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 As Time Goes By

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MessageSujet: As Time Goes By   As Time Goes By EmptyMer 27 Nov - 2:39



As Time Goes By





Maximilian se regardait dans le miroir, les yeux plissés et une expression perplexe sur le visage alors qu’un air de blues se faufilait jusqu’à lui depuis le salon. Il avait beau ne rien en laisser paraître mais une angoisse sourde montait peu à peu en lui depuis le début de cette journée. Mon dieu !  Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas eu de date comme le disaient ses élèves. Si tant est qu’il n’en ai jamais eu. Oh, il avait dîner dans les plus beaux hôtels de Russie, avait reçu des cadeaux tellement coûteux que leur prix faisaient tourner la tête, des rivières de diamants en passant par des bagues serties de pierres précieuses, mais la prostitution restait de la prostitution, qu’elle qu’en soit la forme. On en voulait à son corps et seulement lui, qu’importe l’individu qu’il était vraiment, celui derrière l’adolescent au visage angélique et éclaboussé de sang. En fait, il avait connu ses premiers rendez-vous que lorsqu’il était avec Scott, et uniquement avec lui. Ce soir était donc une grande aventure pour lui, qui était pourtant si sûr d’avoir fermé son coeur il y avait si longtemps déjà.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Au moins, il savait qu’il ne s'ennuierait pas, pas en compagnie d’un homme comme Stefan McFire, qui faisait honneur à son nom. Ses étudiants parlaient encore de la ”Scène” qui avait eu lieu deux semaines auparavant, pendant son cours. Et comment pouvait-il en être autrement ? Ce n'était pas tous les jours qu'on voyait le gentil mais taciturne professeur Petrovitch  se faire draguer et proposer un rencart. En plein cours. Devant un amphi   à la fois médusé et surexcité. Maximilian n'avait plus su où se mettre face à cet homme qui le poursuivait sans relâche depuis quatre mois déjà et qui maintenant l'invitait haut et fort à dîner.  

Bien sûr,  le russe n'avait pas oublié cette après midi de folie érotique pendant laquelle il avait laissé son instinct prendre le dessus et avait chevauché  le magnifique dealer jusqu'à l'épuisement. Sur le campus, sur son bureau, là où ils auraient pu être surpris plus d'une fois. Et il avait absolument adoré. Combien de fois avait-il faillit céder aux avances de plus en plus insistantes et précises du beau blond ? Il ne les comptait plus mais il s’en était fallut de peu plusieurs fois et Maximilian n’avait dû sa retenue qu’à son contrôle d’acier. Et, il fallait avouer, grâce aux quelques aventures sans lendemain qu’il avait eu. Mais la vérité était qu’il n’était pas parvenu à oublier l’autre homme, ses mains sur son corps, sa présence autour de lui, en lui, partout. Non, il n’avait pas pu. C’est pourquoi, quand il avait vu le splendide regard azur, plein d’espoir au milieu de ses étudiants en délire qui hurlaient leurs encouragements, le professeur n’avait pas pu faire autrement que d’accepter son invitation à dîner.

Et c’est pour cela qu’il se trouvait devant son miroir, en peignoir après sa douche, se demandant ce qu’il allait bien pouvoir porter alors qu’il finissait de se raser, la lame glissant doucement sur sa peau pâle. Il ne voulait pas s’avouer qu’il commençait à paniquer mais telle était bien le cas. Il avait encore tant à faire ! Et si peu de temps ! Il savait déjà que Stefan serait à tomber par terre, qu’importe ce qu’il avait choisit de porter. Avec ses cheveux colorés du soleil de la Californie, ses yeux océan, son sourire éclatant, sa peau tannée sans parler de ses larges épaules et de ses jambes musclés, Stefan McFire était l’épitomé du californien typique. Alors que Maximilian savait très bien que plus que son physique, c’était l’aura qqu’il dégageait qui attirait. Après tout, il était trop pâle, trop maigre, trop petit avec des cheveux trop noirs et un accent trop prononcé. Il devait donc porter deux fois plus d’attention à son style vestimentaire. Après plusieurs instant d’hésitation, le brun se décida pour un costume en tweed, le bas d’un magnifique gris colombe tandis que la veste et le gilet était d’un profond bleu ardoise. Il compléta sa tenue avec une chemise blanche et un noeud papillon “old school” brun sombre. Le tout accompagné d’un mouchoir chamarré et de délicates ankle boots en daim souple noir.

Sa tenue choisie, il l’enfila rapidement, s’assurant qu’aucun faux plis ne se crée avant de passer au domptage de sa tignasse, qu’il réduit à l’impuissance à coup de peigne, de brosse et de gomina, le tout en chantonnant dans sa barbe, au rythme de la chanson qui tournait sur son gramophone. Une fois satisfait de son apparence, il se parfuma très légèrement et enfila sa veste, replia ses manches sur ses avant- bars qu’il laissa découvert. Le tout le faisait paraître plus grand, ses jambes semblant s’étendre sur des kilomètres tandis que sa silhouette était parfaitement souligné. Bref, il se sentait beau et désirable, ce qui ne lui arrivait pas aussi souvent qu’on aurait pu le croire. Il ne lui restait plus qu’à attendre.

