. « Liam ne savait pas que Zoey travaillait ce soir » Ils étaient allés à leur rencontre, et le journaliste avait esquissé un sourire en voyant leur surprise. Il appréhendait un petit peu leur réaction à vrai dire : allaient-ils se laisser berner par un mensonge comme celui-là ? « Oh et bien reste dîner avec nous ! » Visiblement, son père n’y avait vu que du feu et il ressentit une pointe de soulagement. « Vous en êtes sûr ? Je n’ai pas envie de m’incruster si vous préférez passer un moment avec votre fille..» En réalité il avait surtout envie d’échapper aux questions embarrassantes et à la possibilité de faire un faux pas. « C'est une nouvelle mode le tee-shirt à l'envers ?! » Si sa mère n’avait pas désigné son t-shirt il n’aurait sans doute pas capté qu’elle parlait de lui. Il sentit son teint virer légèrement au cramoisi tandis qu’il s’apercevait de son erreur. « J’ai…» Son cerveau tournait à vitesse grand V, tant il se sentait pris au piège. « J’avais envie de faire enrager Zoey. Vous savez à quel point elle fait attention à ce genre de détail ! Mais visiblement ma mauvaise blague sera remise à plus tard..!» Miser sur le sens aigu de la mode chez sa petite amie était un peu facile, mais il n’avait rien trouvé de plus valable comme excuse. Certes il était très gaffeur - la preuve d’ailleurs à l’instant - mais il n’était pas certain que ça aurait suffi à le rendre crédible de simplement prétexter une inattention flagrante.

« Bière, comme d’habitude ?» Le brun esquissa un sourire, constatant à quel point il avait pris certaines habitudes chez les Perkins. Ça lui avait fait bizarre qu’on lui accorde autant d’attention dans cette famille alors que chez lui la température était glaciale depuis des années. Ça lui faisait plaisir bien sûr d’être autant apprécié, mais d’un autre côté ils risquaient de tomber de haut dans quelques semaines. « Oui, merci.» Il avait eu le temps d’aller remettre son haut à l’endroit, et les pizzas n’avaient pas tardé à être livrées. Ils étaient installés autour de la table du salon dans une ambiance plus ou moins décontractée, et pourtant Liam se sentait terriblement mal à l’aise. Olivia était à ses côtés, et il devait sans cesse se retenir de prendre sa main ou de passer ses doigts dans ses cheveux. Du coup, il évitait le plus possible de croiser son regard, comme si en jouant la carte de l’indifférence il arriverait à dissimuler le secret les unissant. « Et vous comptez emménager ensemble ? » Après plus de quatre ans de relation la question était tout à fait légitime, mais Liam fût pris de court. Il avait beau essayer de dévier toutes les questions concernant Zoey depuis tout à l’heure, il semblerait qu’il ne pouvait pas y échapper. En temps normal la jeune femme était là pour leur dire d’arrêter de le questionner sur leur vie privée, mais ce soir elle ne pourrait pas le défendre. Triturant la bière qu’il tenait entre ses mains, Liam laissa échapper un léger rire nerveux. « Ce n’est pas… On a pas vraiment abordé la question ensemble. Avec ses études…» Il porta l’alcool à ses lèvres, ayant bien besoin de se détendre un minimum. « Pourquoi, elle vous en a parlé ?» Il savait bien sûr qu’elle rêvait de plus, mais il doutait du fait qu’elle ait évoqué la question en famille. Le brun se hasarda à observer Olivia du coin de l’œil, détestant lui faire subir ce genre de conversation qui tournait uniquement autour de sa jumelle et lui.

