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 you and me against the world, right ?

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MessageSujet: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyDim 6 Avr - 19:59

Dimitri&Albane

you and me against the world, right ?



Avril 2015

Le plan était parfait. C’était tout ce qu’il y avait à retenir. Il n’y avait aucune faille. Elle l’avait pensé dans les moindre détails. Il n’y avait décemment rien qui pouvait mal tourner. Autrement dit, rien n’était fixé, tout pouvait exploser. Mais c’était cette certitude qui lui apportait toute cette stabilité. Il ne fallait pas être rigide. Il fallait être attentif, confiant mais pas tête brûlé. Il fallait être équilibriste, gracieux, et réfléchit. Il fallait penser aux choses, se laisser une marge de manoeuvre. Albane c’était une brindille épris de liberté, une brindille qui s’étale au vent, qui se pli, se relève. Albane est souple. Albane sourit. Albane, surtout, on veut lui faire confiance. Elle est chaleureuse, jolie, intelligente, elle a l’air de savoir, de vouloir vous accompagner, elle a l’air généreuse. Elle a l’air putain de parfaite. La conne. Elle sait ce qu’elle fait. Elle met tout en équilibre sur son aura, sur son pas assuré, sur sa poigne ferme. Et puisque ça marchait. Il n’y avait surement rien à dire, rien à faire, seulement à fermer les yeux, et à se laisser porter, à lui faire confiance.

Le plan était parfait. Parce qu’il était limpide, et simple. Il y avait peu d’enjeux. Les demeures privés Hollywoodiennes représentait assez peu de challenge. Une sécurité parfois dérisoire, quelques agents de sécurité qui n’était pas très difficile à contourné, et un système d’alarme approximatif. Enfin peut être que certain se débrouillait mieux que d’autre. Mais il n’y avait jamais rien de vraiment effarant. Surtout pour quelqu’un comme Albane qui n’avait qu’à se faire inviter.

Evidement, depuis toujours, lorsque l’on s’appelait Bonaparte, tout était plus simple. D’une facilité déconcertante même. Un sourire, un nom glissé au bon moment, peut être un billet si jamais ça se corse un peu trop, et toutes les portes s’ouvrent automatiquement, même les plus  récalcitrantes. Si Albane trouvait ça d’un ennui mortel ses coéquipiers ne se plaignaient pas, et appréciaient même l’avantage d’avoir une telle fille dans leur équipe. D’autant plus qu’elle était plus qu’un nom, et qu’elle avait dans son domaine des qualités indéniables.

Ils s’étaient retrouvé en début de soirée, Albane balançant négligemment une toile au bout de ses doigts et la déposant non sans un certain manque de délicatesse sur une table, devant ses coéquipiers. « Voilà le travail. » dit-elle laissant son sourire s’étendre finement sur son visage. Qu’ils ne disent rien, c’était un chef d’oeuvre, comme toujours. « Tu pourrais le traiter avec plus de soin… » dit en roulant des yeux le plus âgés des deux. Albane sauta assise sur la table avant de lever les yeux aux ciels. « L’original a plus de cent ans, tu te doute bien que des coups il en a pris plus d’un. » Comme si c’était évident. Et puis c’était son boulot à elle de faire attention aux oeuvres d’art, et de les copier. Qu’il la laisse faire son job et qu’il ne se plaigne surtout pas. Elle le faisait à merveille. Et elle n’avait jamais percée une seule toile avec ses manières peu délicates. Elle était d’ailleurs d’une délicatesse à toute épreuve lorsqu’il s’agissait de l’original.

Le plan était donc parfait. Ou plutôt très simple. Albane avait été invité pour une soirée mondaine chez Monsieur et Madame Hawkins, riche propriétaire américain bedonnant, faussement amateur d’art qui souhaitait surtout se donner une bonne conscience, ou avoir l’air intéressant. Quoiqu’il en soit, Albane leur avait tapé dans l’oeil, et leur avait vendu un tableau qu’elle n’avait aucune envie de laisser chez eux. Bien sûr, le plus simple aurait été de faire l’échange avant, mais le tableau n’était pas à elle, et elle n’avait fait que la messagère entre ses riches clients, et la galeriste qui possédait le dit tableau. Et puisqu’il est bien plus simple de tromper la vigilance d’une maison d’un particulier ridicule que d’une galerie paranoïaque, elle avait laissé la transaction se faire. Et aujourd’hui, elle aurait la parfaite opportunité de reprendre ce qui serait bien mieux auprès de propriétaire réellement conscient de l’or qu’ils avaient entre les mains.

Parce que oui, Albane ne volait pas pour voler, bien que parfois on puisse en douter, mais elle ne pouvait surtout pas se résigner à laisser des oeuvres exceptionnelles traîner dans des recoins sombres. Chaque propriétaire inconscient des trésors qu’ils pouvaient posséder lui fendait le coeur. Bien sûr si c’était possible, elle garderait chacune de ses oeuvres pour elle. Mais une oeuvre volée avait plutôt intérêt à disparaître rapidement sur le marché, ou a rester cacher un long moment, mais une oeuvre n’était pas faite pour être dissimuler au regard. Et une oeuvre accroché dans un couloir, c’était une honte.

Le plan était donc parfait. Habillée sur son 31, Albane irait donc au coktail, son chauffeur se chargerait d’introduire par un garçon de cuisine le faux qu’elle n’aurait plus qu’à échanger avec l’original et le tour serait joué. Rien à redire.

Elle finit donc de se maquiller rapidement pendant que les deux autres repassaient leur tour de passe passe. Mentalement elle se préparait à passer une soirée infernale. Parler à des gens sans intérêt avait toujours été l’une de ses compétences les plus ingrates. Utile, mais particulièrement ingrate pour son moral.

« On y va » Finit-elle par ordonner voyant l’heure défiler et sentant la mélodie de l’ennuie percer à ses oreilles. Trajet, politesse, ennui mortel, les minutes sont des heures, et Albane s’imagine presque déjà la corde au cou, la vie pitoyable, rien à raconter. Et puis le moment de s’éclipser. La délivrance, la poussée d’adrénaline. Une petite, une gentille. Parce que le plan était parfait, parce qu’il y avait peu d’enjeux.

Elle disparaît, fantomatique, une tignasse blonde qui file derrière un mur, elle passe devant les cuisines, demande quelque chose à un serveur, profite du regard du serveur sur son décolleté pour récupéré le faux positionné sur une table, sourit, rejoint le couloir. Elle observe les allés et venus, rien de bien impressionnant. Elle vérifie doucement l’absence d’alarme sur le tableau, et échange l’un avec l’autre, elle file au bout du couloir percute quelqu’un.

Son coeur s’arrête, elle retourne le tableau et le fait glisser contre le mur. Elle relève la tête. Son coeur rate un battement. « Dimitri. » Ses yeux glissent sur lui interrogative à la recherche d’un quelconque indice qui expliquerait à ses yeux sa présence ici. Elle sourit doucement se mordillant la lèvre. Merde. Merde. La gorge nouée, le coeur explosant dans sa cage thoracique elle essayait de réfléchir. Petit un, que ça soit lui était une bonne chose. Il serait surement plus apte à fermer les yeux sur ce qui se tramait contre le mur. En revanche, ce n’était pas réellement le moment d’organiser des retrouvailles. Bon, rationalisons, chaque chose en son temps. « Ravie de te revoir, tu as l’air bien. » Mensonge, mais ce n’est pas  la question. Elle joint ses paroles à un baiser du bout des lèvres, si ça pouvait le déconcentrer. Elle se baisse et rattrape le tableau. « Accorde moi une seconde, j’ai un tableau à présenter à un client. » Deuxième mensonge. C’était seulement pour la forme. Qu’il la laisse juste filer. Elle accepterait même de lui parler après, s’il fallait.





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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyVen 18 Avr - 18:32

    Il faisait beau. Un super temps, comme on les aime, comme il est toujours ici, du côté de LA. Un temps à gerber en fait. Un temps dégueulasse. Los Angeles, c'était pas New-York, loin de là. C'était estival, dégueulant de niaiserie, abrutissant de chaleur et de bikini, enfin ça, c'était vivable. Los Angeles, c'était beau, joyeux, jaune et brillant. Putain ce que c'était chiant ! Même la vie criminelle était plus lente, moins enjouée. Les criminels semblaient également profités de leurs vacances avant de se remettre dans le bain. Tout était plus calme ici, sous les palmiers, près de la plage, dans les bars à cocktail. Ceux-là, Dimitri les connaissaient bien, tous en fait. Avant, il les fréquentaient pendant le service, lors de débordements et parfois en fin, pour arroser une promotion ou un départ en retraite. Maintenant, c'était de jour comme de nuit, tout le temps ou pas, de temps à autre, quand l'envie le prenait. Bref. Dimitri s'étira, passant une main faiblarde dans sa barbe de plus de trois jours. Quelle gueule il avait ! Totalement nu, il se leva, traversa son loft et se fit couler une tasse de café tandis qu'il récupérait un joint laissé à l'abandon sur le comptoirs. La première taffe de la journée, mais pas la dernière. Un regard sur l'horloge lui confirma qu'il était tard, plus de 11h du matin. Il progressait, lui qui était debout à 5h du matin. Un bruit attira son attention et il aperçut une silhouette traverser en direction de la salle de bain. Deuxième taffe portée à ses lèvres. La créature finie par faire son apparition, une serviette autour de la poitrine, des cheveux noir dégoulinant sur son parquet. Rien à foutre. « Tu m'as servi une tasse ? », demanda la métisse. Exotique, celle-ci, pensa-t-il en tirant à nouveau sur son méfait. Rencontré hier soir, mannequin ou hôtesse, peu importé, mais aussi noir que de l'ébène, aussi sexy que les autres, enfin pas toute. Son nom ? Il l'ignorait et à vrai dire, ça n'avait aucune importance. Elle ne semblait pas choqué par la nudité de Dimitri, ni par son air sauvage et passablement égoïste. Donc la nuit avait du être bonne. Bon point.

    Elle était repartie, avant une énième partie de jambe en l'air sur le billard. Elle avait récupéré culotte et escarpin et foutu le camp. Son portable sonna. « Ouais ? », dit-il, nonchalant. « Ok. Et pas d'enflure cette fois-ci, je veux être payé le soir même, sinon vous pouvez vous le foutre au cul votre contrat. » A priori, il travaillait ce soir. Il alluma son PC, entra la batterie de code et mot de passe et se connecta au serveur de la police. Oui, il n'en faisait plus partit, mais non, il n'était pas prêt à tout laisser en plan. Il entra le nom de la maison qu'il devait surveiller ce soir, ainsi que le nom des propriétaires, ça pouvait aider. Mouais. Un couple riche comme crésus qui aimait dilapider et exposer fortune et luxe aux yeux de tous. Dimitri leur crachait dessus à ces enfoirés de riche, mais leur argent payait les factures. Comme à ses habitudes, il se pointa deux heures avant. Il était peut-être plus léger dans sa pratique, mais il ne voulait pas se faire surprendre. Il fit le tour de la maison, du jardin, parking et reste de la résidence. Il mit son nez partout, exigeant un plan des entrées et sorties, distances et tout ce qui pouvait l'intéresser. Il fit tourné le personnel embauché pour la soirée en bourrique et fit pleurer une jeune serveuse à force de hurler ordre sur ordre. Il fini par rencontrer ses employeurs. Le couple était sur son 31, dans une extravagance qui ne leur allait pas du tout, mais que Dimitri méprisa dans la seconde. « Hum ... Monsieur Queen ... Je ne remais pas en cause votre travail mais ... », commença l'épouse, guindé dans sa robe en soie. « Et moi votre soirée. Donc profitez de la fête et laissez moi gérer. » Elle n'oserait pas répliquer et son abruti de mari non plus. Il s'éclipsa alors que les premiers invités arrivaient.

    Oreillette bien placée, costume sombre et arme de point dissimulée tout le long, Dimitri avait tout l'air d'un garde du corps. Il s'était posté à l'entrée, d'abord, afin de jauger les convives. Il y avait de tout, des retraités pleins aux as aux jeunes couples à l'héritage flamboyant. Finalement, le flux fut moindre et il laissa un « collègue » prendre le relais tandis qu'il descendait en direction de la cuisine. A la seconde où il poussa la porte, l'une des commisse jetta sur la cafetière et le sert, comme il l'avait expressément demandé. Elle tremble, elle aussi il a fini par la faire craquer. Il boit sa tasse, jette un coup d'oeil au-dehors, tout semble calme. Puis une voiture arrive et une blonde en sors, rayonnante, mais au charme glaciale. Dimitri se fige, plus très sur de la marche à suivre. Il ordonne à ses collègues de ne pas relâcher et se précipite à l'étage, mais aucune trace d'elle. Il doit la retrouver et vite. Il passe par la salle principale, pleine. Les convives sont souriant, une coupe de champagne en main tandis qu'Hawkins fanfaronne. Dimitri fait demi-tour, emprunte un second couloir et... lui tombe dessus. « Dimitri. » Son accent français, sa voix mielleuse. Plus de doute. « Ravie de te revoir, tu as l'air bien. » Il la toise et son visage se durcit. Elle ment. Comme toujours. Menteuse et plutôt douée. Elle ne veut pas le revoir, elle s'en fou et il tombe mal, visiblement. « Et toi tu as l'air de faire une connerie. », dit-il simplement. Parce qu'il la connaît et qu'Albane n'est jamais loin des emmerdes, il en sait quelque chose. Il la voit jeter un regard au sol et aperçoit le tableau. Tien. « Accorde moi une seconde, j'ai un tableau à présenter à un client. » Albane tente de passer, mais il la retient fermement par le bras. Il ne force pas, pas besoin, son poignet est aussi fragile que celui d'une enfant. « Pas si vite. Donne moi ce tableau. » Elle le fixe, semble hésité entre hurler ou rire. Il la tien toujours et ne compte pas la lâcher, elle court vite la garce. « Ton nom n'est pas sur la liste des invités, tu as une explication ? » Parce que Dimitri a parcouru cette liste et guetté le moindre incident qui pourrait survenir. Mais cet incident là, il ne l'avait pas vu venir.
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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyJeu 24 Avr - 20:25

Dimitri&Albane

you and me against the world, right ?



