Que faisait-il ? Pourquoi s'obstinait-il à vouloir écrire lorsque de toute évidence, aucuns mots ne sortiraient de sa tête avant bien longtemps ? Il fallait vraiment qu'il se fasse une raison. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, parce qu'après s'être plongé dans un livre de frustration, il avait relevé la tête pour se rendre compte que la nuit était tombée dehors. L'envie de se rafraîchir lui était venu comme une révélation. Tout de suite, il était parti dans la douche parce que ça devait bien faire deux jours qu'il n'était pas passé par sa salle de bain (quel crasseux vous me direz!), et s'était habillé. Il devait être dans les alentours de minuit, Caleb ne prit pas la peine de regarder son portable ou l'heure sur son ordinateur. Il voulait juste aller se balader, faire un tour en voiture, n'importe quoi. Il voulait juste sentir l'air frais dans ses cheveux et pouvoir respirer à plein poumons. Après avoir fait un pas à l'extérieur, un mal de tête vint lui prendre et il resta quelques moments immobile devant son immeuble. Peut-être était-ce une mauvaise idée. Il ne voulait pas tomber sur un serial killer cherchant une victime alors qu'il se baladait tranquillement au parc. Et puis fuck it. Il se rendit vers sa voiture et se mit à rouler sans vraiment savoir où aller. Los Angeles était une grande ville, il y avait plein d'endroits auxquels il pouvait se rendre. Où il y aurait même des gens, sans doute. Dans une boite de nuit, un bar .. Ce genre d'établissement animé. Mais bizarrement, Caleb n'avait pas envie de se retrouver dans une foule, cela n'avait jamais été son genre. Non, il voulait être seul. Peut-être trouver un endroit peu éclairé pour observer les étoiles, s'allonger dans l'herbe mouillée. Le genre de truc qu'on voit dans les films romantiques et qu'on croit pas pouvoir arriver dans la vraie vie. Pathétique, non ? Caleb était plutôt l'emblème de l'adjectif. Après une vingtaine de minutes, il décida de se rendre jusqu'au parc du centre de LA. Il le connaissait bien, pour venir y chercher l'inspiration depuis maintenant huit ans. Cela n'avait jamais vraiment marché, mais c'était l'intention qui comptait non ? Il se gara non loin, après avoir cherché dix minutes pour une place (l'horreur), puis il marcha jusqu'au parc lentement. Il ne comptait croiser personne, à part quelques SDF. Et le silence lui ferait sûrement beaucoup de bien, même si à bien y réfléchir, il y en avait beaucoup plus lorsqu'il était chez lui. De là, on entendait les klaxons, les moteurs, les discussions, bref, ce n'était pas le meilleur endroit pour se ressourcer. Tant pis, il était là, autant y rester. Il arriva rapidement à l'entrée et se mit à marcher dans les allées sans vraiment prêter attention à où il allait. Pensant à tout et à rien. Surtout à une personne, en fait. Pourquoi revenait-elle sans cesse dans son esprit ? Il devait l'oublier, à tout prix. Mais .. Elle était là, dans cette ville. Dieu. Il fallait qu'il se change les idées. Il finit par s'asseoir sur un banc et sortit son portable pour regarder un peu les nouvelles. Rien de très intéressant. Lorsqu'il releva la tête, il aperçut une silhouette familière passer devant lui. « Whitney, c'est toi ? » dit-il en se levant précipitamment. Il fit tomber son téléphone et le ramassa rapidement. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Un sourire vint naturellement se poser sur son visage, après tout, il l'appréciait bien.

Encore une soiré de gâcher ! Je n'en pouvais plus, tous les soirs c'étaient la même chose, le même schéma, le même dessin, le même scénarios. Je rentrais assez tard dans se qui me sers de foyer avec mon espèce de famille, mon père m'arrêtait sur mon chemin, se mettait devant moi en me regardant avec sévérité, me posait toujours la même question, il me demandait où est-ce que j'étais encore se soir. Je répondais toujours la même chose : ça ne te regarde pas occupes toi de ta nouvelle femme. En réalité je ne voulais tout simplement caché mon terrible secret. Oui, tous les soirs jusqu’à vingt trois heures trente et quelques j'étais dans mon secret noir. Je travaillais dans le club de strip-tease, puis je rentrais, tous les soirs j’espérais une seule chose, c'est qu'ils soient couché quand je rentrerais. Mais tous les soirs, il m'attendait debout dans le coin du couloir à m'attendre me demandant où est-ce que j'étais... C’était véritablement infernale... Je ne pouvais pas lui dire réellement mes ambitions, si je venais à lui dire que je dansais autour d'une barre tout en me déshabillant je risquais de me faire mettre à la porte !

