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 Oh please don't cry, you liar.

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MessageSujet: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyMer 18 Déc - 1:20



Oh please don't cry, you liar.
And you lean in for your last kiss, who in this world could ask me to resist.

13 décembre 2014.

Luya avait menti de nombreuses fois. En réalité, il serait sans doute plus rapide de compter les fois où il avait dit la vérité plutôt que l’inverse, tant sa personnalité était imprégnée de tous les mensonges qu’il avait proféré au cours de sa misérable existence. Il avait fait croire qu’il était à l’aise, qu’il n’avait besoin de personne et qu’il pouvait passer sa vie tout seul sans que cela ne l’affecte. Il s’était fabriqué un masque pour essayer de berner tout le monde et tenter de ressembler à ce qu’il ne pourrait pourtant jamais être. Il avait couru après la perfection et la normalité, essayant de rentrer dans ces deux moules par tous les moyens, oubliant que la sincérité et l’honnêteté étaient davantage primordiales. Bref, Luya avait perdu bien du temps à travestir l’évidence et à dissimuler ce qu’il était véritablement, mais au cours des derniers mois, il avait appris à dire ce qu’il pensait. Oh, cela ne manquait pas de le faire rougir, bien évidemment, il avait encore un long chemin à faire avant de réussir à parler autant que la plupart des gens, à dire tout ce qui lui passait par la tête sans culpabiliser par la suite ou avoir l’impression que le monde entier allait rire de sa bêtise. Il progressait lentement mais sûrement, et le peu de personnes qui constituaient son entourage le plus proche pouvait dors et déjà constater les changements. La plus grosse révélation qu’il ait faite cette année restant bien sûr celle concernant sa sexualité, ou plutôt, celle qui concernait son couple. Car ce n’était pas mentir de dire qu’il n’aimait pas les homme après tout, Scott était juste l’exception, pas vrai ? Les mois s’écoulant, il avait de moins en moins de peine à raconter à sa mère tous les moments fantastiques qu’il partageait avec l’infirmier depuis qu’ils étaient officiellement ensemble. Naturellement, il se gardait bien de rentrer dans les détails, sa mère croyant toujours que son fils était pur et innocent... Mais, ne serait-ce pas là un autre mensonge ?... À croire que c’était peine perdue, Luya était condamné à dire l’inverse de ce qu’il désirait dans le but de se protéger. De quoi exactement ? De lui sans doute, allez savoir.

Néanmoins cette fois-là était tout à fait différente. Encore un autre mensonge, oui, certes, mais bien plus heureux cette fois-ci. Tout compte fait, ce n’en était pas un vrai, juste un autre moyen de pouvoir faire plaisir à Scott sans que celui-ci ne se doute de rien. En effet, Luya avait fait croire à l’infirmier qu’il était pris pour la soirée, son emploi du temps ne lui permettant pas d’avoir une nuit de repos alors que le blond avait justement la possibilité de le voir. Il ne savait pas vraiment pourquoi ni comment il avait inventé cette excuse un peu étrange, mais au moment où Scott lui avait demandé s’il était libre ce soir-là, sa langue avait fourché et il avait aussitôt répondu négativement et ce le plus naturellement du monde. Il s’était ensuite contenté de s’excuser en feignant une mine désolée, se reportant vers sa tache de lait chaud pour y tremper ses lèvres. Le jeune homme ne cherchait pas à s’éloigner de son amant, bien au contraire, il avait déjà une petite idée derrière la tête. Après tout, dix mois s’étaient écoulés depuis qu’ils étaient ensemble et aux yeux de Luya, cela relevait de l’exploit. Comment le trentenaire faisait-il pour réussir à le supporter ? Le brun n’en avait aucune idée et ses joues étaient toujours aussi pâles tandis qu’il imaginait déjà la meilleure façon de remercier Scott pour sa présence, sa patience, et toutes ces autres choses qui le comblaient au quotidien depuis le 13 février dernier.

Alors il avait fait semblant de rien, continuant de dire qu’il n’était pas là ce soir-là. Ce fameux 13 décembre. Il fallait vraiment que Luya cesse d’accorder autant d’importance aux dates, il n’y avait probablement que lui pour faire un tel rapprochement. Il savait bien que Noël arriverait dans la foulée et qu’ils pourraient se couvrir de baisers et se prouver leur amour une fois de plus, et qu’ils n’avaient certainement pas besoin d’un prétexte supplémentaire pour passer leur nuit sous la couette. Malgré tout, et même si Luya avait déjà une très bonne idée de cadeau à offrir à Scott pour les fêtes de fin d’année, il ne voulait pas attendre pour lui faire plaisir. Après tout à quoi bon pas vrai ? Il voulait profiter de l’instant présent avec lui, et s’il devait lui faire croire qu’il travaillait pour avoir tout le temps du monde de lui organiser une petite surprise, alors tant pis, il était prêt à prendre le risque et à mentir à son homme. Luya avait donc pris soin de lui toute l’après-midi, souriant jusqu’aux oreilles en imaginant les réactions de Scott lorsqu’il verrait tout ce que Luya avait prévu. Oh, rien de vraiment très extravagant, c’était Luya, il fallait que cela reste simple et qu’il ne se sente pas trop embarrassé. Alors il avait emprunté quelques films, ceux que Scott appréciaient particulièrement et qu’ils n’avaient encore jamais eu l’occasion de voir ensemble, passant également chez le traiteur dans la foulée puisqu’il n’avait toujours pas appris à cuisiner, récupérant donc les spécialités qu'il avait commandé pour l'occasion et dont ils raffoleraient certainement. Rien que d’y penser, le jeune homme en avait déjà l’eau à la bouche.

Rien ne le rendait plus heureux que l’idée de retrouver Scott et de voir la surprise sur son visage au moment où il ouvrirait la porte. Il avait traversé la ville en chantant presque à tue-tête dans sa voiture, chose qui ne lui arrivait que très rarement, pour ne pas dire que c’était sans doute la première fois que cela se produisait. Dans l’ascenseur, il ne pouvait plus se contenir et si cela avait permis à la machine de monter plus rapidement, il aurait appuyé sur tous les boutons en même temps. Une fois arrivé au troisième étage, il prit une grande inspiration, vérifiant que sa chemise était bien en place, n’osant pas toucher à ses cheveux sans être face à un miroir de peur de déranger sa coiffure. Il sonna simplement, souriant toujours, son coeur battant à tout rompre en attendant que Scott vienne ouvrir la porte. Une minute s’écoula seulement avant qu’il apparaisse. Son Scott. Il était tellement beau qu'il aurait simplement pu se pendre à son cou et ne plus bouger. « Hey ! » Il brandit toutes les choses qu’il avait apporté avec lui. « I wanted to surprise you so... I just brought stuff you like and... I thought we could spend the night. I kinda lied, I’m not working tonight so... » Il rougissait déjà par peur d’être ridicule et de ne pas faire les choses comme il fallait. Après tout, il se souvenait encore de ce 14 février et de sa tentative, il avait voulu combler Scott avec une simple rose et... Il ne valait mieux pas songer à cette rose, les choses étaient différentes maintenant pas vrai ? Luya finit par faire un pas en avant et se hissant sur la pointe des pieds, il posa un baiser sur la joue de Scott tant bien que mal.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyJeu 19 Déc - 12:53

"Scott... please... don't do this."

Après tout ce qui lui était arrivé, Scott aurait pu laisser tomber depuis longtemps. Depuis trop longtemps. Il aurait pu décidé de tout quitter cette fameuse nuit où il avait vu sa mère rentrer avec un homme qui empestait l'alcool pour s'enfermer dans la chambre de cette dernière. Il n'avait évidemment pas compris, encore moins compris quand des mois plus tard, le ventre de sa mère avait commencé à se faire de plus en plus envahissant et de plus en plus rebondi. On lui avait annoncé qu'il allait avoir une soeur et qu'il devait l'aimer et la chérir. Scott s'était bien retenu d'ajouter un commentaire, alors qu'à présent, il savait qu'il aurait dû demander à sa mère d'arrêter d'engendrer des malheureux et des miséreux. Il n'y avait absolument aucun honneur à être un Winston, il devait se tenir droit dans l'adversité et conserver un sourire sur son visage alors que véritablement il voulait hurler, véritablement il voulait crier et se laisser tomber à terre et ne plus jamais se relever. Mais non, il avait continué, c'était lui qui avait trouvé Dylan dans le cimetière ce fameux jour, contre la tombe de son père à lui, beaucoup trop pâle et beaucoup trop froide. Il avait presque cru que sa soeur avait trouvé une issue à toute cette mascarade, qu'elle avait trouvé une sortie à ce monde cruel, une échappatoire, quelque chose de doux et de singulier, mais non, Scott était purement et simplement égoïste, il n'avait pas pu la laisser partir. Il l'avait secouée, il l'avait forcée à tenir bon, à rester en vie et à ne surtout pas abandonner et à ne surtout pas le laisser seul, pas ici, pas lui. Il avait gardé un oeil sur elle pour éviter les dérives et quand elle avait ouvert les yeux à l'hôpital, il n'avait pas été en colère, non. Sa colère il préférait la garder pour lui et offrir des sourires à sa petite soeur. Des sourires car après... Dylan avait fait de son mieux pour remonter la pente pas vrai, même leur mère avait été contente. Mais il fallait bien un Winston pour en tromper un autre et Scott savait que tout ceci était une façade, que tôt ou tard sa soeur finirait par craquer. Et ils étaient là aujourd'hui, tous les deux dans la voiture de Scott, le blond venant de se garer devant un portail en fer. Ils étaient dans un coin de Los Angeles où Scott ne venait que très rarement, Hollywood ne l'intéressait pas vraiment, pas les stars, pas les paillettes, pas besoin d'illusions de ce genre, il préférait créer les siennes pour ensuite se réveiller brusquement et se retrouver à fixer le plafond avec des larmes aux yeux, le souffle coupé et Luya blotti dans ses bras. Oh il aurait voulu que Luya soit avec lui aujourd'hui mais non, Scott n'aurait jamais osé lui demander une chose pareille, il l'avait presque fait mais non, il refusait que Luya le voit aussi... Faible. Il devait rester quelque chose que l'on ne pouvait atteindre et que l'on ne pouvait pas détruire pour le jeune homme, pour Luya qui pouvait voir ses ailes.

He was no angel.

Et s'il devait en être un, cela serait probablement l'ange de la mort en personne car pourquoi ne pas afficher un beau visage avant de venir déloger la vie au creux des corps et ensuite la redonner vulgairement à quiconque en aurait besoin. C'était pathétique, il était pathétique. Scott fixa son reflet dans le pare-brise, absolument aucun signe extérieur n'indiquait ce qui se passait, pas de fissures, pas de cicatrices... Rien. Cela en était presque rageant. Il se tourna vers Dylan qui venait de s'adresser à lui, on ne pouvait pas en dire autant pour l'autre Winston, elle avait noué ses cheveux en un chignon au dessus de sa tête, quelques mèches blondes s'en échappant et retombant sur son visage, son visage vide et froid et creux, des cernes sous ses yeux bleu, Dylan avait maigri en à peine quelques jours, au plus grand désarroi de sa mère et celui de Scott. Quand ce dernier l'avait trouvée dans ce bar le mois dernier, il avait réussi à la convaincre de rentrer, il l'avait déposée chez sa mère et les trois Winston avaient beaucoup discuté et Dylan s'était enfin confiée. Scott avait découvert ce qu'avait fait sa soeur pendant ces deux dernières années... loin de lui, à sombrer alors que lui s'inquiétait pour sa propre personne et ses sentiments pour Luya. Il s'en voulait, tellement qu'il avait vécu les aveux de Dylan comme un véritable coup porté à son âme, un coup dont il était certain qu'il ne se remettrait pas. Dont Dylan ne se remettrait pas. Car Joyce et Scott avaient tenté de lui venir en aide, seulement pour retrouver Dylan, ivre, dans les rues de Los Angeles quelques jours plus tard. Ni Scott ni sa mère n'étaient prêts pour une telle situation alors ils avaient pris une décision. Scott prit une profonde inspiration et finit par sortir de la voiture, qu'il contourna pour aller ouvrir celle côté passager.

"Come on Dylan."

