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 he and I had something beautiful, but so dysfunctional

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MessageSujet: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptySam 12 Jan - 17:54



find a heart that will love you at your worst and arms that will hold you at your weakest




Leann venait d’entrer dans le bâtiment des lettres, le cœur battant. C’est aujourd’hui que tombait les résultats des partiels qu’elle avait passé au mois de décembre, avant les vacances de Noël. Elle avait travaillé et bien révisé, mais elle n’était tout de même pas certaine d’avoir si bien réussi que ça. La deuxième partie de son semestre avait été plus chaotique que la première. Il faut dire qu’elle avait cédé aux supplications de son amie Carrie pour sortir davantage. C’est donc ce qu’elle avait fait. Elle était sortie plus souvent le week-end, se laissant aller à quelques flirts sans que ça n’implique davantage qu’un ou deux baisers échangés dans une soirée. Au mois de décembre, elle avait consacré toute son énergie à ses révisions pour assurer ses examens, si bien que lorsque ces derniers s’étaient terminés, elle avait ressenti une telle euphorie qu’elle avait suivie Carrie dans la soirée à laquelle elle voulait se rendre. Ils étaient toute une bande de deuxième année à aller en boîte de nuit pour fêter la fin des partiels et le début des vacances. Elle se souvenait avoir eu un besoin intense de légèreté, de se laisser complètement aller pour une fois. Et c’est ce qu’elle avait fait. Elle avait repéré un type un peu plus âgé qu’elle, un sourire des plus charmeurs, et elle s’était avancée vers lui sans y réfléchir plus que ça. Elle avait passé sa soirée à boire des verres de vodka pomme, mais elle n’était pas saoule au point de perdre toute notion de ce qu’elle faisait. Disons qu’elle était simplement suffisamment désinhibée pour se laisser aller à la spontanéité. On lui avait bien reproché de trop se contenir et de ne pas s’amuser suffisamment, n’est-ce pas ? Et bien ce soir, elle se permettait d’être impulsive. Il s’appelait Parler, il était photographe, et rendait Carrie verte de jalousie. Parfait, non ? Elle avait passé une bonne partie de la nuit à danser lascivement contre lui. Et elle l’avait fait cette chose qui n’était pas croyable lorsqu’on la connaissait. Elle lui avait demandé de la ramener chez lui, comme ça, sans détour, sans sourire timide. Après quelques minutes dans sa salle de bain pour vérifier que son visage était encore à peu près frais, elle l’avait rejoint dans sa chambre, et avait passé la nuit avec lui. Lorsqu’elle s’était réveillée à peine quatre heures plus tard, elle s’était rhabillée en vitesse, n’avait pas laissé de numéro de téléphone et était parti de chez lui. Sur le trajet du retour, elle s’était demandée ce qui lui avait pris la veille. On ne peut pas dire qu’elle appartenait à la catégorie des filles provoquantes, qui allument et qui se lancent dans une aventure sans lendemain avec un type dont elles ne connaissent rien d’autre que le prénom. Et pourtant, elle l’avait fait. Elle ne savait pas si elle en était heureuse ou non. D’une certaine façon oui, parce qu’elle avait trouvé cette liberté qu’elle cherchait depuis des mois, mais d’un autre côté, ça ne lui ressemblait tellement pas.

Elle s’approcha des panneaux d’affichages et remarqua certains étudiants se retournant sur son passage en chuchotant, ce qui la gêna un instant, mais ses notes l’intéressaient davantage que ce comportement étrange. Elle suivit les lignes avec son index jusqu’à son nom. A. Elle avait eu un A en littérature américaine du XXe siècle. Arrivée au dernier panneau, un sourire rassuré avait pris place sur son visage. Sa note la moins bonne était un B en littérature médiévale, ce qui était un exploit tant elle ne raffolait pas de ce cours ! Sa journée était terminée, elle avait brillamment validé son trimestre, elle pouvait donc faire l’impasse sur la bibliothèque pour cette fin d’après-midi. A la place, elle décida d’aller se chercher un café à emporter et de flâner un peu. Elle entra dans la petite boutique, à quelques pas de la cafétéria. Comme d’habitude, il y avait la queue, mais aujourd’hui, elle ne manifestait aucun signe d’impatience, elle avait l’impression d’avoir des heures devant elle et rien ne viendrait bouleverser sa satisfaction. Cette dernière augmenta même lorsqu’elle vit Zach entrer une minute après elle. « Zach ! » s’exclama-t-elle avec un large sourire. « Regarde c’est elle », chuchota une voix féminine juste à côté. Lorsqu’elle tourna la tête vers la table d’où provenait ce commentaire, elle remarqua deux étudiantes en train de la regarder de haut en bas. Bon sang, qu’est-ce qu’ils avaient tous aujourd’hui ?! Elle décida de les ignorer pour se concentrer à nouveau sur Zach. « Comment tu vas ? Tes vacances se sont bien passées ? » demanda-t-elle. C’est à ce moment-là qu’un étudiant entra dans le café. Elle le connaissait du lycée, il était quaterback dans l’équipe de football et traînait quelques fois avec Josh à l’époque. Il posa son regard sur elle, un sourire narquois aux lèvres. Il était entouré de trois de ses copains et d’avança vers elle, postant son visage à quelques centimètres du sien, avant de remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Alors combien tu prendrais pour une petite visite dans notre dortoir, ma belle ? », fit-il, tandis que Leann, au comble de l’embarras reculait d’un pas. « Pardon ?! » fit-elle sur un ton sec n’appréciant franchement pas son sous-entendu. « Traînée ! » lâcha-t-il en riant avant de s’éloigna avec ses copains, vers une table au fond de la salle. Leann le regarda interloquée, avant de poser un regard d’incompréhension sur Zach. Est-ce qu’il avait compris ce qui venait de se passer, parce que de son côté, elle était complètement larguée ! C’est à ce moment là qu’elle sentit son téléphone portable vibrer dans la poche de sa veste. Elle le sortit et vit qu’elle avait un message de Carrie, accompagné d’un fichier vidéo.

Citation :
Merde Leann qu’est-ce que t’as foutu ?!

La jeune femme fronça les sourcils avant d’ouvrir le fichier. Dieu merci son portable était en silencieux et aucun son ne sortit de cette vidéo. C’était un moindre mal comparé aux images qui défilaient devant ses yeux. Elle et Parker en train de coucher ensemble. Elle sentit sa gorge se resserrer et les larmes lui monter aux yeux, tandis qu’elle stoppait la vidéo et rangeait furieusement son téléphone dans sa poche. C’est à ce moment là qu’elle entendit un portable sonner. Celui de Zach.
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptyDim 3 Fév - 19:12