Il me regardait avec son air sévère. Je ne supportais son regard, j'avais l'impression clairement qu'il allait finir par me foutre une claque, je n'avais pas peur. Je n'avais pas peur de lui. Il pouvait lui mettre une claque, ça pas quelques choses qu'allait me traumatiser. Je soupirais devant son air de chiens de garde. Je sentais la tension monté petit à petit. Il ne lui fallut pas plus de cinq minute avant de s'énerver. La voix s'éleva entres nous, il était entrain de me gueuler dessus, en me disant qu'il en avait marre de moi, qu'il ne supportait plus sa propre fille, qu'il ne comprenait pas mon caractère surtout ses derniers temps, je rigole ouvertement, Il me regarde surpris. Et me fout cette fois ci une claque, mon regard s’assombrit, d'accord je n'avais pas peur. Je sortis de mes gonds. Les tons augmenta, réveillant mes deux demi-frère. Je ne resta pas une seule minute de plus dans la maison et sortis furieuse. Je ne comptais pas rentrer de si tôt non plus !

Et une soiré de gâcher ! Génial non ? Je marchais là dans les rues. J'étais habillé assez court, je n'avais pas pus me changer, je n'avais pas de manteau et la nuit était bien tombés. Je marchais en réfléchissant à plusieurs choses à la fois. J'avais rigolé, mais pourquoi avais-je rigolé réellement ? Il ne comprenais pas mon caractère de ses derniers temps, pourtant... ça faisais presque depuis maintenant 5/6 ans que j'avais se caractère, mais il ne se rendait compte que maintenant de se changement ? On voyait quel importance j'avais à ses yeux, ça faisais franchement peur. Je marchais, je ne sais où, les larmes aux yeux me monter. Oui, ça me toucher énormément, je me sentais si seule. Même ma jumelle n'était plus si présente pour moi, je m'étais volontairement éloigné certes. Mais je n'arrivais pas à m'adapter à cette vie. Je n'aimais pas ma belle-mère, je n'aimais pas mes demi-frères, je ne pouvais plus compter sur mon père, puis ma jumelle, étais presque devenus invisible. Nous nous étions si éloigné incroyable.

Sans que je ne me rende compte j'avais marché dans les rues sombre de cet endroit jusqu'au parc. Je ne sais pas quel parc réellement, c'était très sombre. Mais je m'en fichais, je voulais marcher et respirer. Me vider l'esprit, être seule, me calmer et peut être que d'ici une ou deux heures je rentrerais chez moi, si c'est toujours chez moi. Ou alors je me rendrais dans un bar ou une boite de nuit dans laquelle j'irais m'exploser jusqu'à se que je ne me souvienne plus de rien cette nuit là. Oublier, c'est se que je voulais seulement. Un vent frais passe me faisant frissonner de tout mon corps, un bruit sourd résonna avant que quelqu'un ne m'appelle. Je reconnus immédiatement la voix : Caleb. Un petit sourire naquit sur mes lèvres. Je l'avais rencontré de manière plus tôt amusante. Une soirée de rencontre, nous n'avions accroché ni l'un ni l'autre, et nous sommes finalement partit !

Je me tourne vers lui et sourit doucement en frottant mes mains sur mes bras je lève les yeux vers lui puis je dis alors d'une voix assez faible mais quand même plus tôt énervé.

