Callie se retrouvait chez elle après quelques jours passés à la maternité. Le silence pesant de son studio l'angoissait, le manque de personnel l'angoissait et les cris alarmant de sa fille l'angoissaient plus que tout le reste. En bref, Callie était tétanisée jour et nuit, inquiète à l'idée de ne pas savoir faire ou pire, de faire quelque chose de mal. Se sentant plus seule que jamais, parce qu'il ne fallait pas compter sur Jackson pour assumer quoi que soit, Callie avait envoyé un texto à Mason pour lui dire qu'elle était rentrée et que la petite se portait bien. Elle, elle n'allait pas bien mais c'était pas la peine d'inquiéter son meilleur ami.

Alors qu'elle venait tout juste de s'assoupir, elle entendit le vibreur de son portable tout près de son oreille. En silence, elle attrapa le mobile et s'enferma dans la salle de bain, désirant à tout prit que la petite continue de dormir avant de replonger sa mère dans ses pires angoisses.

« Allô ? », dit-elle en chuchotant bien qu'elle se trouvait dos à la porte de salle de bain et que celle-ci était fermée.

« Mason ! », dit-elle ensuite en attendant la voix masculine de son meilleur ami au bout du fil. Si elle n'avait pas tant pleuré ces dernières nuits, pas de doute qu'elle aurait pleuré de joie en l'entendant. Elle s'était tellement renfermée sur elle-même que voir que l'un de ses proches prenait encore de ses nouvelles avait tout du miracle.

« Oui, c'est moi », confirma t'il. Callie ferma les yeux quelques instants, comme si elle attendait que quelque chose dérape. Elle avait tellement peur que tout se transforme en cauchemar, qu'elle hésitait toujours à se pincer pour être sur de ne pas faire un mauvais rêve.

« Ca va ? T'as pas l'air d'aller comme d'habitude » Nouvelle bouffée d'angoisse. Que ce que ça voulait dire comme d'habitude ? Parce qu'as bien n'y réfléchir, elle n'était jamais allée bien. Callie souffrait depuis toujours, des maux inexplicables, des dépressions, des malaises quotidiens. Mais préserver Mason devait être son premier rôle, alors autant ne pas lui faire part de sa vie depuis son accouchement.

« Si tout va bien, juste un peu fatigué. » , dit-elle en assurant sa voix. Elle ne voulait pas qu'il rapplique ici et qu'il constate à quel point elle était mal, qu'il voit son teint cireux, son regard perdu et tout le reste.

« Comment vas Mathis ? Il doit avoir grandit ! », s'enquit-elle pour changer de sujet.