Je commence vraiment à me demander si je suis né au bon endroit. Enfin, non, je sais que ce n'est pas le cas. Si mes véritables parents ne m'avaient pas laisser, les choses auraient été différentes. Jill ne m'aurait peut-être pas pourri la vie, elle aurait sûrement stoppé sa tyrannie. Parce qu'avant toute cette ascension financière, notre famille se portait bien. L'argent pourri ma vie, et la ruine, la bousille, il me ronge, me détruit. Toutes ces conneries ont brisé ma vie. J'en ai marre de tout ça. J'arrive même pas à sourire sincérement. Et en plus, mon Caleb me manque. Le pauvre, je l'ai laissé là-bas, j'espère que son esprit n'a pas été sali par toutes les crasses de ma sœur. Si seulement il pouvait venir vivre avec moi..Il viendrai ici, dans le pub Irlandais du port. Je continue de lui envoyé des lettres et je sais qu'il n'a pas le droit d'y répondre. Par contre, mes parents n'hésitent pas à m'envoyer des courriers comme quoi ils savent où je suis, ce que je fais, ce que j'achète. Jamais, jamais, ils ne me laisseront vivre ma vie.. C'est si déprimant. Tout ce que je veux, c'est m'émanciper et devenir la tutrice de mon Caleb. Il mérite mieux que cette vie là, et je ne veux pas qu'il perde l'envie comme moi. Il faut qu'il soit fort en attendant. Mais dès ses 18 ans, j'espère du plus profond de mon âme qu'il me rejoindra. Et aussi d'ici là, je prie pour mettre débarrasser de cette chaîne qui me tiens à mes parents. Ma tête est pleine de soucis, si bien que j'ai du mal à me concentrer sur mes commandes. En plus, j'entends un client entrer et se placer devant moi, sur le bar. Il s’appelle Samuel, c'est un habitué. J'avais bien vu qu'il était là, mais aucune parti de mon corps ne m’obéissait, j'étais trop enfoui dans mes rêveries. Puis éprise d'une secousse, je me tourne vers le beau jeune homme, et poliment, lui adresse un sourire. Il est vrai qu'il est plutôt séduisant, avec ses mèches de cheveux blondes pour le moins sexy. Mais je n'ai vraiment pas la tête aux hommes. Mais ça, c'est pas vraiment nouveau. Je le connais un peu, cet homme en plus, mais je ne sais même ce qu'il fait dans la vie, je me contente de le regarder boire ses bières et regarder les matchs. Nous les commentons de temps en temps. Il a de la conversation. Je m'efforce de garder mon sourire et ajoute.

« Tiens, Lockwood, alors, je te sers quoi aujourd'hui ? »

J'avais réussi a resté pétillante et pleine de vie, mais je me suis trahie toute seule. En effet, surplombée par mes pensés, je fis tombé tous les verres vides en train de mourir sur le bar que j'avais oublié d’enlever. Bien fait pour moi, ça m'apprendra à avoir la tête ailleurs. Des bouts de verres éclatent partout. Jusque sur le pantalon de Samuel. Bravo Kei ! Beau boulot !

« Je.. Désolé.. Je suis maladroite.. »

Matt, l'autre garçon du bar, qui connaît tous mes problèmes, se précipite de ramener un balais. En bon gentleman, il nettoie tout sans que je lui demande. Puis je repose les yeux sur mon client..

Samuel avait besoin de prendre un grand verre au pub où il avait l’habitude de s’y rendre. Il n’avait pas vu depuis un certain moment Juliet et cela le rendait perplexe. Il s’était dit qu’il arrêtait de penser à elle mais rien y fait, elle était constamment présente. Et puis plus facile à dire qu’à faire. La jeune femme était le premier amour de l’avocat, il ne pouvait pas l’oublier en un claquement de doigt. Non ce n’était pas le genre de Samuel et surement pour personne d’autre. Il se demandait comment certains hommes faisaient pour passer à autre chose. En ce moment, il se sentait faible. Vraiment. A l’intérieur de son bureau, Lockwood avait la tête dans les étoiles. Il rêvait. Comme un gamin. Il repensait à la fois au passé aux côtés de Juliet mais aussi au futur, celui où il serait avec elle loin des emmerdes. Ayant marre d’être assis, il se leva et partit prendre l’air. Plus exactement aller au pub habituel.
Il faisait beau aujourd’hui, le soleil commençait à se coucher, la populace rentrait tranquillement chez elle. Lui, au lieu de faire pareil, il allait au bar. Il arriva quelques minutes après avoir quitté son bureau. Sam descendit de sa voiture une fois qu’il se gara. Les mains dans les poches, il entra et vint s’installer au bar. En arrivant, il remarqua la présence de Keithleen, si la mémoire de Lockwood était bonne. Il avait l’habitude de venir ici mais pas forcement de l’appeler tout le temps par son prénom et puis ce n’était pas forcément elle qui venait le servir. Sam la salua. Cette dernière surement dans la lune, ne l’entendit pas de suite. Ce fut au bout de quelques secondes qu’elle réagit, se tournant vers lui elle lui sourit. Elle avait la tête ailleurs, quelque chose la préoccupait. Ils n’étaient pas les meilleurs amis du monde mais sur le visage de la jeune femme, il pouvait tout de suite comprendre que ça n’allait pas. Elle lui demanda si sa commande serait la même que d’habitude, il hocha la tête avec sourire charmeur involontaire. Son hypothèse se confirma lorsqu’elle fit tomber des verres. L’autre serveur ramassa à sa place. Il nettoya sans dire un mot. Elle devait sans doute passer une mauvaise journée. Samuel connaissait ça, ça lui était déjà arrivé. Il faut bien avouer que lorsqu’il avait un client ou un collègue emmerdant, sa journée ne pouvait être tout sauf bien. Keithleen s’excusa.

« Il n’y a pas de mal Keithleen. Et appelle-moi Samuel ou Sam ! Comme il est encore tôt, sert moi un coca s’il te plaît.». Il était gêné le fait qu’elle l’appelle pour son nom. Ce n’était pas comme s’il était vieux. Surement c’était parce qu’ils ne se connaissaient pas encore assez. En tout cas, instinctivement, il lui avait dit son prénom. « T’en fais pas. Sale journée hein !? ». Il n’avait pas forcément envie de rentrer dans les détails. C’était le rôle de Juliet pas le sien et puis il n’était pas trop curieux il disait que si quelqu’un voulait se confier, il le ferait naturellement mais il ne cherchait pas à savoir à tout prix.