Up your head and into mine

with you i'm brighter

Il y avait des jours où Maximilian avait du mal à croire à la chance qui lui souriait enfin. Il avait passé la plus grande partie de sa vie dans des Ténèbres si profonde, qu’il en avait oublié la Lumière et ses bienfaits. Pire encore, il avait perdu l’espoir, se disant que tout ça, ce n’était pas pour lui, et s’était résigné depuis longtemps. Et voila qu’enfin, après tant et tant d’années, les Moires avaient décidé de lui offrir le bonheur, Lachésis s’était penché sur son sort et avait filé un fil lumineux dans sa tapisserie si sombre. Aujourd’hui était un de ses jours. Maximilian avait passé toute la journée de la veille avec Scott, profitant du jour de congé de celui-ci pour passer du temps en “amoureux” comme on disait ici. C’était quelque chose  qui était encore nouveau pour le jeune russe mais il s’adaptait plutôt bien selon lui, malgré les cauchemars qui l’assaillaient et Matveï, toujours présent en lui, le hantant, comme une tumeur maligne, en voie de rémission mais à la menace toujours bien présente. Quoiqu’il en soit, ils avaient grandement profité de cette journée tous les deux, se promenant en ville, allant à la plage et tout un tas d’autres activités. Le brun ne se souvenait pas avoir jamais autant rit et avoir été aussi heureux et ça faisait du bien, c’était le moins que l’on puisse dire. Ils avaient ensuite dîner ensemble et le grand blond lui avait proposé de rester pour la nuit, le soleil s’étant couché depuis de longues heures quand Maximilian s’était décidé à partir.

Le jeune homme avait accepté avec joie la proposition du beau californien, étouffant comme il le pouvait l’appréhension qu’il ressentait. Il savait qu’il ne se passerait rien cette nuit là et c’était ça justement qui le rendait nerveux. Jamais encore un homme ne lui avait ouvert son lit sans demander quelque chose en contrepartie, sans qu’il n’ai à donner son corps ou quoi que ce soit d’autre; Non, cette fois, il avait eu le droit à de la tendresse et à de l’affection dans leur plus belle forme, blottit tout contre Scott qui ne demandait rien d’autre en retour que sa présence. Qu’est ce qu’il avait aimé être entre les bras de Scott, se réveiller le nez dans son cou, entouré de son odeur et de sa personne tout autour de lui, l’infirmier étant tellement plus grand que lui qu’il emplissait tout son champ de vision. Exactement comme si le monde ne se réduisait qu’à Scott, et uniquement lui. Ce qui n’était pas pour déplaire à Maximilian.

Au matin, Max s’était vaguement réveillé lorsque Scott s’était doucement dégagé, devant se préparé pour aller à l’hôpital, puis, une fois n’est pas coutume, il s’était rendormit après avoir reçu un gentil baiser, ne se réveillant que quelques heures plus tard. Il avait complètement émigré sur le côté de Scott et serrait son oreiller dans ses bras, profitant un maximum de son odeur, avant de se lever. Il alla directement à la douche pour se réveiller puis alla dans la cuisine où il entreprit de se préparer un thé. C’est là qu’il trouva un adorable petit mot de Scott, lui souhaitant une bonne journée. Quelle intention charmante vraiment ! Et Maximilian ne pouvait s’empêcher de sourire mièvrement tout en rangeant le petit mot précieusement dans son portefeuille.

Le reste de la journée se passa doucement et calmement, le jeune russe ne replongeant qu’une fois dans cet état catatonique qu’il lui arrivait d’adopter sans trop savoir pourquoi. Enfin, il avait une petite idée mais refusait de se pencher sur la question. Il avait entrepris de faire le ménage chez Scott, veillant à ne rien déranger et à ne pas fouiller tout en écoutant de la musique classique à la radio. Il venait de terminer le salon quand la musique fut interrompu par un flash spécial. Intrigué, Maximilian augmenta le volume.

