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 We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava

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MessageSujet: We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava   We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava EmptyDim 19 Jan - 23:52

Astoria & Ava

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Janvier 2015,

Nouvelle année rimait souvent avec nouvelles résolutions pour les plus courageux d’entre nous qui n’avaient pas peur de se retrouver face à un échec cuisant deux jours après. Pour les autres, il ne s’agissait que d’une fatalité qui ne changeait pas grand-chose au problème de base. Inutile de préciser qu’Astoria faisait partie de cette seconde catégorie de personnes. La jeune néerlandaise n’avait à peine pris le temps de fêter la nouvelle année tout court, alors l’idée de se fixer des objectifs pour l’année à venir semblait d’autant plus ridicule. Et puis quand bien même, que pouvait-elle vouloir changer ? Elle avait déjà tout ce que pouvait vouloir une jeune fille de vingt-et-un ans si on omettait le côté creepy de sa personnalité qui impliquait une tendance étrange pour la pyromanie d’ailleurs à l’origine de la mort de son aînée – mais ça bien sûr, personne n’était au courant. Non, Astoria était jeune, riche, intelligente, plutôt jolie, étudiait dans deux des universités les plus prestigieuses du pays, et pour couronner le tout, sa mère était bien partie pour devenir Premier ministre des Pays-Bas et sa tante travaillait main dans la main avec le directeur artistique de Chanel. Que pouvait-elle vouloir de plus ? La question pouvait paraitre absurde pour le commun des mortels qui ne pouvait que la jalouser sur au moins un trait de sa personnalité, mais Astoria se la posait sérieusement. Elle avait l’impression d’être coincée entre deux vies totalement différentes qui lui demandaient un talent fou à concilier, un peu à la manière d’une nouvelle incarnation d’Hannah Montana dans le domaine de la mode, aussi ridicule et abstraite la comparaison pouvait sembler. Mais par-dessus-tout, la réalité d’Astoria était marquée par une solitude bien dissimulée derrière un entourage constant et une image de fêtarde accomplie que la presse à scandale aidait parfaitement bien à véhiculer. En fait c’était simple, peu de gens la connaissait pour l’ensemble de ce qu’elle était et la blonde n’était pas sûre elle-même d’en vouloir autrement. Si jeune et pourtant si complexe… Qui avait dit qu’être née avec une cuillère d’argent dans la bouche rendait la vie facile ? Enfin soit, Astoria n’avait plus tellement le choix et même les plus belles résolutions du monde ne changeraient rien à son problème. Au contraire, elle avait même l’ambition de ne rien changer du tout, idéologie qu’elle avait décidé de consacrer avec une toute nouvelle séance de shopping expresse dans le centre commercial de Santa Monica. Si elle pouvait aisément se permettre les grandes marques – statut d’héritière combiné à celui de chroniqueuse de mode oblige – elle aimait aussi passer du temps dans les boutiques à prix plus accessible qui lui inspiraient également les conseils donnés à ses lectrices dans ses articles pour trouver de bonnes affaires à des prix abordables. Ce fut donc d’un pas conquérant et qu’Astoria se dirigea fièrement vers le centre commercial qui avait la bonne idée de se trouver à deux rues de chez elle, limitant ainsi considérablement le temps gâché dans les transports. Une fois à l’intérieur du St. Graal – que pouvait bien être le monde sans une bonne paire de bottines en cuir ou une robe qui épousait toutes les courbes parfaitement sans aucun effort ? – le talent d’observatrice hors pair d’Astoria s’activa automatiquement. Si les premières boutiques s’avérèrent bien décevantes – sans oublier le fait qu’une horde d’adolescentes à peine plus jeunes qu’Astoria l’avaient reconnue et l’avaient prise en otage avant de finalement la laisser tranquille après vingt minutes de lutte – la jeune femme finit par trouver ce qu’elle était venue chercher. Là, devant elle, une paire magnifique d’escarpins lui tendaient les bras et ne demandaient plus à ce qu’Astoria ne les achète. Vous avez déjà ressenti ça ? Le sentiment intense de tomber amoureuse instantanément d’une paire de chaussures uniques que vous ne pourrez trouver nulle part ailleurs ? Eh bien…toute fashionista qui se respecte connait ce sentiment et sait dès lors qu’il est impossible de ne pas céder à la tentation. D’un pas victorieux, la blonde s’agrippa à la chaussure qui lui faisait face comme à un talisman précieux qui lui permettait de continuer à vivre. Oui, dans ce genre de moments, Astoria n’avait plus rien de la fille brillante, à la limite du génie, qu’elle était mais ressemblait bien plus à une petite fille de cinq ans prête à faire un caprice auprès de ses parents pour être sûre d’obtenir ce qu’elle voulait. Que voulez-vous, elle savait juste de quoi était capable les autres filles lorsqu’il s’agissait de chaussures, elle se méfiait juste… Et elle avait raison, alors qu’elle était sur le point d’appeler la vendeuse pour lui demander de déballer l’autre chaussure – qui bien sûr n’existait plus que dans une seule et même pointure – une blonde d’une trentaine d’années, enceinte en plus de ça,  sortie de nulle part, la devança sans aucune gêne. C’était une blague, right ? Comment osait-elle lui prendre son jouet des mains alors qu’Astoria le tenait encore fermement entre ses mains. Elle se prenait pour qui ? « Dis donc, je ne savais pas qu’il fallait remplir le critère future baleine-femme enceinte pour ne plus se sentir et abuser les autres. J’étais là avant, va donc prendre une jolie paire de ballerines, ce n’est pas comme si tu pourras porter ce genre de chaussures à la fin de ta grossesse.», balança Astoria d’un ton acerbe dont elle n’avait pas honte une seule seconde. Le pire était sûrement qu’elle lui donnait vraiment un conseil médical, enfin dans un sens, à sa façon… Le fait est qu’elle n’allait certainement pas se laisser faire par une bonne femme qui avait beaucoup moins de statut qu’elle dans le domaine de la mode, enceinte ou non. Oh que non, s’il le fallait Astoria était prête à jouer de son image publique. C’était de la triche, et alors ?


