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 Six feet under water, I do.

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MessageSujet: Six feet under water, I do.    Six feet under water, I do.  EmptyLun 5 Mai - 22:10


all you've ever wanted was someone to truly look up to you
And six feet under water, I do.

Avril 2015

Luke ne savait absolument pas comment il faisait pour tenir. Par quel miracle, par quelle force arrivait-il encore à mettre un pied devant l’autre ? Celle du désespoir sans doute. Ou peut-être était-ce autre chose de plus puissant qui parvenait à maintenir sa tête à la surface de l’eau et qui lui donnait assez de courage pour ne jamais cesser de nager, juste faire quelques brasses supplémentaires pour lui donner l’impression qu’il allait s’en sortir. Mais en vérité, il était à l’agonie. Il aurait pu sombrer, il aurait pu se laisser couler mais c’était bien trop facile, la solution que tout le monde aurait fini par choisir. Luke n’était pas comme ça. On lui avait appris à se battre, à continuer d'avancer quoi qu’il puisse arriver. Il avait vu des hommes mordre la poussière et ramper pour malgré tout avoir la sensation qu’ils pouvaient s’en sortir. L’instinct de survie sans doute, qui voulait qu’on continue quoi qu’il en coute. On faisait toute une montagne de nos poumons qui continuaient de se soulever naturellement, par réflexe, et on se permettait les plus belles métaphores pour évoquer toute la beauté d’un simple soulèvement de poitrine. Mais un pied qu’on pouvait tendre, qui se posait, qui gardait l’équilibre suffisamment longtemps pour que le reste du corps suive le mouvement et surtout, un talon fort et puissant qui attendait patiemment que l’autre le rejoigne pour recommencer le même mouvement, pour ne jamais renoncer, pour ne rien lâcher, pour avoir la sensation d’exister, pour fouler la terre battue et la conquérir, c'était cent fois plus beau… Luke tenait comme ça, sans doute. En marchant simplement. En posant ses deux pieds bien à plat sur le sol dès le réveil avant de déambuler jusque dans sa cuisine pour se mettre quelque chose dans le ventre. Mais à quoi bon vraiment ? Il préférait s’armer d’une bière pour aller trainer sur son canapé avant de téléphoner à Riley et lui dire qu’il serait encore en retard ce matin-là. Il faisait le gamin, il trouvait des excuses, des combines, il tentait même de la faire rire en sachant pertinemment qu’elle pousserait plutôt de longs soupirs et qu’elle lui passerait un savon. Luke n’y pouvait rien. Depuis le tremblement de terre, il avait encore du mal à mettre un pied devant l’autre, et quand enfin il se sentait suffisamment d’attaque, on ne pouvait plus l’arrêter et il traversait la moitié de la ville sans même faire de pause ; simplement parce qu'il était encore debout sur ses deux jambes et qu'il n'y avait qu'ainsi qu'il pouvait retrouver un peu d'espoir.