+ GIVE ME A REASON TO STAY


Zach se défit tranquillement de son casque et s'empressa de réunir ses affaires avant de quitter le studio d'enregistrement situé dans le département d'audio-visuel de l'université. Il ne s'était pas lancé dans un nouveau cursus non, non ! Quelle idée. Jamais il ne se serait laissé imaginer la réaction de son père s'il venait à lui annoncer une pareille nouvelle. Les filières artistiques ne lui plaisaient pas. En revanche, l'adolescent s'était laissé tenter par une nouvelle lubie en l'objet de la radio étudiante. Un heureux concours de circonstances, à vrai dire ! Nolan avait invité Ashton Merville dans leur chambre, quelques jours plus tôt. Celui-ci s'était laissé impressionner par l'énergie rafraîchissante qui émanait du jeune Porter et lui avait naturellement proposé de réaliser quelques tentatives sur des tranches horaires de basses audiences 'juste pour le fun, tu verras tu vas t'éclater', avait-il argumenté de son accent français difficilement voilé. Finalement, Ashton l'avait engagé en tant qu'animateur pour un meilleur audimat dans la journée, après une période d'essai aussi courte que satisfaisante. Zachary était plus que ravi. D'autant plus qu'il était parvenu à négocier la possibilité d'utiliser le studio après les heures d'enregistrement pour jouer du piano et réaliser des démos à l'abri des oreilles indiscrètes. C'était idéal.
Le piano était à nouveau d'actualité dans son existence. Après avoir renoncé à son audition new-yorkaise au cours de l'été précédent pour des raisons plus qu'évidentes, un ancien artiste intéressé par une précédente démo l'avait de nouveau contacté pour qu'ils puissent se rencontrer en face à face et discuter de 'ses options'. Le terme employé avait éveillé un frisson d'excitation dans tout son organisme. Un frisson rapidement réprimé par deux facteurs difficilement surmontables : le rendez-vous se tiendrait à East Village, New York dans quelques semaines ; et bien entendu, l'autorisation parentale qu'il lui restait à décrocher pour réaliser un pareil déplacement au beau milieu de l'année scolaire. Rowan n'avait jamais concrètement estimé les intérêts artistiques de son fils cadet. Bien entendu, il appréciait de pouvoir l'entendre jouer des partitions de niveau avancé, mais seulement à titre de distraction ; pas une carrière professionnelle. Évidemment, Zach pouvait également choisir de s'y rendre sans le soutien de son père puisqu'il était à présent majeur ; toutefois, c'était une chose dont il doutait de pouvoir se passer, non pas en tant qu'artiste, mais en tant que jeune homme à peine sorti de l'adolescence. Et puis, s'il ne parvenait pas à convaincre son père de lui laisser une chance dans ce domaine, qui pensait-il pouvoir convaincre à New York ? Par ailleurs, ce rendez-vous représentait de nouvelles perspectives d'avenirs. Il ne pourrait plus vivre à Los Angeles, s'il venait à décrocher une place dans une école. Il n'oserait jamais. Il n'avait confié ce secret à personne pour le moment et sa réponse demeurait en suspens depuis quelques jours. Il avait besoin d'y réfléchir un peu plus. Peut-être d'en parler à un tiers ?
Zach s'engouffra tranquillement dans une petite boutique près de la cafétéria où s'agglutinaient plusieurs dizaines d'étudiants et, se pencha sur sa besace afin d'en retirer quelques billets verts. Il rêvait d'un latte digne de ce nom depuis sa première heure de cours durant laquelle son professeur l'avait littéralement assommé d'anecdotes personnelles, aussi embarrassantes à entendre, que harassantes à suivre. « Zach ! » s'exclama une voix féminine qu'il n'eût aucune difficulté à reconnaître. Une main sur son porte-monnaie 'Batman', le jeune homme redressa prestement le menton et sonda la foule, à la recherche de Leann. Un sourire franc s'étala sur ses lèvres lorsqu'il l'avisa au beau milieu de la file d'attente. Ses lèvres formèrent un 'hey' naturel et il s'empressa de la rejoindre dans la file, s'excusant auprès des étudiantes qui attendaient également de pouvoir accéder au comptoir de service. Elles coupèrent court à son embarras et lui faisant signe de les dépasser 'sans problème, Micro !', s'étaient-elles esclaffés en tapotant doucement son épaule avec malice avant de se replonger dans leur conversation, comme s'il n'était jamais intervenu. Micro. C'était Nolan qui s'était amusé à lui étiqueter un surnom en rapport avec sa nouvelle occupation et, Zach ne finirait jamais de s'étonner de la vitesse à laquelle les informations circulent dans cette université.
Il s'empressa de déposer une bise claquante sur les deux joues de la jeune femme avec un sourire d'enfant. « Comment tu vas ? Tes vacances se sont bien passées ? » l'interrogea-t-elle, entrant directement dans une conversation. Depuis leurs dernières entrevues, celles-ci arrivaient très naturellement et il mentirait s'il prétendait ne pas en être ravi au plus haut point. « Très bien ! Je suis allé à Paris avec mon oncle. » lui apprit-il de manière concise. Il avait joué les parfaits touristes au sein de la capitale française. À la recherche d'inspiration pour dessiner lui-même un bâtiment pour les besoins d'un dossier à rendre pour la rentrée, il avait longuement flâné dans les rues parisiennes en s'émerveillant devant l'architecture du dix-neuvième siècle réalisée par le Baron Haussmann. Jacob l'avait également accompagné dans les musées avant qu'ils n'aient à revenir sur le sol américain. Il s'était promis d'y retourner pour un séjour plus approfondi, à l'avenir. « Et toi alors ? Des nouvelles ? À en juger par ton bronzage, je suppose que tu as renoncé à tes vacances au ski ? » la taquina-t-il en pinçant doucement sa pommette nacrée.
Sans le moindre avertissement, un étudiant se rapprocha subitement d'eux. Zach le détailla brièvement et se rappela l'avoir déjà croisé à plusieurs reprises au cours des trois dernières années — Gary. Il n'était pas rare que Joshua ramène quelques amis du lycée chez eux. Ils ne s'étaient jamais beaucoup appréciés, cela dit. Il n'avait strictement aucune idée du motif pour lequel ces deux-là se fréquentaient et choisit de se placer en retrait en attendant qu'ils aient terminé de discuter. Il en profita pour s'approcher du comptoir désormais libre qui se tenait à un mètre de là et, commander deux lattes qu'il s'empressa de régler. Consommations en main, il se rapprocha de nouveau du duo improbables. « Traînée ! » discerna-t-il et ses sourcils se froncèrent distinctement tandis que Gary s'éloignait, la démarche fière. « C'est quoi son problème ? » lâcha-t-il en suivant le concerné d'un regard empli d'aversion. Il tendit le gobelet fumant à Leann, sans détourner les pupilles du sportif — contrarié.
Bien qu'il appartienne à l'équipe de lutte de l'université depuis plusieurs mois, Zach ne possédait pas un tempérament agressif, ni de sang chaud. C'était Joshua qui s'emportait à l'encontre de ses camarades et qui avait participé à sa première altercation dès l'âge de quinze ans — pas lui. Il n'avait jamais récolté le moindre œil au beurre noir et ne s'était jamais impliqué dans ce genre de chose. Mais l'envie d'effacer ce sourire goguenard de la face de Gary, défendre la vertu de Leann au passage, était très tentante.

Le téléphone portable de la jeune femme vibra doucement. Il lui laissa le temps de consulter ses nouveaux messages et s'accorda une gorgée de sa boisson — grimaça parce qu'elle était bien trop chaude ! — avant d'entendre la pop-up sonore de son propre mobile, lui annonçant un mms. Il le chercha dans sa besace durant quelques fractions de seconde avant de déverrouiller l'iPhone. 'Micro, c'est bien ça ? Breaking News mon pote ! You're welcome', accompagné d'un fichier vidéo. Le numéro de l'expéditeur lui était complètement étranger. Il hésita durant un court instant avant d'ouvrir le contenu avec une pointe de curiosité. Mal lui en pris. Des gémissements plus qu'éloquents s'échappèrent de l'appareil et, il s'empourpra instantanément. « Jeune homme ! » s'exclama la caissière, la mine outragée. Quelques soupirs, de nouveaux râles ... « Je -- Pardon » s'excusa-t-il en se sentant devenir pivoine. Il s'empressa de couper le son en esquivant le regard indigné de l'employée. C'est alors que ses pupilles identifièrent exactement la scène qui passait sur l'écran de son téléphone. Il sentit un bloc de glace lui tomber dans l'estomac et blêmit malgré lui. Quelques éclats de rire s'élevèrent un peu plus loin — la table de Gary. Il s'appliqua à n'y prêter aucune attention et éteignit l'écran de son téléphone avant d'avoir l'occasion d'en voir plus. « Leann, fît-il d'une voix aussi étranglée qu'écorchée. Tu ... ». Elle dérailla. Détrompe-moi s'il te plaît. Dis-moi que je suis un imbécile pour l'avoir cru plus d'une seconde. Dis-moi que tu n'es pas cette fille lascive dans la vidéo, crièrent ses pupilles, tandis qu'il lui tendait le téléphone, comme s'il avait cherché à s'en débarrasser au plus vite. Leann n'était pas sa petite amie. Elle n'avait aucun compte à lui rendre, finalement. Alors pourquoi en venait-il à se sentir aussi ... trahi ? Des imitations très expressives du contenu du message remplacèrent les éclats de rire. Il se mordit la lèvre inférieure : « Juste -- Sortons d'ici » décréta-t-il en évitant son regard. Il ne s'empara pas de sa main. Il la laissa le précéder vers la sortie. L'air extérieur ne lui fît aucun bien, au contraire. Il eût l'impression que le regard de chaque passant bifurquait dans leur direction, moqueur. « Qui c'est ? » l'interrogea-t-il sans être certain d'avoir envie d'en savoir plus. Il se sentait stupide à présent. Un 'pourquoi' lui brûla les lèvres.
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptyLun 4 Fév - 21:08



find a heart that will love you at your worst and arms that will hold you at your weakest