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MessageSujet: Re: We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava   We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava EmptyLun 27 Jan - 20:34

29 ans. Célibataire. Blonde. Enceinte de six mois.
Ava Marie Sparks était un cliché.
Un putain de cliché.

Même elle ne pouvait pas nier qu'elle rentrait dans certaines statistiques et quelque part, cela la dégoûtait. Ava n'avait jamais aimé les cases, les codes, les règles, elle se savait difforme et anormale, pas besoin d'en rajouter une couche, pas vrai? Récemment, la réalité la frappait plus durement, la blonde avait enfin commencé à prendre des formes, son ventre gonflant à vu d'oeil et plus question de se voiler la face et de cacher à quiconque qu'elle était enceinte. Elle était... Enfin, elle devenait mère. Pour la troisième fois dans sa vie et encore pour quelqu'un d'autre, encore une comédie drôlement bien menée, encore une énième mascarade. Ava, qu'est-ce qui cloche chez toi? Oh probablement tout un tas de choses. Oui, la blonde en était là de ses conclusions devant son miroir, dans les quelques sous vêtements qui lui allaient encore. Un des gros inconvénients de la grossesse, ne jamais savoir comment son propre corps allait réagir, son corps qui déjà, dans un sens, n'était plus le sien. C'était déroutant, cette réalité, de se savoir à l'étroit dans son propre corps, étrangère quelque part. Ava se rapprocha de son propre reflet, bleu dans bleu, contemplant son visage. Elle n'avait pas l'air changé, pas fêlée, rien du tout. Pourtant, elle avait pris un an de plus, 29 ans, pourtant désormais, elle était grande soeur, il y avait Luya. Il était son petit rayon personnel, chose qu'elle n'avouerait jamais à voix haute, elle chérissait les quelques moments passés ensemble, prenant peu à peu ses marques dans son rôle de grande soeur. Luya était timide, très timide et il rougissait facilement et la plupart du temps, c'était Ava qui faisait la conversation, elle parlait principalement de ses voyages à Luya, elle lui montrait les photos qu'elle avait pris dans les divers états, elle lui parlait parfois même de la Floride et de ses années de lycée. Elle évitait soigneusement de parler de sa mère et de ses précédentes grossesses, elle voulait que les choses restent simples pour le moment. Luya était son frère, et voilà, il s'ouvrait lui aussi peu à peu, Ava ayant plus ou moins compris qu'il était avec quelqu'un, une fois, un fameux Scott avait appelé Luya pendant leur déjeuner, le jeune Sparks avait rougi jusqu'aux oreilles, balbutiant des excuses à l'adresse de sa grande soeur avant de s'éclipser pour répondre. Luya était quelqu'un de bien, Ava en était persuadée et elle voulait être parfaite pour lui.... Plus facile à dire qu'à faire. La blonde poussa un soupir avant de s'emparer de sa brosse à cheveux, jamais complètement satisfaite de l'allure de ses mèches blondes. Au loin son téléphone vibra, Ava posa la brosse à cheveux et retourna dans sa chambre.

