Journée de merde, semaine de merde, année de merde si j’allais plus loin. Putain, pourquoi fallait l que quand tout redevenait à la normale, que tout explose. Billie, Tara, et maintenant Sarah qui pointait son nez. Pouvais-je souffler ? Putain, j’avais presque envie de dire merde, de dire allez vous faire foutre. A croire que penser aux autres avait toujours été ma priorité, peut être à part ma carrière. Mais je n’aurais pas pu tout abandonner, parce que sans ça, je n’étais plus rien. Qu’une carcasse vide. J’étais allongé dans mon lit, je n’avais pas dormi, c’était ou les emmerdes, ou la douleur qui me tenait éveillé. Je fins par me relever, pousser deux trois jurons et faire ce que je n’avais fait depuis des années. Je m’étais juré, et pourtant, ma main fouilla dans ma poche cherchant vainement quelque chose, puis allant vers la commode trouvait caché sous mes slips, une boite de cigare. L’avantage de voyager, vous avez les meilleurs prix.. J’en sors un, allume le briquet, m’assieds de nouveau sur le lit et prend une dose d’une drogue dont j’aurais jamais du me séparer. Ca me calme. Toutes les nuits où j’ai pensé à ce qu’avait fait Sarah. Toutes les nuits où j’en avais ras le cul d’être seul. Je n’étais pas accro, mais ça m’a toujours apaisé. Je finis e cigare, me délectant de chaque bouffée de liberté, puis pris ma douche tant bien que mal, prit une serviette. Je regardais dans la glace, passait ma main sur la cicatrice, puis m’habillais. Une chemise blanche, un pantalon façon savane et hop. J’avais beau être rentré, je ne quittais pas les pantalons que j’enfilais dans les endroits plus chauds. J’étais habitué à mes pantalons, comme un gosse veut pas se sépare de ses jouets, même cassé, même le nounours que ne ressemble plus à rien et certainement plus à une peluche. Je vous rassure, non je n’ai pas de peluche à moi. Juste le doudou que ma fille a trimballé pendant des années sur mes voyages. Je crois que je lui ai pas rendu, parce que pathétique comme j’étais, jvoulais garder un bout d’elle. Je finis par m’engager dans mon escalier, descendre, ouvrir ma porte et partir. Je sais très bien que je vais finir par tomber sur Sarah, cette fille a le don pour me pourrir l’existence dix neuf ans après. Je continue ma route, ressors un cigare – ok jsuis peut être plus dépendant que je le pensais – et l’allume quand je vois – quand la fumée s’estompe ce qui fait très film hollywoodien – mon ex. Devant moi. Le pire ? Elle est encore plus sexy qu’autrefois. Pire, j’ai l’ultime canon devant moi. Je manque de m’étouffer avec le cigare et je l’éteins – je ne vais pas le jeter non plus – puis m’avance vers elle. J’ai presque envie de ne pas m’arrêter, mais jle fais. Je baisse la tête, la relève et fixe son regard de braise. Salope, elle me fait toujours de l’effet, si ce n’est plus vu sa silhouette. « Sarah. Merde, c’est moi ou tu t’es fait refaire les seins ? C’est plus.. Enfin.. Gros. » WAOUH, l’entrée en matière. Je revois une femme au bout de dix neufs anse tout ce que je trouve à dire, c’est t’as des gros seins. Jsuis vraiment à la ramasse. Un coup de fil me coupe dans ma lancée. « Ouais ? Dans.. Déjà ? Pour ? Trois mois ? Ok. Ouais ouais, pas de soucis, jserais là. Kenya ? Parfait. » Dans pas long, j’avais une opportunité pour me barrer. Je ne savais pas encore si je la prendrais. Fallait que je me demande ce qui me retenait. Au moins, là bas, il me kiffe, quand ils ne me tirent pas dessus. Mais des fois, j’aurais peut être préféré qu’ils visent la tête. « Jsuis dans mon bon jour, je te paye le café. Bronche et je me casse. » Voilà mieux. Allons boire un café avec un canon. Il allait falloir que j’arrête de penser avec ma queue, beaucoup de choses auraient été évité. Comme ELLE. « T’attends quoi ? Que jt’envoie une invitation en AR ? » Aimable, ouais. Ca c’était moi.50% de perversion, 50% du mec imbuvable. Ca ne vous plait pas ? Même tarif pour tous. Prix de groupe, je sais, je suis généreux. Le gentil Adam il est où ? Il s'est fait avoir par deux chieuses qui n'ont pas vu la vie mais qui pensent avoir tout compris et une emmerdeuse qui revient après dix neuf ans d'absence. Le gentil, il a juste prit sa valise.

