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 INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson

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MessageSujet: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyLun 17 Fév - 16:58



Blizzard



Los Angeles, 14 Février, 23h10, 24 minutes avant la première secousse.

«Putain Callie, j’en ai marre, je fais ce que je peux !»

C’était un cris du coeur. Un cris comme il en poussait rarement. Jackson poussait toute sorte de cris, de plaisir, de rage, de colère, de haine. Rarement de cris du coeur. Si on cherchait à lui demandé, il répondrait avec un sourire mauvais sur le visage qu’il n’en avait pas. Bien sûr qu’il savait qu’il en avait un. Il ne l’avait simplement jamais réellement sentie battre de façon irrégulière pour autre chose que de quelque chose de purement physique. Bien sûr son coeur s’irritait sous la colère, le désir, la jouissance. Mais c’était le cas pour tout le monde. Ce n’était pas de l’amour, ce n’était pas réellement des sentiments. C’était des espèces de réaction chimique... Enfin c’est ce qu’on disait... Parce que lui et les réactions chimiques voyez vous... Lui et les sentiments aussi me direz vous. Lui et toute sorte de chose qui ne rentrait pas dans son radar de toute façon. Alors peut être qu’il se trompait complètement. Peut être qu’il était complètement à côté de la plaque et qu’il était à des lieux de comprendre quoique ce soit de la vie... C’était possible... C’était de lui qu’on parlait... Mais voilà. Là il le reconnaissait. C’était un cris du coeur. Un cris qui lui avait explosé dans la gorge, qui lui avait bourdonné les tympans, qui lui avait tambouriné dans le coeur. Pour Jackson hurler ce genre de chose était comme hurler un je t’aime. Bien sûr personne ne pourrait comprendre ce genre de subtilité. Mais il faisait, ce qu’il peut. Bien sûr c’était loin d’être suffisant. Mais c’était tout ce qu’il pouvait faire. Tout ce qu’il avait jamais pu faire. Et il se causait des migraines abominables, des sueurs froides pour essayer de réussir ce qu’il pouvait. Il ne le faisait pas pour rien, ni même pour n’importe qui. C’était le genre de phrase qu’il servait piteusement à Savannah. Savannah, l’aube de ses jours, le crépuscule de ses nuits, sa soeur. Pour elle, il essayerait tout. Après tout pendant des années c’était pour elle qu’il avait vécu, qu’il s’était battu, qu’il s’était maintenu dans un équilibre minable essayant sans cesse de sortir la tête de l’eau. Pendant des années c’était pour elle qu’il n’avait pas sombré. Et puis elle avait disparu. Et sans savoir que c’était de sa faute il avait tout lâché. Il n’avait plus de but, plus d’aube, plus de crépuscule, plus de famille. Il s’était noyé, il avait baissé les bras. Avec Ashleigh c’était différent, il n’avait jamais eu besoin de faire tant d’effort, il n’avait jamais vraiment croisé le regard déçu de sa blonde d’amie. Peut être était-ce pour ça qu’il l’aimait tant, qu’après Savannah elle était la meilleure dans son coeur, enfin dans sa tête surtout. Mais c’était bien différent. Alors oui s’il s’était mis à faire des efforts pour Callie ce n’était pas rien. C’était énorme. Pire que ça même. Et elle ne semblait pas apprécier ses efforts à sa juste mesure. Elle ne semblait même pas comprendre.

Et lui explosait.

Explosait de bêtise, de colère, de peine et de douleur. Il se haïssait, et elle lui renvoyait le même regard. Il n’y avait pas d’amour, il n’y avait que la haine de lui partout. Il suffoquait ici. Il ne pouvait pas avancer. Il n’en pouvait plus. Il baissait les bras. Abandonné.

«Tu es lucide mais tu n’acceptes pas. Ne me demande pas de m’accepter pour toi.»

Elle ne l’acceptait pas. C’était normal, qui le ferait ? Pas lui, clairement. Il se détestait. Ne le voyait-elle pas. N’était-elle pas capable de lire le dégout de lui même dans chacune de ses frasques ? Que pensait-elle que s’était si ce n’était pas ça. Elle le connaissait. Elle savait comment il fonctionnait. Elle savait tout ce qu’il ne serait pas capable de faire. Peut être qu’au fond elle savait même qu’il ne serait pas capable de la rendre heureuse. Alors dans ce cas là, il ne savait pas pourquoi elle s’accrochait. Peut être parce que parfois il lui faisait sentir le contraire. Pendant un quart de seconde. Mais elle devait le savoir, ce quart de seconde était loin d’être suffisant.

«Tu dis que tu m’aimes, mais tu aimes surtout une idée de l’amour que je ne peux pas te donner.»

Et lui dans l’histoire il ne disait rien. Il criait. Il craquait. Il faisait des promesses qu’il ne pouvait pas tenir. Qu’il voulait tenir cependant. Mais qu’il ne pouvait pas. Si on lui demandait, il dirait surement qu’il aimerait coller à l’image que Callie aimerait voir... Mais lui aussi était lucide, à défaut de s’accepter, et il savait qu’il ne serait jamais comme ça... Même un bon coup de photoshop ne changerait rien. Il était épuisé. Il avait l’angoisse au fond de la gorge, la colère contre lui même au bout des poings, l’envie de s’en coller une, de se piquer, de tout arrêter. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas répondre à ses attentes. Il ne pouvait que la décevoir.

«J’en peux plus Callie, je suis au maximum.»

Ses cris lui heurtait les oreilles, le coeur. Tout. Il savait que ça voulait probablement dire que c’était finit. Il avait l’impression qu’avec elle ça se finissait trois fois par jour... Enfin à l’époque. Et puis ça recommençait... Seulement depuis quelque temps, ce n’était plus lui qui finissait la chose. C’était elle qui partait, et lui qui rattrapait. Il n’en pouvait tout simplement plus de lui courir après. Courir après pour quoi ? Elle le rejetterait encore. Il ferait une nouvelle bêtise... Si elle lui demandait la vérité, il lui dirait surement qu’il en avait déjà fait. Et plus grave qu’être rentré avec plusieurs de retard à la maison et d’avoir oublié de faire les courses. Le soir de la Saint Valentin. Parce que oui ça aussi il avait oublié... Comment aurait-il pu en être autrement ? Il ne savait pas sa date d’anniversaire, pas celle de Callie, pas celle d’Ella, ni même celle de Savannah... Alors celle de la Saint Valentin ? Sérieusement. Il ne savait pas ce qu’il faisait. Mais il savait que ça ne pouvait pas être ça. Ca va s’empirer.


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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyVen 21 Fév - 11:22

    Los Angeles, 14 Février, 22h45, 49 minutes avant la première secousse.


    Un tiroir après l'autre, Callie balançait tout à travers la pièce dans l'espoir d'y dénicher une boite de cacheton ou tout ce qui pouvait s'y apparenter. Elle vivait chez Jackson maintenant, ce qui poussait sa paranoïa un cran au-dessus. Depuis qu'elle avait élu domicile ici, elle avait constamment l'impression qu'il l'épiait. La chambre ressemblait a un champs de ruine avec ces affaires éparpillées à travers la pièce. « Putain de merde ! », cria presque Callie, prenant son propre visage a pleine main, se griffant limite la peau. Il fallait qu'elle prenne quelque chose, n'importe quoi du moment que cela l'aide à se calmer. Jackson n'était pas là et rien que d'imaginer le lieu où il pouvait se trouver poussait Callie dans une crise encore plus aiguë. Elle fonça dans la salle de bain et renversa les placards, cherchant en vain ses cachets. Elle avait pourtant bien renouvelé son traitement, non ? Elle n'arrivait plus à se souvenir et la pression commençait, douloureusement, à monter. Ella se mit à hurler, ce qui fit crisser Callie qui s'effondra contre le mur, la tête entre les genoux. Bon dieu où était-il ? Pourquoi avait-elle crut que se serait différent ce coup-ci ? Parce que c'était la St Valentin et que Jackson allait changer ses habitudes ? Quelle conne elle faisait ! Elle avait passé sa soirée seule jusqu'à lors et Jackson restait introuvable. Elle était en pleine crise, elle le savait et elle tarderait pas à devenir dingue, surtout avec les cris de sa fille à quelques mètres seulement.

    Los Angeles, 14 Février, 23h10, 24 minutes avant la première secousse.

    «Putain Callie, j’en ai marre, je fais ce que je peux !» , lui dit-il, dix minutes plus tard, en rentrant. Elle bouillonnait, littéralement. De la sueur perlait sur son front et ses mains tremblaient. « C'est tout ce que tu peux faire ça ? Rentrer a point d'heure pendant que je tourne en rond ici avec Ella ?! » Cela tenait plus de l'agression que du constat, mais la vérité était là. Depuis qu'ils vivaient ensemble, le quotidien semblait encore plus ardu. Elle voyait constamment les spectres des ex de Jackson roder dans l'appartement, elle ne travaillait toujours pas et n'arrivait pas à suivre son traitement correctement parce qu'elle refusait que Jackson soit au courant. «Tu es lucide mais tu n'acceptes pas. Ne me demande pas de m'accepter pour toi.» Lucide, elle ? Quant l'avait-elle était vraiment ? Elle nageait dans le flou à longueur de temps, se voilait la face en pensant que Jackson pouvait faire mieux, cherchait à se persuader qu'elle était une bonne mère et tout pleins d'autre conneries dans le genre. En effet, elle n'acceptait pas la situation, n'acceptait pas cette vie qu'elle menait, n'acceptait pas que Jackson soit ainsi. Elle voulait plus, le meilleur, autre chose, sans jamais l'effleurer. «Tu dis que tu m'aimes, mais tu aimes surtout une idée de l'amour que je ne peux pas te donner.» , dit-il. Merde. Bordel de merde. Fais chier. Elle l'aimait, il le savait, mais ça c'était arrêté là. Lui, ne disait rien, esquivait, toujours. Il ne niait pas un certain attachement, mais de là à lui dire la même chose ... Mais il avait raison, il ne pouvait pas lui donner. A chaque fois que Callie le comprenait, elle partait, créée une énième rupture. A chaque fois, il revenait vers elle et réussissait à la faire rentrer. Callie était consciente du pathétisme de leur couple, mais se résoudre à terminer la chose une bonne fois pour toute lui broyait le coeur autant que l'esprit. Et puis, que serait-elle sans lui ? « Et toi tu ne dis rien Jackson, rien du tout ! Tu a une idée de l'amour, toi ? Une idée qui ne représenterait pas de me sauter quand bon te chante ? », cracha-t-elle, mauvaise. « Mais j'suis bien d'accord avec toi, tu ne me donnes rien bordel ! » Il lui donnait du plaisir, c'était certain, mais il faisait aussi tellement l'enfoiré à côté ... «J'en peux plus Callie, je suis au maximum.» Callie leva les bras au ciel puis les abattit violemment contre son crane. Elle ne gérait plus grand-chose en cet instant. Tout était un perpétuel recommencement de connerie, tromperie et pardon. Le schéma se reproduisait tellement souvent que Callie ne s'en rappelait pas la moitié après coup. Il avait déjà dit ça, elle aussi et cela revenait sur le tapis, comme un vieil ami venu boire un verre après une grosse journée. « Si c'est ça ton maximum, alors sors, casse toi et vas baiser tes putes. Et puis passe la nuit la-bas aussi, tien ! », cria-t-elle en lui jetant sa veste à la figure, pour le faire déguerpir. Parce qu'elle souhaitait qu'il disparaisse de sa vue, qu'il foute le camps. Elle le détestait et si d'ordinaire elle regrettait la seconde d'après, là, elle n'avait vraiment pas envie qu'il rentre dormir. Elle ne pouvait plus supporter l'idée qu'il se couche près d'elle quand il sentait l'odeur d'une autre, ni qu'il soit si pitoyable après une dispute qu'il avait provoqué. Elle ne pouvait plus vivre comme ça, elle se savait sur la pente glissante. Que ce qu'était la St Valentin finalement ? Callie se cherchait une excuse, elle le savait. Elle aurait juste voulu une attention, un bouquet de fleur. Elle aurait simplement aimé un mot doux, une chose que Jackson semblait incapable de réaliser. Il n'y avait que sur l'oreiller, après qu'ils aient couché ensemble, qu'il pouvait se montrer tendre, mais cela ne durait jamais. Hormis l'accueillir elle et leur fille sous son toit, il n'avait rien changé de sa personne. Callie savait qu'il continuait son manège avec les autres filles, qu'il se forçait à s'occuper d'Ella alors qu'il crevait d'envie d'être ailleurs. Elle voyait tout ça, mais semblait éteinte, incapable de bouger, prise dans un étau d'angoisse et d'abandon si elle venait à tout gâcher.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyVen 21 Fév - 21:23



Blizzard



Los Angeles, 14 Février, 23h20, 14 minutes avant la première secousse.

