NOM ET PRÉNOMS Selena Beaumont ; DATE DE NAISSANCE 21 juin 1984 - 31 ans; LIEU DE NAISSANCE Los Angeles ; ORIENTATION SEXUELLE Hétérosexuelle ; SITUATION PERSONNELLE Célibataire mais jamais seule dans son lit    ; ÉTUDES/MÉTIER Assistante dans une agence de communication ; GROUPE Je préfère qu'on reste amis ; AVATAR Erica Durance ; CRÉDITS Ness

PSEUDO Ness ; AGE 29 ans ; OU AS TU CONNU LE FORUM ? Je crois bien que je le connais depuis sa création ; UNE REMARQUE ? Pas pour le moment, madame :) ; CONNEXION 4/7.

Au large des Bahamas, août 2009 :
Allongée à l’avant du catamaran, je me dors la pilule pendant qu’Adam fait je ne sais quoi dans l’eau. Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis là, les yeux fermés au cœur de ce silence si reposant et au rythme des vagues qui font légèrement tanguer le bateau. Je rêve de ce moment depuis des semaines et j’y suis enfin. Des vacances bien méritées avec mon homme ! Et dire que pendant que je barbote dans le pacifique, mon père est sur un bateau de pêche dans les eaux froides de l’atlantique nord avec cinq gars sentant le poisson. Pas de bol papa ! Ta fille a plus de chance que toi. J’entends Adam remonter sur le catamaran mais je ne bouge pas, ni ouvre ne serait-ce qu’un œil. Quelques secondes plus tard, il se secoue comme un berger allemand après une grosse averse juste au-dessus de moi. Machinalement, j’ouvre les yeux, le pousse et me lève brusquement pour m’énerver contre lui « Putain Adam ! ». Je pose mon regard sur mon maillot de bain complétement trempé puis lui envoie mon regard le plus noir que j’ai en rayon. Il hausse les épaules style qu’est-ce qu’il y a, j’ai rien fait, puis me sourit. Ce sourire me remue jusqu’au creux du ventre. Et merde, pourquoi je n’arrive pas à résister à cet homme. Il s’approche et dépose un baiser dans le cou, puis un autre sur mon nez, avant de se coller à moi et se dandiner pour me mouiller davantage. Je me mets à rire puis prend son visage dans les mains pour l’embrasser. Il arrête de s’agiter, me prendre dans ses bras et prend la direction de la cabine.


Santa Monica, octobre 2009 :
« Alors, tu l’es ou tu ne l’es pas ? » Je sens dans sa voix qu’il est stressé. Je le suis tout autant. Faisant les cent pas dans la salle de bain, je m’arrête à chaque aller-retour pour regarder l’heure sur mon téléphone. Adam est assis de l’autre côté de la porte. Je l’ai entendu se mettre contre la porte et s’y laisser glisser, il y a quelques instants. Marchant de long en large, je me persuade que le résultat sera négatif. Il le faut. On n’est pas prêt pour ça. « Selena ? » « Ça ne fait pas encore deux minutes. » Je fais quelques pas puis lui demande : « Si c’est positif, on fait quoi ? ». Un silence, qui me semble interminable, s’installe entre nous. Est-ce bon signe ? Est-il parti en courant me laissant seule avec ce problème ? Puis, je l’entends se lever et un petit bruit sourd retentit comme s’il venait de poser son front contre la porte. Il soupire puis me répond enfin : « Je ne sais pas, Selena. » Je regarde mon téléphone. Deux minutes sont passées. C’est l’heure de vérité. Je m’approche du lavabo où est posé le test de grossesse et remarque deux traits. Mon cœur manque un battement. Ma respiration s’accélère et je cherche à tâtons le rebord de la baignoire. « On y arrivera, Selena. A deux, on y arrivera. » Ces paroles sont comme un soulagement. Je me lève et me dirige vers la porte. Je l’ouvre et il est là, me regardant avec un mélange d’angoisse et d’impatience. « Je suis enceinte » Il reste muet un instant, l’air de réfléchir s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise nouvelle, puis un léger sourire se dessine sur ses lèvres.


Hôpital de Portland, décembre 2012 :
Allongée dans mon lit d’hôpital, je regarde le mur d’en face, les yeux remplis de larmes. On frappe à la porte et Adam entre dans la chambre. « Vas-t-en, Adam ! Je ne veux pas te voir. » dis-je sans quitter des yeux le mur. Faisant fi de ma requête, il s’approche du lit. « Vas-t-en ! » « Selena » me répond-t-il d’une voix douce qui a pour but de tenter de me calmer. Mais, je suis tellement furieuse contre lui que rien venant de lui pourrait apaiser ma souffrance. Il me prend la main que je repousse immédiatement. Je lui adresse un regard empli de fureur et il lève les mains pour me signifier qu’il ne me touchera plus. « Selena, je suis désolé. » « Tes excuses, tu peux te les garder. » « Mais… » « Il n’y a pas de mais, Adam. Elle est morte et tu l’as tuée. Elle est morte, Adam, MORTE. » « Je sais » « Vas-t-en, Adam. » Je veux qu’il s’en aille. Le voir me rappelle que je l’ai perdue. Les phares du camion, le choc brutal de la ceinture sur ma poitrine, la voiture qui se retourne plusieurs fois et le sang coulant sur les joues de Leona hantent mes nuits depuis ce jour où il a perdu le contrôle de la voiture. Et le voir me fait revivre ce moment à chaque fois. C’est trop douloureux. « Vas-t-en ! » répète-je mais il ne bouge pas. Il a l’air dévasté mais je m’en fous. « Casses-toi ! » Je me lève brusquement de mon lit - j’ai mal, mais je m’en fiche – et le pousse violemment pour l’obliger à quitter la chambre. « CASSES-TOI ! » Je le pousse à nouveau. Il résiste un moment puis comprend qu’il est face à un mur et que je ne changerais pas d’avis. Il me lance un dernier « je suis désolé » avant de sortir. Je me dirige vers mon lit pour m’appuyer dessus. Mon corps n’a jamais été aussi douloureux. Chaque centimètre carré de mon corps me fait mal, mais il y a une douleur bien plus grande : celle du cœur. Je m’écroule au pied de mon lit en pleurs.


Los Angeles, Juin 2014 :
Le jour se lève à peine sur Los Angeles. Je sors du lit, prend la chemise bleue pâle que je trouve au pied du lit et l’enfile. Je me dirige ensuite vers la grande baie vitrée du studio pour observer les premiers rayons du soleil caresser les maisons du quartier. Je contemple la ville de longues minutes puis me tourne vers le lit où Louis, ou John – je ne sais plus – dort à point fermé. Le souvenir de notre soirée me fait sourire. Je regarde à nouveau par la fenêtre et mon regard se pose sur une affiche publicitaire. Un instant, j’ai l’impression qu’il est marqué Leona mais en y regardant bien c’est écrit « loin ». Inconsciemment, mon pouce caresse mon poignet gauche où les lettres ASL y sont tatouées. Je me rappelle le jour où j’ai fait ce tatouage comme si c’était hier. C'était juste après la naissance de Leona. Ma vie a bien changé depuis. Je retourne m’asseoir dans le lit au côté de cet homme dont je ne me souviens même pas du nom. Je me surprends à trouver cela un peu déprimant, mais ce sentiment disparaît rapidement. C’est ça ma vie maintenant.