Leann n’avait pas vraiment prêté attention aux premiers regards qui s’étaient posés sur elle. Son esprit était bien trop occupé par ses notes pour qu’elle y fasse attention. Aujourd’hui, les résultats des partiels du premier semestre tombaient et elle était assez anxieuse de savoir si elle avait réussi ou non. Le fait est qu’elle n’avait pas particulièrement eu l’impression d’être sérieuse au cours des dernières semaines avec les examens. Elle était souvent sortie le week-end avec Carrie, pour se changer les idées, pour s’amuser, comme ne cessait de lui répéter son amie. Elle n’avait jamais vraiment été le genre de fille à être complètement délurée au point de danser sur les tables, mais elle devait bien reconnaître qu’elle était devenue ennuyeuse à mourir ces derniers mois. C’était idiot, mais après sa rupture avec Josh, elle avait eu l’impression de ne plus rien savoir faire toute seule ! C’était sans doute la conséquence directe d’avoir passé trois ans en couple et d’avoir grandi en même temps. Elle allait en cours avec lui, elle allait avec des soirées avec lui… Toutes ces petites choses du quotidien, elle devait les faire seule à présent. C’était peut-être pour ça qu’elle avait été aussi récente à sortir dans des soirées étudiantes au départ. Elle s’était sentie… Anormalement seule. Elle avait fini par se lancer et cette impression s’était effacée petit à petit, reprenant de nouveau plaisir à s’amuser avec des amis et également à flirter… Un peu. Rien de bien sérieux, ça n’avait jamais dépassé les murs de ces soirées. Sauf avec Parker. On aurait pu dire que c’était une erreur de parcours pour elle d’avoir passé la nuit avec un illustre inconnu. Il est vrai que ce n’était absolument pas dans ces habitudes. Pourtant… Elle ne le regrettait pas. Peut-être que c’était la nouvelle Leann, qui savait se lâcher un peu plus ! Elle fut soulagée de voir que ses notes étaient bonnes. Elle était sortie tous les week-ends certes, mais elle n’avait pas complètement tiré un trait sur son travail scolaire pour autant. Peut-être était-ce parce qu’elle appréciait réellement les études qu’elle faisait. Ce n’était pas un calvaire pour elle de se lever le matin pour aller en cours de littérature. Alors d’une certaine façon, même si elle n’avait pas toujours l’esprit à travailler, elle ne trouvait pas vraiment de difficultés dans ce qu’elle étudiait. Elle aimait ça, elle prenait plaisir à étudier la plupart du temps, peut-être que ça rendait les choses plus faciles. Elle n’aurait pas pensé avoir si bien réussi cela dit, et elle était soulagée. Elle pouvait s’amuser en restant une bonne élève… La parfaite combinaison, n’est-ce pas ? D’ailleurs, elle passerait sûrement chez ses parents ce soir pour leur annoncer cette bonne nouvelle ! Peut-être même qu’elle profiterait du dîner ! Il faut bien l’avouer, même si les surgelés n’étaient pas sa tasse de thé et qu’elle essayait de manger sainement, elle ne cuisinait pas aussi bien que sa mère et ses petits plats lui manquaient !

En attendant, elle décida d’aller se chercher un café et peut-être qu’elle flânerait un peu en le dégustant. A l’intérieur, elle aperçut Zach et l’interpella avant de le rejoindre. Elle entendit les commentaires de deux filles sur son passage, mais n’y prêta plus d’attention que cela. Les gens étaient bizarres aujourd’hui… D’un autre côté, les gens à Los Angeles, n’étaient jamais très nets ! Le jeune homme lui fit la bise tandis qu’elle prenait de ses nouvelles, lui demandant si ses vacances c’étaient bien passées. « Très bien ! Je suis allé à Paris avec mon oncle. » Elle écarquilla les yeux de surprise. Peut-être qu’avant, elle l’aurait appris à la minute où il l’aurait su, ne serait-ce que parce qu’elle avait passé un temps incalculable chez les Porter. Aujourd’hui, c’était différent, elle n’avait plus les mêmes rapports avec les deux frères. Même si elle revoyait Zach de temps à autres, ce n’était plus comment avant, elle s’était éloignée d’eux et ne connaissait plus aussi bien leur vie et leur quotidien qu’avant. « Je suis officiellement jalouse ! » dit-elle avec un sourire amusé aux lèvres. « Il va falloir que tu me racontes tout ça ! » ajouta-t-elle. Oui, elle mourrait d’envie de savoir comment était Paris. Elle adorerait partir en voyage en Europe et visiter les différentes capitales. Peut-être qu’un jour elle le ferait, elle se munirait d’un sac à dos et partirait à l’aventures ! Enfin, ce n’était encore qu’à l’état de rêve, même pas de projet. Le jour où elle aurait le courage de faire ça serait sans doute à marquer d’une pierre blanche ! « Et toi alors ? Des nouvelles ? À en juger par ton bronzage, je suppose que tu as renoncé à tes vacances au ski ? » Elle rit légèrement à sa question, tandis qu’il lui pinçait la joue pour la taquiner. En effet, pas de montagne la concernant, elle était restée à Los Angeles en famille. « Qu’est-ce que tu dirais si on habitait New York ! » répondit-elle en souriant. Même à Noël, la Californie restait ensoleillée, parfois avec des températures plus que clémentes. Elle avait d’ailleurs passé une journée avec quelques amis à la plage ! Bon d’accord, ça n’arrivait pas souvent à cette époque de l’année, même ici, mais il y avait une journée où la chaleur avait été de mise ! Cela dit canicule ou froid polaire, la peau de Leann restait aussi blanche que celle d’une poupée de porcelaine, il n’y avait rien à faire ! « Je suis restée ici pour Noël avec mes parents et April ! » répondit-elle. Elle était restée quelques jours chez ses parents, retrouvant ses chamailleries d’enfance avec sa sœur aînée au passage. Au fond, elles tenaient beaucoup l’une à l’autre, mais se chercher faisait peut-être partie de leur relation. Elles étaient un peu comme Tom et Jerry ! Zach s’avança vers le comptoir, tandis que Gary s’approche de Leann. Elle le connaissait du lycée, l’ayant vu traîner quelques fois avec Joshua, sans doute plus parce qu’ils étaient dans la même équipe que par véritable amitié. La jeune femme n’apprécia pas la façon qu’il avait de la détailler de haut en bas, et cette sensation s’amplifia lorsqu’il lui demanda, sans détour, combien elle prenait pour une visite dans leur dortoir. Est-ce qu’elle avait mal entendu ?! Sans doute pas, puisqu’il la qualifia de traînée avant de s’éloigner avec sa bande d’amis. « C'est quoi son problème ? » Leann était encore un peu sonnée, elle n’avait pas franchement l’habitude de se faire agresser verbalement comme ça, sans raison. « Aucune idée, il a jamais été très fin cela dit ! » répondit-elle en haussant les épaules avant d’attraper le gobelet que Zach lui tendait.