Jackson regardait Callie interdit, tremblant de rage, de colère et de... De quoi au juste ? Qu’est ce que c’était cette pointe ? Ce vide ? Cette sensation désagréable qui s’insinuait dans ses veines ? Ses iris vrillaient sur la silhouette de Callie, alors que la dernière phrase qu’elle avait prononcé vibrait encore à ses oreilles. Ca n’était rien de pire que ce qu’il avait déjà entendu. Une histoire de pute, de coucherie, et de coucher là bas. Peut être que c’était ça qui l’avait arrêté. Coucher là bas. Donc elle ne voulait pas de lui ici. Donc elle l’expulsait de chez lui. Chez lui. Ou il l’avait gentiment invité. Parce que c’était plus grand que chez elle. Peut être pas plus sain, mais plus grand. Et que lui ne voulait pas bouger. Et que ça serait plus simple, pour eux deux. Normalement. Mais ça restait chez lui. Elle ne voulait plus de lui, chez lui. Rage. Injustice. Mais ce n’était pas le pire. Ca sonnait comme... Un couple. Une femme qui envoie bouler son mari après la découverte du forfait, de la tromperie. Mais ils n’étaient pas marié... Et Jackson n’était même pas sûr qu’on puisse dire qu’ils soient en couple. Enfin chez Jackson le couple était une notion assez... Compliquée. Et assez peu positive. Alors bien sûr au fond de lui, il le savait, qu’ils étaient sensé être un couple. Mais soudainement c’était réel. Réel parce que ce n’était pas une dispute normal. Réel parce que c’était une dispute de couple. Nausée. Et s’il y avait bien quelque chose que Jackson ne savait pas faire c’était répondre à une dispute de couple... A tout problème de couple d’ailleurs.

«Tu veux que je me casses, Callie ?»

Sa voix était menaçante, nerveux, il se passa une main sur le visage, ses doigts se refermant dans ses poings avant de se rouvrir. Il bouillonnait. Son regard bleu avait sombré au noir, et planté dans le sien avec une assurance qu’on ne lui connaissait pas, il faisait presque peur. Il était pourtant à des mètres d’elle. Et si elle le connaissait un minimum, elle devait savoir qu’il ne lèverait pas la main sur elle. Mais il avait de quoi décontenancer n’importe qui. «Tu veux que je me casses... ?» répéta-t-il lentement, comme s’il ne voulait pas réellement y croire. Il avait presque l’air d’un robot incapable de dire quoique ce soit d’autre. Il ne savait plus réellement pourquoi il avait commencé la dispute. Ni même réellement comment elle avait commencé. Il savait simplement que c’était partit longtemps, et qu’il ne savait plus réellement comment l’arrêter.

«Très bien.»

Son corps semblant reprendre vie sous cette affirmation. Ses épaules se détendirent brusquement, son regard lâcha sa prise, seul sa mâchoire restait véritablement crispé, tout son corps lui s’était remis en mouvement. Il mis sa main dans sa poche, tirant clé, et portefeuille. «Très bien.» S’il semblait avoir retrouver sa force motrice, la parole - qui n’avait jamais bien été son fort - n’était toujours pas au maximum de sa forme. Sans prévenir il jeta les clé au sol, les faisant glissé jusqu’au pied de Callie. «Tenez madame la sainte, les clés de MON appartement ! Vous voulez peut être aussi le contenu de mon portefeuille ? Que je vide mes placards pour vous faire de la place ?» S’il n’était pas si méchant et acerbe, ça aurait peut être pu être drôle.

Il jeta par terre les billets de son portefeuille, pour l’image retourna même ses poches, avant de tourner les talons furieux. Il sortit en claquant la porte. Se retournant sur lui même pour envoyer un coup d’une violence inouï contre la porte en hurlant. Il rentra tout aussi violemment dans l’appartement, sa poitrine se soulevant sous le rythme trop rapide de sa respiration. Il s’arrêta à nouveau. Regarda Callie sans réellement la regarder. Explosa pour tout le silence qu’il avait gardé en lui quelques minutes plus tôt.

«Tu sais quoi Callie, toi aussi, tu es une belle garce ! Tu penses que parce que tu es fidèle à un mec qui ne te le demande même pas alors tu as tout fait ?» Là il s’avançait sur un terrain glissant. Il avait beau dire ce qu’il voulait, il y avait une part, au fond de lui, qui ne pouvait l’imaginer avec un autre homme. Une femme encore... Mais un homme, il serait bien incapable de lui faire un reproche à elle, mais il serait surement capable de tuer l’homme en question. Terrain glissant donc. «Je ne sais pas si tu es au courant, mais un je ne sais quoi qu’on fait là, ça marche à deux.» Deuxième terrain glissant. Déjà il n’était pas capable d’admettre à voix haute qu’ils étaient un couple. Et ensuite, il était probable qu’avec Ella, elle soit la plus présente. Mais c’était principalement parce que Jackson travaillait beaucoup. Ses journées au garage, et soirée au bar, pas seulement pour boire. «Et je suis beaucoup de chose Callie, je suis infidèle, con, agressif, et ... bref tout c'que tu m'reproches si bien. Mais je suis là Callie ! JE SUIS LA !» Et elle ne s’en rendait peut être pas compte, mais pour lui c’était énorme. «Et si j'rentre tard c’est en partie parce que j'travaille au bar... Et regarde ta montre, je suis rentré trois heures avant la fin de mon service.» Ok il était la sans bouquet de fleur, aucun il n’avait eu aucune vraie intention de lui souhaiter sa Saint Valentin. Ok c’était Savannah qui lui avait donné un coup de pied au cul pour qu’il dégage de derrière le bar et qu’il rentre voir Callie. Mais il était là. «Et quand t'arrêteras de m’en vouloir pour tout c'que je n'suis pas, p't'être que tu t'rendras compte que je suis là, que tu es chez moi, et que je fais ce que j'peux pour m’adapter à quelqu'chose que je n'voulais pas !» C’était dur mais c’était vrai. Il ne voulait pas d’une vie de famille. Il ne voulait pas d’un gosse dont il ne serait de toute façon pas s’occuper. Il ne voulait pas se retrouver obliger à être en couple avec Callie. Peut être que ça serait arrivé un jour ou l’autre, malgré lui... Mais pas comme ça. Pas pour ça. Ca n’était pas bien. Ca n’était pas bon. Ca était catastrophique, et on en avait la preuve. «Et je n'connais peut être rien à l‘-amour-.» Il avait bloqué sur le mot comme si le prononcer lui demandait une sué de rein. «Mais c'n’est pas ça.» Clairement pas. «Tu peux t’attendre à ce que je fasses mieux. Pas à c'que j'sois mieux. Je n'serais pas mieux Callie. Je resterais toujours moi… S'tu veux mieux, ce n’est pas moi qu'tu veux.» Peut être que ça serait plus simple. Ou peut être que ça serait pas mieux.

Il tourna à nouveau les talons, se rapprochant de la porte, le sang bouillant dans ses veines. Il tourna une dernière fois la tête vers Callie. «Alors va te faire voir Callie. J’irais avec plaisir me taper toutes les putes que je ne me suis pas tapé ses dernière semaines.» c’est vrai que par rapport à d’habitude c’était un ange. Ok il avait peut être dérapé, mais ce n’était rien, rien du tout par rapport à son quotidien... Et on ne reviendrait pas sur ses dérapages infortunés. «Alors j’étais là, et peut importe à quel point tu me rendais fou, tu m’énervais, tu m’en voulais, j’étais là et je t’ai...» le mot resta figé dans le vide. Il fronça les sourcils sur lui même, la poitrine étrangement douloureuse. «Je t’ai toujours prise comme tu étais sans rien te demander de plus...» finit-il par dire en partant, claquant la porte à nouveau, faisant probablement pleuré Ella à cause du bruit. Prendre... De tous les verbes qu’il aurait pu utiliser, il n’y en avait probablement pas de pire. Surtout pour remplacer le je ne sais quoi qui avait failli lui échappé. Peut être qu’il savait au fond. Et qu’il voulait simplement ne pas savoir.

Il resta un moment adossé contre la porte. Sonné par sa propre colère contrôlé, l’envie latente de casser quelque chose lui courant dans les veines. L’envie de boire, d’hurler, de prendre un rail, de détruire quelqu’un, quelque chose. L’envie de pleurer presque. pleurer. Sérieusement. Il finit par se rendre compte qu’il ne savait pas pourquoi il attendait devant l’appartement. Callie ne le rattraperait pas. Callie ne s’excuserait pas. Callie le remercierait pas. Peut être qu’il ne le méritait pas. Peut être qu’il était le monstre qu’elle décrivait. Et peut être que son maximum n’était rien. Mais il avait la poitrine qui voulait s’arracher de sa cage thoracique. Et il savait. Qu’elle ne le rattraperait pas.

Il était 23h30, le 14 Février 2015, et Jackson dévalait les escaliers en courant, sortant de l’immeuble qui ne voulait plus l’accueillir. Lui et sa merde, lui et ses problèmes, lui et ses défauts. Il était 23h30, et dans à peine 4 minutes, Los Angeles tremblerait de colère, de rage, de tristesse. Tremblerait à tout détruire. Comme ça, sans prévenir.


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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyDim 23 Fév - 17:36


    Elle s'était fait belle, l'avait-il seulement remarqué ? Dans sa naïveté, elle avait crue bon de faire de ce jour une journée différente de leur quotidien. Un quotidien misérable, qu'ils ne voulaient ni l'un ni l'autre. Un quotidien qu'ils n'avaient pas choisi, subit plutôt, même si Jackson aimait à lui rappeler que son choix de garder Ella était uniquement de sa faute, à elle. Leur quotidien était brouillon, comme leur relation. C'était dur, froid, hostile, c'était effrayant par moment et presque risible par d'autre. C'était une vie qui les avaient prise au piège tous les deux et dont Callie ne pouvait se sortir sans songer à l'irrémédiable. Quand elle avait rendu son studio, elle s'était presque espéré que la suite serait mieux. Dans son esprit, elle aurait Jackson pour elle, il serait là chaque matin, chaque soirs et peut-être finirait-il par tomber amoureux. Mais l'esprit de Callie était si tortueux ... Elle avait soigné son emménagement, comme on linge un nourrisson. Calmement, elle avait installé ses affaires, celle d'Ella. Elle avait mit de côté que la chambre de sa fille avait été occupée par la maîtresse de Jackson, qu'elle avait abrité des dépravées, des soulards et autre spécimens que fréquentait le Monroe. Elle avait prit ses marques, difficilement, mais avait essayer, tout de même, en rendant cet appartement plus présentable que jamais. Callie avait accueillis les rentrées de Jackson, ivre, coléreux et avait prit sur elle de ne pas exploser à son tour. Pourquoi avait-elle emménagé ici, au fait ? Elle ne cessait de se poser la question depuis que ses valises avaient élues domicile. Parce que Jackson le lui avait proposé, parce que dans sa grande générosité, il avait voulu les avoir près de lui ... On aimerait y croire, mais la vérité n'était pas aussi parfaite. Callie savait qu'il voulait faire bien, qu'il ne supportait plus qu'elle le méprise, ni recevoir les remarques constantes de Savannah au travail. Il voulait prendre son rôle mais n'avait aucune idée de ce que cela impliquait. Alors il restait dans le seul univers qu'il avait jamais côtoyer et oubliait presque la présence de sa fille tout près de lui.

