(c)val'

Maintenant qu’ils se retrouvaient seuls, Samuel avait décidé d’arranger l’appartement, du moins la vaisselle sale. Il fallait qu’en fermant derrière lui, que tout soit propre comme avant leur entrée. C’était la moindre des choses tout de même. Quel Noël ! C’était la première fois que le jeune homme passait une fête familiale aussi étrange qu’elle pouvait être. C’était hallucinant. Lily l’avait abandonné pour son travail. Il ne lui en voulait car pour lui, le boulot était important à ses yeux, c’était un moyen de gagner sa vie mais aussi de faire ce qu’il aimait. La loi et la justice, au départ, le jeune avocat n’avait jamais pensé faire ce métier là, c’était tard qu’il avait su ce qu’il souhaitait faire. On ne sait pas toujours ce qu’on veut, c’est avec le temps qu’on mûrit, qu’on fait des choix qui détermineront le futur de sa propre vie. Sam, lui, avait décidé d’être avocat parce qu’il aimait enfermer des pourritures qui erraient encore dans la ville et non dans une cellule. Bien sur, parfois, il défendait des personnes en tord, mais tout le monde avait droit à un avocat que ce soit un méchant ou un gentil. Il n’avait pas le choix. Dans sa tête, il faisait une grimace mais se contrôlait toutefois de s’abstenir de tout commentaires pour ne pas perdre son affaire. Il n’aimait pas perdre une affaire même si la personne qu’il défendait était fautive.

Lassé de la tournure dont la soirée à pris alors qu’elle commençait à peine à être bien, Sam décida tout de commencer à ranger. La seule femme ici présente, c'est-à-dire Juliet, l’aida à nettoyer le petit bazar. Difficile de la regarder droit dans les yeux sans ressentir de la colère et de la tristesse. Néanmoins, le jeune homme fit un effort pour ne pas craquer. La soirée allait être longue si les deux adultes resteraient dans l’appartement de la photographe. Lockwood assura à la psy qu’elle pouvait faire comme chez elle. Elle lui répondit que Lily n’apprécierait guère. Elle n’avait pas tord mais Lily n’était pas ce soir donc elle n’en saurait rien du tout. Après sa réponse, s’en suivit un léger rire gêné de sa part. Samuel la regarda avec un sourire presque invisible et lui répliqua. « De toute façon, elle n’est pas là donc ça restera entre toi et moi ! ». Bonté divine ! Samuel pouvait quand même faire un effort pour lui comme avant. S’il n’était pas allé chez elle la dernière fois, peut être qu’il n’aurait jamais su la vérité et ainsi, il n’agirait pas comme ça avec elle. Mais il voulait connaître la vérité, ce n’était pas la faute de Juliet. Enfin si. Seulement pour ce qui s’est passé il y a des années de cela. Le jeune homme avec les mains dans l’évier demanda à la jeune femme de prendre le reste de la vaisselle sale, ce qu’elle fit. Une fois qu’elle revint dans la cuisine, elle se mit à côté de Sam et le regarda. Ce dernier fit comme ci il ne l’avait pas vu, il n’avait pas du tout envie de parler, surtout de l’autre jour. Il n’était pas d’humeur à régler le problème qu’il y avait entre eux. Elle lui parla et entama le sujet qu’il voulait à tout prix éviter. Malheureusement, ce n’était pas son jour de chance en dirait. Elle finit sa phrasa en posant sa main sur le bras de Sam. Il venait de faire de la vaisselle. Il enleva doucement son bras et la regarda. Il avait reculé et maintenant, il avait les bras croisé. Il sourit et fit de légers mouvements avec son corps. Il ne pouvait pas s’en était trop. « Ecoute Juliet. Je ne peux pas agir autrement. Laisse moi le temps de digérer ce que tu m’as dit la dernière. C’était dur d’entendre de telles choses. Je sais la vie continue mais à mes yeux, toi et moi, on n’a plus rien à se dire. Il faut passer à autre chose». Menteur. S’il pouvait continuer à la voir, même s’il souffrirait, il ne pourrait pas l’oublier. Il était toujours amoureux d’elle.