Une heure et 14 cigarettes plus tard, Maximilian entendit enfin le coup de klaxon devant sa maison. Il se retient de courir jusqu’au dehors, préférant prendre son temps pour se calmer et prendre tout ce dont il avait besoin, sans laisser voir sa peur et son excitation. Il vérifia bien toutes ses portes et fenêtres, n’étant pas du genre à laisser tout ouvert comme certains, avant d’enfin sortir de la maison et de fermer la porte derrière lui. Avec un sourire sincère, il descendit les marche jusqu’à Stefan qui l’attendait, appuyé contre un véritable bolide, l’air plus que splendidement viril dans son costume. Quelle vision il offrait, accoudé nonchalamment, comme s’il n’avait absolument pas conscience de la beauté sensuelle et décadente qu’il dégageait (ce qui était faux, Maximilian en était sûr). Arrivée à sa hauteur et ne sachant pas trop quoi faire d’autre, Maximilian se hissa sur la pointe des pieds pour lui embrasser la jour, recevant au passage une bouffée de ce parfum qui lui avait déjà fait tourner la tête et perdre les sens, quatre mois auparavant.

-Bonsoir Stefan. J’espère que tu as prévu de quoi m'impressionner. Il paraît que je suis très vieux jeu…

Tout en lui parlant d’une voix taquine, le russe pénétra dans la voiture, que Stefan lui maintenait ouverte, saisissant au passage la petite tulipe blanche à coeur jaune qui se trouvait sur son siège. Une fois assis, Maximilian porta la fleur à son visage, inhalant le délicat parfum qu’elle dégageait avant de se tourner vers Stefan, lui offrant un sourire encore plus large et encore plus rare, le visage ouvert et les yeux brillants.

-Merci, c’est adorable de ta part. Et j’avoue que j’adore les fleurs blanches, ce sont mes préférées. D’ailleurs, la fleur que j’adore c’est l’arum.

Se disant, il se pencha de nouveau vers Stefan, lui embrassant encore une fois la joue, avant de reprendre sa place, fixant au passage la jolie fleur, complètement ouverte, à sa boutonnière. Il reprit la parole d’un ton plein d’excitation difficilement contenue. Cela ne faisait même pas encore 20 minutes qu’ils étaient ensemble et Maximilian s’ouvrait déjà. On pouvait dire que c’était un très beau début..

-Alors ? où m’emmènes tu ? après ces quatre mois, j’ose espérer que ce soit grandiose. Surtout avec ce dress code.
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MessageSujet: Re: As Time Goes By   As Time Goes By EmptyLun 9 Déc - 15:59

Sa main tremblait. Pourtant il avait l’habitude de saisir son rasoir avec assurance et fermeté pour le porter jusqu’à ses joues et ainsi éradiquer la barbe naissante. Mais cette fois-ci semblait bien différente. D’ordinaire, il se rasait simplement pour se sentir plus à l’aise ou pour taper dans l’oeil des autres jolis garçons qui peuplaient les boîtes de nuit où il avait l’habitude de se rendre. Cependant aujourd’hui, il était encore bien trop tôt pour envisager une telle sortie, et Stefan avait prévu toute autre chose. Il allait passer la soirée en tête à tête. Avec Maximilian. Au restaurant. Pas étonnant alors que sa main se mette à faire des siennes et se mette à remuer dans tous les sens lorsqu’il songeait à ce qu’il avait prévu. Et s’il n’était tout simplement pas à la hauteur ? Stefan tenta de chasser cette pensée de son esprit en remuant doucement la tête. Il fallait dire aussi qu’il n’avait pas eu de rencard depuis sa majorité et que le dernier en date ne s’était vraiment pas passé comme il l’aurait souhaité. Tant pis après tout, il avait surtout retenu qu’il ne fallait pas faire confiance aux grands blonds, alors cette fois-ci il avait misé sur un brun plus petit. Maximilian. À chaque fois qu’il l’imaginait et qu’il voyait son petit sourire se dessiner au coin de ses lèvres, Stefan fondait littéralement. Cela ne lui ressemblait vraiment pas. Lui qui était toujours si sûr de lui, pavanant fièrement dans les couloirs de l’hôpital ou de l’université en lançant des sourires charmeurs à quiconque se trouverait sur son passage, il était maintenant incapable de faire cesser les infimes tremblements qui parcouraient tout son corps et remuaient sa chair. Il respira profondément une première fois. Peut-être était-ce le manque ? Peut-être fallait-il justement qu’il se repoudre avant de quitter son appartement ? Non, ce n’était pas ça. Vraiment pas. Il n’y avait aucune trace de sueur sur ses tempes et la boule qui lui nouait l’estomac n’était en rien comparable aux crampes qu’il avait pu connaitre par le passé. C’était un sentiment nouveau qui s’emparait maintenant de lui.