Avril 2015


Tomber sur Dimitri était une mauvaise nouvelle. Mauvaise parce qu’il devait lui en vouloir. Ou alors il était idiot. Mauvaise parce qu’il devait surement la haïr. Ou alors il était idiot. Mauvaise parce qu’il n’était surement pas ici pour flâner. Et ce n’était pas son genre. Mauvaise parce qu’il était donc contre elle. Et elle n’avait jamais aimé ce genre de situation. Pourtant dès le début c’était le cas. Pas pour lui. Mais pour elle. Ce n’était surement qu’une question de temps avant qu’il ne lui glisse dessus. Si jamais il était un minimum intelligent. Et s’il lui avait plu, c’est qu’il l’était. Mais elle en avait fait un allié, un amant surtout. Et ça l’avait bien aidé. Peut être que ça avait été égoïste. Mais elle avait aimé ça, et si c’était à refaire sans doute qu’elle le ferait. Ce n’était pas de sa faute. Il n’avait pas jouer sa part, il n’avait pas su la garder. Et puis que devait-elle faire ? Rester ? L’épaulé parce qu’il avait sacrifier toute une partie de sa vie pour la sienne ? Devait-elle s’en vouloir parce qu’elle lui avait inspiré plus de passion qu’il ne lui en avait inspiré ? C’était presque de sa faute. Elle se serait accroché si ça en avait valu le coup. Et peut être qu’un jour elle trouvera quelqu’un avec qui ça vaudra le coup. Peut être même qu’un jour elle raccrochera pour quelqu’un parce qu’elle n’en aurait plus besoin. Mais il n’avait rien provoqué de tout ça. Lui et sa petite vie bien juste et bien rangé. Ou si, il avait provoqué quelque chose. L’envie cuisante d’adrénaline, l’envie de se surpasser, l’envie de vivre avec un flic, d’aimer un flic, et de le berner, jusqu’au bout. Ce n’était pas très sain, mais elle ne pouvait pas le nier, elle n’avait jamais été saine. C’était comme ça.

Alors tomber sur lui aujourd’hui, c’était emmerdant. Elle ne pouvait plus le berner. Enfin elle pourrait essayer, mais il savait, il savait tout, il la connaissait, comme sa poche. Il devait savoir ses combines, ses petits sourires. Il était observateur, et il l’avait observé. Maintenant il était peut être même capable de dire lorsqu’elle mentait. Elle mentait souvent. La vérité n’était pas toujours bonne à dire, n’était jamais bonne à dire, souvent. Avec lui, elle ne pouvait plus dire la vérité. Il n’avait même pas l’air d’être en état de l’entendre. Elle lorgna un instant sur sa barbe, même pas égalisée. Il se laissait aller. Son costume était impeccable en revanche, et elle savait deviner les muscles qu’elle appréciait tant en dessous. Elle sourit. Se permis son premier mensonge. Elle était autant ravie de le revoir qu’il avait l’air d’aller bien. Elle ne cherchait pas tant à le berner, sinon elle ne se serait pas embarrasser d’un mensonge auquel il ne croyait pas. Il était du genre lucide. Il savait qu’il n’était pas bien, qu’il ne faisait pas d’effort, et qu’il avait une gueule horrible. Mais ça n’avait pas l’air de le déranger pour autant. Peut être même était-il ravi de lui imposer sa gueule comme ça, histoire de dire, c’est de ta faute. Alors elle, son sourire, c’était histoire de lui répondre, oups ?! « Et toi tu as l'air de faire une connerie. » Elle éclata d’un rire franc. Là elle le reconnaissait un peu. Son sourire était brillant alors qu’elle hochait négativement de la tête. « N’emploi pas de si vilain mot. Je suis là pour le travail. » Pour le vrai. Le reste ce n’était que du plaisir, un petit passe temps. Mais il savait. Il se doutait. Forcément. Mais il allait la laisser faire. Non ? Elle joue le tout pour le tout, elle essaye de le contourner, de s’échapper. Il la retient, elle sent sa main se resserrer sur son poignet, elle s’arrête. Elle n’est physiquement pas de taille à jouer contre lui, et puis elle a un tableau précieux dans les mains. Elle baisse les yeux sur son poignet, regarde un instant la main qui la tient à place. « Pas si vite. Donne moi ce tableau. » Elle sourit, se pince la lèvre. Elle lève finalement le tableau à la hauteur de leur yeux. « Ce tableau ? C’est un faux. Je l’ai peins. » Mensonge, le faux il est accroché au mur. Mais il ne verra pas la différence. En matière de peinture il a le regard aussi aiguisé qu’une lame émoussée. Oh bien sûr il pourra jouer la méfiance, mais sur ce domaine elle impose une marque de confiance. « Je travaille pour les propriétaires… Je leur ai vendu l’original… Il voulait le mettre dans leur salle d’eau principale. » True story, ça ne serait donc pas difficile à avaler. «  Bêtise pour un chef d’oeuvre, je leur ai proposé de leur faire une copie parfaite qui serait de moindre valeur. » Celle accroché au mur donc. Le problème dans son histoire c’est qu’à aucun moment elle n’avait besoin de partir avec le tableau, et que si Dimitri ne lui lâchait pas les basket, elle ne pourrait jamais sortir avec la peinture. « Ton nom n'est pas sur la liste des invités, tu as une explication ? » Elle haussa les épaules. Aucune idée. « J’ai été invitée hier… Ils ont du oublier… » Elle était sérieuse. Elle s’était réellement fait inviter. Elle finit par soupirer. « Ecoute ne me croit pas si tu veux, mais je viens de passer tout une heure à parler peinture avec des gens qui font semblant d’être érudit et qui ont un goût douteux, je suis épuisée. Je vais accrocher la toile dans la salle de bain comme je leur ai promis et je m’arrache, je te laisse travailler. » Oh elle jouait bien la femme lassée, c’était presque son rôle le plus convainquant. « Pour une fois, tu perds ton temps avec moi. » Elle avait l’air sincère. Bon après s’il lui disait qu’il voulait l’accompagner jusqu’à ce qu’elle accroche le tableau, elle ne serait pas dans la merde.










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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyDim 4 Mai - 12:45

    Il détestait cet endroit. Cette maison puait l'argent, le luxe, la contamination. C'était aussi toute l'arrogance et la manipulation qui agaçait Dimitri. Mais ce qu'il haïssait par-dessus tout, c'était d'être là, d'être un pion, de faire partit de ce cercle comme un initié lui qui avait tout ça en horreur. Il était là, stoïque, à fixer cette assemblée de richetons, à lorgner sur leurs comportements, leurs attitudes, à chercher une faille qui n'existait probablement pas. Enfermé dans sa tenue trop guindé, presque étouffé avec cette foutue oreillette et cette arme ridicule. Il s'enfermait dans un rôle qui ne lui correspondait pas, un statut qu'il jugeait méprisable et dégradant. Et tout ça, pour elle. Pour cette blonde debout face à lui. Pour Albane et tout ce qu'elle représentait. Il aurait aimé être ailleurs en cet instant, n'importe où, mais pas face à elle. Il aurait aimé être dans son ancien bureau, une tasse dans café fumante en main et des papiers de partout, oui même ça il était impatient de les retrouver. Si l'administratif lui donnait de l'urticaire, être là en cet instant était encore pire. Il se rendit compte que s'il elle n'avait jamais existé dans sa vie, c'est capitaine qu'il serait aujourd'hui et sûrement pas surveillant à une soirée qui puait l'embrouille. C'était étrange, parce qu'il avait souvent voulu la revoir, juste une fois, comme ça. Mais maintenant qu'elle était là, que c'était concret, il avait envie de la tirer par le bras et de la foutre dehors sans la moindre délicatesse.

    « N’emploi pas de si vilain mot. Je suis là pour le travail. » Évidemment. Pourquoi faillait-il qu'elle se retrouve ici, à cette même soirée où il c'était engagé ? Durant une seconde, il s'imagina qu'elle l'avait fait exprès, puis se ravisa. Albane aurait prémédité ça depuis longtemps, tout planifié dans les moindres détails et n'aurait pas joué sur la dernière minute pour l'incruster à une soirée. Elle était tout sauf débile, c'était bien ça le problème. Dimitri avait toujours sous-estimé les femmes, avant elle. Les seules pour qui il avait un brin de respect étaient sa mère et sa soeur, deux femmes qui avaient réussi à percer dans des mondes masculins et pire, réussir avec brio. Mais pour les autres, c'était utopique. Avant Albane, les filles que Dimitri avait côtoyé de près ou de très près, n'était en rien comparable à son époustouflante intelligence manipulatrice. Elles étaient naïves, trop sensibles, caractérielles et un brin névrosé, souvent. Mais aucune d'elles ne lui arrivait à la cheville. C'était peut-être pour ça qu'il s'étaitsentit si vite accroché à elle, parce qu'elle n'était pas vraiment une femme, pas dans son sens. Elle était surdouée, une intelligence au-dessus du lot. Elle semblait surpasser toutes ces pauvres gourdes que Dimitri s'était envoyé. Elle n'était pas dans la police, mais elle en avait la carrure. Finalement, il la retient. Ce simple contact le fit frémir, mais il n'en montra rien. Il ne lui montrera plus rien, à elle. Il l'avait trop fait, c'était écrasé et il le regrettait amèrement. Albane le dévisagea, puis lui souri. De ce sourire dont elle a le secret, celui qui fait fondre en tant normal.  « Ce tableau ? C’est un faux. Je l’ai peins. » Il jette un regard sur la toile, sceptique, sans la lâcher pour autant. C'est crédible, pense-t-il, parce qu'Albane est une peintre hors pair et qu'elle peut facilement imiter la meilleure des œuvres, comme Dimitri l'as apprit à ses dépens. Mais quelque chose le tracasse, sans savoir vraiment quoi. Il ne lui fait pas confiance, plus maintenant. « Je travaille pour les propriétaires… Je leur ai vendu l’original… Il voulait le mettre dans leur salle d’eau principale. » Là encore, ça paraît probable, mais Dimitri fronce les sourcils tout en relâchant lentement la pression qu'il exerce sur son bras. «  Bêtise pour un chef d’oeuvre, je leur ai proposé de leur faire une copie parfaite qui serait de moindre valeur. » Dimitri n'y connaît rien en art, se serait stupide de jouer l'érudit dans ce domaine. En vivant avec elle, il avait bien sûr acquit quelques bases mais rien qui pouvait lui prouver la véracité de ses paroles en cet instant. Dimitri n'est pas très branché art et toutes ces conneries, il ne se sentait même pas attiré par ce monde. C'était un homme d'action, pas un intello. Il aimait le sport, les jeux dangereux, l'adrénaline. La peinture, c'était vraiment une perte de temps pour lui. « J'avais oublié quelle diplomate tu faisais. », dit-il, cinglant. « Dans ce cas tu ne veras aucune objection à ce que je leur demande de confirmer ton histoire ? » Il la toise, le temps nécessaire pour voir apparaître un très léger crissement de dent. Invisible pour le commun des mortels, mais qui n'échappe pas à l'oeil aiguisé de Dimitri. Après toutes ces années dans la police, l'observation est devenue une seconde nature. Mais Albane est maligne et reprend instantanément son air bon enfant. Elle est forte, reconnaît-il, elle peut berner son monde avec aisance. Il a été berné, il sait ce que sait.  « J’ai été invitée hier… Ils ont du oublier… » Il la relâche, il sait qu'elle ne fuira pas sans se trahir et puis il serait sur elle en une fraction de seconde. « Pourtant c'est difficile de t'oublier. » Durant une seconde, son visage se voile. C'est vrai, c'est dure, c'est épuisant. Il se rembrunit, la fixe d'un air mauvais en se rappelant de tout ce qu'elle lui a fait. « Ecoute ne me croit pas si tu veux, mais je viens de passer tout une heure à parler peinture avec des gens qui font semblant d'être érudit et qui ont un goût douteux, je suis épuisée. Je vais accrocher la toile dans la salle de bain comme je leur ai promis et je m'arrache, je te laisse travailler. » Elle le méprise. Elle le toise avec arrogance. Il n'est plus le lieutenant talentueux d'autrefois, juste un vigile à la carrure fatiguée. « Je t'accompagne ». Son ton ne laisse aucune place à la négociation, elle le sait. Si Albane est experte en art qui manipule à la perfection, Dimitri est un homme déterminé qui ne lâche jamais rien. « Pour une fois, tu perds ton temps avec moi. » , dit-elle, cherchant à l'évincer. Là, il sait qu'il ment. Il ne sait pas qu'elle est l'histoire, mais Albane n'est pas simple invité ici, son flaire ne le trompe pas. Il ne dit rien, se contente de lui indiquer la marche à suivre tandis qu'il se place derrière elle. A cet instant, elle doit se sentir coincer et elle sera prête à tout pour sauver sa peau. Il la regarde avancer, démarche chaloupée, son tableau balançant à ses côtés. Il ne la quitte pas d'une semelle. Tout peut se jouer, mais cette fois-ci, il a un coup d'avance.
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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptySam 10 Mai - 20:00

Dimitri&Albane

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Avril 2015

Dimitri était beaucoup de chose. Beaucoup de chose mais pas stupide. Il n’était peut être pas au courant. Il ne s’en était peut être pas rendu compte mais il n’avait pas été si simple que ça de l’utiliser. Pourtant c’était primordiale. Un jour ou l’autre il allait se retrouver contre elle, et il n’y avait pas dix milles manières d’assurer ses arrières. Elle était honnêtement presque désolée. Pas désolée de l’avoir utilisé. Elle ne s’excusait pas de ces choses là. Non, désolé que ça lui est tant couté. Ce n’était réellement pas ce qu’elle avait voulu. Elle avait voulu assoir son emprise du un cadre au placé dans la police. Elle l’avait d’ailleurs normalement aidé à grimper plus haut. Avant que tout ne se casse la gueule. Normalement elle était méticuleuse. Normalement elle planifiait, organisait, et savait ou elle marchait. Elle ne faisait pas d’erreur, et elle se retrouvait encore moins avec du sang sur les mains. Mais ça avait foiré. Et elle avait perdu les pédales. Elle l’avait mise dans une situation qu’elle n’avait pas voulu voir arriver. Mais presque sans regret elle avait fait la machine. Et non, elle ne tomberait pas pour l’une de ses erreurs. Il en avait fait aussi, il n’avait pas vu qui elle était. C’était de sa faute. Bien sûr il était plutôt très facile de rester la conscience tranquille. Etonnement trop facile… Lorsqu’on faisait des efforts. Elle aurait pu s’embarrasser de remord, mais ça n’aurait pas rendu à Dimitri son poste. Et sans son poste, il avait moins de valeur à ses yeux. C’était horrible à dire, elle était matérialiste. Enfin profiteuse. On avait rien sans rien.