-Oh... Je me promenais... J'avais besoin de me changer les idées, mais, toi ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Caleb n'avait pas pensé tomber sur Whitney ici. En fait, il n'avait pensé tomber sur personne ce soir, surtout pas quelqu'un qu'il connaissait. À vrai dire, il était plutôt content de l'avoir vue elle plutôt que quelqu'un d'autre. Il n'y avait rien pour assombrir leur relation, ils s'appréciaient l'un l'autre et les quelques rendez-vous qu'ils avaient eu s'étaient très bien passés. C'était une fille gentille et il avait besoin de ça dans sa vie. Bien entendu, il ne la connaissait pas tant que ça et elle pouvait toujours se révéler être quelqu'un de totalement différent, mais il ne pensait pas que ce soit le cas. Du moment qu'elle n'était pas aussi dérangée que lui, il ne ferait pas le difficile. Il avait besoin de normalité dans sa vie, et surtout pas de drame. Si il pourrait envisager d'avoir une relation avec elle ? Il ne se posait pas vraiment la question. Après tout, si ça devait venir, ça viendrait naturellement sans qu'ils aient à en discuter, sinon, cela tuait toute la spontanéité. Si il s'était fait briser le cœur à cause d'Anya, il n'était pourtant pas devenu un gars à coucher à droite et à gauche ou quoi que ce soit du genre. Non. Il avait eu des sortes de relation mais ça n'avait jamais accroché, peut-être qu'il ne se remettrait jamais proprement d'elle.

Et voilà qu'Anya était à nouveau dans ses pensées. Pouvait-elle juste, pour un moment, le laisser tranquille ? Même quand elle n'était pas devant lui, elle était présente, tel un fantôme. Il haïssait son crâne qui ne voulait pas juste oublier les choses qui l'arrangeaient. S'il existait une pilule (et en plus il en avait déjà vu une du genre dans un tv show), il la prendrait. Mais maintenant, il ne fallait pas qu'il se prenne la tête avec tout ça. Whitney était là, il allait sûrement passer une bonne soirée avec elle, et son humeur remonterait un peu. Il oublierait Anya, ses problèmes d'écriture, absolument tout. Whitney se retourna vers lui et il remarqua qu'elle n'était que très peu habillée. Elle devait avoir froid, et il haussa un sourcil. Que faisait-elle dehors sans manteau ? Avait-elle dû partir de chez elle rapidement ? Il ne savait même pas où elle habitait. Peut-être lui dirait-elle un peu plus tard. Il s'approcha d'elle avec un sourire, remarquant qu'elle avait l'air assez nerveuse. « -Oh... Je me promenais... J'avais besoin de me changer les idées, mais, toi ? Qu'est-ce que tu fais là ? » Il sentit dans sa voix qu'elle était, quoi .. énervée ?

Caleb était sûr de n'avoir rien fait pour enclencher un tel comportement chez elle, mais après tout, peut-être qu'il se trompait. Peut-être avait-il imaginé des choses en pensant que le courant était bien passé, qu'elle le prenait pour un gros lourd ou quelque chose du genre. Il resta silencieux un moment en l'observant et décida de se comporter en véritable gentleman. C'était pas exactement son genre mais tant pis, il allait pas la laisser mourir d'hypothermie en plein milieu du parc sous ses yeux. Il était plus musclé qu'elle, plus de capacité à retenir la chaleur. Caleb se débarrassa de son manteau et le mit sur les épaules de Whitney sans lui demander son avis. « Pareil, besoin de me changer les idées. Besoin de me rafraîchir, de penser à autre chose, de profiter de l'extérieur .. » Il fourra ses mains dans son jean. « T'as pas l'air très bien, je me trompe ? Enfin je me doute que tu ne veux pas me raconter ta vie, mais si tu en as quand même envie, mes oreilles sont grandes ouvertes » Il haussa les épaules et poussa un soupir. Il était trop gentil, ce n'était pas non plus son genre. Il leva les yeux vers le ciel. « Je pensais pouvoir regarder un peu les étoiles mais il y a plein de nuages. J'espère qu'il va pas pleuvoir. » Il lui adressa un petit sourire. « Tu veux passer un peu de temps avec moi ? »

Si j'avais pensé pouvoir tombé sur quelqu'un, jamais j'aurais pus croire que j'allais tombé sur lui, le fait de tomber sur lui me redonner quand même un peu de sourire, ça me changera les idées, et pourtant même le voir, je ne pensais qu'a tout ça quand même. Comment est-ce que je pouvais pensé à autre chose ? Une nouvelle dispute venait d'éclater entre ma famille et moi, enfin, ma famille ou plus tôt se qu'il restait de ma pauvre famille, avec ma sœur jumelle et mon père. Non c'était franchement plus une famille et ça depuis l'âge de cinq ans. Puis j'avais perdu espoir. Mais je désespéré quand même avec tout ça... Pour moi cette femme, n'était pas quelqu'un de bien, je ne pouvais pas la voir, pourquoi elle ? Pourquoi eux pardon ! Oui ils ne fallait pas oublier ses deux fils insupportables !