Un appel manqué. Luke Fincher.

Mon dieu Luke, laisse moi tranquille, pensa aussitôt la jeune femme en laissant tomber son téléphone sur son lit. Le brun, décidément trop envahissant, mettait un point d'honneur à l'appeler régulièrement. Parce qu'ils étaient amis pas vrai? Et ils s'envoyaient en l'air dès qu'ils trouvaient un coin sombre certes... Mais ce n'était qu'un détail. Luke ne savait même pas qu'elle était enceinte et oui Ava l'évitait depuis sa dernière échographie. La blonde poussa un soupir, le stress était mauvais pour les femmes enceintes et face à son ventre rebondi, elle ne voyait qu'une seule et unique solution: faire du shopping. Ava enfila donc la seule robe qui lui allait encore, ses talons aiguilles de prédilection qui étaient pour elle aussi confortables qu'une paire de flip flop et plus important, sa carte de crédit. Dans une ville telle que celle-ci, il était facile de trouver les bons coins et Ava put rapidement utiliser sa carte, la presque trentenaire souriant enfin quand elle se retrouva avec trois sacs plein de nouveaux vêtements à porter, et à présent, il lui fallait des chaussures. Et pas n'importe quelle chaussure. Ava se figea littéralement devant la paire parfaite, et tant pis si cela faisait d'elle un être ô combien superficiel, elle en avait véritablement besoin en ce moment. Elle ne vit rien en dehors de sa paire de chaussures et elle s'avança vers les escarpins, s'en emparant avec un sourire aux lèvres, sourire qui s'effaça bien vite en entendant la voix d'une autre cliente du magasin. Ava toisa de haut en bas la jeune fille qui venait de s'adresser à elle... Est-ce qu'elle venait de la traiter de baleine? Ava retrouva son sourire, faisait un bas vers l'adolescente.

"Et moi je ne savais pas qu'il suffisait d'être une gamine pour être à ce point exécrable. Crois moi ma Barbie, je peux encore rentrer dans ces chaussures, et un conseil, tu ne veux pas énerver une femme enceinte." Ava était du genre vindicative lorsqu'il s'agissait de chaussures et elle n'aurait pas le moindre scrupule à jouer la carte de la femme enceinte ou même accidentellement marcher sur le pied de cette peste blonde. Elle était toujours en mesure de porter des talons aiguilles ce n'était certainement pas pour se faire insulter. "Le mieux ce serait que tu retournes jouer à la poupée tranquillement et voir ailleurs si je n'y suis pas... Compris?"
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MessageSujet: Re: We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava   We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava EmptyMar 25 Fév - 1:32