    «Tenez madame la sainte, les clés de MON appartement ! Vous voulez peut être aussi le contenu de mon portefeuille ? Que je vide mes placards pour vous faire de la place ?», cria t'il. Elle le regarda se ridiculiser, tel un singe et fut soulagé de le voir partir. Elle s'autorisa un soupir, mais de courte durée, quant il revint, encore plus hors de lui. Jackson déblatéra alors tout un discours qu'elle se contenta d'entendre, mais son cerveau refusait de comprendre. Des mots, des phrases mais c'était tout. Tandis qu'il hurlait, menaçait, expiait des soit disant regrets, elle se contentait de le fixer d'un air presque interdit, froid. Elle entendait les battements de son coeur, elle sentait sa respiration s'amoindrir, ses veines gonfler violemment contre ses tempes. Et devant elle, un homme fou furieux, un homme qui se voulait menaçant mais qu'elle avait apprit à combattre. Elle n'aurait jamais aussi peur de lui que de Drake, il ne pourrait jamais la briser, physiquement en tout cas. Pourtant, Jackson pouvait faire bien pire, il pouvait l'anéantir, simplement. Il suffirait qu'il disparaisse de sa vie, qu'il la jette purement et simplement et elle en crèverait. Oui, Jackson pouvait la briser psychologiquement, ce qu'il faisait lentement, mais sûrement, avec le temps. En cet instant, elle voulait pleurer tant ses mots la heurtaient, tant chaque syllabes lui brisaient les côtes, la poitrine et le reste. Elle n'avait pas de bleus sur le corps, pas d'ecchymoses, mais des blessures intérieurs qu'il multipliait à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Et puis il sembla à court d'arguments et fit quelques pas vers la sortie. Callie retint ses larmes, elle attendrait patiemment qu'il soit partit pour de bon pour éclater en sanglots, encore. Mais il se stoppa, la fixa de ses prunelles sombres : «Alors j'étais là, et peut importe à quel point tu me rendais fou, tu m'énervais, tu m'en voulais, j'étais là et je t'ai... Je t'ai toujours prise comme tu étais sans rien te demander de plus...» Un instant, elle lut dans ses yeux du chagrin, une étincelle seulement, mais assez longtemps pour qu'elle la saisisse. Non, il ne lui avait rien demandé de plus, mais elle oui ...« Tu n'as toujours pas compris que ce que je veux moi, c'est toi. », dit-elle en sanglotant, enlevant rageusement la coulure noir de son maquillage sur sa joue. Mais Jackson était déjà partit, il n'avait pas entendu. Il avait fermé la porte et elle ne savait pas quand il reviendrait, s'il reviendrait un jour ...

    Elle se retrouva debout, au milieu de l'appartement, le visage ravagé de larmes et de maquillage, sa robe scintillante sur le dos. Avait-elle crut que ce serait différent ? Qu'un simple bouquet de fleur allait tout changer ? Elle regarda son reflet dans le miroir et son image la dégoûta. Elle ne ressemblait plus qu'as un panda mouillé, perdu, lamentable. Et que je fais ce que j'peux pour m'adapter à quelqu'chose que je n'voulais pas ! Les mots de Jackson lui revinrent en pleine face et elle mit ses mains contre ses oreilles. La douleur irradia sa poitrine tandis que ses sanglots l'étouffaient. Je n'serais pas mieux Callie. Je resterais toujours moi... S'tu veux mieux, ce n'est pas moi qu'tu veux. Callie releva la tête, ses cheveux humides se plaquant sur son visage. Les cris d'Ella la poussèrent finalement à se remettre sur pied et elle se rapprocha du landau de sa fille. Elle l'avait presque oublié avec cette histoire, tout comme Jackson semblait l'avoir zappé également ... Callie la prit contre elle, la berçant, tout en noyant son visage de ses propres larmes. Puis, un bruit lointain que Callie ne put identifier tout de suite et le sol qui se mit à trembler. Sous le choc, elle se cramponna au lit de bébé, tenant Ella d'une main. Aucun son ne réussti à sortir de sa bouche si ce n'est un hoquet de surprise. Alors qu'elle se relevait, tremblante, une nouvelle vague se déclencha et horrifiée, elle vit le sol se craqueler à ses pieds et un trou béant s'installer.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyLun 24 Fév - 13:20



Blizzard



Los Angeles, 14 Février, 23h10, 24 minutes avant la première secousse.

Il avait dévalé les escaliers. Et il avait hurlé. Hurlé à s’en déchiré les poumons, à s’en explosé le cerveau. Il avait cogné dans le mur, avait presque senti ses os se briser sous l’action stupide. Il exultait de colère. Son estomac se retournait contre lui, son muscle cardiaque aussi. Mais par dessus tout, et chose encore plus intolérable, il avait envie de se laisser tomber contre le sol, tête contre le bitume. Et de pleurer. Bêtement. Salement. Comme un gosse. Il se mit à trembler, nerveusement, la sueur perlant progressivement sur ses tempes. Il savait très bien ce qui était entrain de se passer. Pour l’avoir vécu des dizaines et des dizaines de fois. Mais il pensait qu’à présent il devait être guéri. Que depuis le temps, il s’était sevré. Mais il fallait croire que ce qu’on lui avait dit était vrai. L’alcool n’aide pas à se sevrer. Si l’alcool dans un premier temps comble le manque, inhibe tes sens, tes souffrances, elle semble le garder intacte. Et lorsque ça n’ira vraiment pas. Lorsque tu penseras mourir de douleur, alors ça t’explosera à la tête. Lourd et puissant, ça t’explosera au sol de douleur. On ne lui avait pas dit comme ça. On lui avait seulement dit que de noyer son manque dans l’alcool n’était pas une bonne idée, ça ne serait que passer d’une addiction à une autre et ça ne résoudrait rien. Il en avait fait qu’à sa tête, comme toujours. Et aujourd’hui il en sentait le poids. Il avait déjà brisé Callie. Il se brisait lui. Mais ce n’était pas nouveau. C’était depuis des années, la même rengaine.

Dans son manque étouffant, il se surpris à vouloir remonter les escaliers en courant, à ouvrir la porte à la volé et à l’embrassé. Il avait des réminiscences de robe sublime au fond des yeux, de son corps parfaitement dessiné. Il avait le gout de ses lèvres partout sur lui. Ca aussi ça n’était qu’une addiction, comme les autres. Mais il avait l’impression que parfois, celle-ci surpassait toutes les autres. Il pouvait être bourré, stone, ou peut importe, que si elle n’était pas là, il serait surement toujours en manque. Et elle pouvait combler le reste. Le problème c’est qu’ils se détruisaient. Qu’il ne cherchait pas la même chose, qu’au premier regard ce n’était pas de l’affection que Jackson recherchait. Ou peut être que si. Mais au final, il l’énervait tellement qu’elle ne lui la donnait pas. Elle lui donnait des joutes endiablé, corps à corps, cri à cri. Ca criait, ça gémissait, ça se battait, d’amour, ou de haine, c’était difficile à dire, mais ça jouissait comme sa pleurait.

Les genoux brisés contre le béton, les mains crispées au sol, les dents plantés dans ses lèvres pour essayer de ne pas souffrir le manque, il ne sentit pas les tremblements dans un premier temps. Ou plutôt s’il les sentit il ne les distingua pas de ceux de son propre corps. Il ne pensa qu’au faite que son état était encore pire qu’il le pensait, que si ça continuait comme ça, il n’allait pas survivre, qu’il n’avait aucune chance. Mais il entendit des cris, et il sentit enfin, relevant doucement la tête. Il ne sut pas si son corps s’était arrêté de trembler, ou si c’était que le sol tremblait trop pour qu’il puisse encore sentir son propre corps. Le sol craquait, les arbres se déracinait, et il essaya péniblement de se relever pour aller se mettre à l’abris. Il chercha à se rappeler les consignes en cas de tremblement de terre. Parce que c’était ça, non ? Un tremblement de terre ? La terre en manque de sang, qui s’agite et qui vient le chercher ? Il regardait le paysage de la rue se désagréger lorsqu’il sentit ses pieds se prendre dans une nappe d’eau. Il regarda dans la direction de la mer, et vit l’eau déferler. Combien de temps avant que ça ne lui arrive au genou, à la taille, à la gorge ? Aucune idée, mais il ne fallait probablement pas rester là. Il recula en titubant. Retourner à l’intérieur. C’est à l’intérieur qu’on est sécurité. C’est l’extérieur qui se déchaîne. Il vit un immeuble voisin s’effondré en parti. Il évita une chute de béton, son coeur eu un raté. L’intérieur n’était pas mieux. L’intérieur n’était pas mieux. Alors ou ? Il hésita à appeler les secours. Mais qu’on se rende à l’évidence, à cet heure là, le réseau devait déjà être saturé. Il ne devait pas être le seul à avoir de l’eau jusqu’au cuisse, à voir les immeubles s’effondre, et à se dire que rien n’allait. Il arriva à la hauteur de son immeuble, alors qu’il entrait dans la cage d’escalier, il vit des débris de pierre encombrer l’escalier. La bile lui remonta à la gorge, le coeur jusque dans les tripes. Il paniqua. Secoué par les tremblement qui ne semblait pas vouloir s’arrêter, il remonta son t-shirt sur son nez, respirant plutôt sa sueur que la poussière, et grimpa sur ses grava pour monter à l’étage supérieur.

On dira que c’était con, qu’il ne savait pas ce qui pouvait encore tomber, qu’il allait y rester. Et alors ? C’était si grave que ça d’y rester ? Sur le moment il pensa simplement que si jamais il s’en allait, petit un il n’était pas sûr de ne pas y rester non plus. Petit deux, s’il survivait et que Callie et Ella ne survivait pas, alors... Alors... Il vomit. De la bile. Il n’avait rien dans le ventre si ce n’est quelques bières, et son manque. L’idée des deux corps écrasés sous les gravas lui retournèrent à nouveau l’estomac. Il se souvenait clairement, aujourd’hui, du jour ou on lui avait dit que Savannah était morte dans l’explosion d’une station de métro. Son corps se plia à nouveau en deux, se tordant dans une convulsion qui n’apporta aucun secours. Un instant il pensa qu’il y avait peut être d’autre gens dans l’immeuble. Il ferma les yeux. Il s’en fichait. Vraiment. Tant pis pour les autres s’il les trouvait elle. Arrivé à l’avant dernier, ses yeux vrillèrent sous l’escalier défoncé par les gravas. Il leva les yeux et ne vit que des lambeaux de murs. Il donna des coups violent dans la porte de l’appartement en dessous du sien. La porte devait être bloqué par des gravas. Il tapa plus fort, envoyant son pied dans le haut de la porte, il finit par faire un trou et par ouvrir la porte vers l’extérieur. Sur le coup, il ne vit rien. Rien que de la poussière, et une lune affable qui venait passer par les fenêtres comme pour les narguer. «Callie» appela-t-il une première fois sans faire d’effort de voix, cherchant l’air hagard au dessus des gravas, n’osant pas encore regarder en dessous. Il se trouva au dessous du trou de son appartement. Il déglutit. «Callie !» hurla-t-il cette fois-ci. Il ferma les yeux quelques secondes. Qu’elle réponde. Qu’elle aille bien. Mais qu’elle réponde surtout. Il fouillerait tout l’appartement s’il le fallait, mais si elle pouvait répondre, juste répondre. Le rassurer deux secondes. Lui laisser espérer qu’il ne tomberait pas sur un corps froid, sur deux corps froids. Il sentit sa gorge se serrer de douleur. Il allait vomir. Encore.