Le téléphone portable de Leann vibra. De sa main libre elle l’attrapa, voyant sur son écran qu’il s’agissait d’un message de Carrie… Qu’est-ce qu’elle foutait ?! Sans bien comprendre de quoi elle voulait parler, la jolie brune ouvrit le fichier vidéo que contenait le message. Heureusement, son portable était en silencieux et aucun son ne s’échappa. Mais c’était elle. Elle, en train de coucher avec Parker. Elle aurait pu lâcher son latte sur le sol, mais au lieu de ça, elle s’accrochait au gobelet cartonné comme si elle en avait besoin pour ne pas s’effondrer. Elle entendit le téléphone portable de Zach sonner à son tour. Allez savoir, peut-être était-ce son sixième sens qui se développait en cas de panique intense, mais elle n’eût pas besoin d’y réfléchir à deux fois pour savoir qu’il venait de recevoir un message contenant le même fichier vidéo. Malheureusement, il n’était pas en silencieux, et tout le café put profiter des gémissements qui en sortaient. Leann sentit ses joues devenir écarlates, son cœur s’accélérer et les larmes montées à ses yeux. « Jeune homme ! » Dieu merci, après quelques secondes qui lui semblèrent durer une éternité, il coupa le son. « Je -- Pardon » Leann, elle, se sentait clouer au sol. Elle entendait des rires, mais au stade où elle en était, elle n’y prêtait même plus attention. « Leann » Elle baissa les yeux immédiatement, parce qu’elle ne pourrait pas soutenir son regard. « Tu ... » Et puis ce ne sont plus des rires qu’elle entendit, mais des imitations… Que dis-je des bruitages de qu’ils venaient d’entendre. C’en était trop pour elle et elle sentit ses larmes couler instantanément le long de ses joues. Impossible de les arrêter, impossible de garder son sang-froid, elle avait l’impression de vivre en plein cauchemar. « Juste -- Sortons d'ici » Elle ne se fit pas prier pour filer hors du café. Lorsqu’ils s’arrêtèrent à nouveau, elle réalisa qu’elle s’était tellement crispée sur son café que ses mains en tremblaient. « Qui c'est ? » Revenons un peu en arrière, lorsqu’elle avait pensé tellement fort qu’elle ne regrettait pas une seconde ce qui s’était passé avec Parker. Mauvaise réponse ! « Un type que j’ai rencontré en boîte avant les vacances », répondit-elle, la voix étranglée par les sanglots qui s’y formaient. « Je savais pas… Je savais pas qu’il avait filmé », lâcha-t-elle avant d’essayer d’essuyer la quantité de larmes qui baignaient ses joues.
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptyMer 6 Fév - 21:41


+ GIVE ME A REASON TO STAY

Zach détailla discrètement la jeune femme de ses pupilles pétillantes ; elle lui avait manqué au cours des dernières semaines. Étrangement, il n'en prenait conscience qu'après coup, lorsqu'ils venaient à se retrouver après une longue période de séparation. Ou peut-être était-il devenu particulièrement talentueux dans l'art d'ignorer ce sentiment dévorant qui, en ces circonstances, s'amusait à jouer les béliers agressifs contre le rempart fragile de son coeur d'adolescent.
Il pensait encore très souvent à elle, évidemment. Bien plus qu'il ne serait décent de l'admettre ouvertement. Cependant, il s'était progressivement — et inconsciemment — blindé d'un détachement inédit à son encontre. Nécessaire, sans doute. Toutefois, celui-ci trouvait sa source ailleurs que dans un irrépressible besoin de distance. Zach n'avait plus la moindre oreille à laquelle confier ses pensées, ses espoirs ou encore ses appréhensions quant à Leann Johnson. Durant sa scolarité, il s'était accoutumé à la présence constante de Lincoln pour supporter ses bavardages incessants — et souvent monologiques — au propos de la jolie new-yorkaise aux pommettes hautes et aux sourires renversants. Généralement, il pouvait admettre en avoir retiré de bons conseils. Cependant, l'étudiant n'avait plus aucune nouvelle de son meilleur ami depuis le début des vacances de Noël. Lincoln s'était révélé particulièrement évasif au cours de leurs derniers rendez-vous à Echo Park. Lorsque Zach avait insisté pour découvrir l'origine de ces préoccupations inopinées, Link s'était braqué. Il s'était empressé de prétexter une commission de dernière minute et s'était échappé à bord de sa fidèle camionnette au moteur rugissant. Finalement, le jeune Porter s'était même abaissé à tenter de partager ses préoccupations amoureuses avec Nolan. Nolan. Ce dernier y avait accordé autant d'importance qu'à son premier caleçon. 'Les filles, LE véritable mystère de la Nature. Tu devrais peut-être virer de bord' s'était-il contenté de répondre d'un air énigmatique sciemment surjoué, accompagné d'un haussement d'épaules éloquent. Reproduire l'expérience était inenvisageable — surtout s'il était forcé d'accepter de porter les modèles artistiques de son 'confident' de styliste, en échange de son attention.
En conséquence, Zach s'était résigné à ne céder aucun mot à quiconque. Difficilement, certes. Il avait toujours été habitué à prendre l'avis d'un tiers pour clarifier efficacement pensées et projets futurs — qu'il s'agisse de sa vie privée ou professionnelle. Se planter devant sa propre liberté de choisir le plongeait dans une indécision maladive. Était-ce cela vieillir ? s'était-il demandé à l'occasion, son téléphone portable à proximité. Il détestait ça. Vraiment. Bien entendu, il savait qu'il ne pourrait se conforter dans le soutien d'autrui indéfiniment ; mais il ne parvenait pas à s'en détacher aussi facilement que les adolescents de son âge. C'était ainsi.
Zach s'était donc abandonné à une vie sociale très active, dans l'optique de se tenir occupé et, avait définitivement éclaté la bulle de solitude qui l'année précédente l'avait confortablement isolé des autres. Il pensait désormais à elle comme à une vieille amie, sans trop de regrets. Il vivait le plus normalement possible en enfermant l'espoir que Leann se décide de nouveau à cogner contre sa porte à tout moment, dans un coin de son esprit.

Zach évoqua rapidement son séjour à Paris et s'amusa momentanément de l'enjouement qui incrusta le visage de la jeune femme. Deux ans plus tôt, l'adolescent se serait sans doute empressé de l'appeler sur-le-champ pour lui annoncer la bonne nouvelle. Peut-être même lui aurait-il proposé de l'accompagner afin qu'ils puissent partager une palette de nouveaux souvenirs ensemble, en toute innocence. Toutefois, il était parfaitement conscient qu'à l'heure actuelle, une invitation de ce genre n'aurait pas été appréhendée d'un très bon oeil par ses parents.
Rowtag et Amanda ignoraient les détails du conflit qui opposait leurs deux fils. Ils savaient seulement que Joshua avait décidé de quitter la maison ; que Zachary rentrait la tête dans les épaules en présence de son aîné et que Leann ne s'était plus présentée chez eux depuis le début de l'été. L'équation n'était pas très difficile à résoudre pour une mère comme Amanda, sensible à l'arithmétique amoureuse — d'autant plus qu'en l'absence de Joshua, il aurait été difficile de manquer l'intérêt manifeste de son fils cadet pour la jeune femme ! C'était pour dire s'il ne gravitait pas littéralement autour d'elle. « Je suis officiellement jalouse ! Il va falloir que tu me racontes tout ça ! » sourit-elle et il se mordit doucement la lèvre inférieure en laissant deux charmantes parenthèses encadrer son sourire : « Quand tu veux ! » répondit-il dans un français maladroit aux accents glissants propres à son anglais maternel. Depuis que je suis rentré, ma mère pense à m'inscrire à des cours de langue, ajouta-t-il sur le ton de la conversation. Je crois qu'elle essaie de me transformer en polyglotte complet ! » grimaça-t-il, adorablement. Zach avait toujours démontré des dispositions pour les études supérieures et, intellectuelles. Ses notes avaient toujours été particulièrement satisfaisantes et il n'éprouvait que très peu de difficultés à suivre ses cours. Bien entendu, il le devait à des heures d'études non négligeables, mais ce n'était pas le labeur innommable que certains de ses camarades décrivaient à longueur de journées. En conséquence, Amanda estimait qu'il était nécessaire d'exploiter ces facilités avant que le temps des études file et se fasse rare.
« Qu’est-ce que tu dirais si on habitait New York ! » répondit-elle lorsqu'il dressa une brève esquisse des vacances qu'elle avait dû traverser. « Que tu as besoin d'une dose de Californie ? » répliqua-t-il, en haussant innocemment les sourcils. « En parlant de New York, reprit-il en se raclant doucement la gorge, j'aurai une nouvelle à t'annoncer un peu plus tard. Je ne suis pas encore vraiment décidé » déclara-t-il en laissant une ombre énigmatique flotter à ce propos. Il n'était pas entièrement sûr qu'il fût judicieux d'aborder le sujet avec elle ; mais à qui d'autre aurait-il pu confier son hésitation ? Nolan lui aurait littéralement ris au nez. Joshua, inutile d'en parler. Leann connaissait suffisamment sa famille — et en était assez détachée — pour avoir la possibilité de lui offrir un avis nuancé et, efficace.

