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 You should see me in a crown - Harry

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MessageSujet: You should see me in a crown - Harry   You should see me in a crown - Harry EmptyMer 19 Mar - 20:24

Une erreur. Il avait suffit d'une erreur pour tout faire basculer. Une petite erreur, une minuscule erreur. Insignifiante et pourtant mortelle. On faisait tous des erreurs, tout le monde se trompait. Tous les jours. Je n'avais pas les chiffres mais tout comme on savait combien de personnes mourraient ou naissaient en une minute on devait bien savoir combien faisaient une erreur. Ou peut être bien que non. Parce que l'erreur est subjective, elle est plus ou moins grave, elle est réparable ou pas. L'erreur n'est pas la même aux yeux de tous, et en fonction des circonstances. Il arrivait même qu'une erreur se révèle bénéfique. On ne blâmera jamais les maladroites qui initièrent la tarte tatin, pourtant leur erreur était grossière. La mienne n'était pas plus grosse et pourtant les conséquences en avaient été toutes autres.

Alors que j'étais dans l'ascenseur, alors que le son entêtant de la petite musique d'ambiance, qu'on s'obstinait à faire résonner dans cet espace clos déjà assez désagréable en lui même, me vrillait les tympans, je repensais à tout ça. Ça. C'était à cause de ça que je m'étais levé tôt, que j'avais mis un costume et que je me retrouvais dans ce foutu ascenseur, supportant cette ignoble mélodie. A mes yeux bien entendu il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat. Les médecins aussi se trompaient, ça arrivait, nous étions des êtres humains comme les autres. Moi je ne sais pas, je ne sais pas si j'étais comme les autres, pas vraiment. Cependant je semblais tout de même appartenir à l'espèce humaine. J'étais homo sapiens sapiens. Darwin pourrait en témoigner, paix à son âme. Il avait fallut qu'entre tous ce soit moi qui me trompe. J'avais échoué, j'avais mal évalué, j'avais fais une mauvaise estimation. Je ne pouvais pas être dans le faux, j'étais le meilleur, j'étais efficace et détaché, je ne prenais pas de gants, je ne réfléchissais pas inutilement. Et il avait fallut que ce soit ce qui cause ma perte. Il avait fallut que ma force me tourne le dos. Ah la salope. C'était bien trop tragédie grecque à mon goût. Là encore le mal aurait pu être contenu. Une faute médicale se rattrape. En général, pas quand elle est mortelle.

Le plus frustrant était de savoir d'où venait l'erreur. J'avais de la chance, c'était le seul bâtiment dans lequel l'ascenseur avait déjà été remis en fonction. Je fixai les chiffres lumineux indiquant les étages tandis que je continuais mon ascension, ressassant ce qui n'aurait pas du être. Je me revoyais cette nuit là. Appelé en urgence j'accours, je suis pas sensé être aux urgences, je suis légiste. Il se trouve que je suis de garde, il se trouve que les internes ont besoin d'un médecin, un vrai : me voilà. Je suis agacé, je fais tout de même mon travail. Rapide, précis. Je diagnostique, je prescrit. J'ai juste, j'ai tout bon. J'ai trouvé ce qu'il a moi. J'ai trouvé la solution. Sauf que je n'ai pas pensé à lui, à ce petit bout de chair animé qu'on appelle patient. Lui je ne l'ai pas vu. Je n'ai pas perçu sa détresse. Je ne l'ai vue qu'elle. La maladie. Elle était belle dans son drapé moribond, elle était fière avec son parfum nauséabond. Vicieuse elle dévorait le corps, elle suçait la vie. Mais moi je l'avais vaincue. Elle était terrée dans sa grotte, un loup délicat cachant son visage mais je l'avais vue, je l'avais reconnue. J'avais gagné contre elle. Je n'avais pas réfléchi à lui. Je n'avais pas songé que ça la tuerai elle, et lui avec. Mal dosé, traitement illusoire, personne n'y aurait survécu, il n'a pas fait exception. J'ai été presque choqué en m'en rendant compte. Incrédule. C'était impossible et pourtant il gisait là, entouré de ces internes qui m'avaient laissé faire, qui avaient bu mes paroles, suivi mon raisonnement muet, appliqué mon verdict. Ils n'étaient pas pour autant coupables, ils étaient de pauvres êtres faibles. J'étais différent. J'étais parti sans un mot. Je n'avais jamais prononcé un mot là dessus. Jamais. Avec personne.