Stefan avait fini par retrouver ses esprits et il avait revêtu le seul costume qu’il avait pris soin de récupérer au dressing le matin même. Un joli costume noir qui lui allait à ravir qu’il n’avait porté qu’une ou deux fois dans le cadre de rendez-vous important où il devait également faire bonne figure. Passant ses doigts dans ses cheveux blonds pour tenter de se coiffer, il se parfuma ensuite, jetant un dernier regard au miroir avant d’agripper ses clés de voiture et de quitter son appartement d’un pas sûr et déterminé. Sur le trajet jusque chez Maximilian, il repensait à la façon si particulière qu’il avait eu de l’inviter à dîner. Cela lui avait pris bien du temps et en réalité, Stefan n’aurait jamais cru être capable d’être aussi patient. Il était revenu hanter les couloirs de l’université en espérant recroiser Maximilian « tout à fait par hasard » et il avait tenté parfois de venir l’importuner dans son propre bureau en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte, souriant jusqu’aux oreilles. « Professeur Petrovitch, j’ai un gros souci, j’aimerais vous inviter à boire un verre et je ne sais pas vraiment comment m’y prendre... » Oh ce n’était pas la seule tentative qui n’avait pas aboutie. Il avait du insister pendant quatre longs mois pour enfin obtenir une réponse positive du professeur, alors que Stefan avait réussi à se glisser dans un amphithéâtre, au milieu des autres étudiants, levant la main pour poser une fois de plus la même question. « Maximilian, Вы пошли бы на свидание со мной? Пожалуйста. » Il avait essayé de retenir ces quelques mots par coeur mais il avait toute la peine du monde et Stefan avait donc opté pour la deuxième solution, écrivant directement ces quelques mots sur le revers de sa main pour être certain de ne pas être complètement désemparé au moment où il aurait enfin la parole. Son accent et sa prononciation étaient pour le moins approximatifs, et il était persuadé d’avoir oublié un mot en cours de route mais tant pis, apparemment le message était bien passé puisque les élèves autour de lui se mettaient à glousser et à encourager leur professeur. Et enfin. Enfin il avait dit oui. Stefan avait levé les yeux pour remercier le ciel, les bras tendus dans les airs comme s’il venait de remporter un championnat d’athlétisme et que la course l’avait épuisé. Il n’y avait pas l’ombre d’un hymne derrière lui mais Stefan était pratiquement certain que We Are The Champions s’était mis à retentir dans sa tête comme jamais auparavant.

Le cadre était enfin garé devant la maison de Maximilian et il prit une grande inspiration avant de se décider à sortir de son véhicule. Cela ne lui ressemblait vraiment pas... Il hésita une seconde au cours de laquelle il se dit qu’il ne pouvait pas faire ça, qu’il ne pouvait pas prévenir Maximilian de son arrivée et qu’il ferait mieux de faire demi-tour et ne plus jamais le recroiser. Après tout, le professeur pouvait très vite s’apercevoir de quelque chose, se rendre compte peut-être que Stefan était loin d’être quelqu’un de normal et qu’il avait même de sérieux problèmes. Combien de temps faudrait-il avant qu’il lui tourne le dos comme les autres ? Combien de temps avant de le décevoir ? Sans doute trop peu. Alors tant pis, Stefan voulait au moins profiter de ces quelques instants de paix et de détente, car il le savait, il le sentait. Après tout il ne s’appelait pas McFire pour rien, il était destiné à tout faire foirer. Mais une fois ses doutes dissipés, il ne perdit pas une seconde supplémentaire et en passant le bras par la fenêtre de sa voiture, il klaxonna pour avertir le russe de sa présence. Il changea plusieurs fois de position avant de trouver la bonne juste avant que Max ne pointe le bout de son nez, Stefan alors appuyé contre sa voiture, une de ses mains fourrée dans la poche de son pantalon pour se donner une allure de mannequin, les mêmes qu’on voit dans les publicités ou sur les affiches de la ville. Bon, il n’avait pas la prétention d’être aussi beau... À moins que ? Il n’eut même pas le temps d’y songer, son esprit absorbé par la vision qu’il avait devant lui. Maximilian était tout de même sacrément beau. Et à son goût. Et soudainement, Stefan fut hanté par les souvenirs de leur partie de jambes en l’air dans le bureau du professeur, où il s’était fait un plaisir de passer ses mains dans la chevelure brune du beau russe. Ce n’était certainement pas le moment de songer à tout ceci et Stefan devait se reprendre ; pourtant son sourire charmeur ne voulait plus quitter son visage. Et puis, il n’y avait sans doute rien de plus agréable que de voir Maximilian se mettre sur la pointe des pieds pour pouvoir poser un baiser sur sa joue. Sans le vouloir ni même s’en rendre compte, la main de Stefan quitta sa poche pour venir effleurer la hanche de Max et ainsi l’accompagner dans le mouvement, une pression à peine perceptible qu’il prolongea jusque devant la portière de Maximilian qu’il ouvrit devant lui.

Bien sûr qu’il avait prévu de quoi l'impressionner, et le sourire du beau blond se suffisait à lui-même, inutile de répondre quoi que ce soit. L’éclat dans ses prunelles vertes semblaient également parler d’elles-mêmes et regagnant son siège à son tour, il fut ravi de la réaction de Maximilian qui découvrait la tulipe, se perdant quelques instants dans le sourire que le russe lui offrait en échange et qui avait eut le don de l’hypnotiser. Arum. Stefan se répéta ce mot sans cesse histoire de l’imprégner et de l’ancrer au plus profond de sa mémoire. Peut-être qu’au prochain rendez-vous, il pourrait sortir le grand jeu et lui offrir deux fleurs cette fois-ci. Deux arums. Peut-être même qu’un jour il pourrait lui offrir tout un bouquet. Cent arums qui viendraient fleurir une énième rencontre. Mille arums pour le demander en mariage. Wait... What ? Stefan était aller trop loin dans ses pensées, et quelque peu perturbé par ses propres songes, il se précipita pour mettre le contact et faire démarrer la voiture. Son pied droit s’immobilisa instinctivement sur l’accélérateur. Surtout ne pas aller trop vite. Surtout, ne pas faire vrombir le moteur pendant deux minutes avant de partir. Surtout pas. Ne pas lui montrer ça tout de suite, ne pas le décevoir, ne rien gâcher. Stefan se ravisa, la plante de son pied appuyant doucement sur la pédale, presque théâtralement, voire même trop lentement. Il se contenta d’échapper un léger rire à la question de Maximilian, lui promettant au passage qu’il ne serait pas déçu. Sur ces mots, ils prirent enfin la route.

