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 Demande de fiche

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morrow
Invité

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MessageSujet: Demande de fiche   Demande de fiche EmptyVen 31 Oct - 19:10

Bonjour, et bon anniversaire Demande de fiche 3524163733

Suite à une fausse manipulation j'aimerais récupérer une fiche de présentation. Je vois qu'elle est existe encore, mais je n'y ai pas accès. Voici l'adresse :
https://modern-family.1fr1.net/t3570-jack-just-like-children-sleeping-we-could-dream-this-night-away

(ou alors je me trompe et c'est celle-là https://modern-family.1fr1.net/t3578-jack-i-m-going-she-said-i-love-you-but-you-re-crazy-you-re-doomed )

Merci d'avance Demande de fiche 1966200369
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Ella McCreary
Ella McCreary

▐ PAROLES : 159
▐ DATE D'ARRIVEE : 20/10/2014
Demande de fiche Tumblr_newo8xIJ2r1r6vy8ho3_250
▐ AGE : 28 Ans
▐ OCCUPATION : emmerdeuse pro / prof de sport extremes
▐ LES SENTIMENTS : elle aime son frère et c'est déjà un exploit !
▐ POINTS : 50
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MessageSujet: Re: Demande de fiche   Demande de fiche EmptyVen 31 Oct - 19:14

Bonsoir ^^
je viens de faire une crise cardiaque devant la taille de la fiche OO
Tu as pris une année sabbatique pour l'écrire ? xD En tout cas chapeau !
Donc voilà la fiche.

Code:
<link href='http://fonts.googleapis.com/css?family=Mr+Dafoe' rel='stylesheet' type='text/css'>
<center><div style="background: 50% 0% url('http://media.tumblr.com/8029d2f5ac316b643ff671fa3943302e/tumblr_mrt0usdnyE1qhhxd4o1_500.gif '); background-repeat:no-repeat;height:190px;width:450px;background-size: 450px;border-radius: 40px 40px 0 0 ;border:1px double #C3C4C8;"></div><div class="fondprez">
<div class="titreprez">Jack W. Bates</div>
<div class="cit">and the story of love is a long sad tale ending in graves</div>
<div class="infos">[b]NOM ET PRÉNOMS[/b] ☎ Jack Wayne Bates ; [b]DATE DE NAISSANCE[/b] ☎ 14 septembre 1980 ; [b]LIEU DE NAISSANCE[/b] ☎ Jasper (Indiana), USA ; [b]ORIENTATION SEXUELLE[/b] ☎ hétérosexuel ; [b]SITUATION PERSONNELLE[/b] ☎ célibataire ; [b]ÉTUDES/MÉTIER[/b] ☎ auteur au succès presque aussi médiocre que son estime de soi, ghostwriter parce qu'il faut bien vivre ; [b]GROUPE[/b] ☎ Une famille 2 en 1 ; [b]AVATAR[/b] ☎ Joaquin Phoenix ; [b]CRÉDITS[/b] ☎ Une personne sur bazzart.</div>
<table><td><div style="position:relative;width: 200px; height: 320px; background-image: url(http://i.imgur.com/Ik5rBs3.png);border: 3px double #C3C4C8;"><div class="qualdef">Passe ta souris</div><div class="lien"><b>TES QUALITES</b> • généreux • doux • bohème • tolérant • attentionné • rêveur • travailleur • audacieux • emphatique • affectueux • honnête </br>
<b>TES DEFAUTS</b> • secret • émotif • lunatique • solitaire • tête en l'air • désordonné • imprévisible • introverti • excessif </br>
<b>D'AUTRES CHOSES A SAVOIR?</b> • Jack a un chat, nommé Hemingway • il a été condamné à 15 mois de prison pour avoir vol et diverses autres petites infractions commises durant la première moitié de sa vingtaine • il est très peu sûr de son propre talent, mais il croit dur comme fer dans celui des autres et les pousse bien plus loin que lui n'osera jamais allé • il aurait rêvé vivre durant l'apogée de la Beat Generation et cale beaucoup de choses de sa vie sur leur philosophie • il apparaît comme pessimiste et sombre aux regards de beaucoup, mais en réalité il sait tout prendre par le bon côté si quelque chose le pousse à le faire • il est végétarien  • en plus de l'écriture, il apprécie toutes sortes de forme d'art; il a un bon coup de crayon, qu'en principe seules les serviettes en papier des cafés et les pages blanches de ses bouquins ont le privilège de côtoyer.</div></div></td>
<td><div class="autre">[b]Si tu pouvais revenir en arrière, que changerais-tu ?[/b]

Une vie, une collection d'instants, précieux, douloureux, heureux, jamais prévisibles mais toujours enchaînés - pourquoi vouloir changer une chose et risquer de perdre tout le reste ?

Peut-être que je pourrais vous dire qu'à tout prendre, j'aurais préféré ne pas croupir sept mois dans un pénitencier lugubre parce qu'un con m'a roulé et jeté en pâture aux premiers flics qu'il a croisé, ou que j'aurais voulu avoir un peu plus de temps à ma disposition pour envisager la paternité avant de me retrouver avec une fillette aux cinq ans édentés et aux larmes faciles dans les bras, ou que je ne cracherais pas sur un interrupteur, rouge, clignotant, tentant, qui me permettrait d'effacer de ma mémoire la vision de <span style="font-style:italic">sa</span> silhouette gracile qui s'échappe de l'allée de notre maison quand les premiers rayons du soleil se lèvent sur ce coin de ce qui avait été un paradis et allait devenir un enfer. Mais cela impliquerait que je n'aurais jamais vécu les expériences qui, même si elles m'ont mené devant un juge, m'ont permises d'entamer cette vie de découvertes et de renouveau perpétuel à laquelle je rêvais depuis toujours. La paternité ? Pour que je l'aie su plus tôt, j'aurais du rester avec Julia - le second premier rôle de la pièce [i]Jane[/i] - quelques jours, quelques semaines de plus, et jamais je n'aurais filé vers un autre état, une autre vie (encore ! mais celle-ci, jamais je n'ai rêvé d'en changer), une rousse inconnue mais attendue sur le siège passager. Quant au gros bouton rouge...

Tout compte fait, il y a peut-être bien une chose ou deux que j'aimerais pouvoir changer.

[b]Un génie t'offre trois souhaits. Quels sont-ils ?[/b]

[b]1. PASSER UN MOIS AVEC GINSBURG, KEROUAC ET BUKOWSKI, EN ROAD TRIP OU DANS UN TAUDIS NEW YORKAIS.[/b] Juste [i]parce que[/i].

[b]2. VOIR UN DE MES ROMANS PUBLIÉS.[/b] Une fois, rien qu'une fois encore, j'aimerais être reconnu pour ce que je fais, ce que j'écris, pour moi, et non pas pour d'autres noms qui poseront leurs signatures en pied de page de mes textes.