... ectacle effroyable ! Un véritable carambolage vient d’avoir lieu. On estime le nombre de blessés à près de 25, dont beaucoup le serait grièvement. Les secours sont déjà sur place et se dirigent déjà vers le Good Samaritan Hospital …

Maximilian coupa tout et resta dans le silence, regardant dans le vide. Quelle tragédie ! Non seulement c’était désastreux mais il savait ce que cela voulait dire. Il avait déjà vu Scott revenir complètement éreinté, drainé, physiquement et mentalement de l’hôpital après de tels évènements. Mais il n’avait jamais pu rien faire pour ça, ne se sentant pas assez proche, assez intime pour se permettre cela. Mais aujourd’hui ce n’était plus pareil, il pouvait au moins soulager Scott de son fardeau, au moins un peu.

Avec un sourire contente et un regard déterminé, Maximilian sauta sur ses pieds et s’en alla faire quelques courses en ville. Il avait décidé de bichonner son Scott et il le ferai, même s’il ne savait pas trop comment s’y prendre; Il avait cependant vu des films et se sentait capable de reproduire quelques scénario parmi les plus simple. Il s’en alla dont acheté de quoi préparer un bon plat, un bain relaxant et une soirée romantique pour l’infirmier qui allait sûrement en avoir bien besoin. Il avait même acheté une huile de massage, histoire de détendre le grand blond complètement. Le russe s’empressa de rentrer chez Scott afin de tout préparer pour le soir. Il avait tellement de choses à faire tout d’un coup !

Les prochaines heures défilèrent à toute allure et il fut bientôt presque minuit. L’appartement était dans la pénombre, simplement éclairé par une multitude de bougies et de chandelles blanches disposées un peu partout et créant une atmosphère chaleureuse et romantique tandis que le goulash mijotait doucement, diffusant ses effluves un peu partout et sûrement jusqu’au dehors. Dans la salle de bain, tout était près pour accueillir Scott, seule la baignoire demeurait vide, attendant son futur occupant.

Satisfait de ses efforts, Maximilian afficha un sourire heureux, pressé de voir l’effet qu’aurait sa petite surprise sur le propriétaire des lieux.. Il se changea rapidement, troquant son t-shirt tâché contre une des chemises de Scott, qui était facilement trois fois trop grande mais qui présentait l’avantage d’être très confortable et rassurante, dont il replia les manches sur ses avant-bras, selon son habitude. Une fois cela fait, il ne lui resta plus qu’à attendre l’arrivée de Scott. Pour tromper son impatience, il saisit son violon et se mit à jouer, se perdant au milieu des notes douces et amoureuses du Rêve d’Amour de Liszt. Tellement pris dans la musique qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir …

Please stay.

Il avait murmuré ces mots-là la nuit précédente et pourtant il avait l'impression qu'une seule et unique seconde s'était écoulée entre cette soirée parfaite et aujourd'hui. Scott n'avait pas eu envie de lâcher Maximilian comme il le faisait après chacun de leur rendez vous. Non, il avait tenu le russe dans ses bras, juste là sur le pas de sa porte, ses bras autour de la taille fine de l'autre homme, déposant des baisers partout où ses lèvres pouvaient se poser. Ses lèvres, ses joues, son cou, et même, chose qui avait fait sourire Maximilian, son nez, faisant tout ce qui était possible pour convaincre l'autre homme de rester avec lui et de passer la nuit chez lui.

We don't have to do anything, I swear, if you don't feel comfortable or even if you don't want to... You can just stay in my arms. It's been said they're pretty comfy for sleeping... hmm? What do you think?