Arrivés à destination, Stefan fut le premier à sortir de la voiture pour faire le tour du bolide et ainsi ouvrir la portière à Maximilian. Le cadre resta un moment debout à côté du véhicule, la poignée toujours dans la main, observant l’autre homme sortir. Il lui sourit une fois de plus. Peut-être qu’il avait l’air stupide ou un peu simplet sur les bords à force de sourire sans arrêt ? Peut-être aussi que Max n’y faisait pas vraiment attention ? Ou peut-être même que Stefan se posait beaucoup trop de questions ? Il comprenait enfin pourquoi il n’aimait vraiment pas les rencards : cela le rendait bien trop nerveux et ce n’était tout simplement pas dans sa nature de se mettre à stresser sans raison... Enfin si, pour le coup, il avait une très bonne raison de paniquer. Il n’avait qu’à regarder Maximilian et... Vraiment il le voulait pour lui. Il voulait le prendre contre lui et le garder dans ses bras. L’embrasser sur la joue, remonter le long de son cou pâle et lui susurrer quelques mots au creux de l’oreille. Stefan voyait déjà l’autre homme blottit tout contre lui en plein hiver, lui qui n’avait pas vraiment besoin de se couvrir pour que son corps soit réchauffé. Il voulait sentir la main du beau brun posée sur son torse. Juste cela, juste là, immobile, quelque part contre son coeur. Mais plus que tout, il se retenait de lui prendre la main pour le mener jusqu’à l’entrée du restaurant, parce qu’il en mourrait véritablement d’envie mais c’était sans doute trop tôt. Il lui avait fallu quatre mois pour obtenir un rendez-vous, le moindre contact paraissait tout simplement inespéré.

On les guida jusqu’à leur table où Stefan fut plus rapide que le serveur pour venir tirer la chaise du beau russe. Pas question que quelqu’un d’autre s’en charge à sa place, après tout c’était à lui de marquer des points. Ils étaient à l’écart du reste du restaurant, ou plutôt au centre de tout sur cette magnifique terrasse, comme si Stefan avait demandé au propriétaire des lieux de pousser les murs pour qu’ils soient vraiment seuls ici, une vue splendide sur la plage et l’océan s’offrant alors à eux. S’ils tendaient suffisamment l'oreille, ils pouvaient percevoir au loin le bruit des vagues, recouvert par les notes du piano qui s’échappaient depuis l’intérieur. Le soleil se couchait justement à l’horizon, et Stefan perdit quelques précieuses secondes à observer ce tableau grandiose avant de gagner sa place et de saisir la carte qu’on lui tendait.

À vrai dire, il ne regardait pas vraiment ce qu’il y avait au menu. Il regardait Max, un léger sourire au coin des lèvres. Peut-être qu’il en avait trop fait au final, et que toute cette mise en scène ne parviendrait tout de même pas à atteindre le professeur ? Stefan préféra ne pas y songer.

« Alors, est-ce que l’endroit est au moins à la hauteur de tes espérances ? J’espère que le menu te plaira. Sinon de toute façon, je les ai prévenu. Si jamais rien ne nous convient, ils pourront toujours improviser un petit quelque chose... Le chef m’a dit que pour une occasion si particulière, il se ferait un plaisir de nous surprendre. »

Le sourire de Stefan rayonnait presque tout autant que les reflets du soleil sur l’infinie étendue d’eau qui se trouvait juste sous leurs yeux. Le cadre était fier, ravi d’être en si bonne compagnie, et il comptait bien profiter de chaque instant.
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MessageSujet: Re: As Time Goes By   As Time Goes By EmptyDim 5 Jan - 22:28

Il était excité. Il pouvait bien l’avouer. Cela faisait près de trois ans qu’il n’avait pas eu de “date” et avant ça, jamais. Et puis, Stefan semblait vraiment avoir fait des efforts ce soir. Maximilian avait tellement hésité avant d’accepter la proposition du blond, surtout après ce qu’il s’était passé entre eux. Le professeur avait d’ailleurs du mal à accepter son comportement passé. il se savait passionné mais cette fois là, il s’était conduit comme une véritable pute. Comme il le faisait il y avait si longtemps maintenant alors qu’il n’était encore qu’un enfant pour beaucoup mais déjà si vieux dans son âme. Et là, alors que les mains de Stefan se posaient sur ses hanches, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce même geste, plus brutal, plus passionnée; effectué e, d’autres circonstances beaucoup plus intimes. Maximilian repensait aussi aux marques que ces grandes mains avaient laissées sur sa peau alors même qu’elles tentaient de reprendre le contrôle du rythme que le russe exerçait alors qu’il laissait l’animal en lui prendre le dessus. Il avait garder l’empreinte bleue de ses doigts, gravée sur sa peau, comme tatouée, pendant des semaines peut être même des mois. Mais l’heure n’était pas à cela. Ce soir, il ne serait pas question d’autre chose que d’un dîner en bonne compagnie tandis qu’ils apprenaient à se connaître. Et le professeur devait avouer que Stefan avait fait une parfaite première impression.