[b]3. FAIRE LE TOUR DU MONDE, POUR DE VRAI.[/b] Et avec Dawn.
</div></td></table>
<div class="famille">[b]Ta famille, comment est-elle ?[/b] Un père absent et une mère surmenée, des moitié de frères venus sur le tard, trop tard. J'ai vécu l'enfance des laissés pour compte des banquettes de limousine de bal de promotion - ma mère avait 16 ans, et mon père, lui, avait d'autres projets, qui ne lui ont permis que de me laisser un simple nom de famille. Mes grands-parents se sont occupés de moi, un peu, ma tante, de temps en temps, mais j'ai passé le plus clair de mon temps seul avec ma mère. Elle s'est mariée lorsque j'avais 15 ans, un gars sorti de nul part, au fort accent du Texas et une vague odeur de chicot qui suinte à chaque fois qu'il ôtait sa casquette, mais je n'ai jamais rien eu à lui reprocher, et lui non plus. On ne se connaît pas vraiment, en fait, aucun de nous deux n'a fait l'effort de s'intéresser à l'autre plus que de raison, sûrement qu'on n'en ressentait ni l'un ni l'autre le besoin. Ma mère a eu des jumeaux peu de temps après, Brent et Jacob,  et encore une fille, l'année suivante, Liv. Un joli portait de famille s'était dressé, enfin, et moi, je me suis éclipsé de l'arrière-plan.

Des années plus tard, je rencontrais Dawn, et je pensais voir en elle le sens nouveau du terme «famille». Je n'avais pas coupé les ponts avec les miens, je leur parlais, de temps à autre, une visite, ici ou là, mais nous n'avions plus rien en commun, si seulement un jour ça avait été le cas. Avec Dawn, c'était différent. Dieu merci, nous n'étions pas reliés par le sang - sauf peut-être dans l'une ou l'autre de mes histoires, mais ça, c'est un autre domaine, et il n'appartient qu'à nous -, nous n'étions pas mariés ni même engagés d'une quelconque manière l'un envers l'autre, sinon par une passion dévorante. Nous n'étions rien l'un pour l'autre et tout en même temps. Ainsi, je la considérais comme ma famille. Je vivais avec elle, par elle, pour elle. Peu importe ce que pouvait en dire la loi, la génétique ou les moeurs communes, je savais qu'elle était tout ce à quoi je voulais me référer si je devais songer à ma famille, elle et rien d'autre.

En revanche, ce que j'ignorais, c'est qu'un autre lien s'était créé, peu de temps avant que la jolie serveuse du Buckeye Dairy de Portsmouth ne prenne place avouée dans mon existence, un lien indéniable, un lien du sang, un lien longtemps ignoré - Jane Zoë. Jane, parce que sa mère savait que j'aimais m'en remettre à la <span style="font-style:italic">Sweet Jane</span> des Velvet quand ma plume refusait de frôler le papier, et Zoë, parce c'était le prénom de sa mère, enfin, je crois. J'aimerais pouvoir me montrer poétique, romantique, pour la petite Jane, pour son innocence, pour adoucir son monde qu'elle découvrira bien assez vite noirci et faux, et dire qu'il s'agissait là d'amour, d'un attachement véritable, rien qu'un peu au moins ; mais j'en serais incapable. La mère de Jane, Julia, n'avait été qu'une fille de passage, une accroche, pour quelques mois, une fille bien mais pas une fille pour qui j'en aurais quitté une autre et mis les clés sur le contact et lâché le frein à main dès qu'elle se serait assise dans ma voiture. Je n'avais jamais laissé planer aucun doute là dessus, et Julia partageait ma réalité, puisqu'elle était tombée enceinte mais que je n'en avais rien su. Ainsi, j'étais devenu père, par la force des choses, répétant un schéma qui avait été le mien bien des années auparavant, à la nuance près que je ne reniais pas cette petite Sweet Jane, je l'ignorais, au sens le moins désagréable du terme. C'est un coup de fil, pas loin de six ans plus tard, qui m'ouvrait les yeux, une voix du passé, une voix oubliée, une voix affaiblie, une voix qui m'avait chamboulé, une voix qui m'avait fait filé à travers tout le pays avant que j'aie eu le temps d'accepter ses mots. Et c'est là, seulement là, que j'avais rencontré Jane Zoë Aberdeen, une toute petite âme qui avait l'éclat vert de mes yeux, et que j'avais retrouvé Julia Aberdeen, une âme du passé, une âme dévorée par la maladie aux yeux éteints. Lorsque Julia est partie, Jane se retrouvait seul, et je l'étais aussi, Dawn s'était enfuie depuis bien longtemps, trop longtemps, beaucoup trop longtemps. Alors, j'avais suivi les quelques paroles murmurées par sa mère au fil de nos dernières rencontres, et j'avais glissé une main maladroite dans les cheveux de Sweet Jane aux funérailles de sa mère, sa seule famille - presque. Et j'étais reparti, avec elle. Avec elle, son ours en peluche, et un million d'incertitudes, noyées dans la morosité qui ne nous quittait plus, mon coeur brisé et moi. J'avais une nouvelle famille, encore, mais celle-là n'était pas un choix, et dans tout l'égoïsme de la chose, je le regrettais déjà.

[b]Maintenant, dis-nous comment tu aimerais qu'elle soit ?[/b] Durant un temps, à l'amorce de mon adolescence, j'ai fantasmé sur l'idée que je croiserais peut-être mon père un jour, derrière un comptoir dans un hôtel en bordure d'une route déserte et que je reconnaitrais des traits familiers derrière les mèches folles qui s'échapperaient de sa perruque en chignon gris. Cette envie - non. Le terme n'est pas le bon ; optons pour <span style="font-style:italic">cette curiosité</span>. Jamais il ne m'avait manqué, jamais je ne m'étais plaint de son absence : finalement, je ne connaissais que ça, je ne connaissais que ma mère et moi, ma mère et moi et surtout moi à attendre que ma mère rentre du travail devant un dessin animé passé en boucle et un plat de pâtes froides laissé au fond d'un frigo vide. Cette curiosité, donc, partait et revenait, de temps à autre, et avec le recul je me dis que peut-être j'aurais aimé avoir une figure paternelle en grandissant, ou rien qu'une autre figure, même. Mon beau-père est arrivé trop tard dans la vie de ma mère pour que je puisse encore y trouver ma place; j'étais déjà grand, et elle avait besoin d'être jeune, un peu.