Sa soeur finit par sortir de la voiture en lui adressant un regard noir, regard que Scott ignora totalement, un des bras autour de la taille de sa soeur. Elle tremblait et Scott choisit d'ignorer ce détail alors qu'il les guidait à l'intérieur du centre. Un centre de désintoxication, l'un des meilleurs de la ville, connu pour son efficacité et sa discrétion. Voilà à quoi il en était réduit, il abandonnait sa soeur. Scott fit de son mieux pour sourire à la réceptionniste et il remplit rapidement la décharge, évitant le regard de Dylan. Tout fut rapide, trop rapide et déjà, il était temps de dire au revoir à sa soeur. Seulement pour trois semaines mais c'était trop long. La fin de l'année approchait et elle allait être seule et...

"Scott please."

La voix de Dylan s'éleva de nouveau comme un murmure alors qu'elle se collait contre le torse de son frère. Le blond la prit dans ses bras, ses yeux rivés sur les deux infirmiers qui attendaient sa soeur. Il ne voulait pas la lâcher, il n'aurait jamais dû la lâcher, elle aurait dû être à l'abris dans ses bras, tous ces gens qu'il prenait dans ses mêmes bras, qu'il serrait contre lui et qu'il avait promis de protéger pour toujours, il ne devait jamais partir. Ni Dylan, ni Maximilian, ni... La pensée du russe lui fit relâcher prise et il déposa un baiser sur le front de sa soeur avant de reculer. Il ignora ses pleurs et il ignora ses cris, ni même la façon dont elle se débattit alors qu'on l'emmenait loin, loin de lui, loin de tous.

But Scott you promise you'd keep her safe.

Le blond se passa une main sur le visage et il sortit le plus vite possible de cet endroit, grimpant dans sa voiture et roulant loin d'ici. Il roula pendant quelques heures, ignorant les appels de sa mère qui voulait sûrement savoir comment ... Comment il avait pu faire ce qu'elle n'aurait jamais, jamais, pu faire. Il l'ignora et finit par rentrer chez lui en fin de journée, n'en pouvant plus de ce soleil qui brillait trop malgré le mois de Décembre. Il ôta son t-shirt rapidement, se retrouvant en débardeur et sans vraiment trop réfléchir, il se dirigea vers un des placards de la cuisine et attrapa la bouteille de whisky qu'il y avait là et retrouva son canapé. Seul avec sa bouteille et ses souvenirs. Le whisky avait un goût amer mais il s'en moquait, son âme était amère et vide et l'alcool lui faisait du bien. Il entendait encore Dylan qui lui demandait de ne pas la laisser ici, qu'elle changerait que tout irait bien, qu'elle arrêterait de boire...

Scott ... Боже мой ... Tu n'as absolument aucune idée de ce que tu représente pour moi. Tu as été la seule personne que j'ai aimé, avec ma mère, la seule. Et tu es toujours la seule à cet instant précis. Non, non je ne t'ai pas menti sur ça. Crois moi je t'en prie ... Sans toi, je ne serais plus là aujourd'hui, je le sais.

Et la sienne, encore la sienne, alors qu'il s'était juré de l'oublier, de ne pas replonger, de ne pas recommencer, il avait Luya, il était heureux. ... Non, il n'était pas heureux, pas complètement, il faisait semblant et il prenait ce que Luya avait à lui offrir, mais ce n'était pas juste, après tout ce qui lui était arrivé, il ne voulait pas un aperçu du bonheur et de ce qu'il pourrait éventuellement avoir un jour, il voulait tout, absolument tout. Alors que cette pensée traversait son esprit, plus claire et plus marquante que jamais, la sonnerie se fit entendre. Scott poussa un grognement et vida son verre d'un trait, il avait tout de même bu la moitié de la bouteille, et il se leva. Il ouvrit la porte déjà prêt à congédier quiconque se trouvait derrière. Il ne s'attendait pas à voir Luya Sparks sur le pas de sa porte. Scott en eut le souffle coupé et tandis que le brun prenait la parole, Scott ne réfléchit même pas et il noua ses bras autour de la taille de Luya, prenant l'autre homme dans ses bras, courbant l'échine alors que son menton trouvait l'épaule de Luya, le blond laissant sa garde baissée pendant quelques secondes, puisant tout ce qu'il avait besoin dans cette étreinte là. I'm sorry, I'm sorry, voulait-il dire, I'm sorry I'm not good enough, I'm sorry I'm greedy and so impatient, I'm sorry. Au bout de longues minutes, Scott s'écarta enfin, un semblant de sourire sur les lèvres. "Come inside Luya." murmura le blond. "I'm happy to see you really... I wasn't expecting anyone really, I was just planning to spend the whole night alone... come." ajouta t-il en poussant davantage la porte, laissant l'autre homme rentrer dans son appartement. Il ferma la porte et se retourna et suivit Luya dans le salon, il en avait presque oublié sa déprime et la bouteille de whisky et le verre qui étaient toujours sur la table. Presque.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyMer 1 Jan - 19:42

Luya ne savait pas à quoi il s’attendait exactement en appuyant sur la sonnette, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas vraiment cela qu’il avait souhaité... Oui, Scott était là et c’était déjà un bon point. Après tout l’infirmier aurait pu profiter de sa soirée et prévoir de sortir sans se douter que Luya avait prévu tout un tas d’activités diverses et variées... Le veilleur de nuit pouvait donc se réjouir de la présence de l’autre homme et remercier sa bonne étoile qui avait fait en sorte de les réunir ce soir-là. Mais il semblait pourtant que tout ne tournait pas rond. À peine eut-il le temps de parler que Scott s’était rapproché de lui pour le prendre dans ses bras, chose qui ne le dérangeait absolument pas et dont il ne pouvait guère se passer, surtout lorsque les bras du blond trouvaient sa taille de cette façon et qu’il se baissait jusqu’à venir poser son menton sur l’épaule de Luya. Ils restèrent longtemps ainsi, dans cette position, et Luya les bras toujours chargés de toutes les surprises qu’il avait amené avec lui essayait tant bien que mal de serrer Scott contre lui sans le gêner. C’était étrange. Ou plutôt, c’était inhabituel. Le trentenaire avait d’ordinaire tendance à saisir Luya pour le soulever et le plaquer contre un mur ou au contraire le porter jusque dans leur lit, ou simplement le serrer contre lui lorsqu’ils prenaient un bain ou qu’ils regardaient la télé. Bref, Scott était plein d’intentions à l’égard de Luya mais jamais encore il n’avait été aussi... Luya n’avait même pas de mots. Mais qu’importe, il était là, il ne voulait pas lâcher Scott.

Lorsque l’infirmier s’écarta pour laisser entrer Luya, l’invitant explicitement à passer devant lui, le jeune homme ne se fit pas prier davantage et après avoir répondu simplement par un sourire, il s’aventura sans plus attendre dans l’appartement sans avoir besoin d’être guidé. Sans être capable d’expliquer l’état dans lequel il se trouvait à présent, il savait néanmoins que l’excitation était un peu retombée et que les bras de Scott avaient réussi à faire ralentir les battements de son coeur au point de lui donner l’impression d’être calme et relativement détendu. Il était toujours un peu étonné mais il avait rangé ses questions dans un coin de sa tête, se disant simplement que si Scott agissait de la sorte, c’était sans doute parce qu’il en avait besoin. Après tout, ils n’avaient pas vraiment eu l’occasion de passer une véritable soirée en tête à tête depuis un petit moment maintenant et il pouvait peut-être se permettre de penser qu’il avait manqué à Scott et que cela pouvait ainsi expliquer son geste ? Luya préféra ne pas y songer simplement parce qu’il ne voulait pas croire à une chose pareille ; pas parce que c’était trop beau mais parce que c’était tout bonnement impossible. Il n’avait jamais manqué et ne manquerait à personne. Le veilleur de nuit avançait dans le couloir mais il était déjà ailleurs, et son sourire toujours fermement accroché à ses lèvres, il n’avait de cesse de se retourner vers Scott pour observer sa réaction et puis... Pour le regarder. Dieu, il avait tellement envie de se pendre à son cou et de l’embrasser jusqu’à en perdre haleine et rester ainsi en attendant que le jour se lève et ne plus jamais partir, ne plus quitter les bras de Scott. Si seulement cela avait été possible, il aurait tellement aimé.

Il n’aurait jamais du atteindre le salon.

Il s’apprêtait à se défaire de tout ce qu’il avait apporté avec lui, sur le point de poser les films et le dîner sur la table basse. Il ne s’attendait pas du tout à tomber sur une bouteille de whisky déjà entamée. « Oh, you have company I... Maybe I should have warned you, I’m sorry. I can always... » Luya fit un pas en arrière, ne souhaitant pas jouer les trouble-fêtes et s’inviter à une soirée à laquelle il n’avait pas été convié à l’origine. Dylan était peut-être dans les parages, ou un ami que Scott n’avait pas vu depuis longtemps. Mais tandis qu’il s’éloignait déjà, il remarqua qu’il n’y avait pas un seul verre sur la table, et qu’il n’entendait pas la moindre personne dans l’appartement du grand blond. Il fronçât les sourcils, pas certain de saisir, et pas sûr de vouloir comprendre. « Or maybe you’re alone... Scott, is there something going on ? » Ses yeux se plongèrent dans le bleu de ceux du trentenaire, essayant vainement d’y obtenir des réponses. Luya savait d’expérience qu’on ouvrait rarement une bouteille en solitaire si ce n’était pas pour s’y noyer immédiatement. Il l’avait assez vécu pour savoir que ce n’était pas bon signe. Les vapeurs de l’alcool allaient rapidement lui monter à la tête et condensées dans son esprit, elles allaient venir perler sur les joues de Scott. Et Luya refusait que l’infirmier puisse se laisser aller à des pensées aussi obscures que celles qu’il avait déjà pu avoir dans ce genre de moment. Ou si cela était véritablement nécessaire, si c’était ce dont Scott avait besoin l’espace d’un soir, alors tant pis, Luya serait présent, il était là pour ça aussi, pas vrai ? Il n’allait pas baisser les bras à la première difficulté qui se présentait à lui.

Luya tenta de se convaincre qu’il se faisait des films pour la énième fois. Il pouvait se tromper, cela n’était pas impossible. Scott pouvait peut-être déguster un bon cru qu’on venait de lui offrir et... Non vraiment il fallait qu’il cesse de s’inquiéter sans avoir de véritable raison de le faire au préalable. Il souhaitait juste que Scott le rassure ou qu’il confirme ses pensées. Il finit par poser tout ce qu’il avait dans les mains, ne prêtant plus aucune attention à tout ce qu’il avait prévu. L’infirmier était à présent sa priorité. Le reste du monde pouvait disparaître, Scott serait toujours là et il serait indéfiniment entre ses bras, la tête posée sur son torse. Il n’existait pas d’autre endroit où il se sentait aussi... Vivant ? Oui, c’était sans aucun doute le terme le plus approprié. Alors quand sa seule raison de respirer commençait à perdre haleine, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider à sortir la tête de l’eau. Ou du whisky. « Did something happen ? Are you... Scott, are you okay ? »

Il aurait voulu s’approcher, prendre la main de Scott pour l’inviter à s’asseoir avec lui sur le canapé. Et le blond se serait reposé sur l’épaule de Luya et lui aurait dit ce qui n’allait pas, si tant est qu’il y ait véritablement quelque chose qui le tracassait. Mais le jeune homme se contentait de le regarder, incapable de bouger, comme s’il n’avait pas suffisamment de force pour faire un pas en avant, même après ces huit mois passés ensemble. Ne parlons pas des années qui avaient précédé, il ne valait mieux pas, les choses n’étaient plus comme cela à présent. Luya avait soudainement eu l’impression qu’une éternité s’était écoulé entre chacune de ses phrases, mais vraiment, il ne se passait pas plus de quelques secondes qui paraissaient bien trop longues. « Come on Scott. Just... Just tell me alright ? »
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyJeu 16 Jan - 18:00

Il avait le coeur beaucoup trop lourd pour faire autre chose que murmurer. Il ne se sentait pas de taille, il ne se sentait pas vraiment ... Scott. Il était ravi de voir Luya, il n'avait qu'une seule hâte, qu'ils s'installent sur son canapé pour que le blonde puisse se blottir contre la poitrine de Luya, que les doigts du jeune homme se perdent dans sa chevelure et qu'il réussisse à apaiser Scott de la sorte. Scott aimait par dessus tout ces moments où là seule chose importante était le rythme des battements du coeur de Luya, Luya qui était en vie, Luya qui était à lui, et tout le reste alors s'effaçait et plus question de ressentir de la misère ou même de se sentir vide, seul ou même désoeuvré. Scott n'aurait jamais cru qu'il aurait à ce point besoin du jeune homme en cas de coup dur, mais il pouvait le nier, faire semblant d'être brave autant qu'il le voulait, lui cacher ses blessures, lui cacher ses cicatrices, rien n'y faisait... Il était toujours Scott, il était toujours faible. Il était heureux de voir Luya dans un moment pareil, mais il était trop fatigué pour sourire. Il aurait voulu l'embrasser, le guider dans sa chambre et le priver de la parole en poser ses lèvres contre les siennes, déshabiller Luya et découvrir sa peau, encore et toujours, déposer des baisers sur chaque millimètre de sa peau diaphane et l'aimer. L'aimer tout simplement. Mais Scott était beaucoup trop fatigué pour tout ceci, pour toutes ces petites attentions, il voulait juste que Luya soit là et laisse Scott dans ses bras, pour tout une éternité s'il le fallait, toute une décennie, toute une vie, toute sa vie. Tout aurait été plus simple, au diable la raison, au diable les responsabilités, il avait Luya pour le protéger, Luya pour le chérir, Luya pour l'aimer. Ce n'était pas juste, juste pour personne car Luya ne savait même pas la raison de sa mélancolie et de sa déprime et Scott ne voulait pas de l'aide, il ne voulait pas de remède miracle, il ne voulait pas sourire, il voulait juste Luya, purement et simplement. Était-ce trop demander?