Ce jour-là il avait fait un rapide détour au boulot pour s’entendre dire que Riley était déjà repartie. Évidemment, il était passé à l’heure du déjeuner, conscient que c’était peut-être aussi le meilleur moyen de l’éviter. À moins que… Il n’avait pas perdu une seconde de plus, et retournant s’asseoir derrière son volant, il avait démarré sa voiture avec la ferme intention de la rejoindre chez elle. Peut-être que c’était enfin le moment de la confronter au sujet de ce nouveau copain avec qui elle vivait depuis trop peu de temps pour justifier ce changement soudain de serrure dont il s’était aperçu en voulant… Peut-être ne valait-il mieux pas qu’il avoue ce qu’il était venu faire quand il s’était soudainement rendu compte avec effroi qu’il n’avait plus le droit de rentrer chez elle sans obtenir sa permission au préalable. Il s’était d’abord dit que c’était ce crétin de copain qui voulait surement enfermer Riley et la garder exclusivement pour lui et après avoir fait des recherches, Luke avait appris la vérité par lui-même. Riley vivait maintenant avec un US Marshall. L’ancien militaire avait alors poussé un profond soupir, décidant de faire comme s’il n’était au courant de rien avant de pouvoir se retrouver seul avec elle et la confronter à ce sujet. Une fois de plus, il n’était pas suffisant, pour ne pas dire qu’il était complètement insignifiant. Luke n’était pas du genre à se détester et à contempler son reflet dans un miroir pendant des heures en se répétant inlassablement qu’il ne servait à rien. Non, c’était quelque chose qu’il ressentait ponctuellement, comme une vague de plus qui tenterait de s’immiscer dans ses poumons pour l’asphyxier et lui assurer une noyade certaine. Cela arrivait de temps à autre quand il constatait avec effroi qu’il ne pouvait pas sauver tout le monde et que son arme à feu n’était rien de plus qu’un pauvre bout de plastique qui ne lui permettait pas d’être plus puissant qu’un autre, plus indestructible ou plus nécessaire que la plupart des hommes. Il avait beau sourire et s’amuser à faire rire les autres, continuer inlassablement de se moquer du monde en faisant croire qu’il n’était qu’un grand gamin, il était à l’agonie, purement et simplement, et il attendait la prochaine vague, celle qui finirait peut-être par l’emporter.

Pour l’heure, il était debout. Toujours debout. Mais cette fois-ci devant la porte de Riley. Il avait frappé trois coups. « Riley ? » La tête baissée, il passa une main sur son crâne dépourvu de sa chevelure brune habituelle. Il s’était redonné l’impression d’être fort en reprenant l’entraînement militaire et en agrippant sa tondeuse pour en avoir également l’apparence. Il soupira. « Riley, come on it’s me. Open up. » Il frappa à nouveau, un peu plus fort cette fois-ci. « Can we talk please ? I know you’re in there, your car happens to be parked right in front of your house so… Come on. Open that damn door, I can’t do it myself. » Bien sûr qu’il faisait référence à sa clé qui ne fonctionnait même plus, what else ? Autre soupir. S’il s’était véritablement écouté, il se serait permit un coup de pied ou d’épaule bien placé pour faire sauter les gonds de cette fichue porte mais il savait pertinemment que Riley lui ferait tout un tas de reproches et qu’elle refuserait catégoriquement de lui parler par la suite. « Riley… I know I’ve been acting like a jerk at work lately but I’m sorry okay ? I just… Come on, I really think we should talk. » Mais rien, toujours aucune réaction, pas un bruit, pas même le reflet de Riley de l’autre côté du judas. Peut-être qu’il devait lui dire qu’il savait, qu’il était au courant de tout et qu’il voulait des explications parce qu’il s’inquiétait ? Un de ces jours, Luke finirait par prendre le volant et par rouler pendant des jours histoire de s’échapper de la cité des anges et respirer, trouver un rivage accueillant où il pourrait se reposer avant de rentrer à la nage en espérant que la mer serait calme et qu’il ne se ferait pas emporter à nouveau, la tête toujours tendue vers la surface de l'eau. Il en avait assez de se faire un sang d’encre parce que Riley vivait avec un Marshall, parce que Billie ne lui donnait plus aucun signe de vie, parce qu’il ne pouvait plus croiser le regard d’Ava sans se souvenir de son sang sur ses mains. Et parce que dans tous les cas, il n’y pouvait rien. Strictement rien.