La voiture roulait donc vers leur destination et le brun avait énormément de mal à contenir son excitation et sa curiosité. Qu’est ce que Stefan avait prévu pour ce soir ? Où l’emmenait il ? Etait-il assez bien habillé pour la circonstance ? Telles étaient les questions qui l’assaillait alors qu’il discutait doucement avec son chauffeur, lui adressant des sourires tout en jouant avec la magnifique fleur glissée dans sa boutonnière et l’enveloppant d’un doux parfum. D’ailleurs, Maximilian comptait bien la conserver et avait déjà décider de la faire sécher dans la pochette d’un vieux vinyle qu’il possédait, As Time Goes By de Bryan Ferry, un chanteur qu’il adorait tout particulièrement et surtout la bande originale d’un de ses films préférés, Casablanca.

Lorsqu’il s'arrêtèrent devant un ravissant petit restaurant en bord de mer, The Terrace Café, que Maximilian ne connaissait pas, ce dernier attendit patiemment que Stefan, le parfait gentleman, lui ouvre la portière. Le brun n’était pas vieux jeu à ce point mais il voyait bien que le blond avait fourni des efforts considérables pour que la soirée soit parfaite. Et maximilian devait avouer qyu’il aimait recevoir ce genre d’attention. Aussi accepta t-il le bras de Stefan avec joie, se laissant guider par le chef de la soirée. Maximilian sentit le regard du blond glisser sur lui, rêveur et comme dans l’expectative; qu’est ce qui pouvait bien se passer derrière ses beaux yeux bleus ? le russe n’en savait rien mais il avait envie de le découvrir. Il voulait savoir ce qui faisait fonctionner Stefan, ce qui le faisait vibrer et frémir. Ce qu’il adorait et ce qu’il abhorrait par dessus tout. oui, il voulait savoir tout ça et plus encore. Surtout, il voulait savoir ce qui l’exaltait et le rendre heureux. Afin de pouvoir lui même, Maximilian Petrovitch, le rendre heureux.

Le coeur battant, le professeur se rendit compte du chemin que prenait ses pensées et il se retint vaillamment de rougir. il était encore beaucoup trop tôt pour songer à ce genre de chose. Maximilian reconnaissait pour ainsi dire par Stefan et le peu qu’il savait n’était pas vraiment rassurant. Après tout, il avait d’abord connu le blond alors qu’il dealait de la drogue à ses étudiants. A part ça, il savait aussi que Stefan était sûr de lui, qu’il savait très bien user des avantages que la Nature lui avait offert et qu’il était très très têtu pour ne pas dire obstiné voire borné. Et Maximilian savait aussi qu’il était positivement irrésistible, suffisamment en tout cas pour faire fondre une partie de sa froidure naturelle. Cependant, tout ceci ne rendait le jeu que plus excitant car le brun désirait découvrir tout ce qu’il y avait à savoir sur cet homme. Pour le moment, il fit cependant taire l’envie qu’il avait de se lover contre le torse parfait de Stefan, et laisser ses bras forts l’enserrer, le protéger contre le monde extérieur. Il voulait se sentir en sécurité, une chose qui ne lui était arrivé qu’avec sa mère, il y a si longtemps, et ensuite qu’avec Scott.

Il ne fallait donc pas brusquer les choses. Surtout que leur relation, pour ainsi dire, n’avait pas commencer de la manière la plus conventionnelle qui soit; Alors tout devait se dérouler parfaitement ce soir. Pour Maximilian, il s’agissait d’une sorte de test à la fois pour Stefan mais aussi pour lui même. Il s’agissait de savoir si il ne désirait Stefan que sur un plan charnel ou s’il voulait plus, si c’était même possible. Dans le premier cas, Maximilian ne donnerait sûrement pas suite à ce rendez-vous parce qu’il voulait plus que tout était une relation stable et durable. Une personne en qui il pouvait avoir confiance et partager le reste de sa vie. Il n’avait que trop connu le sexe sans attache et tous ses méfaits pour ne vouloir que ça, de nouveau. Le russe était le genre de personne qui pouvait sans problème supporter une vie de célibat si ses besoins affectifs et intellectuels étaient comblés.

Il se laissa donc guider jusqu’à leur table, parfaitement bien placée, juste en face de l’océan, où Stefan s’empressa de lui tirer la chaise, ce à quoi Maximilian le remercia d’un sourire; Il n’hésita pas un instant quand Stefan lui demanda son impression alors qu’ils consultaient leurs menus, posant doucement sa petite main dans la sienne, son accent un peu plus prononcé sous le coup des émotions.

-Oh Stefan … Cet endroit va bien au delà de mes espoirs et de mes attentes ! L’endroit est parfait et ce coucher de soleil … C’est magnifique ! Je n’aurai pu demander mieux. Et comme je me sens d’humeur aventurière, je vais laisser le chef me surprendre.