Difficile de battre ce Noël. Le pire de tous probablement. Samuel était dans la cuisine en train de laver la vaisselle sale que les invités et le propriétaire de l’appartement avait utilisé pour la fête qui devait se dérouler normalement se soir. Des coups de fil et la soirée partait en éclat. Lily partant pour une séance photo à New York, Emily allant rendre service à une amie. Le jeune homme n’avait pas été gâté. Depuis le début de la fête, il avait été le seul garçon, une situation un peu embarrassante pour lui. De plus, il se retrouvait maintenant avec Juliet dans la cuisine. Pourquoi il lui avait dit de rester alors qu’il ne pouvait pas la voir et lui parler ? Surement parce qu’au fond, il voulait qu’elle reste près de lui. C’était assez bizarre ce qu’il avait envie car d’un côté il ne voulait pas la voir, il lui en voulait trop pour ce qu’elle avait fait il y a quelques années et d’un autre côté, il avait envie d’être elle, il l’a voulait. Cependant, il s’obstinait à abandonner et à passer à autre chose. Il insistait dans sa tête pour qu’au final, il y croit. Il finirait surement par y arriver parce que quand on insiste à croire quelque chose, au bout du compte on y croit. Il se faisait du mal pour rien, il pouvait lui pardonner et avancer mais au lieu de ça, il boudait et lui en voulait encore. Cette fois-ci, il était rancunier. C’était une perte de temps et d’énergie. Il se battait pour ne pas se radoucir avec elle alors qu’il pouvait la retrouver et faire d’elle sa copine ou juste une amie pour l’instant. Si, il continuait à agir comme un imbécile, il finirait surement par la perdre et pour toujours. Apparemment, il n’était pas encore conscient. C’est peut être que lorsque Juliet lui échappera des mains qu’il comprendra qu’il faut savoir pardonner. Elle, elle serait avec un autre homme, enfin heureuse et surtout aimé et lui, triste et seul. Ce fut une des pensées sombres de Samuel. Enfin il allait réagir et se montrer gentil avec elle.

Il enleva doucement son bras et s’écarta d’elle. Quel boulet ! A croire qu’il allait être gentil, c’était trop beau pour être vrai. La rancœur l’emportait toujours apparemment. Ce geste blessa profondément Juliet, en effet, l’avocat put voir des larmes rouler sur les joues roses de la jeune femme. Un pincement au cœur se fit ressentir par Sam. Même s’il était méchant avec elle, la moindre réaction de Juliet atteignait les émotions du jeune homme. Il essaya de ne pas être vulnérable. Les mots qu’il avait prononcé avait été blessant mais aussi ils étaient sortis de sa bouche avec une neutralité intense. Ce devait surement être cette attitude qui avait dû blesser la demoiselle Campbell. Elle le supplia de rester auprès d’elle, dans sa vie particulièrement et qu’elle ne voulait pas le perdre. Elle l’avait déjà perdu. Lockwood ne regardait plus Juliet. Il avait détourné le regard afin de ne pas affronter ce visage triste. Il finit par tourner de nouveau la tête vers elle. Il reconnut ce coup-ci qu’il avait été un peu fort avec elle. Il ne voulait pas qu’elle le déteste par rapport à son attitude. « Excuse moi d’être aussi dur et cassant avec toi ! ». Toutefois, il ne lui avoua pas qu’il avait besoin d’elle. Il n’avait pas envie de confier à elle, pas ce soir. Il n’était pas prêt. Il s’approcha d’elle et la prit néanmoins dans ses bras. C’était le premier pas qu’il faisait depuis qu’elle lui avait dit la vérité. Il avait décidé de l’enlacer pour qu’elle arrête de pleurer et qu’elle se calme, il n’aimait pas la voir pleurer, cela lui faisait mal au cœur. Avant qu’elle ne parte après leur nuit magique, ils avaient été proches comme les deux doigts de la main après cet accident que Caleb avait subit malheureusement. Il aurait pu trouver une autre solution pour la calmer mais ce fut le câlin qu’il opta. Surement parce qu’il voulait la serrer aussi dans ses bras. Un moyen pour lui d’avoir Juliet près de lui comme autre fois. Un moment unique depuis la nuit qu’ils avaient passé. Il s’en souviendrait. Elle était la seule femme qu’il aimait.

