Derrière son volant, Philippe tapait se dernier au rythme de la musique. Depuis qu’il avait donné rendez-vous à sa femme, tout se déroulait à merveille dans leur couple. Pourtant, il avait décidé de rester encore quelques temps dans son logement afin de ne pas précipiter les choses. Il résistait car le plus souvent, il ne voulait qu’une chose : rentrer chez lui. Sa famille l’attendait et lui aussi il attendait cet instant avec impatience. Philippe dansait dans sa voiture, au rythme de la musique. Et puis avec la chanson Cha Cha Slide de Mr C. Elle datait cette chanson mais ce n’était pas cette raison qui allait empêcher de bouger. Néanmoins il se retint lorsqu’une vieille dame le regardait avec un sourire. Il se sentit tout d’un coup gêné de cette situation. Il continua son chemin, pressé de rentrer dans sa chambre. Philippe sortait du travail, plusieurs à rester dans son bureau pour faire de malheureuses lettres. C’était peut être l’inconvénient de son métier, diplomate. Certes il voyageait tous les trois voire quatre ans mais ça restait un métier de bureau. Le français ne se plaignit pas pour autant de cette situation. Comme il était à un feu rouge, il en profita pour regarder son portable. Pas d’appel, ni de message. Il avait espéré que Joyce lui aurait envoyé un message pour prendre des nouvelles. Eh oui, sa femme lui manquait déjà. Cela faisait un ou deux jours qu’ils ne s’étaient pas vus. Occupés tous les deux, entre leurs boulots et Mathis, ils avaient de bonnes raison pour faire silence radio. Dès que Philippe rentrait dans son logement, il était fatigué. Alors pour gagner du temps, le plus souvent, il allait manger dehors. Il savait cuisiner mais il préférait gagner son temps à étudier ses dossiers au restaurant que de perdre des minutes à concocter des plats délicieux. Il le ferait pour impressionner son épouse. En voyant un magasin de vêtement, le diplomate décida soudainement de trouver une place pour se garer. Il voulait acheter une robe pour Joyce. Il ne savait pas la raison de cette idée soudaine, mais il suivit son instinct et entra dans le magasin.

Une demi-heure plus tard, Philippe se trouvait dans le couloir qui menait à son logis. Le cadeau dans sa main droite et sa clé dans l’autre, il constata que quelqu’un était à l’intérieur. Il comprit que ce ne pouvait être que Joyce à l’intérieur. Que faisait-elle là ? Pourquoi elle ne lui avait-elle pas prévenu ? Cependant, il afficha un sourire de bonheur. Peu importe, elle était là, et il ne risquait pas de la lâcher. Il entra donc dans la pièce principale et chercha son épouse des yeux. Elle n’était pas là. Il déposa alors son cadeau sur la table et partit vers sa chambre. Effectivement, elle était dans cette pièce. Assise par terre, la tête en arrière, elle attendait surement l’arrivée de son mari. Pourtant, dès qu’elle pivota sa tête vers lui, il comprit que quelque chose clochait. Son expression en disait long et il ne mit pas beaucoup de temps à comprendre pourquoi. Un sachet de poudre blanche était posé sur le coin de son lit, près de Joyce. A la vue de ce sachet, le cœur de Philippe manqua un battement. Son sang s’était glacé. Ce moment devait arriver un jour où l’autre. Son corps se raidit et le français se dirigea vers son lit pour s’asseoir. Il ne savait quoi dire, ni quoi faire. Lui pardonnerait-elle pour cette grosse erreur ? Un long silence s’installa dans la pièce, le mensonge, le poids de la culpabilité pesait lourdement sur ses épaules. Philippe était pris au piège. « Je…je ne sais pas par où commencer… » il parlait à la fois pour Joyce et pour lui. Il fit un geste sur son visage comme pour se laver de ces impuretés. Il avait l’impression d’être sale… « Je te jure que je n’en ai pas repris depuis notre dîner au restaurant… » il commençait très mal, il le sentait car l’expression de sa femme n’avait pas changé. Son visage était dur et Philippe en était déséquilibré. Que pouvait-il lui dire ? Elle était avocate et elle savait que ce genre de substance était illégal aux yeux de l’Etat. De toute façon, il était inutile d’être avocat pour le savoir. « Je vais tout t’expliquer. » murmura-t-il. Il fit une pause tout en la regardant intensément. Il savait qu’à l’instant où elle avait découvert ce sac de poudre, il l’avait déçue. Il comprenait sa réaction, il espérait seulement qu’elle finirait par lui pardonner. Parce que malgré tout ce qu’il traversait, il était sur d’une chose : il aimait Joyce.