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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyMar 25 Fév - 7:51

    Jackson était partit. Partit. Envolé. Ailleurs. Pourtant, Callie devait y être habitué depuis le temps où elle le voyait disparaître a tout bout de champs pour un oui ou pour un non. Et cela avait commencé bien avant la naissance d'Ella, bien avant qu'elle ne tombe enceinte. Avant. Quand Callie espérait toujours qu'il l'invite à venir chez lui, ou quand elle attendait, fébrile, qu'il la rejoigne pour la soirée chez elle. Quand Jackson venait, apparaissait ou simplement quand il ne venait pas. Callie l'avait toujours attendu, mais ne l'avait jamais eu, même aujourd'hui. Il était comme un animal en cage, indomptable, trop fière pour se laissé apprivoiser. Jackson n'était pas fait pour être avec quelqu'un, parce que sa liberté valait trop cher pour être corrompus. Ce coup-ci, Jackson avait claqué la porte et elle ne savait pas quand il allait revenir. Parce que d'ordinaire, il finissait toujours par réapparaître, quelques heures plus tard, souvent ivre, mais il revenait. Et quand c'était au tour de Callie de quitter l’appartement, ivre de colère, il l'as rattrapait rapidement et réussissait à la faire changer d'avis. Tous les voisins finissaient par bien connaître leurs crises conjugales, nombreuses et toujours aussi bruyantes. La police c'était même déplacée une fois, après qu'un voisin ait crut que Jackson la frappait. Quand l'officier se pointa chez eux, Callie fut tellement outré qu'il puisse penser ça, que ce fut Jackson qui chercha à apaiser les tensions et qu'il se montra si prévenant que Callie lui excusa d'office sa connerie. Alors Callie savait qu'elle avait un peu de temps devant elle avant que Jackson ne rentre et qu'elle lui trouve encore une excuse pour son comportement.

    La secousse fut rapide, vive. Callie n'eut le temps de comprendre que lorsqu'elle sentit les murs s’affaissaient brutalement. Le berceau s’effondra et Callie avec lui. Les hurlements d'Ella ne furent rien comparés aux cris que Callie percevaient dans ce chaos. Puis plus rien, le silence. Étourdie, elle n'osait plus bouger, de peur que cela recommence. Autour d'elle, la pièce semblait avoir croisé un troupeau d'éléphant, tant plus rien ne tenait debout. La seconde secousse la surprit néanmoins, mais ce coup-ci, elle n'avait plus rien à quoi se raccrocher. Quand le sol trembla, elle vit les fissures s'agrandir sous ses pieds et ses yeux s'élargir de terreur. Acculée contre le mur, sa fille blottit contre elle, plus aucun de ses muscles ne semblaient fonctionner. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, c'était même le seul son qu'elle entendait en cet instant. Les cris d'Ella c'étaient estompés, brutalement. Callie jeta un regard sur la petite et celle-ci paraissait étrangement calme pour la situation. « Ella. », dit-elle, soudain effrayait. Elle secoua l'enfant mais celle-ci restait inerte. Non, pensa-t-elle, non pas ça, pas ça. Mais rien ne franchit ses lèvres, parce que l'admettre à haute de voix serait épouvantable. L'obscurité était tenace, le silence aussi. Callie n'y voyait rien, les murs formant une sorte de grotte au-dessus de sa tête, menaçant de s'écrouler à chaque instant. Les gravats et débris émirent une poussière qui la fit tousser et baissa le visage vers le sol poussiéreux. Il fallait qu'elle sorte de là, si elle restait, Ella ne survivrait pas, elle le sentait. Callie avait toujours été dépourvue d’instinct maternel, mais en cet instant, elle savait que la vie de sa fille ne tenait plus a grand-chose. Lentement, elle glissa, entièrement sur le dos, afin de glisser sous les poutres qui lui bouchaient le passage. Elle ne voyait pas grand-chose mais l’éclair de la lune jouait en sa faveur tandis qu'elle avançait, lentement mais sûrement, vers la sortie. Mais elle heurtas quelque chose, un meuble sûrement, qui perdit son équilibre et créa un énorme trou, où elle passa au travers.

    Elle n'eut pas le temps de crier qu'elle avait déjà atterris sur un sol rugueux, froid. Où était-elle ? Tout semblait mort ici, pas un bruit, sinon les sirènes hurlantes des ambulances dans la rue. Elle voulu crier, mais là encore, rien ne vint. Ella … Paniquée, Callie chercha à se relever mais compris aussitôt que se serait impossible. Sa jambe était bloquée et en tentant de se dégager, elle eut l’impression qu'un charpentier était entrain de lui scier. « Ella ... », réussit-elle à articuler, mais si faiblement, qu'il n'y avait aucune chance que quelqu'un l'entende. Et elle la vit, à quelques mètres seulement, son petit corps sur un monticule de pierre, mais elle respirait, Callie en était persuadé. «Callie» La voix semblait venir de loin, très loin, si bien que Callie crut d'abord rêvé. Était-elle morte ? Elle avait sûrement perdu connaissance lors de la chute. «Callie !» Non, elle ne rêvait pas, la voix était bien réelle, pas loin d'elle. Et cette voix, c'était … Jackson ! Il fallait qu'elle hurle, mais le faible son de sa voix était plus que risible. Elle qui d'ordinaire n'avait aucun mal à se faire entendre n'arrivait plus à parler, comme si le choc l'avait rendu muette. Il fallait qu'elle parle, sinon il partirait en pensant qu'elles aient réussi à sortir, ou qu'elles n'étaient tout simplement plus en vie. Non, rugit-elle intérieurement. « Jackson. » L'avait-il entendu ? L’écho de sa voix lui parut trop faible pour que ce soit le cas. Elle remua, s'arrachant des cris muets de douleurs, les larmes venant picoter ses yeux. Finalement, à sa gauche, elle trouva un morceau de chaise ou de table peut-être, qu'elle frappa de toute ses forces contre l'acier, dans l'espoir que ce soit suffisant pour qu'il l'entende.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyMar 25 Fév - 14:21



Blizzard



Los Angeles, 14 Février, 23h10, 24 minutes avant la première secousse.

Il allait finir par penser qu’il avait un destin de merde. Ou un karma avec un humour douteux. Non, il n’avait jamais cru à ses choses là. Mais tout de même. C’était son appartement. C’était lui qui aurait du rester bloquer dans les gravats, y crever peut être, peut importe en faite. Ce n’était pas elles. Elles n’avaient rien fait, rien demandé, et surtout elles en avaient assez vu. Ella peut être pas, elle était jeune. Mais elle ne méritait pas ça, justement parce qu’elle était jeune. Callie avait déjà été trop amoché par la vie pour devoir supporter ça. Rien que lui, il l’avait trop fait souffrir. Jackson se sentait déjà écrasé sous la culpabilité. Qu’on se le dise, Jackson était un con, pas forcément méchant, mais qui avait fait beaucoup de mauvaise chose. Il n’était pas mauvais, il jouait au dur, au puissant, cachait la faiblesse sous de la méchanceté. Mais il n’était pas épargné par la culpabilité. Il ne savait pas l’éteindre. Sinon pourquoi se faire autant de mal, à lui même ? Sinon pour expier ce qu’il avait sur les épaules. Ca ne le soulageait pas. Mais ça faisait semblant.

Mais aujourd’hui n’était pas le jour. Pas le jour de les perdre. Pas le jour de souffrir. Il aurait été le jour pour aimer, pour vivre. Mais l’un comme l’autre, Jackson ne savait pas faire. Il s’y prenait toujours mal, pour vivre, et n’avait jamais vraiment essayé d’aimer. Il était plutôt pitoyable. Parfois, on pouvait penser qu’il aimait cette image de lui, qu’il l’encourageait. Surement, pour la deuxième partie. Il avait pris l’habitude. D’entendre les gens parler, de toujours leur donner raison. Et comme on ne disait pas du bien de lui, il ne faisait jamais rien de bien. Mais ce n’était pas une excuse. Si on disait du bien sur lui, il n’était pas sûr de pouvoir le mettre à exécution. Pas sûr du tout.

Il s’était retrouvé dans un appartement qui n’était le sien. L’apocalypse. C’était peut être quelque chose comme ça. Un appartement éboulé sur leur tête, le ciel noir à travers la maison. La poussière comme air. La douleur comme crédo. Jackson titubait légèrement sur les gravats. Il n’était pas saoul, loin de là, c’était du désespoir qu’il trébuchait, du manque. Ses yeux roulaient sur les débris et voulait se mettre à pleurer. Sa voix criait, crachait, mais ses oreilles n’entendaient rien, ses oreilles saignaient du silence de mort. Ce n’était pas possible. Ce n’était pas possible.

Vie. Mort. Chaos.

Ce n’était pas possible. Ce n’était pas possible.

«Callie ! Callie ! Callie !» Il hurlait, à plein poumons, respirant la poussière en échange, toussant plus doucement. Il hurlait à en faire trembler les murs, ce qu’il en restait. Peut être qu’il hurlerait à en faire pleuvoir le ciel. Peut être qu’on l’aiderait. Qui voudrait l’aider ? c’était bien de sa faute. C’était toujours de sa faute.

Soudainement un bruit, sourd, sec, violent. Plusieurs même, qui lui résonne dans les oreilles. Qui le raisonne. Un bruit. Quelqu’un. Quelqu’un. Elle ? Il ferme les yeux, essaye de calmer sa respiration, de faire le vide. Faire le vide... Sa tête est plein de gravas, ce n’est pas possible. Il souffle. Essaye de respirer. Essaye de faire le vide. D’entendre les bruits. De comprendre les bruits, de comprendre ou il est.

Il n’a qu’à prendre ça pour un jeu vidéo. Il est doué à ça, avec une manette , c’est la même chose, ce n’est pas vraiment plus compliqué. Concentre toi. Toi qui n’a jamais su le faire. Concentre toi. Il crispe les yeux. Les bruits se répercutent dans sa tête. «Encore, s’il te plait.» Il demande. Sans fin. Il essaye de trouver. Il ouvre les yeux, son regard brouillé balaye la pièce. Pièce écorchée, abîmé.