Astoria & Ava

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Janvier 2015,

Règle numéro une lors d’une séance de shopping, ne pas se laisser marcher sur les pieds et savoir se confronter aux autres pour obtenir coûte que coûte les articles convoités.  Bon, d’accord, cette règle s’apparentait plus à des indications pour créer une machine de guerre prête à ramasser tout sur son passage mais pour Astoria, ça ne faisait pas grande différence. Après tout, il fallait bien avoir ce côté féroce pour arriver à ses fins – ce qui était bien évidemment aussi valable pour tout autre contexte autre que le shopping. Enfin vous l’aurez compris, Astoria adoptait une philosophie de vie et un état d’esprit bien précis à chaque fois qu’elle foulait les pieds dans les magasins, et encore plus lorsqu’il s’agissait du centre commercial de Los Angeles. Pour cause, le centre commercial était beaucoup plus fréquenté que les autres magasins qu’elle côtoyait pour ses dépenses personnelles, ce qui voulait dire qu’elle avait 99% de chance de plus de devoir sortir les armes fatales – donc de se battre – pour obtenir ce qu’elle souhaitait… Bien évidemment, la blonde aurait pu jouer la carte de la facilité en décidant d’aller dans des magasins à sa portée où une bonne partie des vêtements lui auraient été offerts compte tenu de son statut de plus en plus respecté, mais tel n’était pas le cas. C’était simple à comprendre pourtant. Son rôle de journaliste – enfin chroniqueuse occasionnelle de mode pour être précis – lui demandait de dénicher des articles à l’image des lectrices, à savoir abordables pour le commun des mortels. Du coup elle n’avait pas le choix – du moins c’est ce qu’elle disait – et ça ne lui faisait pas particulièrement plaisir…Quoiqu’il fallait bien avouer que crier un peu sur les autres et leur faire peur juste pour arriver à avoir ce qu’elle désirait avait un petit côté jouissif…Encore plus lorsque les gens la reconnaissaient et avaient peur de la contrarier, le carte « caprice de star » était plutôt amusante à jouer même si ce n’était pas du tout son style de base… Disons juste que ça lui permettait de souffler un minimum, et Dieu lui-même savait qu’elle en avait besoin. Quelle idée de multiplier à ce point les activités en même temps, entre Stanford, UCLA, la mode, les échecs, les mathématiques et autres passions atypiques consommatrices d’énergie et de temps, il était largement compréhensible qu’elle se laisse aller en se défoulant sur de pauvres victimes innocentes. Sauf que malheureusement pour elle, ça ne fonctionnait pas toujours. Et pour le coup, son faux caprice se transformait en véritable contrariété. Ce n’était pourtant pas compliqué, elle détestait lorsqu’on lui disait non ou quand elle avait affaire à quelqu’un avec un caractère aussi fort que le sien pour lui tenir tête. (Bon il fallait avouer que ça donnait un peu de mordant à la chose mais il n’empêchait que ça restait frustrant). Il fallait avouer que ce genre de situation arrivait rarement, mais elles n’étaient pas non plus impossibles. En ce début de mois de janvier, Astoria eut le droit à sa première bataille de l’année. Super, rien de mieux pour commencer l’année, le mode guerrière féroce était activé, cette foutue blonde allait le regretter, enceinte ou pas. "Et moi je ne savais pas qu'il suffisait d'être une gamine pour être à ce point exécrable. Crois-moi ma Barbie, je peux encore rentrer dans ces chaussures, et un conseil, tu ne veux pas énerver une femme enceinte. Le mieux ce serait que tu retournes jouer à la poupée tranquillement et voir ailleurs si je n'y suis pas... Compris? ". Lâchez les bêtes, le combat de coqs est sur le point de commencer. Un sourire vint s’étirer sur le visage d’Astoria. C’était censé l’effrayer, vraiment ? Cette femme ne savait décidemment pas à qui elle avait affaire même s’il fallait avouer qu’elle avait l’air d’avoir du caractère… du moins suffisamment pour lui tenir tête, ce n’était pas plus mal. « C’est vraiment tout ce que t’as en réserve ? Tu repasseras pour l’art de la répartie et des insultes en tout cas. Ton vocabulaire sort tout droit des années 90, faut évoluer avec son temps ma jolie. Et puis de toi à moi, le physique Barbie-baleine te va largement mieux qu’à moi, ta couleur de cheveux quoique sûrement pas naturelle colle largement mieux que la mienne. Oh et le côté tout plastifié aussi d’ailleurs. » Bon d’accord, elle pouvait largement faire mieux et ce n’était pas vraiment les paroles les plus douces et appropriées qui étaient sorties de sa bouche…mais il fallait avouer que cracher un peu de venin faisait un plaisir inestimable. Heureusement pour Astoria que le magasin était plutôt vide et que personne ne l’avait encore reconnue, sinon elle pouvait dire adieu à sa réputation. « Quant aux poupées, je te filerai de bonnes références pour en acheter à ton futur bambin… A moins que tu n’en aies pas les moyens, mes poupées valent sûrement plus chères que toute ta garde-robe réunie. », ajouta-t-elle avec la même délicatesse. C’était petit, très petit, mais c’était tout ce qui lui était venu à l’esprit sur le moment. Surtout qu’à première vue la garde-robe de son interlocutrice était tout ce qu’il avait de plus enviable mais la probabilité pour que les paroles d’Astoria se révèlent fausses étaient tout de même largement moindres. « Alors maintenant sois raisonnable et rends-moi ça. », conclut-elle en n’attendant pas de se faire offrir les chaussures pour les prendre des mains de la jeune femme. Round 1, terminé. A voir si l’adversaire allait répliquer ou si c’était une victoire par KO.