Depuis cette fameuse nuit dans ce motel à quelques kilomètres de Los Angeles, la situation pour Liam n’avait pas particulièrement changée. Il détestait endosser le rôle du petit ami qui entretient une relation secrète avec une autre, mais force était de constater qu’il était devenu ce cliché très désagréable. Et ce n’était pas par manque d’honnêteté qu’il faisait durer le plaisir, non, c’était juste parce qu’il refusait de lâcher la nouvelle brutalement à Zoey. Elle ne méritait certainement pas d’être traitée comme une simple copine avec qui il ne voulait plus envisager l’avenir. Ca faisait quatre ans et demi qu’ils étaient ensemble et même si aujourd’hui ce qu’il vivait avec Olivia surpassait l’entendement, il ne pouvait pas balayer une relation de la sorte d’un simple revers de main. D’autant plus que les conséquences allaient forcément être dramatiques au sein du noyau familial, et qu’il préférait volontiers s’accorder un peu de répit pour envisager la rupture la moins douloureuse possible. Au-delà de cet aspect très culpabilisant de l’affaire, Liam ne regrettait en rien ce road trip en moto qu’il avait proposé à Olivia. Ce qu’ils vivaient depuis quelques semaines valait largement la peine de prendre tous ces risques. Il ne s’était jamais senti aussi vivant, aussi excité à la simple idée de la retrouver à chaque fois qu’ils en avaient l’opportunité. Et ce soir ne faisait pas exception à la règle : à peine lui avait-elle proposé de le rejoindre chez elle qu’il avait sauté sur sa bécane en direction du quartier où habitaient ses parents. Cette fièvre lancinante au creux de l’estomac ne s’était pas estompée au moment où il avait enfin posé ses lèvres sur les siennes. Bien au contraire, les battements de son cœur s’étaient décuplés, et c’est avec une sensualité peu commune que le couple avait entamé son chemin jusqu’à l’étage. Un vrai parcours du combattant étant donné qu’aucun d’eux ne daignait lâcher les lèvres de l’autre. Ils avaient bien failli se casser la figure une ou deux fois pendant cette longue traversée, mais étaient finalement arrivés sains et saufs à l’étage. Liam aurait pu se diriger tout de suite vers la chambre de la brune, mais au lieu de ça avait préféré laisser place à l’urgence et avait entreprit d’ôter son t-shirt une fois la jeune femme contre le mur du couloir. Seulement ce début idyllique de soirée avait été vite rattrapé par la réalité, le bruit d’une voiture dans l’allée éveillant leur attention. Ses parents étaient revenus aussi vite qu’ils étaient partis, le père d’Olivia ayant visiblement fait une bourde. Il était inutile qu’Olivia s’excuse, elle n’y était pour rien en fin de compte même si la déception se lisait sur leurs deux visages. Le brun avait remis son haut, et avait suivi les pas de la jeune femme, étonnant ainsi ses parents qui ne s’attendaient évidemment pas à le voir. Ils lui proposèrent cependant de rester, et ne voulant pas s’imposer Liam les remercia tout en leur demandant poliment si ça ne les dérangeait pas.« Bien sûr non, tu fais partie de la famille ! » Un nœud à l’estomac venait de se former alors qu’il réalisait combien ils allaient tomber de haut prochainement. « Merci, c’est adorable.» se contenta-t-il de dire avant qu’on ne lui fasse remarquer que son t-shirt était à l’envers. Une belle bourde qu’il rectifia en prétextant avoir voulu faire enrager sa petite amie. C’était la seule chose qui lui avait traversé l’esprit, et fort heureusement il sembla convaincre les parents des jumelles qui n’insistèrent pas plus et commandèrent le repas.