Mais ce n'est pas ce que j'aimerais changer, si je n'avais rien qu'une bribe de pouvoir là-dessus. Je m'en étais sorti, finalement, pas forcément le mieux du monde, mais je ne m'en plains pas, et j'y suis accoutumé. C'est pour ma fille que j'aimerais pouvoir prétendre à autre chose. Si la paternité n'était pas une priorité dans ma vie avant que je ne découvre qu'elle m'avait été tout bonnement imposée depuis longtemps déjà, j'avais tout de même dans l'idée d'offrir une vie de famille différente de celle dans laquelle j'avais grandi à mes enfants, si un jour je venais à en avoir. Alors, puisque j'en ai, puisque j'ai Jane ou plutôt qu'elle m'a moi, j'aurais souhaité pouvoir lui offrir des parents, de vrais parents, présents, communs, plutôt que rien qu'un vague brouillon de père encore en formation, et pas franchement brillant. J'aurais voulu avoir Dawn à mes côtés en ce moment, j'aurais voulu qu'elle accepte de m'épouser lorsque je le lui ai proposé, précipité par ma rencontre avec ma fille mais pas moins honnête, j'aurais voulu qu'on devienne cette famille qu'on aurait pu être, mais je sais que je ne pouvais pas lui imposer ça. Et pourtant, j'avais tenté ma chance. [i]On n'a pas toujours ce qu'on veut,[/i] il paraît.


</div></br>

<div class="titreprez">Derrière l 'écran</div>
<div class="cit">Who you really are <img src="http://r23.imgfast.net/users/2815/29/39/90/smiles/512415264.gif" style="width:15px;"> </div>
<div class="infos">[b]PSEUDO[/b] ☎ morrow ; [b]AGE[/b] ☎ 19 ans ; [b]OU AS TU CONNU LE FORUM ?[/b] ☎ hinhiiin ; [b]UNE REMARQUE ?[/b] ☎  ; [b]CONNEXION[/b] ☎ 7/7.</div></br></br>
</div></center>

Code:
<link href='http://fonts.googleapis.com/css?family=Mr+Dafoe' rel='stylesheet' type='text/css'>
<center><div style="background: 50% 0% url('http://33.media.tumblr.com/d738547560370c42a47b0ec6aff490e9/tumblr_mj8x2vlpBd1qd8ysxo6_500.png'); background-repeat:no-repeat;height:180px;width:450px;background-size: 450px;border-radius: 40px 40px 0 0 ;border:1px double #C3C4C8;"></div><div class="fondprez">
<div class="titreprez">Once upon a time</div>
<div class="cit">may be dull and will be real</div>
<div class="infos"><link href='http://fonts.googleapis.com/css?family=Sacramento|Oswald|Lekton' rel='stylesheet' type='text/css'>
<center><div style="width:400px; font-family:oswald; font-size:30px; text-align:center; line-height:90%; text-transform: uppercase">Billings</div><div style="width:200px; font-family: 'Lekton', sans-serif; font-size:10px; line-height:90%; text-align:center; text-transform:uppercase;">
Hit the road Jack, and don't you come back no more, no more, no more.
</div><div style="width:200px; font-family:oswald; font-size:15px; text-align:right; text-transform: uppercase; line-height: 100%">2005
</div></center>
<span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">I don't like jail, they got the wrong kind of bars in there -</span> j'avais lu ça et ça m'avait fait rire, avant que je ne relève la tête de mon livre et que, en croisant quelques visages tournés vers moi à travers les barreaux de ma cellule, je ne me souvienne qu'ici, il valait mieux se montrer discret. Au fond, ça ne m'était pas très compliqué - j'avais toujours été un garçon discret. En grandissant seul, en passant le plus clair de mon temps à la maison à devoir trouver de quoi m'occuper en attendant que ma mère rentre de son second travail - celui de la blanchisserie, ou de la station service ?, j'ai perdu le fil, mais je m'attelais à le reconstruire, après tout, j'ai tout mon temps pour ça, ici - avec de quoi dîner autre chose que les céréales que j'ai déjà eu à midi. Je n'ai pas été un adolescent difficile, non plus, je n'ai jamais trop rien demandé, je préférais la bibliothèque aux vestiaires du terrain de sport même si je ne restais pas à l'écart des parties de basket dans le quartier, je n'avais pas des notes mauvaises mais pas brillantes non plus, j'ai eu le sourire d'usage pour les photos quand ma mère s'est mariée et dans l'audience aussi, j'ai rajouté un couvert pour mon beau-père aux tables où j'étais d'habitude seul sans sourciller, j'ai cédé sans un mot ma grande chambre à l'arrivée de mes demis-frères pour une plus petite dans la maison qui avait succédée, de toute manière, à un deux-pièces où j'échangeais ponctuellement le canapé-lit de ma mère avec mon vrai matelas. Non, je n'avais pas été compliqué, j'avais toujours tout accepté, sans même vraiment me questionner quant à si ça me plaisait ou non. J'ai travaillé un an dans l'entrepôt de mon beau-père après avoir eu mon diplôme mais pas de bourse, ni de moyen d'autre moyen d'entrer à l'université parce que s'il avait pu m'aider, il l'aurait fait, mais que ma mère et lui préféraient économiser maintenant pour les futures études des jumeaux et de Liv, ma demie soeur, née entre temps, avant qu'on ne convienne d'un commun accord que je n'étais pas celui qu'il lui fallait pour déplacer des palettes du matin au soir. Même quand je suis parti, à vingt-et-un ans, je l'ai fait discrètement, des au revoir murmurés sur la perron pour ne pas réveiller mes frères et soeur encore endormis, des étreintes d'usage, une boite de cookies pour le voyage de la part ma mère que j'avais donnée à un gamin à l'arrêt du bus parce que j'étais allergique aux noix de pécan et un "Bonne route !" de mon beau-père, auquel j'avais souri et à qui j'avais promis de faire de mon mieux pour que ça soit le cas, même si je n'avais pas la moindre foutue idée d'où j'allais.

Et puis, j'avais traversé le pays. J'ai commencé à m'ouvrir, un peu plus, à découvrir des vies, des passés, des envies, et à m'en forger, moi aussi, même si j'en changeais, souvent. Des petits jobs, çà et là, des trajets en stop, d'autres en bus, des nuits à l'arrière du pickup de la dernière bonne âme qui s'était arrêté au bord de la route pour me demander où j'allais et à qui j'avais répondu que je ne savais toujours pas ou dans le dortoir rudimentaire pour les saisonniers d'un fermier du Mississippi. C'est en repartant de là, à la fin de l'été, que j'étais tombé sur ce gamin, plus jeune que je ne l'étais quand j'avais quitté le foyer où j'étais, de temps à autre, considéré comme un membre de la toute neuve famille de ma mère. Il avait besoin d'un nouveau départ, ça crevait les yeux, et moi je cherchais encore à prendre le mien, le premier. Il n'avait rien de discret, lui, même quand il ne disait rien, même quand il était dans un coin à ne rien faire de remarquable, on savait qu'il était là, on le remarquait, par la lourdeur qui l'accompagnait dans chacun de ses gestes, le poids qui pesait sur chacun des regards révoltés, insolents qu'il jetait à tout va. Je savais bien qu'il n'y avait rien de bon là-dessous, mais on est repartis ensemble dans une même voiture ce jour-là et on s'est suivis pendant près de deux ans, je l'ai suivi. On ne savait rien l'un de l'autre, ou presque. Il savait que je m'appelais Jack et il s'est chargé de s'inventer le reste de l'histoire tel qu'il le souhaitait, et moi, je savais qu'il s'appelait Parker, et qu'il était l'un de ces gars qui pouvait se coller le canon d'un flingue sur la tempe et lâché la gâchette après avoir passé la journée à rigoler. Au fil du temps, on était devenu amis, j'avais pris son rythme, corrigé deux ou trois trajectoires, dans l'ombre, pour nous éviter les frontières et les chasses à l'ours peut-être trop armées pour lui, et, à la fin de l'année 2004, on atterrissait dans un Montana enneigé.