Il fallait que je me sortent ça de l'esprit, que j'arrête de penser a une dispute qui ne sers à rien, une dispute habituelle, une dispute qui se répète presque tous les soirs de la dernière année qui vient de s'écouler, je soupire doucement en passant une main dans mes cheveux et je regarde dans les yeux Caleb. Son regard m’adoucis. Je ne sais pas pourquoi, mais il m'apaise vraiment, je souris en le regardant. Rien qu'en croisant son magnifique regard je me calme. Je pense à d'autre chose. Caleb, c'est quelqu'un que j'apprécie, puis je dois dire qu'il est mignon. Puis je ne ressens pas le même type d'attirance que j'ai habituellement. Oui d'habitude, je suis juste là pour fait la coucherie d'une nuit et après je m'en vais, mais pas avec lui.

On c'est tout de suite entendus très bien, donc je ne veux pas tout gâcher en couchant avec lui, non ce n'est pas la peine. Il m'attire je ne dis pas le contraire, mais je ne veux pas tout gâcher avec lui, non c'est pas la peine, j'ai pas envie. Ça gâcherai tout entre lui et moi, je ne veux pas gâcher une de mes rares amitiés, non pas que je dises ne pas avoir d'amis, mais je me prends facilement la tête avec eux. Oui, je suis légèrement chiante sur les bords, mais bon c'est mon petit caractère, faut pas m'en vouloir !

Je tremble légèrement avec le vent frais qui passe, quand je sens le poids lourd d'une veste mais surtout sa chaleur dégagé sur mes épaules, je relève les yeux vers Caleb, il est vraiment adorable, je ne connais pas beaucoup de personne comme lui, puis je ne veux surtout pas le perdre, non surtout pas. Je souris faiblement, puis enfile sa veste correctement e relève une nouvelle fois les yeux vers lui en souriant et je dis alors d'une voix faible et plus calme après qu'il m'ait pose ses questions, et proposais son écoute si besoin.

« Merci Caleb c'est gentil, oh oui ça va ne t'en fais pas, juste quelques problèmes avec ma famille, mais rien de bien grave »

Je ne pouvais pas lui dire non plus la vérité, si je lui disais la vérité.... Non, je ne pouvais tout simplement pas ! Comment me verrait-il si je lui disais toute la vérité ? Si je lui disais que je me suis disputé avec mon père, parce que je ne lui dis pas la vérité, parce que je suis une stripteaseuse, que c'est aussi pour cette raisons que je suis dans une tenue si légère, je soupire faiblement mais ne lâche pas mon regard du siens et j'ai toujours mon petit sourire presque timide. Je n'ose rien dire. Puis je réponds à sa question avec un grand sourire, heureuse qui me propose de resté avec lui en cette nuit … Nuageuse !

« Oui avec plaisir Caleb ! Vient »

Je le prends doucement par la main et le tire pour qu'on aille plus loin dans le parc, et que l'on puisse s'asseoir sur un banc tranquillement, je lâche sa main doucement et le regarde en souriant doucement et puis demande alors calmement.

« Et toi alors? Qu'est-ce qui ne vas pas ? »

Les problèmes avec la famille, ce n'était pas totalement inconnu pour Caleb. Bien qu'il ait vécu avec sa tante, sa mère et sa sœur de façon très heureuse durant la majorité de sa vie, tout avait changé depuis quelques mois. Le père de Snow (qui n'était qu'un donneur de sperme) était revenu dans sa vie, et depuis, elle s'éloignait de plus en plus de lui. Elle lui manquait terriblement et il ne savait pas pourquoi cet homme voulait absolument gâcher leur vie, mais Caleb devait faire avec. Parfois, la violence venait et il avait des envies d'aller le taper et lui dire de dégager de LA, mais cela n'apporterait de bien à personne. Sa sœur lui en voudrait encore plus et il n'aurait plus aucune chance de se rapprocher d'elle. Et puis il y avait les problèmes de santé de sa tante .. Il ne savait pas exactement ce qu'elle avait, car elle avait décidé de ne rien dire à ses « enfants » pour ne pas les inquiéter. Seulement, c'était grave, puisqu'elle était tout le temps à l'hôpital et ne pouvait plus rentrer chez elle.