Le croiser aujourd’hui était de mauvaise augure. Parce que ce n’était pas planifié. Elle n’avait pas eu vent de qui avait été engagé comme garde, et le savoir dans ses baskets la dérangeait légèrement. Déjà parce que si le trompé une fois n’avait pas si impossible, le tromper une deuxième fois serait absolument infaisable. Ou alors elle était la déesse du mensonge. Mais ensuite parce que de base Dimitri était probablement plus brillant que n’importe quel poteau qui devait prendre sa place habituellement. Elle pourrait bien sûr battre des cils, jouer de ses atouts, ça avait déjà marché, mais justement, elle n’était pas sûr que ça remarche. Rien qu’à regarder les regards suspicieux qu’il lui lançait, ça s’annonçait mal. Pourtant elle le perturbait encore. En même temps elle aussi… Ca lui faisait quelque chose, de le revoir. Pour elle c’était plus une démangeaison désagréable, un agacement latent, doublé d’une excitation certaine et peut être d’un très très léger pincement au coeur. Mais elle n’écoutait rien de tout ça, il faudrait que ça lui hurle dans les oreilles, qu’elle ne voit plus que ça pour enfin se laisser dominer. En attendant, elle ne perdrait pas la main.

Elle le voyait, il avait du mal à mettre sa parole en doute. Il avait beau savoir qu’elle était capable de mentir comme elle respirait, il devait avouer qu’elle était crédible, et puisqu’il n’y connaissait rien, il pouvait seulement proposer. « J'avais oublié quelle diplomate tu faisais. » Elle avait sourit, brillamment. Oublié ? Vraiment ? Elle aurait plutôt juré, à voir sa tête, à voir le fond de ses yeux, et à voir sa dégaine qu’il n’avait rien oublié, et que dans ses nuits alcoolisées il se remémorait tout ce qu’elle avait pu faire, la manière dont elle avait pu le rouler. Au bien sûr il devait ragé de c’être fait avoir de la sorte, lui le brillant lieutenant de police. A moins que son coeur arraché ne supplante la douleur de son égo bafoué. « Dans ce cas tu ne verras aucune objection à ce que je leur demande de confirmer ton histoire ? » Il fallait reconnaître quelque chose, lui aussi était tenace et savait exactement ce qu’il voulait. Elle souffla d’ennui. Se donnant dans son attitude agacée quelques secondes pour réfléchir à sa réponse. Se laisser le temps, c’était le besoin numéro un pour garder toute crédibilité. Plus on va vite, plus on s’emmêle. « Si tu veux oui… Je suis sûr qu’ils vont adorer être dérangé en pleine soirée pour voir que tu as soit disant pris leur marchande d’art la main dans le sac d’un non vol. » fit elle en soupirant. Bien sûr que cela pouvait être crédible. On imaginait assez bien les propriétaires ne pas franchement apprécier qu’on les déranger à une soirée. Ce qui était normal il fallait l’avouer. Elle la professionnelle des soirées mondaines n’auraient pas aimé. Enfin si, elle n’avait jamais attendu que ça. Mais ils ne lui ressemblaient en rien. Personne ne lui ressemblait vraiment. Elle en avait conscience. Elle en était fière. Mais sur ce sujet là, elle savait qu’elle était crédible, qu’elle disait probablement juste, ses parents en étaient la preuve vivante.

Elle a presque l’impression d’avoir la main. Parce qu’elle est à l’aise. Parce que lui l’est moins. Mais elle sait que ce n’est pas gagné. Que même mal à l’aise il est plus doué que ce qu’il laisse présagé. Et aujourd’hui il n’est plus dupe. Il l’imagine même peut être pire qu’elle ne l’est réellement. Il la coince sur un détail technique. Mais elle est honnête dans sa réponse. Pour une fois elle était réellement invité. Il n’en ai pas tout à fait de même de ses deux amis qui ont pris la place de serveur, mais elle, elle a été invité. Elle est presque fâchée de ne pas figurer sur les listes. Ca lui brise à la fois un alibi qui pourtant devant totalement tenir la route, et à la fois ça lui donne tout de même un petit avantage sur lui. Il ne s’attendait pas à la voir. « Pourtant c'est difficile de t'oublier. » La remarque déclenche un sourire autant qu’elle la marque. Il ne faut pas croire, elle n’est pas sans coeur. Elle n’est pas ignoble. Et s’il n’y avait surement pas d’amour entre elle et Dimitri, enfin pas l’amour comme elle le cherchait, il y avait quelque chose. C’était indéniable. La phrase la détend. Elle se voulait surement mordante, mais cette morsure l’entour de tendresse. Elle se rapproche de lui tout doucement, plantant facilement son regard dans le sien. Un regard aussi charmeur que tendre, plus agréable. « Tu penses encore à moi ? » demande-t-elle sans aucune subtilité. Il paraît que les hommes ne sont pas bon pour ce genre de chose… Elle ne s’en encombre donc pas. Après elle ne sait pas s’il va lui répondre. Elle ne sait pas ce qu’elle dirait s’il la lui retournait. Une part devrait dire oui. De temps en temps. L’autre devait nier de but en blanc. Parce qu’elle n’y avait pas pensé tant que ça.

Elle essaye de se dégager. Parce qu’il a lâcher ses poignets. Parce qu’elle ne va pas rester à faire les yeux doux toute la nuit. Et parce que c’est surement le moment ou il est le plus à même de la laisser filer. Mais l’évidence arrive, sans appel. « Je t'accompagne » Elle ne réagit pas. Il sait. Elle le sait. Autant qu’elle ne lui montre pas d’autre marque pouvait le laissant mieux soupçonner la réalité. Elle lui passe devant, faisant enfin une grimace alors qu’elle lui tourne le dos. Attrapant le tableau elle se glisse dans le couloir le sentant parfaitement sur ses talons. Si elle avait aimé l’avoir aussi près d’elle, aujourd’hui cette proximité l’encombrait fortement. Et elle ne pouvait clairement rien y faire. Elle se dirigea comme si elle connaissait tout de la maison jusqu’à la salle de bain. « Tu m’accompagnes aussi dedans histoire de bien perdre ton temps ? » Demanda-t-elle mauvaise. Bien sûr qu’il l’accompagnerait. Il ne prendrait pas le risque de la voir filer par la fenêtre. Ce n’était pas une question. Ou plutôt une rhétorique. Elle ouvrit la porte de la salle de bain et le laissa passer. Comme il ne bougeait pas, elle passa en première le laissant donc rentrer à sa suite. Décidément il n’avait pas confiance. « Tu ne me fais plus confiance ? » demanda-t-elle ironiquement. Bien sûr que non. Le contraire aurait été plutôt étonnant. Pourtant alors qu’elle était entrée dans la salle de bain, d’un geste extrêmement fluide elle posa le tableau au sol glissant jusqu’à la porte qu’elle cadenassa derrière eux. « Tu devrais pourtant, ça t’attirerait moins d’ennui. » C’était l’hôpital qui se foutait de la charité. D’un geste un peu brusque elle le plaqua contre le mur, main sur le torse. « Tu es content ? D’avoir compris l’évidence cette fois-ci ? » Oui surement. Mais il la laisserait partir. « Mais tu sais à quoi ça sert ce que tu fais ? A rien ! Ils s’en foutent du tableau, ils l’ont mis dans un couloir étroit, on ne peut même pas le voir d’un seul coup d’oeil, ils ne verront jamais la différence. » Là elle était passionnée. Passionnée contre eux, contre ses abrutits de riche qui voulait de l’art pour de l’art et pas pour ce que ça représentait. « Alors je te demandes, Dimitri, comme une faveur, de me laisser sortir. » Avec la peinture ça allait de soit. Elle se hissa alors sur la pointe des pieds, son corps si proche du sien qu’il devait sentir sa poitrine glisser contre lui. Elle se hissa jusqu’à ce que ces lèvres parviennent à son oreille murmurant lascivement. « En souvenir du bon vieux temps. » Le bon vieux temps elle l’avait surement gâché avec tout ça. Mais il saurait s’en souvenir. « Et disons que j’aurais une dette envers toi… » Murmura-t-elle fixant maintenant ses yeux, ses lèvres frôlant presque les siennes. Si on était juste, elle en avait déjà une de dette, mais la dernière fois elle n’avait même pas eu besoin de le convaincre, alors tant pis pour lui. Là elle lui proposait. Qu’il en profite.





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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyDim 25 Mai - 15:10

    Ça le faisait chier, clairement. Tout ça, cette situation, elle et cette soirée. Se retrouver ainsi, se sentir presque émasculé, quasiment dépossédé de sa nature. Se sentir comme un chien qu'on attache, comme un homme qu'on enferme. Ouais, ça le faisait carrément chier. Qu'elle soit là, premièrement, parce qu'il n'avait pas envie de voir son visage. Qu'elle soit ici, dans cette foutu soirée, dans cette voulue ville pas assez grande manifestement. Qu'Albane le croise dans ce couloir, le sourire aux lèvres, l'air bon enfant tellement agaçant accroché sur le visage, cette attitude si sûr d'elle terriblement énervante à souhait. Et puis qu'elle n'ait pas quitté la ville. Pourquoi Los Angeles, pourquoi revenir ? Ou repartir ? Il ne savait plus trop. Pourquoi ici, maintenant, dans cette soirée qui ne lui ressemblait pas, avec ces gens qu'elle ne supportait pas ? Là non plus il ne savait pas trop. Tellement chié qu'ils se retrouvent comme ça, presque comme des étrangers, comme des inconnus. Qu'ils se toisent comme si le temps avait tout changé, comme si cette foutu situation n'était pas assez grotesque ainsi. Que Dimitri la fixe comme une revenante, qu'il ne saisisse pas ce qu'il avait fait au bon dieu pour que ça arrive. Qu'Albane semble si détendu au lieu de se sentir misérable. Mais pourquoi le serait-elle ? Albane ne souffre pas, ne le montre pas, elle est trop fière, trop elle simplement. Qu'il la pince, comme ça, alors que ces collègues auraient pu s'en charger. Mais ils ne la connaisse pas, pas comme lui. Ils ne savent pas, seraient tombé dans le piège, se seraient fait avoir superbement, comme lui. Chié qu'il ait accepté cette soirée, lui qui n'avait aucune envie de venir. Que ce foutu tableau ait été peint par elle, que ces connards de propriétaires n'aient rien vu plus tôt, qu'il se retrouve coincé dans ce beau merdier, parce qu'il attire la merde de toute façon. Ouais, ça le faisait carrément chié tout ça.

    « Si tu veux oui… Je suis sûr qu’ils vont adorer être dérangé en pleine soirée pour voir que tu as soit disant pris leur marchande d’art la main dans le sac d’un non vol. » , souffla-t-elle, exaspérant Dimitri immédiatement. Cet air si sûr, cette voix tellement guindé. Il aimait autrefois, il adorait ça chez elle. Elle était unique en son genre. Elle n'avait rien des autres, les autres n'avaient rien d'elle. Cette maîtrise, ce contrôle quasi irréaliste qu'elle avait. Un autre vigile n'aurait eu aucune chance contre elle. Il se serait fait bouffé tout cru, il aurait craqué dés la seconde où elle avait battu des cils. Il aurait fondu comme neige au soleil devant son visage angélique, la sensualité qui se dégageait d'elle et qu'elle maîtrisait à merveille. Mais elle était tombée sur lui. Albane avait eu la malchance de se retrouver face à Dimitri. Et le contexte n'était plus le même. Tout avait changé. Il n'était plus un lieutenant enquêtant sur une enquête, elle n'était plus l'inconnue au charme certain. Plus de magie aujourd'hui. « Je me fous pas mal de ce qu'ils pensent. » Et c'était tout à fait vrai. Dimitri n'était pas du genre arrangeant. Il n'avait pas de tact, pas de facilité de négociation. Il pouvait bien les envoyer chier, c'était pas du tout un problème pour lui. Et puis son instinct le poussait en avant, mettant à mal la jeune française en face de lui. Dimitri se laissa presque amadouer. Il flancha un peu devant son regard de biche. Son père avait-il connu ça en rencontrant Irina ? Est-ce que ce genre de sensation ne disparaîtrait jamais ? Les hommes sont ils tous aussi con devant une femme ? Pourtant, des femmes, il y en avait. Son lit n'était jamais vide, sauf s'il le décidait. Elles étaient nombreuses les femmes qui aimaient la compagnie d'un homme aussi bourré que charmeur. C'était d'ailleurs épatant de les voir avec lui, cherchant affection, réconfort, protection, cherchant un père, un amant, un ami. Tout ce que Dimitri ne serait jamais pour elles. « Tu penses encore à moi ? » La question lui fait l'effet d'une bombe, mais il ne dit rien. S'il a pu encaisser des balles, des coups de poignard, il pourra bien esquiver ça. Il n'as pas envie d'y réfléchir, pas envie de se remémorer les longues soirées d'ivresse, de chagrin. Il ne veut pas se sentir faible en cet instant, pas face à elle. Son esprit s'échauffe. Penser à elle, au bien, au mal, à tout ce qu'elle a fait. Penser à sa chute, son renvoi, son alcoolisme et le reste. Il serre les poings. Il ne lui montrera rien.