Il avait laissé Luya rentrer sans vraiment trop y penser, il pensait déjà aux mille baisers qu'il allait déposer sur les lèvres du jeune homme, encore et toujours les mêmes caresses, encore et toujours son prénom contre les lèvres de Luya mais c'était suffisant... Suffisant. Il avait juste oublié qu'il y a quelques minutes il n'était pas dans le même état d'esprit. Scott grimaça alors que ses propres yeux tombaient sur le verre et sur la bouteille qui traînaient là, sur la table du salon... C'était des preuves plus qu'accablantes et l'infirmier ne voyait pas comment se sortir de cette situation. Mentir? Non... Il songea un instant à le faire jusqu'à ce que son regard croise celui de Luya. Il ne pouvait pas lui mentir, il ne l'avait jamais véritablement jamais fait... Oh really? Non, il lui avait caché les problèmes de sa soeur, caché son coeur brisé, caché sa rencontre avec Maximilian et... Ce soir-là il était rentré et il avait fait l'amour à Luya, se perdant dans le jeune homme et le regardant crier son nom et lui murmurer des je t'aime entre deux inspirations et il avait été pleinement satisfait, ça avait été assez, suffisant pour le rassurer, pour qu'il cesse de trembler comme il l'avait fait à cause des mots de Maximilian et il s'était réfugié dans le cou de Luya... Non, il n'avait pas menti, il avait fait bien pire que cela. Luya n'était qu'à un mètre de lui, pas plus et pourtant sa simple question, tranchante, sembla l'éloigner encore plus de Scott. Le trentenaire ouvrit la bouche, à la recherche d'une excuse, n'importe quoi, mais il fut rapidement obligé de sceller de nouveau ses lèvres. Il n'avait rien, pas d'excuse, pas de mots doux, rien. "I can't." finit par lâcher Scott, quelque part honteux de prononcer une telle phrase. Il s'éclaircit la gorge et ajouta rapidement: "I'm sorry. I can't tell you what's wrong." Voilà, c'était ça la vérité, il ne pouvait tout simplement pas tout avouer à Luya. Il avait peur, peur que ce dernier le juge, lui dise qu'il était abject, infect et surtout... Qu'il le traite de menteur et d'hypocrite. Ses fautes Scott ne voulait pas vraiment les voir, il connaissait ses torts et... Il n'avait jamais dit à quelqu'un ce qui s'était réellement passé entre lui et Maximilian, il avait juste dit à Maxine qu'il était parti, sa mère et sa soeur avaient juste appris qu'il était de nouveau célibataire et... Voilà, personne n'avait jamais vraiment su ce qu'il avait ressenti, l'horreur et la tristesse qui l'avaient envahi et qu'il pensait avoir repoussé au loin... Grâce et à cause de Luya. Luya était arrivé dans sa vie et lui avait fait mal d'une autre manière, une autre forme de torture, une exquise torture qu'il avait accepté en hochant la tête et en en redemandant.

"Not this I... I'm too ashamed and I'm not even sure about everything that has happened so... yeah." Scott haussa les épaules, comme si ce n'était rien, comme s'il allait bien et il dépassa même Luya, attrapant la bouteille et le verre en question. "Let's just sit down okay? You brought some food, let's just eat and forget about this, look, I'll put the bottle away." Il rangea la bouteille et alla déposer le verre dans l'évier avant de revenir dans le salon, fixant Luya. "Here you see, I'm fine I swear." Please, don't ask me again, please, because I'm not sure I can do that again, lie to you again, just don't ask, you don't want to know Luya, you don't. Tout dans sa posture laissait sous entendre qu'il ne serait pas de taille à d'autres questions, Scott voulait juste oublier. Il se rapprocha doucement du jeune homme, il lui prit les sacs qu'il avait à la main pour les déposer sur la table basse, une fois les mains de Luya libres, il les pressa contre son propre visage fermant les yeux, ravi de sentir les mains de Luya contre les siennes. "I'm fine... But now would be a good time to kiss me." lâcha le blond dans un soupir.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyDim 9 Fév - 14:30

« I'm sorry. I can't tell you what's wrong. » Quelque chose se brisa à l’intérieur de Luya. Il ne savait pas exactement s’il s’agissait de son coeur ou si c’était un autre organe qui venait d’arrêter de fonctionner, se laissant retomber lourdement au fond de sa poitrine, causant cette sensation aussi désagréable qu’indescriptible. Pourquoi est-ce que Scott ne pouvait rien lui dire ? Était-ce parce qu’il avait peur, honte peut-être ? Non, son Scott n’avait pas honte, pas lui. Ses larges épaules ne pouvaient pas céder de cette manière, pas aussi facilement. On ne pouvait pas briser son Scott en un claquement de doigts, et pourtant… Pourtant c’était bien le trentenaire que Luya venait d’interrompre en train de noyer son chagrin dans la seule étendue de liquide qui ne résoudrait rien. Au contraire, elle allait rouvrir chaque blessure une à une, les faire saigner au point que la vision de Scott soit tachée de rouge, le pourpre de ses erreurs passées et de ce qu’il avait vécu de plus triste imprégnant sa rétine sans qu'il puisse rien faire. Mais justement, c’était derrière lui tout ça, pas vrai ? C’était fini maintenant, ils avaient le droit d’être heureux et de se perdre l’un dans l’autre. Oui, si Scott devait se noyer quelque part, c’était dans les yeux ou dans les reins de Luya, pas ailleurs, jamais ailleurs. Le brun ne bronchait pas, trop désemparé pour prononcer le moindre mot. Scott était son pilier, le seul sur qui il pouvait compter, celui qui le rattrapait au vol quand il se sentait chavirer. Et si l’infirmier tombait, alors qu’adviendrait-il de Luya ? Pouvait-il le porter à bout de bras ? Avait-il les épaules aussi larges que lui pour pouvoir l'aider à avancer ?… Luya était impuissant face au grand blond. Il n’était rien. Il n’était même pas capable de l’aider puisque Scott ne pouvait pas lui parler. Scott ne pouvait rien lui dire. De toutes les personnes qu’il côtoyait, Luya devait sans doute être celui à qui il parlait le moins au final, et le jeune homme se rendait maintenant compte à quel point il était inutile, à quel point il était insignifiant ; à quel point il ne suffirait jamais à faire le bonheur de Scott.

Le trentenaire reprit la parole, agissant comme si de rien n’était, comme si le malaise n’était pas palpable et que les yeux de Luya n’étaient pas soudainement devenus brillants, une lueur désespérée les habitant maintenant. Fallait-il qu’il supplie Scott, qu’il se mette à genoux, les bras tendus vers lui comme s’il s’adressait au ciel, et qu’il prie ? Oui, qu’il prie pour que le blond lui dise, qu’il lui confesse tout ce qu’il avait sur le coeur, qu’il lui parle, qu’il lui accorde sa confiance. Car c’était bien là le problème ; au bout de huit mois, les choses n’avaient pas beaucoup changé au fond. Luya baissa la tête, observant tout ce qu’il avait apporté avec lui pour passer la soirée avec Scott, se disant qu’au fond, c’était surfait tout ça, c’était une vaste comédie qui avait sans doute trop duré. Peut-être que ce n’était pas la première fois que Scott se retrouvait seul ici et qu’il ouvrait une bouteille sans personne avec qui la partager ? Et Luya n’avait rien vu du tout. L’amour l’avait rendu aveugle au point de ne même plus voir Scott, de ne plus prêter attention à ce qu’il pouvait ressentir. Il s’en voulait terriblement, il culpabilisait de ne pas avoir été plus présent, plus à l’écoute de Scott, son Scott. Il voulait lui saisir les mains et les mettre sur ses hanches et lui dire qu’il lui appartenait, qu’il était à lui tout entier, mais qu’il voulait Scott lui aussi, qu’il voulait le voir dans les moments les plus heureux mais aussi l’épauler dans les instants les plus tristes. Il ne voulait pas simplement la partie visible de l’iceberg, Luya voulait savoir ce qu’il y avait dans les eaux profondes et glacées qui se reflétaient dans les yeux bleus de son homme... Le brun était immobile, incapable d’émettre le moindre son, observant Scott qui partait ranger la bouteille et qui prétendait que tout allait pour le mieux.

L’infirmier récupéra alors les sacs que Luya avait entre les mains pour les poser sur la table basse, avant de saisir les doigts de Luya pour les mettre sur son visage, les doigts du blond se mêlant aux siens, leurs mains posées sur les joues de Scott. Ce dernier avait fermé les yeux, quémandant un simple baiser dans un soupir. Mais Luya ne bougeait toujours pas, observant le visage de l’autre homme comme s’il le découvrait pour la première fois, comme s’il s’agissait là d’un parfait inconnu qu’il ne reconnaissait pas. Non, il ne pouvait pas l’embrasser maintenant, il ne pouvait pas fermer les yeux à son tour et s’abandonner sur les lèvres de Scott. Le goût de l’alcool l’aurait sûrement dégouté. Il ne voulait pas de cela, il refusait de sentir le poison sur la bouche de son homme, sentir ses papilles s’éveiller sous le gout amer du mensonge. Car c’était bien de cela dont il s’agissait au final. Peu importe ce que Scott avait à raconter, au fond, Luya ne le jugerait pas, il ne pourrait pas s’énerver, pas vrai ? Alors pourquoi détourner l’attention, pourquoi masquer les apparences ? Après de longues secondes d’hésitation, Luya retira ses mains des joues de Scott, leur regard se croisant avant que Luya ne baisse les yeux furtivement, sa voix trop faible et tremblante pour paraitre menaçante. « This is not that easy Scott, and you know it. » Il murmurait presque tandis que ses doigts commençaient à se mener une bataille acharnée sous le coup de l’angoisse. « I don’t want to pretend okay ? Not with you, I can’t do it anymore. » Combien d’années gâchées parce qu’il n’avait rien dit ? Luya connaissait le poids du silence, et sous ses allures d’allier, il n’était au final qu’un ennemi. Oui, celui contre lequel il fallait vraiment se battre, c’était le silence. « I love you Scott, you know I do. », dit-il afin de le rassurer, son regard droit et franc planté dans celui de Scott. « And maybe you don’t want to talk to me, maybe I’m just not… » Il soupira, ses paupières se refermant quelques précieuses secondes, priant pour que tout soit déjà terminé quand il les rouvrirait enfin. Mais rien n’avait bougé autour de lui. « Maybe you don’t want to talk at all Scott, but you know, I hate seeing you like this… » Luya remua la tête de droite à gauche, se rapprochant de Scott pour tenter de le retenir, pour ne pas qu’il disparaisse trop rapidement. « No sorry, it’s not that I hate it, I don’t… It’s just… It hurts me. I want you to be happy, I want to make you happy, so please, let me try Scott, please. I swear, there’s nothing that you can’t tell me, I’ll still be there. » Luya se sentait désemparé et submergé par un trop plein d’émotions incontrôlable, ses mains hésitant à venir se reposer sur les joues de Scott avant de se raviser. « Please, let me try. Tell me. I won’t go anywhere okay ? I’m not leaving. I’m here. »