Dans toutes les relations, il y avait toujours la fameuse question où on se demandait quand et comment passer à l'acte. Avec Maximilian, le blond se moquait bien de ce genre de détails. Surtout avec un passé comme le sien et surtout la mauvaise pente qu'il avait traversé avant que son chemin ne croise celui du brun. Être gay à Los Angeles avait ses bons et ses mauvais côtés, et Scott avait rapidement réalisé que la plupart des gens de la communauté gay ne cherchait que des coups d'un soir, des aventures sans lendemain, quelques échanges passionnés au coucher du soleil et ensuite plus rien le lendemain. Non, Scott ne voulait plus de ce genre de rencontres dans sa vie, il le savait, il était prêt. Prêt à quoi bonne question? Tourner la page? Fonder une famille? Peut être un peu de tout ça à la fois, tout doucement, il y arrivait. Il avait obtenu un boulot à l'hôpital de la ville avec une facilité déconcertante, il arrivait enfin à dormir, il mangeait et la plupart de ses cicatrices s'étaient refermées. Les souvenirs de la guerre étaient toujours présents mais plus aussi vifs, il commençait à voir le futur se dessiner devant lui, un futur qui n'était pas recouvert de poussière ni même de goutte de sang. Il voyait Maximilian et son sourire, et ses mèches qui retombaient sur son visage et son accent et sa façon adorable qu'il avait de prononcer certains mots. Alors Scott s'était juré de ne pas tout gâcher, de ne pas aller trop vite, de ne pas être trop exigeant et surtout, de se laisser le temps de tout apprécier. C'était sa première véritable relation avec un homme, la première fois qu'il montrait à quelqu'un qui il était vraiment et tout ce qu'il avait à offrir. Et même si parfois Maximilian avait l'air hésitant, il répondait toujours à la moindre de ses requêtes... Rien que dans sa façon d'embrasser, c'était vraiment... Parfait. Tout simplement, le genre de baiser dont Scott ne pourrait jamais se passer... Il en était certain.

Voilà pourquoi il n'avait pas voulu le laisser partir et comment le brun avait passé le reste de la nuit chez Scott, blotti dans ses bras. It felt right. Oui, juste, comme la note finale à la fin d'une très longue symphonie, pas de crescendo, pas de tremolo, rien qu'une succession d'accords parfaits pour une soirée parfaite. S'extirper des draps n'avait jamais été aussi difficile et pourtant, Scott y parvint, non sans un baiser déposé sur les lèvres du russe. Il ne serait jamais fatigué de l'embrasser... Jamais. Il s'était préparé rapidement et passant dans la cuisine pour attraper un fruit, il avait été pris d'un élan de... romantisme dira t-on, laissant un mot à l'attention de Maximilian. Passe une bonne journée, fais comme chez toi surtout n'hésite pas. À ce soir. PS: Tu es vraiment adorable quand tu dors... tu le sais ça?  Et, rigolant de sa propre bêtise, Scott avait attrapé les clés de sa voiture, direction l'hôpital. Il était là à présent, ses yeux fixés sur l'horloge de service alors qu'il tentait de se concentrer sur les dossiers de ses patients. Dieu qu'il était distrait aujourd'hui, mais ce n'était pas de sa faute... Plus qu'une vingtaine de minutes et il pourrait retrouver Maximilian. Il pouvait déjà imaginer le russe assis sur son canapé, portant une de ses chemises, tranquillement en train de lire. Il avait hâte de le retrouver, de se blottir dans ses bras, la tête posée sur le torse de Maximilian alors qu'il écoutait son coeur battre. Scott était littéralement en train de rêver les yeux ouverts lorsqu'une des médecin apparut dans son champ de vision, ce dernier en train de courir.

"Winston, Avery, suivez moi, il y a eu un accident de voiture, on va recevoir une vingtaine de personnes dans moins d'une minute... Dépéchez vous!"