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Dernière édition par Astoria L-R. Vermeer le Lun 14 Avr - 21:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava   We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava EmptyDim 9 Mar - 20:49

On aurait très certainement dû dire à Ava que ce n'était pas très mature de se disputer avec une jeune fille, surtout qu'elle était enceinte et que le stress n'était pas bon pour elle. Surtout qu'elle allait devenir mère bientôt et qu'elle devait savoir que les enfants n'étaient pas très patient. Ce genre de phrases toutes faites et pré-mâchées, donnait toujours à Ava envie de fuir le plus vite possible et surtout de ne pas écouter, oui, elle était enceinte, cela ne faisait pas d'elle une charge supplémentaire ou quelqu'un qu'il fallait à tout prix éviter de contrarier. Elle était toujours un être humain avec de véritables émotions et c'était tout de même sa troisième grossesse, elle était plus qu'au fait des choses qu'elle devait faire ou ne pas faire. Traverser la moitié du pays pour partir à la recherche de son frère qu'elle n'avait jamais vu en 29 ans d'existence? Certainement pas quelque chose à faire et pourtant, elle était là, dans la ville des anges et elle voyait Luya aussi souvent qu'elle le pouvait et elle était toujours heureuse de leur déjeuner ensemble. S'envoyer en l'air régulièrement avec Luke Fincher? Définitivement pas quelque chose à faire surtout que ce dernier ne savait pas qu'elle était enceinte. Se prendre la tête avec une parfaite inconnue pour une paire de chaussures? ... Ava n'était pas à son premier coup d'essais. Et puis ce n'était pas juste une paire de chaussures non, c'était la garantie qu'elle contrôlait un minimum sa vie et que tout ne risquait pas de voler en éclat d'un instant à l'autre. Plus que jamais, la blonde avait besoin de ce sentiment de stabilité, qu'elle retrouvait généralement quand elle était dans les bras de Luke, mais ça, ce n'était qu'un détail, pas la même d'y songer maintenant. Et, toujours la paire de chaussure à la main, Ava observa celle qu'elle avait spécialement renommé Barbie lui répondre. Le sourire qu'Ava avait sur le visage s'agrandit, pour être honnête, elle aurait été extrêmement déçue si la jeune fille avait laissé tomber aussi facilement.

N'importe qui aurait dit à Ava qu'elle avait sûrement en face d'elle une version plus jeune d'elle-même, tout aussi franche et déterminée, enfin ça, Ava ne l'était qu'en apparence seulement mais, ce n'était pas quelque chose que tout le monde devait savoir. La blonde prit une profonde inspiration, tout simplement pour ne pas traiter son interlocutrice d'idiote (ça n'allait vraiment pas aider à la situation) ou lui lancer la fameuse paire de chaussure en plein dans le visage. Ava pouvait être une véritable drama queen quand elle le souhaitait et le trop plein d'hormones dans son corps n'aidait vraiment pas à la situation présente. Ava rouvrit les yeux, plus calme et détendue que jamais et elle fit un pas de plus vers la jeune fille, plus que jamais contente d'avoir mis ses talons aujourd'hui, elle pouvait ainsi regarder l'autre jeune fille de haut et c'était déjà un plus. "Alors d'abord que les choses soient claires, on laisse ma garde de robe en dehors de tout ça. Tu étais encore en train de te demander comment faire partir tes boutons d'acnés quand j'achetais déjà ma première paire de Jimmy Choo alors non... Crois moi tu es très mal placée pour me donner des conseils." Ava avait vécu à New York pendant plusieurs années, elle avait artiste et photographe dans la ville la plus fashionable du monde dira t-on, elle avait été invitée à des défilés plusieurs fois, ce n'était certainement pas pour qu'une gamine à l'autre bout des États-Unis, présentement L.A remette en cause son style.