Les évènements s'enchaînèrent rapidement.
Le téléphone de Zach émit sa tonalité habituelle, bientôt remplacée par une série de ... bruits plus qu'éloquents en provenance du fichier joint. Il se sentit rougir d'embarras lorsque l'attention générale convergea dans leur direction et s'empressa de couper le volume de l'appareil sous les regards goguenards de ses camarades. Le pire était encore à venir.
Le souffle coupé. Une sensation d'impact invisible au creux de l'estomac. Une sueur froide s'écoula lentement, le long de son échine. Zach sentit le malaise fondre sur lui. Il n'était pas uniquement question d'appréhender Leann en compagnie d'un autre homme — encore une fois, elle n'avait aucun compte à lui rendre à ce propos malgré leur passif. En revanche, il avait la sensation inconfortable d'avoir été poussé dans son intimité la plus personnelle. Zach s'était toujours montré singulièrement humble et prévenant vis-à-vis de la gent féminine — notamment lorsqu'il s'agissait de sexe. Jamais, il ne s'était abandonné à comparer ses performances sexuelles avec quiconque, pour des raisons qui lui paraissaient évidentes. Le sexe touche au privé et à la confiance entre deux personnes — ça ne concerne personne d'autre. Il connaissait Leann depuis suffisamment de temps pour respecter cette partie de sa vie sans avoir envie de s'y intéresser. Savoir que quelqu'un avait violé son intimité de la sorte le rendait littéralement malade.

Il se détacha de sa tétanie.
Bientôt, sous son initiative, ils se tracèrent un chemin jusqu'à l'extérieur tandis que les imitations grossières s'intensifiaient malgré l'intervention de l'employée. Zach claqua la porte derrière lui. Ils marchèrent sur quelques mètres avant de s'arrêter subitement. La question s'échappa de ses lèvres avant qu'il n'ait pris le temps d'éclaircir ses pensées. Que pensait-il, réellement ? Il peinait à croire que la jeune femme de la vidéo, était celle qui se tenait aujourd'hui devant lui. Don't be judgemental, se réprimanda-t-il en sentant un noeud se former dans sa gorge. Mais, comment était-il supposé réagir à ce genre de situation ? Un auteur avisé aurait-il au moins pris le temps d'écrire un foutu bouquin sur la méthode à suivre pour : 1) réprimer un sentiment d'amertume sérieusement déplacé, 2) se focaliser objectivement sur la situation, 3) réconforter la femme qui vous plaît pour avoir couché avec un foutu pervers. « Un type que j’ai rencontré en boîte avant les vacances. Je savais pas… Je savais pas qu’il avait filmé » répondit-elle d'une voix étranglée, à son point de rupture. L'avait-il seulement déjà vu dans un état pareil ? Il peina à lui retirer son gobelet des mains — lorsque ce fut fait, il le déposa sur un muret à leur gauche avant de s'approcher à nouveau d'elle, concerné. « Come here » lui intima-t-il d'une voix douce en l'attirant contre lui. Il l'enlaça d'une étreinte protectrice, la maintenant fermement contre lui en murmurant quelques mots apaisants à son oreille, tout en lui caressant délicatement les cheveux. Il pouvait à peine concevoir ce qu'elle ressentait à présent. Lui-même, n'en mènerait certainement pas large si les rôles avaient été inversés.
« Je suis désolé » lâcha-t-il maladroitement. Il n'avait strictement aucune responsabilité dans cette affaire, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir terriblement mal pour la jeune femme et, aucun mot n'était réellement capable de convoyer justement le sentiment. « On va s'occuper de ça, d'accord . Ça va aller, tu n'es pas toute seule ».
Zach insuffla toute la sincérité et le soutien dont il était capable dans ces deux phrases désespérément maigres. Il songea à son père, les carnets d'adresses. Un avocat suffirait-il à régler le problème ? ... Hm. « Tu connais ... des choses à propos de ce type ? » ajouta-t-il la gorge nouée après un court silence. Cherchait-il encore à se convaincre que Leann était incapable de céder à un coup d'un soir ? Peut-être. Il cherchait surtout à conserver un minimum de recul, vis-à-vis de la situation — sans beaucoup de succès.
« Qu'est-ce qui t'arrives , Lee ? lâcha-t-il finalement avec prudence, s'essayant à un ton le plus neutre possible. Je veux dire, ça ne te ressemble pas ». Il recula légèrement le menton, cherchant à capter son regard.


Dernière édition par Zach T. Porter le Sam 9 Mar - 22:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptyMer 13 Fév - 20:52



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Si certains voyaient l’école et les études comme un passage pénible, mais néanmoins obligatoire, une sorte de passeport pour un avenir meilleur qu’ils n’avaient d’autre choix que d’acquérir, ce n’était pas le cas de Leann. Elle aussi le voyait comme un pas important pour son futur, mais la grosse différence résidait dans le fait qu’elle aimait vraiment ça. Elle n’avait jamais été première de la classe, le nez constamment plongé dans ses cours, mais elle était tout de même une élève sérieuse. C’était d’autant plus le cas depuis qu’elle était à l’université. Elle n’avait plus à faire d’efforts dans les matières qu’elle n’aimait pas. Certes dans le domaine littéraire, elle avait ses préférences, mais elle ne pouvait pas dire qu’elle avait des difficultés insurmontables ou encore un manque d’intérêt complet. Au contraire, elle se passionnait réellement pour ce qu’elle étudiait. Peut-être que son père lui avait transmis son amour des livres. Lui les écrivait, elle les lisait. Alors elle était forcément heureuse de découvrir ses notes. En fin de semestre, elle s’était un peu relâchée, accordant plus d’importance à ses sorties qu’elle n’avait pu le faire auparavant, mais elle s’en était bien sorti quand même. Sans faire preuve d’un égo démesuré, elle était fière d’elle et de ses résultats. Peut-être qu’elle avait trouvé un bon équilibre entre le travail et l’amusement. Elle pouvait relâcher un peu la pression au niveau de ses études et sortir sans que cela ne mette en péril son diplôme. Elle sentait une douce euphorie l’envahir, le genre de sentiment qui vous pousse à flâner et à profiter plutôt que de se plier au sérieux. Elle ne s’imaginait pas, en sortant du bâtiment, filer directement à la bibliothèque. Elle n’arriverait pas à s’y concentrer. Elle avait « La lettre écarlate », a étudié pour son prochain cours de littérature contemporaine, mais elle s’en chargerait tranquillement chez elle. En attendant, elle allait profiter du reste de sa journée. Le temps à Los Angeles était assez routinier. Le ciel était souvent bleu, le soleil brillait, les températures n’étaient pas trop fraîches, même en ce mois de janvier. Mais aujourd’hui, elle avait presque l’impression de sentir une atmosphère printanière, ce qui était sans doute l’un des effets de sa soudaine bonne humeur et de la pression qui se relâchait. Il était donc hors de question qu’elle aille s’enfermer dans un endroit poussiéreux et silencieux. Elle préférait à la place aller boire un café et peut-être se balader un peu sur le campus. A vrai dire, elle n’avait pas de plan prédéfini à l’esprit et c’était sans doute ce qui était agréable.