Son de clochette. Je quitte le monstre de fer. J'ai une nouvelle chance, alors que je marche dans le couloir pâle j'ai la possibilité d'en faire à nouveau partie. Peut être. C'est tout ce que je demande. Je demande juste à pouvoir faire la seule chose que je sais faire à nouveau. Ils ont pas le droit de me le refuser, je suis le meilleur. Je suis pas le plus doux, je suis pas le plus humain mais je suis efficace, pas avec les gens mais avec les faits, avec les maladies. J'ai pas la prétention de faire des consultations, je suis conscient de mon déficit d'empathie, je sais qu'il me manque quelques packages de ce côté là. J'veux juste pourvoir occuper mon cerveau à nouveau, j'veux juste qu'on me présente un cadavre à nouveau, j'veux juste combattre les mystères de la mort encore une fois. Harry peut faire ça pour moi. Il est un peu comme moi, en tout cas il a l'esprit vif. Il a comprit. Il a comprit que j'en avais besoin, il a aussi compris qu'il trouverait pas meilleur légiste, il a comprit que ça resterait entre lui et moi, que cette suspension était stupide, que j'étais pas fait pour faire cours à des gamins. Aujourd'hui j'vais revenir, j'vais remettre ma blouse, j'vais à nouveau m'attaquer à de la chair en décomposition et rien que cette idée me donne presque le sourire. Couloir de la deuxième chance.

J'entre dans le bureau sans frapper. Harry est là. J'ignore si je l'interromps mais je ne m'en soucis pas vraiment et puis j'ose espérer qu'il ne soit pas le genre d'homme à me tenir rigueur d'un léger manque de savoir vivre. Je m'assis dans le fauteuil en face de lui sans avoir encore prononcé le moindre mot. Le cuir est souple, c'est pas mal de diriger un hôpital, ça a ses bons côtés, le bureau est confortable. Il a eu de la chance, son antre a gracieusement été épargnée par le tremblement de terre, c'est pas le cas de tous les départements. Et puis je me dis que je suis sûrement sensé prendre la parole, le remercier. J'apprécie beaucoup que t'ai accepté de me prendre. Tu seras pas déçu. S'il m'a fait venir ici c'est que c'est bon non ? Sinon pourquoi me faire déplacer ?
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MessageSujet: Re: You should see me in a crown - Harry   You should see me in a crown - Harry EmptyMer 26 Mar - 1:18

"Ça va me coûter.. Combien?"

Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que je décide de passer les coup de fils les plus désagréable... Sans café? Je veux dire, je suis un homme plutôt intelligent, non rectifications, très intelligent, on pourrait croire que je suis du genre prévoyant et bien organisé... Si les quelques lecteurs de cette histoire doivent choisir un moment pour rigoler, je crois que maintenant c'est tout simplement parfait. Je veux dire, j'ai une assistante, Jane, exactement pour cette raison. Et ma super assistante n'est pas là cette semaine car elle aussi doit s'occuper de sa propre maison et de sa propre famille. Et moi je suis là, dans ce bon vieil hôpital que j'ai décidé de racheter pour une poignée de pain il y a environ trois ans de cela et qui désormais... Demande beaucoup d'attention. Beaucoup trop d'attention. Est-ce que je parle comme un père face à ses enfants? Tant mieux, je suis du genre à plus faire attention à mes investissements qu'à mes enfants. De toute façon qu'est-ce que je peux dire? La seule qui vit sous mon toit, cette chère Magdalena (non pardon, visiblement, il faut l'appeler Maggie), se porte très bien sans moi et elle me l'a très bien fait comprendre. Mais qui d'autre pour relever le Good Samaritan Hospital? Qui donc pour remonter le moral des patients et de leur dire que non, on ne va pas les mettre à la porte et dire à son personnel de mettre les bouchées double? ...
...

Non sérieusement, personne ne veut de ce rôle là, non parce que là, je passe, mais alors totalement.

