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MessageSujet: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyMar 20 Mar - 18:19

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« BIRDIE & THOMAS »


Thomas Henley progressa d'une démarche rapide entre la masse de piétons effervescente qui occupait le trottoir, un mince dossier calé contre la hanche. Une jeune femme armée d'un téléphone portable lui imposa un brusque arrêt, en s'immobilisant tout aussi soudainement devant lui, au niveau de la chaussée. L'Anglais consulta furtivement sa montre et plissa légèrement les yeux sous la luminosité éblouissante de cette matinée californienne, une mine relativement sereine dessinée sur le visage. Alors qu'il commençait à douter de ne jamais récolter la moindre réponse et s'apprêtait à relancer prochainement sa requête, il avait finalement reçu des nouvelles de Birdie Salinger, la musicienne bavarde du centre commercial. Ils n'avaient tenu qu'une brève conversation téléphonique dans le but de fixer une heure et un lieu de rendez-vous, cependant il lui avait semblé discerner une nervosité sourde dans la voix de la jeune femme, qu'il avait finalement mis sur le compte de la prudence et de la crainte. En tenant compte des déclarations que la musicienne avait confié au Bureau quelques mois plus tôt, cela n'avait rien d'étonnant - d'autant plus après avoir échappé à une fusillade.

Ils avaient convenu de se retrouver au Starbuck Coffee sur Pacific Palisades, lieu public où ils pourraient discuter sans crainte d'être écoutés par quelconques oreilles indiscrètes, autour d'un savoureux latte. Tout le monde est disposé à s'exprimer librement, face à ces petites merveilles italiennes. Le feu de signalisation daigna finalement adopter une éclatante couleur verte et la foule traversa l'avenue avec empressement avant de scinder en plusieurs petits groupes, en fonctions de leurs destinations respectives. Thomas se retrouva une poignée de minutes plus tard, sur la terrasse du Coffee Shop et s'installa à une table stratégique, de sorte à pouvoir capter l'arrivée de sa témointe dès que celle-ci se présenterait. Il défît machinalement le bouton de sa veste de costume et s'assied tranquillement en posant son dossier devant lui. Une serveuse l'accueillit dans la minute suivante et, il prit l'initiative de commander deux latte macchiato, renonçant pour cette fois-ci à son thé coutumier. Ses doigts commencèrent mécaniquement à jouer des percussions sur le rebord de la table, tandis que ses yeux balayaient la rue, sondant chaque visage dans l'espoir de voir apparaître celui de Birdie rapidement. Un bref soupir lui échappa et il se résolu à la patience, croisant les bras. Et si elle s'était ravisée et, avait décidé de ne pas venir ? Il avait envisagé cette possibilité la veille, alors que les brumes du sommeil commençait à investir son esprit. Peut-être ne désirait-elle plus témoigner et préférait ne pas s'afficher aux côtés d'un membre du Bureau, d'où son silence radio des derniers mois. Il ne pourrait pas l'en blâmer. D'après ses premières déclarations et ce qu'elles suggéraient, la jeune femme était en mesure de démanteler le réseau de la Nouvelle-Orléans, ce qui évidemment la plaçait dans une position délicate et indéniablement risquée. Mais n'était-ce pas pour cela qu'elle s'était premièrement adressée au FBI ?

La serveuse revînt avec ses consommations et les déposa devant lui avait adresse avant de s'éloigner vers une autre table. L'ancien militaire dû attendre quelques instants supplémentaires avant de voir se dessiner la silhouette gracile de la nouvelle-orléanaise. De nature polie, il se leva pour l'accueillir, un sourire aimable accroché aux lèvres - image très éloignée de l'attitude froide et digne d'une machine qu'il avait arboré lors de leur dernière rencontre physique. « Bonjour » la salua-t-il d'un accent anglais prononcé. Il lui tendit une paume cordiale avant de l'inviter à s'asseoir en face de sa propre chaise. « J'ai pris la liberté de vous commander une boisson chaude, j'espère que vous aimez le caramel. » poursuivit-il en poussant doucement le verre épais dans sa direction. « Vous avez l'air de tenir la forme, pour quelqu'un qui a reçu une balle - croyez-moi, c'est du vécu. » ajouta-t-il sur le ton des confidences, désireux de briser la glace. Leurs précédents échanges n'avaient clairement pas été si détendus. « Comment vous sentez-vous ? » l'interrogea-t-il d'une voix douce, évitant d'entrer directement dans le vif du sujet afin de la mettre à l'aise.
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyDim 25 Mar - 10:27

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« BIRDIE & THOMAS »


Il y a des journées ou tout sera ensoleillé, ou l'on pourra agir sans trop réfléchir et que tout se passera bien. Il y en a d'autre ou avant même que le réveil ne sonne on sait déjà que ça va être une catastrophe. On aimerait déjà pouvoir faire un bon dans le temps juste éviter de vivre cette journée, parce que rien ne pourrait la rendre bonne. Voilà plusieurs jours que Birdie ne dormait pas. Habitué à une vie nocturne agitée pour des jours de somnolence décadente dans le noir, elle ne pouvait pas trouver le sommeil alors qu'elle avait un rendez vous important le lendemain. Et finalement ce n'était pas à cause de son rythme décalé, ni à cause de sa très mauvaise hygiène de vie du moment, c'était plus à cause de ce foutue rendez vous. Elle avait l'estomac retourné avant d'avaler une seule goutte d'alcool, elle avait le vertige et des sueurs froides, et avait même eu envie de prier Dieu. C'est pour dire à quel point la situation était alarmante. Elle avait réfléchi longuement pour essayer de rationnaliser tout ça. Pourquoi Thomas, un agent du FBI chargé de la protection des témoins entre autre en tout cas, s'intéressait à Birdie et voulait vérifié sa déposition. Qu'est ce qu'avait bien pu dire Birdie. Quel problème avait-elle qu'elle n'aurait pas su. Décidément Birdie comme Savannah avait bien des choses en commun, sauf qu'à priori Birdie était vraiment morte. Enfin il ne faut pas s'alarmer, FBI ne veut pas forcément dire mort d'homme. Enfin normalement. Mais ce qui la stressait le plus c'était qu'elle n'était pas Birdie. Qu'elle ne savait rien de ce que Thomas allait pouvoir lui apprendre. Qu'elle ne savait pas comment elle pourrait réagir. Qu'elle devait absolument maintenir le masque. Que jamais quelqu'un des forces de l'ordre ne devait découvrir son secret, sinon c'était elle qui était cuite. Tout tournait à mille à l'heure dans sa tête et ce n'était même plus étonnant qu'elle ne puisse pas s'endormir, qu'elle ne puisse pas sortir, qu'elle ne puisse pas se saouler comme de coutume. Elle était un véritable déchet. Elle avait les traits tirés par la fatigue et le stress, les cheveux ternes et difficile à coiffer. Elle avait l'air abattue d'avance, quoiqu'elle dise, quoiqu'elle face, quoique Thomas lui dire.