Assise sur le balcon de l'appartement qu'elle avait réservé quelques jours plus tôt, Sarah pianotait sur son ordinateur, envoyant des énièmes recommandations quand au lancement de la prochaine saison. D'ordinaire et ce depuis plusieurs années, elle y participait en plein cœur, passant des jours et des nuits à travailler, à recommencer tel ou tel modèle des dizaines de fois avant d'être conquise. Mais pas cette année. Non, là, elle avait autre chose à faire et qui était suffisament important pour ne pas participer à l'événement de l'année. Reclaquant son ordinateur, elle referma la baie vitrée et se glissa sous la douche rapidement. Il devait être neuf heures tout au plus mais elle avait beaucoup à faire aujourd'hui. Comme retrouver Adam. Retrouver son adresse avait été un jeu d'enfant et elle avait décidé de se pointer sans prévenir, ce qui était vraiment bien son genre après tout. Après dix-neuf ans, elle se sentait prête à endosser des responsabilités, retrouver sa fille, apprendre à la connaître. Parce que tout ce qu'elle avait d'elle se résumait à un souvenir flou de son visage de nouveau-né et son bracelet de naissance qu'elle avait constamment dans son sac.

Appuyée sur le lavabo, elle s'affairait à appliquer son eye-liner avec toute la concentration du monde. Parce qu'elle n'avait pas profondément envie d'arriver chez Adam avec un œil rouge et larmoyant suite à un coup d'eye-liner mal-placé et un peu trop violent. Trente minutes plus tard, elle était fin prête. Une fois sa veste passée au dessus de sa robe noire – parce qu'il faisait décidément nettement plus chaud qu'à New-York- la jeune femme claqua la porte de sa chambre d'hôtel en direction... de chez Adam. Elle allait certainement se faire acceuillir avec du champagne... Il fallait être positif dans la vie. Bref, c'est toujours sans avoir prévenu qui que ce soit qu'elle s'avanca dans la rue qui devait être celle où habitait Adam. En réalité, elle avait connu ses rues étant jeune mais ça faisait tout de même dix-neuf ans et on pouvait vraiment dire que les quartiers avaient changé. Trop occupée à se demander ce qu'elle ferait si c'était sa fille qui lui ouvrait la porte, elle ne remarqua pas un homme arrivait droit sur elle. Encore un drogué au beau milieu de la rue vu la fumée qu'il dégageait. Elle commença à s'écarter légèrement pour continuer son chemin mais non, il se planta devant elle. Et là... Le drogué. C'était Adam. Bon, d'accord, il avait pris dix-neuf ans mais merde... il était toujours aussi sexy. Là, elle n'aurait peut-être pas regretté de s'envoyer en l'air avec lui. Ok. Stop. Ca va mal finir. Elle s'attendait à ce qu'il gueule, lui écrase son cigare sur le front pour la marquer à vie de son absence mais non, il parlait à ses seins. Enfin, de ses seins, ce qui revenait quasiment au même puisqu'il ne les lâchait pas du regard. Il avait toujours été un peu pervers mais elle avait toujours mis ça sur le dos de l'adolescence. Mon cul, c'était inscrit dans ses gênes et même à 70 ans, il continuerait à être comme ça. Mais Dieu qu'il était toujours aussi attirant. « Adam... On est ravi de te revoir aussi, tous les trois. » Oui, autant parler avec ses seins puisqu'il avait l'air d'y porter autant d'attention qu'à elle, si ce n'est plus. « L'avantage des seins, c'est que ça pousse. Pas comme ta maturité... » Heureusement, la conversation tourna court quand son téléphone sonna. Toujours aussi curieuse, elle ne put s'empêcher d'écouter la conversation. Kenya, trois mois. Autant de choses dont elle ne pouvait pas comprendre le sens, pas après avoir foutu le camp pendant dix-neuf ans. Elle fronça les sourcils, il était sérieux ?! Mais pour une fois, elle ne l'envoya pas bouler, histoire qu'ils puissent avoir une conversation sans se battre pendant dix minutes. Puisqu'elle n'était pas là que pour lui. Elle voulait revoir sa fille, pouvoir faire partie de leur famille et vu l'humeur massacrante d'Adam, ça allait être folklo. « Quelle bonté, j'te remercie. » Elle se foutait de lui, parce que c'était juste trop drôle pour ne pas le faire. Et qu'il fallait qu'elle sorte des conneries pour éviter de trop penser à lui. Visiblement, elle avait du buguer au milieu du trottoir mais Monsieur le sexy n'était visiblement pas prêt à l'attendre deux heures. « J'attend juste deux minutes avant de me décider à t'écraser la tête dans le mur. » Sourire amusé aux lèvres, elle finit par rentrer dans le café pas loin et à commander son café après qu'Adam le lui ait « gentiment  » proposé. Serré, comme toujours. Bon, après elle avait tendance à être speed mais on avait l'habitude. Inconsciemment, elle se retrouva à mater le cul d'Adam. Il fallait sérieusement qu'elle arrête sinon elle allait finir déshabillée sans qu'on lui ai rien demandé. « Si tu veux gueuler encore un coup, lâche le morceau tout de suite. » Qu'on puisse passer à des choses un peu plus sérieuses. Sérieusement, elle était venue ici pour lui faire comprendre qu'elle comptait faire partie de leur vie pas pour avoir des pensées franchement pas catholiques à son égard. Quoique...ce serait aussi un moyen comme un autre. Bref, oui, Adam avait toujours eu une drôle d'influence sur elle, même dix-neuf ans après.