Caleb avait l'habitude de faire comme si il ne se souciait pas vraiment des gens autour de lui, mais il avait en vérité un grand cœur. Sa famille était ce qu'il y avait de plus important à ses yeux et il ne pouvait pas faire comme si rien ne l’atteignait. Il n'en parlait à personne bien entendu, ce qui faisait que tout devenait de plus en plus compliqué à l'intérieur de sa tête. Peut-être devrait-il mettre sa fierté de côté et se confier à ses amis, même s'il n'en avait, vraiment, pas beaucoup. Cela lui libérerait peut-être les pensées, débloquerait son syndrome de la page blanche. Après tout, il fallait absolument qu'il commence à écrire pour pouvoir gagner son propre argent et peut-être devenir célèbre grâce à son écriture. Il savait qu'il était bon, il savait qu'il pourrait avoir une certaine renommée, mais cela n'allait pas commencer maintenant, c'était sûr.

Il fut content quand Whitney lui dit qu'elle voulait bien rester avec lui. Un sourire franc naquit sur son visage, et il fut agréablement surpris lorsqu'elle lui prit la main. Caleb se laissa tirer jusqu'à un banc dans un endroit plus tranquille et s'assit à côté d'elle, s'habituant à la température ambiante. On était quand même à Los Angeles, il ne faisait pas SI froid que ça, même si c'était la nuit. Elle entreprit de lui demander ce qui n'allait pas et un petit silence subsista. Caleb ne savait pas s'il devait lui dire, enfin, il n'allait pas lui raconter tous ses problèmes. Par contre, il pouvait lui dire pour l'écriture, après tout, il ne devait pas en avoir honte, si ?

« Je ne sais pas si je te l'ai dit mais .. Je suis écrivain. Enfin, j'ai fait des études de lettres et j'ai plusieurs travaux que j'ai déjà terminé, mais je veux vivre de ça, de mes romans. Seulement, ça fait un petit moment maintenant, en fait, un an entier depuis que j'ai quitté l'université, et je n'arrive pas à écrire. C'est fou, je ne sais pas pourquoi et ça me fait perdre la tête. L'inspiration ne me vient pas, alors, ça m'énerve. Surtout que .. »

Il se stoppa. Il allait dire qu'il avait besoin d'argent, mais il se dit que ce n'était probablement pas la meilleure chose à dire à une fille qu'il ne connaissait pratiquement pas. Il ne voulait pas se plaindre en face d'elle, et du coup, il décida de ne pas lui faire part de cette pensée. Il se renfonça dans le banc en passant ses mains derrière son cou, s'étirant. Il commençait quand même à être un peu fatigué.

« Tu sais si tu as des problèmes tu peux m'en parler. La famille, je connais, et je ne te jugerai pas, ce n'est pas mon genre .. Surtout que je t'aime bien Whitney alors je ne ferai rien pour gâcher ça »

Il lui adressa un sourire en espérant qu'elle lui fasse confiance.

Caleb ne savait pas quoi faire pour remonter le moral de Whitney. Même si elle s'efforçait d'être gentille et agréable avec lui, il sentait bien que quelque chose n'allait pas. Mais bon, il ne pouvait pas la forcer à se confier à lui, elle le ferait en son temps, ou peut-être jamais. Il comprenait sa décision, il n'avait jamais été gars à raconter ses problèmes aux autres. Sa tante avait voulu lui faire voir un psychologue et il avait passé la séance dans le silence le plus complet, pour ne plus jamais y retourner. Il comprenait les gens qui aimaient bien raconter leur vie mais il ne faisait juste pas partie de ce genre. C'était un très bon « écouteur », même s'il était carrément nul pour donner des conseils ensuite. Il ne savait pas non plus réconforter, il détestait d'ailleurs quand on pleurait devant lui car il ne savait jamais quoi faire. On pouvait croire qu'il était toujours à l'aise dans n'importe quelle situation, mais c'était bien tout le contraire.

Elle ne voulait pas l'embêter avec ça. Il voulut lui répliquer que ça ne le dérangerait pas du tout, mais il sentait qu'elle n'avait vraiment pas envie d'en parler. Soit. Ils allaient juste passer une bonne soirée à parler de choses amusantes, peut-être que ça serait mieux après tout. Whitney rigola de façon nerveuse et il se força à sourire, pour faire comme s'il n'avait pas remarqué qu'elle pensait à d'autres choses qui ne devaient pas être plaisantes. Elle proposa qu'ils parlent d'autres choses, mais honnêtement, Caleb ne savait pas du tout de quoi parler. Il se creusa la tête un peu et regarda aux alentours, un oiseau passa très près d'eux en volant et il sursauta violemment. Passé le choc, il rigola et se cacha le visage dans ses mains, il espérait ne pas lui avoir fait peur.