Luke n’avait rien ajouté de plus. Après tout, même s’il n’avait vu la voiture du prétendu copain nulle part, ce dernier pouvait toujours monter la garde derrière la porte et il aurait alors été au première loge pour entendre les révélations que Luke avait à faire. Le jeune homme préférait donc prendre des précautions et il avait fini par escalader la barrière avec une facilité déconcertante, faisant le tour de la demeure pour aller coller ses mains contre la baie vitrée qui donnait sur le salon, scrutant la pièce et remarquant le corps de Riley planqué dans un coin. « Oh no you did not… », dit-il pour lui-même avant de cogner le verre avec insistance. Il attendit que le regard de Riley soit posé sur lui pour tendre ses deux paumes ouvertes vers l’avant, les yeux écarquillés et la mâchoire serrée. « Riley I swear if you don’t open up, I’m so going to break that door. » Elle n’avait franchement pas l’air maligne et Luke… Eh bien, Luke avait l’air plus sérieux que jamais.
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Riley M. Lehane
Riley M. Lehane

▐ PAROLES : 453
▐ DATE D'ARRIVEE : 16/03/2014
Riley M. Lehane
▐ AGE : 27 ans
▐ OCCUPATION : Co-directrice de Safe Haven, un foyer d'accueil pour enfants et adolescents + Photographe à ses heures perdues
▐ LES SENTIMENTS : Dans ma situation, c'est très compliqué.
▐ POINTS : 0
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MessageSujet: Re: Six feet under water, I do.    Six feet under water, I do.  EmptySam 7 Juin - 10:21

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Lundi 6 Avril 2015.

« Bien, je pense que nous en avons terminé pour ce mois-ci. Je vous recontacterai très vite afin de décider d’une nouvelle date. En attendant bien sûr, Mademoiselle Lehane et moi-même restons à votre écoute pour toute question. » L’intéressée acquiesça poliment avant de distribuer quelques poignées de main en guise d’au-revoir. Lorsque Catherine et elle furent de nouveau seules, elle s’autorisa un étirement des bras qui la démangeait depuis un bon moment. Sa montre indiquait presque onze heures trente – vingt minutes de plus et ils auraient battu leur record. « Je file commencer le compte-rendu, » informa Catherine. « Et toi, va te reposer ! Une longue semaine t’attend, alors profite de cette belle journée. Je ne veux pas te revoir avant demain matin, c’est compris ? » « Bien, chef ! » rétorqua Riley, amusée. « Bon courage pour toute ta paperasse ! » Les deux femmes se saluèrent brièvement et la blondinette rejoignit son bureau, les mains chargées de classeurs qu’elle se hâta de remettre à leur place. Elle récupéra sa veste sur la patère, l’enfila et verrouilla la porte derrière elle. Voilà une bonne chose de faite, songea-t-elle en remontant dans sa voiture deux minutes plus tard.

En effet, la jeune femme adorait son métier, mais ces fichues réunions mensuelles avec les autres membres du conseil avaient tendance à l’ennuyer. Elle était faite pour le terrain, pas pour l’administratif. Passer des heures entières dans une salle à discuter des finances et des statistiques n’était tout simplement pas son truc. Elle préférait mille fois superviser le foyer ou, encore mieux, s’occuper de ses pensionnaires, ses « enfants » comme elle aimait les appeler. Heureusement, Catherine comprenait et acceptait donc d’assumer une grande partie de ce côté-là – raison pour laquelle les CR de réunion lui incombaient toujours. Sans compter qu’il s’agissait du mode de fonctionnement le plus judicieux qu’elles puissent adopter. Cath avait une expérience bien plus importante que Riley dans ce domaine, ayant été le bras-droit de l’ancien directeur durant de nombreuses années. Les procédures n’avaient plus de secret pour elle. Quant à Riley, elle avait davantage sa place auprès des jeunes. Gérer un ado difficile ne lui posait aucun problème, contrairement à Catherine qui, du haut de ses cinquante ans, n’avait plus la même patience qu’auparavant…

Comme son amie et collègue l’avait souligné, la journée promettait d’être magnifique : un soleil éclatant sur un ciel immaculé, des températures plus hautes que la normale de saison, le tout accompagné d’une légère brise permettant de ne pas mourir de chaud non plus. En somme, les conditions parfaites pour se détendre. Riley n’avait que l’embarras du choix. Lire un roman confortablement installée sur sa terrasse, se promener sur la plage afin de prendre quelques photographies pour son expo, ou encore partir en balade à cheval dans les bois qui encerclaient sa maison. N’importe qui se réjouirait de telles perspectives pour une après-midi de congé. N’importe qui, sauf elle. Car bien au contraire, et même si elle avait réussi à parfaitement le cacher face à Catherine, la blondinette se sentait des plus tristes. Elle n’avait pas le cœur à tout ça – le bouquin, la photo ni même l’équitation qu’elle aimait tant. Non. Elle voulait juste rentrer chez elle, se mettre en boule sur son canapé et pleurer jusqu’à ne plus avoir aucune larme en réserve.