Il fouille, déplace des gravats, déchet. Plaque métallique. Ca fait tilt. c’est ce genre de bruit qu’il a entendu. Qu’est ce que c’est ? Aucune idée. Il essaye de l’enlever, c’est trop grand, trop imposant, coincé, comme un porte. Il contourne. Foutue pièce. Qu’est ce qu’elle fait debout. Trouve la porte. Ou un trou, quelque chose sur quoi frapper sans risquer de les assommer derrière. Il tape contre le mur, contre la paroi métallique, pour savoir si elle est bien derrière, si ça vaut le coup qu’il s’embête. Un son lui répond. C’est un oui, ça non.
En haut, c’est ajouré en haut, par son appartement qui n’a plus de sol, pas vraiment de mur, et un toit douteux. Il regarde la pièce, Il cherches un truc pour te surélever, le canapé est trop lourd, la chaise trop basse, le tabouret de bar amoché. Tant pis, s’il le coince dans les gravats. Il va le chercher, Il essaye de le rendre stable, solide au moins. Il s’accroche au mur, Il monte dessus. Le manque crispe ses muscles. Il attrape le haut du mur qui s’effrite sous ses doigts. Il s’assure une prise confortable, il essaye de se donner de la force en poussant avec un pied sur le mur. Une fois. Il rate. Deux fois. Il rate. Trois fois, il tire, pousse sur ses bras, se monte. Il grimace, il parvient à se hisser sur le mur. Il voit Callie, en dessous, le trou au dessus, la chambre d’Ella. Son coeur se serre. Il se laisse glisser contre le mur, essayant de se retenir avec ses bras, finissant par retomber durement sur ses genoux fragile. Il grimace de douleur. Fait quelque pas mal assuré jusqu’à Callie, tombe à côté d’elle. Il passe ses mains sur son visage, pour repousser la poussière qui lui assèche les lèvres. «Callie !» ll souffle. «Tu vas bien ?» Question con, elle va probablement mal. Parce qu’il est un con, parce qu’elle est là dans ce merdier, et qu’elle a fait une chute dans je ne sais qu’elle condition. «Ou est Ella ?» Demande-t-il inquiet. Vraiment inquiet. Il ne feint rien. De ses mains il repousse les quelques gravats qui lui recouvre le corps, d’abdomen, la poitrine. Il vérifie aussi qu’il ne sent pas de sang. Son regard glisse sur la pièce sombre, éclairé par son appartement désagrégé. Il trouve un corps blanc sur un tas de gravats, presque à porté de main, il se déplace en quelques secondes, répète les mêmes gestes avec plus de douceur, vérifie qu’elle respire, il s’en sa poitrine dans sa main. Il la dégage, la prend dans ses bras. Il sent qu’elle veut crier, mais qu’elle tousse. Il la serre contre sa poitrine. Il se mord la lèvre. Il revient vers Callie, dépose Ella dans ses bras, sur sa poitrine plutôt. «Ca va aller ?» lui même ne peut pas le dire, alors il demande. Il regarde le spectacle pitoyable. Elles sont toutes les deux vivantes. Est-ce qu’on peut dire qu’il a eu de la chance ? Peut être. Il descend son regard vers les jambes de Callie, voit un amas qui la coince. «Bouge pas.» C’est con, même si elle voulait, elle ne pourrait pas. Abrutit. Jusqu’au bout. Il glisse son épaule sous la poutre, et essaye de la soulevé, droite. Un cris. «Je... désolé.» En même temps il fait ce qu’il peut. Il est pas né pour sortir des gens de tremblement de terre, lui. Gonflant ses poumons d’air poussiéreux, il pousse à nouveau, grognant sa force qui ne suffit pas. «Je...» Il est à cours de souffle. « Si j’arrive pas lever un peu la poutre, est ce que tu peux sortir ta jambe.» Pas de réponse. «Callie ?!»

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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyMer 5 Mar - 12:09

    Les gravats obscurcissaient sa vue, la poussière noircissait ses poumons ... Elle s'était fourré dans de sales draps, encore. Allongée sur le dos, Callie était bien consciente que la prochaine secousse, si elle existait, la détruirait. De là où elle se trouvait, elle voyait nettement la poutre de fer au-dessus de sa tête, qui ne tenait juste que par deux monceaux de murs qui menaçaient de s'écrouler, eux aussi. C'était cruel que d'affronter sa mort de la sorte. Souffrirait-elle ? Probablement pas, le choc écraserait sa tête en une seconde à peine et tout serait terminé. Mais Ella ? La poutre ne l'atteindrait pas, mais elle ne survirait pas longtemps toute seule, avec cette fumée toxique qui allait noyer ses petits poumons. Callie avait déjà échappé à la mort, plusieurs fois. Se les rappeler était comme un vieux souvenir maintenant qu'elle se sentait plus proche que jamais de son dernier voyage. Il y avait eu ce braquage, à Rome, où elle avait été jetée dans une camionnette, bastonnée pour qu'elle se taise. Et la voiture c'était retourné sur le dos, tel une tortue, avant de prendre feu. Aujourd'hui encore, l'image des flammes léchant l'acabit la faisait frissonner. La fournaise à l'intérieur et cette foutue porte qui refusait de s'ouvrir. Elle sentait encore les morsures du feu dans son dos et la suite, elle l'avait oublié, mais pas les cicatrices de l'incendie. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait crut mourir sous les coups de Drake, sous sa poigne. Ses côtes, sa cage thoracique, tout son corps gardait un sourire ancré des bastonnades qui lui avaient envoyé. Ses pertes de connaissance, toujours plus longues, mais qui refusaient de la maintenir ainsi. Elle revenait toujours à elle, toujours. Puis l'overdose, cette foutu drogue qui l'avait envoyé dans des songes cauchemardesques, dans des rêves plus sordides que tout le reste de sa foutu vie. Les médecins avaient réussi à la récupérer, pourquoi ? Parce qu'elle était une battante, disaient-ils. Et sa chute du pont, une chute non voulu, un écart de plus dû à ses hallucinations. Un saut de l'ange, sublime, presque poétique, mais qui ne l'avait pas achevé. Comment avait-elle survécu ? Mystère, mais elle était encore en vie. La mort se jouait-elle d'elle ? En jetant un regard à sa fille, Callie prit conscience que si elle voulait mourir, elle ne pouvait pas tant que sa fille vivrait. Elle n'avait jamais eu de raison de se battre jusqu'as maintenant mais aujourd'hui, Ella avait besoin d'elle.

    Désespérément, elle chercha à communiquer avec Jackson. Sa voix se perd, mais elle persiste. Puis elle entend, une réponse, quelque part. Il est là, il la cherche. Des larmes lui montent aux yeux, mais elle continue, tant est si bien qu'elle finit par entendre un énorme bruit sur sa gauche, une porte qui vole en éclat. Moins d'une minute plus tard, il est là, près d'elle. «Tu vas bien ?» , dit-il en posant une main sur son visage poussiéreux. Elle aurait pu l'insulter si sa gorge n'était pas à ce point serré. Mais elle se contente de grimacer, parce que sa jambe la fait souffrir et que le temps presse. «Ou est Ella ?» et la voix de Jackson se brise presque. Tandis qu'il cherche à la dégager, Callie tourne sa tête vers la petite et Jackson suit son regard. Pourvut qu'elle vive, supplie-t-elle intérieurement. Callie suit Jackson du regard tandis qu'il glisse vers la petite. Ella respire, elle le voit, mais elle ne crie pas, ce qui effraie Callie plus que tout le reste. Il la pose contre elle et Callie posa une main sale sur le corps de sa fille, les larmes dégoulinant sur son visage. «Ca va aller ?» , demande t'il. Non, parce qu'elle a mal, qu'elle sait qu'elle ne pourra probablement pas se dégager et que sa fille ne crie pas. « Jacks, il faut que tu la sorte de là ... », dit-elle, faiblement. Elle le sait, c'est comme ça que ça doit se passer. Aujourd'hui, elle n'as pas le droit de se montrer faible, elle n'as plus le droit de s'apitoyer sur son sort. Mais Jackson ne semble pas l'avoir entendu. «Bouge pas.» et il cherche à l'aider. Soudain, Callie se met à hurler tant la douleur est insupportable. Sa jambe est cassée, c'est certain, elle le sent et la douleur l'irradie comme un coup de scie. «Je... désolé.» Un instant, ils se regardent. Durant cette seconde, Jackson est un enfant, perdu, terrorisé. Elle aimerait le prendre dans ses bras, elle aimerait qu'il pose sa tête entre ses seins, comme après une nuit d'amour. Elle aimerait le rassurer, lui dire que ça va aller, mais tous deux savent que non. Mais Jackson ne se laisse pas démonter et revient à la charge : « Si j'arrive pas lever un peu la poutre, est ce que tu peux sortir ta jambe.». Elle le regarde, pantoise. Il sait que non, ils le savent tous les deux. «Callie ?!» Elle se met à trembler. « Jacks, je t'en prie, il faut que tu sorte Ella. », répète-t-elle. Tendrement, elle entoura sa fille de ses bras, lui caresse les cheveux, touche encore sa peau de nouveau né. Dehors, les sirènes hurlantes des pompiers retentissent. Les secours. « Ma jambe est cassée, je peux pas bouger. Sauve Ella, sauve toi. » Elle n'arrive pas à croire qu'elle vient de dire ça, pourtant ça sonne tellement juste à ses oreilles. Entendra-t-il, lui ? Il ne bouge pas, se contente de fixer le sol, comme si celui-ci allait lui donner la solution. Callie se met à grelotter, elle a froid, elle est paniquée, mais Ella n'attendra pas que la situation s'arrange. « Jackson ! », dit-elle, le plus fort qu'elle peux. Il tourne enfin son visage vers le sien, apeuré. « Si une autre secousse arrive ... », mais sa voix tremble et la phrase reste en suspens. Ils savent ce qui arrivera, inévitablement. Le regard de Callie se perd au plafond, où plutôt ce qui y ressemble et la poutre devient une menace encore plus grande. « Sortez de là, emmène la bordel ! » Elle pleure, mais la colère n'est pas feinte. Elle ne veux pas qu'il y reste, elle ne veux pas que sa fille n'est que cette vision là de la vie. Elle veux qu'ils s'en sortent, qu'ils vivent.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyVen 7 Mar - 9:13



Blizzard



L’air respirait la poussière, et leur brûlait lentement mais surement les poumons. Il n’y avait rien à faire. Rien qu’à sortir d’ici. Un instant Jackson aurait pu penser qu’il était jamais aller chez le voisin du dessous. C’était étrange, lutter pour sa vie, pour leur vie surtout, chez le voisin du dessous... Sa vie au dessus, comme un trou béant. C’était plutôt juste comme image, même si c’était plutôt littéral... Mais c’était ça, un trou béant. Jackson l’avait toujours sentit comme ça, et au gré des années on avait l’impression que c’était ce qu’il avait cherché, faire un trou. Oh il avait réussit. Son corps était comme la pièce, un tas de gravas irrespirable, et les cadavres de ses échecs, plus ou moins récent. Et au fur et à mesure qu’il regardait la pièce, le corps fiévreux, poussiéreux de Callie s’encrait profondément dans ses rétines. Pour le hanté. Pour le détruire comme les autres. Pour lui cracher à la figure, pour l’éternité. Pour lui hurler ‘tu m’as abandonnée’. Et il aura beau secouer la tête, essayer de faire sortir l’image par ses oreilles, rien ne viendra. Dans ta tête il n’y a plus que le bruit de gravats, les râles de mort.

C’est toujours la même histoire. La vie. La mort. Tout ça. Surtout la mort.

La vie il n’en est pas sûr. A-t-il déjà vécu ? Vraiment vécu. Pas vécu comme un homme qui meure ? Ce n’est peut être pas le moment de se poser la question. Mais en même temps est ce qu’il y a un moment ? Y a-t-il un moment pour se demander à quel point on a raté sa vie ? Parce que depuis longtemps la question n’est plus de savoir si oui ou non on a raté sa vie... Mais belle et bien de faire le bilant, de comprendre les tenants et aboutissant de cette échec. D’aborder le néant. Et là, dans le désastre de son appartement résonnait le désastre de sa vie.

Jackson faisait ce qu’il pouvait. Il ne l’avait pas toujours fait ainsi, il avait souvent baissé les bras. Mais là il faisait ce qu’il pouvait. Et il semblait être animé d’une de ses énergies destructrices. S’il s’était peut être abandonné lui depuis longtemps, il ne souhaitait pas les abandonner elles. Il leur avait promis. Il leur avait promis de ne pas les abandonner. Et il l’avait fait. Alors maintenant qu’il était là. Pas question de les laisser. « Jacks, il faut que tu la sorte de là ... » Jackson n’entendait pas. Ou plutôt s’il entendait, il faisait semblant de pas comprendre. Que ferait-il avec un bébé dans les bras ? Pas grand chose, et il ne pourrait certainement pas la sortir de là. Elle était bête ou elle le faisait exprès. Qu’elle la garde contre elle, qu’elle fasse son job de mère, lui essayerait de la sortir de là. Quitte à se ruiner le dos, à se briser les genoux encore une fois. On verra les détails après. Pour le moment il signait le contrat. Il ne sortirait pas sans elle.