Naturellement, il avait fallu que son épouse trouve ce sac de poudre. Tout ce que Philippe avait essayé de renouer se brisait. Maintenant, il devrait recoller les morceaux afin de réparer son erreur. Durant plusieurs semaines, le diplomate avait consommé de la drogue. Ca avait été la première fois qu’il touchait à ce genre de saloperie. Son couple était fragilisé, il ne savait pas quoi faire, alors il avait comme toute personne faible, cédé aux drogues. Le français avait cherché la facilité car en plus de ses problèmes personnels, il était pas mal occupé avec son travail, alors pour se détendre, il se prenait de petites doses, juste pour se relâcher. Contrairement à d’autres, Philippe ne s’était pas mis à la boisson, il avait disons choisi quelque chose de plus fort. Ce dernier était conscient que ça pouvait le détruire mais comme tout le monde, il disait qu’il savait se maîtriser, que ce n’était pas quotidien, juste occasionnel. Trouver des excuses pour continuer dans le mauvais chemin, Philippe dévalait une pente qu’il ne pourrait bientôt plus remonter s’il n’arrêtait pas son petit jeu.

Le visage de Joyce le ramena à la réalité. Il culpabilisa tout à coup parce qu’il avait caché cela à son épouse, celle avec qui il partageait sa vie. Mais que pouvait-il dire ? Elle était avocate et lui, il prenait des substances illégales ! Et puis de toute façon pour lui, il n’y avait rien d’inquiétant, il n’était pas au stade de junkie. Philippe tentait d’atténuer les tensions qui régnaient dans la pièce avec ses excuses mais cela n’avait pas l’air de fonctionner. Outre le fait que Joyce soit sérieuse, indiquait que la jeune femme allait passer un savon à son mari. Elle n’était pas prête de passer à autre chose. La seule phrase qu’elle sut dire n’était que le commencement d’un interrogatoire. Avec soin, le diplomate réfléchissait aux mots qu’il était sur le point d’employer. Or, il se demanda pourquoi il perdait son temps à chercher ses formulations ; il n’avait qu’à lui dire la vérité. Philippe en avait marre de se disputer avec Joyce. « Je ne t’ai rien dit parce que pour moi ce n’était pas important Joyce…c’était disons, passager ! » dit-il en montrant le sachet de poudre blanche. « Avec le boulot et nous, rien n’allait plus, alors j’en ai pris pour relâcher la pression. Rien de bien méchant. » son regard cherchait celui de sa femme. « Tu penses que je prendrai de la drogue juste par plaisir ?! Tu sais, ça… » s’écria Philippe en prenant le sachet. « Je n’y ai plus touché depuis que tout va bien entre nous. C’est fini. Je te le jure ! » le français lui disait la vérité. Tout ceci était du passé. Pourrait-il rentrer chez lui comme avant ? En ayant pris de la drogue, est-ce qu’elle accepterait qu’il s’approche de Mathis à nouveau ? Le diplomate avait peur de la réaction de sa femme. Peut être qu’il se faisait des films, qu’il dramatisait trop, mais il avait toujours été anxieux. Il préférait anticiper afin de limiter ses souffrances. Il savait qu’il venait de briser quelque chose avec Joyce. Il espérait seulement pouvoir limiter la casse.

Il se leva et s’accroupit en face de son épouse. Il prit ses mains pour les embrasser. « S’il te plaît, pardonne-moi…c’était une erreur. » il voulait retrouver la confiance qu’il partageait avec elle. Philippe ferait n’importe quoi pour tout recommencer. Cependant il était trop tard, il devrait assumer les conséquences. Tout dépendrait de la réaction de Joyce. Joyce, Mathis et lui formait une famille, et ils le resteraient.