Riley eut tout de même le courage de passer le coup de fil prévu, une fois de retour dans son salon, pour commander le bouquet de fleurs qu’elle ferait livrer à sa mère. C’était son anniversaire, aujourd’hui. Pour la première année depuis qu’elle vivait avec les Lehane, la jeune femme ne se rendrait pas chez ses parents en ce 6 avril. D’ordinaire, ils organisaient un déjeuner et profitaient ensemble du reste de l’après-midi, comme ils le faisaient pour chacun de leurs quatre anniversaires. Proches et complices, ils n’avaient jamais fait d’exception à cette règle. Jusqu’à ce jour. Obligée de couper les ponts avec ses proches pour le moment afin de les protéger, Riley brillerait donc par son absence. Même si sa famille savait pourquoi et comprenait mieux que quiconque la situation dans laquelle elle se trouvait, cela n’en était pas moins douloureux pour elle. Ils lui manquaient terriblement. La jeune femme était vouée à rester seule toute l’après-midi, tourmentée par ces sombres pensées. Elle ne pouvait appeler aucun ami. Elle ne pouvait pas retourner au foyer non plus, au risque d’éveiller les soupçons de Catherine. Quant à Callen, il avait rendez-vous au tribunal pour une ancienne affaire et ne rentrerait pas avant la fin de journée. Loin de laisser sa protégée sans surveillance, il avait fait marcher ses relations pour lui dégoter un garde du corps temporaire. Raison pour laquelle une berline gris clair, qui l’avait suivie jusqu’au foyer et au retour de ce dernier, stationnait désormais devant sa maison…

Riley ne savait pas de qui il s’agissait, et elle s’en fichait éperdument. Elle avait tenté de négocier, expliquant à Callen qu’elle pouvait prendre soin de sa petite personne une journée et que si cela pouvait le rassurer, elle s’engageait à lui écrire des SMS toutes les demi-heures. Mais il n’avait pas cédé. Il lui en voulait encore pour son escapade non autorisée d’il y a deux semaines, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il lui ferait payer un long, long moment. Ce type posté sur le trottoir d’en face n’était que le début des représailles. Qu’il aille se faire foutre, songea-t-elle, soudainement remontée. Dans le fond, elle savait qu’elle ne devrait pas en vouloir à Callen, qu’il se contentait de faire son travail, car le danger auquel elle était confrontée n’avait rien d’exagéré. Ceci étant, Riley Lehane était tout sauf une damoiselle en détresse. Forte et indépendante, elle ne supportait pas l’idée de devoir compter sur une tierce personne – à fortiori un inconnu – pour se défendre…

Des coups contre la porte la firent sursauter alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la grande baie du salon, histoire de prendre l’air et faire sortir le chien. Ce dernier se rua aussitôt près de l’entrée, les oreilles aux aguets. Riley comprit au comportement de l’animal que son visiteur devait être un ami : au lieu d’aboyer, il poussait de petits gémissements et remuait la queue, sans doute excité et impatient de dire bonjour. Great, songea la jeune femme, ennuyée, prenant bien garde de ne pas bouger d’un pouce. Comme elle n’avait aucunement l’intention de répondre, il ne faudrait pas qu’on réussisse à la repérer au bruit. Elle était toujours en train de se demander qui pouvait bien lui rendre visite, lorsqu’une voix masculine prononça son nom. Elle reconnut la voix de Luke, et son cœur se serra aussitôt. Si elle le pouvait, elle se hâterait d’ouvrir la porte avant de se jeter dans ses bras, à la recherche de ce réconfort qui lui faisait si cruellement défaut aujourd’hui. Mais il en était hors de question. Elle l’avait bien assez mis en danger en lui racontant une partie de son histoire, désormais elle devait s’en tenir éloignée le plus possible… Qu’elle le veuille ou non.