Scott mit moins de temps à réagir que son collègue, suivant déjà le médecin. Ça, il connaissait. L'horreur et la peine, il connaissait. Il conserva un visage impassible alors que les ambulances débarquèrent et que les patients se mirent à affluer dans le hall. Un homme avait le ventre complètement ouvert et il hurlait, une femme avait perdu son enfant et criait aussi, qui pour retrouver sa petite fille, qui. Scott ferma les yeux, une poignée de secondes, prenant une inspiration, au loin, il pouvait entendre le bruit des bombes et des coups de feu. Qui n'étaient pas là, tout ça, c'était dans sa tête, il devait s'occuper de ses patients ici, tout allait bien, il n'était plus sur le front. Il était rentré. Cette pensée en tête, le blond rouvrit les yeux et bougea, presque comme s'il était réglé sur un mode automatique. Il ne pensait plus vraiment dans ces moments là, sa tête se vidait et il désinfectait, il pansait les plaies, il refermait les blessures et il passait au patient suivant. Pas le temps de s'attarder, pas le temps d'offrir un sourire.



"Winston? Winston?" Scott cligna des yeux et chercha qui l'appelait. Le hall avait été enfin évacué la plupart des patients ayant été affecté à différents services, trois opérations étaient mêmes prévues. Quelle heure était-il? Bonne question. Scott avait du sang sur les mains, ce détail plus qu'autre chose le dérangeait. "Winston... Bon boulot." La poigne d'un collègue sur son épaule le fit sursauter et Scott revint enfin à lui. "Rentre chez toi Winston, le service de nuit va prendre la relève, on a quand même réussi à sauver des vies aujourd'hui." Scott hocha la tête incapable de parler et il se dirigea vers les vestiaires. Vide, dieu merci, il enleva rapidement sa blouse d'hopital et ses vêtements en dessous, dans un geste frénétique, la respiration saccadée. Tu es rentré Scott, tu es rentré, se répétait-il en boucle et il se répétait encore cette phrase sous le jet d'eau chaude, l'eau faisant disparaître toute trace de sang. Plus calme que jamais, Scott se sécha rapidement et il ouvrit son casier, changeant de vêtements. Il ne s'attarda pas une seule seconde de plus dans les couloirs de l'hôpital et il rentra chez lui. Il se voyait déjà dans son lit en train de dormir, sauf qu'avec tout ça, il avait oublié un léger détail. Scott ouvrit la porte de son appartement et il fut surpris par la semi-obscurité avant de se rappeler que oui, Maximilian était là.  "Maximilian je suis r..." Il ne put finir sa phrase, la musique lui parvenant aux oreilles, Maximilian était en train de jouer et Scott détestait l'interrompre dans ces moments-là. Il ne s'y connaissait pas du tout en musique mais il pouvait tout de même apprécier, Maximilian avait l'air tellement plus libre et plus beau dans ces moments là. Scott fit quelque pas dans son appartement et il fut complètement supris, ébahi en voyant son appartement éclairé par un ensemble de bougies.  "Oh mon dieu..." murmura le blond, véritablement sous le choc, après une journée pareille, il ne s'attendait certainement pas à ça. C'était... la première fois que quelqu'un prenait la peine de faire quelque chose de ce genre pour lui. Son regard croisa alors celui de Maximilian. Maximilian qui ne portait rien d'autre que de ses chemises, ses jambes étaient nues et Scott pouvait admirer à loisir.  "Je... Je... C'est pour moi tout ça, pourquoi est-ce que tu aurais... Mon dieu Maximilian." Il lâcha la dernière intonation avant de franchir facilement la distance qui les séparait, quoi de plus normal avec ses jambes, saissisant le visage du russe entre ces deux mains, et l'embrassant sans aucune retenue, leur lèvres et leur corps se rencontrant enfin, Scott n'ayant absolument aucune intention de reculer.