« Je sais pas, tu veux que je te raconte des anecdotes sur les oiseaux ? Bon alors, tu sais qu'il existe un oiseau qui s'appelle le pinson vampire ? Et je te laisse deviner, il se nourrit véritablement du sang d'autres oiseaux ! Ou alors le vautour, cet animal peut voler plusieurs heures sans même battre des ailes .. Pour en citer un, l'Urubu à tête rouge peut rester six heures en planant .. »

Il lui adressa un sourire et poussa un soupir. Il n'avait pas honte d'afficher ses connaissances, c'était une des conséquences d'avoir une mémoire aussi impressionnante, il retenait absolument tout ce qui l'intéressait ou encore des trucs totalement inutiles. Et puisqu'il avait été effrayé par un oiseau, autant en parler. Et puis peut-être que ça détendrait l'atmosphère, même si ses faits n'étaient pas forcément drôles.

« ça doit être superbe, non ? Pouvoir voler, quand on veut, où on veut, être totalement libre .. Les oiseaux sont des créatures fascinantes. Je trouve ça dommage que quelques uns, juste pour la décoration, en gardent dans des cages. Certains meurent à cause de la déprime. »

HS : ne t'inquiète pas, je m'en fiche que ce soit long, court, moyen, fais comme ça t'inspire !

Il ne savait pas si ses paroles auraient un effet apaisant sur Whitney, mais lorsqu'il sentit sa tête se poser sur son épaule, il eut un petit sourire. Il espérait pouvoir la faire se sentir un peu mieux, sans avoir à parler de ses problèmes. Il n'avait fait que parler de ce qui lui était passé par la tête et apparemment ça avait bien marché. Bon, il avait un peu glissé son propre avis dans l'équation, mais cela ne semblait pas l'avoir dérangée. C'était une jeune femme qui semblait être à l'écoute et il n'y avait pas de doute qu'elle était très gentille. Le genre de personne avec qui il ne se disputait pas toutes les cinq minutes, et qui n'allait sûrement pas se barrer en Russie le lendemain. Encore que, il n'en savait rien, peut-être qu'elle avait de la famille là bas, qu'une connaissance pouvait tomber malade et qu'elle pourrait se trouver rapatriée contre son gré.

« Oui... J'aimerais bien être un oiseau. Pouvoir faire se qui me plaît sans que personne ne me dise quoi que se soit. Sans être juger pour se que je fais... ça doit être génial... »

Il entendait une note étrange dans sa voix. Comme un goût amer, un peu de mélancolie ? Il n'en savait rien. S'il était d'accord avec ce qu'elle disait, il n'avait aucune idée de ce qui se passait dans sa vie ou s'était passé et ne pouvait par conséquent rien interpréter. Peut-être que parfois, c'était plus simple de ne pas savoir chaque petit problème de la personne en face, mais dans d'autres cas, c'était un peu énervant. Caleb était quelqu'un de curieux de nature, et il aimait bien savoir tout sur tout. Qu'elle garde un tel mystère sur elle même, pas par égoïsme non mais sûrement pour ne pas l'embêter, ben ça finissait par l'embêter tout de même.

« oh Non... »

Il leva un sourcil, ne sachant pas pourquoi elle disait ces mots. Et puis, il sentit une, puis plusieurs gouttes tomber sur son corps. Il avait donc eu raison, il allait pleuvoir. Enfin, il pleuvait maintenant, et à grosses cordes. En général on disait qu'il ne fallait pas s'abriter sous un arbre, mais il n'y avait que des arbres dans ce parc. Il n'avait aucune idée de l'endroit d'un abris où ils pourraient aller, c'était un enfer. Au moins, elle avait sa veste, lui était en t-shirt. Il allait tomber malade et rester des jours au lit à éternuer.

« On a vraiment pas de chance .. zut .. »

Il mit ses mains au dessus de son visage pour y voir quelque chose. Caleb ne savait pas quoi faire, voulait-elle trouver un endroit où s'abriter ? Il n'attendit pas de lui demander, plus les secondes passaient et plus ils risquaient la pneumonie. Il lui attrapa le poignet et commença à courir dans un chemin au hasard. Il ne semblait pas s'être dirigé dans la bonne direction, car il commença à se perdre et ne trouva absolument aucun endroit où se mettre pour se cacher de la pluie. Il s'arrêta et se tourna vers Whitney.