Riley ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu’il mentionna sa voiture dans l’allée. Fuck. Seulement, elle finit par se dire que ça ne prouvait rien. Et si elle était partie en balade ? Et si son « petit-ami » et elle se faisaient une virée en amoureux avec sa voiture à lui ? Déterminée à ne pas dévoiler sa présence, et consciente qu’on pouvait la voir depuis l’une des fenêtres qui donnaient sur le devant de la bâtisse, la blondinette rejoignit un coin du salon à pas de loup. Collée au mur, elle attendit que Luke se lasse de poireauter devant une maison vide. Le chien de Riley pleurait toujours, son regard passant sans cesse de la porte à sa maîtresse. Sans doute devait-il se demander pourquoi elle refusait de le faire entrer – il est vrai que ce n’était pas du tout dans ses habitudes. Puis, Luke s’adressa de nouveau à elle, toujours persuadé qu’elle faisait la sourde oreille. Il s’excusa de son attitude au travail : il était venu pour lui parler. Peut-être pour se confier ? Riley avait bien vu qu’il n’était pas au meilleur de sa forme dernièrement, et ça l’inquiétait. Elle se sentait impuissante, essuyant des « Yeah, I’m fine. » à chaque fois qu’elle lui demandait si tout allait bien. Elle n’y croyait pas une seconde, mais le connaissait assez pour savoir que chez lui, ça signifiait qu’il ne fallait pas insister. Alors, elle avait fini par le laisser tranquille.

Et aujourd’hui il était là, devant chez elle, apparemment prêt à aborder ce sujet. Si seulement Riley pouvait ouvrir cette foutue porte. Please, go away, le supplia-t-elle intérieurement, alors qu’elle se laissait glisser le long du mur. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, entoura ses jambes de ses bras, et ferma les yeux. I’m sorry, Luke. I’m so sorry. C’était une véritable torture pour elle qui, d’habitude, se montrait toujours prête à écouter ses proches lorsqu’ils en avaient besoin. Riley était une amie loyale et attentionnée, tout en elle lui hurlait d’ouvrir à Luke sans plus attendre. Dès lors qu’elle s’apprêtait à craquer cependant, sa première conversation avec Callen Hawkes lui venait en mémoire. Les C-Notes n’hésiteraient pas à utiliser sa famille, ses amis pour l’atteindre. La seule manière de les protéger était de rester loin d’eux, jusqu’à ce que toute cette histoire soit définitivement terminée. Et tant pis si elle devait en souffrir…

Pour la seconde fois en l’espace de quelques minutes, la jeune femme sursauta. On venait de porter des coups contre la baie vitrée. Riley ouvrit les yeux sur son ami Luke et à en juger par son regard assassin, elle s’apprêtait à vivre un sale quart d’heure. A dire vrai, elle était des plus surprises qu’il se soit glissé à l’arrière pour voir si elle était vraiment absente. S’était-elle montrée moins discrète qu’elle ne le pensait tout à l’heure ? Quoi qu’il en soit, elle se trouvait désormais prise au piège, et n’avait d’autre choix que de faire entrer Luke au risque de le voir mettre sa menace à exécution. Précédée par son chien qui grattait impatiemment la vitre, elle rejoignit l’autre bout de la pièce, et fit enfin coulisser la baie.
Et maintenant quoi ? Que pouvait-elle bien lui dire pour justifier son comportement, sachant que la vérité n’était pas une option ? Luke n’avait rien d’un homme naïf, il était inutile de lui servir une fausse excuse : il verrait aussitôt le mensonge. Leur relation venait déjà sans doute de prendre un sacré coup, inutile d’en rajouter. « I’m sorry. » Oui, ça au moins, elle pouvait le dire car il n’y avait rien de plus vrai. Luke ne saurait jamais combien elle s’en voulait. « It’s not you, I just… » Elle soupira, puis lâcha. « I’m having a bad day is all. » Avant que son ami ne puisse à nouveau desserrer les lèvres, elle leva une main et entreprit de le prévenir. « But I really need to take my mind off of it, so if you want me to let you in, you have to promise that you won’t ask me about it, okay? » Pour faire bonne mesure et lui prouver que malgré tout, elle était contente de le voir, elle fit une petite grimace enfantine et ajouta. « Please? » Elle s’écarta, laissant entre ses mains le choix d’accepter ou non cette condition.
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MessageSujet: Re: Six feet under water, I do.    Six feet under water, I do.  EmptyMar 5 Aoû - 1:06