[b]« File-moi l'enveloppe et surveille nos affaires, je vais aller nous acheter à la station service de quoi survivre jusqu'à la percée de la gloire. »[/b] C'était la dernière chose qu'il m'avait lancée, avec toute son ironie lugubre, avant de traverser la route et filer vers le petit magasin, l'argent fauché à notre dernier employeur, un con, en coupant court à ma tentative de lui donner une envie, un projet autre que ressasser encore et encore ce qui lui sciait tant les jambes - lui parler d'Hollywood, je commençais à manquer d'inventivité. C'est aussi la dernière chose que j'ai entendu, pour un bon bout de temps, en temps qu'homme libre - à peine avait-il franchi les portes battantes de la station, au loin, mon regard se tournait vers la route, et je comprenais qu'il s'était foutu de ma gueule, une dernière fois, une fois que je ne n'attendais plus. La visage contre un capot glacé, les mains dans le dos et un flic qui m'aboie mes droits pendant qu'un autre s'éloigne vers la station service, j'étais amer, mais réaliste; d'une part, je savais que ça devait arrivé, un jour ou l'autre, et de l'autre, j'étais parfaitement conscient que le partenaire de celui qui me détruisait l'épaule en serrant les menottes sur mes poignets reviendrait seul, parce que Parker s'en serait tiré, comme d'habitude, sans le moindre problème, et que, moi, et bien, j'allais payer pour ses conneries, comme à chaque fois. Mais je n'ai rien dit, non. Je suis resté discret.

Et j'ai pris 15 mois ferme.


<center><div style="width:400px; font-family:oswald; font-size:30px; text-align:center; line-height:90%; text-transform: uppercase">Portsmouth</div><div style="width:200px; font-family: 'Lekton', sans-serif; font-size:10px; line-height:90%; text-align:center; text-transform:uppercase;">Little girl, We’ve got something to share, Little Girl I don’t know who you are– Won’t you jump in my car ? </div><div style="width:200px; font-family:oswald; font-size:15px; text-align:right; text-transform: uppercase; line-height: 100%">2008
</div></center>
Je me surprenais à la guetter à chaque fois que je passais le pas de la porte du Buckeye Dairy, à laisser courir mon attention sur les caisses, les uniformes, les tables, les clients. Ceux-ci me fascinaient, par leur parfaite ignorance, leur cécité supposable, leur agaçante apathie. Je passais parfois de longues minutes à décrypter leurs traits, tant je ne parvenais à comprendre la stoïcité dont ils faisaient preuve à chaque fois qu'elle s'approchait d'eux, pour prendre leur commande ou pour écouter un bavardage qui ne m'avait jamais intéressé. Ils s'adressaient à elle comme si elle n'existait pas, comme ils l'auraient fait avec une autre serveuse, les yeux fichés sur le menu pour les visages nouveaux ou sur l'écran au mur pour les faciès routiniers. Ils ne la remarquaient pas, alors qu'elle était la plus remarquable. Parmi toutes, parmi tous, parmi tous ceux que j'avais pu croisé, ici et partout ailleurs. Pour s'en rendre compte, il aurait suffi qu'ils lèvent un regard vers le sien et qu'ils s'y attendent une seconde, rien qu'une seconde. J'aurais voulu qu'ils le fassent. Qu'ils relèvent la tête, qu'ils la voient, qu'ils la découvrent, et qu'elle les fascine. Et en même temps, je le redoutais. Parce que, le temps d'un café, d'un morceau de tarte, d'un feuillet du journal local et de trois lignes griffonnées çà et là, son regard m'appartenait. Personne d'autre ne le cherchait, personne d'autre ne s'y accrochait. J'avais le monopole, du moins l'impression, et, bordel, c'était plaisant. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Eyes. Those damn eyes fucked me forever.</span>

Je me surprenais à la guetter à chaque fois que je passais le pas de la porte du Buckeye Dairy. Je n'y venais que pour fuir le monde, mon monde. Grappiller quelques minutes de solitude, quelques heures de répit, de rien, d'oubli. C'était si simple, au début, pousser la porte, hocher distraitement de la tête lorsqu'on me parlait, parcourir l'allée et m'installer sur une banquette. Aligner quelques paroles pour une tasse fumante, gratter quelques mots pour l'inspiration, parcourir quelques lignes pour penser. Penser à autre chose, autre chose que l'emmerdante routine dans laquelle je m'étais fait ensevelir jusqu'au cou, qui avait lié mes mains dès l'instant où les menottes les avaient quittées et que j'étais revenu dans ce morceau de pays. Mes envies et mes projets dans un sac poubelle jeté au bord d'une route, avec plus rien d'autre à faire que de me trouver des jobs de pigiste à gauche et à droite, pour la rubrique des chiens écrasés et des avis mortuaires des gens du coin, à rencontrer une fille, une blonde qui enterrait son dernier parent, le Richard Averdeen de la page 27 dont la vie merdique avait été enjolivée par ma plume, et, de temps à autre, à coucher ma fascination pour l'écriture, la vraie, sur une feuille de papier qui ne se noircissait pas assez vite. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">He asked, "What makes a man a writer?" "Well," I said, "it's simple. You either get it down on paper, or jump off a bridge."</span> C'était si simple, au début, et puis, je l'avais aperçue. Et je m'étais mis à rêver d'autres choses et d'ailleurs.