Comme toujours lorsqu’il jouait ou écoutait de la musique, Maximilian était comme dans une bulle, seul au monde et en paix avec lui même. La musique avait toujours eu un effet calmant sur le jeune homme et avait toujours été son échappatoire lorsque le trou dans sa poitrine avait la taille d’un gouffre et qu’il se sentait près à rompre à tout moment, retenu par un simple fil effiloché. C’était encore plus le cas à présent, alors qu’il avait l’esprit empli de Scott, de son image, de son odeur, de sa voix et de sa chaleur. Son être tout entier était occupé à penser à Scott, ses doigts et son coeur lui dédiant le doux morceau qui emplissait la pièce éclairée par la lueur tremblotante des bougies, créant une atmosphère à la fois chaleureuse et romantique, un tableau rendu encore plus poignant, plus vrai, par le jeune homme debout au milieu du salon, si visiblement habité par ce qu’il jouait, mince silhouette mélancolique, comme un écho d’une époque révolue. Oui, il était tellement perdu, loin du monde, qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir sur l’objet de ses pensées. Comme il n’entendit pas le murmure perplexe du grand blond. En revanche, il sentit très bien ses bras se refermer autour de lui alors qu’il terminait le morceau. Et, une fois n’est pas coutume, Maximilian n’eut absolument aucune réaction, violente ou non, face à ce mouvement brusque et inattendu. Il n’eut aucun mouvement de recul, ne se tendit même pas. Il resta parfaitement calme et confiant alors qu’un sourire aussi doux qu’heureux ourlait ses lèvres. alors que les grandes mains de l’infirmier encadrait son visage avant que leurs bouches ne se trouvent en un baiser passionné.

Ni une ni deux, les bras du professeur de musique s’enroulèrent autour du cou de Scott alors que Maximilian cherchait à réduire encore plus la distance entre eux, allant jusqu’à se mettre sur la pointe des pieds pour se rapprocher du corps parfait du californien. Pendant de longues minutes, il n’y eut plus qu’eux deux sur la planète et ce baiser qui n’en finissait pas, ne s’interrompant que brièvement quand le besoin de respirer se faisait absolument vital. Une des mains du russe avait trouvé refuge dans la chevelure blonde de l’infirmier tandis que l’autre parcourait lentement le dos et le torse de celui-ci. Finalement, ce fut Maximilian qui mit fin au baiser, posant son front contre le sien et se perdant dans des yeux trop bleus alors qu’il reprenait son souffle, les joues rosies et les lèvres gonflées et purpurines. Un rire langoureux lui échappa alors qu’il prenait la parole dans un souffle.

-Bien sûr que c’est pour toi. Ce n’est pas grand chose vraiment mais j’ai entendu les informations et je savais que tu serais éreinté en rentrant … alors je voulais te faire une surprise et prendre soin de toi, pour une fois. Parce que c’est toujours toi qui prend soin de moi et … ce sera comme ton repos du guerrier …

Maximilian se rendit rapidement compte qu’il lui arrivait quelque chose qui ne lui était pour ainsi dire jamais arriver : il babillait et divaguait, rendu nerveux à cause de l’appréhension. Il n’y avait que Scott qui pouvait le réduire à ça. Comme si ce n’était pas suffisant, le brun rougit encore plus, et, après avoir reposer ses pieds au sol, il sourit timidement avant de saisir la main de Scott pour le traîner jusqu’à la salle de bain, transformé pour l’occasion en véritables thermes orientales avec toutes ses bougies posées un peu partout. Il fit asseoir le grand blond sur le bord de la baignoire qu’il commença à remplir, ajoutant bain moussant et sels de bain de ci de là, puis il s’agenouilla à ses pieds et commença doucement à le déchausser, avec des mouvements précis et tendres.

-Je t’ai d’abord préparé un bain, comme tu vois, pour que tu puisses te détendre et laisser cette journée derrière toi. Ensuite, si tu as faim, j’ai préparé un goulash, je ne sais pas si tu en as déjà goûter. J’ai aussi trouvé de l’huile de massage, de la musique et du vin. Je … je ne sais pas si c’est comme cela qu’on doit faire. C’est la première fois que … enfin.