Mais la poutre est lourde, récalcitrante. La tiré déchire sa peau, ou écrase son os, il ne sait pas, mais le cris déchirant qui pénètre ses oreilles s’ancre dans son âme, à côté de son corps trop blanc pour être vrai. « Jacks, je t'en prie, il faut que tu sorte Ella. » Tu ne dis rien. Ne répond rien. Fait le mort. Tu regardes la poutre, le regard hagard, tu cherches un moyen de la bouger. Ca ne va pas se faire tout seul. Il faudrait une scie. Une scie ça serait évident. Couper la poutre... Mais il n’en avait pas. Et à moins de trouver les muscles à sollicité, trouver l’angle d’attaque, il n’y arriverait pas. « Ma jambe est cassée, je peux pas bouger. Sauve Ella, sauve toi. » Pendant un quart de seconde il entend vraiment ce qu’elle dit, il se retourne vers elle, choqué. Comment ? Elle espère quoi ? Qu’il la laisse là, toute seule... Elle sait que s’il sort avec Ella il ne pourra pas revenir. Elle ne sait peut être pas, mais c’est le déluge en bas, ils auront peut être de l’eau jusqu’au épaule... Qu’est ce qu’elle espère qu’il puisse faire avec Ella dans les bras ? Et puis sauve toi ? Elle pensait que ça serait possible s’il la laissait en arrière ? Elle voyait l’image de cadavre d’elle qu’il avait déjà dans la tête ? Ca l’écorchait vivant. Et à son avis, si l’image devenait réalité ? Pensait-elle qu’il pourrait survivre écorché vivant ? Et puis Ella ? Comme si elle pouvait vivre avec lui... Seulement lui. Comme s’il pouvait se débrouiller pour être un père célibataire ? Ouvre les yeux. Lui qui les gardait fermé sur les gravats. « Jackson ! » Son prénom hurlé le réveilla. Non. Il écoutait, mais ne voulait pas entendre. Il faisait la sourde oreille. Non. N’y pense même pas. Il ne fera pas ce que tu lui demandes. Lui vivant, il ne te laissera pas derrière. « Si une autre secousse arrive ... » Ah... une autre secousse. Il n’y avait pas pensé. Il avait oublié la règle principale... une secousse peut en cacher une autre. Un instant il suivit le regard de Callie. Une poutre menaçante, maintenant un simili de plancher encore au dessus de leur tête. La terreur vrilla dans ses pupilles. Karma de merde. « Sortez de là, emmène la bordel ! » Exténué, rageux. Il hurle après elle. «Ta gueule Callie ! Ta gueule !» D’un coup franc il enfonce la porte en fer sur laquelle il aurait juré l’entendre taper. Au moins ils auront une sortie de secours. Il savait ce qu’il allait faire. Il savait qu’elle ne pouvait l’obliger à rien. Il savait qu’elle le haïrait si Ella y restait. Il pensait qu’il ne pouvait pas vivre sans elle. Il... Merde. Il se rapprocha d’elle, s’affairant méticuleusement à ranger le plus rapidement possible les tas de gravats autours d’elle pour faire un mur. «Tais toi ! Je ne te laisserais pas compris ? Ce n’est pas négociable !» Il était sec, il savait qu’elle ne serait pas d’accord, qu’elle pourrait tenter de protester. Il s’en fichait bien. Elle n’avait pas vraiment son mot à dire. Elle ne pouvait pas bouger. Et si elle semblait avoir un drôle de sens du sacrifice, il l’avait aussi, seulement pas de la même manière. Il s’en fichait de se blesser, d’y laisser la peau, à essayer de les sauver, au moins elles auraient une chance. Et peut être qu’elle s’en sortirait. Lui n’avait jamais accordé beaucoup d’importance à sa vie. Ce n’était pas bien grave. Il en accordait beaucoup plus à la leur. «Toi tu t’occupes de tenir Ella, je m’occupe du reste. Ca va aller.» Ca va aller. Comme si ça allait la réconforter. Quoique sa voix n’était plus aussi perdu. Il avais trouvé un peu de force, il faisait bien semblant d’y croire. Il avait sur de lui. Comme jamais. Etrange, lui qui n’avait presque jamais été aussi paniqué à cette instant. Une autre secousse. Elle avait raison... Il regarda au dessus d’eux, tout ce qui n’était pas tombé qui pourrait encore s’effondrer. S’il n’avait pas eu peur de les inquiéter, il aurait fait une grimace. Il regarda vainement le sol déjà recouvert de gravas, et si ça s’effondrait encore ? Il décide d’agir. Il ne pourra rien faire si ça s’effondre, sauf les avoir sortis de là avant. Mais si jamais le toit tombe, il peut au moins leur mettre quelque chose sur la tête, histoire d’éviter le pire. Méticuleusement et rapidement il continue les murs de gravas autour d’elle. Il s’assure de leur stabilité, et fini par venir poser la porte en fer au dessus de leur tête. «Attention.» Il donne un grand coup sur la porte, vérifiant un semblant de stabilité. Sachant bien que la charge de la poutre sera bien plus forte. La porte ne vacille pas. Il semble légèrement content. Il se rappelle un instant que maintenant qu’il a ouvert la porte, il peut aller chercher la table de l’autre côté. Quelques secondes plus tard il installe la table par dessus encore, au dessus de leur tête, leur abdomen. «Voilà s’il y a une autre secousse.» dit-il fermement. Comme si pour une fois il avait la réponse à tout.

00h00 - deux minutes avant la seconde secousse.

Il repartit un instant se concentrer sur la poutre qui coinçait toujours la jambe de Callie, s’installant la plus solidement possible dessous pour y appliqué le plus de force. Presque vainement il ne la sens pas bouger. Il a juste l’impression de lui scier la jambe à attendre ses cris. Impuissant. Soudainement il sens la poutre bouger sur ses épaules, vivement, il n’a pourtant rien fait. Et puis le sol. Fait chiez. Elle avait raison. Essayant de se maintenir en équilibre sur la poutre, il essaye même de pousser contre elle pour la dégagé, aider de la terre mécontente. Trente secondes de secousse, la poutre bouge, Jackson avec, ils tombent tous les deux un mètre plus loin. Lui un peu assommé. Il se relève à quatre patte l’air con. Quarante secondes. Il sent les gravas qui tombent autours de lui. La confiance sur ses épaules s’évapore. Il se glisse faiblement titubant sous les tremblement sous la table, au dessus de Callie et Ella. Comme pour se protéger lui. Un peu. Comme pour les protéger elle. Une minute. Il tient sa tête dans ses mains, lèvres contre son front sale, respiration saccadé et stressante. Il entend la table qui se brise sous la poutre. Il déglutit. Une minute vingt secondes. Il sent la poutre qui appuie sur la porte en fer. Il tend ses bras pour se tenir le plus haut. Il touche la table, sent la poutre qui appuie sur sont dos, tend à vouloir tordre la table pour rejoindre le sol. Une minute trente. Il ne sent plus rien. Seulement le poids sur ton dos, la chaleur relative des deux corps en dessous de lui. Il respire douloureusement. «Tu penses que tu peux sortir de dessous la table avec Ella. J’ai libéré ta jambe.» Il ne dit rien, il n’a pas besoin de les affolé. Mais il ne veut pas essayer de voir ce qu’il se passera s’il se retire de sous la porte. Combien de temps elle tiendra avant de s’écraser sous le poids de la poutre ?

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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyDim 9 Mar - 20:13

    Elle ne voyait pas d'autre solution. En fait, il n'en n'existait pas vraiment d'autres. Soit ils y passaient tous les trois, soit elle y restait toute seule. Avant tout ça, jamais elle ne se serait sentit capable d'être aussi lucide devant la situation. Le sacrifice, tout ça, c'était un peu abstrait pour elle. Pourtant, dans le fond, elle s'était toujours sentit responsable des gens qui l'entouraient. Pour son petit frère, le petit Diego, elle aurait volontiers donné sa vie, si cela avait suffit. Pour Travis, elle aurait pu se condamner si cela avait perms qu'il se sorte de son enfer pour revenir vers elle. Callie n'était pas un héros, certainement pas, mais avait le sens du sacrifice, quand on y songeait. Sa vie à elle ne valait pas grand-chose. Elle n'apporterait rien à cette terre, ne serait pas une exploratrice, ni une grande savante trouvant un remède contre le sida ou ce genre de révélation dont le monde était friand. Non, Callie ne serait rien de tout ça et sa mort n'aurait aucune incidence sur la terre. Et puis Ella était encore une enfant, elle ne garderait aucun souvenirs de sa mère, ce qui serait certainement plus facile pour avancer. Callie elle-même avait perdu sa mère très jeune, mais il fallait bien reconnaître que le visage de sa mère ne l'avait jamais quitté. Un visage doux, aimant, de grand yeux bienveillant. Peneloppe était une mère parfaite, aux yeux de Calliope, une mère comme elle aurait aimé devenir. Maiselle était rassurée, vu l'âge d'Ella, la petite ne garderait aucune image d'elle.

    Callie était entrain de penser à tout ça tandis que Jackson s'évertuait à l'ignorer. Il transpirait, mais elle ne savait pas si c'était dû à la chaleur ambiante ou l'angoisse qui encerclait sa gorge. Il perdait du temps, elle le savait. Plus il passait du temps à chercher une solution, plus la poutre menaçait de s'effondrer. «Ta gueule Callie ! Ta gueule !», cracha-t-il. Elle aurait pu s'offusquer, d'ailleurs, elle l'aurait certainement remballé pour lui parler ainsi. Mais elle était coincée sous une poutre, sa jambe devait être dans un état lamentable et l'immeuble menaçait de s'effondrer dans les prochaines minutes. Donc elle se contenta de grimacer, se promettant que si elle s'en sortait, elle lui ferait se souvenir de cet instant où il l'avait insulté alors qu'elle était à l'agonie. «Tais toi ! Je ne te laisserais pas compris ? Ce n'est pas négociable !» Il paniquait, se fatiguait, semblait à deux doigts de tomber dans les pommes. Pourquoi fallait-il que tout ça lui arrive à eux ? Ils n'en n'avaient pas assez chier comme ça ? Le karma avait la dent dure et aujourd'hui, elle le maudissait plus quetoute les autres fois. « Tu penses être en position de négociation ? C'est soit on y passe tous, soit vous pouvez vous en sortir tous les deux. J'ai jamais été douée en math, mais il me semble que ça fait toujours deux vie en plus. », dit-elle le plus clairement possible. S'il ne comprenait pas les menaces, peut-être que des faits clairs aux conséquences plus que probable, serait plus logique. Mais Jackson lui tournait autour, lui foutant le tournis. Incapable de bouger, impuissante, elle le regardait s'affairer comme une abeille dans sa ruche. Néanmoins, son attention se portait surtout sur le bébé couché contre elle. Chaque respiration lui rappelait que se pourrait être la dernière pour Ella et Callie en venait à détester Jackson de refuser de la sortir de là. « Jacks, bordel arrête, tu perd ton temps là ! », dit-elle haut et fort, couvrant le bruit de ses bras moulinant autour d'elle. Mais le Monroe ne semblait toujours rien entendre et construisait une forteresse autour d'elles. «Attention.» Callie lève ses yeux et comprend qu'il cherche à éviter le drame. Elle doit reconnaître que son idée n'est pas si stupide même si elle craint que cela ne soit pas suffisant. «Voilà s'il y a une autre secousse.» lâche-t-il soudain.

