Il y a toujours deux côtés en période de fête, les dîners de familles pompeux ou charmant, électrique ou sans courant… Et puis il y aussi le côté obscur de la force, la salle des urgences, ou mieux, les cellules de dégrisement. Elles sont tellement pleines qu'on ne fait plus vraiment fit de qui on met où, on remplit, et si jamais on a le bonheur de croiser deux ou trois guirlandes accrochées aux barreaux, elles font généralement plus pitié qu'autre chose. Mais enfin, ils paraît que Noël est une période d'amitié, de rencontre etc… Pour le moment Savannah et Aidan ont presque de la chance, du commissariat ils ont hérité de la cellule la moins bondée et odorante.
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Sujet: Re: AIDAN+SAVANNAH ∞ Intrigue de Noël Mer 8 Jan - 18:26
Au volant de son coupé flambant neuf, Aidan ne pouvait que fanfaronner. Le bolide lui avait coûté un œil, enfin surtout a Adriano, ce qui était d'autant plus jouissif au yeux de l'italien. Los Angeles. Aidan en avait longtemps rêvé, la cité des anges faisait fantasmer les Européens, même si Aidan préférait encore le luxe de Las Vegas. En tant que flambeur immodéré, il avait déjà longé toute la côte et raflé pas mal d'argent, dépensant sans compter le fric d'Adriano et sans aucuns scrupules. « Avance connard ! », beugla-t-il alors que le papy de devant dans son tacot n'avait pas encore repéré le feu vert. Aidé de son GPS, Aidan roula comme un dingue parmi les rues agitées de la ville. La Saint Sylvestre, soir du 31 décembre. Los Angeles n'était plus qu'une ruche en pleine ascension. Les derniers clients se pressaient dans les boutiques afin de ne pas arriver les mains vide et les commerçants se frottaient déjà les mains du bénéfice de cette seule soirée. Déjà, les plus ambitieux étaient déguisés : costumes des années 80, perruques multicolore et sosie en tout genre défilaient dans les rues. Aidan aurait put fêter cela chez lui, les soirées de Rome valaient le détour quand on savait où aller. Aidan faisait partit de ce cercle de privilégié où les grosses fortunes d'Italie avaient tout droit dans les clubs privés et autre lieux réservés. Mais cette année, les amis d'Aidan avait vu plus grand en débarquant dans l'une des soirées les plus convoités de la ville. A ce qu'il se disait, certaines personnalités du show business seraient présente. Aidan avait fait le chèque sans regarder à la dépense mais avant de s'y rendre avec tous ces comparses, avait fait un détour chez l'une des filles qu'il avait rencontré la veille.
A l'entrée du club, les voitures étaient déjà nombreuses et toutes aussi grosses les unes que les autres. Habillé d'un costume de grande marque et d'une paire de mocassin au moins aussi cher, Aidan se sentait très à son aise parmi ces convives. Le Club avait été créé dans les vestiges d'un château et la cour pavée donnait l'impression d'être projeté dans un film de cape et d'épée. Aidan grimpa la volée de marche et entra dans le vestibule où l'ambiance était déjà très prometteuse. Tiré à quatre épingle, il s'avança vers un serveur et prit une coupe de champagne, laissant son autre main dans la poche. « Aidan. » Celui-ci se retourna pour voir la magnifique créature qui se tenait devant lui, un fort accent slave en bouche. Elle faisait partit de ces nouvelles fortunes, une famille russe qui venait d'entrer sur le marché très prometteur du diamant. « Elena. », souffla-t-il en posant un baiser sur sa joue. Ici, aucun membre de sa famille, personne pouvant le juger ou le rabaisser. Il n'était pas le fils du De Conti ce soir, mais juste Aidan De Conti, italien charmeur au porte feuille bien garni. La soirée se déroulait bien. Les amis d'Aidan faisaient bonne impression avec leurs accents italiens et leurs attitudes très gentlemen. Quant à lui, il était entouré d'une myriade d'américaines et d'un buffet bien rempli. Le champagne lui montait légèrement à la tête mais il ne laissait rien voir. Vers 23h, il sortit prendre l'air, en profitant pour en griller une. C'est là qu'un type déboula de nul part et lui envoya un pain en plein dans le nez. Aidan accusa le coup, non sans manquer de tomber à la renverse. D'après ce qu'il comprenait, il avait fait des avances a sa fiancée. « Tu devrais peut-être lui dire de le préciser la prochaine fois, avant qu'elle se laisse plotter devant 150 invités. » Cette remarque lui valut une trempe supplémentaire. L'alcool aidant, Aidan se jeta sur lui et ils dégringolèrent dans la cour pavée. Tout n'était plus que chaos et violence jusqu'à que deux gorilles arrivent pour les séparer. Ce n'est que là qu'Aidan comprit que le gars en question était l'organisateur et qu'il allait devoir foutre le camps. Foutu salope ! Il ne pourrait pas coucher avec Elena ce soir, ni aucune autre d'ailleurs.