La cuisine empestait différentes émotions dont à vrai dire Samuel était presque allergique. Avant la gêne parce que la simple présence de Juliet le rendait mal à l’aise par rapport à leur dernière retrouvaille ; la tristesse car il avait été blessé en apprenant la vérité dont elle lui avait avoué à leur dernière rencontre, à force de vouloir la vérité, il l’avait reçu comme un coup de couteau en plein cœur ; et pour finir la colère, en effet, l’avocat lui en voulait énormément d’avoir agit ainsi envers lui. Il n’aurait jamais pensé que Juliet puisse faire un tel acte. Il en avait été choqué parce qu’il ne s’y attendait pas du tout la raison de sa fuite. Il n’en avait jamais vu les raisons d’ailleurs. En plus, Samuel était prêt à avoir une relation sérieuse avec elle, à tout partager mais apparemment, la psy avait eu peur et voilà ce qui expliquait pourquoi elle était partie en douce. Il avait tant rêvé ce jour là, qu’elle soit encore à ses côtés lors de son réveil, qu’il lui aurait demandé à sortir, qu’il aurait pu être heureux avec elle. Oui, maintes fois il avait rêvé d’avoir cette opportunité, celle d’être avec Juliet. La demoiselle Campbell aidait Sam avait à nettoyer les verres qu’ils avaient utilisé avant que la soirée ne se termine brutalement. Il cherchait à s’occuper pour ne pas faire face à l’unique femme présente dans la pièce. Toutefois, la jeune femme n’avait pas envi d’abandonner et d’enterrer le sujet qui les perturbait tous les deux. Il ne pouvait pas lui en vouloir parce que lui aussi il l’avait forcé à avouer ses raisons lors de sa fuite donc il comprenait parfaitement qu’elle veuille que Sam lui pardonne. Hélas, plus facile à dire qu’à faire. La souffrance détruisait en permanence Lockwood et le rendait petit à petit vulnérable. Il essayait de se contrôler mais parfois la colère était une façon de se défendre. En parlant sèchement à Juliet, il avait déclenché une crise de larmes. Et oui, Juliet pleurait et en plus, c’était de grosses larmes. Un moyen efficace de faire culpabiliser le jeune homme. Aussitôt, il s’excusa auprès d’elle. Il se rendit compte qu’il avait été un peu fort sur le coup.

En se faisant pardonner, il prit la décision de lui faire un câlin. Cette idée avait été spontanée et inattendue surtout pour Juliet. Une fois qu’elle fut dans ses bras, la jeune femme se calma immédiatement. Merveilleux ! Tel fut le mot approprié pour ce renversement de situation. Samuel appréciait lui-même le geste qu’il venait de faire et Juliet aussi car elle le serra fermement, comme si elle ne voulait plus se séparer de lui. L’étreinte s’éternisa encore mais c’était tellement agréable que Sam aussi ne voulait pas stopper ce câlin. La demoiselle Campbell le remercia. Alors, l’avocat s’écarta légèrement d’elle et déposa un baiser sur le front de son premier amour. Tout l’amour qu’il éprouvait pour elle s’était fait ressentir sur ce baiser à priori banal pour certain mais pas pour Sam. Conscient de cet acte, le jeune homme reprit très vite ses esprits et retourna à la réalité. Il s’écarta d’elle complètement, passant sa main sur sa veste, l’air gêné, il évita le regard de Juliet. « Excuse moi… ». Cherchant à éviter de nouveau de la jeune femme, il vérifia si tout était en ordre et une fois cette tâche accomplie. Proposa à Juliet de quitter l’appartement. Il pensait qu’il serait plus judicieux que tous les deux rentrent tranquillement dans leur chez soi après ce qui venait de se passer. « Je crois qu’il serait tant qu’on rentre chez soi, non ? Il se fait tard et puis Lily et Emily ne sont plus là donc autant partir. ». L’air gêné, Samuel prit son manteau et celui de Juliet. Il ne voulait pas rester plus longtemps avec elle. Pourquoi tout devait être si compliqué entre en eux ? Sam se compliquait la tâche. Il lui enfila son manteau en soie puis enfila le sien. Il ouvrit la porte et invita Juliet à sortir. C’était assez rapide mais il voulait au plus vite rentrer chez lui afin d’oublier ce qu’il venait de se passer entre eux même si c’était peut être banal. « Au…au revoir Juliet. Envoie moi un sms ou appel moi pour me dire que tu es bien rentrée. ». Il lui donna son numéro de téléphone. Il partit. Soudain, il revint vers elle et lui fit un bisou sur la joue. Samuel partit pour de bon cette fois-ci.

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