Pour rajouter au bouquet final, elle avait clairement des bribes de souvenir de sa soirée avec Luca, enfin Hermès, qui lui remontait au visage, et qui la hantait dès qu'elle fermait les yeux. Enfin en soit ce n'était pas horrible, ça avait même été mémorable. Mais ce n'était tellement pas elle que ça lui faisait peur. En plus jamais Reaver lui pardonnerait s'il l'apprenait, c'était impossible. Elle lui avait promis mont et merveille pour se rattraper et elle allait tout bâcler avec le premier presque inconnu qui passait. Elle ressemblait à Birdie, il n'y avait pas de doute...D'ailleurs elle était extrêmement loin de comprendre Birdie en ce moment. Ce qui l'avait étonné, bouleverser était la violence de la relation de Birdie et Luca. Sans poser de question elle s'était glisser dans le personnage, avait repris cette relation qu'ils devaient avoir dans le temps et ne l'avait jamais dissuadé... Elle avait été happé en quelques instants par une vague de sentiment contradictoire et trop fort, comme s'il était impossible de lui résister ensemble. Mais en même temps, elle avait l'impression que Birdie avait une forte ascendance sur lui, mais elle était prête à parier qu'elle ne s'en était jamais rendu compte. De toute façon Billy ne comprenait plus rien à sa soeur, entre Wesley, Hermès et l'histoire avec le FBI, Billy était perdu, et avait l'impression de ce noyer dans une vie qu'elle aurait du connaître sur le bout des doigts. Son choix quoique débile et irréfléchi, ne devait pas être compliqué, et étrange, il ne devait pas être dangereux, et voilà qu'elle avait déjà manqué de mourir deux fois depuis qu'elle était Birdie, et qu'elle avait affaire avec le FBI. Tout était trop irréelle pour qu'elle veuille vraiment y croire. Mais il fallait regarder la vérité en face, elle était dans un bordel monstrueux, ne dormait plus, s'alimentait mal, buvait souvent trop, et il fallait vraiment qu'elle se reprenne en main.

Thomas lui avait donné un rendez vous dans un starbuck coffee, et Billy ne savait pas si ça la rassurait ou l'angoissait. On ne parlait pas de chose importante au milieu de plein de gens, si ? Et au moins le faite d'être en public lui donnera une nouvelle bonne raison de se contenir quoiqu'il se passe dans ce café. Mais ça elle n'était pas sûr que ça soit une très bonne nouvelle. Dans la rue Billy marchait étrangement, elle alternait avec une démarche lente qui lui donnait presque l'impression de tomber, et une démarche rapide parce qu'elle se rendait compte qu'elle allait être en retard. Il était clair qu'elle y allait presque à reculons, mais pouvait-elle vraiment sauter un rendez vous avec un agent du FBI ? Quand elle eu le café en vue elle ne tarda pas à voir Thomas assis sur la terrasse. Elle ne put s'empêcher de penser que comme dans son imagination les agents de FBI était toujours mignon voir carrément sexy, ça devait être pour mettre en confiance les gens. Tu me diras ça peut aussi déstabiliser. En même temps comme ça, si elle perdait pied, elle pourrait toujours se focaliser sur sa belle gueule... Enfin si ça peut sauver la situation... Elle eut un bref arrêt, hésita à s'enfuir, avant de finalement prendre une grande inspiration, elle se dirigea vers lui et s'assit en face de lui. « Bonjour » Elle sourit en entendant l'accent anglais. Un sourire faible mais un sourire quand même, et il n'y a pas de petite victoire non ? Le jeune homme avait tout pour distraire les gens des choses importantes, elle imaginait avec de plus en plus de difficulté que Savannah est pu resté quatre ans avec lui et qu'il ne se soit rien passé. « Bonjour, excusez mon retard, j'ai du me battre avec mon subconscient pour pouvoir venir... » Elle disait ça avec une facilité assez incroyable, comme si elle était Birdie et qu'elle n'avait jamais eu rien à perdre, qu'elle pouvait encore dire ce qui lui passait par la tête. Comme quoi avec la fatigue Billy faisait des merveilles dans le rôle de sa soeur. « J'ai pris la liberté de vous commander une boisson chaude, j'espère que vous aimez le caramel. » Billy regarda la boisson et fit un faible sourire et le remercia rapidement. Elle n'avait envie de s'étendre sur rien, et de seulement en finir le plus rapidement possible. L'idée était de bouclé l'affaire mine de rien pour pouvoir oublier. « Vous avez l'air de tenir la forme, pour quelqu'un qui a reçu une balle - croyez-moi, c'est du vécu. » Tenir la forme ? Elle eu l'air étonné d'entendre ces paroles, et non seulement elle pensait qu'il allait falloir retenir son expression faciale à l'avenir, parce que si on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert ça risquait de compliquer grandement sa situation. « Le maquillage est le meilleur agent de forme qui puisse exister de nos jours... Mais mon épaule va effectivement mieux » Il fallait dire qu'elle buvait tellement que ça lui faisait presque oublié toutes les douleurs qu'elle pouvait avoir, sauf les plus profondes, celle qui la plongeait dans une certaine dépression. « Comment vous sentez-vous ? » Fallait-elle vraiment qu'elle soit honnête, clair comme de l'eau de roche. Après tout plus elle était honnête maintenant, plus elle saurait mentir plus tard. « Fatiguée et stressée et votre charme n'aide pas vraiment, quoique vous n'avez pas l'air d'être un con, et c'est rassurant. Si on pouvait commencé rapidement... Je ne peux pas agir normalement en sachant ce qui va venir... » Elle se triturait les mains autours de sa boisson qu'elle n'avait pas encore touché, elle ne savait pas encore si elle était d'humeur à boire. « D'ailleurs pouvez-vous commencer par me rappeler l'intitulé exacte de la déclaration que j'avais fait la dernière fois, on gagnera du temps, je ne vous répéterais pas deux fois les mêmes choses... » Enfin quand on y pense elle était dans l'incapacité total de raconter les mêmes choses, et avait surtout besoin de l'intitulé pour pouvoir potentiellement nié ce qu'elle avait dit plusieurs mois plus tôt, ou alors mentir mieux. Birdie n'avait vraiment pas décidé de lui facilité le travail. Elle avait l'air faible, et nerveuse, mais il n'y avait rien d'anormal dans cette apparence. Au moins un truc qui serait normal.
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyMar 17 Avr - 15:37

Un sourire empli d'humilité étira les lèvres de l'Anglais lorsque quelques commentaires flatteurs se glissèrent clandestinement dans la conversation formelle ; de nature modeste, il choisit d'accepter ces compliments inattendus pour ce qu'ils valaient, d'une légère inclinaison de la tête décente. Ils n'étaient certainement pas réunis aujourd'hui pour se lancer des fleurs au visage, cependant aucune règle écrite ne leur interdisait d'instaurer un climat cordial et même de bonne entente. La jeune femme ne sembla pas se formaliser de leur précédente rencontre - qui en regard des circonstances n'avait pas été des plus agréables - aussi décida t'il d'en faire autant, effaçant l'ardoise pour un meilleur départ. Par ailleurs, Thomas avait la réputation de s'impliquer énormément - et même trop - dans les affaires qui lui étaient attribuées ; c'était un reproche que ses supérieurs étaient capables de remettre régulièrement au goût du jour - usant inscrupuleusement de l'exemple vivant représenté par Savannah Monroe, qu'il avait suivi au Mexique sans broncher, alors que rien ne l'y obligeait. Il souhaitait être capable d'établir cette même relation de confiance avec Birdie, comme il l'avait réalisé avec Savannah, afin qu'elle se sente à l'abri des dangers qu'elle avait précédemment évoqués dans sa déposition. Il n'était guère agréable de coopérer avec un homme aussi compatissant qu'une pierre, c'est une chose que Thomas avait personnellement expérimentée.

« Détendez-vous, lui intima-t-il d'une voix aux accents apaisants. Aux dernières nouvelles, je ne mords pas. Et puis, vous ne risquez strictement rien ici. ». D'un coup d’œil expérimenté, il releva l'agitation fébrile des mains de sa nouvelle protégée ; nervosité qu'il mit rapidement sur le compte du stress et de la fatigue qu'elle venait d'évoquer. L'ex-militaire acquiesça silencieusement lorsqu'elle proposa qu'ils commencent rapidement et, il s'accorda une brève gorgée de latte avant d'entrer en matière. Le goût caramélisé de la boisson chaude éclipsa avec une facilité déconcertante l'usuel goût amer de la caféine, lui épargnant ainsi une grimace déplaisante à afficher devant une relation professionnelle. « Bien sûr, attendez un instant. ». Il inspira tranquillement, se frottant vivement les paumes l'une contre l'autre avant d'ouvrir le dossier qu'il avait emporté afin de parcourir à nouveau les notes de son prédécesseur - dans la gestion de ce dossier.