Les pizzas avaient été livrées et c’est avec une certaine décontraction que les parents d’Olivia et les deux amants s’étaient installés autour de la table. S’il arrivait à feindre une certaine aisance, la vérité était qu’il ne se sentait pas particulièrement à l’aise. Il trouvait cela extrêmement étrange de parler de Zoey comme si leur couple était une évidence alors qu’il savait quant à lui quelle tournure était en train de prendre les choses. Il connaissait les parents d’Oliv’ depuis plus de quatre ans maintenant, faisait partie de la famille comme l’avait encore répété sa mère tout à l’heure. Et d’une certaine manière il s’entendait presque mieux avec sa belle-famille qu’avec ses propres parents. Ici on l’avait toujours considéré comme quelqu’un d’intéressant et d’habilité à rejoindre le clan malgré le fait qu’il ne soit pas forcément chirurgien ou à la tête d’une entreprise. Les Perkins prenaient même souvent sa défense pour taquiner Zoey, ce qui était toujours source de quelques fous rires chez les uns et les autres. Et c’est avec un pincement au cœur qu’il songeait au mal qu’il allait faire à tous ces gens quand ils découvriraient le pot-aux-roses. Il n’osait même pas imaginer leur réaction, se doutant qu’il ne serait sans doute plus invité le dimanche avant quelques années. Parler de l’avenir qu’il avait avec Zoey était donc délicat, parce qu’il savait pertinemment que ça ne se produirait jamais. « Et bien, vous êtes ensemble depuis longtemps maintenant, alors se serait légitime que vous commenciez à y penser ! » Le brun esquissa un sourire, comprenant parfaitement l’enthousiasme de la mère des jumelles même s’il n’était pas dans son intérêt de s’étendre sur le sujet. « Eh bien elle ne m’en a pas encore parlé, alors je suppose que ce n’est pas encore dans ses plans à court terme !» Du moins il l’espérait parce qu’il n’osait même pas imaginer le drame que ce serait si elle venait à lui en parler soudainement avant même qu’il n’ait le temps de rompre avec elle. « Et je ne suis pas certaine que Zoey serait ravie que les décisions soient prises sans elle ! » Liam laissa échapper un léger rire, soulagé de l’intervention d’Olivia qui leur permettait à tous de changer de sujet et d’éviter cette pente pour le moins très glissante. « Au fait, j’ai vu Ethan à l’hôpital il n’y pas longtemps ! » Ethan ? Le journaliste fronça légèrement les sourcils, n’ayant jamais entendu ce nom-là auparavant. Ou bien alors ça ne lui avait pas fait grande impression. Dans tous les cas, le ton qu’employait la mère d’Olivia était légèrement ambigu, et le brun n’était pas persuadé d’aimer la conversation qui allait s’en suivre. « Je n’ai pas osé, mais si tu ne l’invites pas prochainement à dîner, c’est moi qui le ferais ! » Ce n’était un secret pour personne : les parents de la jeune femme essayaient depuis longtemps de la caser avec un bon parti et Liam s’en était très vite rendu-compte lors des dîners en famille. Ceci étant dit, il n’allait certainement pas s’en réjouir à présent qu’il était avec elle. Même si ça pouvait être vu comme la couverture parfaite… Il n’avait pas du tout envie de se retrouver dans une situation plus inconfortable qu’elle ne l’était déjà.« Ce sera pas nécessaire maman » Se gardant bien d’intervenir, Liam feignait l’indifférence en se concentrant sur sa pizza. « Olivia, c’est ridicule, tu vois ce garçon depuis des mois et tu ne l’as toujours pas invité à la maison ! Pour une fois que tu sors avec quelqu’un de bien ! » Et là, alors qu’il était en train de mâcher un bout de son repas, le brun s’étouffa en l’avalant de travers, sous le regard étonné des deux parents qui le fixaient à présent avec curiosité. « Ca va aller mon grand ?!» Le brun toussa un ou deux coups en frappant légèrement sa poitrine afin de dégager sa trachée avant d’attraper un verre d’eau et d’en boire quelques gorgées. « Ce n’est rien j’ai juste… Mangé trop vite.» Ou tout simplement pas digéré la nouvelle ! D’accord c’était sans doute lui le moins bien placé pour faire une crise de possessivité, mais il avait été pris de cours par la nouvelle et espérait vivement avoir mal compris.