Aidan reprit sa voiture, ivre et en colère. Il croisa une nana, une bombe d'après son postérieur, qui attendait patiemment contre un poteau. Au vu de sa tenue légère pour la saison, Aidan conclut qu'il s'agissait d'une prostituée. Il ne payait jamais pour du sexe et la prostitution était à l'encontre de ses rares principes. Il s'approcha tout de fois d'elle et ouvrit sa fenêtre. « Bonsoir mademoiselle. Écoutez, je vois que vous êtes seule et je suis libre. Ça vous direz d'aller boire un verre pour fêter la nouvelle année ensemble ? », lui demanda-t-il d'une voix polie. Il ne voulait nullement plus, il n'avait juste pas envie de passer la soirée tout seul et cette jeune femme aurait tout à y gagner. Mais contre toute attente, elle lui envoya un flot d'insulte dans ce qu'il reconnu être de l’espagnol. « Vas te faire foutre alors ! » Bon dieu, sa soirée virait vraiment au cauchemar. Et il ne croyait pas si bien dire. Alors qu'il venait de griller un feu rouge, une voiture de flic déboula sur sa gauche, l'obligeant à se garer sur le côté. Bien sûr il négocia, mais ici, il n'était pas chez lui. Il fut embarqué et foutu en cellule de dégrisement parce qu’évidemment, il était plus que positif sur leur foutu test. Mais l'horreur survint vingts minutes plus tard quand la soit disant prostituée fut placé dans sa cellule.
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Sujet: Re: AIDAN+SAVANNAH ∞ Intrigue de Noël Dim 12 Jan - 3:05
Savannah n'aimait pas la vie qu'elle menait. Des fois, elle se demandait sincèrement où elle en serait si elle n'avait pas terminé avec Byron, si elle n'avait jamais quitté Chicago. Sans doute qu'elle serait encore en train de parler tatouage avec Lip', au fond du jardin ou quelque chose comme ça. L'époque où elle n'avait qu'à s'occuper de Jackson lui manquait parfois, lors de ses rares moments de lucidité. Certains la décrivait comme une junkie, mais comme tous les autres junkies, elle avait vraiment une raison de l'être, évidemment. Son mec était un des plus gros malfrat de la ville qui l'avait rendu accro à l'héroïne, son frère n'était rien qu'un homme de main … Ses élucubrations ne tardèrent pas à s'estomper, jusqu'à s'évanouir totalement. Elle remarqua que ses membres tremblaient et ce n'était pas du tout à cause du froid qui s'immisçait sous le peu de vêtements qu'elle portait pour aguicher les conducteurs. Non, elle était tout bonnement en manque et sa dose n'attendait qu'elle, sur la table de chevet de la chambre qu'elle partageait avec Byron. Néanmoins, elle savait qu'elle ne pouvait pas trop espérer … si elle revenait les mains vides, elle n'aurait rien. Des fois, elle se demandait comment un mec comme Byron pouvait supporter que sa nana fasse le trottoir ! Une fois, elle lui avait demandé, il lui avait répondu que ça l'excitait. Elle n'avait jamais approfondis la question, un esprit aussi sombre que le sien ne l'intéressait pas et ses motivations perverses encore moins. Il lui avait dit qu'un jour ça l'exciterait, elle aussi. Elle avait fait semblant de le croire, de toute manière, ça résumait assez bien le restant de ses jours alors pourquoi résister ? Une voiture s'arrêta au bord du trottoir et comme toujours, Savannah sentit son estomac se soulever. Elle espérait toujours qu'aucun véhicule ne s'arrête, pour ne pas avoir à effectuer sa besogne, mais elles le faisaient toujours. Pas une nuit ne faisait exception et des fois, elle se maudissait d'avoir un physique aussi affriolant. Certes, peu pouvait le dire, mais quand il s'agissait de la garanti de son travail et la cause de son malheur – après tout, Byron ne se serait pas retourné sur une beauté commune – c'était compréhensible. Un homme blond d'une quarantaine d'années visiblement. « C'est combien ma belle ? » s'enquit-il, un sourire concupiscent au bord des lèvres. Elle le méprisait déjà, lui et ses dollars verts. Mais elle ne pouvait faire autrement, déjà le manque l'obsédait totalement et même si sa misanthropie était devenue pour elle une douce vertu, elle ne comblait pas ses veines de sa sainte substance à elle, celle qui lui permettait de planer et... s'échapper là où Byron ne pouvait pas vraiment la suivre. « Ça dépend de ce que tu veux, joli cœur, » répondit-elle