Je me surprenais à la guetter, mais, en fin de compte, je n'étais plus là que pour ça. Et j'en avais pleine conscience. Pour suivre ses allées et venues derrière le comptoir d'un regard que je ne tâchais même plus de rendre un peu discret, pour observer chacun de ses mouvements lorsqu'elle venait vers moi pour m'amener le journal et me resservir du café, pour avoir envie de rire quand elle filait en catastrophe chercher un torchon et un autre exemplaire que celui sur lequel elle avait renversé la cafetière. Je ne venais plus seulement pour mépriser mon quotidien monotone et sans intérêt, je venais pour le narguer avec tout ce que la fascinante rouquine m'inspirait et ce dont elle me redonnait envie. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">The free soul is rare, but you know it when you see it - basically because you feel good, very good, when you are near or with them.</span> Alors, non, je ne peux plus dire que je me surprenais à la guetter, tout comme il serait mentir de prétendre que la voir assise dans ma voiture, ce soir-là, m'avait stupéfié. J'avais pris place derrière le volant, simplement, je l'avais regardée boucler sa ceinture, j'avais écouté ce qu'elle avait à me proposer et qui ne figurerait certainement pas au menu du dinner, et j'avais souri en réveillant le vieux moteur. Et en démarrant celui de la voiture, aussi. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">It was like the beginning of life and laughter. It was the real meaning of the sun.</span>  

<center><div style="width:400px; font-family:oswald; font-size:30px; text-align:center; line-height:90%; text-transform: uppercase">
New York City</div><div style="width:220px; font-family: 'Lekton', sans-serif; font-size:10px; line-height:90%; text-align:center; text-transform:uppercase;">
great writers are indecent people,they live unfairly, saving the best part for paper.</div><div style="width:200px; font-family:oswald; font-size:15px; text-align:right; text-transform: uppercase; line-height: 100%">2010
</div></center>
[b][color=#006666]« Ils me publient. »[/color][/b] Brouhaha, bousculades, vapeurs du métro, percussions d'un musicien et de son seau, crissements des rails.[color=indianred][b] « Jack ? Quoi ? »[/b][/color] Vous savez ce qui déplaît encore plus à un gamin de l'Indiana ? [color=#663399][b]« Hey, regarde où tu mets les pieds, mec ! »[/b][/color] Un demi million de New Yorkais qui entraînent l'amour de sa vie bien trop loin de lui. Âmes pressées, âmes trop nombreuses, âmes qui râlent, âmes qui me contournent ou percutent dans les escaliers que j'ai descendu en trombe il y a un instant pour maintenant les remonter, comme je peux, jouant des coudes, à la même vitesse que l'escalator. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">I don't hate people. I just feel better when they aren't around. </span>J'abandonne un instant mon sourire, pour mieux me faufiler entre deux mines grises et grimper quatre à quatre les marches. J'ai pris quelques mètres d'avance; mon allégresse est à nouveau ancrée sur mes traits et mon bonheur, lui, encré sur trois pages de papier, finit coincé entre mes dents quand Dawn arrive à ma hauteur et que j'attrape sa main, son avant-bras puis sa taille, et que je l'arrache à la faune new yorkaise de l'escalier roulant pour la reposer de l'autre côté de la rembarde, sur les marches immobiles. Aussi encombrées, certes, mais— merde, à la fin. Dans le déni le plus total des grognements qui s'élèvent au-dessus et en dessous de nous et dans l'ignorance remarquable et remarquée des poussées qui se préméditent certainement de plus en plus, je cale entre la barrière et moi la fille aux plus jolies taches de peinture sur les pommettes de toute la Sixth Avenue Line, assurément, et je reprends mes trois bouts de papier dans une main, pendant que l'autre n'acceptera plus de quitter son corps avant un bon bout de temps. [b][color=#006666]« HarperCollins ! ils publient mes nouvelles, les trois ! »[/color][/b] Brouhaha, bousculades, vapeurs du métro, percussions d'un musicien et de son seau, crissements des rails, et explosion de joie au milieu d'une noire foule d'hommes d'affaires surmenés et petites mains malmenées. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Some people never go crazy. What truly horrible lives they must lead.</span> N'allez pas croire que je haïs cette ville, ou que j'en veux à ses habitants quand j'en entends un ou deux nous cracher le nom de l'hôtel le plus proche lorsqu'elle m'embrasse et que l'on prend un peu plus de place encore dans le passage. Non, là, juste maintenant, j'aime la Grosse Pomme plus que jamais je ne l'ai fait depuis un an, j'aime les à-coups furieux dans mes flans, j'aime l'odeur d'eau stagnante qui s'échappe de la bouche de métro, j'aime même les bretzels au fourrage mystérieux du vendeur qui racole en haut des escaliers. Mes doigts se glissent entre ceux de Dawn et je la tire doucement de sa lecture du contrat que je viens de signer. [b][color=#006666]« Viens, je t'invite au resto. »[/color][/b] Mais vous voulez savoir ce que j'aime encore plus, dans cette ville ? Les requins de Wall Street, repérables aux coiffures impeccables, aux mines dédaigneuses après avoir du partagé pour quelques stations de Manhattan une rame avec une mère de famille, un étudiant en jogging et un caissier de fastfood, et surtout, surtout, aux costumes trop près du corps pour que la poche de leur veste ne puisse contenir autre chose qu'une pince à billets. J'en repère un en haut des marches, l'attention vissée sur son dernier mail reçu, je lâche Baker et je fais un pas sur la gauche.  [b][color=#006666]« Oh, merde, désolé ! »[/color][/b] La main se porte à son épaule alors que j'en devine une autre,  bleue, rouge, jaune, qui se glisse, fugace, dans le veston de notre victime. [b][color=#006666]« Rien de cassé ? »[/color][/b] Sourire navré, il grommelle trois mots et me contourne sans demander son reste, sans doute trop perturbé que je lui adresse la parole là où personne d'autre n'aurait rien que sourcillé pour se montrer vraiment désagréable. Je lui jette un coup d'oeil par-dessus mon épaule pour m'assurer de sa naïveté et j'attends de ne plus que voir la pointe de sa coiffure impeccable dans la marée humaine de l'escalier pour rejoindre Dawn et la poignée de billets que je la vois glisser dans sa poche pour libérer sa main multicolore et reprendre la mienne. Oui, j'aimais les requins de Wall Street, leurs costumes près au corps et leurs pinces à billets, parce que voler un portemonnaie, c'était voler des papiers, des cartes, c'était plus ennuyant et ce n'était pas notre but. On réservait ça aux pin-ups d'un temps passé qu'on croisait, parfois, perchées sur leurs Jimmy Choo le long de la Septième avenue, on repérait le nom qui figurait sur leur sac le plus à l'extérieur et on filait à la boutique en question pour déposer le porte-feuilles vidés de quelques coupures à la caisse, prétextant l'avoir trouvé au rayon parfumerie, songeant qu'elle devrait avoir le bon sens de rebrousser chemin lorsqu'elle se rendra compte qu'il lui manque un petit kilo de thunes dans son sac en peau de crocodile. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; "> There are only two things wrong with money: too much or too little.</span> On ne faisait rien de mal, le requin touchait un pourcentage généreux à chaque transaction qui ruinerait un inconnu à l'autre bout du monde et la pin-up n'était pas du genre à tenir les comptes détaillés de ses dépenses, alors, quatre ou cinq billets de vingt en plus ou en moins, elle n'y verrait peut-être même rien. Et puis, Dawn et moi, on s'était promis qu'on rendrait la pareille, dès qu'on percerait et qu'on gagnerait assez pour qu'on ait de quoi se payer et un loyer, et un resto dans la même semaine, aux moins chanceux, aux plus démunis et à ceux qui, comme nous, osions encore croire à nos rêves et vivre les vies que l'on choisit, peu importe les enjeux, les risques et les avis contraires. Je vois l'un des billets tomber dans le gobelet du musicien au seau vibrant et aux chaussures absentes, les percussions s'arrêtent le temps d'un merci et d'un sourire pas complet, mais entier, et nous filons dans la rue bondée.