Come on Scott, you’ve seen me. You’ve seen the real me countless times. You’ve seen me cry and yell, you’ve heard me scream your name. You’ve seen me naked and fully dressed. You’ve seen me lying and cheating. You’ve seen my scar and my despair. I’ve let you in and I’ve let you win so many times. If my heart and soul and body were a kingdom, it would have been made for you, my King. This right there, this castle of flesh and blood, this mountain of skin and bones, this is all yours Scott. I’m all yours, and you’ve seen me in a way nobody has ever seen me before. I’m your deepest secret, I’m your deepest scar, I’m the part of you that will never die. You know me, now it’s my turn. You have to let me in now. Let me in just this once and I will promise you forever. A forever made of you and me. Just the two of us now Scott. If only you’d let me…

Oui, quelque chose s’était brisé à l’intérieur de Luya, comme si son coeur s’était arrêté l’espace d’un instant. Mais ce n’était rien. Non vraiment, ce n’était rien comparé au chagrin qui l’attendait.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyDim 9 Fév - 19:06

« Happy Luya? You want me to be happy? » Scott ne put empêcher le mouvement de recul qu’il eut alors, ses yeux bleu ancrés dans ceux du brun. Voilà bien des années que personne n’avait exigé cela et que personne ne s’était soucié de savoir si Scott était heureux. Les hommes tels que lui ne vivaient pas pour le bonheur, en tout cas, pas le leur, non, il se contentait d’être là, pour les autres, sans broncher et avec un sourire impeccable sur les lèvres. Pourquoi en serait-il autrement après tout? L’infirmier n’avait connu que cela toute sa vie, toute sa vie durant, depuis le moment où sa mère lui avait mis Dylan dans les bras, lui disant que quelque part, elle était également sa responsabilité. I didn’t ask for this, I didn’t ask for any of this. Au diable les responsabilités, au diable le courage, la bravoure. Personne ne lui avait appris comment être courageux et brave, personne, il avait appris à marcher seul, alors qu’il voulait se déplacer dans le maigre appartement et retrouver les bras de sa mère eh bien pour le reste… C’était pareil. Et puis d’ailleurs, comment apprendre à être fort? À être courageux, bon et juste? Tout simplement en faisant des sacrifices et en regardant ce qu’on aurait pu avoir passer sous les yeux sans pouvoir rien faire du tout, et se contenter de garder la tête haute, les épaules bien redressées et surtout toujours avec un sourire aux lèvres. Que personne ne dise qu’il était juste et qu’il était un homme parfait, que personne ne s’abaisse à cette bêtise avant d’avoir vu de quoi son coeur était fait et avant d’avoir vu tout ce qu’il avait abandonné au nom de cette précieuse justice. Scott avait été jaloux, envieux, de ceux qui pouvaient être téméraire et fou, ceux qui pouvaient vivre sans avoir à vivre avec les conséquences de leur actes. Quelque part, c’était bien cela qui l’avait attiré chez Stefan il y a quelques années, le jeune homme avait été une précieuse bombe à retardement que Scott avait eu le droit de toucher et de vénérer et il y avait toujours un sourire sur ses lèvres tandis que sa peau glissait sur celle de Stefan, gémissant et haletant le prénom de ce dernier, là, caché sous les draps, au milieu de leur fiches de révisions et de leur bouquin de médecine. Stefan n’était pas une étincelle ni même la mèche, il était déjà en train de brûler et il se moquait bien de savoir si la prochaine journée serait sa dernière et c’était uniquement pour cela que Scott avait laissé l’autre homme le toucher allègrement, découvrir son corps sous tous les angles, il ne l’avait jamais aimé, non, il avait été fasciné, fasciné de voir que le bonheur ne le concernait pas et il s’en moquait. Avec Maxine les choses avaient été différentes, il avait essayé, véritablement essayé de devenir une copie parfaite, de ce qu’il aurait dû être, il aurait dû lui faire l’amour tous les soirs, la regarder sourire, l’aimer tout simplement l’aimer mais non… Il n’avait plus su comment se taire et il avait été … Envieux encore une fois, il voulait tout, il voulait l’amour il voulait la passion, il voulait même le coeur brisé… Et dans un sens, il avait tout eu, oui, Scott avait eu tout ceci, il avait eu Maximilian.

Be careful what you wish for. C’était vrai, à force de prier pour qu’on lui donne du bonheur, il n’avait jamais pensé qu’on lui accorderait son voeu, et cela l’avait encore plus détruit quand on lui avait appris tout ce qu’il avait dûrement acquis. Mérité? Probablement pas, probablement pas. Luya était là, chez lui, dans son appartement, une expression brisée sur le visage. Voilà ce que Scott avait mérité, voilà ce qu’il avait eu et si Luya le regardait comme ceci à présent, comme s’il le voyait pour la première fois, c’était sa faute. Sa faute car il aurait dû lui dire dès le départ qu’il n’avait rien de parfait, il n’était pas un héro, il n’avait pas toutes les réponses, il n’allait pas sauver Luya, là où Luya était brisé et ô combien tordu, Scott l’était aussi, mille fois même. Comme il aurait voulu rencontrer Luya plus tôt, bien avant les blessures, bien avant la peine, bien avant le vent froid de Russie, bien avant tout ceci, il aurait été en mesure de l’aimer correctement et même… De le rendre heureux. He was right, no more pretending, no more hiding. Scott prit une profonde inspiration, fermant les yeux quelques secondes avant de reculer une nouvelle fois.  Il n’y avait qu’un mètre qui les séparait et pourtant, Luya ne lui avait jamais paru aussi loin, aussi loin de lui, de son coeur, de tout. Scott passa ses deux mains dans ses cheveux, détournant le regard pendant quelques secondes, cherchant les mots qui pourraient mettre fin à tout ceci. Il n’y en avait pas, pas de belle solution, pas de belle fin, pas de possibilité d’échapper à tout ceci.  « You’re right it’s not that easy. » finit par lâcher l’infirmier. Il avait envie de prendre Luya dans ses bras, de l’embrasser une dernière fois… Au moins, il ne fuyait pas, mais Scott ne voyait pas en quoi cela était un plus, il ne voyait pas en quoi dire toute la vérité à Luya était quelque chose de positif. Il ne comprenait pas.

« You’ll leave. I know you’ll leave, you don’t what you’re asking for but you’re right… I owe you the truth… After everything that has happened between us… You deserve the truth. » Vraiment? Non, le mensonge pouvait être doux parfois mais Scott exigeait de Luya qu’il soit honnête, terriblement honnête avec lui, après tout c’était la condition essentielle pour que leur relation marche. C’était ce qu’ils s’étaient jurés cette journée là, alors que Scott venait de découvrir le corps de Luya pour la première fois, ils se l’étaient promis. Remember when you asked for my trust back then? I should have told you my love and I’m sorry, I should have told you from the start you were in love with half a man, the other half will never be yours, I lost it, I gave it to another. « I wasn’t honest with you from the start. » dit Scott dans un souffle, trouvant de nouveau le regard de Luya. Il en avait les larmes aux yeux, lui qui n’avait pas versé une seule larme en trois ans, jamais pour Luya, non, jamais pour le jeune homme. Il poussa un soupir et continua. « When we first met… When we first met I just had broken up with someone. No. He left me. Saying it was for the best. And it hurt. Like hell actually, it broke me to pieces and ... then... a few days later... It was the night I found you. »  Il semblait incapable de s’arrêter de parler désormais qu’il avait commencé et il ne savait pas si c’était une bonne chose ou pas. « And he’s back. I saw him and he apologized and he said… » Non. Ça, les mots de Maximilian resteraient pour lui, Luya n’avait pas besoin de savoir, même lui n’était pas certain des derniers aveux du russe alors… Tout était si confus, tout se mêlait et au final si Scott avait du mal à respirer à présent c’est parce qu’il se savait être le seul fautif.

« It doesn’t matter what he said. I’m with you. That’s all you need to know. »  Scott avait la voix brisée, plus aussi mesurée ou détendue qu’avant, il ne souriait pas, il n’était plus question d’attraper les mains de Luya ou même de l’embrasser à présent.  No more lying.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyDim 9 Fév - 20:33

Il y avait eu d’abord son père qui l’interrompait souvent d’un simple regard, lui faisant signe de se taire alors qu’il écoutait ce qu’Adam avait d’intéressant à raconter. Lincoln oubliait souvent que son fils avait quelque chose à lui dire, à lui confier, un petit rien qui lui paraissait pourtant essentiel et qu’il avait envie de partager avec son géniteur. Mais il n’écoutait pas Luya, il ne prêtait pas attention à ses histoires. Il préférait discuter avec Adam... Son grand frère ensuite avait passé des années à lui faire croire qu’il était son confident, son meilleur ami, celui sur qui il pouvait compter. Même lui avait finit par se débarrasser de Luya à la première occasion, comme s’il avait attendu cela toute sa vie : le parfait prétexte, le moment idéal pour envoyer Luya sur les roses et le laisser appartenir au passé. Et puis, comment ne pas parler du seul ami que Luya avait eu, celui-là même qu’il avait rencontré sur les bancs de l’école et qui passait son temps à le trainer partout et à combler les silences de Luya. Parce qu’on avait finalement réussit à lui mettre dans le crâne que quoi qu'il dise, quoi qu’il fasse, on se fichait éperdument de ce qu’il pensait. Il avait passé trop de nuits à pleurer, seul dans son grand lit froid, son pauvre petit corps d’enfant recroquevillé parce qu’il avait osé demander à un de ses camarades s’ils pouvaient être amis… But Luya, it doesn’t work like that. You do not ask for people to like you. You do not ask for their trust, you do not ask for anything. Stay silent Luya. Stay silent and be good at what you do best : be nothing. Be fucking invisible or die trying.

Et Scott. Scott. Un prénom de plus pour venir allonger la liste des personnes en qui il avait cru, avec qui il s’était abandonné en espérant obtenir quelque chose en retour. Un geste, un peu de gratitude. Non même pas de la gratitude, c’était déjà beaucoup trop pour quelqu’un comme lui. Il ne méritait pas de sentiments aussi beaux, aussi agréables, aussi parfaits. Il aurait du se méfier, évidemment. Adam avait eu raison de le mettre en garde sans doute, de lui dire qu’il se ferait mener en bateau. Avant de faire ses valises, son aîné lui avait rappelé qu’il ne devait rien attendre des autres, parce qu’il n’avait pas le droit d’espérer. Après tout à quoi bon, qui ferait attention à lui, qui estimerait qu’il en valait la peine, pas vrai Luya ? « He's gonna find someone else Luya, trust me on that one. » Vraiment, Luya était fait pour rester les genoux cloués au sol et le regard tendu vers les cieux. On pouvait bien le juger et lui jeter la première pierre, on pouvait le pointer du doigt et rire de ses croyances, mais au moins Dieu l’écoutait. Il avait été celui qui l’avait aidé lorsqu’il ne comprenait plus pourquoi il devait rester ici, parmi tous ces gens aux destins faciles et aux regards hypocrites. C’était encore Dieu qui lui avait prêté main forte quand les nuits étaient trop longues et qu’il rentrait au petit matin, l’odeur de Scott encore imprégnée dans sa propre chair. Lui toujours qui avait secouru Luya lorsque par une nuit d’été, pour son dix-septième anniversaire, il s’était offert sous les étoiles, promettant d’être bon et digne. Pourquoi cette trace sur son torse ? Pourquoi là et pas ailleurs ? Pour offrir son coeur. Pour aller l’arracher à pleine main et le poser dans un coin et s’en débarrasser pour toujours. Il faisait sans cesse semblant de n’être sensible à rien, mais Luya était une éponge, et il était sur le point de se noyer ; alors il voulait à tout prix déposer ce fardeau qui battait à tout rompre dans sa poitrine et ne plus avoir à faire semblant d'exister.