« On… On ne se voit plus depuis un moment » C’était déjà rassurant, mais Liam aurait bien en connaître un peu plus à son sujet, et savoir quelle avait été la nature de leur relation exactement. « Mais enfin Olivia, pourquoi ? Il avait tout pour plaire ce garçon !» Super. Légèrement renfrogné, Liam fixait un point imaginaire dans la pièce en se retenant autant qu’il le pouvait d’interroger la jeune femme à son tour. « On peut changer de sujet ? » Excellente idée, vraiment. Liam s’apprêtait à mettre un sujet bateau sur le tapis, quand le bruit de la porte d’entrée éveilla son attention. « C’est moi !» Il ne manquait plus que ça. Par réflexe, le brun se leva de sa chaise au moment où Zoey débarquait dans la pièce et posait sur lui des yeux plus qu’interrogateurs. « Liam ?! Qu’est-ce que tu fais là ?» Elle posa ses affaires sur un meuble et s’approcha de lui avec un sourire de plus en plus élargi. « Je voulais te faire une surprise mais j’avais oublié que tu travaillais…» lâcha-t-il en se rappelant l’alibi qu’il avait sorti à ses parents un peu plus tôt. Chaleureuse, la brune ne tarda pas à retrouver ses bras et à l’embrasser langoureusement avant de retrouver son regard avec une lueur pétillante dans les yeux. « Je ne sais pas pourquoi je m’évertue à te donner mon emploi du temps si au final tu n’es pas capable de le retenir !» le taquina-t-elle avant d’aller embrasser chaque membre de sa famille. Assis à nouveau sur sa chaise, le brun sentit son cœur se serrer alors que Zoey venait s’asseoir sur ses genoux. Ce n’était pas elle qu’il voulait toucher de la sorte, à côté de qui il souhaitait s’afficher. Et l’idée qu’Olivia soit obligée d’endurer cela le peinait. « Tu restes ce soir ? Ca fait une éternité que tu n’as pas dormi à la maison..» Et elle lui offrait ce petit regard digne du chat Potté en prime, une vraie torture ! « Je ne suis pas sûr que tes parents vont apprécier que j’élise domicile chez eux alors que tu devrais être en train de réviser !» Et là il n’espérait qu’une chose : que les parents en question le soutiennent !

Ça aurait été complètement utopique de s’imaginer que le monde extérieur pouvait leur accorder une trêve, n’est-ce pas ?! Liam n’était pas né de la dernière pluie, et ne s’était jamais imaginé qu’entretenir une relation secrète avec Olivia serait de tout repos. Il était journaliste, il était donc suffisamment bien placé pour savoir que la vérité finissait toujours par sortir du placard, qu’on le veuille ou non. Et il s’estimerait déjà bien heureux si personne ne découvrait le pot aux roses avant qu’il n’ait décidé lui-même de dégoupiller la situation. D’une certaine manière l’idée de se faire prendre, les risques qu’ils prenaient en conséquence, leurs retrouvailles totalement spontanées rendaient ce début d’idylle particulièrement excitant. Mais de l’autre c’était également terriblement frustrant de ne pas pouvoir l’inviter en plein jour à la terrasse d’un café, de ne pas pouvoir la présenter comme sa petite amie à ses proches ou encore de se retrouver piéger - comme ce soir - entre ses deux parents et de ne plus tellement savoir quelle attitude adopter. Comprenez bien que cela faisait plus de quatre ans qu’il côtoyait cette famille au moins une fois