Se disant, un grand sourire éclaira le visage habituellement austère de Maximilian en réponse à celui de Stefan dont l’éclat pouvait sûrement faire pâlir celui du Soleil. Ils restèrent ainsi, les yeux dans les yeux, en silence, savourant la présence de l’autre sans gêne. Sans s’en rendre compte, le pouce de Maximilian avait commencé à effectuer de délicats petits cercles sur la main de Stefan, un geste tellement simple et pourtant si intime. Le professeur se détendait progressivement et se montrait donc plus démonstratif que d’habitude, sa morgue slave adoucit par le plaisir qu’il ressentait. Il était tellement occupé à se perdre dans les orbes aigue-marine qu’il sursauta lorsque leur serveur revint vers eux, le calepin dégainé, prêt à prendre leurs commandes. Ils firent rapidement leur choix, Maximilian se dévouant pour choisir le vin avec le serveur, dans la mesure où Stefan avait décidé de ne pas boire e soir, un choix que le professeur comprenait bien même s’il n’allait lui même pas se priver. De toute façon, il ne conduisait pas et il fallait beaucoup, beaucoup, beaucoup de vin pour ne serait-ce que le rendre pompette. Il avait l’habitude de boire de la vodka artisanale depuis ses 12 ans,, c’était presque une tradition en récit où pour beaucoup, l’alcool était un moyen comme un autre de se réchauffer. Maximilian hocha la tête avec un sourire quand le serveur revint avec la bouteille de Bordeau Sauvignon Blanc, un vin frais et léger qu’il adorait.

Le reste du dîner se passa tranquillement, les deux hommes apprenant à se connaître, riant et discutant doucement tout en se délectant de la nourriture. Le restaurant offrait réellement un cadre parfait pour un rendez-vous amoureux. L’atmosphère se prêtait parfaitement aux regards échangés au dessus des chandelles, aux mains posées l’une sur l’autre, aux jambes qui s’effleuraient doucement, intentionnellement ou non, sous la table. Quelques rires s’élevaient parfois mais dans l’ensemble, l’ambiance était plutôt feutrée et rêveuse, détendue. Quelques couples s’étaient levés et dansaient doucement, les yeux dans les yeux, visiblement perdu l’un dans l’autre. C’est alors que Maximilian entendu le début d’une chanson qu’il adorait. As Time Goes By. Il se mit immédiatement à sourire tout en se mettant debout, rendu courageux par la soirée qui se déroulait parfaitement et les deux verres de vin qu’il avait bu Et puis ils avaient presque fini de dîner alors il n’y avait rien qui le retenait.

-Est-ce que tu veux bien venir danser avec moi ? J’adore cette chanson et je pense que ça serait idéal ce soir non ?

Et puis, si il avait envie de se retrouver tout contre Stefan, entre ses bras, le temps d’une chanson, c’était son droit n’est ce pas ?
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MessageSujet: Re: As Time Goes By   As Time Goes By EmptyDim 2 Fév - 21:39

Rien ne faisait vibrer Stefan, rien ne le faisait frémir. Il ne fallait pas que Maximilian se plonge trop longuement dans son regard ou alors il verrait… Quoi exactement ? Justement, il verrait tout ce dont Stefan avait manqué, tout ce qu’il n’avait jamais possédé, tout ce qui avait pu laissé des traces sur son corps au point même d’imprégner profondément sa chair. On l’avait tellement privé d’amour que cela lui avait laissé de multiples marques, sur les bras surtout et sur les épaules, ces endroits où son bourreau de père s’amusait à venir éteindre toute la haine qui le consumait. Le temps les avait faites disparaitre, lentement, à grand renfort de journées passées au soleil avec les bras nus. Ce n’était plus que des ronds très fins, à peine visible ; comme le contour d’une pupille ébauchée à la va-vite, une cicatrice qui le regarderait sans cesse et qui lui rappellerait toujours qu’il n’était animé que par cela au final : le vide. Alors il avait cherché à le combler, se remplissant les poumons au point de perdre haleine et d’être contraint de respirer autre chose de plus puissant, de plus fort encore que cet oxygène trop sain qui le brûlait de l’intérieur. Ainsi, quand son nez était plein et que les plaies sur ses bras n’étaient plus qu’un mauvais souvenir, ses pupilles étaient dilatées à l’infinie, comblant enfin cette absence qu’elles avaient toujours cherché à dissimuler par tous les moyens. Que Maximilian ne se leurre pas, l’étendue bleue dans les yeux de Stefan n’avait rien à voir avec la mer ou le ciel ; ce n’était pas non plus un long fleuve tranquille et paisible dans lequel il aurait pu se baigner pendant des heures. Il s’agissait du Styx, purement et simplement. Dans le bleu des yeux de Stefan, les flammes de l’Enfer venaient se noyer.

Mais Maximillian n’en savait strictement rien, pour l’instant il ne pouvait pas prédire ni se douter. Il ne pouvait pas imaginer un seul instant que Stefan avait du faire des efforts invraisemblables pour repousser le moindre gramme la veille de leur rencontre, éloignant au passage ses idées de sorties nocturnes et de rencontres tardives. Non, il était trop stressé pour cela, pour tenter quoi que ce soit ; pourtant, Dieu seul savait à quel point il avait besoin de se détendre un bon coup et de chasser toutes ces angoisses de son esprit. Au lieu de cela, il s’était contenté d’aller se coucher en espérant que la nuit allait l’apaiser, elle qui d’ordinaire assistait à sa décadence. Car Stefan s’était bien rendu compte de ce qui était en jeu ce soir-là, lorsqu’il allait retrouver Max pour le dîner. Les circonstances de leur rencontre étaient tellement atypiques qu’il fallait bien qu’ils essaient d’avoir un rendez-vous normal au cours duquel Stefan n’aurait pas sa grosse veste en cuir sur les épaules pour se donner un genre, et surtout où il ne serait pas en train de vendre de la drogue à de pauvres gamins qui étaient tombés là-dedans bien malgré eux. Il devait à tout prix lui faire oublier cette image de lui, qu’elle ne soit plus la première chose à laquelle Maximilian penserait quand il songerait au McFire. Stefan avait donc du pain sur la planche, et pour l’instant, à en juger par les regards du russe et les propos qu’il tenait, il ne s’en sortait pas trop mal.