    Ils se mettent en route. Dimitri ne la lâche pas des yeux. « Tu m'accompagnes aussi dedans histoire de bien perdre ton temps ? » La question n'attend pas de réponse. Il ne bouge pas un cil, la laisse passer. Albane est rapide, mais pas assez pour lui filer entre les doigts dans une pièce aussi exiguë. Il est trop grand, trop fort pour elle et aurait tôt fait de l'attraper par le col pour la ramener à lui. « Tu ne me fais plus confiance ? » , demanda-t-elle une fois qu'ils sont dedans. Dimitri ricane. C'est idiot comme question. La confiance, ça avait toujours été abstrait pour Dimitri. Dans son job, ancien job, la confiance était quelque peu rudimentaire. Corruption, mensonges, trahisons... On ne pouvait se fier à personne. Dimitri avait toujours une longueur d'avance sur ces équipiers, ces chefs également. Ne jamais se laisser surprendre, ne jamais baisser sa garde. Cette litanie avait rythmé toute son enfance et sa carrière après ça. Il n'accordait pas sa confiance, parce qu'il savait que trop ce que cela pouvait donner. Mais Albane avait partagé sa vie, son lit, son coeur. Elle c'était montré si douce, si avenante, qu'il avait baissé sa garde et ça avait suffit. On pense pouvoir tout donner à l'être aimé, mais quand cela vous retombe dessus, la chute est brutale. Il aurait aimé dire qu'il ne lui avait jamais fait confiance, qu'il c'était toujours méfié, mais se serait mentir. Même quand il avait eu des doutes, quand il avait comprit, il n'avait pu se résoudre à s'être fait berner de la sorte. « Dépêche toi. », dit-il simplement. Une seconde plus tard, elle les enfermaient à clé. Dimitri ne bouge pas une oreille, envisage déjà de devoir la foutre dehors par la force. « Tu devrais pourtant, ça t'attirerait moins d'ennui. » Elle le menace presque, mais cela amuse Dimitri. « C'est en te faisant confiance que j'ai eu des ennuis Albane. », se permet-il de rappeler. Et le mot ennui est sûrement un faible mot vu les conséquences fâcheuses d'aujourd'hui. Elle le pousse contre le mur, plaque une main sur lui. « Tu es content ? D'avoir compris l'évidence cette fois-ci ? » Elle s'emporte. Dimitri se redresse, enlève sa main qu'il repousse d'un geste. Il ne supporte pas qu'elle le touche. Pas comme ça. Elle semble perdue, cherchant certainement un échappatoire. Dimitri est satisfait, il a réussi à la faire craquer. « Mais tu sais à quoi ça sert ce que tu fais ? A rien ! Ils s’en foutent du tableau, ils l’ont mis dans un couloir étroit, on ne peut même pas le voir d’un seul coup d’oeil, ils ne verront jamais la différence. » Là encore, elle cherche une solution pour elle, s'obstine à vouloir sauver sa peau, mais aussi celle de son travail. Il fallait bien lui reconnaître ça, elle était passionnée. Il avait adoré ça chez elle. Cette volonté, cette détermination, cette passion qui l'habitait toute entière. Elle se battait pour son art, pour ce qui la faisait vivre. Il s'était battu pour la justice, pour ces valeurs. Ils avaient eu ça en commun et ça aurait presque pu marcher. Ils avaient des idéaux, des valeurs à défendre, des règles à respecter, mais jamais leurs courants ne c'étaient croisé, nageant toujours à contre sens. « Ce que tu fais, c'est du vol, du recel, peu importe ce qu'ils en pensent ! » Il s'écoute et ça le fait presque rire. Parce qu'il sait qu'elle n'écoutera pas, qu'elle ne comprend pas. Albane se battra pour défendre son oeuvre, ce en quoi elle croit. Elle se fou de la justice, du protocole, elle ne suit que ses propres règles. « Alors je te demande, Dimitri, comme une faveur, de me laisser sortir. » Elle s'approche, se glisse contre lui. « Faveur ? », dit-il, crachant presque. « En souvenir du bon vieux temps. » , se presse-t-elle d'ajouter, sensuelle. Elle était prête à tout pour s'en sortir, prête à user de tous ces charmes. « Tu sais ce que j'en fais de tes faveurs Albane ? » Il la repousse sans la moindre délicatesse. « Et disons que j'aurais une dette envers toi... » Son visage se crispe, ses lèvres tremblent de colère. « Tu penses que ça marche encore ? Tu penses que je vais encore tomber dans ton plan ? » Il la pense presque stupide en ce moment et c'est une des rares choses dont il ne l'avait encore jamais traité. « J'ai aucune envie de te sauver la mise. » Pourtant, il pouvait en profiter. Il pouvait fermer les yeux, se laisser aller, gagner ce qu'il avait perdu durant quelques minutes. Parce que ce n'était qu'un tableau, une situation peu complexe. Ce n'était rien en soit, ça avait déjà était pire. Mais céder maintenant, c'était lui céder encore et encore. C'était la laisser gagner et il n'en n'était pas question. « Alors tu vas m'accompagner et tu vas expliquer tout ça aux propriétaires. C'est toujours mieux qu'avouer un meurtre, non ? » Ca non plus il n'en n'était pas fière. Il avait maquiller le meurtre, pour elle.
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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyVen 13 Juin - 12:59

Dimitri&Albane

you and me against the world, right ?



Avril 2015

Elle sentait qu’elle n’avait plus la situation bien en main. Les choses lui échappaient lentement mais surement. Il n’y avait plus entre eux ce voile d’ignorance. Il ne l’admirait plus. Pire que ça il la détestait. Il ne lui faisait plus confiance, et il imaginait des démons à travers chacun de ses traits. Peut être qu’il avait raison. Peut être qu’elle était démoniaque. Elle s’en fichait bien d’être démoniaque ou non, ou même de ce qu’il pouvait penser au fond. Elle était juste ennuyée. Ennuyée de voir la tâche devenue si ardue. Parfois elle se disait qu’elle aurait pu aimer qu’il soit à même d’écouter la vérité et de l’accepter. Mais il fallait lui reconnaître quelque chose, son sens aigu et un peu étroit de la justice le rendait terriblement sexy. Peut être autant que son sens à elle des valeurs criminelles. Mais ils étaient trop contradictoires pour fonctionner ensemble. Ca ce voyait dans son regard, dans sa manière qu’il avait de le détester. Elle aurait du le savoir. They were doomed from the start. Lui ne le savait pas. Lui n’avait aucune manière de le savoir. Mais elle le savait, c’était peut être même ce qui l’avait fait sauté à pied joint là dedans. Savoir que ça n’irait nul part, que ça ne pourrait que se déchirer. Et puis ça avait eu l’air de fonctionner. Surement que ça l’avait fait chiez. Surement que malgré l’épée de Damoclès qui trainait au dessus de leur tête ça ne lui avait pas suffit. Pas assez tragique. Ils s’en sortiraient avec une engueulade. Elle avait trop d’emprise sur lui.

Mais maintenant ? Les choses lui échappaient légèrement, petit à petit, elle le lisait dans ses yeux, dans ses traits tirés de fatigue, dans sa manière qu’il avait de se tenir loin d’elle. Il était froid. Glaciale même. Et ce n’était pas dans ses habitudes avec elle. En même temps, des habitudes, ça faisait un an qu’ils n’en avaient plus. « Je me fous pas mal de ce qu'ils pensent. » Elle soupira. Il s’en était pas toujours fichu. Enfin d’eux si surement, avant il ne les connaissait pas. Mais de ce que les gens pensent. Ca comptait pour lui. Ca comptait comme son apparence comptait. Ca comptait comme ça comptait pour un gosse de riche comme lui. Comme ça comptait pour elle. Enfin plutôt comme c’était obligé de compter. « Allons-y, c’est ton égo qui va en prendre un coup. » soupira-t-elle lassée d’avance. Parce qu’il croyait quoi ? Que même si elle était effectivement en tord elle n’arriverait pas à trouver une bonne excuse face au propriétaire ? Il pensait qu’elle n’arriverait pas à les berner ? Elle les connaissait. Lui non. Ils la connaissaient, lui à peine. S’il pensait arriver à quelques choses… « Tu perds ton temps Dimitri… Tu sais très bien comment ça va se passer… » annonça-t-elle en avançant légèrement dans le couloir. « Et puis aujourd’hui, de ton nom, ou le mien, à ton avis lequel gagne ? » C’était vil de rappeler ça. Son nom c’était elle qui l’avait roulé dans la boue. Et le sien était toujours aussi immaculée.

Et puis elle avait osé posé la question. Elle en connaissait pourtant probablement la réponse. Mais elle aurait aimé l’entendre de sa bouche. Elle aurait peut être aimé qu’il lui pose la question en retour… Lui ne devait pas la connaître la réponse. Est-ce qu’elle la connaissait d’ailleurs. Perdue dans son regard bleu glaciale elle avait envie de dire que oui. Oui elle pensait toujours à lui. Mais est-ce que c’était la réalité. Mais il ne répond rien. Elle grimace légèrement. Il ne veut rien paraître. Il ne veut rien avoir à faire avec ce qu’ils ont été. Elle baisse la tête. Ils se mettent en marche. « Tu es plus lâche que ce que je pensais Dimitri… » Elle aurait cru qu’il répondrait. Elle aurait cru qu’il s’énerverait. Elle ne voulait pas le voir se contenir. Elle s’en foutait de sa contenance. Elle avait finit par rejoindre la salle de bain. Ils étaient rentrées. « Dépêche toi. » Ce n’était pas son genre de suivre les ordres, elle ferait bien ce qu’elle voulait. A commencer par les enfermer à clé. Quoi ? C’est con ? Puéril ? Elle s’en foutait pas mal. « C'est en te faisant confiance que j'ai eu des ennuis Albane. » Elle sourit légèrement. C’est ce qu’il pensait. « Non ça c’est en m’aimant aveuglément ! Tu aurais pu être lucide et me faire confiance… » Savoir depuis le début, et l’aimer quand même, lui faire confiance. Oh elle se serait surement lassée, mais il n’aurait peut être pas eu d’ennuie. « Tu sais que je suis toujours honnête, et je suis plutôt fiable. » Mise à part quelques accidents. Accident qui l’avait d’ailleurs mené à sa perte. Mais il ne comprendrait surement pas. Ils n’avaient pas le même cerveau… C’était ce qui était plaisant… C’étai ce qui ne fonctionnait pas aussi.

« Ce que tu fais, c'est du vol, du recel, peu importe ce qu'ils en pensent ! » Oh il était beau avec ses valeurs… Elle ne les partageait pas. « Tout n’est pas blanc ou noir Dimitri ! » Oui ce qu’elle faisait n’était pas légal, mais ça ne l’était pas si on la pinçait, si personne ne s’en rendait compte, c’était comme s’il ne s’était rien passé. « Voit ça comme un mal pour un bien ! Voit le plus grand tableau ! Je ne fais pas ça pour moi ! » Enfin un peu peut être, parce que ça l’amusait, parce qu’elle aimait ça. Parce que beaucoup de chose, mais mise à part de l’adrénaline et une satisfaction personnelle, elle n’en retirait rien. Elle était beaucoup de chose, mais elle n’était pas particulièrement égoïste, seulement égocentrique sur les bords, et elle n’était pas vénale. Elle avait finie par essayer de jouer de ses charmes, c’était encore d’après elle la chose la plus efficace avec Dimitri. Enfin qu’elle pensait. D’un coup de main peu délicat elle se fit repousser froidement. Elle fit une grimace et se mordit la lèvre. C’était une première. Pas particulièrement agréable d’ailleurs. « Tu sais ce que j'en fais de tes faveurs Albane ? » Là, elle a vaguement une petite idée… Mais s’il pouvait arrêter d’être aussi dramatique ! « Tu penses que ça marche encore ? Tu penses que je vais encore tomber dans ton plan ? » Elle fronce les sourcils, le regarde étrangement… « Dans mon plan ? » Oh elle était manipulatrice, et montait pas mal de plan, mais là c’était du grand free style. « T’était pas dans mon plan Dimitri, j’ai pas de plan là ! Et je ne cherche pas à te faire tomber ! Tu ne risques rien ! » Et elle était persuadé de ce qu’elle disait… Enfin bien sûr s’il faisait durer l’échange indéfiniment il finirait par risquer quelques choses ! Tous les deux. « Et je peux réellement t’apporter beaucoup… Si tu sais quoi demander… » Elle fit un grand sourire un peu mystérieux. S’il savait à quel point elle pouvait avoir le bras long. « J'ai aucune envie de te sauver la mise. » Elle soupira, s’énervant légèrement. Oh il l’agaçait. « J’ai compris, tu m’en veux ! » Sans blague… en même temps le contraire serait plutôt étonnant ! « Faut que je te supplie ? » demanda-t-elle sans avoir réellement envie de le faire. Elle voulait juste savoir ce qu’il voulait, tous les hommes étaient corruptible, tous. « Tu veux quoi Dimitri ? » La voir finir en prison peut être, si c’était ça, elle n’était pas dans la merde. « Alors tu vas m'accompagner et tu vas expliquer tout ça aux propriétaires. C'est toujours mieux qu'avouer un meurtre, non ? » Il lui avait glacé le sang. Elle avait fermé les yeux traversée d’un frisson désagréable et avait respiré profondément. « C’était un accident ! » Elle n’était pas une meurtrière, enfin elle ne voulait pas l’être, ce n’était pas dans ses plans. « Ne m’oblige pas à te rouler une deuxième fois s’il te plait… » Oh elle était sincère, parce qu’elle voyait d’ici ou ça allait. « Je les connais les propriétaires… Ils me font confiance… Il te connaisse à peine… Et s’ils cherchent tu as mauvaise réputation… Ne m’oblige pas à les baratiner pour m’en sortir et te laisser dans le pétrin… » Oui il y avait un air de menace, mais plutôt doux quand même… Elle n’avait réellement pas envie d’en arriver à ses extrêmes. « Laisse moi partir s’il te plait ! » Elle était plus douce, elle avait laissé tombé la façade de séduction. De toute façon ça ne marchait pas, ça l’énervait. Mais à s’adoucir elle s’impliquait plus. Et ce n’était jamais bon de s’impliquer avec Dimitri. « Je t’aiderais à trouver un job correct si tu veux… Même à retrouver ton job s’il le faut ! » Toute erreur est pardonnable non ? Il suffit d’avoir la bonne histoire à vendre.




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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyDim 29 Juin - 18:51

    Pourquoi l'avait-il choisi, elle ? Bien que le verbe choisir ne soit pas le mieux adapté, dans leur cas. Parce qu'il avait plus l'impression d'avoir subi, en fait. Subit ces grands yeux clair, son sourire enfantin, elle. Et si on partait du principe qu'il l'avait réellement choisi, alors il avait vraiment merdé. Parce que Dimitri aurait pu tomber sur mieux, moins chiante, moins calculatrice, moins traîtresse. D'ailleurs, elles l'étaient toutes, avant elle. Albane avait regroupé tout ça dans un méli mélo de bons sentiments, d'attirance sexuelle et de tours enchanteurs. Elle avait mené sa barque avec brio, il ne pouvait pas lui enlever ça. D'ailleurs, il avait aimé lui enlever ses vêtements, ça non plus il ne pouvait pas la blâmer ... Mais bref. Ouais, il avait merdé quelque part avec elle. Il avait mal visé, il aurait préféré se casser une jambe ce jour-là, dans ce musée, puis dans ce restaurant plus tard et puis dans cette chambre ... Ouais, il avait carrément merdé et ça le foutait en rogne de le comprendre. Parce qu'il aurait dû choisir une autre, n'importe qui, mais pas elle. Une brune pourquoi pas, il aimait bien les brunes. Les brunes avec des taches de rousseurs et des jambes méga longue. Où les rousses, c'était sympa aussi. Celles avec des nez très fin et des boucles à l'anglaise, c'était le top ça. Mais non, il était tombé amoureux d'une blonde à la poitrine légère et aux grands yeux vert. Fait chier. Et que ce qu'elle avait de plus ? Elle cuisinait bien ok, mais c'était pas non plus un chef. Elle parlait d'art, tout le temps et c'était pas son dada, mais il avait toujours l'air abrutis quand il buvait ses paroles. Elle était trop franche, agaçante, épuisante. C'était Albane et c'était d'elle qu'il était tombé amoureux. Pas des autres, les secrètes, les muettes, les nymphos, les masculines, les sportives... Elle n'entrait dans aucune case.