En entrant dans le café, elle avait surpris à nouveau des regards sur elle. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait l’impression qu’on la dévisageait depuis qu’elle était arrivée à l’université, un peu plus tôt. Mais elle ne voulait pas y prêter plus d’attention que nécessaire, les gens étaient bizarres, ce n’était guère une nouveauté que de le remarquer. Et puis, elle chassa rapidement cette idée en voyant la silhouette de Zach, un peu plus loin dans la queue. Elle le rejoignit rapidement après l’avoir interpellé. En réponse à sa question sur les vacances, il lui répondit qu’il avait fait un séjour à Paris. C’était sans doute le genre de choses dont elle aurait été au courant avant, mais elle n’entretenait plus la même relation ni avec Zach, ni avec Josh. Elle n’avait plus remis les pieds chez les Porter depuis le début de l’été l’année dernière et elle devait bien reconnaître que le quotidien des deux frères lui était devenu peu à peu étranger. Certes, avec Zach la situation était plus détendue qu’avec Josh, mais ils s’étaient tout de même éloignés, c’était indéniable. Cela dit, avec lui, elle avait toujours l’impression de reprendre là où ils en étaient restés. Ils ne s’étaient pas parlés depuis plusieurs semaines, mais la conversation reprenait vie comme s’ils se voyaient bien plus régulièrement. Ce qui était certain en tous cas, c’est qu’elle avait envie d’entendre les détails de son voyage ! Qui n’avait pas envie d’aller à Paris, franchement ? Peut-être aurait-elle la chance de s’y rendre à son tour, un jour. L’Europe l’attirait, un peu comme une aventure culturelle à faire au moins une fois dans sa vie. « Quand tu veux ! » Elle rit en l’entendant parler en français. « Ton accent est adorable ! » dit-elle en prononçant le dernier mot dans la langue de Molière. Elle trouvait cette langue sophistiqué, tout comme elle trouvait l’accent anglais plus chic que l’américain. « Depuis que je suis rentré, ma mère pense à m'inscrire à des cours de langue » Ca ne l’étonnait pas particulièrement de la part de madame Porter. « Je crois qu'elle essaie de me transformer en polyglotte complet ! » Elle sourit avec amusement à sa dernière remarque. « Avoue que ça peut avoir son avantage avec les filles ! » plaisanta-t-elle. S’il se mettait à parler français, même avec son accent, il aurait des tas de filles à ses pieds… Mais à tout bien réfléchir, ce n’était pas vraiment une vision qu’elle appréciait. Il venait de la charrier en lui faisant remarquer que son manque de bronzage indiquait qu’elle n’était pas allée sur les pistes de ski. Tout de même, c’était si terrible que ça ? Que lui dirait-il s’ils vivaient à New York où il faisait bien plus froid l’hiver qu’en Californie ? « Que tu as besoin d'une dose de Californie ? » Elle fronça le nez dans une grimace enfantine en guise de réponse. « En parlant de New York » Elle retrouva un air un peu plus sérieux, attendant la suite de sa phrase. « j'aurai une nouvelle à t'annoncer un peu plus tard. Je ne suis pas encore vraiment décidé » Elle était officielle intriguée, mais néanmoins touchée qu’il ait envie de lui en parler. « Quand tu veux ! », dit-elle à son tour dans un français maladroit, pour répondre avec une petite touche d’humour.

La suite des évènements fut bien moins légère pour Leann. Tout s’enchaîna rapidement, son altercation avec Gary, dont elle ne comprenait rien. Pourquoi avait-il cherché à l’humilier de la sorte ? Ça n’avait pas de sens ! Mais bientôt, elle comprit. Elle sentit son téléphone portable vibrer lui annonçant un message de Carrie. Elle s’attendait à ce que cette dernière l’interroge sur ses résultats, mais ce n’était pas le cas. Elle lui demandait ce qu’elle avait foutu, accompagné d’une vidéo. Lorsqu’elle la mit en route, elle put au moins se féliciter d’avoir mis son téléphone en silencieux. C’était elle et Parker en pleins ébats. Elle eut l’impression que son monde était en train de s’effondrer d’un seul coup. Elle était submergée par la honte, comme si elle était nue au milieu du café. Elle ne pensait pas que ça pourrait être pire, mais la suite infirma cette pensée. Ca pouvait toujours être pire. Zach reçut la même vidéo, avec le son cette fois-ci. C’était trop d’un seul coup, et elle avait l’impression d’être en train de se briser, qu’elle allait s’écrouler. Le jeune homme trouva enfin le moyen de l’arrêter, avant de l’entrainer à l’extérieur, où elle fondit en larmes. Elle avait même peine à reprendre sa respiration tant les larmes semblaient affluer plus vite que l’air qu’elle respirait. Elle révéla d’une voix étranglée par les sanglots qu’il s’agissait d’un type qu’elle avait rencontré en boîte de nuit avant les vacances. Elle sentit qu’il lui retirait son gobelet des mains, auquel elle s’était accrochée comme s’il l’empêcherait de tomber. « Come here » Elle se laissa faire en sentant qu’il l’attirait contre lui. Elle enfouit son visage dans le creux de son épaule et essaya de retrouver une respiration normale, de contrôler cette crise de larmes, sorte de tsunami émotionnel. Il arrivait à la calmer, à l’apaiser par ces gestes et ses mots. « Je suis désolé » Elle aurait voulu lui répondre qu’il n’avait pas besoin de l’être, qu’il n’y était pour rien, mais elle était incapable de sortir un son de sa bouche. « On va s'occuper de ça, d'accord . Ça va aller, tu n'es pas toute seule » Elle hocha la tête machinalement, pas complètement convaincue, mais avec tout de même ce besoin de croire ce qu’il lui disait. « Tu connais ... des choses à propos de ce type ? » Elle prit une inspiration, sentant qu’elle commençait à se calmer. « Son prénom… Son adresse aussi », répondit-elle. Elle savait aussi qu’il était photographe, s’il lui avait dit la vérité évidemment, mais pour le moment, elle n’en aurait pas mis sa main à couper. « Qu'est-ce qui t'arrives , Lee ? » Elle avait clairement merdé, voilà ce qui lui arrivait. Elle avait voulu passer une nuit avec un type qu’elle ne reverrait jamais et dont elle n’entendrait jamais parler à nouveau… Mauvaise pioche ! « Je veux dire, ça ne te ressemble pas » Elle le savait, même si elle avait voulu que ça lui ressemble. Elle avait eu envie d’être cette fille un peu plus libérée, ce qu’elle regrettait amèrement à présent. « C’était le plan… Que ça ne me ressemble pas », avoua-t-elle en baissant les yeux. « Je voulais juste… » commença-t-elle. Elle ne savait même plus ce qu’elle avait voulu sur le moment, à part être quelqu’un d’autre. « J’ai passé des mois à m’empêcher de m’amuser, parce que j’y arrivais pas sans ton frère, comme si je faisais quelque chose de mal, ce qui était complètement ridicule parce qu’on n’était plus ensemble ! » expliqua-t-elle, la voix toujours cassée d’avoir la gorge serrée par les larmes. « Je voulais juste passer à autre chose, profiter de la vie étudiante en ayant de nouvelles expériences » Ca lui semblait tellement abstrait et stupide à présent. Mais elle savait aussi que si Parker ne les avait pas filmé, elle garderait un bon souvenir de cette expérience-là, d’avoir cédé à un coup d’un soir. Mais il l’avait fait, il les avait filmé et ne l’avait pas gardé pour lui. « Je pensais pas… » Inutile de finir cette phrase. Elle ne pensait pas qu’il serait un triple connard, fin de l’histoire.
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptySam 9 Mar - 22:14