Elle avait toujours adoré faire du shopping et s'acheter des chaussures, cela remontait à très longtemps et surtout depuis qu'elle avait été en mesure de s'acheter ses propres vêtements et ce, sans l'avis de sa chère génitrice. Une liberté en plus. "Et je connais ton genre ma chérie, papa a dû te dire que tout était possible dans la vie du moment qu'on avait une bonne carte de crédit et qu'on avait assez de voix pour s'époumoner et faire un scandale." Le genre de comportement qu'Ava cautionnait plus que tout, elle avait dû se battre pour tout dans sa vie et ce depuis ces dix-sept ans et après son accouchement et cette fameuse nuit où elle avait fini par partir de chez elle sans demander son reste. La vie n'était jamais aussi facile, les gens étaient cruels et si cette petite blonde pouvait commencer à apprendre la vérité dès maintenant, c'était ça. "On est deux à pouvoir jouer à ce jeu-là et j'aimerais bien voir la tête de la vendeuse et de toutes les personnes ici présentes quand elles se rendront compte que tu essayes de dérober la paire de chaussure de la pauvre femme enceinte que je suis... Ça risque d'être drôle." Ava haussa les épaules, un air faussement innocent sur le visage, avant de rapidement ajouter: "Donc maintenant si tu veux bien m'excuser..." Et sans y penser une seconde de plus, Ava se dirigea vers les caisses.
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MessageSujet: Re: We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava   We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava EmptyLun 14 Avr - 22:24

Astoria & Ava

We are shaped and fashioned by what we love.