Ils passèrent de longs moments à se dévorer des yeux avant même qu’on vienne leur servir les plats, et les caresses de Maximilian sur sa main n’avaient de cesse d'enivrer le cadre. C’était vraiment étrange comme sensation. Par le passé, les choses ne s’étaient jamais déroulées de cette façon, et même lorsqu’il avait eu la chance d’être en couple, une dizaine d’années en arrière, ce genre de moments intimes et de regards n’avait pas non plus été monnaie courante. À croire que Stefan n’en valait sans doute pas la peine. Était-ce lui qui avait réussi à se convaincre de cela tout seul ou les autres qui avaient fini par lui faire comprendre qu’il ne méritait pas mieux ? Il n’en savait rien, et pour être honnête, Stefan ne se posait même pas la question. Au fond, il était heureux, et sa vie lui convenait ainsi. Mais parfois il s’étonnait face à ce genre de gestes simples qui lui procuraient une sensation qu’il ne connaissait et ne maitrisait pas, quelque chose de différent, un sentiment neuf avec lequel il n’aurait pas hésité à se rendre complètement ivre si seulement il avait pu… De toute façon, le McFire ne buvait pas une goutte d’alcool et il eut encore l’occasion de le démontrer en refusant de choisir du vin ou en n’imposant aucune préférence à Max en matière de boisson. Ses lèvres étaient pures, contrairement à ses narines, et il ne s’était jamais laissé aller à ce vice-là, même pour une simple gorgée ou pour connaitre le goût du vin. C’était impensable étant donné qu'il savait que ce n’était pas le sang de son père qui coulait dans ses veines mais bien de l’alcool pur qu'il lui avait transmis, cette même liqueur qui avait empoissonné l’esprit de son géniteur pendant des années. Mais Stefan n’y songeait déjà plus et toute son attention était reportée sur le dîner qui se passa à merveille, offrant des sourires et des regards à Maximilian qu’il n’avait jamais eu l’occasion de donner auparavant.

C’est alors que le professeur se leva, proposant à Stefan de danser sous prétexte qu’il adorait cette chanson. Car après tout, cela pouvait être un simple prétexte et rien de plus, pas vrai ? Le McFire eut un léger sourire un peu gêné, ses yeux dérivant encore et toujours sur la tenue de Maximilian ; il ne pouvait vraisemblablement pas s’empêcher de le détailler de la tête aux pieds, même après avoir passé plus d’une heure en sa compagnie. Lorsque ses yeux croisèrent à nouveau ceux du russe, il hésita un instant avant de prendre la parole. « Tu sais, je ne sais vraiment pas danser, je risque de te marcher sur les pieds une bonne dizaine de fois au moins… » Quelques secondes s’écoulèrent au cours desquelles Maximilian n’eut même pas besoin d’ouvrir la bouche pour que Stefan comprenne le message qu’il tentait de faire passer, et sans ajouter un mot, le McFire se leva à son tour pour se rapprocher de Max. Debout face à lui, il pouvait le toiser du regard et c’était affreusement délicieux, au point que le trentenaire se mordait déjà la lèvre inférieure. Il avait envie de partir sur le champs, de l'embarquer avec lui, de lui offrir une autre vie pour l'emmener au bout du monde et ne plus jamais revenir ici. Plus de poudre, plus rien, à part quelques baisers, de l'eau fraiche et leurs deux corps nus pressés l'un contre l'autre. Pas besoin d'aller plus loin non, il voulait simplement être vêtu de tout ce que Max voudrait bien lui offrir, tout simplement ça... Mais il n’était pas question de déraper maintenant, ils devaient d’abord… Danser. Stefan s’éclaircit la gorge, regardant les hanches du professeur en sachant pertinemment qu’ils devraient sans doute les mettre là ; après tout il n’en savait rien, il n’avait jamais danser de cette manière avec qui que ce soit avant ce moment précis… « Euh je… Tu… Enfin… » Et visiblement il n’était pas très à l’aise. Il hésita longuement avant de se décider, ses doigts trouvent leur place naturellement, ses jambes réduisant encore l’espace entre lui et le russe. Il pouvait se serrer contre lui à présent, et si Max était suffisamment attentif, il pourrait sans doute sentir le corps de Stefan qui battait à tout rompre dans sa poitrine…
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MessageSujet: Re: As Time Goes By   As Time Goes By EmptyMer 30 Avr - 17:51

Qu’est ce qui avait bien pu prendre Maximilian pour proposer une telle chose ? Il ne le savait pas vraiment. Une fois n’est pas coutume, il avait agit sur un simple coup de tête sans vraiment songer aux conséquences. Il avait simplement entendu cette chanson, la soirée se déroulait tellement parfaitement et il y avait Stefan en face de lui, si beau et calme. Il semblait loin le dealer arrogant et charmeur qui s’amusait à le faire tourner en bourrique à tel point qu’on aurait pu se demander s’il n’était pas un mirage. Maximilian se doutait bien que Stefan possédait bien des facettes mai jusqu’à présent il n’avait connu que celle du dealer et celle de l’amant, et c’était d’ailleurs pour cela qu’il s’était montré si difficile. Ce n’était absolument parce que le russe se plaisait à jouer avec lui (même si cela était un peu vrai) mais surtout parce qu’il avait du mal à le cerner. Une chose qui ne lui arrivait que très peu souvent. Et puis, il ne se faisait pas confiance lorsqu’il était près du beau blond. Celui-ci lui faisait perdre ses moyens et lui donnait envie de se laisser aller à ses instincts, ce qui était une chose très, très dangereuse quand on s’appelait Maximilian Petrovitch et qu’on souffrait d’une forme étrange de trouble dissossiatif de la personnalité. Mais, il avait quand même finit par céder et il ne le regrettait absolument pas. Chacune des choses qu’il apprenait sur le blond lui plaisait et l’attirait un peu plus. Et maintenant, il voulait être plus proche encore, dans tous les sens du terme, et qu’y avait il de mieux qu’une danse pour se faire ?