Luke observa son amie à travers le verre de la baie vitrée, cette dernière se levant pour enfin l’autoriser à entrer. Le jeune homme fit un pas en avant, ne la quittant pas des yeux, ne prononçant pas un mot. S’attendait-il à ce qu’elle lui livre son secret sur un plateau d’argent sans qu’il ait besoin de demander au préalable ? Of fucking course. Luke était suffisamment stupide et hypocrite pour exiger des autres ce qu’il ne serait jamais capable de concéder ou de réaliser. Avait-il été honnête avec Ava quand il lui avait répondu qu’il ne voyait aucun inconvénient à ce qu’ils restent éternellement amis ? Bien sûr que non. Avait-il embrassé Billie parce qu’il en avait véritablement envie et non parce qu’il songeait qu’il ne pourrait pas trouver mieux qu’elle avant un bon moment ? Une fois encore, la réponse était négative, sans le moindre doute. Luke avait beau se convaincre qu’il était intègre, que l’armée l’avait changé, qu’il était un homme droit aux principes intangibles, au fond il était encore ce gamin à problèmes qui passait les trois quarts de son temps à se considérer comme un rebelle et qui s’exilait donc dans les bars pour boire de la bière et provoquer des bagarres. En quoi est-ce que cela pouvait bien l’aider ? Inutile d’y réfléchir pendant des heures et de se torturer les méninges pour tenter de l’expliquer, cela semblait pourtant être évident, non ? Et bien parce qu’au moins, dans ces cas-là, quand l’alcool coulait à flot et que tout son corps se tendait face à la menace d’autres ivrognes qui ne valaient pas guère mieux que lui, Luke ne réfléchissait plus. Ses poings se raidissaient, sa mâchoire se serrait tandis que tous ses muscles se contractaient, prêts à s’écraser violemment sur le visage d’un parfait inconnu. Le trentenaire ne jouissait pas de la douleur des autres, il ne faisait pas cela dans le seul but de voir la souffrance dans le regard de ses adversaires. Non, Luke n’était pas aussi pervers. Il faisait cela simplement... Pour la beauté du geste ? Parce qu’il n’y avait rien de plus sublime que le son sourd du cartilage d’un nez qui s’écrasait sous son poing, rien de plus agréable que la sécrétion soudaine d’adrénaline qui faisait courir son coeur dans sa poitrine pour lui donner subitement l’impression d’être véritablement vivant et... Puissant. Le brun n’avait certainement pas rejoint les rangs de l’armée par simple conviction, c’était beaucoup plus compliqué que cela. Et s’il ne l’avait pas fait, alors par quel moyen aurait-il pu se procurer les armes les plus puissantes jamais élaborées ? Comment aurait-il pu apprendre à se défendre tel qu’il savait le faire à présent ? Il avait choisit de se ranger du côté de ceux qu’on engageait pour leur folie plutôt que d’être traqué toute sa vie par les forces de l’ordre ; mais au fond, quoi qu’il ait pu dire ou faire, peu importait son camp, Luke était trop torturé pour réussir à leurrer le monde entier et pour parvenir à faire croire qu’il était un exemple.