en se penchant de manière suggestive. C'est con à dire, mais à la vue de ses sous-vêtements, certains montaient d'ores et déjà les prix. « Un petit truc rapide pour me remonter, je ne serai pas trop demandeur ce soir, » dit-il en la détaillant de haut en bas, avec des airs d'animal. « C'est bien, il faudrait que tu gardes un semblant d'énergie pour satisfaire ta femme. » répliqua-t-elle en inclinant légèrement la tête, cynique. C'était plus fort qu'elle, à chaque fois elle regardait l'annulaire de ses clients pour voir s'ils étaient mariés ou non. Et même quand il n'y avait pas d'alliance, parfois, elle devinait la marque d'un bijoux longuement porté et retiré pour l'occasion. Elle savait qu'elle n'était qu'une pute … mais savoir avec quel type d'homme elle couchait, ça la rassurait étrangement. Elle n'aurait su dire pour quoi … « Toi petite pute, te permet pas de juger … À ta place, on peut pas se le permettre. Allez monte. » dit-il, mécontent. Savannah pinça ses lèvres, une lueur de colère montant au fond de son regard. Dans une autre vie, elle aurait aimé ouvrir la portière violemment, le faire tomber sur le trottoir et le marteler de coup de pieds et de coup de poings jusqu'à l'en faire saigner, vraiment. Dans une autre vie, Savannah n'est pas aussi faible et n'est pas aussi … dépendante. Elle allait faire le tour du véhicule, lorsque soudainement, il lâcha ; « Mon fils est aux urgences, t'as bien d'la chance … je dois y aller. Suce pas trop ce soir, je veux cette joli bouche pour demain. » dit-il avant de démarrer sa voiture et de partir à fond la caisse. « Connard ... » Savannah s'adossa à un poteau et sortit une cigarette, avant de fermer les yeux. La cendre s'écoulait lentement au rythme de ses tremblements, elle aurait simplement aimer en finir … Elle se sentait affreusement sale. Et son sentiment se renforça lorsqu'un coupé rouge s'arrêta devant elle. Elle aurait lui hurler de rouler loin, très loin ! « Bonsoir mademoiselle. Écoutez, je vois que vous êtes seule et je suis libre. Ça vous direz d'aller boire un verre pour fêter la nouvelle année ensemble ? » proposa-t-il, si poliment qu'elle haussa un sourcil. Les mecs polis, elle connaissait, mais savait que ça ne durait qu'un temps. Et elle n'avait vraiment plus la force ce soir pour supporter un homme, quel qu'il soit. La gentillesse lui était devenue si étrangère, qu'elle s'entendit répondre avec la même verve à laquelle elle était exposée chaque jour ; « C'est ça, moi j'dirais plus que c'est toi qui est seul et moi qui ne suis pas si libre que ça ! Alors dégage, me fait pas perdre mon temps, il n'est pas gratuit ! » Et comme elle avait peur de le voir insister, elle ajouta ; « Allez, dégage de la bastardo ! Cabròn ! » « Vas te faire foutre alors ! » lâcha-t-il en faisant grincer ses pneus. C'est ce qu'elle savait faire de mieux …
Vingt minutes plus tard, Savannah était prise en flag par les autorités en train de prendre de la coke derrière sunset boulevard. Elle n'avait qu'à peine eu le temps de se faire un rail, que les sirènes s'enclenchaient et qu'on l'emmenait au poste pour « prostitution publique » et détention de drogue. Sacrée merde, songea-t-elle. Elle voulut passer un coup de fil à Jackson, mais lorsqu'elle l'appela, elle tomba sur la messagerie. Hijo de puta, il n'était jamais là quand on avait besoin de lui. Elle fut conduite dans une cellule, la dernière à l'écart des autres. Fallait comprendre, les gardes n'aimaient pas avoir des putes face à eux. Certains étaient moraux et n'aimaient pas la vue, d'autres étaient plus salauds et étaient trop tentés. Ça dépendait. On lui retira ses menottes et bientôt, elle se rendit compte qu'elle partageait la cellule avec quelqu'un ce soir. Et pas n'importe qui. « Tu t'es fais prendre avec une autre pute, dis ? » demanda-t-elle d'une humeur affreusement cynique. Elle posa ses fesses sur le banc inconfortable, près de lui et s'adossa au mur. Sa jupe en cuir ne couvrait que très peu ses jambes – voire pourrait-on même dire ses cuisses – et son débardeur noir n'était pas des plus chaud. Fuck it, songea-t-elle, alors qu'elle croisait les bras pour dissimuler son abdomen et son nombril percé d'un petit percing en argent. Fuck it, tout simplement.