« Avril 2011. Le rapport annonce que vous avez profité d'une visite chez votre sœur pour aborder mon collègue à Los Angeles. » Commença-t-il, ses sourcils subissant l'inflexion inhérente à sa concentration. « Birdie Salinger nous confie un sentiment d'insécurité, accentué aux côtés de Luca Giuliano - membre clé du réseau de la mafia orléanaise qu'elle affirme pouvoir faire tomber grâce à ses témoignages, en regard de son désir de quitter ce milieu le plus rapidement possible.» lut-il à voix suffisamment haute pour que la jeune femme puisse aisément saisir ses paroles et, suffisamment basse pour qu'elle ne soit pas surprise par quelques oreilles indiscrètes. Thomas leva les yeux, scrutant le visage de la jeune femme dont ce rapport énumérait les quelques confessions, vieilles de neuf mois auparavant. Thomas Henley ne la connaissait cependant pas assez pour parvenir à noter les différences flagrantes entre cette même personne évoquée à deux périodes chronologiques différentes. « Vous êtes rentrée à la Nouvelle-Orléans le lendemain et nous n'avons plus entendu parler de vous. Nous avons appris le décès de votre sœur par l'intermédiaire de recherche visant à vous recontacter le plus discrètement possible - mes condoléances à ce propos. » compatit-il. Thomas marqua une pause respectueuse, peu désireux de tirer aussi délibérément sur une corde qu'il jugeait sensible.

« Je sais que c'est une situation inconfortable pour vous, mais j'aurai besoin de savoir si vous avez de nouveaux éléments à apporter à votre dossier, au propos du réseau auquel vous appartenez. De nouveaux noms, adresses, n'importe quoi - même un détail insignifiant pourrait se révéler intéressant. Il faudrait également que vous me parliez de votre situation actuelle, vis-à-vis de l'insécurité mentionnée plus haut. Pensez-vous avoir besoin d'une protection ? » enchaina-t-il sur un ton mesuré.
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptySam 21 Avr - 11:54

Eventuellement, elle devrait se calmer à un moment. Elle ne pourrait pas indéfiniment continuer à se tortiller sur sa chaise, à triturer ses mains dans l'espoir que toute nervosité puisse disparaître enfin. En même temps elle avait marqué imposteur sur le front, et cette marque avait l'air de se voir de plus en plus, jusqu'à ce que Thomas puisse s'en rendre compte. Et ce n'était pas vraiment envisageable. Ou alors elle pouvait aussi bien se serrer les menottes autours des poignets maintenant,ou un truc du genre... Enfin elle avait peut être trop regarder de film policier... après tout elle n'avait pas vraiment falsifier de document... Elle avait juste fait mettre le mauvais non sur l'acte de décès. Rien de bien compliquer, et le reste c'était fait tout seul... Elles se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Il est assez rare des jumelles parfaites à ce point.. Elle pouvait toujours essayer de faire croire que le mec s'était trompé, et qu'elle s'était retrouver coincé dans l'identité de sa jumelle, sans savoir comment la changer de peur qu'on l'enferme pour usurpation d'identité. C'était pas trop mal comme mensonge. Plutôt éhonté, mais honnêtement, elle n'avait pas l'air de faire du mal à une mouche, n'était-elle pas la jumelle parfaite après tout ?

En même temps ce n'était pas exactement la question du moment. Pour le moment, elle avait un dossier écrit Birdie, qui sonnait dans sa tête comme conneries que Birdie a oublié de me dire, et que je suis à peu près sûr de ne pas vouloir savoir... Mais que pouvait-elle vraiment faire, se boucher les horaires, fuir en courant, dire que de toute façon elle s'était trompé, qu'elle ne voulait plus rien avoir à faire avec ça. Qu'elle voulait juste changer de vie, et recommencer à zéro ? En même temps elle ne savait même pas de quoi il s'agissait. Elle avait peut être vu le braquage d'une chocolaterie en centre ville... Ou alors elle avait été témoin d'acte de terrorisme en préparation et pouvait sauver le pays d'un second 2001... Dans le premier cas on s'en fichait pas mal, paix pour la pauvre chocolaterie... Dans le second, on était juste dans la merde... Parce que Billie ne savait rien du tout et ne pourrait pas vraiment aider. « Détendez-vous. Aux dernières nouvelles, je ne mords pas. Et puis, vous ne risquez strictement rien ici. » Elle fut tenté de faire un sourire. Il ne savait pas ce qui gigotait dans sa tête, c'est pour ça qu'il lui intimait de se calmer. Sinon peut être même qu'il prendrait ses jambes à son coup, et qu'il se dirait qu'elle était juste bonne à enfermer dans un asile plutôt que dans une prison. D'ailleurs Billie en prison, ça ne serait jamais qu'une blague. Regarder sa tête... Il fallait l'avouer, il donnait plutôt envie de se mettre à l'aise. Après tout il lui avait déjà sauver la vie une fois. Il avait l'air d'être doué dans ce qu'il fait. Il avait ramener Savannah saine et sauve. Il faisait sérieux, et était tout à fait charmant. Il ne devait avoir aucune raison de s'inquiéter. En plus lui aussi avait l'air plutôt pressé d'en finir, ce qui rassurait réellement la demoiselle, qui ne se sentait pas capable de jouer la comédie pendant des heures. Bien sûr Thomas ne connaissait pas la réelle Birdie, et donc elle devait pouvoir faire ce qu'elle voulait, quand elle voulait, et n'importe comment. Mais tout de même... Elle ne savait même pas ce qu'elle allait apprendre. Et connaissant Birdie, ça pouvait aussi bien être risible que vraiment épouvantable... Elle essaya de boire sa boisson chaude, dans l'espoir que la chaleur qui se dégagerait bientôt dans sa trachée l'apaiserait. Elle gardait néanmoins les main serré sur le gobelet pour pouvoir les maintenir le plus immobile possible et caché ce qui lui restait de nervosité. Son cerveau était toujours en ébullition et inventer dix milles scénario parallèle, dont l'un nécessitait tout de même qu'elle se transforme en super héros dans sa tasse de café pour aller sauver le monde et faire ressusciter sa soeur... Mais c'était probablement pas possible.