    Elle se trompait, il s'en foutait. Il se foutait de tout et plus particulièrement de cette soirée avec tous ces cons. Quant à son égo ... « Allons-y, c'est ton égo qui va en prendre un coup. » Rien à foutre. Son égo avait compté, c'est vrai. Dimitri était orgueilleux dans la vie, dans son boulot, parce qu'il était bon. C'était un as, c'était un bon flic et l'orgueil ne lui avait jamais posé de problème dans ce cas. Mais quel orgueil maintenant qu'il était à terre, abattu ? Elle lui avait tout prit. « Et puis aujourd'hui, de ton nom, ou le mien, à ton avis lequel gagne ? » Cette vanité le fit grincer des dents. Elle l'emmerdait avec cette perfection qui cachait tant de failles. C'était une Bonaparte, certes. La française à la famille riche et célèbre. Ça ne ressemblait tellement pas à Dimitri de vouloir faire partie de ça. Dimitri connaissait son histoire, mais uniquement celle qu'on enseignait à l'école, le reste ne l'intéressant pas. Lui n'était qu'un Queen. On ne parlait pas de sa famille à l'école, mais dans la police, c'était connu et c'était déjà ça. « N'oublie pas que tu est la seule Bonaparte sur le territoire. Les miens sont tous aux États-Unis. » Mouais... Le tout, c'était d'être convaincant. Il ne mentait pas, sa famille vivait sur New-York, une bonne partie en tout cas. Mais ce n'était plus vraiment sa famille. Rejeté, par sa faute à elle. Mais ici, Albane était étrangère, une européenne sans famille, sans attache. « Tu es plus lâche que ce que je pensais Dimitri... » Il se retourna, la fixa froidement. Dimitri était beaucoup de chose, mais certainement pas lâche. La lâcheté n'avait jamais fait partit de lui et si ça avait été le cas, il aurait été la honte de la famille. Issu d'une famille de pouvoir, être fort et au devant était incontournable. Dimitri avait prit des coups, des balles, sauvé des vies, être considéré comme un lâche était le pire coup-bas possible. Néanmoins, il se sentait dépossédé de tout. Il lui aurait bien envoyé une gifle, mais elle ne souhaitait que ça. Qu'il craque, qu'il perde le contrôle. Il serra les poings. Il n'était pas lâche, il avait fait de son mieux et tout était sa faute à elle. « Non ça c'est en m'aimant aveuglément ! Tu aurais pu être lucide et me faire confiance... » L'entendre le fit bouillir. Il n'aimait pas se prendre en pleine face ce qui l'avait fait tomber et encore moins dans la bouche de la principale responsable. « Tu sais que je suis toujours honnête, et je suis plutôt fiable. » Dimitri éclata de rire, un rire froid et dépourvu de réalité. Un rire qui sonnait faux, qui faisait mal. « Tu dis être beaucoup de chose, mais tu n'es rien en réalité. Sans tout ça. » dit-il en ouvrant les bras face à cette demeure de riche. « Tu es seul, tu n'as personne et tu parles d'honnêteté ? Tu sais ce que ça veut dire au moins ? J'ai été lucide moi, j'ai été franc, c'est toi qui a toujours joué faux. Tu es un poison Albane. » Lui qui causait peu, avait l'impression d'avoir tout lâché. Parce qu'elle causait beaucoup, elle cherchait à lui faire mal, mais elle ignorait à quel point elle l'avait détruit. Dimitri avait toujours été honnête dans sa relation avec elle, chaque mot, chaque geste, il l'avait pensé.


    « Voit ça comme un mal pour un bien ! Voit le plus grand tableau ! Je ne fais pas ça pour moi ! » Et pour qui alors ? Parce qu'il avait beau chercher, il ne voyait que son bénéfice à elle. De toute façon, Albane faisait toujours les choses dans son unique intérêt. C'était peut-être ça qu'ils avaient eu en commun : cette passion totale pour leur travail, cette vocation naturelle. Ils étaient vouées à leur avenir professionnel et là encore, Albane était vainqueur, Dimitri sortait perdant. Il la repoussa, frappé à nouveau par son échec cuisant. « T'était pas dans mon plan Dimitri, j'ai pas de plan là ! Et je ne cherche pas à te faire tomber ! Tu ne risques rien ! » Il ne risquait plus grand chose, certes, elle lui avait déjà tout prit. Et c'était pas comme si ce boulot lui tenait particulièrement à coeur non plus ... Non, il n'allait pas lui céder, pas encore, c'en n'était fini de ses coups-bas. « Et je peux réellement t'apporter beaucoup... Si tu sais quoi demander... » Essayait-elle de le charmer ? Le problème, c'est qu'il n'aurait pas su par où commencer. Il lui en voulait tellement que ça l'aveuglait sur toute la rationalité du problème. « Tu ne m'apporte que des emmerdes ! Arrête ton manège maintenant ! » Il aurait bien rajouté un putain, pour la forme, mais resta stoïque. Dimitri avait toujours tendance à devenir injurieux quand il était en colère et ce, malgré une éducation très stricte la-dessus. Mais c'était toujours dans un souci de se dissocier légèrement de ses aînés qu'il avait gardé cet air revêche. « J’ai compris, tu m’en veux ! » Il esquissa un sourire. « Sans déconner ? » Réplique inutile mais impossible pour lui de se retenir. « Faut que je te supplie ? » Elle n'avait rien compris et c'était assez rare venant d'elle. Albane avait un esprit rationnel, elle saisissait très vite les situations et les analysaient aussitôt. Mais là, elle semblait quelque peu déconfite. « Ça ne suffirait pas, crois moi. », dit-il en la faisant passer devant lui pour l'avoir à l'oeil. Il lui faudrait une vie entière pour récupérer ce qu'elle lui avait prit : son emploi, sa dignité, son intégrité, tout ce pourquoi il avait lutté depuis son entrée dans la police. Parler du meurtre mit Albane sans dessus-dessous. Dimitri ne ressentait pas ce genre d'émotion, c'est d'ailleurs pourquoi il avait eu pitié d'elle la première fois qu'elle avait avoué. Parce qu'Albane ressentait du remord, lui non. Il avait tué, plusieurs fois, mais pouvait encore se regarder dans une glace, pour ça du moins. « C'était un accident ! » Il n'en doutait pas. Elle était beaucoup de chose, mais ce n'était pas une tueuse, pas au sens propre du terme en tout cas. « Ne m'oblige pas à te rouler une deuxième fois s'il te plait... » Il la fixa durement, la poussa contre le mur, sans brutalité, plus pour avoir toute son attention. Mais elle poursuivit : « Je les connais les propriétaires... Ils me font confiance... Il te connaisse à peine... Et s'ils cherchent tu as mauvaise réputation... Ne m'oblige pas à les baratiner pour m'en sortir et te laisser dans le pétrin... » Il l'obligea à se taire. « Ne me menace plus jamais ! C'est clair ? » Il ne la supportait plus, il avait les nerfs à vif. Il recula, prenant conscience de la tentative d'intimidation qu'il avait mit en place. Elle le faisait craquer. Il massa ses mains, les fixant comme l'objet du délit. « Laisse moi partir s’il te plait ! » Il l'avait rarement vu si démuni, presque humaine en cet instant. Ils étaient seuls dans le couloir, il avait tout loisir de la laisser filer. Il connaissait la maison comme sa poche, il avait étudié toutes les entrées et sorties, il connaissait les tours de garde, les roulements, il pouvait le faire. « Je t'aiderais à trouver un job correct si tu veux... Même à retrouver ton job s'il le faut ! » Vraiment ? Il ne savait pas s'il devait rire ou non. Il regarda d'un côté et de l'autre, l'entraîna dans une autre pièce, une sorte de dressing. « Écoute moi attentivement Albane. » Sa voix était ferme, ne laissant aucune place au doute. « Donne moi une seule bonne raison de te laisser filer ? Et je ne parle pas d'amour, de souvenir du passé parce qu'on sait tous les deux que c'était du vent pour toi. Dis moi pourquoi je te laisserai t'enfouir alors que tu as gâché mon existence ? Hein ? Je te laisserai reprendre tes magouilles alors que je suis devenu un vulgaire videur pour t'avoir sauver la peau, non je ne crois pas. Je te laisserai continuer à plumer des mecs pendant que je suis devenu la risée de la police, c'est mal me connaître Albane. » Il la fixa froidement, reprit. « Je ne veux plus t'aider, je ne veux plus avoir à te cacher de qui que ce soit. Tu as raison, j'ai perdu mon job et j'ai mauvaise réputation, mais rassure toi, dans peu de temps, tu connaîtra exactement la même chose. » Il était presque fou, le regard haineux, les poings en feu. Il la tira derrière lui, bien décidé à trouver un prétexte pour qu'elle passe la nuit en prison, pour voir, pour qu'elle comprenne un peu ce que cela faisait.
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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyMar 15 Juil - 10:53

Dimitri&Albane

you and me against the world, right ?



Avril 2015

Normalement Albane maîtrisait. C’était comme ça. Depuis qu’elle était née elle maîtrisait. Elle avait été élevée pour maîtriser. Maîtriser sa vie, maîtriser celle des autres aussi. Famille de politicien. Elle parlait bien, très bien, trop bien pour certain. Elle avait ce port de tête franc et solide, elle avait ce regard vivifiant qui ne tombait pas. On ne souhaitait que lui faire confiance. Elle était intelligente, brillante même. On ne pouvait pas se tromper avec elle. On ne devait pas pouvoir. On ne pouvait pas y croire. Et même lorsque ça tombait on y croyait toujours pas. Combien de ses ex étaient toujours dans ses filets, encouragés de parole vicieuse ? Elle n’était pas méchante, elle n’était pas mauvaise, elle était ce qu’on éducation avait fait d’elle. Elle était l’image de sa famille, celle qu’elle ne devait pas faire tomber. Tout le mal qui découlait d’elle trouvait sa réponse dans son nom de famille. Si elle n’était pas une Bonaparte elle ne parlerait surement pas aussi bien. Si elle n’était pas une Bonaparte elle ne maîtriserait surement pas aussi bien l’art du secret. Si elle n’était pas une Bonaparte elle n’aurait surement pas fait des études aussi brillante, elle ne serait ainsi peut être même pas aussi intelligente. Si elle n’était pas une Bonaparte elle ne serait pas aussi fausse. Elle serait juste un peu fantasque, trop romanesque, carrément rêveuse, maligne et pleine d’entrain qui fait de sa vie ce qu’elle veut. Mais si elle n’était pas une Bonaparte Dimitri serait-il tombé amoureux d’elle. Est-ce que sa façade lisse de gamine compliqué à la recherche d’un bonheur qu’elle n’atteindra pas aurait autant plut que celle étrangement parfaite et fissurée d’amusement qu’elle vendait au monde ? Difficile à dire, difficile à savoir. Si elle n’avait pas été une Bonaparte, elle n’aurait pas pu autant le faire souffrir. Mais si elle n’avait pas été une Bonaparte ils n’auraient surement jamais été ensemble. Avec des si, on referait le monde. Et puis elle était une Bonaparte. C’était quelque chose que l’on oubliait pas. Elle maîtrisait. Toujours. Enfin jusque là.

« N'oublie pas que tu est la seule Bonaparte sur le territoire. Les miens sont tous aux États-Unis. » Il essayait d’être convainquant, de lui rappeler qu’elle n’était qu’une expatrier de marque, et qu’ici elle était seule. On était jamais seule lorsqu’on était une Bonaparte. Et puis à l’heure de la mondialisation aux Etats-Unis ou ailleurs qu’est ce que cela changeait. « Les tiens sont aux Etats-Unis et coupe la jambe gangrénée au lieu d’essayer de la sauver… » Espérait-il qu’elle ignore ce détail ? Elle avait regardé, elle s’était plus ou moins inquiété. Elle n’avait pas autant détourné le regard qu’elle pouvait le laisser croire. Mais pour les apparences elle ne pouvait pas réellement s’attacher à un flic déchu, ça n’amenait pas une bonne image. « Les miens sauveront la jambe coûte que coûte, parce que la gangrène ne pardonne pas les coupures, outre Atlantique ou non. » Peut être était-ce là, la différence entre une famille riche des Etats-Unis, et une famille extrêmement reconnue et influente en France. Elle avait un nom de plus de deux cent ans, un nom qui ne supporterait pas une tâche. Ce n’était pas une famille de la mafia, mais ils étaient Corse, de loin, et ils feraient tout pour les leurs. C’était comme ça. Mais elle avait promis de ne pas leur imposer ça. Plutôt crever qu’utiliser son nom, ses connections paternelles. Mais ça, il ne le savait pas. Quoiqu’il en soit, elle ne tomberait pas.