    « Non laisse, arrête », supplie-t-elle en voyant Jackson s'attaquer à la poutre emprisonnant sa jambe. La suite n'est qu'une longue succession de suppliques où Callie manque de s'étrangler à chaque fois qu'il cherche à la dégager. Pour se montrer plus téméraire, elle fout son poing dans sa bouche et se mord, jusqu'au sang. C'est là qu'arrive la seconde secousse. Le sol tremble et Callie sent qu'elle va glisser, avec une main, elle agrippe sa fille et cherche à attraper Jackson, mais ils sont déjà propulsés plus loin, accompagné d'un hurlement de Callie. Elle reprend connaissance sous la table et suffoque déjà. Elle cherche alors à protéger Ella et se hisse tant bien que mal sur ses fesses malgré la douleur qui irradie sa jambe. « Jackson ! », crie-t-elle, parce qu'elle ne le voit pas. Il est où ? Non, pas ça, pas lui. Et alors qu'elle se sent cédé à la panique, il la rejoint, l'oblige à se coucher sur le dos et fait rempart de son corps. Callie plaque une main sur sa nuque, l'autre sur le corps de sa fille. Elle a besoin de se contact, elle a besoin de le sentir encore en vie, parce qu'elle ne survivra pas sans lui. Sous elle, le sol tremble encore et elle n'en voit plus la fin. Elle est tellement stressée qu'aucune larme ne coule. Fébrile, elle sent Jackson transpirer et voit la table céder du terrain. Si ça continue, ils vont tous mourir sous les débris. Puis plus rien. «Tu penses que tu peux sortir de dessous la table avec Ella. J’ai libéré ta jambe.» Callie ouvre les yeux, clos jusque là et respire, même de l'air saturé et certainement toxique. Avec tout ça, elle n'avait même pas prit conscience que sa jambe n'était plus coincée. Docile, elle cherche à se redresser et hurle. Un seul coup d'oeil à sa jambe lui suffit à voir une protubérance ainsi que l'os, sortant de son axe. Elle se serait probablement évanouie si elle n'avait pas un bébé sur elle et la présence de Jackson à ses côtés. « Je devrais pouvoir ramper. », dit-elle. Dans d'autres circonstances, cela aurait été très drôle, mais là, aucun des deux ne souriait. Lentement, elle posa son dos le plus à plat possible et se servit de sa main pour attraper la première chose à sa portée et s'agrippa de toutes ses force, sortant de sous la table. Cet effort lui avait coûté un nouveau hurlement de douleur, mais au moins, elle s'était dégagé de là, Ella lové contre son ventre. Ce n'est que là qu'elle comprit, avec sa nouvelle vision d'ensemble. « Oh non Jacks... ». Cette fois, elle pleurait. Elle ne pourrait sortir de là sans lui et lui ne pouvait pas se dégager de là sans elle. « Pourquoi t'es pas partit quand je te l'ai demandé ? » C'était très con à dire, surtout maintenant, mais elle lui en voulait tellement en cet instant. D'accord, elle serait morte à l'heure qu'il est, enseveli sous cette même table qu'il maintenait on ne sait comment, mais au moins, Ella serait sorti de là et lui aussi. « Laisse moi prendre ta place. », dit-elle après un moment. « Si je maintiens la poutre encore un peu, tu pourras récupérer Ella et sortir de là. » C'était très clair dans sa tête. Jackson avait une chance de quitter les lieux, elle, elle n'en n'avait aucune.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyDim 16 Mar - 20:39



Blizzard



Là, tu n’avais plus peur de rien. Seul le poids de la poutre qui t’écrase les épaules doucement. Doucement mais surement. Tu te demandes légèrement, combien de temps ? Combien de temps tu peux tenir, comme ça, les bras tendus, les muscles crispés, à porter une poutre probablement trop lourde pour toi. Tu te demandes légèrement, qu’est ce qu’il se passe, si jamais tu lâches… Si jamais tu essayes de te retirer. Tu visualises assez bien les différentes réponses possibles. De la plus enviable à la plus dégueulasse. L’image ignoble qui s’impose à ton esprit te fait presque rire. C’est con. Finir comme ça. Comme s’il était un putain de héros. C’est vraiment faire croire à l’impossible. Et puis ça ne rimerait à rien. Sur le coup, il a presque confiance dans le karma. Ce con qui ne laisse jamais tranquille. Il ne le laisserait pas mourir en héros. Il ferait quelque chose. Il le sauverait, ou alors il les tuerait avec… Comme ça, pas de héros. Seulement des victimes. C’est con. Le karma.

« Oh non Jacks. »


Elle gémit. C’est une plainte, presque un hoquet de tristesse. Si à ce moment précis il était capable de se concentrer sur la voix de Callie, il penserait surement que c’est ça, l’amour. Avoir peur de perdre l’autre. Enfin quelque chose dans le genre. Mais il n’entend pas tout ça. Il entend la poutre qui appuie sur son dos. Il n’arrive même pas à ce dire qu’il a été intelligent de faire ça. Que c’était LA seule chose intelligente à faire. Qu’à choisir, mille fois plus lui qu’elles. Mais ça n’arrive pas jusqu’à son cerveau. Au fond de lui il y a une petite partie primaire qui voudrait ne pas être là, ne pas être remonté, ne pas se retrouver à supporter une poutre trop lourde. Il y a une partie primaire qui voudrait s’en être foutue de Callie, d’Ella. Et cette partie primaire il la déteste. Il la connait. C’est toujours la même. C’est celle qui pouvait se planter une aiguille d’héroïne en fermant les yeux. C’est celle qui se repoudrait le nez, celle qui faisait constamment les mêmes erreurs. Il voudrait l’emmerder cette partie primaire. Il voudrait dépasser ça.

« Pourquoi t’es pas parti quand je te l’ai demandé ? »

La réponse logique qui s’impose à ton esprit c’est « je ne sais pas ». Parce que là, tu ne sais plus. Elle a l’air moins en danger, tout de suite. Contrairement à toi. Alors tu ne sais plus. Tu ne te souviens plus de la pointe dans le coeur, la panique, l’impression de la perdre, de vivre un cauchemar. Là ce n’est plus réellement une impression, tu vis un cauchemar, et tu aurais de la chance de t’en sortir. Mais au fond tu t’en fou… C’est pas la première fois que ça t’arrive. Enfin typiquement se retrouver coincé sous une poutre c’est la première fois. Mais la mort, souvent c’est ta meilleure amie.

« Pourquoi t’es pas parti quand je te l’ai demandé ? »

Elle n’a rien répété, mais la phrase raisonne à ses oreilles. Elle fait son bout de chemin, comme si prisonnier les bras tendus contre le sol, il avait véritablement le temps de réfléchir. Il n’a peut être que le temps de faire ça de toute façon… La réponse sincère qu’il aurait du dire c’est « je ne pouvais pas t’abandonner » Il n’aurait pas pu. Il aurait voulu qu’il serait resté paralysé comme un con. Il serait resté tétanisé par la peur. La peur de qu’est ce qu’il pourrait faire sans elle. Avec Ella, avec tout. C’est con, mais il croit qu’au fond, il a finit par s’y habituer, à elle.

« Pourquoi t’es pas parti quand je te l’ai demandé ? »

Il tousse, pour prendre de l’air principalement, mais la poutre sur son dos rend la respiration mal-aisée. « Con un jour, con toujours. » Soufflet-t-il entre deux souffles bref. Il fallait qu’il sorte ça. Il fallait qu’il relâche la pression, la tension. C’était pas bien grave, ce qui se passait là. Ca allait bien se passer. Là, il allait trouver une solution. Ouai… Une solution.

« Laisse moi prendre ta place. »

Hoquet. Quoi ? Si sa tête avait pu être plus mobile que ça, il se serait retourner pour la voir. Elle était sérieuse ? Ou juste vraiment très conne ? Elle cherchait à faire un concours avec lui. Non ?

« Si je maintiens la poutre encore un peu, tu pourras récupérer Ella et sortir de là. »

Non, non. C’est assez nul comme solution. Il s’est pas foutu au dessus d’elle pour aucune raison non plus. Et s’il n’arrive plus à les retrouver maintenant qu’il est en mauvaise posture, au fond de lui, il sent qu’il y a eu une bonne raison, et que peut être, pour une fois, c’était la bonne chose à faire. « Soit pas plus con que moi tu veux. » Il souffle. Quand il inspire la poussière entre dans ses poumons et le font tousser. C’est désagréable cette merde. Il a les bras qui plis un peu. La poutre qui descend avec lui. Il fait une grimace, rapproche ses genoux plus près sous lui pour prendre la forme d’une table et se redresse. « Allez, si tu rampes tu vas y arriver Callie. » Il y croit, dur comme fer. Qu’il a pas fait ça pour rien. Que ce n’était pas une connerie. « C’est inondé en bas, mais l’eau ça va te porter un peu. » Si elle fait la planche, elle doit pouvoir faire la planche non. C’est qu’une jambe. Qu’une jambe. Ca fait mal, mais c’est pas bien grave non. « T’aura qu’à m’envoyer les secours, tiens, je bougerais pas, promis. » Il rit autant qu’il tousse. Evidement qu’il va pas bouger. Le seul risque c’est qu’il soit aussi plat qu’une crêpe.

« Hé, si tu m’embrasses ça va surement décupler mes forces. » Il tousse. Peut être pas. Mais il est tranquille. Il n’a peur de rien. Il n’a pas besoin d’avoir peur. Il sent plus trop ses épaules, alors ça ne le gêne plus trop, le poids sur son dos. « Allez dégage, je te rattrape, promis. » Il sait qu’il est le pro des promesses dans le vide, une de plus, une de moins, ce n’est pas important. « hé tu vas être une larve, alors si tu ne veux pas que je gagne tu ferais bien de prendre de l’avance. » Là honnêtement il ne sait plus trop quoi dire pour la faire partir. Ca l’ennuie ce regard qu’elle pose sur lui.

Il descend doucement sur les avants bras, ramenant la poutre plus près du sol. On ne sait jamais, s’il veut la faire glisser sur le sol par dessus sa tête. Il garde le dos le plus droit possible, pour ne faire bouger la poutre ni sur son cou, ni sur le bas de son dos, qu’elle reste sur ses épaule, la seule partie de lui capable de la supporter. Il essaye de calculer mentalement si c’est possible, la faire glisser par dessus sa tête. Sans se rompre le cou. Il faudrait qu’il parvienne à rentrer sa tête, à courber l’échine. Peut être à se protéger avec un bras. Mais est-ce qu’avec un seul bras qui le soutient, il arrive encore à porter le poids de la poutre. « Je n’essayerais pas de m’en sortir tant que tu seras encore là à me regarder Callie… Dégage. » Il tousse encore. L’air est pas bon ici, qu’elle ne se foute pas de sa gueule, elle a peut être plus sa jambe pour marcher, mais elle a deux bras, un cul. Qu’elle reste pas paralysée comme une cruche. Ca ne va pas l’aider. Ca l’enfonce dans une culpabilité ce qu’elle fait.








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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyLun 24 Mar - 21:21

    Elle ne le comprendrait sûrement jamais. Jackson n'était pas le genre de cas qu'on pouvait étudier. Beaucoup le voyait comme un salaud, un emmerdeur de première, opportuniste, glandeur et tout un tas d'autres adjectifs pouvant le résumer. Le commun des mortels ne voulait pas d'homme de sa trempe sur terre, parce qu'il ne ferait que foutre la merde d'avantage. Seul Callie semblait voir autre chose que ce qu'il s'évertuait à démontrer. Bien sûr, elle ne pouvait renier les traits précédents, là, elle serait aveugle et atrocement naïve. Mais il y avait quelque chose chez Jackson que les autres ne voyaient pas, une partie dissimulée sous un tas de défauts, de conneries et de mauvais souvenirs, quelque chose qui ne sautait pas aux yeux. Callie avait connu Jackson comme un drogué, alcoolique de surcroît, bagarreur et coureur de jupon. Il était décrit comme tel parce que tel il était. Mais qui était-elle à l'époque pour le juger, elle la névrosée, la junkie suicidaire ? La drogue et l'alcool étaient autant son lot quotidien que le sien, alors elle aimait ça. Son côté bagarreur avait son charme et elle se savait en sécurité. Et puis son côté casanova ... C'était certainement la chose qu'elle avait le moins géré, à l'époque et encore maintenant. Cette facette de lui qu'elle aimerait bien faire disparaître. Oui, elle avait aimé Jackson tout en connaissant parfaitement ses multiples facettes, ses nombreux visages. Et aujourd'hui, elle l'aimait davantage. Il avait arrêté la drogue, buvait moins, travaillait dur. Mais il la trompait et elle le savait, alors pourquoi ne pas le haïr pour ça ? Parce que Callie préférait accepter ça plutôt que de prendre le risque de le perdre. Elle l'aimait, le désirait, le haïssait mais c'était toujours avec passion. Là encore, elle le maudissait de ne pas l'avoir écouté, d'être resté, mais il était resté, pour elle. Il était courageux, il n'avait pas fuit. Il était son héros.