« Avril 2011. Le rapport annonce que vous avez profité d'une visite chez votre sœur pour aborder mon collègue à Los Angeles. » Billie s'assura de faire le visage le plus neutre possible. Toutes ses informations qu'elle allait entendre dans les prochaines minutes n'étaient qu'un simple rappel de ce qu'elle devait déjà savoir. Pas la peine de faire des yeux écarquiller, quand bien même au plus profond d'elle, elle ne comprenait pas du tout ce qui se passait. D'ailleurs maintenant qu'on y pense un dédoublement de personnalité serait plutôt judicieux et bienvenue pour faire gober toute son histoire à elle, et son amnésie... Ou alors un coup sur la tête... Mentalement elle s'étonnait. Birdie avait tout de même planifiée sa venu, le FBI, et elle ne s'était rendu compte d'absolument rien. Il fallait dire que lorsqu'elle était avec Reaver, elle savait ne plus rien voir d'autre. Ce qui agaçait fortement Birdie d'ailleurs. « Birdie Salinger nous confie un sentiment d'insécurité, accentué aux côtés de Luca Giuliano - membre clé du réseau de la mafia orléanaise qu'elle affirme pouvoir faire tomber grâce à ses témoignages, en regard de son désir de quitter ce milieu le plus rapidement possible.» Alors qu'elle buvait son breuvage pour être le plus naturel possible, elle manqua de s'étouffé avec son café caramel, et failli lâcher toute la tasse sur la table, surprise par son propre geste. Elle reposa sa tasse, et se sentit gêné, tout en sentant un monté de stresse l'envahir. Ce n'était pas tellement le bon moment qu'elle aurait du choisir pour s'étouffé et donc paraître étonné par des donnés qui devait lui paraître totalement naturel. « Excusez moi. C'est chaud.. Je ne sais pas boire correctement.. Reprenez ne faites pas attention à moi... » Elle fit un faible sourire destiner à faire revenir la situation à la normal. Luca. Elle avait encore des flash de leur dernière soirée.. Plutôt... Torride. Et elle avait beau se concentrer sur ce qui devait venir après, elle était rester sur ce simple prénom. Sur la plus grosse connerie de sa vie après son changement d'identité. Et cette connerie grossissait de seconde en seconde. Ce matin elle avait seulement couché avec un ami de Birdie à qui elle donnait des cours de musique.. Maintenant elle avait couché avec un membre clé de la mafia orléanaise qui faisait peur à Birdie... Bien jouer.. « Vous êtes rentrée à la Nouvelle-Orléans le lendemain et nous n'avons plus entendu parler de vous. Nous avons appris le décès de votre sœur par l'intermédiaire de recherche visant à vous recontacter le plus discrètement possible - mes condoléances à ce propos. » Birdie se confie au FBI, rentre à la Nouvelle-Orléans, et meurt tout de suite après d'une tumeur... L'histoire prenait des accents morbides que Billie n'osait même pas imaginer. Pourtant tout était là dans sa tête. Un puzzle simple à résoudre. Un puzzle hideux et tragique. Birdie qu'est ce qui t'a pris... Et pourquoi l'entrainer la dedans... Elle ne put s'empêcher d'avoir les yeux brillants de larme à l'évocation de sa soeur. Enfin d'elle même sensé être morte finalement. L'air s'était brusquement refroidit autours d'elle, et le café lui brulait l'estomac qui se contractait vivement. Elle avait des nausées, et des vertiges. Elle se maintint à la table, gardant le regard dans le vide pour pouvoir écouter ce que Thomas dirait après. « Je sais que c'est une situation inconfortable pour vous, mais j'aurai besoin de savoir si vous avez de nouveaux éléments à apporter à votre dossier, au propos du réseau auquel vous appartenez. De nouveaux noms, adresses, n'importe quoi - même un détail insignifiant pourrait se révéler intéressant. Il faudrait également que vous me parliez de votre situation actuelle, vis-à-vis de l'insécurité mentionnée plus haut. Pensez-vous avoir besoin d'une protection ? » La tête lui tournait vraiment. Elle se leva péniblement avant de jeter un bref regard vers Thomas... « Je suis désolée, j'ai des relent de ma soirée d'hier, et je me sens pas très bien. Laissez moi cinq minutes et on discutera de ce que vous voulez... » Sa soirée de la vieille peut être... Mais sa soirée avec Luca, elle en avait de sacré remonté. Elle se précipita vers les toilettes, et ferma la porte à clé, avant de s'effondrer un instant sur elle même, ne parvenant plus à respirer. Luca, Birdie, Luca, Birdie... Oh putain ! Evidement qu'elle le rendait fou... Elle était sensé être morte... Son estomac se contracta vivement, et elle eu à peine le temps se rattraper au toilette pour vomir. Elle ne parvenait pas à réfléchir à ce qu'elle devait dire. Comment devait elle réagir... De toute façon il était trop tard. Birdie était morte. Il ne ferait rien pour elle. Il n'avait rien fait pour elle. Elle avait voulu s'en sortir, et il n'avait rien fait pour elle. Elle se releva doucement et s'accrocha au lavabo pour se débarbouiller. Si elle restait plus longtemps il allait vraiment se demander ce qu'il se passait. Une mauvaise soirée ça s'élimine assez rapidement normalement. Une fois l'estomac remis au clair, elle se dirigea d'un pas vacillant vers sa table et se rassit. « Désolé, je vous l'ai dit... Je ne sais pas boire... » Mensonge, en général elle buvait juste trop. Et là, c'était juste l'histoire qui était trop pour elle. D'ailleurs là il fallait qu'elle mette fin à l'histoire. Elle se remis droite. Et essaya de garder le ton le plus clair possible. « Ecoutez je suis désolée... Je ne sais pas vraiment quel espoir vous placez sur moi... Mais j'ai quitté la Nouvelle Orléans à la mort de ma soeur pour revenir à LA. Je n'ai pas vraiment gardé de contact et est essayé de me faire discrète depuis... J'aimerais autant que ça continue ainsi... La seule chose que je vous dire... Et c'est seulement parce que ça m'inquiète. C'est que Luca Giuliano est à Los Angeles, il se fait appelé Hermès Blackwell... Si vous ne vous en souvenez plus, il était celui qui draguait Savannah lors de la fusillade...» Là ou justement elle s'était fait tirer dessus. Décidément à chaque fois qu'une des jumelles croisaient le chemin de Luca ça se terminait plutôt mal... Elle releva le regard vers ceux de Thomas, un regard qu'elle essayait de garder le plus neutre possible... « J'aimerais en finir rapidement... Quand a ma sécurité je ne peux pas vous dire... Si Luca voulait me tuer... il aurait eu l'occasion de le faire... Et comme vous le voyez il n'en a rien fait... On n'a pas vraiment parler de nos anciennes relations professionnel... Et je suppose que vous comprendrez aisément que j'aimerais retourner à ma vie normal et oublier le plus vite possible cette partie là de ma vie... » Oublier... Ca serait si bien.. Mais honnêtement elle ne savait plus vraiment comment faire... Elle voulait juste clore cette histoire, et retourner à sa vie... Aussi tordu et foutu quel était... Quoique être Birdie aujourd'hui lui apparaissait comme être un très mauvais plan... mais que pouvait-elle faire à ce propos ?
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyDim 6 Mai - 14:16

Le visage de la jeune femme sembla se décomposer au fur et à mesure du récit des informations qu'il s'appliquait à énoncer d'une voix neutre afin d'épargner l'évocation de mauvais souvenirs à son interlocutrice. Celle-ci finit par l'interrompre en sollicitant un instant pour elle et, le fédéral ne put qu'acquiescer avec une touche de circonspection. Elle disparut prestement à l'intérieur de l'établissement, tandis qu'une barre d'anxiété zébrait le front de l'Anglais. Quelque chose sonnait faux dans cette affaire, sans qu'il ne parvienne à détecter son origine. Thomas ne pouvait certainement pas prétendre à des aptitudes particulièrement développées quant aux rapports humains ; cependant, son expérience dans le milieu du crime organisé lui soufflait qu'un élément décisif concernant Birdie Salinger était censé lui sauter aux yeux. Il expira profondément tout en joignant ses doigts au-dessus de la table, concentré. Il s'évertua à se remémorer chaque détail remarqué au cours de cette première partie d'entretien, fronçant les sourcils sous l'effort de mémoire. La jeune femme était nerveuse, de toute évidence. Elle n'avait cessé de gesticuler durant toute leur conversation. Était-il possible que cette fébrilité n'ait aucun rapport avec le stress associé à l'entrevue elle-même, mais à autre chose ? La question était bien entendu, quoi. Que pouvait-elle redouter au milieu de cette masse urbaine, aux côtés d'un employé du Bureau Fédéral ? La réponse était proche, il en avait conscience. Il pouvait pratiquement la toucher du doigt, mais dès qu'il se sentait proche de l'atteindre, elle s'envolait plus loin encore, hors de portée. Cela aurait été particulièrement frustrant s'il n'avait pas été dôté d'une réserve de patience quasiment intarissable. Le retour de la jeune femme mis un terme à ses réflexions et, il lui adressa un nouveau sourire affable, comme si de rien n'était - préférant garder ses soupçons pour lui, temps qu'il n'aurait aucune ouverture pour les partager avec assurance.