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Sujet: Re: AIDAN+SAVANNAH ∞ Intrigue de Noël Lun 27 Jan - 13:10
Quelle poisse ! Se faire serrer le soir du 31 décembre dans un foutu pays qui n'était pas le sien ! Aidan avait toujours réussi à éviter ce genre de piège auparavant. En fait, il finissait en cellule, mais se retrouvait dehors moins d'une heure plus tard grâce aux superbes avocats de papa. Aidan n'était pourtant pas crétin, il savait bien que son enfoiré de père faisait jouer ses relations uniquement pour que sa réputation ne soit pas entachée et non par affection pour son fils cadet. Quoi qu'il en soit, la horde bien huilé de son père ne lui servirait à rien en cet instant. Il était enfermé dans une cellule qui puait la pisse et la moisissure et à des bornes de chez lui. Soit. Aidan De Conti ne se laissait pas démonter si facilement. En le foutant la-dedans, ces connards lui avaient enlevé son portable, ses clefs de voiture et son portefeuille, donc impossible pour lui de joindre l'un de ses potes encore à la soirée. Mais il connaissait assez bien ses droits, pour savoir qu'il pouvait demandé à passer un coup de téléphone. Quand il le demanda, dans un anglais très correct, l'un des officiers le toisa de haut avant d'éclater de rire. Apparemment, l'humour américain était tout autre que le sien. Combien de temps allait mettre ses potes pour remarquer son absence ? Aidan les connaissait assez bien pour savoir qu'ils devaient être tous bourrés à cette heure-ci et certainement en meilleure compagnie que lui. Il allait devoir attendre qu'ils dessoûlent tous, demain matin, avant qu'on cherche à le joindre. Super perspective !
Adossé contre le mur crasseux de la cellule, la tête heurtant son granit, Aidan entendis les flics au bout du couloir. Le bruit de clic mécanique annonçant l'ouverture de la porte principale, le bruit caractéristique des barreaux qui s'écartent puis le son retentissant des clés qui se heurtent entre elles. L'un devant, barbu, le même type qui l'avait foutu là et un second, l'air maussade, affreusement mécontent de bosser ce soir-là apparemment. Et entre eux, elle. Cette espagnole, mexicaine ou peut importe quelle latine qu'elle était, encerclé de ces gros cons et fut foutu dans sa propre cellule. « Tiens v'la de la compagnie ritalo. », dit l'un deux d'un rire mauvais. Ritalo, très classe. Aidan lui rendit un sourire des plus sarcastique avant de poser son regard sur la prostitué. Elle était aussi éteinte que lui à en jugé par son regard moribond et son air sauvage. « Tu t'es fais prendre avec une autre pute, dis ? » lui demanda-t-elle, venimeuse. Aidan ricana, frappant dans ses mains. « Visiblement, celle qui c'est fait prendre, c'est toi. », lui répondit-il d'un même ton avant de reporter son attention sur le couloir silencieux. Elle c'était assise, laissant voir son corps dénudé. Aidan lui jeta un regard à la dérobé, avant de comprendre qu'elle grelottait. Dans d'autres circonstances, Aidan aurait tenté une approche. Elle était presque nue sous cette peau ambré et ses formes laissaient présager une nuit torride. Mais là, avec cette odeur et leur passé bref en commun, rien ne servait d'imaginer quoi que ce soit. Néanmoins, Aidan était un gentlemen. Il pouvait être un rustre, un coureur, mais le respect envers les femmes avait toujours été important. S'il ne rappelait pas une fille après avoir couché avec elle un soir, il n'était pas assez con pour lui promettre quoi que ce soit. Sa réputation le précédait bien assez pour que les femmes sachent qu'il n'était homme d'aucune. Une seule avait compté, une seule et elle ne lui avait jamais pardonné. Vanille. Les autres paraissaient bien fade en comparaison. Mais Aidan n'avait jamais frappé une femme, comme il ne l'avait jamais humilié. C'était peut-être un connard, mais un connard digne. Sans rien dire, il ôta son veston et le lui tendis. « Tu crois vraiment que je vais te demander quelque chose en échange ? » lui demande-t-il en voyant son air mitigé. « Regarde où on va passer la nuit, tu risques d'en avoir besoin. » et il posa le veston à côté d'elle. Il ne faisait pas ça pour se faire bien voir aux yeux de la latino, non, ça il savait que c'était déjà mort depuis qu'elle l'avait insulté de tous les noms. Mais il faisait ça parce voir une femme grelotter lui était trop désagréable. Déjà que la situation l'était, alors cela ne servait à rien d'en rajouter.