« Met ma veste sur ta tête, je suis désolé, je croyais connaître le parc mais je ne sais pas où on est .. »

Il devait un peu crier car le bruit de la pluie était assez important. Même mouillée comme ça, elle était toujours très jolie. Il se tapa intérieurement, il n'était pas censé penser à ça dans un tel moment.

Ils étaient tous les deux trempés. Et ça, surtout de la faute de Caleb. Il s'en voulait un peu et espérait que Whitney ne serait pas malade, si c'était le cas, il lui apporterait de la soupe et jouerait le petit infirmier. Après tout, il ne travaillait pas, il avait tout le temps pour s'occuper d'elle. Alors qu'il était totalement perdu, Whitney commença à le tirer, comme si elle savait où aller. Il espérait vraiment qu'elle avait une idée d'endroit où s'abriter, et ne put que courir après elle. C'était assez amusant dans un sens, de courir sous la pluie, c'était le genre de truc qui se passait dans les films. Et normalement, ils devraient s'arrêter au milieu du chemin, se regarder, s'embrasser, avoir des bébés, se marier, finir vieux et .. Non, il allait peut-être un peu vite. Au bout d'un moment, Caleb vit un semblant d'abris vers lequel elle le traîna. Ça avait l'air très étroit, mais Whitney le tira à l'intérieur et ils se retrouvèrent .. collés l'un contre l'autre.

Caleb n'était pas du genre à être gêné, il était plutôt à l'aise avec les filles en général et il s'était retrouvé dans des situations plus horribles que ça. En plus, Whitney était très jolie, il n'y avait que des avantages à être là. Même toute trempée et avec le maquillage qui lui coulait sur les joues, elle était adorable. Et puis maintenant, ils étaient au sec, ce n'était pas négligeable.

« Désolé Caleb... c'est le seul endroit abrité que je connais mais c'est un peu..... serré ! »

Il lui adressa un sourire et leva le regard au plafond. Même si elle avait sa veste autour de ses épaules, il pouvait voir quand même son haut en dessous et il était plutôt collé à son corps, montrant son corps déjà bien sexy sans l'aide de l'eau. Il ne voulait pas passer pour un pervers en matant sa poitrine, alors, il décidait de regarder ailleurs. Lui devait avoir l'air de rien du tout, d'un rat mouillé sûrement. Il se mit à rire.

« On se croirait dans un film tu crois pas ? Il manque plus qu'il pleuve toute la nuit et qu'on soit obligés de rester ici tout ce temps, discutant de nos vies et utilisant nos deux corps pour nous réchauffer .. »

Il poussa un soupir et baissa la tête pour regarder Whitney dans les yeux.

« Je peux pas me reculer plus que ça, je suis désolé. Si tu veux je peux me mettre sous la pluie pour que tu aies un peu plus de place. »

Et à ce moment là, elle revint dans son esprit. Il ne pouvait pas passer une minute avec une autre fille sans penser à elle, c'était fou. Il voyait son visage, il sentait son parfum, et il essayait plus que tout de ne pas y penser. Il prit une grande inspiration et essaya de chasser ces images de sa tête. Il était avec Whitney. Et même s'ils n'étaient pas à un rendez-vous, qu'ils s'étaient croisés par hasard, c'était quand même agréable, non ? Bon, il s'étaient faits tremper à cause de la météo et mourraient peut-être de froid cette nuit dans un abri où personne ne les trouverait, mais .. Non, il fallait être optimiste. Même si Anya et lui avaient rompu il y a longtemps, il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable de peut-être envisager quelque chose avec Whitney. Il était sorti avec d'autres filles, jamais rien de sérieux. Est-ce qu'il serait un jour capable de passer à autre chose ? C'était horrible. Peut-être que le jour où il pourrait la laisser partir, il arriverait à écrire de nouveau.