Il remarqua d'un simple coup d'oeil la pâleur de son teint, plus accentuée que quelques minutes auparavant. Il s'appliqua à demeurer impassible aux informations qu'elle lui offrit quelques instants plus tard dans une longue tirade, les enregistrant toutefois soigneusement dans sa mémoire afin de les mêler à sa réflexion qui commençait doucement à prendre forme dans son esprit. « Vous buvez beaucoup ? » l'interrogea-t-il lorsqu'elle eût terminé, sans que cette question inattendue n'ait de lien visible avec leur conversation précédente. Suspicion en éveil, le Londonien était à présent soucieux de deviner les raisons qui pousserait une aussi jeune femme qu'elle à boire la veille d'un rendez-vous aussi important. La majorité de leurs contacts prenaient généralement soin d'arborer leur meilleur aspect lorsqu'ils fréquentaient les autorités judiciaires. Birdie quant à elle, prenait une cuite. Par ailleurs, dans son état de santé, ce n'était clairement pas dans un cadre de soirée. Il n'était pas un fin psychologue, mais il était suffisamment perspicace pour discerner un élément de réponse à ses doutes. « Je me rappelle très bien d'Hermès Blackwell » reprit-il, ses mâchoires se crispant légèrement à l'évocation du nom de celui qui les avait abandonné au milieu de la fusillade. « Je me rappelle aussi de votre intérêt à son égard. Loin d'être alarmée, vous sembliez presque mettre le doigt sur le nom d'un copain de lycée oublié. ». Il marqua une pause, jaugeant les réactions de la jeune femme. Celle-ci semblait rassembler toute sa contenance pour ne pas prendre ses jambes à son cou et partir en courant, le confortant dans sa logique. « Vous allez devoir m'expliquer autre chose. "Tu n'es pas elle, je le refuse". Ce sont les derniers mots qu'il vous a adressé après que vous ayez été atteinte par cette balle perdue. Si Hermès est véritablement Luca, expliquez-moi pourquoi n'a-t-il pas fait preuve de plus de discrétion. ». Il leva un doigt inquisiteur en l'air, s'octroyant encore quelques secondes de parole : « Je vous préviens mademoiselle, je suis patient mais pas idiot. Je ne tolérerais plus aucune dérobade, ni aucun mensonge. Je ne peux pas vous aider si vous ne me dîtes pas la vérité. » la prévint-il, une mine mortellement sérieuse dessinée sur ses traits. « Vous ne me connaissez pas, mais vous connaissez Savannah. Par conséquent, vous savez que je vous protégerais coûte que coûte. Maintenant, choisissez soigneusement vos prochains mots. ».
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyLun 7 Mai - 13:54

« Vous buvez beaucoup ? » La question claqua les oreilles de la jeune femme. Inattendu, sans aucun lien avec la conversation tout aussi pesante qu'ils avaient, cette question avait tendance à déstabiliser Billie. Elle avait l'impression d'être jugé, d'être ridicule avec ces mauvaises habitudes, de ne plus être elle même. Mais à la vérité, elle n'était plus elle même. Elle était sa soeur, son double parfait, à la vie bien plus dramatique que la sienne. Enfin jusque là. Parce que tout ce mélangeait tellement dans sa tête, dans son estomac et sans son sang que Billie avait parfois l'impression que Billie et Birdie n'avait jamais fait qu'un à ses yeux, et qu'elles soient une ou deux, à ne changeait pas grand chose. Le drame de la vie de Birdie serait toujours inhérent à la vie de Billie, et elle n'y échapperait pas. Il fallait dire que c'était Birdie qui l'avait plongé la dedans, elle ne comprenait d'ailleurs pas les motivations de sa jumelle. Elle ne comprenait pas grand chose de toute façon. Pourquoi n'avait-elle jamais rien su de tout ça ? Pourquoi diable Birdie s'était-elle lancé là dedans ? Etait-elle vraiment morte d'une tumeur ? Peu probable maintenant. Pourquoi cette lettre ? Pourquoi ces questions étranges et décousu de Thomas. « Tout dépend de ce que veux dire beaucoup pour vous... Mais je sors beaucoup si ça peut répondre à votre question. » Certes dans sa bouche, le terme sortir impliquait forcément le terme boire, mais elle trouvait nettement moins pitoyable la notion de beaucoup sortir à celle de beaucoup boire. Dès qu'elle entendait ces deux mots, elle se sentait comme une alcoolique minable, incapable de s'arrêter, seule, et malheureuse qui noie son chagrin dans l'alcool. Et même s'il lui arrivait effectivement de noyer ses problèmes dans l'alcool, c'était aussi pour sentir ce sentiment de fluidité parfaite, et de liberté sensationnel qu'elle pouvait ressentir dans ces moments là. Et c'était nettement moins pitoyable. Enfin elle osait l'espéré. Après tout cette nouvelle Billie enfin Birdie, aurait beaucoup amusé sa soeur. « Je me rappelle très bien d'Hermès Blackwell » Comment l'oublier de toute façon. Il était du genre à faire une forte impression sur les gens. Enfin il en avait eu une forte sur elle. Sur sa soeur aussi apriori, bien qu'elle soit plutôt néfaste. Il était du genre à marquer tes souvenirs au fer rouge et à ne plus jamais te laisser en paix. Mais elle sentait que Thomas se tendait, et ne prenait plus la situation avec autant de légèreté et de détente qu'auparavant. Quelque chose avait l'air de le gêner. Billie n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas mentir non plus. Elle n'aimait pas ce qu'elle faisait. Elle n'aimait pas le flou dans lequel elle était. « Je me rappelle aussi de votre intérêt à son égard. Loin d'être alarmée, vous sembliez presque mettre le doigt sur le nom d'un copain de lycée oublié. » Ah oui ça... Satané Birdie... Si aussi elle lui avait dit toute la vérité au lieu de faire passé Luca pour un de ses élèves qu'elle aimait beaucoup et à qui elle donnait des cours de saxophone. Au moins elle n'aurait pas l'air conne face à un agent du FBI. Billie baissa légèrement le regard, pour reprendre contenance, pour sortir un nouveau mensonge bien ficelé qui ferait passer la pilule. Elle releva les yeux vers l'agent du FBI, de nouveau calme, presque anormalement calme d'ailleurs. « Je n'étais pas particulièrement sûr que ça soit lui... Et je ne sais pas si vous avez déjà rencontré quelqu'un de la mafia... Mais lui montrer que vous avez peur est probablement la meilleure façon de se faire descendre... Et d'après notre couverture et ce que j'avais raconté au gens, je ne faisais que lui donner des cours de saxophone... Qu'elle aurait été mes raisons d'être apeuré en public ? » Etait-ce comme ça que tout s'était passé à son retour de la Nouvelle Orléans ? Avait-elle eut peur de lui ? L'avait-il vraiment supprimé? En même temps Birdie n'était pas du genre à avoir peur. Elle était une foutue tête brulé même. Enfin vu là ou ça l'avait menée... « Vous allez devoir m'expliquer autre chose. "Tu n'es pas elle, je le refuse". Ce sont les derniers mots qu'il vous a adressé après que vous ayez été atteinte par cette balle perdue. Si Hermès est véritablement Luca, expliquez-moi pourquoi n'a-t-il pas fait preuve de plus de discrétion. » Billie s'accorda quelques secondes de surprise. Comment pouvait-il avoir une si bonne mémoire ? Pourquoi était-il si intelligent ? Ses proches n'arrivait pas à voir la différence entre Billie et Birdie, et lui qui ne connaissait ni l'une, ni l'autre allait tout faire capoté avec les derniers mots de Luca ? Mais elle n'en savait rien du tout. Elle voulu répondre mais sa voix se retrouva coincé dans sa gorge et seul un fin murmure parvint à s'échapper « Je ne sais pas... » Et c'était la strict vérité. Elle ne comprenait pas grand chose à ce qu'il venait de se passé, à ce qu'il s'était passé la dernière fois. A ce qui s'était passé à sa dernière rencontre avec Luca. Enfin si... Tout prenait du sens dans une direction que Billie ne voulait pas imaginé. Luca avait tué Birdie... Et là voir lui donnait l'impression d'être un fantôme... C'était la seule chose qui concordait avec la tumeur peu crédible, l'incapacité du jeune homme à vouloir qu'elle soit Birdie. Le faite qu'elle le faisait devenir totalement fou. Mais... Elle avala péniblement sa salive, encaissant le coup. Espérant que l'agent du FBI la laisse tranquille. De toute façon il n'y avait plus rien à faire, il venait trop tard, Birdie était déjà morte. Seulement Thomas ne s'arrêta pas là et s'énerva légèrement. « Je vous préviens mademoiselle, je suis patient mais pas idiot. Je ne tolérerais plus aucune dérobade, ni aucun mensonge. Je ne peux pas vous aider si vous ne me dîtes pas la vérité. » La vérité ? Mais la vérité était conne et inutile à dire. Il ne ferait rien avec cette vérité là. Rien. Il avait perdu. Luca avait gagné. Et elle n'avait toujours plus de soeur. Il l'énervait avec son vouvoiement chiant, cet air sérieux, l'assurance de son intelligence, l'air supérieur qu'il avait soudainement sûr elle. « Vous ne me connaissez pas, mais vous connaissez Savannah. Par conséquent, vous savez que je vous protégerais coûte que coûte. Maintenant, choisissez soigneusement vos prochains mots. ». Coûte que coûte ? Oh oui au Mexique loin de tout ceux qu'elle aime ? Qu'elle bonne idée. Et puis de toute façon elle avait déjà simuler sa mort... Pas besoin du FBI pour ça... non s'était définitif, cet homme l'agaçait. Il ne comprenait rien. Elle s'énervait, et alors qu'elle essayait de rassembler ses pensées pour sortir une parole calme et mesuré, elle explosa. Disant directement ce qu'elle pensait tout bas. « J'en sais rien, d'accord. La seule chose que je comprend c'est que Birdie est morte, qu'elle est venue vers vous et que vous l'avez laissé repartir. Qu'elle est morte et que c'est de votre faute. ». Elle avait presque crié. Elle avait oublié qu'elle était dans un lieu public. Mais de toute façon ce qu'elle disait n'avait pas beaucoup de sens, et ce n'était même pas sûr que Thomas comprenne tout. Elle balançait comme ça, sur le vif, que la personne qu'elle est sensé être, celle à qui Thomas est sensé parler depuis un moment, est morte. Elle se leva tremblante de colère et finit par dire « Ma soeur avait peut être placé sa confiance en vous... Mais vu ou elle se trouve je vais passé la dessus... De toute façon... Je ne peux pas vous aider... Je ne connais pas Luca. Je ne connais rien de l'histoire. Et il pense que je suis elle. » Elle allait s'apprêter à partir, parce qu'elle n'avait rien à faire ici. Ce n'était pas son combat, et il n'y avait de toute façon plus rien à faire. Et puis elle avait surtout l'envie de saccager la tête de Luca... Pour tout ce qu'il avait fait à Birdie.
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyLun 18 Juin - 21:21