Je n'ai absolument rien du superman des temps moderne et les responsabilités tout ça... Ce n'est pas parce que j'ai fêté mes quarante ans, de triste mémoire, il y a quelques semaines de cela que j'ai gagné en maturité. Le tremblement de terre m'a également marqué, enfin plus Stefan que moi mais ce n'est qu'un détail, il y a quelques années je n'aurais pas hésité à faire mes valises et à m'exiler sur une jolie petite île et dans un de ses hôtels où la facture est plus qu'exhorbitante. À croire que je ne suis plus ce genre de personne et visiblement, les gens peuvent changer... Y compris Harry Stone. C'est bien pour cette raison que je suis toujours là, à Los Angeles, au téléphone avec mon charmant banquier, un plan de l'hôpital posé devant moi. Je fais un effort pour l'écouter me résumer les différents dommages et les frais que les réparations vont engendrer... Et évidemment que je vais devoir sortir des sous de ma propre poche, je déteste faire ça mais je suis un peu comme qui dirait...Coincé. Dans tous les sens du terme. Et j'étais encore au téléphone quand la porte de mon bureau s'ouvrit, j'espérais pendant quelques secondes apercevoir Jane, pas de doute qu'elle, elle aurait eu la solution à mes problèmes. Mais non, ce n'était pas Jane, les miracles n'existent pas dans cette réalité ci Harry, réveille toi, c'est juste ton nouvel employé, Annibal. Sans même réfléchir à deux fois, je finis par raccrocher au nez de mon banquier, croyez moi, il a l'habitude, je le fais très souvent, et je grimpai sur mon bureau pour m'asseoir en tailleur dessus, fixant à Annibal qui avait déjà pris ses aises dans le fauteuil juste en face de moi. ... Peut être que j'aurais lui demandé s'il voulait également un café. Peut être. Sa phrase a au moins le don de me faire sourire.

"Okay, juste au passage, pas besoin de faire le lèche botte avec moi, ça ne marche pas vraiment." Je haussai les épaules avant de retirer mes lunettes de mon visage, non pas de lentilles aujourd'hui, je n'ai même pas pris la peine de faire cet effort là, pour poser la monture quelque part sur ma tête, toisant Annibal. "Tu peux toujours essayer et ça risque de m'amuser environ... cinq minutes mais sincèrement... Non." Un certain McFire s'était déjà prêté au jeu et il y avait laissé des plumes. Tout ce que Stefan m'aura appris c'est que... Hmm.. Attendez je l'ai sur le bout de la langue, oui, les relations au boulot, c'est une mauvaise idée. J'ai considéré Stefan comme un ami et maintenant je m'en mords littéralement les doigts. J'apprends de mes erreurs à présent, la version 2.0 d'Harry c'est moi. (Et non, cette version ne dira pas plus de choses censées que la précédente). "Bref tu fais quoi dans mon bureau déjà? Hmmm... J'ai eu une longue semaine, quelqu'un a eu la bonne idée de faire en sorte que ce putain de tremblement de terre endommage en partie mon hôpital... Chouette pas vrai?" Pure question de rhétorique bien évidemment, je ne lui laissai pas le temps de répondre avant de rapidement ajouter:  "Et entre nous, si tu es là aujourd'hui... C'est bien parce que j'avais besoin d'une distraction et que je n'ai pas la télévision chez moi." Non en fait je retire tout ce que j'ai dit... je suis toujours autant un connard, je n'ai pas changé. Heureusement sinon j'aurais dû payer plus d'heure de thérapie.
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MessageSujet: Re: You should see me in a crown - Harry   You should see me in a crown - Harry EmptyDim 13 Avr - 20:17

La déco était pas trop moche, pas que je m'y connaisse en déco mais il me semble que selon les standard ikea ça collait plutôt pas trop mal. C'était simple, c'était efficace. Le fauteuil était confortable, je vois pas trop ce que j'aurais pu demander de plus à vrai dire. Un café peut être, ou un thé plutôt. C'est pas ma politesse inexistante qui m'empêchait de formuler ce genre de requête, seulement mon absolu non confiance en la qualité de ce genre de breuvage dans un hôpital, j'en ai connus trop et pendant de trop longues années pour ignorer les risques. Les hôpitaux c'est bien. Ça offre aux gens des soins, ça les aide, les rassure, ça donne du boulots aux mecs comme moi. De l'emploi, du service public, que demander de plus ? Une bonne machine à café, du thé qui ressemble pas à un mélange de pisse de chat pas fraîche et de jus de chaussette lui bien récent. Manifestement c'était trop, alors j'attendrai d'être à la maison. Enfin. La maison. J'attendrai d'être chez Billie quoi. Ou plutôt chez Aidan puisqu'on devait dormir chez lui maintenant. Le tremblement de terre en lui même ne m'avait pas particulièrement atteint. Je connais pas encore très bien la ville, je veux pas connaître ses habitants et puis il s'agit juste d'une petite secousse de la croûte continentale, un phénomène naturel, totalement rationnel et contre lequel nous ne pouvons rien. Pourtant si les dégâts divers dans leur généralité ne me touchaient guère j'étais bien plus embêté par le fait que la destruction de l'appartement de ma fille nous ai obligé à aller chez un de ses amis. C'était gentil mais non merci. Une personne de plus à supporter. Si j'avais quitté ma maîtresse en lui laissant le reste de nos filles c'était pas pour me retrouver à vivre en presque communauté à nouveau. Très peu pour moi.