Dawn, elle, elle avait le talent, et son école d'art qui l'attendait ; moi, moi j'en étais bien moins certain. Combien d'éditeurs est-ce que j'avais approchés, à travers tout le pays ? Beaucoup trop. Combien avaient pris la peine de prétendre avoir lu plus loin que le second paragraphe ? Aucun. Trop sombre, trop cru, trop froid, trop osé, trop différent, trop vieux - jusque là, je pouvais au moins me vanter d'avoir su accroître ma palette de vers si l'on venait à me demander mon avis sur mes écrits. Je déplaisais, je dérangeais, toujours sous d'autres prétextes mais la raison semblait la même, inlassable, infatigable. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">  I was only photographing in words the reality of it all.</span> Et puis, nous étions venus se poser ici, dans un minable deux pièces vite rendu grandiose par ses pinceaux impatients et quelques semaines à attendre un concours d'entrée. Bon... pour l'eau froide, en revanche... mais ça, c'est une autre histoire. Je n'avais plus d'avis mortuaires à rédiger, dans une ville trop encombrée pour qu'on ne puisse résoudre à ne pas plutôt se réjouir d'un appartement qui se libère sur un coup de la faucheuse, mais j'avais découvert une alternative, un jour, dans la rubrique des petites annonces, entre la prostituée de l'immeuble voisin et celui qui vendait son canapé dédicacé par le King dans, ironie, le Queens : écrire pour les autres. Selon les autres, sous le nom des autres. Ecrivain fantôme. Ce n'était pas ce que je voulais, mais ça payait, au moins un peu, et j'avais là un champs lexical qui s'étalait plus loin que l'infarctus, la douleur, le deuil et la crémation. C'était déjà ça. Et là, là ! j'étais publié. Trois histoires, parmi tant d'autres qui avaient fini leur courte vie au fond d'un tiroir, quelque part entre le trou de Mickey, notre souris domestiquée bien malgré nous, et un tas de toiles vierges de Baker, mais trois histoires qui allaient paraître, enfin. Voilà ce que m'avait apporté New York, voilà ce à quoi je pensais quand on a fini par passer la soirée sur Duck Island plutôt que dans un restaurant, parce qu'on n'a pas réussi à en trouver un sans canard déplumé suspendu en devanture, quand on ne relisait pas ce premier contrat et qu'on ne débattait pas de ce qu'on pourrait faire du chèque qui suivrait, bientôt, avant qu'on ne se rende compte qu'on avait tous les deux nos vaccins et nos passeports à jour et qu'une visite à ce gourou en Inde nous apporterait largement plus qu'une plomberie retapée et le confort d'une douche chaude. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">In New York, you’ve got to have all the luck.

</span>

<center><div style="width:400px; font-family:oswald; font-size:30px; text-align:center; line-height:90%; text-transform: uppercase">San Francisco</div><div style="width:200px; font-family: 'Lekton', sans-serif; font-size:10px; line-height:90%; text-align:center; text-transform:uppercase;">
elle m'a dit ça hier, ça a claqué dans l'air comme un coup de revolver
</div><div style="width:200px; font-family:oswald; font-size:15px; text-align:right; text-transform: uppercase; line-height: 100%">2014
</div></center>
À San Francisco, tout était parfait. Elle, nous, l'inspiration, la ville, notre semblant de maison, l'océan, les couleurs, les humeurs, les gens, Hemingway le chat, Kafka le poisson rouge et leur trêve, enfin, si attendue. Il y avait un bout de jardin et des pâquerettes à grignoter pour Van Gogh, le nôtre, celui aux - deux - grandes oreilles poilues qui se fichait des tournesols de l'autre, son parrain spirituel, il y avait des murs à retaper et à décorer pour nous, rien que pour nous, sans une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes comme à chaque fin de mois à New York où l'on se demandait si le propriétaire de la cage à rats où nous logions avait trouvé de nouveaux pigeons au coin d'une rue, des têtes de touristes, plus simple à berner que nous, devenus new yorkais, un peu, au bout de trois années passées là-bas.

Il y en avait bien une, pourtant, d'épée de Damoclès, et l'acier frôlait nos nuques bien plus qu'il n'avait effleuré celle de l'orfèvre dans la Grèce Antique, mais nous ne le savions pas, je ne le savais pas. Elle ? Je n'étais plus sûr de rien. Tout était parfait. Trop. Et il avait fallu de peu, en fin de compte, pour rompre la corde. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Love is a fog that burns with the first daylight of reality.</span>


[color=#666699][b]« C'est Julia, Julia Aberdeen. »[/b][/color] Un coup de fil, un matin. Une voix connue, oubliée, une voix d'une autre époque, d'une autre vie. Je l'avais écouté, sans rien dire, interdit, me rappeler qui elle était, hésitante, nerveuse - fatiguée. Elle butait sur les syllabes, laissait mourir ses intonations. J'aurais pu prendre ça pour de l'amertume, de la rancune, que sais-je; mais, même si je l'avais abandonnée derrière moi comme tout le reste, sans remord, sans un mot, sans une pensée lorsque j'étais sorti du Buckeye Dairy, ce soir-là, il y a six ans de cela, et que Dawn m'avait lancé les mots que je crevais d'entendre, je la connaissais. Je connaissais Julia, du moins, je l'avais connue. Quelques mois, il y a longtemps, une éternité, une vie. C'était loin derrière, mais quelque chose clochait Je le sentais, mais il n'était pas nécessaire de prétendre à un grand sens de l'empathie pour cela. Si rien ne déraillait, pourquoi est-ce que je l'avais au bout du fil ? Elle appartenait à mon passé et moi au sien. C'était clair, pour l'un comme pour l'autre, je n'avais aucun doute là-dessus. Un passé bien léger, d'ailleurs, notre relation n'avait jamais eu beaucoup de poids à mes yeux, et elle l'avait su. Alors, pourquoi, pourquoi ce timbre cassé ? J'étais resté silencieux, mais elle avait compris, elle s'était souvenue, et m'avait annoncé clairement qu'elle était malade, et qu'elle souhaitait me voir. J'avais failli accepter, naturellement, simplement, mécaniquement. Et puis, mes yeux s'étaient posés sur la toile inachevée sur le chevalet, là-bas, sur la veste oubliée par l'une de nos amies, ici, sur les rideaux qu'on voulait teindre, aux fenêtres, sur mes feuilles, sur le bureau.  Je me ravise, je me terre dans le silence. Et elle gagne. [color=#666699][b]« Je suis tombée enceinte, juste avant que tu ne partes. »[/b][/color]