Ainsi Riley, comme toutes les autres, avait toutes les raisons du monde de ne pas se confier à lui. Après tout, elle s’était souciée de savoir s’il allait bien, elle lui avait posé la question. Ava avait sûrement mieux à faire que de se préoccuper de sa santé, Billie n’était même plus dans les parages pour s’assurer qu’il se portait pour le mieux. Mais Riley avait malgré tout était présente et elle s’était inquiétée, obligeant Luke à lui mentir, pas simplement par omission, pas en oubliant volontairement de parler de lui le temps d’une conversation tel il avait pris l’habitude de le faire à chaque fois qu’il avait pu croiser Ava. Luke osait regarder Riley droit dans les yeux, ses lèvres s’arquant en un joli sourire, ne cillant plus afin de paraître encore plus crédible, le goût amer de sa réponse n’ayant même pas le temps de se disperser sur sa langue endormie. Évidemment qu’il allait bien, et à force de se le répéter, il avait même finit par se persuader tout seul de son bonheur alors que les nuits étaient toujours aussi courtes, bien trop mouvementées, et que le souffle lui manquait dès qu’il songeait au récent séisme ainsi qu’aux nombreuses conséquences que ce dernier avait engendré. Il avait suffit que deux pauvres plaques tectoniques décident de n’en faire qu’à leur tête pour que sa vie bascule presque intégralement. Et plus les jours passaient, plus Luke songeait à répondre présent à l'appel sous les drapeaux, rêvant de pouvoir tout envoyer balader pendant un an ou deux et retrouver ce qui l’avait libéré par le passé. Mais il ne pouvait pas se le permettre, pas vrai ? Pourquoi ? La réponse était aussi triste qu’hilarante. Ava. Billie. Riley.

Haussant les sourcils, incrédule face aux explications bancales de Riley, le jeune homme la toisait du regard comme s’il s’attendait à ce que cela suffise pour qu’elle le laisse entrer. Passant distraitement ses doigts dans la fourrure de l’animal qui semblait plus ravi de le voir en ces lieux que sa propre maîtresse, Luke laissait un silence profondément pesant s’installer. Que cherchait-il exactement à prouver ? Qu’il n’était pas dupe ? Qu’il était effectivement venu pour la faire parler, pour qu’elle crache enfin le morceau et qu’elle lui explique pourquoi diable est-ce qu’elle partageait sa maison avec un Marshall ? Oui, très précisément. Il se fichait éperdument de savoir si elle avait passé une mauvaise journée, il ne repartirait pas d’ici avant d’avoir une bonne raison de le faire ; autrement dit, avait que la jeune femme lui ait donné des explications ou bien que son soit disant petit ami lui braque une arme sur la tempe pour le forcer à coopérer. Ainsi, en restant roi du silence, il démontrait qu’il était également maitre de la situation. Or so he thought. Après plusieurs longues secondes au cours desquels il ne fit rien d’autre à part la regarder dans le blanc des yeux pour lui prouver qu’il était loin d’être naïf, constatant au passage qu’elle s’était écartée de son chemin, il finit par faire un pas supplémentaire, se dirigeant instinctivement vers le canapé. « Now that that’s settled... », dit-il alors, persuadé que ses lèvres scellées en avaient dit plus loin que la plupart des discours. « ...maybe you’re gonna tell me why you’re currently living with a US Marshall. » Luke se laissa tomber sur le sofa, sa main toujours posée sur le crâne du chien qui visiblement se réjouissait encore de cette visite à l'improviste. « And do not give me that look. You thought that was just a casual visit, hm ? Well it’s not. And I can assure you I’m not leaving this couch until I’ve heard the whole story. » Luke releva finalement la tête vers elle pour être certain d’être entendu distinctement. Et sans même réaliser à quel point il était hypocrite, il reprit. « Enough with the lies already. »
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