Un autre désavantage des spasmes qui avaient secoués le sol étaient les dommages subis par l'hôpital, mais encore une fois, ça ne me concernait pas vraiment. Je m'étais renseigné, la morgue était en parfait état, je pourrais palper du corps froid à nouveau sous peu. C'était pour ça que j'étais dans ce fauteuil assez agréable, pas juste pour le plaisir de reposer mon arrière train sur une surface qui ne soit pas dérangeante. J'étais pas venu ici pour m'amuser ou pour discuter. J'étais pas vraiment le genre d'homme à discuter à vrai dire. J'étais venu là parce que j'avais eu un message, un message comme quoi Harry me recevrait. Ça voulait dire que j'étais pris. Tant mieux, j'aurais pas aimé avoir à le menacer ou trouver un moyen de m'introduire quand même dans son hôpital ou que sais je. C'était plus facile et plus rapide comme ça. Et puis on devrait bien s'entendre. Pas que je m'entende bien avec beaucoup de personne, à part Graham mon ancien collègue pas grand monde me venait à l'esprit d'ailleurs. Mais on s'en fichait, c'était pas ça qui comptait. Ce qui comptait c'était mon boulot, c'était que je sois engagé, même un peu, pas à temps plein, juste de temps en temps, consultant s'il fallait. Je demandais juste quelques morceaux de chair et d'os à examiner de temps en temps.

Pas besoin de faire le lèche botte ? Tant mieux. C'était pas mon genre. J'avais du essayer une fois dans ma vie mais j'avais pas vraiment réussi. Quand on a en horreur toute conversation superflue, difficile de la jouer flatteuse. Demandez à ma fille, s'il y a bien un défaut que je n'ai pas c'est le mensonge et la démagogie, le reste j'ai en stock mais ça non, on m'en a gracié. Mère nature a du estimer que j'étais déjà bien assez gâté comme ça. Il s'était assis sur le bureau. Ça me perturbait pas, j'm'en fichais, il faisait ce qu'il voulait, ça devait être moins ergonomique que son fauteuil, c'est tout. Oh. T'aimes pas ? C'est une formulation que j'ai apprise pour l'occasion, j'l'ai vu dans un film je crois. Je pensais que ça marcherait, ça sonnait bien sociale pourtant. Enfin. On perdra moins de temps comme ça. Je devrais pouvoir arriver à supporter ce mec en fin de compte à ce qu'il semblait, l'efficacité c'était tout ce que je recherchais. J'avais d'ailleurs pas l'intention de rester dans son bureau toute la journée, j'étais juste venu ici pour obtenir confirmation de mon engagement dans cet hôpital. Il me demandait vraiment pourquoi j'étais venu ici ? J'en avais rien à faire moi de ses problèmes, tant que la morgue de l'hôpital était toujours en état. Une distraction ? Je pense que j'étais le dernier homme sur terre qu'on choisirait comme distraction. J'étais pas spécialement drôle, ou en tout cas mon humour n'en faisait pas rire beaucoup il était trop râpeux, trop cynique. Je restais insensible à sa remarque, j'étais en général assez impulsif mais également assez peu sensible aux attaques basses que d'ailleurs je ne remarquais pratiquement pas, ne leur accordant tout simplement pas de réelle valeur. Si je suis là aujourd'hui c'est parce que tu m'as appelé pour me donner rendez vous. soucis d'exactitude latent, dur de s'en débarrasser. Tout en sortant un paquet de cigarettes de ma poche j'enchaîne aussitôt. Et je suppose que si tu m'as fait venir c'est parce que tu as accepté de m'engager, et tu as raison. Je m'interromps seulement le temps d'allumer la clope et d'en inspirer la première bouffée. Lui tendant le paquet avec un haussement de sourcil interrogatoire je poursuis Si y a un peu de paperasse à faire passe le moi que je signe, qu'on puisse finir ça vite. J'avais pas l'intention de passer toute la semaine ici. J'avais d'autres choses à faire. J'avais plus ou moins arrêté de fumer, mais l'idée de pouvoir à nouveau ausculter du cadavre se fêtait bien avec un peu de tabac.
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MessageSujet: Re: You should see me in a crown - Harry   You should see me in a crown - Harry EmptyLun 28 Avr - 1:25

« Au moins je peux déjà enlever l’étiquette de con que je t’avais collé sur la peau. » Je répondis aussitôt alors qu’il avait deviné comme un grand la raison de sa venue ici.