Il sursauta quand il sentit la main de Whitney prendre la sienne, revenant soudainement à la réalité. Whitney le força à se rapprocher d'elle et étrangement, ce n'était pas aussi gênant qu'on aurait pu l'imaginer. Il ne put s'empêcher de sourire doucement et de la regarder dans les yeux. Il ne savait pas où ça irait, mais au moins, cela l'empêchait de penser à des choses plus inquiétantes. Il s'amusait. Il profitait de la vie. C'était ce que tout le monde voulait pour lui, il ne devait pas rester sa vie à déprimer.

« Tu ne me dérange pas! Puis comme ça... Tu me tiens chaud ! »

Il la sentait contre elle, trempée, mais après tout, il l'était tout autant. Avoir conscience de son corps contre le sien rendait toute l'expérience un peu plus réelle. Il ne put s'empêcher de la trouver vraiment jolie. Elle avait un visage qui n'était pas commun, comme une poupée.

« Sauf si tu veux pas et que je suis trop repoussante, je comprendrais. »

Il ne put s'empêcher de rire, avant de lui répondre rapidement.

« Toi, repoussante ? Tu t'es vue dans un miroir récemment ? »

Caleb passa un doigt sur sa joue, avant de faire revenir sa main contre son corps, se disant que peut-être il allait trop loin. Si ça se faisait, elle le trouvait repoussant, lui. On lui avait toujours dit qu'il était pas moche, mais tous les goûts étaient dans la nature. Il ne fallait pas qu'il se fasse des idées.

« Un autre garçon prendrait avantage de la situation, heureusement, je suis un vrai gentleman .. »

Il se mordit la lèvre.

Caleb n'était pas en train de la draguer ou de tenter quoi que ce soit de déplacé. Il essayait d'agir normalement, il était charmant comme à son habitude. Il savait qu'il faisait un certain effet sur les femmes, il n'était pas le gars le plus méchant au monde, ce n'était pas un goujat et il savait placer les besoins des filles avant les siens .. quand il y pensait. Parce que la plupart du temps il était assez égocentrique. Il pensait qu'il était tout à fait normal de penser à soi avant de penser aux autres, après tout, on vivait pour nous avant tout. Les gens venaient et allaient, certains restaient là et il fallait bien les traiter, mais on ne changerait jamais notre esprit, notre corps.

Il frémit légèrement lorsqu'il sentit les mains de Whitney sur son torse. Il savait interpréter les signes et il savait qu'elle était attirée par lui, pourquoi se comporterait-elle comme ça si ce n'était pas le cas ? Une fille qui ne voulait rien avoir à faire avec lui se serait enfuie il y a longtemps pour prendre un taxi et retourner chez elle. Il appréciait la situation, il n'allait pas se plaindre de l'attention qu'elle lui portait. Oui, il essayait de rester réaliste et de ne pas se faire trop d'idées, mais si cela pouvait amener à quelque part .. Il ne la repousserait pas. Après tout, ils ne faisaient rien de mal, il n'était pas marié, et aux dernières nouvelles, elle était célibataire également.

« Toi tu n'es pas comme les autres... Toi tu es... Exceptionnel ? »

Il leva un sourcil et rigola avec elle. Caleb n'était pas sûr que le mot exceptionnel soit vraiment approprié pour lui. Il était pathétique, oui. Presque au chômage, incapable de faire quoi que ce soit, ressassant les mêmes pensées encore et encore .. Il avait vingt-quatre ans et ne semblait pas avoir évolué depuis des années. Elle ne le savait pas bien entendu car ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps que ça, mais ça semblait assez évident, non ? Les mains de Whitney continuaient à se balader sur son t-shirt trempé, et il devait avouer que la chaleur provoquée par son toucher était plus qu'agréable.

« Si tu veux me déshabiller je t'en donne le droit .. »

dit-il avec un sourire, pour plaisanter. Même s'il était réellement à demi sérieux. Si elle voulait faire le premier pas vers lui, il ne l'arrêterait pas. Il fallait qu'il trouve un moyen d'oublier Anya, et avoir une autre fille dans sa vie était le meilleur moyen d'accomplir cette tâche. Il prit une grande inspiration et essaya de se concentrer sur la situation. Il avait froid et chaud à la fois, la sensation était assez étrange. La pluie continuait à tomber drue au dehors, et il se demandait si le déluge allait jamais s'arrêter. Il n'avait rien de mieux à faire de toute façon.

« Je ne sais pas ce que tu essaies d'achever en me tripotant comme ça Whitney, mais je crois que si je te faisais la même chose tu m'aurais déjà baffé. Heureusement, je t'aime bien. »