Gêné, Maximilian reporta son attention sur sa tâche, achevant de dévêtir Scott avant de le laisser s’installer dans la baignoire. Une fois que l’infirmier fut confortable, le russe coupa le robinet puis s’assit sur le bord du bain, de façon à se trouver juste derrière le blond à qui il commença doucement à masser les épaules. Ce n’était qu’un avant goût de ce qu’il lui ferait plus tard et surtout, ce massage avait un but bien plus thérapeutique que le prochain. Le russe avait sentit que Scott était toujours tendu et il voulait l’aider à se sentir mieux et donc à se détendre. Les mains délicates et expertes s’attaquaient à tous les noeuds, et il y en avait pas mal. Maximilian admirait énormément son petit ami qui, après avoir vécu l’enfer au front, avait décidé de continuer à soigner et à aider les autres, n’hésitant pas à continuer de voir les pires horreurs, sans en tirer aucune gloire ou fortune, juste parce qu’il était cet être si parfait, si lumineux et qu’il voulait apporter un peu de bonté dans ce monde.

Il n’était pas rare que le jeune russe se demande ce qu’une personne comme Scott pouvait bien faire avec lui, ce qu’il pouvait lui trouver. Lui qui était si malsain, intrinsèquement perverti, né et élevé dans les Ténèbres qui seraient toujours, toujours une part de lui même, complètement indélébile. Il ne méritait tout simplement pas Scott. Il ne méritait pas sa bonté, sa générosité, ses caresses et ses baisers. Et surtout, il ne méritait pas ses sourires qui semblaient porter en eux toute la beauté de l’Univers, comme une promesse. Oui, il avait parfaitement conscience de la chance insolente qu’il avait mais Maximilian était bien trop égoïste pour s’effacer, comme il aurait dû le faire avant que tout ceci ne lui explose à la figure. Parce qu’il était comme une plante qu’on avait laisser trop longtemps sans lumière qui, en rencontrant enfin le Soleil finissait par se brûler.

Mais pour le moment, tout se passait pour le mieux dans le meilleur des monde et le russe comptait bien en profiter. Il avait prévu de choyer son soldat et il le ferait, veillant à ce que chacun de ses souhait soit réalisés. Pour une fois, il serait la source de réconfort et non pas celui qui avait besoin d’être rassurer et il devait avouer que cet inversion des rôles lui plaisait. Ne souhaitant pas briser le silence confortable et intime qui s’était installé entre eux, Maximilian continua son massage en chantonnant doucement, ses mains se faisant de plus en plus caressantes et amoureuse. Il aurait voulu que cet instant ne s’arrête jamais aussi ne dit il rien, laissant à Scott le choix de parler et de se confier s’il en avait envie.

Scott ne croyait pas vraiment au destin. Il ne se disait pas qu'il y avait effectivement quelqu'un, quelque part, dans ce monde, qui était fait pour lui et qui l'attendait. Non, il n'était pas optimiste, pas un sous romantique, et pourtant, tout ce qu'il faisait, il le faisait avec une certaine passion, oui, Scott était toujours passionné, toujours honnête, jamais du genre à cacher ses sentiments. Que ce soit le bonheur ou la douleur, il les ressentait avec la même intensité, avec le coeur battant, bien certain d'être humain, bien certain d'être en vie. You're gonna kill yourself on living and loving, sa mère lui avait souvent répété ces mots là, passant ses mains dans la chevelure de son fils. Joyce Winston savait, savait de quoi était fait le fils qu'elle avait engendré, après tout, il était son premier né, alors oui, elle le connaissait mieux que quiconque. Ou peut être pas. Sa mère ne l'avait jamais vu fort ou même faible et oui, faible il l'avait été, tellement de fois, tellement de fois que cela avait failli le tuer, le détruire tout simplement. Il avait souvent pris les mauvaises décisions, emprunter les mauvais chemin... Mais là tout de suite, ses mains sur les hanches de Maximilian, leurs lèvres scellées, il ne regrettait absolument rien. Les peines, la peur, les nuits sans sommeil, rien... Il aurait pu tenir le maigre corps du russe contre pendant des heures, et l'embrasser chaque centimètre carré de cette peau au teint diaphane et le regarder se courber sous chacune de ses caresses, il adorait toucher l'autre homme. Pourquoi? Il avait eu des tas d'amants, des tas d'aventures sans lendemain et bien des occasions de tomber amoureux et de baisser sa garde et pourtant, il ne l'avait jamais fait auparavant. Pourquoi? Parce qu'il avait vu que Maximilian était blessé, tout comme lui et il ne cherchait pas à être celui qui pourrait le réparer non, hors de question de jouer les médecins du dimanche et tenter de recoudre une âme avec des mains décharnées.