Oui, Harry Stone joue les bons samaritains à présent et redonne leur emploi aux gens. Non, vraiment, cette version toute nouvelle de moi même va sans doute faire peur à beaucoup de gens. Vous y croyez une seconde vous? Non, certes, avec Stefan j’ai merdé, certes, le destin a décidé de me faire ouvrir les yeux d’une manière plutôt brutale mais bon… Parfois c’est ça la vie, tu décides d’aider quelqu’un et tu fais tout foirer et ensuite vous rentrez littéralement dans un mur et… Mon dieu je divague, autant ne pas penser à cette nuit-là, j’ai suffisamment de problème à régler sur ma liste de problème en tout genre en ce moment. Je poussai donc un soupir en regardant Annibal s’allumer une cigarette, le type clairement à l’aise dans mon bureau. Je n’ai pas encore décidé si cela était une bonne ou une mauvaise chose, mon avis sur sa personne ne compte clairement pas et ce n’est pas très marrant vu que je n’ai clairement aucun moyen de pression sur lui. Et là encore la question à un millions de dollars, est-ce que j’ai besoin d’avoir quelque chose dans mon chapeau au cas où je déciderai de lui faire courber l’échine? Absolument aucun moyen de le savoir. Hmm… Je vais devoir lui faire confiance et tout simplement plaquer un joli sourire sur mon visage (sourire enclenché attention il arrive dans cinq, quatre, trois, deux… un!) et tout naturellement lui tendre la main.  

Donc son contrat, son fameux contrat, je dois avoir les fesses posées dessus maintenant que j’y pense. Note à moi-même: ne plus s’asseoir sur ce bureau.  « Ça doit être quelque part par ici… » Je finis tout simplement par marmonner en me dandinant du mieux que je pouvais et tentant de ne pas finir sur le sol, ce serait vraiment le comble du comble. Je finis par mettre la main sur un dossier avec son nom dessus, qui était bien sous mon postérieur en plus (non mais plus sérieusement, question classe, on repassera) et je le lui tendis avec un stylo. « Oui, il faut que tu signe là où ma très chère secrétaire a mis des croix et ensuite tu pourras de nouveau travailler. » Qu’il se débrouille avec les détails administratifs, j’ai tellement de choses à régler. Quelques signatures et il pourra de nouveau travailler, on va dire que c’est mon cadeau de Noël… Comment ça Noël c’était il y a des mois? Peu importe, qu’est-ce que je peux dire? J’ai déjà mené ma petite enquête sur lui évidemment, je ne suis du genre à engager n’importe qui (et pour ma défense, Stefan bossait déjà dans l’hôpital au moment où je suis arrivé, comment est-ce que j’étais censé avoir avant qu’il se droguait?) et bien évidemment je sais quel genre de lien de parenté le lie Billie et lui. J’aurais bien des millions de questions à lui poser là tout de suite, à croire qu’il est en compétition direct avec moi pour le pire père de l’année mais même moi je réalise que ce serait trop… Trop, tout simplement trop, alors autant le laisser profiter tranquillement de sa cigarette tant qu’il le peut encore. Il aura l’air bien con dans quelques années quand il finira avec un cancer des poumons.

Bref, pourquoi il est là? Est-ce ma manière tordue de montrer à Billie que je tiens à elle? Sans doute, je vous l’ai déjà dit j’ai décidé de dire adieu à la thérapie, mais ça ne veut pas dire que je vais mieux pour autant… C’est même tout le contraire. Peut être que moi aussi je devrais sérieusement envisager la cigarette, pour l’instant je suis juste accro à mon boulot, à mes insomnies récurrentes et mes prises de tête avec Stefan. Tout ce que je peux dire c’est que Billie m’a aidé quand j’étais dans un moment difficile et vu que je sais que les choses ne vont pas fort pour elle en ce moment (là encore, gros avantage d’être directeur d’un hôpital), alors peut être qu’il était tant de retourner la pareille… À ma manière. Une très très mauvaise idée pour ceux qui me connaissent un minimum.  « Enfin, officiellement, tu n’existes pas, vu que tu es suspendu pour encore un certain temps et blablabla… Fort heureusement pour toi, il n’y a rien que l’argent ne peut pas acheter et il se trouve que tu es venu dans la meilleure ville du monde pour cela. » Ou alors c’est juste moi qui ai un compte en banque très bien fourni, là encore, tout est une question de point de vue. « Et puis il paraît que tu es le meilleur… Même si j’en doute sérieusement parce que c’est le genre d’étiquette que j’ai tendance à coller sur un seul type de personne.. Et en fait… C’est moi. Des questions? »
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