Trois semaines. C'est le temps qu'il m'a fallu pour rencontrer Jane, cinq ans et quelques mois, rien qu'un de trop pour que ça ne chamboule pas toute ma vie, c'est le temps qu'il m'a fallu pour retrouver Julia, plus blonde mais chauve, plus larguée mais mourante. Ça s'était vu, tout de suite, aux traits creusés, au teint blanc, aux traces de perfusion sur une peau trop fine, ça c'était dit, entre quatre yeux, loin des oreilles innocentes, pas assez insouciantes, d'une petite fille qui n'a pas de père, comme moi, ou qui n'en avait pas, du moins. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">The tired sunsets and the tired people - it takes a lifetime to die and no time at all.</span> Trois semaines, c'est le temps où je n'ai pas pensé à Dawn et où j'y ai pensé tout le temps, c'est le temps où j'avais besoin de lui parler et où je ne le voulais pas, où je voulais la voir et où je la redoutais. Parce l'amener à ça et lui amener ça, c'était le reconnaître. Affirmer que ça, c'était une partie de moi, qu'on ne pourrait plus jamais me retirer, que je ne pourrais oublier, peu importe ce qui se passerait dans un avenir plus ou moins proche - Julia ne m'avait rien imposé, elle avait juste voulu que je sache, avec un temps ou deux ou mille de retard. Et, soudain, alors je repartais pour San Francisco, un au revoir maladroit pour l'une et un adieu fébrile pour l'autre, alors que je repassais dans un coin de pays où tout avait commencé, je me rendais compte de la fragilité de notre relation, de notre vie, d'une vie, du basculement que tout pouvait prendre, comme ça, en une fraction de seconde, en une sonnerie de téléphone, en une phrase, rien qu'une. Et ça m'a fait peur, c'est vrai.

Ça m'a fait la vouloir, plus que tout au monde, l'aimer, plus que jamais, mais pas de la meilleure des façons.

Mais je n'avais pas pu faire autrement. Non, je n'avais pas pu tout lui confesser, je n'avais bredouillé qu'un ou deux mots, un nom, un passé. Un vague, plutôt qu'un vague à l'âme. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">It’s when you hide things that you choke on them</span>. Je lui ai demandé de m'épouser, le soir même, comme si c'était tout ce qui comptait, comme si je voulais m'assurer qu'elle serait là, toujours, comme avant, et pour l'ensuite.

Et elle m'avait dit non.



<span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">In the morning, it was morning, and I was still alive.</span> Je l'avais sentie quitter le lit, glacial, figé, terrible. Je l'avais entendue descendre les escaliers, agile, pour une fois. Mais ça ne m'a pas fait sourire ou rager ou même penser à tout ce qu'elle avait pu casser, partout, tout le temps, par le passé. Ca ne m'a fait que tourner la tête, lever les yeux, et la voir sortir de chez nous, à travers notre fenêtre et à travers ma peine, à la regarder disparaître, comme ça.
<span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">
A love like that was a serious illness, an illness from which you never entirely recover.</span>



<center><div style="width:400px; font-family:oswald; font-size:30px; text-align:center; line-height:90%; text-transform: uppercase">
Cincinnati</div><div style="width:200px; font-family: 'Lekton', sans-serif; font-size:10px; line-height:90%; text-align:center; text-transform:uppercase;">
what matters most is how well you walk through the fire.</div><div style="width:200px; font-family:oswald; font-size:15px; text-align:right; text-transform: uppercase; line-height: 100%">2015
</div></center>
Le cancer de Julia l'a emportée, un mois plus tard. J'étais déjà là-bas, en Ohio, présent pour elle, ou plutôt sa fille, notre fille. Et, finalement, ma fille. Mais c'était égoïste. Purement, simplement égoïste. Je ne pouvais pas rester à San Francisco, je ne pouvais pas supporter ce semblant de maison, ces couleurs, cet océan, ces murs où on avait tout mis de nous et où elle n'était plus. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">In this room, the hours of love still make shadows. </span> Et je n'avais nulle part où aller, encore. Sinon là, sinon dans cet hôpital, dans ce couloir, accroupi devant une petite fille que je ne connaissais pas et qui ne connaissait plus que moi, pour la laisser pleurer dans mes bras, impuissant, éteint, la perte de son amour à elle. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">I am sick with caring. I'm tired.</span>

Six mois ont passés, ou sept, huit, un peu plus, un peu moins, je ne sais même plus. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">I'm too careless. I don't put out enough effort. I'm tired.</span> L'enterrement, cruel, oublié, les quelques condoléances qu'on m'a présentées alors que, s'il n'y avait pas eu Jane au premier rang, près tout près de sa maman, je serais resté debout dans le fond, ou je n'aurais même pas été là. Jane, Sweet Jane. Son nom lui allait bien et, même si je ne pouvais être fier de rien pour elle, j'étais content que sa mère ait choisi celui-là, un peu à cause de moi. Jane ne pleurait plus, à présent, et elle avait regagné sa chambre, dans l'appartement où elle était née, où elle avait grandi, plutôt que de rester avec moi sur le canapé, mal à l'aise mais perdue, gauche mais désemparé. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Well, the rain had stopped, but the pain was still there</span>, et elle le resterait pour toujours, pour elle comme pour moi, même si nos douleurs étaient différentes. Elles étaient différentes mais elles se rejoignaient,  dans le temps, à nos échelles, mais ça ne justifiait pas que l'un d'entre nous deux se montre plus fort que l'autre, et surtout pas que ça soit elle. [b][color=#cc99cc]« Tu veux des céréales ? Il en reste un peu, puis j'ai pas faim de toute façon. »[/color][/b] Ça a été la phrase de trop. J'ai redressé la tête d'une feuille désespérément blanche, alors que l'écriture automatique, fausse, malhonnête, avec le nom d'un autre en bas, je l'avais tant pratiquée que je n'y pensais même plus. Devenir un auteur à part entière n'avait été qu'une lubie parmi tant d'autres, maintenant je m'en tiendrais à ça, je m'accrocherais à une écriture fantôme, corrosive, mais qui valait toujours mieux que les reliques merdiques d'une vie qui semblait si loin qui n'avaient intéressé le monde qu'un temps, éphémère, beaucoup trop, et en même temps déjà trop long. Même moi, surtout moi, j'avais laissé les trois nouvelles et les deux recueils à la reliure qui portaient mon nom derrière moi, à San Francisco, abandonnés comme j'avais tout laissé en plan à mon départ. Le temps n'était plus aux rêves à la con et aux utopies sucrées, j'avais laissais mon tour, je passais le relais. Ghostwriter, à nouveau, éternel recommencement, mais au moins, ça me permettait de gagner de quoi remplir les placards pour Jane et pour moi, quand je pensais à troquer, de temps à autre, le liquide pour le solide. Et pour les remplir de quoi, hein ? J'ai posé mes yeux sur la petite Jane, son air concerné, je l'ai regardée pousser vers moi un paquet de céréales et une cuillère, j'ai cherché le bol et j'ai compris qu'il n'y en avait pas parce qu'elle était trop petite pour atteindre les placards, et qu'il n'y en avait pas eu pour elle non plus depuis un bon, bon moment. Est-ce que j'avais seulement posé un regard sur la petite fille aujourd'hui, hier, avant-hier, ma fille — non, la fille de Julia ? Et, tant qu'à parler d'éternel recommencement, les céréales, parlons-en. Je ne me souviens même plus de la dernière fois que j'ai quitté le salon, l'appartement. Je regarde Jane, et je me revois, à son âge, tout seul, à partager le même repas avec une télévision telle que celle que j'entends, là, en un bruit de fond qui me semble soudain n'avoir jamais cessé. Oui, tout se répétait. Elle pousse la boîte, un peu plus, et je glisse ma main dessus, perturbé, en me redressant sur ma chaise et en basculant sur le dossier de celle-ci. Sweet Jane en profite, se faufile sous mon bras et grimpe sur mes genoux. [b][color=#cc99cc]« Je t'ai laissé le jouet au fond. Je peux l'ouvrir avec toi ? »[/color][/b]