Le jeu était inconfortable. Elle ne retrouvait pas l’emprise qu’elle avait pu avoir sur lui. Et si sur le coup ça avait pu être rafraichissant - elle en était venue à ne plus supporter l’attachement trop grand qu’il pouvait avoir pour elle - elle n’était pas habituée à ce genre de réaction. Elle grimaça sous son rire, et se mordit la lèvre. Elle tournait en rond, et elle se rendait de plus en plus compte qu’il aurait mieux valu pour elle tomber sur n’importe quel garde du corps qu’elle aurait pu embrouiller en quelques secondes que de tomber sur lui. Elle pissait dans un violon. Il ne voulait rien écouter. Il s’était braqué à la seconde ou il l’avait vu. « Tu dis être beaucoup de chose, mais tu n'es rien en réalité. Sans tout ça. » Elle suivit ses gestes, fit une moue boudeuse. Sans toutes cette manière à volée, à adrénaline ? Cette petite chose qui la maintenait en vie et l’empêchait de mourir d’ennui ? Ou sans toutes ses connections plus fausses que son apparence ? « Tu es seule, tu n'as personne et tu parles d'honnêteté ? Tu sais ce que ça veut dire au moins ? J'ai été lucide moi, j'ai été franc, c'est toi qui a toujours joué faux. Tu es un poison Albane. » Blessée dans son orgueuil, elle n’était rien de ce qu’il avançait. Ou si elle l’était, elle ne l’avait pas réellement fait exprès. Elle était loin d’être mauvaise. Elle était peut être un peu trop seule, un peu trop compliquée, un peu trop insatisfaite, et un peu trop égocentrique. Mais mauvaise surement pas, elle était altruiste; avec ses biens en tout cas. Mais non, il l’avait diabolisé à l’instant ou il avait compris. Il avait encaissé, par amour, et puis la haine. La haine et le diable. Elle se mordit la lèvre et le repoussa du plat de la main, visiblement énervée. « Arrête ton petit jeu Dimitri ! Tu étais loin d’être un animal sans défense et le seul mensonge que je t’ai fait c’est quand je t’ai dit que je rapporterais les tableaux à leur musée d’origine ! » Elle était honnête, elle était fiable, elle était franche, et elle était loyale, à ceux qui lui demandait une loyauté en tout cas. « Et encore je les ai rapporté… » dit-elle dans un fin sourire amusée, c’était seulement les faux. « Alors épargne moi tes jérémiades, je n’ai pas joué avec toi, j’ai seulement pas tout dit! Mais qui dit tout ? On était pas marié non plus, on est même pas resté si longtemps que ça ensemble ! Comme si je savais tout de toi aussi ! » Il avait piqué dans le vif, elle était furieuse. Elle n’aimait pas perdre la main, elle n’aimait pas prendre des coups. Et puis elle n’était pas complètement en tord. Bien sûr c’était elle qui avait merdé. C’était elle qui avait causé leur fin. Mais franchement, il trouvait qu’ils étaient bien ? Qu’il essaye de se souvenir un peu, de la fin. Elle s’ennuyait, trop d’amour l’étouffe, elle ne va pas s’excusé pour ça.

« Tu ne m'apporte que des emmerdes ! Arrête ton manège maintenant ! » Ca pour un manège c’était un manège, elle tournait en rond, elle n’arrivait à rien. Elle croisa les bras boudeuse. « Que des emmerdes… Merci pour tout le reste. » C’était sorti tout seul, elle était pas du genre à se congratuler toute seule, mais il fallait avouer qu’avant la débandade ils avaient eu de bon moment tout de même. Elle se surprit à sourire quelques secondes en se remémorant quelques moments. Il était vache, ou il avait la mémoire courte. Enfin ce n’était clairement pas les bons souvenirs qui allait la sauvé. Elle perdait la main. Elle était lucide, et elle ne voyait aucune porte de sortie. Enfin aucune porte qui lui convenait. Parce qu’elle savait. Elle savait qu’elle pouvait s’en sortir. Que d’elle ou de lui c’était encore elle qui avait le plus de poids, elle qui baratinait le mieux, elle sans aucun doute qu’ils croiraient. Seulement elle n’avait aucune envie d’en arriver là. Elle n’avait aucun intérêt à le rouler dans la farine alors qu’ils pouvaient faire les choses plus proprement, à deux. Et puis l’évidence. Elle aurait peut être mieux fait de se taire. « Sans déconner ? » Elle lui répondit d’un sourire mauvais. Vas-y, moque toi, profite. Tu as le pouvoir là non ? Tu fais le fier. Me laisse pas retourner la situation ou tu vas en baver, pensa-t-elle malgré elle, prise au piège. Elle détestait ça. Elle le vit ouvrir la porte avec une certaine surprise. c’était quoi son plan ? « Ça ne suffirait pas, crois moi. » Elle grimaça alors qu’elle faisait exactement ce qu’elle voulait. Elle pourrait filer, laisser le tableau et le planter sur place. Elle était plus petite, plus agile, et surement plus rapide que lui. Elle pourrait lui filer entre les doigts. Mais comment expliquer les deux tableaux dans la maison ? La fuite annonce la culpabilité. Elle prit soin d’annoncer la couleur. Pas par machiavélisme, mais par soucis d’honnêteté. Il avait besoin de savoir ce qu’il se passerait si jamais il voulait la faire tomber. Elle fut plaqué contre le mur et grimaça du coup plongeant son regard dans le sien. Elle perdit son regard dans ses yeux clairs et se surprit à sentir son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. « Ne me menace plus jamais ! C'est clair ? » Elle ouvrit légèrement la bouche pour prendre une inspiration et essayer de faire redescendre son rythme cardiaque. Merde. Il fallait quoi ? Qu’il la déteste pour qu’elle l’aime un peu ? Pour qu’elle se rende compte qu’il était de ceux qu’on oubliait pas vraiment. Elle se fit craquer la nuque soupirant un peu. « Je ne te menaces pas ! Pas plus que toi en tout cas ! J’énonce une vérité. » Bien sûr cette vérité avait un goût de menace, elle en était presque désolé. « Tu ne comprends rien, je ne peux pas être exposé, je ferais ce qu’il faut, je l’ai toujours fait. » Elle était presque désolée d’être ce qu’elle était à ce moment. Le plus simple aurait surement été de ne jamais commencer ses conneries, le vol tout ça, de ne jamais risquer de mettre sa famille dans la galère. Mais elle l’avait fait, et elle ne s’en sortirait pas comme ça, elle prenait trop son pied à le faire. Alors elle avait fait des choix, elle était ce qu’elle était, elle ne changerait pas. « On est ce qu’on est Dim, je suis menace… » Elle soufflait doucement, elle avouait presque être un poison. « Mais toi tu n’as pas à être menacé. » Autrement dit il n’était pas obligé d’aller contre elle, elle n’avait presque aucune envie de le battre, bien que leur joute verbale commençait à l’échauffer doucement.

Elle continua plus doucement, à perdre ses mots elle se trouvait presque suppliante. Enfin elle l’était. Elle se brulait la langue à l’être, détestable. Elle pensait toucher une corde sensible comme ça, si elle ne lui rentrait pas dedans et qu’elle lui montrait ses faiblesses, il retrouverait peut être celle qu’il avait sauvé une fois. Mais visiblement non. Elle fut enfermé dans une pièce plus petite et plus sombre, un dressing. Si elle hoqueta doucement du mouvement, elle lâcha un « intime » qu’elle voulait provocateur et qui était la seulement pour la rassurer elle. Dans l’intimité elle était toujours plus douée, plus à l’aise, surtout avec lui. Enfin normalement. « Écoute moi attentivement Albane. » Elle hocha la tête petitement. Elle en avait souvent pris pour son grade de la part de ses parents mais ça lui faisait ni chaud ni froid, et étrangement là elle n’avait aucune envie d’entendre ce qui allait suivre. « Donne moi une seule bonne raison de te laisser filer ? Et je ne parle pas d'amour, de souvenir du passé parce qu'on sait tous les deux que c'était du vent pour toi. Dis moi pourquoi je te laisserai t'enfuir alors que tu as gâché mon existence ? Hein ? Je te laisserai reprendre tes magouilles alors que je suis devenu un vulgaire videur pour t'avoir sauver la peau, non je ne crois pas. Je te laisserai continuer à plumer des mecs pendant que je suis devenu la risée de la police, c'est mal me connaître Albane. » Prise au piège elle sentie son pouls s’accélérer et sa respiration se faire de plus en plus désagréable et rare. Elle le regardait de ses yeux plus tendre et plus mal à l’aise, son regard vrillant malgré elle de ses rétines à ses lèvres, descendant quelques fois jusqu’à ses mains. Une bonne raison, putain Albane, pense. « Je ne veux plus t'aider, je ne veux plus avoir à te cacher de qui que ce soit. Tu as raison, j'ai perdu mon job et j'ai mauvaise réputation, mais rassure toi, dans peu de temps, tu connaîtra exactement la même chose. » Elle resta un moment silencieuse à le regarder, sa poitrine se soulevant à rythme irrégulier, elle sentait ses mains tremblantes, elle se pinça la lèvre. Merde. Touché coulé il faut croire. Elle en était jamais arrivé là. Alors qu’elle se sentit tirée vers l’extérieur elle attrapa son bras de sa main peu assuré et mis tout son poids dans son corps à lui résister. Elle avait son coeur dans sa poitrine qui lui pompait l’air, lui faisait bouillir le sang. Elle laissa tomber son regard sur leurs mains liés étrangement, elle déglutit connement. Elle ne savait plus quoi faire, plus quoi dire. Gros merde. Elle avait jamais eu l’air apeuré. Même là ce n’était pas de la peur qui se traduisait dans son regard. Elle était juste perdue, perdue, tendue, un désir étrange coincé dans sa gorge, brulant sous ses phalanges. En temps normal elle n’aurait pas réfléchit, elle lui aurait sauté dessus. Mais elle avait l’impression que sa séduction à elle ne faisait plus ses preuves, et qu’il la ferait volé dans les tapisseries. Alors elle était là, incapable de réagir à son propre désir, incapable de poser action sur l’adrénaline qui lui tapait dans les veines. Paralysée, muette. Ce n’était pas son genre. En même temps elle n’était jamais tombé sur aussi burne. « Je… » Fuck, rien qui vient. S’il pouvait juste la lâcher, arrêter de la regarder, de la tirer, de… Juste la laisser. Mais bien sûr il le ferait rien. Finalement agacé de son propre état elle tira un coup violent et arracha sa main à l’emprise de Dimitri. Sans même chercher à fuir elle se retourna sur elle même et s’enfonça dans le noir du Dressing allant s’appuyer fébrile sur une étagère. Elle se massa vainement la nuque, les yeux clots, lui tournant le dos. « merde » lâcha-t-elle plus pour elle même. C’était ça d’être lui ? D’être à la merci de ses impulsions à la con, à la merci de l’autre ?




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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyLun 11 Aoû - 13:44

Dimitri&Albane

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Avril 2015

Il essayait encore de se convaincre qu'il avait une famille. Enfin, convaincre, c'était un grand mot parce qu'il savait pertinemment que c'était faux. Mais en chaque homme réside un brin d'espoir mêlé d'un brin de folie. La folie caractérisée plus Dimitri aujourd'hui. Dimitri était lucide comme gars, il ne s'encombrait pas de fioritures, il allait droit au but, à l'essentiel. D'ordinaire, il savait ce qu'il voulait, où il allait, il décidait. Mais il avait perdu le fil, quelque part dans cette galère qui était devenue la sienne. En parlant de sa famille, c'était un peu comme énoncer un souvenir longtemps refoulé, sauf que c'était lui, le refoulé. A plus de 30 ans, il se sentait encore redevable, presque un gosse devant sa connerie. Il était adulte, il aurait pu s'en foutre, faire comme ces milliers de gens qui n'ont plus de contact avec leurs proches et qui s'en portent très bien. Oui, il aurait pu s'en foutre. Sauf que c'était comme un mécanisme bien huilé, on ne pouvait pas lutter contre, on pouvait se rebeller au début puis on revenait sans cesse au point de départ. Il était pathétique devant cette situation, gamin, désolé de n'avoir pu faire mieux. Désolé de l'avoir choisi elle, plutôt qu'eux. De s'être fait berner par deux grands yeux clairs face au charisme des siens. Évidemment, il était le vilain petit canard maintenant, le pestiféré, le parjure. Il avait trahi, bafoué l'institution, mit sa famille au pied du mur, même si le mur n'était jamais trop haut pour eux. A l'heure qu'il était, son père avait déjà dû effacer tout souvenir de Dimitri allant des photographies aux cadeaux de fête des pères. Il avait déjà contacté son notaire pour le rayer de son testament et poussé sa femme à faire de même. Irina, sa pauvre mère qui devait se désoler d'avoir mit un fils comme ça au monde. . Il n'était pas Connord ou Sasha, il aurait pu l'être mais il avait échoué. Eux, ils étaient carriériste, ils étaient gradés, respectés, craints. Connord était même marié avec une perle, ils auront sûrement des enfants magnifique, des enfants que Dimitri ne connaîtra jamais, mais il s'en foutait totalement pour le coup.

Donc Albane avait foutrement raison sur le coup. Elle avait bien saisit, bien comprit qu'il avait tout simplement était rayé de la carte. Que des Queen's, il ne garderait que le nom, ne pouvant pas faire autrement, bien que le père trouverait peut-être quelque chose... bref, c'était la galère. Les Bonaparte tenaient à leur image, autant qu'as leur fille certainement, c'était sûrement ça la différence entre eux. Les Queen's aimaient leur réputation plus que leurs rejetons, c'était cruellement pathétique de le savoir. Ils préféraient jeter le fruit pourrir avant qu'il ne contamine les autres, comme une technique de survie en somme. Ouais, Dimitri était avarié, empoissonné, foutu. Albane était sûrement identique, mais elle avait plus de classe, de panache et à la différence, n'avait pas cherché à leur plaire. Albane se plaisait à elle seule, elle plaisait au monde entier et tant pis si sa famille ne le pensait pas. Elle ne cherchait pas à les épater, elle l'était de toute façon, épatante. Dimitri avait, lui, cherché à convaincre, chercher à rendre fière, chercher à égaler ses aînés. Elle était plus futée sur ce coup-là. « Arrête ton petit jeu Dimitri ! Tu étais loin d'être un animal sans défense et le seul mensonge que je t'ai fait c'est quand je t'ai dit que je rapporterais les tableaux à leur musée d'origine ! », fanfaronna-t-elle, excédée, visiblement. Elle ne comprenait rien à rien. Dimitri était tombé dans le piège pas parce qu'il était stupide, mais parce qu'il était amoureux. « Et encore je les ai rapporté... » Bon dieu il avait envie de la frapper ! Et de boire un verre, aussi. Elle était exécrable, imbuvable, irritante, pire que le white spirit ! « Mais tu vas la fermer oui ?! » Avant, il ne lui aurait jamais parlé ainsi, jamais. Mais là, il bouillonnait et la voir se défendre avec tant d'arrogance le rendait presque fou. Des mensonges, il y en avait eu d'autre, c'était certain. Il y avait eu tous les moments où ils étaient ensemble, quand ils sortaient, prenaient un  verre, tout ça. Quand il songeait à l'avenir et qu'elle ne pensait qu'as le plumer. Toute leur histoire était mensonge en fait. « Alors épargne moi tes jérémiades, je n’ai pas joué avec toi, j’ai seulement pas tout dit! Mais qui dit tout ? On était pas marié non plus, on est même pas resté si longtemps que ça ensemble ! Comme si je savais tout de toi aussi ! » Pourquoi fallait-elle qu'elle prenne tout le temps ce ton condescendant ? Le pire, c'est qu'elle était sincère, elle croyait vraiment en ce qu'elle disait, ce qui était très troublant pour Dimitri. Il avait toujours ressenti l'exact opposé. Il c'était sentit berné depuis le départ, avec brio, il fallait bien le reconnaître. Dimitri la croirait presque s'il n'était pas autant remonté contre elle. « Tu as omis beaucoup de points, parce que j'me rappel pas que tu es dit : « Au fait, je suis faussaire, je suis une malfrat et j'ai tué quelqu'un » après qu'on aient couchés ensemble. Ni même que tu étais sincère quand tu disais être bien avec moi, alors que c'était mon poste qui t'intéressais. J'ai peut-être oublié la fois où tu as dit avoir prit ton pied, mais tu joué peut-être un rôle la encore, non ? » Ça partait en vrille totale, Dimitri perdait pied peu à peu. Albane avait le don - si on pouvait appeler ça comme ça - de faire ressortir le pire chez lui. Avant, c'était l'inverse. Avant, il était plus doux, plus attentif , parce qu'avec les autres, ça n'avait jamais été le cas. Mais aujourd'hui, c'était un vrai rustre qui se foutait bien d'être gentleman et gendre idéal. « Que des emmerdes... Merci pour tout le reste. » Elle s'attendait pas à ce qu'il la congratule quand même, si ? Les bons moments il s'en souvenait, mais vite occulté par sa chute uniquement provoqué, construite et façonnée par elle.