+ GIVE ME A REASON TO STAY

« Je peux demander à mon père s'il a un avocat indépendant dans ses adresses. On pourra peut-être trouver quelque chose pour incriminer ce type sans que ta mère ne soit au courant. On trouvera quelque chose. Il ne s'en tirera pas comme ça. » garantit-il d'une voix assurée, étouffant l'incertitude qui menaçait de s'imprimer dans son timbre. Et s'ils ne pouvaient rien contre ce Parker ? Il n'avait aucune idée d'où se trouvait la limite du légal dans cette affaire. C'était Joshua l'étudiant en droit, pas lui. Il pourrait sans doute mettre la main sur un avocat décent qui n'est aucune relation avec le cabinet de Rachel Johnson.
Zach épuisait doucement ses ressources dans ses maigres tentatives verbales pour réconforter la jeune femme. Mais qu'était-il supposé dire, ou faire ? Il ne pouvait qu'à peine se représenter l'ampleur de l'embarras et de l'humiliation qu'elle devait éprouver en cet instant même, tandis qu'elle dissimulait son visage dans le creux de son épaule. 'On récolte ce que l'on sème' aurait impitoyablement rétorqué une mauvaise langue, mais Zach était tout bonnement incapable d'offrir une telle réponse au désarroi de Leann – et encore moins de penser une telle chose d'elle. Il lui avait longtemps placé une auréole au-dessus de la tête, c'est vrai. Il l'avait observée avec des étoiles dans les yeux pendant près de deux ans, sans jamais la remettre en question. Toutefois, il avait progressivement appris à ne plus la voir comme une sainte sans défaut depuis plusieurs mois à présent. Il avait beaucoup appris de l'année précédente de manière plus générale et n'était certainement pas sorti de leur période de conflit sans rien en avoir retenu. C'était sans doute l'unique aspect positif de toute cette histoire d'ailleurs. Il connaissait les défauts qui la ramenait au rôle de simple humaine et il ne l'en aimait que plus encore.
'She'll tear a hole in you, you know. The kind you can't repair' l'avait averti Lincoln à de multiples reprises. Il l'avait toujours trouvé bien trop théâtral lorsqu'il lui servait ce discours pour songer un seul instant à l'éventualité qu'il puisse être dans le vrai. Et puis, Zach aimait sincèrement Leann et, ne portait aucune espèce d'importance aux risques encourus. Les hommes au cinéma, ils ne portent pas d'armures. Et ils courent sans hésiter après l'objet de leur amour, quoi qui leur en coûte. Il était même prêt à faire de même, avec sa réserve coutumière. Cependant, il venait tout juste de trébucher en chemin sur les racines du doute. Poursuivait-il toujours la même jeune femme, ou l'image qu'il conservait d'elle – un mirage ? La Leann qu'il connaissait depuis plus de quatre ans n'aurait jamais, jamais couché avec le premier venu dans la seule optique d'assouvir un désir fugace. Devait-il revoir ses opinions à la baisse ou une explication plus satisfaisante se dissimulait-elle à lui ?

« C’était le plan… Que ça ne me ressemble pas, lui avoua-t-elle après quelques instants de silence et, il se rasséréna légèrement d'apprendre qu'elle n'en avait pas fait une habitude du samedi soir. – Je ne comprends pas, hésita-t-il cependant en fronçant légèrement les sourcils. Il s'écarta légèrement d'elle de manière à pouvoir la regarder dans les yeux, les mains portant son visage en une coupe délicate. Que lui était-il passé par la tête en fin de compte ? Elle avait commis un acte irréfléchi d'accord, mais pourquoi exactement ? Peut-être qu'en découvrir les raisons l'aiderait à comprendre et, à terme, à accepter. « Je voulais juste passer à autre chose, profiter de la vie étudiante en ayant de nouvelles expériences » lui expliqua-t-elle en se calmant progressivement. Zach ne pipa mot. Il savait qu'elle avait encore des difficultés à aller de l'avant vis-à-vis de Joshua. La tristesse qu'elle pouvait éprouver au propos de celui-ci s'imprimait systématiquement sur son visage lorsqu'elle rencontrait un signe, un vestige de leur relation passée. Il ne doutait pas qu'un ballon de football la transporte en arrière. C'était une chose qu'il pouvait concevoir. Elle s'était impliquée dans une relation durant trois années consécutives. C'était bien plus qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. C'était réapprendre à vivre seule, se définir vis-à-vis d'elle-même et ne plus se figurer ce que Joshua penserait d'une sortie imprévue en ville avec deux inconnus. Il pouvait réprimer la pointe d'amertume que lui inspirait ce comportement. Il pouvait tenter de lui arracher un sourire et la laisser rire de sa maladresse, mais jamais il ne pourrait effacer l'histoire qu'elle avait vécu avec Joshua et qui aujourd'hui encore, dictait son attitude.
« Tu ne pensais pas tomber sur le premier crétin venu » acheva-t-il en baissant les yeux. Il se mordit la joue avec incertitude avant de prendre une profonde inspiration de courage. « Tu ne peux pas laisser ton histoire avec Joshua interférer avec tes décisions aujourd'hui. Parce que tu as raison, vous n'êtes plus ensemble. Alors, ne t'arrête pas à ce pervers. Et trouve quelqu'un qui ne te rappellera pas combien ça a foiré et va de l'avant. ». Il déglutît, la gorge sèche. Il était probablement injuste de s'exprimer ainsi, mais s'il fallait quelqu'un pour énoncer la vérité telle qu'elle était, alors peut-être était-ce à lui de le faire. Après tout, il était le premier à avoir transformer cette situation en un fiasco complet.
« Je m'en vais à New York, s'entendit-il déclarer subitement sans l'avoir lui-même planifié. Il n'avait certainement pas prévu de le lui annoncer dans ces circonstances, ni même aujourd'hui. Mais un frisson d'urgence rampait sous sa peau, le pressant inopinément dans ses révélations. Il redressa légèrement le menton, plantant ses pupilles chaudes dans les siennes : Ce n'est pas encore certain mais j'ai rendez-vous avec un pianiste dans quelques semaines. À terme, si ça se passe bien, il peut m'obtenir une place à Julliard ou TSoA. Tu es la première à qui j'en parle, je ne suis pas encore décidé. ». Il s'interrompit pour détailler sa réaction. Quelque part, il espérait qu'elle lui donne une raison valable de ne pas boucler ses valises sur-le-champ et, rester.


Dernière édition par Zach T. Porter le Ven 3 Mai - 0:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptyLun 11 Mar - 21:58



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« Je peux demander à mon père s'il a un avocat indépendant dans ses adresses. On pourra peut-être trouver quelque chose pour incriminer ce type sans que ta mère ne soit au courant. On trouvera quelque chose. Il ne s'en tirera pas comme ça. » Elle hocha machinalement la tête. A vrai dire, elle n’y avait pas encore réfléchi. Elle le ferait sans doute plus tard, à tête reposée. Pour le moment elle était encore trop en vrac pour penser de façon logique. Mais elle appréciait que Zach s’en soucit et pense également à ne pas prévenir ses parents. Ses parents… Elle mourrait de honte si jamais ils venaient à être au courant de cette vidéo. Peut-être qu’elle l’avait bien cherché, elle avait choisi de passer la nuit avec un type qu’elle ne connaissait pas, elle devait bien en accepter les conséquences, non ? Mais c’était plus compliqué que ça au fond. Les conséquences étaient plus que brutales. « Je vais réfléchir à tout ça », promit-elle. « Merci », dit-elle sincèrement en posant ses prunelles sur lui.

« Je ne comprends pas » C’était pourtant simple. Elle avait voulu être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée. Aujourd’hui elle réalisait qu’elle n’avait pas assumé qui elle était, tout simplement. A force de s’entendre dire qu’elle ne vivait pas une vie normale d’étudiante, ponctuée de fêtes et de flirts, elle avait fini par y croire. Elle n’avait été rien d’autre qu’un mouton ce soir là, elle avait voulu se lâcher pour ressembler à d’autres, pas pour réellement se faire plaisir. « Je voulais être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée », répondit-elle. « J’en avais assez de passer pour une fille coincée à chaque fois et… Crois-moi je réalise à quel point c’était stupide et immature » Mais sur l’instant, l’idée lui avait semblé bonne. Elle avait voulu avoir de nouvelles expériences, construire une nouvelle Leann en somme. Au final, s’il n’y avait pas cette fichue vidéo, ça n’aurait pas été si négatif que cela. Elle aurait simplement convenu que ça ne lui ressemblait pas. Mais il avait fallu qu’elle tombe sur un crétin fini. « Tu ne pensais pas tomber sur le premier crétin venu » Elle hocha distraitement la tête pour réponse. « Tu ne peux pas laisser ton histoire avec Joshua interférer avec tes décisions aujourd'hui. Parce que tu as raison, vous n'êtes plus ensemble. Alors, ne t'arrête pas à ce pervers. Et trouve quelqu'un qui ne te rappellera pas combien ça a foiré et va de l'avant. » Sa remarque lui fit un pincement au cœur, sans doute parce qu’elle était criante de vérité. En se séparant de Josh, elle avait décidé de rester seule pour se définir elle-même. Du temps en solitaire, elle en avait passé, mais elle ne s’était absolument pas définie. Elle avait plutôt tout réprimé et continuer à agir en fonction de Josh. Trouver quelqu’un qui ne lui rappellerait pas combien ça avait foiré. Ironie du sort, c’était le visage de Zach qui se manifestait et qui s’imposait à elle. « Je sais », dit-elle ne baissant les yeux, comme si le sol lui semblait soudainement un million de fois plus intéressant. Le fait est qu’elle ne savait pas vraiment comment mener sa vie sans Josh. Elle avait passé presque trois ans avec lui, elle avait grandi avec lui à une période où elle s’était sans doute plus construite qu’autre chose, et aujourd’hui elle ne savait plus vraiment où elle en était. Elle gardait son caractère bien sûr, mais elle avait l’impression que cette personnalité-là ne plaisait pas justement.