Janvier 2015,

Il fallait être prodigieusement peu observateur pour ne pas se rendre compte que la mode représentait une très grande place dans la vie de la jeune Astoria. C’était tout simplement comme la potion magique pour Obélix, elle était tombée dedans depuis toute petite et grand bien lui fasse elle avait eu la chance d’avoir une tante haut placée dans le milieu pour entretenir sa douce passion pour la création. Alors autant dire qu’il en fallait beaucoup pour déstabiliser la jeune fille qui de son côté se donnait à cœur joie pour réduire son adversaire à néant. Car oui, pour la blonde il était limite question de combat. Et Dieu lui-même savait à quel point elle adorait se retrouver sur un ring de boxe. Assoner des coups à son adversaire, les piétiner en montrant sa supériorité… Que pouvait-elle demander de plus ? In the game of thronefashion, you win or you die. Cette belle phrase bien qu’empruntée à une série télévisée résumait parfaitement bien la mentalité d’Astoria qui était prête à tout lorsqu’il s’agissait de défendre ses intérêts de fashionista réputée. Bien évidemment qu’elle avait des limites…mais avec un esprit comme le sien qui pouvait très vite s’emballer, elles tardaient bien souvent à se manifester. Comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparences, ce n’était pas parce qu’elle avait une tête de gamine et qu’elle mesurait à peine un mètre soixante qu’elle n’était pas dangereuse. Tout ça pour dire que la situation actuelle avec cette blonde trentenaire, enceinte de surcroit, ne l’impressionnait pas du tout. Au contraire, plus son adversaire se défendait et plus elle aimait ça…ça donnait un peu plus de piment à la situation. Alors certes ce n’était pas très mature de sa part de se livrer à de tels enfantillages en public, mais Astoria n’en avait franchement rien à faire. Elle avait dû être mature dès son enfance dans bien des domaines, alors elle pouvait bien faire une exception lorsqu’il s’agissait de mode. Surtout qu’entre nous c’était son unique moyen de se détendre avec toutes les activités qu’elle enchainait. Quant aux paparazzis…ce n’était pas comme s’ils n’étaient pas là d’ordinaire pour capturer chaque instant de sa vie, et puis qui lisait la presse à scandale de toute façon ? Que des gens dont elle n’avait strictement rien à faire, ce n’était certainement pas ça qui allait l’empêcher de se regarder dans la glace le matin. Après son adversaire n’était pas non plus censée le savoir et ses répliques aussi acerbes que celles de la jeune néerlandaise en témoignait bien. " Alors d'abord que les choses soient claires, on laisse ma garde de robe en dehors de tout ça. Tu étais encore en train de te demander comment faire partir tes boutons d'acnés quand j'achetais déjà ma première paire de Jimmy Choo alors non... Crois-moi tu es très mal placée pour me donner des conseils. " En guise de première réponse, un sourire absolument hypocrite naquit au creux des lèvres d’Astoria qui se délectait littéralement de chaque mot prononcé par son interlocutrice. Oh, elle ne remettait certainement pas en cause la garde-robe ou les achats de la jeune femme…seulement la dernière partie de sa phrase. Il n’y avait apparemment qu’elle qui ne connaissait pas son statut dans cette fille. « Tu paries combien ? », finit-elle par dire avec ce même sourire aussi victorieux que détestable. « Vogue, ça te parle ? Je ne serais même pas obligée de me justifier si tu savais lire un peu. Et depuis quand acné et Jimmy Choo sont incompatibles ? Oh pour toi peut-être… Pour moi et mes conseils, non. » Sans commentaire, Astoria savait juste parfaitement bien jouer la carte de la gosse de riche détestable à qui on mettrait bien des claques. Surtout que c’était bien trop facile de la résumer en ces simples mots… Mais que voulez-vous, elle avait un petit côté supérieur et satisfait qu’elle héritait directement de ses parents et pouvait la rendre invivable. Sale gosse. Un tel comportement ne faisait que montrer qu’elle n’avait un sérieux problème et qu’elle avait un besoin de rabaisser les autres autour d’elle pour se protéger. La complexité l’habitait dans tout son être et la hantait constamment… " Et je connais ton genre ma chérie, papa a dû te dire que tout était possible dans la vie du moment qu'on avait une bonne carte de crédit et qu'on avait assez de voix pour s'époumoner et faire un scandale. " Cette fois-ci, ce fut un rire franc qui vint remplacer le sourire qu’elle arborait dès lors sur son visage. Son père ? Elle avait dû lui adresser trois fois la parole au cours de dix dernières années, sans parler de sa mère... « T’es bien loin de la vérité sur ce terrain-là, ma chérie. Enfin si ça peut te faire plaisir de le croire. L’argent est un moyen d’expression comme un autre, tu ne crois pas ? », répondit-elle en insistant sur le « chérie » pour bien montrer à quel point il était sincère. « Papa et maman ont de l’argent, plus que tu ne pourrais certainement en avoir au cours de ta vie, mais je ne leur dois absolument rien. » Cette dernière phrase était sous doute la plus sincère qui était sortie de sa bouche depuis qu’elles se crêpaient le chignon. Il était bien vrai que ses parents avaient une fortune à en faire envier certains millionnaires, mais elle ne s’appuyait nullement sur l’argent de son héritage pour construire sa carrière. Bien évidemment, elle les laissait payer sa scolarité à Stanford et UCLA, mais elle se démerdait de son côté en payant ses affaires avec l’argent qu’elle gagnait en écrivant des articles pour Vogue et son statut de it-girl lui donnait de nombreux avantages qu’elle ne pouvait tout simplement pas refuser… Quand on avait la réputation de base, il n’était pas bien compliqué de se débrouiller seule. Alors pour sûr, elle se donnait parfois des airs d’héritière insupportable à la Paris Hilton, mais c’était bien loin de la vérité. Elle s’était battue pour se sortir de la merde, pour lutter contre ses vieux démons, et pour ça elle ne devait rien à ses parents. Au contraire, c’était à cause d’eux qu’elle avait le cerveau en vrac et qu’elle se dopait au travail. " On est deux à pouvoir jouer à ce jeu-là et j'aimerais bien voir la tête de la vendeuse et de toutes les personnes ici présentes quand elles se rendront compte que tu essayes de dérober la paire de chaussure de la pauvre femme enceinte que je suis... Ça risque d'être drôle. Donc maintenant si tu veux bien m'excuser... " Drôle ? Bien sûr que ça l’était. N’était-ce d’ailleurs pas le but de toute cette mise en scène ? Sans rien dire Astoria laissa Ava se diriger vers les caisses avant de finalement arriver par derrière et de les lui prendre des mains avant qu’elle n’arrive devant la vendeuse. « Excusez-la, elle n’a pas vu qu’elles n’étaient pas à sa taille. Ces femmes enceintes ! », s’exclama-t-elle avec un sourire convaincant avant de tendre la paire à la vendeuse qui commença à les encaisser dubitativement sans vraiment à plus chercher à comprendre.