Elle le poussait à bout, faisait remonter à la surface tout un tas de violence, d'inachevé. Il avait la gorge sèche, mais il ne savait si c'était dû à la rancoeur ou au manque d'alcool. Ça aussi elle lui avait prit : sa dignité. « Je ne te menaces pas ! Pas plus que toi en tout cas ! J'énonce une vérité. » Mais quelle vérité ? A priori, sa vérité, il en avait rien à foutre. « Tu ne comprends rien, je ne peux pas être exposé, je ferais ce qu'il faut, je l'ai toujours fait. » Ça, c'était vrai, il en était le parfait exemple. « J'étais comme ça aussi, j'ai changé comme tu vois, essai d'en faire autant. », cracha-t-il, venimeux. Lui aussi avait tout fait pour être juste, loyal, droit. Lui aussi avait suivi un code précis, avait enlevé chaque obstacle sur son chemin, avait tout fait pour rester dans le droit chemin et c'était égaré. Il avait échoué. Il avait changé, était devenu ce qu'il haïssait, ce que tous haïssaient. Pour elle se serait plus simple, c'était une femme, c'était une Bonaparte, elle s'en sortirait toujours. « On est ce qu'on est Dim, je suis menace... Mais toi tu n'as pas à être menacé. » Menacé, toujours, elle n'avait que ce mot à la bouche. Elle l'avait menacé à l'époque, si elle plongeait, il plongeait avec elle. Et il l'avait sauvé, au détriment de sa propre carrière, de sa vie toute entière. La menace n'avait plus aucun effet sur lui, ça coulait comme un flot de vodka dans sa gorge, ça brûlait mais ça ne faisait plus mal.

Ils étaient enfermés, impossible pour elle de fuir. Mais elle ne le ferait pas, sinon elle aurait déjà tenté. Piégée, il l'avait à sa mercis. Il pouvait la fixer à loisirs, chercher la vaille qui avait causé sa perte un an plus tôt. Il pouvait admirer sa peur en cet instant, parce qu'elle avait peur. Elle était coincée, elle était à sa place, faible et prise au piège, lui qui vivait ça au quotidien. Il tenait sa vengeance. Elle était collée à lui, les yeux fiévreux, le corps tremblant. Lui, il divaguait, comme sous l'emprise d'une drogue quelconque. Elle était désirable, même comme ça, même perdue, déshabillé de son assurance légendaire, de son aplomb déconcertant. Il pouvait lui faire mal, elle ne crierait pas, trop fière pour s'avouer vaincu, mais il n'en fit rien. Il la laissa glisser derrière lui, se cacher dans l'ombre. Doux paradoxe que chercher l'obscurité en cet instant. Il la sentait tremblante et cela lui fit quelque chose. Il comprit qu'il l'aimait toujours et ça le rendait dingue. Il frappa dans le bois, tout prêt de sa tête à elle. Albane sursauta, mais ne bougea pas, elle savait qu'il ne la toucherait pas. Il était tombé bas mais pas à ce point, il ne pourrait pas, il n'était pas si désoeuvrée, si ?  « merde » , entendit-il marmonner. Il se figea derrière elle, son torse presque collé à son dos. « Tu ne dis plus rien ? Tu n'as pas de plan B ce coup-ci ? Peut-être un autre pigeon qui viendrait à ta rescousse ? », dit-il tout bas mais suffisamment pour qu'elle entende. Il fallait quelqu'un de sacrément costaud ou d'influent, quelqu'un d'utile. Parce que Dimitri l'avait été et au delà de son plan de base, c'était certain. Il lui servait d'amant, de couverture, de tout. C'était presque flatteur qu'elle l'ait choisie même si les circonstances avaient joué en sa faveur. « En fait, tu m'as toujours méprisé, c'est ça ? Tu m'as toujours vu comme un simple flic pouvant t'aider à écouler tes stocks... Je ne valais pas plus ? » Il parlait calmement à présent. L'intimité du lieu lui donnait la nausée, mais lui permettait de garder la tête froide. Comme elle ne répondait pas, il la fit pivoter dans son sens, son visage à quelques centimètres seulement du sien. « Alors ? »




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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyMar 19 Aoû - 9:13

Dimitri&Albane

you and me against the world, right ?



Avril 2015

Contrairement aux apparences Albane n’était pas une fille saine. Elle était même probablement exactement le contraire. Peut être qu’au fond elle n’avait pas été programmé pour ça. Peut être que sa vie avait été trop fondamentalement étiqueté pour qu’elle puisse se développer en ligne droite. Albane s’ennuyait. C’était là que tout avait commencé finalement, dans les bras d’un ennui profond et angoissant. Elle avait sorti de son imagination mille moyen pour contrer ce manque, cette frustration, et elle s’était développer autour d’eux. Elle avait inventé des stratagèmes pour contourner l’autorité parentale et pour pouvoir jouir d’une vie à elle sans encombre. Et qu’on se le dise, depuis qu’elle était aux Etats-Unis, c’était pire. Elle avait retenu la leçon, soit parfaite sur le papier, fait ce que tu veux le reste du temps. Et sur le papier elle était parfaite. Les journaux vantaient son look irréprochable, ces actions philanthropiques, sa passion pour l’art, et j’en passe des vertes et des pas murs. Et peut être qu’elle était un peu tout ça, en surface, lorsque l’on avait pas envie de chercher. Mais elle était tellement plus, magistralement plus, terriblement plus. Dimitri en avait vu un bout, avant de tomber sur le caillou et de tout rejeter en bloc. Peut être qu’elle aurait du tout lui expliquer, sans entourloupe, depuis le début, peut être qu’il aurait compris. Non, il fallait se rendre à l’évidence il ne l’aurait pas fait, il ne l’aurait jamais cru. Dimitri avait un sens de la justice, et une rigidité qu’Albane trouvait aussi agaçante que séduisante. Elle aimait les hommes avec valeurs, même si celles-ci venaient exploser contre les siennes. Mais Dimitri n’aurait pas pu la comprendre, il n’aurait pas voulu la comprendre, même si elle avait essayé de s’expliquer. Et puis à quoi bon ? Lorsque tout avait explosé, leur relation allait explosé sous son amour étouffant et niais. Il l’idolâtrait, ça l’étouffait. Contrairement à son rang social, contrairement au sang qui coulait dans ses veines Albane n’était pas une princesse, elle ne voulait pas être une princesse. Elle voulait être vivante. Elle voulait se sentir vivre, sentir son coeur battre dans sa poitrine à lui foutre des migraines. Elle voulait voir le monde, tout ressentir, tout vivre. Elle ne voulait pas s’endormir bêtement dans les bras d’un homme qui ne voyait qu’elle. Enfin peut être que d’une certaine manière ça ne la dérangerait pas. Seulement s’il n’était pas bête au point de l’entourer dans du papier célophane en même temps. Dans sa complexité, elle était parfois simple à comprendre. Quiconque cherchait absolument à la garder pour soit se retrouvait avec de la fumée entre les mains, alors que quiconque restait ingénieux, novateur et excitant la gardait avec une facilité déconcertante. Enfin ceci encore n’avait pas été prouvé. Néanmoins peut avait été aussi proche que Dimitri de la faire craquer. Bien sûr sur la fin elle mourrait à petit feu, peut être que c’était à cause de ça qu’elle avait accepter cette dernière affaire un peu trop vite préparer… Mais Dimitri avait une force d’esprit -et physique- qu’Albane admirait, et quoiqu’elle puisse en dire, à l’époque, elle aurait pu tomber amoureuse de lui, surement. S’il n’avait pas été si aveugle à elle, s’il ne s’était pas endormi sur son apparence.

« Mais tu vas la fermer oui ?! » Elle sursauta légèrement, son coeur lui battant dans les tympans. Dimitri n’avait jamais été violent avec elle, que cela soit verbalement ou physiquement. Elle obéit sans bronché, le regardant comme si elle le voyait pour la première fois. Elle détaillait ses sourcils froncés et haineux, sa mâchoire contractée, ses lèvres pincées de fureur. Elle se pinça les siennes pour retenir un sourire qui l’aurait surement agacé. Aujourd’hui il ne comprendrait probablement rien de tout ce qu’elle voulait bien lui dire. L’important n’était donc pas d’arriver à quoique ce soit avec lui, mais surtout de sortir d’ici et de repartir avec le tableau. Enfin peut être que si elle arrivait à parvenir à un compromis qui la laissait repartir sans encombre mais sans l’original elle ne se plaindrait peut être pas. Enfin elle laissait venir ce moment là doucement, elle avait encore espoir de retourner la situation. Espoir de plus en plus faible. Il lui en voulait à mort, clairement. « Tu as omis beaucoup de points, parce que j'me rappel pas que tu es dit : « Au fait, je suis faussaire, je suis une malfrat et j'ai tué quelqu'un » après qu'on aient couchés ensemble. Ni même que tu étais sincère quand tu disais être bien avec moi, alors que c'était mon poste qui t'intéressais. J'ai peut-être oublié la fois où tu as dit avoir prit ton pied, mais tu joué peut-être un rôle la encore, non ? » Et pire que ça encore visiblement. Elle le regarda effaré un instant. Il se foutait simplement de sa gueule, non ? Il exagérait pour lui prouver à quel point il s’était senti trahis, non ? Il ne pensait pas réellement ce qu’il disait ? Elle ne pouvait pas l’avoir démoli au point qu’il n’est plus aucune confiance en lui. Elle fit une grimace. Clairement ce Dimitri là méritait deux baffes. Albane n’aimait pas les gens sans confiance, elle n’aimait pas rassurer, elle n’était pas un faire valoir. Elle n’allait pas parler de vieux sentiment éteint juste pour qu’il se sente mieux. Elle ne s’ouvrirait pas plus face à quelqu’un qui la déteste et qui de toute façon ne veut pas la comprendre. Chacun des mots qu’elle dirait l’écorcherait vif de toute façon. C’était peine perdu, il n’écoutait pas. « Vraiment Dimitri ? Tu te paye ma tête ? » Elle croisa les bras sur son torse, visiblement énervée. Elle ne savait pas ce qui l’agaçait le plus, qu’il lui reproche de ne pas avoir dit la vérité juste après leur première fois - nota bene, elle n’avait tué personne à cette époque là d’ailleurs - alors que le pourquoi était évident. Quelle fille -pas très légale- dirait à son plan cul -futur copain- flic à qui elle ne sait pas si elle peut faire confiance qu’elle fait des activités illégales… Au mieux c’est faire de lui un complice alors qu’il n’a rien demandé -ce qu’elle a fait au final, mais c’était à moitié pas volontaire, disons qu’elle ne l’aurait pas fait si elle avait eu d’autre solution… Et au pire ça l’envoyait directement en prison… Bref, duh ! évident. Quand à la sincérité de ce qu’elle disait, elle avait peut être un peu enjolivé sur la fin, mais dans l’ensemble elle le pensait, il le savait, personne n’était aussi doué dans le mensonge. Quand au sexe… Merde quoi… Elle n’était pas un robot, elle n’était pas nécessairement plus difficile à satisfaire qu’une autre femme, et Dimitri était largement compétent… Il n’allait pas lui faire croire qu’il n’était pas confiant de ses capacités au plumard… bref, à vomir, ou à lui en coller une… « Là je ne m’abaisserais même pas à te répondre, tu mériterais une gifle pour l’avoir seulement insinué. » Elle était froide, agacée, et absolument pas condescendante. Ca transpirait de sincérité. Il la vexait à l’imaginer de si mauvaise fois.

Elle remonta doucement la pente et essaya de l’amener à voir le bon bout du tunnel… Enfin le bout du tunnel qu’elle voulait montrer. Elle savait que ça ne serait pas facile, et que peut importe la pente glissante que Dimitri avait empreintée ces derniers mois, il restait surement aussi borné que dans le passé. « J'étais comme ça aussi, j'ai changé comme tu vois, essai d'en faire autant. » lui cracha-t-il alors qu’elle essayait de s’en sortir. Elle resta interdite un instant. Sur le principe il avait juste raison. Il avait fait pour elle ce qu’elle n’aurait probablement pas fait. Et ce qu’elle ne ferait probablement pas. A nouveau sonné par une vérité trop crue, elle se sentie prise au piège et senti à nouveau son coeur lui assourdir les tympans. Merde. « Tu veux vraiment me faire tomber avec toi ? Pour ça ? Après tout ? » demanda-t-elle d’une voix légèrement étranglée. Elle ne voulait pas être violente ou quoique ce soit. Mais il fallait avouer la vérité, maintenant sa vie, en tout cas son job, était de la merde, et il n’avait pas grand chose à protéger. D’autant plus qu’il ne risquait rien. S’il l’obligeait à tomber maintenant elle ne tombait même pas pour le protéger. Elle tombait… Juste parce que sa fierté refusait de s’écraser une deuxième fois… Mais la faire tomber maintenant c’était comme dire que la sauver avant était complètement inutile. Et elle ne l’avait pas forcé à le faire à l’époque, elle n’avait rien contre lui. Rien si ce n’est ses sentiments pour elle. Peut être que c’était beaucoup, peut être que ce n’était pas juste. La faire tomber maintenant c’était dire qu’il avait tout perdu pour rien… Il n’allait pas être aussi stupide et rancunier ?