Et à cet instant précis, Scott ne l’aidait plus à respirer. Non. C’était comme s’il lui enfonçait la tête sous l’eau, comme s’il cherchait à lui prouver qu’il avait eu tort d’essayer de continuer et de croire qu’il pouvait aller de l’avant. Chaque mot était une lame de plus, un bout de verre, une brulure puissante qui venait le transpercer de part en part et qui lui remuait l’estomac au point de lui donner la nausée. Il tremblait bien trop, il avait froid. Ou peut-être qu’il avait trop chaud. Luya ne savait pas, il ne voulait pas savoir. Il s’en voulait, se maudissait d’avoir été aussi stupide. Oh s’il avait pu revenir en arrière, bien sûr qu’il ne serait jamais sorti ce soir-là, évidemment qu’il serait resté sagement chez lui plutôt que d’essayer de trouver du réconfort ailleurs, dans les reins de qui au juste ? Un inconnu. Ce même inconnu qui se tenait ce soir devant lui et qui venait de lui avouer. Durant tout ce temps il n’y avait pas eu que lui, dans la tête, dans le coeur, peut-être même aussi dans les draps de Scott. Une fois de plus, Luya ne suffisait pas, il n’avait pas réussi à se rendre utile, indispensable. Il n’était rien. Absolument rien. Il regrettait tellement qu’il aurait pu littéralement s’en mordre les doigts à cet instant précis, se ronger les ongles jusqu’au sang, se griffer la peau pour tenter de se libérer de cette cage dans laquelle il avait grandit. Il n’aurait jamais du pousser la porte de ce bar parce qu’il n’aurait tout simplement pas du être vivant ce soir-là. Il aurait du mourir. Il aurait du être ailleurs, être un souvenir, lointain et distant, un souffle dans la brise du soir, un léger coup de vent pour faire craquer les branches des arbres et emporter les rires des enfants.

Il aurait du mourir avant pour ne jamais laisser l’occasion à Scott de le tuer.

« Yeah right. I’m with you. » Can you at least pretend you're happy about it and I'm not like some kind of toy you're playing with until mister perfect comes back ? Luya avait réussi à lutter jusque là, mais c’en était trop. Le simple fait de répéter ces mots, comme un écho macabre, une sentence, la lame aiguisée d’une guillotine qui tomberait lourdement sur le coupable ; tout cela l’achevait. Plus capable de contrôler les battements de son coeur, il sentait les larmes tièdes monter aux coins de ses yeux, menaçant de couleur sur ses joues pâles, ces mêmes joues que Scott avait vu rougir maintes et maintes fois. Non Scott ne venait pas de dire tout ça, non ce n’était pas possible, il devait mentir, il devait rêver. C’était un cauchemar, Scott ne pouvait pas lui dire de telles choses sans se douter un instant qu’il allait le détruire. Scott avait-il déjà eu l’occasion d’entendre le bruit du verre qui se casse ? Bien sûr, comme tout le monde. Il avait vu les morceaux de verre se répandre sur le sol dans un bruit froid et lourd, le son de la matière lui rappelant à quel point tout était fragile et éphémère. Et bien ce bruit-là n’était rien.

Il n’était rien comparé aux battements pesants et fatigués d’un coeur qui se brise, qui se fend littéralement, qui implose au creux d’une poitrine.

Luya ne comprenait pas, et se réfugiant dans ses mains, il essayait vainement de parler à travers les tremblements et le désespoir qui lui déchiraient la voix. « I don’t understand, you said… I don’t get it Scott, I… Really I’m trying. » Il ne se rendait pas compte qu’il parlait de plus en plus fort, comme s’il essayait de prendre le dessus sur ses émotions, encore. Toujours. En vain. « Are you trying to get back at me or something ? Is this… If this is some kind of… » Mais ses phrases étaient confuses, et il ne voyait plus clair. Il n’était même pas certain de pouvoir marcher à nouveau. Pourtant il fallait qu’il parte, qu’il s’enfuit, qu’il retourne dans l’obscurité qui l’avait vu naître, qu’il s’y baigne encore un peu avant de s’éteindre complètement. « Did you see him again ? Do you still love him ? Cause it sure feels like it... Or maybe I'm just wrong... » Il ne laissait même plus à Scott le temps de répondre ou de respirer, il voulait obtenir des réponses maintenant, tout de suite avant qu’il soit trop tard. Il avait relevé la tête, essuyant ses joues avec le revers de sa manche. « Answer me Scott. » Il s’était rapproché pour venir se planter devant Scott, le poussant de toutes ses forces sans parvenir à le faire vaciller, baissant finalement les bras, le visage collé contre le torse de Scott. « You made me yours Scott. Please tell me I’m the only one. Please tell me you don’t love him anymore. Please. »

Oh but Luya, you know it doesn’t work like that, you can’t ask people to only love yourself. Stay silent Luya and be nothing. Be invisible or die trying. Because you know deep down you’ll never be enough. Not now. Not ever.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyMar 25 Fév - 1:20

Il n'y avait pas de doute là dessus. Il était à Luya. Complètement, il ne pouvait pas reculer à présent, il ne pouvait pas abandonner, pas après tout ce qu'il avait fait, non pas après s'être autant battu contre les propres démons de Luya et pas après avoir enfin réussi à mettre les pieds à l'intérieur de son coeur. Ce coeur là était à lui, c'était peut être complètement égoïste, et totalement irrationnel mais tant pis. Pas besoin d'être rationnel et juste lorsqu'il s'agissait d'amour, pas besoin, non Luya était à lui, il s'était donné, il s'était offert complètement et totalement à lui, il s'était abandonné complètement dans ses bras, il avait vu le meilleur de Scott, ce qu'il y avait de plus beau et Scott lui avait donné exactement ce qu'il voulait. Il l'avait tenu contre lui pendant toutes les nuits où il avait eu peur, il lui avait fait l'amour et il avait répondu à chacune de ses prières par des coups de reins, il lui avait montré la vérité, il avait tenu ses mains froides dans les siennes beaucoup trop grandes, il avait laissé Luya se fondre et s'oublier lui même dans sa propre existence... Pourvu qu'il était prêt de Scott, pourvu qu'ils pouvaient passer les hivers ensembles. Scott l'aimait, il l'avait aimé dès leur premier rencontre, il l'avait aimé à chacune de leur étreinte, il avait été blessé, il avait été déçu et pas une seule larme il n'avait versé mais pourtant, il l'avait aimé. Oui, il l'avait aimé et il l'aimait toujours et il l'aimerait toujours, c'était ce qu'il avait promis à Luya et ses promesses n'étaient jamais faites innocemment. Il savait ce qu'il allait donner, il savait ce qu'il allait perdre. Il aimait Luya, il était certain de ce fait, il savait que c'était cela qui faisait battre son coeur et bien cela qui lui permettait de se lever le matin. Il aimait Luya, personne ne pouvait lui enlever ça.

Personne.

Pas même les cris de sa soeur, pas même les fantômes du passé, ceux qui possédaient des bras assez longs et assez puissants pour pouvoir s'immiscer en lui et qui pouvaient tenter de lui voler son coeur. Oh et ce coeur, s'ils l'avaient, s'ils l'attrapaient ce maudit coeur, qu'en feraient-ils? Le détruire comme auparavant, le piétiner, le négliger? Tout ceci, tous ces mauvais traitements, Scott les connaissait tous, rien de nouveau pour lui. Le pire aurait été de faire le contraire, de choyer ce coeur détruit, de le réchauffer, de... de l'aimer, oui de l'aimer tout simplement, de prétendre l'aimer, de l'avoir toujours aimé et exprimer des regrets. Non pas des regrets alors qu'il pensait avoir trouvé l'homme de sa vie, alors qu'il ne vivait plus dans le royaume des et si, et qu'il commençait enfin à tourner la page, pas de regrets maintenant, pas maintenant qu'il commençait tout juste à se reconstruire. Qu'il commençait à bâtir quelque chose de sain et de nécessaire avec Luya. Surtout pas de regret maintenant.

« Yeah right. I’m with you. » You sound bitter my love. Évidemment, comment pouvait-il en autrement? Bien sur que Scott avait blessé Luya, il ne voulait pas le faire, il ne voulait pas avoir cette conversation, pas maintenant, il avait juste prévu de noyer sa douleur et son coeur blessé dans de l'alcool et espérait que la nuit et le sommeil chasseraient la douleur au loin. Rien ne l'avait préparé à luya ce soir et non, il n'était pas prêt, pas prêt à répondre aux questions, à chasser les doutes ou même... être lui même tout simplement. Où était donc passé le Scott que Luya aimait et chérissait tant? Où était-il, celui qui aurait eu les bonnes réponses aux questions, qui aurait ouvert la porte à Luya avec un sourire aux lèvres et qui l'aurait soulevé de terre en déclarant que c'était une excellente surprise. Il aurait suggéré à Luya d'oublier la nourriture pendant un bref instant et il l'aurait entraîné dans la chambre et il l'aurait délicatement posé sur son lit, prenant quelques secondes pour fixer Luya et se dire à quel point il était chanceux. Chanceux de l'avoir, chanceux d'être aimé de cette manière par un être si merveilleux.... Où était donc passé ce Scott?

« Answer me Scott. » I can't my love, because you're asking all the right questions and I'm afraid the answers might kill the both of us. I can't.

Scott baissa le regard, lâche pour la première fois de sa vie, fixant ses pieds. Il ne pouvait pas mentir à Luya, pas maintenant et il ne pouvait pas non plus lui dire qu'il n'aimait plus Maximilian. C'était complètement faux et il le savait, une part de lui serait toujours rattaché à l'autre homme c'était ainsi tout simplement, et même tout l'amour qu'il portait à Luya ne pourrait changer cela. Rien ne pourrait changer cela. Le temps n'avait pas réussi, la raison de Scott non plus, les baisers de Luya encore mois... Alors autant se faire une raison pas vraie?"I..." Scott releva la tête, ses yeux bleu plongés dans ceux de Luya."... This has nothing to do with you okay?" commença t-il tout doucement. Il ne répondait pas à la question, il le savait, il tentait de gagner encore un peu de temps avant de devoir dire la vérité à Luya. Et quelle triste vérité vraiment. "It's me I... I'm sorry Luya I should have told you about my past sooner, it wasn't correct, I just... I wasn't expecting him to come back and... I've only seen him once okay? And he apologized and that's it."Et puis plus rien, plus rien à part les doutes de Scott qui étaient réapparus et ce visage qui venait le hanter à chaque fois qu'il était seul, à chaque fois que Luya reculait lors de leur étreinte ou qu'il lui faisait comprendre que ce qu'ils faisaient était mal et immoral. À chaque fois. "That's all you need to know I swear there is nothing else to know." continua Scott, ne détachant plus son visage de Luya. "I'm with you that's all you need to know." répéta-il, il osa même faire un pas en avant, comme pour se rassurer, comme pour se dire que non, il ne rêvait pas et oui, Luya était bien réel. "No more hiding okay, I'm with you and I... I'm ready to move on okay?"  Il eut l'audace de sourire, sourire pour Luya, pour son Luya, pour lui prouver qu'il ne mentait pas. Pas complètement du moins.  "I love you."
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyMar 11 Mar - 20:38

Luya s’était battu. Corps et âme, bec et ongle, à bout de souffle, en vain, contre vents et marées, dans la tempête comme dans les jours de beau temps où le ciel était immensément bleu, intensément clair. Il avait érigé les remparts les plus grands et les plus impressionnants qu’on ait jamais vu. Et il avait construit tout cela de ses mains, posant une à une chacune des pierres qui constitueraient ces fortifications grandioses et majestueuses. Le jeune homme avait bâtit cela pour lui, pour se protéger des autres ou plutôt… Pour épargner le monde de ce qu’il était véritablement. Il n’avait jamais prévu de porte pour laisser qui que ce soit entrer ici, sur ses terres, dans ce petit territoire qu’il s’était confectionné. Pour s’inviter, il fallait prévoir l’artillerie lourde, il ne fallait pas avoir peur de se faire mal et d’y laisser des plumes, ou seulement quelques os, se retrouver avec des fractures et des plaies béantes. Et c’était ce que Scott avait fait. Personne avant lui n’avait osé, personne avant lui n’avait songé que cela puisse être véritablement utile. Il s’était cogné contre ce mur pendant trois longues années et quand enfin il avait vu la lumière de l’autre côté, quand il avait aperçut l’ombre du véritable Luya, il n’avait pas fait marche arrière et il avait continué d’avancer pour prendre ce qui lui appartenait de droit. Et une fois qu’il avait mis un pied à l’intérieur, il se doutait certainement qu’il ne pourrait plus jamais repartir, que Luya allait refermer l’ouverture derrière eux pour qu’ils règnent ici ensemble et que Scott ne l’abandonne pas, qu’il n’ait jamais l’occasion de repartir et de le laisser seul ici au milieu de tout ce qu’ils avaient commencé à ériger ensemble.