Thomas cessa finalement de parler, mettant un point définitif à ses conditions d'ultimatum qui ne s'ouvriraient à présent que sur une coopération complète de la part de Birdie, ou bien sur une non-collaboration pure et simple. Une tension nouvelle s'abattit sur ses épaules tandis que son regard bleu acier se fixait sur la jeune femme avec une intensité accrue par l'attente. Il savait que quelque chose ne collait définitivement pas avec les informations qu'il avait entre les doigts et la réponse qu'elle lui offrit quant à son attitude envers Hermès lui suggérait qu'elle n'avait pas envisagé d'avoir à préparer des réponses à ce type de questions. Il savait également qu'elle dissimulait une ou plusieurs informations essentielles à la résolution de cette affaire - et ce comportement le laissait à la fois relativement perplexe et agacé. Comment était-il supposé lui venir en aide si elle ne lui délivrait pas l'ensemble des détails qui constituait le problème qu'elle affrontait ? Il n'était certainement pas clairvoyant et, cette session de devinettes leur faisait perdre plus de temps qu'autre chose, à l'un comme l'autre. Et désormais, elle était consciente des suspicions qu'il nourrissait à l'égard de son discours désordonné. Elle n'était pas idiote - et il espérait sincèrement qu'elle choisisse de lui accorder suffisamment de confiance pour se confier à lui. Si dans un premier temps Thomas avait accepté de prendre ce dossier par amitié envers Savannah, ce n'était aujourd'hui plus le cas et il souhaitait réellement pouvoir aider la musicienne à passer au travers de cette mauvaise période. Plusieurs émotions se succédèrent sur les traits de la jeune femme : l'hésitation, l'étonnement, une touche de crainte puis la colère. Il ne cilla pas lorsqu'elle haussa considérablement le ton - si bien que plusieurs clients assis dans un rayon de cinq mètres, surpris par la subite véhémence de leur conversation, se retournèrent en direction de leur table avec curiosité, prêts à retenir les détails croustillants des prochains commérages quant à "une rupture matinale houleuse sur Pacific Pallisades".

Il ne cilla pas même lorsqu'elle se leva soudainement dans la ferme intention de mettre fin à leur entretien, tremblante. Le flux d'informations se fraya un chemin jusqu'au siège de ses réflexions et Thomas s'accorda quelques fractions de seconde d'abstraction afin de l'appréhender correctement. La pièce de puzzle manquante s'imbriqua avec nonchalance dans ses précédentes déductions, comme si elle avait toujours été sous ses yeux, dans l'attente placide d'en venir à ce point précis, faisant lumière sur une zone d'ombre qu'il n'aurait jamais envisagée de lui-même. « Tu es Billie Blue » lâcha-t-il avec incrédulité, abandonnant sans y penser, le vouvoiement dont il faisait preuve depuis près d'une heure. Était-il réellement possible qu'il ait affaire à Billie Blue Salinger depuis tout ce temps, ou bien était-ce une énième tentative pour le mener en bateau ? Le doute ne subsista qu'une dizaine de secondes. L'état de nerfs manifeste de la jeune femme suffisait à lui apprendre que pour la première fois depuis un temps qu'il n'osait imaginer, elle révélait une importante parcelle de vérité. L'ancien militaire se laissa aller contre sa chaise, dépassé. Il passa une main sur sa nuque raide et la mèche brune qui lui tombait sur le visage d'un geste machinal. Il était incroyable qu'elle soit parvenue à duper le système de cette manière - et aussi longtemps ! Son estomac se serra désagréablement lorsqu'il réalisa qu'il était à présent supposé lui dicter ses droits et la mettre en état d'arrestation pour usurpation d'identité. Thomas savait d'emblée qu'il ne serait pas capable de passer les menottes à Billie. Il avait toujours eu cette mauvaise habitude de prendre ses dossiers bien trop personnellement - Savannah en était la preuve vivante.