-Ne t’en fais pas, pas besoin d’être un expert. Et puis j’aime prendre des risques.

Alors qu’il essayait de convaincre, enfin surtout de persuader, Stefan, il sentait son intense regard aigue-marine qui se promenait sur lui avant de se fixer sur son visage, à la fois terriblement clair et rêveur. A quoi est-ce qu’il pouvait bien penser pour qu’il regarde Maximilian de cette façon ? Le professeur n’en avait aucune idée mais il sentit un frisson l’envahir tout entier. Il aurait pu se perdre dans ce regard, se noyer dans ces abysses insondables … Sainte Mère mais qu’il cesse de le regarder ainsi ! Toutes ces émotions qu’il ressentait, le brun n’y était pas habitué. Cela faisait trois ans qu’il vivait sans vraiment vivre, comme anesthésié, et ce surplus d’émotions le troublait plus que tout. Mais, ce n’était pas pour lui déplaire et c’était cela qui était le plus étonnant.

Finalement, le grand blond se leva enfin et invita Maximilian entre ses bras, pour le plus grand bonheur de celui-ci. Le russe se blottit contre Stefan, la tête reposant au creux de son cou. C’était hallucinant le bien être qu’il ressentait entre ses bras forts qui l’enserraient. Il se sentait en paix et en sécurité, comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps, depuis Scott en fait. Leurs deux corps s’harmonisaient aussi bien dans cette situation que lors de leur séance de sexe passionné. En plus de cela, Maximilian pouvait entendre le battement régulier de son coeur et respirer son parfum envoûtant. Et c’était parfait. Lui qui supportait difficilement les contacts physiques, voila qu’il se sentait parfaitement à son aise alors qu’il était complètement collé à une personne qu’il ne connaissait pas si bien que ça. Cependant, il n’aurait pas du être étonné parce que Stefan semblait être le genre de personne qui défiait toute logique, complètement imprévisible. Un véritable électron libre.

Ils restèrent de longues minutes enlacés au milieu du restaurant et des autres couples, dansant lentement et profitant simplement chacun l’un de l’autre. Maximilian, pour une fois, ne se posait plus de question, ayant décidé de profiter de l’instant présent. Qu’importe ce qui pourrait arriver demain ou le mois prochain, ce qui comptait pour l’instant, la seule chose importante, c’était Stefan et lui. Lorsque la voix de Bryan Perry s’éteignit enfin, Maximilian se recula doucement et offrit un magnifique sourire au californien, ses yeux verts brillant de bonheur. Puis, il se mit sur la pointe des pieds, déposant un chaste baiser sur les lèvres parfaites de Stefan. Maximilian lui saisit la main et les fit regagner leur table, un sourire toujours planté sur les lèvres.

Le reste du dîner se déroula dans le calme et la bonne humeur, Maximilian profitant de leur proximité pour caresser les mains de Stefan, pour l’embrasser doucement tout en l’écoutant avec attention, voulant en apprendre le plus possible sur lui. Ils échangèrent des anecdotes, bien que Maxililian fusse parfois obligé de se contenter de demi-vérité, quand ce n’était pas de véritables mensonges, en ce qui concernait son passé. C’était quelque chose qu’il ne révélerait jamais à personne pour la simple raison que personne ne pourrait le comprendre ou l’accepter. Et puis, c’était beaucoup trop dangereux pour quiconque d’en savoir trop. Cela faisait peut être dix ans qu’il s’était enfui de Nijni Novgorod mais le professeur savait très bien que sa tête était toujours mise à prix. Il valait mieux ne rien dire. Après avoir régler l’addition, les deux hommes se rendirent de nouveau à la voiture mais aucun n’avait envie que la soirée s’achève déjà. Tout s’était déroulé tellement parfaitement que Maximilian voulait en profiter le plus possible. Aussi décidèrent ils de faire un tour sur la plage

Ils se promenèrent tranquillement, le russe de nouveau blottit contre Stefan avant de s’asseoir à même le sable à la demande du brun. Une fois là, ils restèrent quelques instants silencieux, puis Maximilian osa enfin poser la question qui le taraudait, son ton plus doux et anxieux rendant son accent plus prononcé.

-Dis moi Stefan, qu’est ce que tu me trouves ? Parce que, je ne t’ai pas très bien traité depuis … la dernière fois … et pourtant, tu as persévéré. Non pas que ça me déplaise, loin de la, mais je me demande pourquoi, je ne suis qu’un simple professeur, et toi tu es un oiseau de feu, un жар-птица je suis sur que tu connais des homme beaucoup plus intéressant que moi et … et je n’ai pas l’habitude …

Pour une fois, Maximilian se montrait vulnérable devant l’homme qui avait su gagner sa confiance. Le russe espérait simplement ne pas se tromper.
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