Mais c’était un vaste mensonge, un leurre, une erreur sans doute aussi. Là, juste là, à l’endroit même où Scott était entré, il y avait toujours cette fissure à peine visible et si Scott le voulait, il ferait tomber le mur à nouveau, bien plus aisément que la première fois, laissant Luya derrière lui, réduit en miettes au milieu des débris. Il allait mourir ici sans Scott, Luya le savait pertinemment. L’oxygène allait commencer à manquer et il aurait de plus en plus de peine à respirer. À genoux entre les gravas, il allait tenter de redonner toute son importance à la poussière mais peu importe, il ne parviendrait jamais à se relever, il le savait. Il n’avait laissé entrer qu’une seule et unique personne, il sentait au fond de ses tripes que c’était la dernière qui parviendrait à le rejoindre ici, le seul être au monde à se dire qu’il en valait la peine. Ça coulait même dans son sang, ça grouillait dans sa chair ; il était fait ainsi, pour vivre avec lui, avec Scott, n’être qu’avec lui jusqu’à ce que le temps les emmène et que les murs de pierre se transforment en sable. Mais pour l’heure, Scott était encore là, pas vrai ? Alors pourquoi fallait-il qu’il se tourne sans cesse vers cette fissure ? Pourquoi devenait-elle subitement plus importante ? Pourquoi Luya craignait-il de le voir disparaitre soudainement ?

Luya l’observait sans dire un mot, chacune des paroles de Scott lui transperçant la poitrine et lui déchirant un peu plus la peau à cet endroit, là où son coeur venait de sauter un battement avant de se remettre à courir au point de provoquer cette douleur insupportable. Il l’avait revu une fois, cet autre homme, tout ce que Luya redoutait le plus. Est-ce que Scott voulait vraiment repartir pour le retrouver lui ? Ou est-ce qu’il allait rester ici pour fixer le même mur toute sa vie durant en regrettant de ne pas l’avoir brisé une seconde fois pour retrouver sa liberté et rattraper cet homme ? Il avançait vers Luya mais le jeune homme s’était détaché de lui à présent, et son regard plongé dans le sien, il reculait sans cesse pour ne plus avoir à s’approcher de lui. Non, il ne voulait plus. Il refusait que Scott pose ses mains ou même ses lèvres sur lui. Il n’avait pas le droit, il avait perdu le droit de le faire. « No more hiding okay, I'm with you and I... I'm ready to move on okay? » Scott sourit mais Luya ne répondit rien, immobile, paralysé. Il avait peur de s’être trompé. Mais non, non Scott était bien celui avec qui il voulait passer sa vie, le seul à qui il avait confié son amour, le seul pour qui il était prêt à faire tous les efforts du monde. « I love you. » ajouta alors le trentenaire et sans même attendre qu’une seule seconde s’écoule, Luya répondit aussitôt. « If you really love me then why do you feel that way ? »

Luya plaqua alors ses mains sur sa bouche, effrayé à l’idée que Scott ait pu entendre le craquement dans sa voix, la failure dans le fond de sa gorge qui allait trahir ses futurs sanglots, plus violents, plus terribles encore que les quelques rares larmes qu’il avait déjà versé en arrivant ici. Mais tant pis après tout, il sentait qu’il devait se libérer, se vider, et que chaque mot, chaque parole serait un pas de plus vers cette faille, vers cette ouverture qu’il allait ouvrir à nouveau pour que Scott ait le choix, pour qu’il puisse s’enfuir avec son coeur comme il était visiblement sur le point de le faire. « And aren’t you supposed to have moved on already ? » Pourtant c’était évident. Si Scott n’avait jamais réussi à aller de l’avant, il y avait forcément une raison… « And you didn’t answer me Scott. » Ses mains tremblaient dangereusement tandis que Luya tentait de se calmer. Mais il était sur le point de perdre tout ce qu’il avait de plus cher.

If you want to kill me then please do. If you want to take my heart away, it’s yours. If you want my last breath, you know you only have to ask. Because I know for a fact that any of these things would be less painful than watching you walk out of my life.

« Are you still in love with him ? » répéta-t-il alors, conscient qu’il redoutait cette réponse plus que toute autre chose. « Tell me if you are Scott because you just said it yourself, no more hiding. So tell me. Just tell me Scott… » Et les mains liées devant lui, une larme roulant sur sa joue pâle, Luya était capable de supplier des heures durant pour obtenir la vérité et pour être épargné. If you want to kill me then do it for real, do not leave me for dead, that’s all I’m asking.
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyJeu 27 Mar - 3:14

Peut être que Luya voyait l’amour comme une chose simple.
Et peut être qu’il n’avait aimé personne avant Scott.
Sans doute, peut être, tout ceci n’avait pas vraiment d’importance pour Scott aujourd’hui car c’était son coeur à lui qui était blessé et c’était lui qui devait continuer d’avancer avec ce coeur-là. Non, il était hors de question qu’il laisse Luya transformer sa propre douleur en sa douleur ou même leur douleur commune. Non, pas quand il avait fait tout ce qu’il pouvait pour faire sourire Luya, pour le faire se sentir désiré et aimé. Et que Luya ne vienne pas lui dire que c’était un mensonge, non, il avait eu son moment sous le soleil et Scott l’avait pris dans ses bras à maintes reprises et il l’avait serré contre lui envers et contre tous, même lorsque ses propres plaies n’étaient pas encore refermées et qu’il avait encore mal. Mais non, il n’avait pas le droit à l’erreur, les autres oui, mais pas lui, définitivement pas lui, lui devait se tenir droit, admirable et formidable et ne jamais flancher, surtout ne jamais flancher et continuer d’avancer. Avancer pour ce père qui était déjà mort, avancer pour sa mère qui n’avait pas les épaules taillées pour ce monde, avancer pour sa soeur qui elle aussi au final, n’était pas à la hauteur. Il n’y avait pas eu de pause pour lui, pas de répit, et tout ce qu’il avait fait, c’était continuer à avancer, un pied après l’autre. Il avait vu la mort en face, il avait pu voir le blanc des yeux de cette dernière et voir ce qu’elle aimait et ce qu’elle désirait vraiment. Mais il était revenu, il était revenu pas parce qu’il en avait envie ou parce que c’était logique ou plein de bon sens, il était revenu parce qu’il devait revenir… Tout simplement. On ne lui avait jamais demandé s’il avait la force ou même l’envie de se battre, et, c’était sans doute terrible comme pensée mais peut être qu’il aurait abandonné il y a bien longtemps s’il n’y avait eu que sa propre vie en jeu. Juste lui et personne d’autre, personne pour compter sur le grand et droit et fort Scott. Plus personne, rien d’autre que du silence. Mais il ne pouvait pas juste fermer les yeux, il ne pouvait pas juste se laisser sombrer… Il devait y avoir d’autres options, il devait bien avoir une autre route à emprunter, d’autre option… Il devait compter sur les autres, les autres qu’il avait aimé… Les mots de Luya étaient beaucoup trop cru et beaucoup trop froid pour qu’il puisse les ignorer.

C’est vrai ça, pourquoi est-ce qu’il n’avait pas tout simplement tourné la page après Maximilian? Pourquoi ne pas avoir ri au nez de la fatalité et de son malheur et avoir tout simplement ignoré sa propre douleur? Pourquoi ne pas être tout simplement être passé à autre chose? Il ne pouvait tout simplement pas et il n’avait pas besoin que Luya le comprenne mais juste qu’il le sache, il était comme ça un point c’est tout, c’était lui, Scott, c’était de cette manière là qu’il aimait, il aimait beaucoup trop il le savait, il ne cachait absolument rien et il donnait tout, donnait absolument tout à celui qui voulait bien prendre sa main et accepter de partager un bout de chemin avec lui. Parce que la vie continuait, parce que le monde continuait, tout n’allait pas simplement s’arrêter parce que lui Scott, cessait de fonctionner, tout n’allait pas s’arrêter parce qu’il avait mal, mal à en crever, pas après des nuits à s’être réveillé en sursaut et être confronté au lit vide, au drap froid, pas après avoir hurlé pendant toutes ces nuits. Non, c’était ça la plus grande farce, c’était ça qui faisait dans le fond. C’était que la vie continuait, personne pour arrêter le temps et le destin en personne, personne pour se mettre à genoux et exiger une pause et quelque chose de bon et de juste. Personne…

Toujours la même question, toujours la même question d’amour, de raison, de savoir qui était le bon. Scott poussa un soupir et se retourna un instant, la tête entre les mains, se concentrant sur sa respiration. Qu’est-ce que Luya voulait entendre de plus? Si Scott avait pu s’arracher le coeur et le lui donner, il l’aurait volontiers fait, il l’aurait fait sans aucune hésitation et il aurait alors demandé à Luya de regarder l’organe en question et voir à quel point Scott aimait Luya. Look, here, you have my heart, right between your hands, so don’t you ask any question, don’t dare question me about who I am supposed to love and who was there before you. Look at this, you have my heart, how can you doubt me, especially now.  

« What do you want me to tell you Luya. The truth? » Les mots avaient quitté ses lèvres avant même qu’ils ne puissent les stopper, il tournait toujours le dos à Luya et il n’était pas certain de pouvoir le regarder en face après avoir posé cette question là. Mais non, Scott n’était pas ce genre d’homme, Scott n’était pas un lâche, non il n’était définitivement pas lâche et il choisit de faire face à Luya pour continuer de dire ce que le jeune homme désirait entendre. Tant pis si c’était la fin, tant pis s’il était temps de se réveiller parce que tout ceci n’avait été qu’un doux rêve. Un rêve avec des allures de réalité, douloureux comme une réalité. « The truth is simple, it’s not that easy, I can not just move on, it’s not just a door that you close and you go to the next one. »  Et il aurait voulu que les choses soient aussi simples, que tout soit noir ou blanc et qu’il puisse juste être avec Luya, complètement, simplement. Mais non… Il avait été à Maximilian et il ne serait pas Scott, il ne serait pas autant lui s’il pouvait tout simplement décréter que Maximilian n’avait pas existé. Et puis quoi, il devait oublier tout ce qu’il était, tout ce qu’il avait fait, tous les baisers qu’il avait donnés, toutes les caresses qu’il avait échangées, juste parce qu’il était avec Luya. Non, toutes ces rencontres, toutes ces mains qu’il avait serrées toutes ces personnes qu’il avait aimées… Il était en vie grâce à elles, à cause d’elles… Et d’une certaine manière, c’était grâce à tous ces gens qu’il se tenait là, devant Luya.

« The first time we met… You want to know how I was, how I was feeling… »  Il aurait dû se taire, ne jamais reparler de cette nuit et ne jamais mentionner ce moment, mais c’était trop tard, l’infirmier semblait incapable de se contenir à présent, surement en train de dire à Luya toutes ces vérités qu’il n’aurait jamais dû entendre. Oui, tout ça, tous ces mots, il aurait dû les enterrer loin, loin de tout et de tous et ne jamais les prononcer à voix haute non. « I was fucking broken, because he had left me, because I just had lost my only reason to live. And yes, I know what I’m saying right now and I know it’s unfair but that’s the truth. I was miserable and I didn’t see you for you Luya… I just saw a perfect excuse to forget him. »  Voilà, elle était là la vérité, juste là, cette fois-ci Scott ne faisait aucun effort pour épargner Luya. « But I stayed, and I begged, and I begged for more. For you to never let me go, and I let you hurt me, break me over and over again and I fucking stood there and I took it, saying nothing, I let you do that. »  Il ne se rendait même pas compte qu’il parlait d’une voix brisée et qu’une larme venait de rouler sur sa joue.