<span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Don’t do it. Don’t love me.</span>

Tout se répétait, à une nuance près - Jane, en réalité, n'avait pas que moi. Le nom d'une tante  murmuré à contrecoeur par Julia, un jour, exilée sur la côte ouest, une porte de sortie, <span style="font-style:italic">au cas où</span>, qui n'avait pas mis les pieds aux funérailles et que j'avais oubliée en conséquence, mais dont l'adresse à Los Angeles restait griffonnée sur un post-it, là, sur le frigo vide. J'hoche la tête, silencieusement, et la petite brune s'empresse de déchirer le plastique, au dessus de la table et de ma feuille, désespérément blanche. Je la regarde faire, stoïque, j'effleure le pansement sur son bras que je n'ai pas mis moi et qui m'inquiète, maintenant, trop tard, bien trop tard.

J'avais essayé, vraiment. Ou pas du tout, peut-être, c'est vrai. Mais je n'en étais pas capable. [i]Pas comme ça, pas maintenant[/i]. Nouveau goût de déjà vu, amer.

[b][color=#006666]« Tu es déjà allée en Californie ? »[/color][/b] Ma voix a du mal à s'éclaircir, peu utile ces derniers temps, mais surtout parce qu'elle reste là, nouée, dans ma gorge.

<span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Don’t do it. Don’t love her.</span>

Elle agite la tête de droite à gauche, comme si me tirer de mon mutisme devait être compensé par le sien. [b][color=#006666]« Ça te plairait d'y aller ? Un grand voyage. »[/color] [/b]Elle hausse les épaules comme seule réaction, sans un mot, toujours. Trait famili... ? Merci, je n'ai pas le temps de tomber dans cette réflexion, Jane a déjà tourné la tête et planté ses yeux vert dans les miens. Aucun air de famille, non, non. [b][color=#cc99cc]« Je ne sais pas où c'est. »[/color][/b] <span style="font-style:italic">Oh.</span> Elle n'a que six ans. Je la situe par rapport à Sillicon Valley ou la faille de San Andreas ? Merde. C'était tellement plus simple de faire miroiter le Golden State à un gamin largué devant une station d'essence, un soir, dans le Montana. [b][color=#cc99cc]« Mais tu viendrais avec ? »[/color][/b] Elle ne m'a pas laissé le temps de réfléchir à une réponse, pas plus que de lui en donner une. Elle n'en attendait d'ailleurs peut-être pas. Sa question résonne comme une condition, et elle me dévisage, tout le temps où je garde mes mots pour moi. <span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Don’t do it. Don't love me.</span> Je finis par lui sourire, vaguement, en glissant une main jamais trop agile sur ses cheveux. [b][color=#006666]« Bien sûr. »[/color] [/b] Pour la peine, oui, je m'occuperais d'elle, un peu plus, encore mal, certainement. Mais je le ferais. [b][color=#cc99cc]« Et-Minet aussi ? »[/color][/b] Mon sourire s'élargit, vaincu, et je porte une main à mon visage pour frotter mes yeux, amusé. [b][color=#006666]« Oui, Hemingway, il peut venir aussi, évidemment. »[/color] [/b] Elle rigole, je ne sais pas trop si c'est parce que j'ai prononcé <span style="font-style:italic">Et-Minet</span> n'importe comment ou parce qu'elle a vu qu'elle m'avait fait sourire ; elle glisse de mes jambes et file hors de la pièce. Je la suis du regard, puis m'étend sur le salon, les meubles, les murs, les dessins sur les murs. Sûrement que j'aurais du lui dire, qu'elle ne reviendrait jamais ici, là où elle a grandi, là où elle a toujours vécu. Mais ça serait lui confier pourquoi je voulais qu'on aille en Californie, ça serait lui dire pour sa tante qui l'a ignorée, ça serait lui dire pour moi, qui la laisse tomber, si rien qu'un jour je lui avais donné le sentiment que je faisais le contraire. Elle revient en trombe, un instant plus tard, m'arrache à mes songes en coursant le chat qui dormait alors sur le fauteuil et qui, s'il semblait apprécier la petite depuis que nous étions venus à Cincinnati, n'avait pas su se montrer brave à la vue du sac de transport maison-vétérinaire-jetetrimballepartout avec lequel Jane le poursuivait. [b][color=#006666]« Hey, attends, on ne part pas tout de suite. »[/color] [/b] Elle s'arrête et fait volteface, souriante, encore, ses doigts repoussant les mèches folles qui lui tombent sur le visage, tandis que Hemingway se réfugie en haut de l'armoire. [b][color=#cc99cc]« Maman m'a dit que tu partais très très vite et qu'elle n'avait pas eu le temps de finir sa valise. Moi, je serai prête, comme ça tu me laisseras pas. »[/color][/b] <span style="font-style:italic">Bang bang, I shot you down.</span> J'encaisse la réplique, douce, innocente, insouciante. [b][color=#cc99cc]« Mais Et-Minet, descends de là ! »[/color][/b] Je reste stoïque, perdu, perdant, et puis je me lève. Je m'approche d'eux, j'attrape Hemingway, et il finira sa soirée dans le sac de transport, jusqu'à ce que Jane se soit assoupie, rassurée.


<span style="font-family:Courier New; font-weight:bold; letter-spacing:-1px; color:black; font-size:12px; ">Don’t do it. Don't love her.

</span>
</div></center>


Et ta fiche de liens au cas où ^^

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bonne soirée <3
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morrow
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MessageSujet: Re: Demande de fiche   Demande de fiche EmptyVen 31 Oct - 19:17

ahah, meme pas Demande de fiche 1036540419
Merci beaucoup et bonne suite à vous Demande de fiche 2552334744
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Ella McCreary
Ella McCreary

▐ PAROLES : 159
▐ DATE D'ARRIVEE : 20/10/2014
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De même ^^
Pas de quoi ^^
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