« Je m'en vais à New York » Leann releva ses yeux vers Zach brusquement. Il partait où ? Non, la vraie question n’était pas la destination, la question c’était pourquoi. « Ce n'est pas encore certain mais j'ai rendez-vous avec un pianiste dans quelques semaines. À terme, si ça se passe bien, il peut m'obtenir une place à Julliard ou TSoA. Tu es la première à qui j'en parle, je ne suis pas encore décidé. » La jeune femme eût l’impression que son cœur et son ventre venait d’être placés violemment dans un étau. Il partait. C’était à la fois merveilleux et dévastateur. Elle n’était clairement dans un bon jour et ses émotions négatives semblaient s’amplifier plus qu’habituellement. Il le méritait, il était un pianiste hors-pair et c’était clairement la chance de sa vie qui s’offrait à lui. Mais aussi égoïste que cela puisse paraître, elle ne voulait pas qu’il s’en aille à l’autre bout du pays. Même si ça ne signifiait pas qu’ils allaient se perdre de vu, qu’ils ne se parleraient plus, elle avait cette désagréable impression qu’on était en train de lui arracher un bout d’elle-même. Elle n’avait jamais réfléchi à ce que la vie serait sans Zach, parce que pour elle, il serait toujours là, comme un élément rassurant et solide de son existence. Mais ce n’était pas le cas. Bien sûr qu’il pouvait partir à tout moment et il venait d’en faire la démonstration. « C’est… Merveilleux », répondit-elle en essayant d’esquisser un sourire. Le cœur n’y était pas cependant. Pourtant, dieu sait qu’elle essayait tant bien que mal d’avoir l’air heureux pour lui. Elle n’avait pas de réelle passion artistique comme Zach, mais si elle avait été à sa place, elle aurait sans doute bondi de joie à l’idée d’intégrer une prestigieuse école qui lui permettrait de réaliser son rêve. Elle devait se mettre à sa place, ne pas penser égoïstement et ainsi, elle pourrait peut-être se réjouir pour lui. « C’est la chance de ta vie… Tu peux pas rater ça », ajouta-t-elle. « Je suis contente pour toi Zach… Vraiment », dit-elle en posant brièvement sa main contre son bras dans un geste amical. « Tu le mérites, et… Je suis assez fière d’avoir fait partie de tes premières spectatrices ! » ajouta-t-elle avec une pointe d’humour. Mais plus elle essayait de sourire, plus l’étau se resserrait, remontant à présent jusqu’à sa gorge. « Je te souhaite vraiment que ça fonctionne » Elle ne pouvait plus rien ajouter de peur que sa voix ne finisse par la trahir.
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MessageSujet: Re: he and I had something beautiful, but so dysfunctional   he and I had something beautiful, but so dysfunctional EmptySam 20 Avr - 18:04

« Je vais réfléchir à tout ça, merci » fît-elle en posant ses prunelles sur lui. Il opina silencieusement du menton en se mordillant distraitement la lèvre inférieure. Pourquoi était-il toujours le premier à se préoccuper de détails techniques sans incidence immédiate ? –et pourquoi le faisait-il à présent que Leann s'adressait à lui avec le poids des circonstances sur les épaules ? Sans doute était-il « l'homme de toutes situations ». Il prenait machinalement le temps d'inspecter chaque aspect en espérant trouver une solution simple, rapide et efficace. Combien de fois avait-il répondu à un appel d'urgence inattendu, ou désamorcer des conditions épineuses sans être directement concerné ? Il avait été ce genre d'adolescent et continuait à l'être aujourd'hui. Ce n'était toutefois pas l'unique explication. Laisser tourner les rouages de son cerveau à une telle allure le préservait d'avoir à porter une attention plus approfondie aux sentiments contradictoires qui le bousculaient dans tous les sens depuis plusieurs minutes. L'inquiétude d'assister au débordement de curiosité malsaine d'autrui envers la vie sexuelle de Leann. La colère que pouvait lui inspirer le geste de ce Parker. Le désagrément d'avoir été informé malgré lui de cette aventure. L'angoisse des futures décisions à prendre à ce propos.

« Je voulais être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée. J’en avais assez de passer pour une fille coincée à chaque fois et… Crois-moi je réalise à quel point c’était stupide et immature » répondit-elle doucement. Il esquissa l'ombre d'un sourire sans joie. Il n'était certainement pas le type à se borner dans des conclusions hâtives ou à se permettre de porter un jugement précipité sur la situation. Et bien que l'histoire lui déplaise plus qu'il ne pourrait l'admettre ouvertement, il était plus qu'enclin à comprendre ce qui l'avait poussée à se lancer dans une aventure sans lendemain et, finalement c'était tout ce dont il avait besoin. Il s'inquiétait, cependant. Jusqu'où serait-elle prête à aller pour enfin réussir à se démarquer complètement de la Leann Johnson qui, quelques mois plus tôt, sortait avec l'ancien capitaine de l'équipe de football de Los Angeles High ? « N'sois pas trop dure avec toi-même. C'était humain avant tout, je suppose » répondit-il d'une voix hésitante.

Il inspira très brièvement une fois son annonce terminée, retenant inconsciemment son souffle. Il n'avait pas prémédité de laisser tomber une information pareille aujourd'hui. Ni dans ces circonstances. Toutefois, celles-ci lui avaient inspiré un sentiment d'urgence, un besoin de tester irrépressible. De mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes. Parce qu'elle n'était finalement pas la seule à avancer de l'avant à reculons.
« C’est… Merveilleux » répondit-elle après un court instant tandis qu'il s'écartait légèrement d'elle. — Yes. I guess it is. » acquiesça-t-il en se composant un sourire de façade. Il détourna les yeux, esquivant les pupilles de la jeune femme. Aurait-il prêté plus d'attention au discours de Leann, sans doute aurait-il remarqué à quel point le coeur n'y était pas. Et tandis qu'elle l'encourageait à poursuivre cette opportunité, il perdit littéralement le sens de la conversation –irrité contre lui-même. Pourquoi ? Pourquoi se sentait-il le coeur entre deux chaises ? Étudier le piano à New York était son ambition la plus chère depuis qu'il était conscient d'être doué pour quelque chose. C'était la chance de sa vie. Le choix était-il si difficile à réaliser ? Oui. Parce qu'il avait déjà l'impression de laisser derrière lui des projets inachevés –dont Leann faisait inéluctablement partie. Toutefois, était-il franchement raisonnable d'attendre plus encore, quelque chose qui pourrait ne jamais se présenter au péril d'un élan de carrière dans la musique ? Il déglutit péniblement en posant finalement les yeux sur Leann. C'était merveilleux. C'était la chance de sa vie. Il ne pouvait pas rater ça. Et elle lui souhaitait vraiment que ça fonctionne. Et si tout ça était si bon pour lui, pourquoi se sentait-il aussi mal à ce propos ?
« Merci » lâcha-t-il finalement en se penchant pour récupérer la boisson désormais froide de la jeune femme. « Allez, viens. Je te raccompagne chez toi. Sécher ne te fera pas de mal aujourd'hui ».



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