Je ne connais pas Luca. Je ne connais rien de l'histoire. Et il pense que je suis elle. La révélation franchit les barrières dressées par son ahurissement. Tandis qu'elle tournait les talons afin de rejoindre le bout de l'avenue le plus rapidement possible, il se redressa comme une détente et perdit quelques précieux instants à rassembler ses documents, qu'il replaça négligemment dans sa pochette cartonnée. Il abandonna quelques dollars sur la table avant de s'élancer à sa suite, bousculant quelques piétons auxquels il n'accorda aucune attention. Elle était prête à traverser la chaussée lorsqu'il lui happa fermement le bras et l'attira résolument dans la direction opposée « Suis-moi » lui glissa-t-il en l'entraînant doucement vers une artère secondaire. Ils ne tardèrent pas à dénicher une étroite ruelle entre deux bâtiments, où quelques vélos s'entassaient contre un mur : déserte. Billie et Thomas s'engouffrèrent dedans. « Écoute-moi maintenant » commença-t-il en jetant un coup d'oeil furtif de part et d'autre de la ruelle - il n'était pas spécialement paranoïaque, mais il ne tenait pas à ce que l'on écoute cette partie de leur échange. « Je suis désolé pour ce qui est arrivé à ta sœur - vraiment. Mais ce qui importe aujourd'hui c'est que tu n'ailles pas la rejoindre. ». Il darda son regard dans le sien, la maintenant doucement mais fermement par les épaules afin qu'elle ne tente pas de se dérober au discours qu'il était en train de lui tenir. « Je devrais t'arrêter, tu le sais ça ? Parce que tu as enfreint la loi, mais aussi parce que Luca ne pourra plus t'atteindre une fois entourée d'une dizaine d'agents fédéraux, dans une cellule du centre-ville. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Birdie ; en revanche, je sais qu'elle est morte et qu'il est impliqué d'une manière ou d'une autre. Et s'il pense que tu es elle, tôt ou tard, tu seras placée dans une situation similaire à celle de ta sœur avant son décès. Alors écoute-moi bien : je ne vais pas t'arrêter, mais il va falloir jouer aux plus fins au risque de tomber tous les deux d'accord ? ». Il marqua une courte pause afin de s'assurer de l'attention de la jeune musicienne ; il fût soulagé de constater qu'elle n'avait pas choisi d'ignorer ses propos. Oui décidément, il était hors de question qu'il l'envoie passer un séjour en détention - la condamnation qui en résulterait, serait disproportionnée à la faute commise. Et encore, aux yeux de l'ancien militaire, Billie n'était coupable que d'avoir tenté de survivre au sein d'un système qui n'était pas prêt à gérer sa situation. « Est-ce que tu connais un endroit où loger quelque temps, inconnu de Luca ? Je sais qu'avec les informations que je t'ai donné aujourd'hui ça va être difficile, mais il faut absolument que tu conserves tes habitudes à quelques exceptions près : tu ne rentres pas chez toi - tu pourras récupérer quelques affaires dans la journée - et au moindre problème, si tu remarques la moindre chose inhabituelle, tu m'appelles. » conclut-il en dressant une liste mentale des recommandations qu'il venait de lui donner, s'assurant qu'il n'avait pas omis un détail décisif. À présent, la situation était délicate pour chacun d'entre eux. Si les choses venaient à tourner au vinaigre, ils y auraient deux pensionnaires de plus au centre de détention local. « Quant à ton changement d'identité .... » réfléchit-il à voix haute, sentant poindre une migraine infernale. Thomas inspira profondément et passa une main sur son menton, méditant un moyen de ... « Je pourrai affirmer que l'initiative vient de moi, dans l'optique de démanteler le réseau orléanais. ». Il avait cessé de l'observer, les yeux dans le vague, l'on aurait presque pu percevoir les rouages de son cerveau tourner à vive allure dans l'espoir de dénicher la solution qui tirerait la jeune femme du pétrin dans lequel elle était plongée.
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyLun 25 Juin - 20:10

« Tu es Billie Blue » Oh ce qu'il avait l'air stupide à cette instant présent. Evidement qu'elle était Billie. Ca se voyait comme un nez au milieu de la figure. Ses yeux le criait, sa peau l'écrivait sur tous les murs. Il était même ridicule qu'un agent du FBI qui se disait aussi doué que lui ne l'ait pas remarqué du premier coup. Et puis il avait tout de même sentit l'entourloupe, il avait vu qu'elle cachait quelque chose, ça ne pouvait pas lui tomber dessus sans qu'il ne s'y attende. C'était même lui qui avait tiré la ficelle pour faire tomber le sac de sable... Il n'avait pas besoin de faire comme si il était assommé par la nouvelle. En revanche maintenant il fallait probablement qu'elle se sauve, car ce n'était probablement très futée de balancer au nez d'un agent du FBI qu'elle n'était pas réellement celle qu'elle prétendait être. C'était un peu comme tendre les poignets et dire arrêtez moi pour usurpation d'identité. Il semblait être plongé dans de longue réflexion et elle se dit que c'était probablement son moment. Le moment de balancer tout ce qu'elle avait sur le coeur. la rage de savoir la vérité sur la mort de sa soeur, l'envie de détruire tout sur son passage, à commencer par Luca. Et puis c'était probablement le temps de se tirer, de disparaître des yeux de Thomas... Peut être que comme ça, il la laisserait filer pour de bon. Elle se leva donc rapidement et commença à prendre la fuite. Seulement à peine venait elle de quitter le café et commençait à traverser la rue qu'une main saisit son poignet. Et merde ! Elle ferma les yeux et se laissa guider par Thomas. « Suis-moi » C'est étrange tout de même comme manière de procéder à une arrestation... Il aurait pu le faire en pleine rue... Ca aurait fait un scandale, mais généralement les flics s'en fichait pas mal du scandale... Ni même de l'idée de bloquer la circulation d'ailleurs. Elle se retrouva bien vite dans une ruelle étroite et très probablement insalubre... Elle commença à baliser... Et surtout elle ne comprenait pas du tout ce qu'il se passait. Elle n'était pas fait pour avoir une vie qui ressemblait à un thriller... Elle n'avait rien voulu faire pour que ça arrive d'ailleurs. « Écoute-moi maintenant » Elle leva les yeux vers lui... Il allait la faire paniquer avec son sérieux à deux balles... Le con. Oui ça va... J'técoute depuis le début de toute façon, pensa-t-elle pour essayer de détendre son atmosphère mentale. « Je suis désolé pour ce qui est arrivé à ta sœur - vraiment. Mais ce qui importe aujourd'hui c'est que tu n'ailles pas la rejoindre. » Billie eut un rictus nerveux. Qu'est ce qu'elle se fichait de la compassion de ce mec. D'ailleurs à cette instant précis elle se fichait pas mal d'aller la rejoindre ou non. Reaver la haïssait... Et sa soeur avait été assassiné par un mec de la mafia avec qui elle avait coucher... Honnêtement sa vie ne pouvait pas être bien pire, et elle avait plus d'un motif de suicide... « Je devrais t'arrêter, tu le sais ça ? Parce que tu as enfreint la loi, mais aussi parce que Luca ne pourra plus t'atteindre une fois entourée d'une dizaine d'agents fédéraux, dans une cellule du centre-ville.» La subitement les yeux de Billie s'écarquillèrent comme des soucoupes. Oh oui elle voulait protester. C'était hors de question. Elle avait une vie, des amis, des gens qui compte sur elle. Certes elle avait fait une belle gaffe... Mais jusque là il n'y avait pas mort d'homme. Et puis elle avait eu l'accord de la principale concerné... Birdie. Et au fond qu'est ce que cela pouvait bien changer qu'elle s'appelle Birdie ou Billie ? Celle qui en souffrait le plus c'était elle même de toute façon. «Je ne sais pas ce qui est arrivé à Birdie ; en revanche, je sais qu'elle est morte et qu'il est impliqué d'une manière ou d'une autre. Et s'il pense que tu es elle, tôt ou tard, tu seras placée dans une situation similaire à celle de ta sœur avant son décès. Alors écoute-moi bien : je ne vais pas t'arrêter, mais il va falloir jouer aux plus fins au risque de tomber tous les deux d'accord ? ». Là elle ne comprenait plus rien. Pourquoi Luca voudrait la tuer ? Qu'est ce qu'avait fait Birdie qui mérite la mort ? Dans la tête de Thomas c'était probablement peu intéressant parce que passé et que ça ne la ramènera pas à la vie. Mais pour Billie c'était peut être le plus importante de l'histoire. Elle haïssait Luca. Elle voulait détruire Luca pour ce qu'il avait fait. Le reste importait peu. Sa propre sécurité, même le job de Thomas. C'était tellement superficielle de penser à sa propre peau dans ce genre de moment... Ou pas d'ailleurs, mais Billie n'avait plus les idées clairs depuis longtemps. « Est-ce que tu connais un endroit où loger quelque temps, inconnu de Luca ? Je sais qu'avec les informations que je t'ai donné aujourd'hui ça va être difficile, mais il faut absolument que tu conserves tes habitudes à quelques exceptions près : tu ne rentres pas chez toi - tu pourras récupérer quelques affaires dans la journée - et au moindre problème, si tu remarques la moindre chose inhabituelle, tu m'appelles. » Encore une fois les yeux de Billie s'écarquillèrent comme des soucoupes. Il se prenait pour qui ? Elle n'allait pas quitter chez elle ? Et puis elle dirait quoi à celui chez qui elle habite ? Qu'elle a un mafieux qui veut la tuer... C'est sur qu'Aidan serait ravis de l'apprendre... Il irait directement tuer Luca... Et puis elle avait des colocataires... Elle n'allait pas les abandonner... Et puis de toute façon Luca ne savait pas pour elle habitait jusqu'à preuve du contraire. « Je t'arrête tout de suite. Luca ne sait pas ou j'habite, je vois pas pourquoi je devrais bouger de chez moi... Et sans vouloir te vexer, certes Savannah est encore en vie mais avec ton petit stratagème tu as détruit tout son entourage.. Alors j'aimerais éviter d'en arriver à ce genre d'extrême. Donc tant qu'il n'est pas prouvé que chez moi n'est pas un lieu sur... Je ne bouge pas. » Thomas qui devait avoir peur qu'elle panique et se fasse repérer en deux secondes par Luca se trompait bien. Billie était loin de trembler... Si ce n'est de rage. Et elle se la jouait borné sur des détails qui lui sauverait la vie... De toute façon elle comptait bien régler son compte à Luca elle même s'il le fallait. Mais ça elle n'allait probablement pas le dire à Thomas... Sous peine de se retrouver dans une cellule. « Quant à ton changement d'identité .... » Bon dieu son cerveau n'allait pas tarder à exploser. Elle le sentait déjà fumer. Elle attendait néanmoins la solution avec impatience.... « Je pourrai affirmer que l'initiative vient de moi, dans l'optique de démanteler le réseau orléanais. ». Il était à dix mille lieu d'être, et Billie se serait échappée qu'il ne l'aurait probablement pas remarqué. Pourtant une dernière question lui trottait dans la tête. C'était con et c'était surtout un détail à l'heure actuelle... Mais elle se fichait bien de tout ce qui pouvait lui arriver, et ne saisissait probablement pas encore la gravité de la situation. Comme si son cerveau refusait d'assimiler le tout et se bloquait sur des détails sans importance. « Je pourrais retrouver mon identité ? Celle de Billie ? Quand tout sera fini ? ».
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MessageSujet: Re: choose carefully your next words    choose carefully your next words  EmptyJeu 12 Juil - 0:38