par semaine… Il avait été accueilli à bras ouverts dès son arrivée - ce qui l’avait d’ailleurs assez étonné en comparaison à l’ambiance assez glaciale qui régnait chez lui. Il était presque vu comme le Messie par la mère des jumelles, et le père de ces dernières ne perdait généralement pas une occasion de parler actualités avec lui dès que ces dames avaient le dos tourné. Même s’il n’en était pas au stade de les appeler par leurs prénoms et de leur donner une tape amicale dans le dos, il n’en restait pas moins qu’il avait créé quelques habitudes ici. Alors la simple perspective de les décevoir était dérangeante. La scène qui se déroulait sous ses yeux était quasiment surréaliste : il avait devant lui deux adultes bienveillants et presque pressés de voir un jour leur fille prendre complètement son envol, et à ses côtés se trouvait la femme dont il était réellement épris. Ne s’étaient-ils jamais rendu compte des sentiments de leur deuxième fille pour lui d’ailleurs ? Qu’il ait été personnellement aveugle pendant un moment était une chose, mais sa mère avait bien dû se rendre compte de ce qui se tramait, non ? C’était peut-être même pour ça qu’il l’avait vu si souvent aborder le sujet de ses futures conquêtes avec elle. Dont une qu’il…. Ne connaissait pas et dont elle parlait à l’instant, éveillant son attention. Il fût même tellement surpris d’entendre parler de cet « Ethan » qu’il s’étouffa en avalant de travers un morceau de sa pizza. Celle-là, il ne l’avait vraiment pas vu venir ! Et s’il tentait tant bien que mal d’éviter d’attirer l’attention sur son ressentiment, il jeta un coup d’œil discret en direction de la jolie brune. Etait-il en colère ? Non, certainement pas. Jaloux ? Peut-être un petit peu, même si au final c’était surtout la curiosité qui l’attisait. Pourquoi ne lui en avait-elle jamais parlé ? Olivia cherchait à changer de sujet lorsque le bruit de la porte d’entrée se fit entendre, dévoilant une Zoey fraîchement rentrée de la bibliothèque - ou de l’hôpital - il n’avait pas réellement prêté attention à son emploi du temps. Quoi qu’il en soit, il lui fallait à présent jouer la carte du petit ami parfait, qui aurait prévu de lui faire une bonne surprise. Si elle savait… Après une étreinte chaleureuse, il s’était réinstallé sur sa chaise et Zoey quant à elle avait fait le tour de la table pour saluer tout le monde avant de venir se loger le plus naturellement du monde sur ses genoux. Dire qu’il se sentait mal à l’aise était un véritable euphémisme, mais son mal-être ne fit que s’accentuer quand elle l’invita à passer la nuit ici. D’une part il n’en avait pas envie, et de l’autre c’était affreusement gênant d’imposer à Olivia une telle conversation. Trouvant un prétexte pour essayer de se défiler en la personne de ses parents, le brun attendait que ces derniers n’approuvent quand Olivia se leva brusquement, à son grand étonnement. « Je… J’ai un peu mal dormi la nuit dernière et je tombe de sommeil ! » Dieu qu’il s’en voulait… Et il se retenait de toutes ses forces pour ne pas se lever et la prendre dans ses bras en lui promettant que bientôt tout ça ne serait qu’un mauvais rêve derrière eux. « Déjà ?!» s’étonna Zoey, prête à la retenir. Mais elle avait pris sa décision, et il ne pouvait certainement pas l’en blâmer. Elle avait déjà eu bien du courage de jouer le jeu autant de temps. « Bonne nuit ! » Le brun essayait de capter son regard, désireux qu’elle comprenne combien il était désolé. « Bonne nuit.» arriva-t-il malgré tout à articuler avant qu’elle ne s’évapore. La gorge serrée, il tenta malgré tout de garder un sourire constant, refusant de laisser échapper le moindre indice sur ce qu’il ressentait.