Non, mais Scott voulait quelqu'un qui pouvait comprendre et voir les mêmes ténèbres que lui se dessiner la nuit. Et à chaque fois qu'il l'embrassait ou qu'il le touchait, il avait l'impression de le redécouvrir, de le voir sous un jour nouveau. Comme ce soir par exemple, qui aurait cru que Maximilian était du genre romantique? Scott n'avait pas l'habitude qu'on fasse autant d'effort pour lui et il embrassa le russe au coin des lèvres alors qu'il se confondait en explication. Déstabilisé et rougissant, il était tout simplement adorable. Scott écoutait le programme de la soirée avec un immense sourire aux lèvres, quasi béat, alors qu'il hochait la tête à ce que Maximilian lui disait, toujours en ayant envie de l'embrasser. Et de le soulever, et de lui faire l'amour, d'être doux, et de s'immiscer en lui et de lui montrer à quel point il était précieux. Scott voulait vénérer l'autre homme, l'embrasser de la tête au pied et lui montrer qu'il n'était là que pour le servir lui, son coeur qui battait, à présent Scott en était certain, ce n'était que pour lui. Il poussa un soupir tandis que Maximilian l'entraînait déjà dans la salle de bain, le brun parlait toujours, visiblement nerveux. "Je suis certain que ce sera très bon." répliqua Scott, son sourire ne quittant plus son visage. Il se laissa faire entre les mains experts, les yeux rivés sur le visage de l'autre homme. Come on look at me... I love you. I love everything about you, from your messy hair to your devilish smile and your stupid ties, I love you. Le coeur de Scott battait tellement fort dans sa poitrine que ça en était déroutant, qu'il était étonné que Maximilian de lui ait pas encore demandé s'il n'allait pas bientôt mourir. "Thank you. For all of this." murmura le blond, enfin délesté de ses vêtements, s'apprêtant à s'allonger dans la baignoire. Le contact de l'eau chaude lui fit le plus grand bien et quand ensuite, il sentit les mains de Maximilian sur ses épaules, Scott laissa échapper un gémissement sans véritablement sans rendre compte. Il ferma les yeux, se laissant faire entre les mains expertes, plus que jamais content d'être rentré. Scott n'avait jamais réalisé à quel point il passait peu de temps à faire ça, s'occuper de lui même, cela lui paraissait tellement futile en même temps, ce n'était que lui pas vrai? Son job c'était de s'occuper des autres. Le blond poussa un grognement en sentant la tension disparaître dans ses épaules, tout son corps soudainement détendu et en parfaite harmonie avec la baignoire. "Hmm... I could get used to this." laissa échapper Scott.

Il releva ensuite la tête vers Maximilian, plongeant son regard dans le sien. "Sérieusement, je vais te demander de me faire des massages tous les soirs, tu ne te rends même pas compte de ce que tu es en train de faire." Il avait toujours un sourire mutin sur les lèvres et il le détailla de haut en bas, un sourire sur les lèvres. "Mr Petrovitch... is that my shirt that you are wearing?" demanda t-il, faisant semblant d'être outré. Il connaissait parfaitement la réponse mais il trouvait cela adorable que Maximilian se sente suffisamment à l'aise pour fouiller dans ses placards, et en plus, cette chemise lui allait beaucoup mieux qu'à Scott.