« So if anyone here deserves your love, it’s me. »
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyMar 15 Avr - 18:46

Y avait-il un moyen de tout arrêter maintenant ? Pouvait-on tout figer, trouver l’interrupteur et le pousser sans aucun remords, comme on appuierait sur une gâchette ? Stop, pause, Luya ne voulait plus parler, il refusait d’entendre et il aurait donné tout ce qu’il avait de plus cher pour être dans le noir le plus complet. Et pourtant, il n’avait pas besoin de ça, car durant tout ce temps, il n’avait rien vu malgré ses paupières grandes ouvertes. Scott s’était trouvé juste à ses côtés mais cela n’avait pas été suffisant pour qu’il puisse remarquer à quel point tout était faux. Alors à cet instant précis, Luya voulait tout arrêter et faire marche arrière pour s’épargner ainsi la douleur qui enflammait maintenant sa poitrine et qui l’empêchait presque de respirer. Ce n’était pas une douleur rationnelle, non ; ce n’était pas non plus quelque chose qu’on pouvait expliquer facilement ou bien encore une souffrance sur laquelle on pouvait mettre des mots parce qu’en réalité, c’était trop affreux pour que quiconque soit capable de réduire tout ceci à des termes trop communs ou banals. C’était comme perdre ce qu’on avait de plus cher en l’ayant toujours sous les yeux, sentir la vie s’enfuir, avoir la sensation d’être privé de l’un de ses membres. C’était comme constater avec stupeur que l’oxygène ne pouvait maintenant plus suffire, que les jours et les heures étaient bien trop futiles, que les choses les plus essentielles étaient finalement devenus dérisoires. Luya voulait s’enfuir, là, tout de suite, sans attendre plus longtemps. Il voulait courir jusqu’à en perdre haleine, jusqu’à ce que son coeur manque de se briser contre ses côtes, jusqu’à ce que ses deux genoux heurtent le sol avec violence et qu’il ne puisse plus jamais se relever. Il ne songeait pas à disparaitre mais il rêvait de pouvoir enfin sentir physiquement ce qu’il était en train de subir, parce qu’au moins peut-être aurait-il alors une bonne raison de s’écrouler et de se laisser dépérir.

Scott parlait, tandis qu’il venait de se retourner pour lui révéler la vérité, lui annonçant qu’il ne pouvait pas passer à autre chose si facilement, que ce n’était pas aussi simple que ça. Luya baissa la tête, observant le bout de ses chaussures, priant déjà de toutes ses forces pour que cela s’achève maintenant, qu’il ne soit déjà plus ici mais complètement ailleurs, à l’autre bout du monde. Mais même de l’autre côté de la planète, Luya savait que son coeur serait toujours là, au plus près de Scott, pour ne pas dire qu’il serait blotti au creux de ses paumes. Tant pis, il pouvait le garder, en faire ce qu’il voulait. Le trentenaire l’avait sûrement déjà compris puisqu’il reprenait la parole, piétinant le coeur de Luya sans aucune retenue… Luya, qui n’était qu’une excuse, un prétexte pour tenter d’oublier un autre. Pourtant Scott lui avait dit, il lui avait répété des centaines de fois qu’il l’aimait et qu’ils resteraient ensemble, que leur histoire durerait des décennies… Et évidemment, Luya y avait cru, il s’était permis d’imaginer sa vie avec cet autre homme, celui qui se tenait maintenant devant lui mais dont il ne voulait même plus croiser le regard. Non, c’était trop douloureux. Il savait qu’en croisant les yeux de Scott, il aurait vu tous leurs moments se refléter dans ses prunelles bleues, et il s’y serait noyé. Peut-être était-ce ce qu’il aurait du faire ? Peut-être aurait-il fallu qu’il relève la tête pour s’imprégner une dernière fois de ses souvenirs auxquels il avait cru de la manière la plus tendre et la plus désespérée qui soit, simplement pour pouvoir leur dire adieu et ainsi les oublier, les enterrer quelque part au fond de lui pour réussir à avancer après ça, après lui, après Scott.

Luya ne bougea pas davantage quand Scott lui faisait alors remarquer qu’il était resté auprès du veilleur de nuit, malgré tout ce que Luya lui avait infligé au cours des dernières années avant de finalement baisser sa garde pour lui laisser une chance, pour le laisser entrer là où personne encore n’avait mis les pieds. Évidemment, c’était légitime au fond, qui ne l’aurait pas blâmé, qui ne lui aurait pas jeté la pierre ? C’était sans doute de sa faute, toute cette histoire, pas vrai ? C’était lui qui n’avait pas été suffisant pour faire oublier à Scott ce qu’il avait pu vivre avant que leur chemin ne se croise, lui encore certainement qui était resté trop longtemps dans les parages pour que Scott puisse désirer davantage que quelques nuits par semaine. Mais Luya n’avait rien souhaité de tout ce qui s’était produit par la suite et quand il avait enfin admis qu’il avait eu tort, alors il avait eu la sensation que sa vie commençait seulement, et qu’avant Scott, il n’y avait rien eu d’assez important, rien de signifiant qui ait pu lui donner véritablement envie d’avancer. Avant Scott, il n’avait eu aucune raison de se battre et de mettre un pied devant l’autre. Et à présent, tout était sur le point de s'arrêter, et il allait tout perdre à nouveau. Y compris la parole, la vue ; la faim sans doute aussi. Il n’y aurait plus de but et en y réfléchissant, Luya songea qu’il aurait mieux fait de ne jamais survivre cette nuit-là, de ne jamais retrouver le chemin de sa maison pour passer des heures sous un jet d’eau brûlante en espérant qu’il pourrait oublier cette nuit avec la plus grande facilité qui soit. Il avait prié pourtant pour y parvenir. En vain. Peut-être que Luya aurait du lui dire ? Peut-être que c’était le bon moment pour enfin avouer à Scott qu’il pouvait encore parfois sentir un souffle s’engouffrer dans ses cheveux défaits alors qu’il s'était tenu juste là, au-dessus de tout, près à partir, alors qu’il venait justement d’embrasser un homme et qu’il s’était logé au creux de ses reins pour la première fois afin d'avoir enfin l’impression d’exister avant de… De se retrouver là, tout simplement, sur le point d’obtenir un aller simple pour l’enfer. Il n’avait plus la sensation de vivre ni d'être humain depuis longtemps, alors à quoi bon rester ? Sans qu’il puisse expliquer pourquoi, Luya n’avait pourtant pas bougé d’un centimètre, observant le vide sans grande conviction, rebroussant chemin sans comprendre pourquoi.

Et à cet instant, il comprit.
Il n’était pas mort cette nuit-là, cette nuit où Scott s’était servi de lui comme une vulgaire excuse, parce que Scott avait suffit. Voilà, simplement. Il n’y avait pas de grand discours à faire. Scott avait été suffisant.
Mais pas Luya, jamais Luya.

Il releva la tête lentement, choisissant de ne pas faire attention à la larme qui coulait sur la joue de Scott, ignorant les siennes qui ne semblaient plus être capable de s’arrêter de rouler sous ses yeux. Luya devait s’imprégner de ce moment, c’était primordiale. Essentiel même, vitale. S’il ne se rappelait pas de tout ceci avec précision, alors il savait qu’il finirait par supplier Scott de le garder contre lui, de le tenir dans ses bras encore un peu plus longtemps pour lui rappeler qu’il avait sa place contre le torse du beau blond. Et il n’était pas question de faire marche arrière, pas vrai ? Cela était tout bonnement impossible et tous deux étaient à jamais emprisonner dans le présent. Ils n'avaient rien de plus que les autres au final. « Do not put this on me Scott. I never wanted us to be together in the first place and I realize now that indeed it was a mistake. » Luya passa une main tremblante sur ses joues pour tenter d’essuyer les larmes qui lui troublaient la vue. Il n'était pas encore parti mais il ne voyait déjà plus. « But I guess that was just another idea to get over this… man, right ? You wanted to forget him so badly that we got together so that you could try to move on. Well you got what you wanted, didn’t you ? Now you know I’m not enough, so don’t blame me for any of this Scott. Because I was true to you from the very moment we got together, and you weren’t. And maybe I was a jerk, maybe I hurt you and maybe you have every reason to be mad or to hate me, but I never lied to you. Because guess what, you’ve always been the only one… So don’t ever say that I don’t love you because you are in no position to talk about that right now. » Luya ne se rendait pas compte qu’il se rapprochait dangereusement de Scott, les sourcils froncés et les paroles entrecoupées de sanglots. Il ne réalisait pas non plus qu’il parlait beaucoup plus fort, criant presque toute sa tristesse. « And you know what ? It doesn’t sound like you deserve my love anymore. »
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyLun 21 Avr - 3:01

Voilà, Scott avait atteint le point de non retour.

Toutes les choses qu’il n’avait jamais osé dire à Luya, toutes les blessures et toutes les cicatrices qu’il avait cachées par le passé et qu’il n’avait pas osé lui montrer, visiblement, il y avait un temps et une heure pour chaque chose et c’était maintenant, maintenant que la raison de Scott décidait de se briser. Luya pleurait, mais il n’était pas le seul à pleurer et même si Scott essuya d’un geste rageur la larme qu’il avait senti rouler sur sa joue, il savait que cette larme là n’était pas seule et qu’elle venait avec toutes ses soeurs, qui elles aussi seraient salées et remplis d’amertume. Oh toutes ces larmes qu’il avait retenues lors des mauvais jours. Voilà des années que Scott ne pleurait pas, mais il ne pouvait pas, ce n’était pas une question de capacité physique non, il ne pouvait tout simplement pas se le permettre, il ne voulait pas que le monde le voit ainsi, personne ne devait le voir ainsi. Mais qui lui avait appris que les larmes ne devaient pas être gaspillées? Qui lui avait dit qu’elles étaient aussi précieuses? Peut être tout le monde, peut être personne, à force de voir sa mère se cacher et pleurer dans le noir, pleurer quand elle pensait que ses enfants ne pouvaient pas la voir, il s’était dit que c’était la meilleure chose à faire. Même Dylan ne versait plus de larmes depuis des années, non, pas devant son grand frère, pas devant sa mère. Alors évidemment, non, il ne le ferait pas devant Luya. Même s’il avait envie de se mettre à genoux devant l’autre homme et de le conjurer d’oublier toute cette histoire, Maximilian n’était pas important, la douleur que Scott ressentait était bien réelle, c’était lui qui était blessé bordel, lui qui vivait, lui qui avançait, lui qui devait avancer. Quand est-ce qu’on allait enfin le remarquer et que quelqu’un aller lui offrir une épaule sur laquelle se poser et se reposer et même être faible? Quand? Assez, assez de Scott le héros, de Scott le juste, peut être que Stefan avait raison dans le fond, peut être qu’il se foutait juste de la gueule de tout le monde et que ce n’était qu’une question de temps avant que tout le monde se rende compte qu’en fait… Eh bien, Scott Winston était un lâche. Peut être.

Une erreur. Une erreur? Un sourire amer se dessina sur le visage du blond face aux mots de Luya. Non, Luya, non l’erreur s’était produite trois ans plus tôt, non, c’était déjà trop tard lors de ce quartoze février, c’était déjà trop tard pour fuir ou même pour ne pas dire je t’aime à Scott. Beaucoup trop tard. Alors non, Luya ne pouvait pas pleurer, comme s’il était le seul à souffrir dans cette histoire, non, Scott reconnaissait ses torts mais il n’était pas le seul à avoir triché et menti et à s’être servi de l’autre.

Because I was true to you from the very moment we got together, and you weren’t.