« T’es sûr de ne pas vouloir rester?» Il l’avait suivi jusque dans sa chambre, non sans lorgner sur la porte de celle d’Olivia au passage. Allongé sur son lit avec sa petite amie dans les bras, il essayait de faire abstraction des baisers qu’elle parsemait le long de son cou. Il ne pouvait pas mentir et dire qu’elle le laissait de marbre : il était avec elle depuis plusieurs années, c’est bien qu’elle ne le laissait absolument pas indifférent ! Seulement ses gestes doux et langoureux avaient à présent une saveur amère, celle d’un mieux qui l’attendait dans la pièce d’à côté. C’était idiot de faire des comparaisons alors que les deux jumelles n’auraient pas pu être plus à l’opposé l’une de l’autre… Mais c’était plus fort que lui. Avec Olivia il avait l’impression de pouvoir être pleinement lui-même, d’être sans doute beaucoup plus sur la même longueur d’onde aussi. Le côté pimpant, très attaché à la mode, ambitieux et sûr d’elle de Zoey étaient attirant mais ce n’était pas ce qu’il recherchait au fond de lui. « Je dois me lever tôt demain matin… Mais je me rattraperais.» ajouta-t-il en lisant la déception dans ses yeux avant de venir s’emparer doucement de ses lèvres. Ils étaient restés quelques minutes supplémentaires dans cette position, avant qu’il ne se décide à se lever, et qu’elle n’en fasse de même expliquant avoir besoin d’une bonne douche. L’information n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd : il l’avait embrassé en lui souhaitant une bonne nuit, avait commencé à se diriger vers les escaliers puis dès qu’il l’avait entendu fermer la porte de la salle de bain à clé il avait fait marche arrière. Il était hors de question qu’il parte sans même lui dire au revoir… Pas alors qu’il avait senti ce malaise un peu plus tôt. Avec toute la discrétion dont il était capable de faire preuve, le journaliste s’immisça à l’intérieur de la chambre de la brune.  « Oliv’ ?» chuchota-t-il alors qu’il tentait d’habituer ses yeux à l’obscurité et de se diriger jusqu’à elle. La traversée fût chaotique, mais il butta finalement contre son lit et pu donc s’asseoir sur le rebord et se pencher vers elle pour venir déposer un baiser contre sa tempe, puis sa joue. « Je suis désolé que tu sois obligée de supporter ça… J’aurais aimé que ce ne soit rien que toi et moi ce soir.» Il avait eu tellement hâte de la retrouver que la déception était d’autant plus grande. « Mais on se rattrapera… Même si pour ça il faut que je nous paye une chambre dans un motel pourri à une heure d’ici !» plaisanta-t-il en référence à leur première nuit ensemble. Sa main avait trouvé la sienne, et il s’était empressé de nouer ses doigts aux siens. Il était clair qu’il n’avait pas la moindre envie de partir, mais il ne pouvait pas se permettre de trop traîner ici. « Je dois rentrer chez moi, mais si tu en as envie… Tu sais que tu peux m’appeler à n’importe quelle heure. D’autant plus que… Qu’il faudra que tu me parles de ce médecin ! » Ajouta-t-il avec une certaine espièglerie. Il ne savait d’ailleurs même pas s’il était médecin, puisque la seule information qui avait filtré tout à l’heure est que sa mère l’avait croisé à l’hôpital. S’il pouvait de temps en temps se montrer jaloux, ce n’était pas le cas présentement. Déjà parce qu’il n’avait pas tellement de réflexion à faire vu qu’il n’était toujours pas séparé de sa sœur, et ensuite parce que ça l’amusait surtout qu’elle ne lui en ai jamais parlé avant. « Bonne nuit..» murmura-t-il contre ses lèvres avant de l’embrasser avec toute la douceur du monde. Il n’était pas encore parti de chez elle qu’elle lui manquait déjà affreusement. C’est à contrecœur qu’il se défit de cette étreinte, déposa un dernier baiser sur son front et sorti discrètement de sa chambre. Heureusement pour lui il ne croisa ni la route de Zoey ni celle de ses parents, et il sorti mains dans les poches pour se rendre jusqu’à sa moto, l’âme beaucoup plus lourde que lorsqu’il était arrivé.