Peut être que si. Alors qu’il la coinçait dans un placard trop petit pour qu’elle puisse respirer convenablement, elle commença à paniquer doucement. Ou alors ce n’était pas de la panique. Elle s’échappa à son contrôle pour s’enfuir dans le fond de la pièce se reposant un peu dans le noir, le plus loin possible de sa présence qui la faisait vaciller. Clairement elle n’aurait pas su dire ce qu’il se passait. Elle ne s’était jamais trouvé dans un état similaire. Elle ne s’était jamais sentie menacée. Elle ne s’était jamais sentie, si faible, si vulnérable, et si… En manque. Elle ne savait pas d’où venait ce sentiment. Elle n’avait jamais eu aucune raison d’être en manque de quoique ce soit, et ainsi elle ne connaissait pas réellement le sentiment, mais c’était ça. C’était exactement ça. Elle avait l’air d’un de ses putains de drogué en manque d’on ne sait quoi. Et le premier qui lui disait qu’elle était en manque de lui, elle le baffait. Violemment même. Elle sentit un coup dans le bois juste à côté de sa tête, elle sursauta, sentant à nouveau son coeur s’échauffer dans sa poitrine, sans jamais se calmer. Elle gardait les yeux fermés, essayant de se concentrer sur sa respiration - pas vraiment efficace vu comme elle faiblissait à mesure que son coeur tambourinait dans sa poitrine- ou sur n’importe quoi d’autre en faite. Elle sentit son torse se coller à son dos, et en se sentant frissonner de la tête au pied, elle soupira avant de balancer sa tête en arrière cognant son torse l’air de dire -merde, dégage- Mais il ne bougerait pas. Elle le savait. « Tu ne dis plus rien ? Tu n'as pas de plan B ce coup-ci ? Peut-être un autre pigeon qui viendrait à ta rescousse ? » Elle l’entendit susurrer. Son souffle dans son cou la fit frissonner. C’était ridicule, toute cette situation était ridicule. Lui qui pensait qu’il pouvait encore avoir la main forte aujourd’hui, tout ça parce qu’elle s’écroulait de faiblesse à cause d’une putain de sensation de manque. Et oui elle ne s’était pas attendu à le voir aussi hargneux, et oui ça lui faisait quelque chose. Oui elle avait le désir qui lui brûlait les paupières, lui figeait les tympans, et lui faisait perdre ses moyens. Oui ça ne lui était jamais arrivé, et elle était proche de faire une crise de panique. Certes elle pourrait céder, mais pour une fois, elle n’était pas suffisamment sur de pouvoir le plié à sa volonté pour être sûr de ne pas se prendre un vent. Mais non elle n’était pas à court de solution. Et oui des pigeons elle en avait tout le tour du ventre, et il n’avait pas vraiment été un pigeon. « J’ai des plans jusqu’à Z. » murmura-t-elle de manière à peine audible, la gorge sèche et vibrante sous ses pulsations cardiaques. Il pensait quoi, elle avait au fond de ses manches des avocats, des procureurs même, enfin une grosse partie du gratin, même le proprio du tableau elle aurait de quoi le coincer. « En fait, tu m'as toujours méprisé, c'est ça ? Tu m'as toujours vu comme un simple flic pouvant t'aider à écouler tes stocks... Je ne valais pas plus ? » Concentrer sur son état à elle, elle ne répondit pas. Elle ne voulait pas répondre à ce genre de question. Mais comme visiblement le pas de réponse n’était pas une option elle sentit son bras se refermer sur elle avant d’être obligée de lui faire face. Soudainement elle prit conscience à quel point il était beaucoup trop près. Leur visage à quelque centimètre l’un de l’autre elle ne savait pas ou poser son regard. Son regard qui ne réussissait ni à se figer dans le sien trop bleu, trop glaçant, si sur ses lèvres qui… « Alors ? » Elle baissa le regard, son corps tremblant face au sien imperturbable. Quand est-ce qu’elle était devenue la plus faible ? Elle ferma les yeux remontant vivement la tête vers le haut comme si elle cherchait de l’air, donnant un coup de poing dans l’étagère derrière elle. Elle paniquait. Elle était soumise à chacune des pulsions de son corps et n’avait aucune idée de comment agir. La réponse il l’avait sous les yeux non ? Il savait qu’il disait n’importe quoi, qu’il valait beaucoup plus. Il pensait qu’il y avait beaucoup d’homme capable de la faire perdre pied de la sorte, comme ça, elle n’en connaissait qu’un, lui. Elle sentit sa respiration lui échapper et s’accélérer considérablement si bien que son premier réflex fut de mettre une de ses mains sur le torse de Dimitri pour essayer de le repousser, une deuxième sur l’étagère derrière elle pour se retenir. Inutile elle ne parvenait pas à mettre assez de force dans ses membres que ça soit pour bouger Dimitri ou pour se rattraper correctement. Ses mains s’agitèrent vainement dans tous les sens, se fixant sur sa taille ou vraiment n’importe ou ou elle pouvait avoir l’impression que ça lui ferait de l’effet. Elle leva les yeux et croisa son regard impassible. Enfoiré. Et descendit jusqu’à ses lèvres. Pas d’air… pas de problème de respiration. Et puis c’était pas comme si elle n’en crevait pas d’envie. S’il était trop con pour le voir… Elle tendit son visage réduisant les derniers centimètres et l’embrassa. Elle ferma les yeux sous la pression d’un frisson. Elle s’accrocha fébrilement à sa nuque avec ses mains tremblantes. Elle était incapable de dire si le baiser lui donnait l’impression de vivre ou de mourir. Elle se détacha à nouveau et se retourna à nouveau, s’appuyant contre les étagères, le front reposant sur l’une d’elle. Elle reprit son souffle, ferma les yeux pour laisser aux battements tonitruant de son coeur l’espace qu’ils demandaient. « Merde Dim, tu me prend pour qui… » Une espèce de pute de luxe capable de mimer le couple pour parvenir à ses fins. Elle ne niait pas avoir plusieurs fois couché pour le « business », mais ça s’arrêtait là, quelques galipettes, pas de baiser prolongés, pas de mots doux, pas de câlin pendant des heures, pas de petit déjeuner, pas un couple en somme.






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MessageSujet: Re: you and me against the world, right ?    you and me against the world, right ?  EmptyMar 30 Sep - 18:50

Dimitri&Albane

you and me against the world, right ?



Avril 2015

Albane semblait le voir comme un autre homme et elle n'avait certainement pas tord. Parce qu'avec elle, il n'avait jamais agit de la sorte, il n'avait jamais haussé le ton, il ne l'avait jamais menacé. Jamais. Mais comme elle l'avait très bien compris, elle l'avait changé. Elle avait tout fait valser avec grâce, mais aussi avec désinvolture et le pire, c'est qu'il n'avait rien vu venir. Complètement aveuglé par son charme, il en avait perdu ses moyens, lui qui n'avait jamais considéré les femmes autrement que comme des plaisir à court terme. Lui qui avait faillit se marier, avoir un enfant et qui avait eu peur. Après ça, s'imaginer avec une seule et unique femme dans le même foyer semblait impensable. Pour ça, il se dissociait de ses frères, tous deux mariés et père de famille, tous bien huilé dans la machine du système américain avec labrador et prêt immobilier. Il s'était toujours sentit à part dans ce mode là, complètement éberlué qu'on puisse tout construire comme ça avec une seule femme, lui faire des enfants, parler maison et vacances, c'était assez flippant. Heureusement, pour le soutenir dans cette dictature voulant tout trentenaire casé avec femme et enfant, il avait Parker, ce bon vieux Parker avec ses soucis de "couple", qui valait tous les psy du monde. Ainsi, au bureau, quand les gras double parlaient de changer des couches et de payer le cabriolet de l'aîné, lui enfilait sa veste et partait rejoindre Parker pour enchaîner les coups à boire. Puis il y eut Albane. Pourtant, elle ne demandait rien de tout ça, elle voulait simplement de la liberté, de la passion et une certaine rigueur. Elle ne parlait pas de futur, pas de bébé, pas de mariage, elle était artiste, elle avait le temps. Alors comment expliquer qu'elle était la seule femme avec qui il avait envisagé du long terme ? Du moins une vie de couple normal et peut-être, un appartement en commun, parce que les gosses c'était juste l'angoisse de sa vie. Peut-être parce qu'elle ne lui avait rien demandé, parce qu'elle semblait à milles lieux de cette vie ordinaire que mène les gens normaux. Parce qu'elle n'était pas comme Olivia, qu'elle n'avait pas envisagé plus.

« Là je ne m’abaisserais même pas à te répondre, tu mériterais une gifle pour l’avoir seulement insinué. » Évidemment. Parce qu'Albane n'allait pas déblatérer, elle n'allait pas lui expliquer, elle ne savait pas faire. Mais elle semblait véritablement touché par ses propos. Il pouvait encore la blesser, c'était bon à savoir. Mais qu'elle se rassure, Dimitri n'avait pas perdu tous ses moyens non plus. Parce que même si coucher avec elle avait été extra, il n'avait pas oublié qu'il était un homme et qu'il pouvait fonctionner. Sauf qu'il n'y avait plus de passion, plus de sentiment, juste du sexe pour du sexe, juste comme avant. Parce qu'avant elle, Dimitri n'avait jamais connu une telle osmose, toujours à fricoter avec une fille différente chaque soir ou à préférer bosser sur une enquête difficile, étrangement. Seul Olivia avait fait une différence, par son innocence certainement, sa pureté et sa manière naïve de l'aimer aveuglement. Elle avait été la première à le voir comme autre chose que le fils de et c'est sans doute pour ça qu'il lui avait juré fidélité, qu'il n'avait pas mit son nez -ou autre chose- ailleurs. Parce qu'Olivia ne le méritait pas, qu'elle était jeune et frivole et qu'elle plaisait beaucoup aux Queen, ce qui n'était pas chose aisée pour une famille en uniforme bourré de principes et de préjugés. Oui, tout cela aurait pu durer, du moins pour un temps, pour la sécurité, pour ne pas être seul après chaque longue journée, pour ne pas se montrer seul aux réunions de famille.  Mais sa grossesse avait tout gâché, cette foutu grossesse qu'il ne voulait pas, qui lui faisait horreur et le regard si heureux d'Olivia, tout ça c'était trop, c'était lâche et stupide. Mais s'il ne l'avait pas quitté lâchement à seulement quelques jours de leur mariage, s'il avait assumait cet enfant, alors il n'y aurait pas eu d'Albane, pas de chute, pas de tout ça. Finalement, il avait sans doute merdé quelque part. « Tu veux vraiment me faire tomber avec toi ? Pour ça ? Après tout ? » Pour ça. Juste. Oui. Parce qu'il était rancunier, dans le fond. Parce qu'il l'avait mauvaise, même après un an et parce qu'il fallait sans doute qu'elle en passe par là pour comprendre, elle la gosse de riche, ce que cela impliquait. Certes, c'était pas le délit qui lui coûterait le plus cher comparé au reste et en connaissant les bonnes personnes elle pourrait facilement se tirer de là, du moins pour pas trop cher, mais c'était le principe et Dimitri n'en n'avait plus trop en stock donc on pouvait au moins lui laisser ça.

Mais Dimitri était aussi rancunier que complexe et Albane était passé maître dans l'art de le rendre fou, dans tous les sens du terme. Fou, parce qu'il l'avait presque séquestré, montrant un visage inconnu à la jeune femme, jouissant certainement un tantinet de cette situation de puissance. « J'ai des plans jusqu'à Z. » Et il le savait très bien, son argent, sa notoriété était certainement les deux armes principales de la peintre. Elle ne pouvait se construire seule finalement. « Alors pourquoi tu trembles ? » Parce qu'elle avait beau lui dire qu'elle s'en sortirait, elle était tout sauf sereine en cet instant. Il sentit sa main se poser sur son torse, il la vit paniquer, chercher une issue, il la vit presque s'effondrer, mais n'en montra rien. Il avait trop montré, il lui avait trop témoigner ses faiblesses autrefois, il ne referait pas les mêmes erreurs aujourd'hui. La tension ne le mettait pas mal à l'aise pour autant, comme si retrouver cette intimité lui était indifférente. Mais Albane fini par trouver une faille, tellement féminine, tellement elle en fait. Elle l'embrassa, l'agrippant, l'étouffant presque tandis qu'il succombait presque avec amertume à ce baiser volé. Il laissa sa main agripper sa hanche quelques secondes avant qu'elle ne recule, plus blanche qu'avant, si cela était possible. « Merde Dim, tu me prend pour qui… » Il avait perdu le fil, ses idées bousculées les unes aux autres. Elle avait gagné du temps, elle l'avait perturbé, comme avant, même là où elle n'aurait du avoir aucune marche de manoeuvre. « Pour quelqu'un qui cherche encore à sauver sa peau. », dit-il simplement, vaincu. Parce que ce baiser, c'était une fuite, un sauvetage même s'il aurait espéré encore un peu de passion là-dedans. Finalement, il ouvrit la porte, laissant entrer la lumière et projeter sur le visage d'Albane un voile. Il le regretterait, probablement, sûrement même. Il serait encore con, il serait encore naïf et se mettrait une cuite énorme en rentrant en se disant qu'il avait manqué l'occasion tant espéré de la voir couler. Il se traiterait de tous les noms, subirait les remarques acerbes de Parker et ne pourrait que nier en sachant qu'il a raison. Mais c'était comme ça, c'était soudain et devant son visage clos, devant le souvenir amer du baiser qu'elle venait de lui donner, il ne pouvait décidément pas faire autrement. Il s'effaça pour la laisser passer : « Disparais Albane et ne me fais pas regretter, pas encore. » Et avant qu'il ne change d'avis, qu'il ne voit quelle direction elle allait prendre, il lui tourna les dos et partit rejoindre cette bande de bobo qu'il détestait, par sa faute à elle.  




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