Chaque détail, chaque élément du dossier aussi ombrageux soient-ils auparavant, prenait tout leur sens à présent. Si évidents, qu'il s'étonna que la supercherie n'ait pas été découverte plus tôt par quelques personnes plus proches de la véritable Birdie qu'il ne l'était lui-même. Durant une fraction de secondes, il se demanda si Savannah l'avait précédé dans le décèlement de cette imposture. Elle n'avait jamais laissé entendre quoi que ce soit à ce propos. Toutefois, à bien y réfléchir, il doutait qu'elle lui eût soufflé le moindre indice, quand bien même aurait-elle été avisée de son nouveau rôle de responsable en charge du dossier Salinger. La jeune femme était de nature bien trop protectrice envers ses proches, d'autant plus depuis son retour du Mexique, pour se risquer à glisser ce genre d'informations à un employé du FBI, aussi proches soient-ils. Il ne pouvait guère lui en tenir rigueur. La réponse de Billie le tira de ses réflexions : « Je t'arrête tout de suite. Luca ne sait pas où j'habite, je ne vois pas pourquoi je devrais bouger de chez moi. Et sans vouloir te vexer, certes Savannah est encore en vie, mais ton petit stratagème a détruit tout son entourage. Alors j'aimerais mieux éviter d'en arriver à ce genre d'extrême. Donc, tant qu'il n'est pas prouvé que chez moi n'est pas un lieu sûr ... Je ne bouge pas. ». Une foule de sentiments contradictoires fîrent soudainement leur apparition. La contrariété de voir ses conseils de survie délibérément écartés - elle ne discernait pas la nécessité de changer d'appartement ? Il pensait pourtant avoir été clair et limpide, à peine quelques minutes plus tôt ! La capitulation, face à l'unique argument valable qu'elle lui opposa - si Luca ne connaissait pas son adresse, il restait une chance pour qu'elle ne finisse pas avec une balle entre les deux yeux d'ici la fin de la semaine. Et finalement, affecté. L'effet d'une gifle. Il recula d'un pas et se tint coi durant une poignée de secondes, perdant quelques couleurs malgré lui. Il était conscient que son stratagème menant à la survie de Savannah Monroe avait perduré sur des durées qu'il n'avait pas préméditées. À l'époque, il ne s'agissait que d'une issue temporaire de quelques semaines, quelques mois tout au plus. Byron Hemingway était supposé être arrêté par les autorités dans de brefs délais - c'est ce qu'on lui avait affirmé et garanti ! Il ne regrettait certainement pas d'avoir arraché la jeune femme à son quotidien, ses proches, sa vie, parce qu'encore aujourd'hui, il estimait que ça avait été nécessaire pour sa survie. Toutefois, il était profondément sensible aux troubles et souffrances qui en découlaient. Il aurait fallu être de marbre pour les ignorer superbement. Il avait été le premier témoin des effets dévastateurs de ce choix et sans doute était-ce une sorte de prix à payer : après tout, n'avait-il pas assisté à l'agonie quotidienne de Savannah Monroe, durant les quatre années qu'ils avaient partagé à Tijuana ? N'avait-il pas été présent à ses côtés à chacune des secondes où elle s'était sentie sombrée ? Il l'avait entendu pleurer lorsqu'elle le pensait endormi et toutes ses lettres ! toutes ses lettres qu'elle n'avait jamais envoyées et qu'elle avait rédigé chaque soir avec soin, à l'adresse de son fiancé resté à Los Angeles.

« Très bien, capitula-t-il d'une voix presque lasse, mais prends garde à toi d'accord. ». Il était dans de beaux draps, pour les beaux yeux d'une jeune femme qui ne le voyait qu'à travers une lentille voilée de préjugés. Étrangement, cette perspective était loin de l'indisposer. Tout autant qu'il était loin de déplorer son implication. Comme avec Savannah, il avait la certitude de réaliser la meilleure chose à faire, en ces circonstances. « Je pourrais retrouver mon identité . Celle de Billie ? Quand tout sera fini ? ». Ses lèvres s'étirèrent d'un mince sourire, complètement inapproprié en vue de la situation. « Oui, c'est ça l'idée, acquiesça-t-il doucement. Tu pourras retrouver ton ancienne vie et en finir concrètement avec celle de ta sœur. Je m'occupe de tout. ». Il consulta furtivement sa montre avant de laisser un soupir apaisé lui échapper. Il avait un rendez-vous à attraper dans deux heures. Cela lui laissait suffisamment de temps pour réaliser un détour par son appartement afin d'amorcer le rapport officieux justifiant l'usurpation de Billie comme étant légale, tant que les détails de leur entrevue étaient encore frais dans son esprit. [color=indianred]« Je pense qu'on a fini pour aujourd'hui, conclut-il en réajustant la pochette cartonnée contre sa hanche. Je te recontacterais si j'ai du nouveau. N'hésite pas à me donner de tes nouvelles, c'est important. » ajouta-t-il. Après quelques instants de silence, il se décida maladroitement à quitter la ruelle en direction de l'avenue.
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