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MessageSujet: Re: We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava   We are shaped and fashioned by what we love + ft. Ava EmptySam 3 Mai - 22:36

Peut être que la jeune femme aurait dû battre en retraite depuis longtemps et sortir du magasin avec le peu de dignité qu'il lui restait à défaut de pouvoir avoir cette paire de chaussures. Pourquoi cette paire de talons là d'ailleurs? Qu'est-ce qu'ils représentaient? Ce n'était pas en achetant cette paire de chaussures-là qu'elle allait trouver le courage d'expliquer à Luya que ce bébé qui grandissait dans son ventre, ce n'était pas le sien et que non, ce n'était pas non plus son neveu. Elle n'avait pas encore la force de lui annoncer la triste vérité et elle ne lui avait pas expliqué non plus les règles du jeu, il ne devait pas s'attacher, non jamais s'attacher, sinon, il risquait de perdre la raison et de perdre son coeur. Cette paire de chaussures ne lui permettrait pas non plus de feindre des sourires devant la mère de Luya, Ava avait bien ressenti le malaise de cette dernière face à sa présence dans la vie de Luya. Malheureusement, la blonde avait réalisé ce qu'elle représentait aux yeux de la mère de Luya avec une seconde de retard, oui, pour Ilene Sparks elle n'était pas juste la grande soeur de Luya, elle était la preuve vivante que son mari l'avait trompée. Oui, Ava avait eu tellement honte et elle s'était sentie idiote, elle avait été trop égoïste encore une fois, tellement contente à l'idée de rencontrer son frère, elle avait été... idiote. Cette paire de chaussures ne l'aiderait pas non plus à trouver le courage de dire à Luke qu'elle était enceinte... Non, Ava devait ouvrir les yeux et réaliser que ce n'était que des chaussures. Mais non, elle en avait assez d'ouvrir les yeux, d'être une adulte et de réaliser que les contes de fées n'appartenaient qu'aux films et que même si elle travaillait bien et qu'elle était sage, le prince charmant n'allait pas débarquer sur son beau cheval blanc pour la sauver. Stop, assez, alors elle préférait prendre la paire de chaussures, plutôt que rien du tout. Mais cette jeune fille ne lâchait pas le morceau et Ava retint un juron alors qu'elle se faisait littéralement couper l'herbe sous le pied, les chaussures lui ayant été arrachées des mains.

Ava la fixait avec un regard meurtrier sur le visage, une main posée sur son ventre rebondi, jetant des regards assassins à la jeune blonde et à la vendeuse. Elle était enceinte, pas sourde ou même attardée mentale, elle était tout de même capable de savoir si telle ou telle paire de chaussure lui allait tout de même. Sans même réfléchir une seconde de plus, Ava se rapprocha du comptoir, bloquant le passage à la jeune fille. "Oui, je suis enceinte et en ce moment il y a un cocktail d'une vingtaine d'hormones qui circule dans mon corps et je suis beaucoup plus dangereuse que n'importe quelle autre femme dans cette boutique." Exagération? Oh que non, on disait bien souvent qu'il n'y avait rien de plus insupportable qu'une femme enceinte et après trois grossesses, Ava pouvait affirmer avec un sourire que cela était plus que vrai. Et puis de toute façon, elle ne connaissait personne dans cette boutique, donc non, la presque trentenaire n'avait absolument rien à perdre à cette seconde précise.


"Alors maintenant tu vas me donner cette paire de chaussure ou... Ou..." Ou quoi? Qu'est-ce qu'elle allait faire plus sérieusement à part s'époumoner et dire que cette paire de chaussures lui revenait de droit? Ava réfléchissait à toute vitesse et son regard se posa sur une cliente, qui était en train de jeter son dévolu elle aussi sur une paire de chaussure, sirotant innocemment du jus d'orange à l'aide d'une paille. Ava n'hésita pas et s'emparer du verre en plastique de cette parfaite inconnue, revenant se planter devant celle qui lui avait piqué sa paire de chaussures. Là, elle était plus que sérieuse.  "Ou ta tenue bon marché va en prendre un sacré coup? Non en fait, à bas les menaces en l'air." Ni une ni deux, elle lança le jus d'orange sur la jeune fille, ruinant dans le même coup les vêtements de son homologue blonde. Enfin satisfaite, Ava laissa retomber le gobelet sur le sol, tendant la main pour lui récupérer ce qui lui revenait de droit. "Maintenant soit une gentille fille et donne moi cette paire de chaussures."
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