Liar. Songea aussitôt Scott, liar. You’re lying, you were never true to me or to anyone else. Not even to yourself. You don’t even know what you are, you’re just a ghost, you’re just a fucking ghost. You can’t love me like this, not like this. Scott ne savait plus ce qu’il devait voir, ce qu’il devait croire, il avait mal, oui, c’était stupide à dire mais c’était ça la vérité. Il avait mal, les mots de Luya venaient de le clouer littéralement sur place. Alors c’était ça sa récompense? C’était ça d’être optimiste et de toujours donner, constamment donner? Luya qui lui interdisait de parler d’amour et … C’était injuste, il ne savait rien, rien absolument rien de l’amour oh non… Il ne savait rien, il se tenait là, il parlait ainsi parce que Scott l’avait aimé, parce que Scott lui avait montré un soupçon de gentillesse et oui, lui, Scott lui avait donné de l’amour, du vrai. Et maintenant quoi, Luya dictait les règles, il disait être en mesure d’aimer? Scott aurait pu rire s’il arriver à respirer correctement, il préféra reculer, ses mains tremblantes alors qu’il sentait un tourbillon d’émotions monter en lui. Regret, déception, tristesse et colère. Oui, colère, il ne s’était jamais plaint, il n’avait rien dit, et c’était peut être injuste mais Luya l’avait trouvé de cette manière là, déjà abimé par la vie, il aurait dû essayer de lui offrir quelque chose, il aurait dû essayer de l’aimer mais non, il l’avait piétiné comme tous les autres et on avait encore attendu de Scott qu’il ait les épaules assez larges pour pouvoir tout supporter. No. He was only human. Scott recula encore, fixant Luya comme s’il le voyait pour la première fois. Il n’avait pas envie de se précipiter vers le jeune homme pour le prendre dans ses bras et pour le consoler, non, il voulait lui faire comprendre ce qu’il ressentait, lui faire comprendre que non, il n’allait pas bien et non il n’était pas heureux. « No… No. Don’t do this. I’m not letting you do this Luya. You’re not using me as an excuse because you don’t know what you want. » lança enfin Scott, peut être plus fort qu’il ne l’aurait souhaité.

Mais non, Luya ne pouvait pas venir ici et lui reprendre ce que Scott lui avait donné. « If you want to end this, do it now and do it right and… At least, at least, be a man and fucking do this, do not use the fact that some random ex is back in my life and you can not forget that. » La voix de Scott était empreinte d’une colère qui lui semblait étrangère, à croire qu’elle habitait son corps pour la première fois. Mais Scott l’acceuillait à bras ouverts et elle serait son bouclier contre Luya. « Don’t even pretend that you were being honest with me from the start, don’t you dare say that because that’s not true. That night you fucking used me as much as I used you, we’re both guilty, so don’t act all innocent. » C’était ça la vérité et pas cette version romancée que Luya avait choisi de croire parce qu’ils avaient eu un nouveau départ. Il n’y avait pas de telle chose, ils s’étaient leurrés sur ce point, voilà tout. « But that’s your problem, you don’t want to talk about the issues that we have. And remember a few months ago, last February when you asked me if I could trust you or not? This is precisely why I said that you shouldn’t ask for trust, exactly why. » Les mots étaient cruels et froids et il coûtait beaucoup à Scott, il marqua une pause et releva la tête pour fixer Luya, ses yeux dans ceux de l’autre homme, il posa enfin la question essentielle. « I spent three years of my life loving you and you want to know what I’ve got in return? Nothing. » Il avait enfin osé le dire, mais c’était sa colère qui parlait et elle encore qui offrit un autre sourire à Luya, expression d’un homme désespéré, juste quelques secondes avant de disparaître. « Just because that suddenly you decided to love me does not make everything okay Luya, I was a fool to think that but still I forgave you, and I’ll do it again in a heartbeat… And… I’m sorry I lied, I’m truly sorry but I’m with you, not with him. And… If you can not find it in you to forgive me then I know I was right… And maybe yes, maybe you should just leave. »
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MessageSujet: Re: Oh please don't cry, you liar.   Oh please don't cry, you liar. EmptyVen 9 Mai - 20:06

Luya aurait pu se mettre à genoux dès à présent. Mais pour prier quoi, pour prier qui ? Il pouvait toujours se tourner vers le ciel et espérer que quelqu’un l’entende, qu’on l’écoute au moins si on ne parvenait pas à le comprendre, mais ses prières seraient vides et creuses. Elles n’auraient plus aucun sens, pas même un tant soit peu de valeur maintenant qu’il n’avait plus de but, plus rien pour le pousser à aller de l’avant. Il aurait pu passer des heures entières à supplier, les mains jointes et les joues baignées de larmes, cela n’aurait rien changé et un miracle n’aurait pas suffit à le ramener en arrière pour l’apaiser. Quelle naïveté vraiment, d’avoir cru qu’il pouvait se permettre de débarquer à l’improviste dans la vie de Scott et dans son appartement, de penser qu’il pouvait avoir une quelconque importance. Luya s’était leurré, purement et simplement. Il avait cru en Scott plutôt qu’en tout le reste et il s’était convaincu qu’il ne parviendrait jamais à en souffrir. Balivernes. Le trentenaire n’était pas si différent des autres au fond, et Luya avait détruit ses remparts un par un avec la certitude que cela ne suffirait pas à faire en sore qu'on puisse l’atteindre, que Scott serait suffisamment attentionné pour constater l’effort qu’il avait fait et le chemin qu’il avait parcouru avec lui. Luya avait la foi, oui, mais il avait trop cru, et il avait maintenant la sensation que sa bouche était soudainement pâteuse et qu’un goût profondément amer engourdissait ses papilles tandis qu’il réalisait qu’il avait sans doute aimé la mauvaise personne. Alors pourquoi fallait-il que tout son corps lui donne l’impression que c’était pourtant lui, qu’il ne pouvait y avoir personne d’autre dans sa vie ? Et s’il n’avait plus les moyens de prier pour lui, pour eux, pour tout ce qu’ils auraient pu accomplir si les cieux n’en avaient pas décidé autrement, pouvait-il encore mettre un pied devant l’autre et respirer convenablement ? Pouvait-il encore vivre si le moindre espoir s’avérait vain ?

« I spent three years of my life loving you and you want to know what I’ve got in return? Nothing. » Luya ne bougeait plus, la tristesse le clouant sur place. Non, ce n’était pas simplement ça, c’était beaucoup plus fort. Il n’y avait pas que de la mélancolie dans son regard, il y avait de la douleur, quelque chose de physique qui aurait pu lui arracher un cri s’il avait encore la force de parler ou de s’exprimer. On lui déchirait le coeur sans doute ; pourtant il le sentait accélérer dans sa poitrine. Dans ce cas, l’air disparaissait peut-être autour de lui ; pourtant sa respiration était d’autant plus forte et bruyante... Le jeune homme essayait de garder le contrôle, de ne pas flancher, de ne pas faire un pas vers Scott pour venir se coller contre son corps et lui demander… Quoi au juste ? De le pardonner ? Il s’était déjà excusé à plusieurs reprises et il avait même fini par croire que Scott avait tourné la page lui aussi, qu’il avait oublié ce qui s’était produit et qu’il s’était concentré sur leur véritable histoire, la seule qui méritait d’être prise en considération ou d’être relatée. Non, ce n’était pas ce qu’il devait dire. S’il parvenait enfin à parler, Luya devrait sans doute s’attarder davantage sur le fait qu’il voulait oublier tout ceci, qu’il préférait faire comme si rien ne s’était produit. Ce n’était pas grave, ça n’avait aucune importance. Tant pis si Scott ne voyait plus les choses de la même manière, Luya voulait bien y croire pour deux. Il voulait se blottir entre ses bras et ne plus bouger et lui pardonner. Mais quoi au juste ? Le fait qu’il n’ait pas complètement fermer la porte sur une histoire passée ou bien… Ça, ses mots, cette douleur que l’infirmier avait provoqué dans tout son être, ce regard plein de colère, cette larme qui était venue rouler sur sa joue et qu’il avait aussitôt essuyé ? Est-ce que Luya pouvait lui pardonner d’avoir réduit à néant les quelques mois qu’il avait passé à essayer d’être le plus honnête, à lui prouver par tous les moyens possibles et imaginables qu’il valait la peine d’être aimé ? Il n’en était pas certain. En tout cas pas tout de suite, pas à cet instant, pas quand tout semblait s’écrouler autour de lui et qu’il ne restait déjà plus rien. Nothing. Pourtant Luya l’avait aimé, il s’était même offert de la façon la plus sincère qui soit, mais ce n’était visiblement pas suffisant. Que pouvait-il faire de plus ? Fallait-il qu’il change, qu’il devienne un autre, un peu plus sur de lui, un peu mois ennuyeux et encombrant ? Non, ce n’était pas ça l’amour, il n’était pas question de faire croire qu’il était quelqu’un d’autre. Plus maintenant, cette époque était révolue. Il était timide, ses joues rougissaient sans qu’il puisse le contrôler et ses traits n’étaient plus aussi tendus par toute la colère et l’énergie qu’il dépensait à tenter de porter un masque. Il s’était mis à nue devant Scott et que devait-il faire maintenant ? Que pouvait-il faire de plus exactement ? La réponse était dans la question. Rien.

« And… I’m sorry I lied, I’m truly sorry but I’m with you, not with him. And… If you can not find it in you to forgive me then I know I was right… And maybe yes, maybe you should just leave. » Luya avait la sensation d’être pris au piège. Et s’il parvenait à lui pardonner, que se passerait-il alors exactement ? Est-ce que Scott ne trouverait pas soudainement une autre raison de le mettre aux pieds du mur et de lui faire comprendre qu’il n’avait pas sa place dans la vie du trentenaire ? Luya ne savait clairement plus quoi penser. À quoi bon faire un pas en avant si ce n’était que pour repousser l’ultime instant de quelques mois seulement. Il aurait aimé être capable d’appuyer sur pause, ne serait-ce que pour reprendre son souffle et dire à Scott qu’ils clôtureraient cette conversation un peu plus tard, quand ils auraient tous les deux retrouvés leurs esprits et qu’ils seraient parvenus à s’apaiser. Évidemment, ce n’était pas envisageable, ce n'était pas aussi facile, et peut-être que Luya aurait du s’énerver à nouveau et lui reprocher tout ce qui pouvait lui passer par la tête avant de disparaitre, histoire de ne pas rester sur des non-dits... Mais il n’en voyait tout simplement plus l’utilité. Il pleurait, essayant de faire le moins de bruit possible, comme s’il s’interdisait déjà de souffrir et d’être triste. Do you really want me to forgive you Scott, or are you just trying to push me away and blame me for everything so I would give up on you ? Voilà ce qu’il aurait du dire, voilà la question qu’il aurait du poser. Mais ses lèvres restèrent scellées parce qu’il ne voulait pas obtenir de réponse. Il allait se contenter de prendre la porte et de ne jamais revenir ici, chose qu’il aurait du faire dès le début, avant que tout ceci ne prenne des proportions invraisemblables.

Luya regardait Scott, retenant ses larmes parce qu’il ne voulait plus les lui offrir. Non, il refusait que l’infirmier soit encore témoin d’un tel spectacle. Et puis, il refusait surtout que l’autre homme ne le juge trop faible, trop sensible, trop inutile. Il ne voulait pas que Scott pense qu’il était en train de jouer les victimes simplement dans le but de l’attendrir et de chercher du réconfort. Non, c’était loin d’être le cas. Luya ne voulait pas qu’on le plaigne, il ne voulait pas non plus qu’on s’apitoie sur son sort. Tant pis s’il s’était trompé, l’erreur était humaine après tout, pas vrai ? Du revers de sa manche, il essuya ses joues, la tête baissée et le corps engourdis. La voix étouffée par les sanglots, il essaya de s’exprimer. Une dernière fois. « I just… » I just hope someday you’re gonna find someone who’s enough for you and someone who’s gonna make you truly happy Scott. But most of all, I wish that he’s gonna see you the way I see you and that he’s gonna love as much as I do. And I’m sorry I ever thought I was worth your time and space, I just hope that you will find peace. Who cares if it’s not with me ? I love you enough to let you go if that’s what you want. I love you enough for that Scott.

Voilà ce qu’il aurait du dire.
Mais une autre larme roula sur sa joue sans qu’il ne puisse la retenir et ses yeux croisèrent ceux de Scott, le coeur au bord des lèvres. « I’m sorry. » And if you don’t want my love, then at least accept my apology.

Et sans un mot de plus, sans même oser lui dire tout ce qu’il avait sur le coeur, Luya eut finalement assez de courage pour mettre un pied devant l’autre, ne se retournant pas, le regard posé sur la porte de l’entrée comme si elle était la lumière scintillante au bout du tunnel. Il marchait trop lentement pour que cela paraisse naturel mais il n'en n'était pas moins déterminé. Et la main finalement posée sur la poignée, il disparut dans la nuit noire, essayant déjà de se convaincre que rien de tout ceci ne s’était réellement produit et qu'il ne pourrait jamais le regretter. Il n'avait tout simplement pas le droit.  

Alors, le regard dur et glacé, il était parti. Il venait de le quitter.
Pour la millième fois.

Pour la dernière.



Fin du sujet.
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