    « Con un jour, con toujours. » Callie esquissa un sourire, même si la situation n'avait rien de drôle. « Soit pas plus con que moi tu veux. » C'était difficile, pensa-t-elle, mais se retint de le dire à haute voix. Et puis ils n'avaient pas vraiment le temps de négocier. S'ils continuaient ainsi, ils y resteraient tous les trois. Un instant, elle se prit à penser que cela ne serait pas plus mal. Parce que Callie ne se voyait pas vivre sans Jackson. Elle ne s'en sortirait pas, tout simplement. Quant à Jackson, il n'était pas fait pour élever un enfant et encore moins tout seul. L'un sans l'autre, ça ne fonctionnerait pas. Et puis Callie n'était pas si effrayait que ça à l'idée de mourir après tout. Quant à Jackson, elle ne lui avait jamais demandé, mais que laisserait-il derrière lui ? Non, Ella ne méritait pas ça. « Allez, si tu rampes tu vas y arriver Callie. » Callie tousse, crache dans ses mains. « C'est inondé en bas, mais l'eau ça va te porter un peu. » Elle sait qu'elle ne peut pas. Sa jambe est broyée, elle est épuisée et en plus, elle devrait tenir Ella au-dessus de l'eau. Jackson n'est pas lucide en cet instant et ça lui fait certainement encore plus mal que cette foutue situation. « Tu sais bien que non. », dit-elle entre deux quinte de toux. Au-dessus d'eux, le « plafond » semble suspendu, attendant le moment propice pour s'effondrer. « T'aura qu'à m'envoyer les secours, tiens, je bougerais pas, promis. » Callie a envie de le frapper. Il faudrait déjà qu'elle réussisse à descendre, à soulever sa fille, à ne pas se noyer et ensuite, si dieu le veut, à trouver du secours susceptible de prendre le risque de sauver un homme dans un immeuble en ruine. Il y avait beaucoup de si et peu de chance que ça fonctionne. « Hé, si tu m'embrasses ça va surement décupler mes forces. » Elle soupire, pleure aussi en même temps. Tout ça est tellement merdique, tellement con. Tout ça, c'est sa faute. Si sa jambe ne c'était pas casé, ils seraient sorti tous les trois, sans encombres. Là encore, des suppositions. Elle ne sait pas s'il plaisante, mais elle le prend au mot et se met à ramper dans l'autre sens. Le temps ne compte plus en cet instant. Sur le visage de Jackson, elle lit de l'incompréhension d'abord puis, bien dissimulé, de la joie. « Allez dégage, je te rattrape, promis. » Elle est tout prêt maintenant, se redresse sur ses coudes. « J'veux pas te laisser. » Elle a envie de l'embrasser, de lui donner de la force, de le libérer. En cet instant, elle veut vraiment prendre sa place. « hé tu vas être une larve, alors si tu ne veux pas que je gagne tu ferais bien de prendre de l'avance. » Elle met un doit sur sa bouche. Elle ne veux plus l'entendre, elle ne veut pas admettre qu'ils vont devoir se séparer. « Je n'essayerais pas de m'en sortir tant que tu seras encore là à me regarder Callie... Dégage. » Non, elle ne veut pas, elle ne peux pas. Elle ne sent pas capable de partir, parce qu'elle refuse d'affronter l'avenir sans lui. Puis elle entend un cri, dans son dos. Elle pivote et voit Ella qui tousse, se tortille. Elle plonge son regard dans celui de Jackson et elle sait. Elle ne peut pas tout abandonner, elle doit essayer. Elle se contorsionne et l'embrasse. Ce n'est pas le baiser qu'elle aurait aimé lui donner, mais le temps presse. « Je vais chercher de l'aide, promis. » Elle n'y croit pas vraiment mais essaie de le faire croire. Elle rampe de nouveau, se retient de hurler à chaque fois que sa jambe râpe contre le sol. Elle attrape Ella du mieux qu'elle peut, avance encore un peu. Elle transpire, elle a la vision trouble. Ça brûle ses yeux, elle respire difficilement. Elle voudrait se retourner, mais elle ne peux pas, sinon elle ne réussira pas à le quitter. Faut qu'elle se démerde, il faut qu'elle trouve quelqu'un, n'importe qui.

    Finalement, elle disparaît de son champs de vision, mais elle n'arrive pas à s'orienter, tout à bouger. Elle panique, son coeur s'emballe. Elle aimerait hurler, mais cela ne ferait qu'inquiéter Jackson, si jamais il l'entendait. Alors qu'elle c'était écroulé, à bout de souffle, elle aperçoit une lumière, basse d'abord puis de plus en plus vive. « Les secours. », souffle-t-elle, s'apercevant de la fragilité de sa voix. Elle rampe de nouveau et comprend que pour sortir, il faut qu'elle nage, comme l'avait prévu Jackson. Bon dieu, elle n'y arrivera jamais. Jamais. « Il y a quelqu'un ? », crie une voix. L'espoir, soudain. Non, elle doit rêver, personne ne sait qu'elle est là. « Est ce que quelqu'un m'entend ? », répète la voix. Non, il y a bien quelqu'un, tout proche, mais elle ne sait pas où. « Ici ! » Callie se met à frissonner, pas sur qu'on l'ait entendu. Elle a l'impression d'être Rose à la fin de Titanic, avec une jambe cassé et un bébé en plus. C'est alors qu'elle aperçoit quelque chose, une silhouette, une personne. Et elle perd connaissance.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson   INTRIGUE - The Big One - Callie&Jackson EmptyDim 13 Avr - 9:16



Blizzard



C’était pitoyable tout ça. La situation. Le coté débile héroïque, la fin tragique qui se profilait. Callie qui pleurait, de douleur ou de tristesse, qui ne voulait pas l’abandonner. On se croirait dans un film à l’eau de rose, on s’attendait à voir pleurer les spectateurs. A chaude larme. Dans sa tête, Jackson, il avait envie de vomir. Peut être que c’était aussi le poids de la poutre sur ses épaules. Peut être que c’était sa propre niaiserie. Il ne pouvait pas s’en empêcher. De s’inquiéter. Pas pour lui. Là il en avait littéralement rien à foutre. Il n’avait jamais été aussi bien avec lui même qu’à moitié écrasé sous une poutre ployante sur ses épaules. Le seul truc qui l’emmerdait dans cette position c’était que ce n’était pas confortable, que ça faisait mal, et que ça comprimait ses poumons. Mais la douleur il connaissait. Ce n’était pas un problème. Il avait eu les genou brisé, les côtés explosées. Il s’était clairement fait tabassé plus d’une fois. Il avait manqué de faire des overdoses. Il avait essuyé le manque, la perte l’horreur. Il n’était plus à sa prêt. Bien sûr à choisir, pour finir il aurait préféré quelque chose de plus rapide, une balle dans la tête par exemple, à un moment ça lui aurait paru crédible. Ou même une overdose. Là c’était long, très long, surtout qu’il luttait le con. Mais en même temps, pouvait-il faire autrement ? Elle était là, à côté de lui, pleurant, et lui, le con, il lui avait promis. Promis d’être fort, promis de ne pas y rester, promis de l’attendre, et de ne pas bouger. Alors peut être que ça devait être ça, peut être qu’ici, aujourd’hui, pendant quelques minutes, il devait être un roc. Et c’était ça qui lui donnait envie de vomir. Quelque part. Au fond c’était surement bien, il n’avait jamais agit de manière plus juste dans sa vie. Mais il ne savait pas. Callie, avec son amour débordant, elle était pitoyable. Et pourtant elle lui retournait l’estomac. Elle pouvait pas lui faire ça. Pleurer, continuer à dire qu’elle n’allait pas s’en sortir. Elle ne voyait pas ? A quel point ça l’agaçait. A quel point il ne pouvait rien y faire. Et il se détestait. Détestait d’être aussi impuissant. Il se détestait de ne plus pouvoir rien faire pour elle. Il se détestait de ne pas pouvoir les sortir toutes les trois dehors. Il se détestait de ne pas pouvoir simplement la prendre dans ses bras, et la réconforter. Il n’était pas optimiste. Il ne disait pas qu’ils allaient s’en sortir. Enfin si, il le disait, mais il ne le pensait pas. Mais il y a des morts tranquilles, sans douleur, des morts sans pleures.

Alors il essaye de faire le con, d’alléger la situation. Elle ne l’aide pas. Pas du tout. Callie, elle pèse deux tonnes aujourd’hui. Il est même pas sûr de pouvoir la porter, si jamais il était libre. Il réclame un baisé. Mais il ne s’y attend pas. A la sentir sous lui ramper. Comme ça, elle ne veut pas ramper vers la sortie, mais se glisser sous lui, ce n’est pas un problème. Elle est ravagée, complètement folle. Elle a un regard débordant d’amour qui le laisse impuissant. Merde. Elle n’aurait pas du faire ça. Jackson, là, il perd sa motivation. Il la voit, il la sens contre elle, il voit son visage ravager par les larmes, et il a juste envie de la serrer contre lui, de l’embrasser jusqu’à boire ses larmes. Là subitement, pendant un quart de seconde, il ne veut pas la laisser sortir de sa vue. Comme si, le con, il pouvait croire qu’il pouvait la protéger. « Je ne veux pas te laisser. » Jackson rit, dans une quinte de toux, secouant la tête, seule partie de lui qui peut encore bouger. Putain non, arrête ça Callie. Ses yeux se ferment, il soupire. « Callie, j’t’en prie, laisse moi. » Tu voudrais que ça résonne un peu plus, que ça raisonne dans sa tête. Parce que putain, c’est ça son problème Callie, ne pas vouloir le laisser. Mais elle comprend pas, hein ? Qu’elle irait mieux sans lui. Pour toujours. Il s’accroche à un résidu de volonté pour continuer, pour la pousser à dégager. Elle est féroce la pauvre, dans son amour, elle s’accroche sous lui. Mais elle pense qu’il va se passer quoi si elle reste là ? Au fur et à mesure la poutre va commencer à trop peser sur ses épaules, et il va s’affaisser, il va s’affaisser sur elle, et ça n’aura rien d’érotique. Et lui, plus le poids de la poutre qui écrase ses épaules, il va l’écraser. Il n’y a pas pire comme fin, quand on y penses. Ca n’a rien de beau de se faire écraser dans son amour. Il n’y a pas moyen, dans aucune histoire que ça donne quelque chose de beau. Alors qu’elle dégage. Il préfère encore qu’elle meure vidé de son sang loin de lui, plutôt qu’écrasé sous lui. Là ça lui file la gerbe le sens du tragique qu’elle peut avoir. Il entend Ella crié, un peu. Sur le coup, il est content. Pas de l’entendre geindre, juste qu’il sait l’effet que ça va avoir. Amour partager. Elle, elle a un sens maternelle. Elle l’abandonnera pour sa fille. C’est ce qu’il faut. Elle prend quand même le temps de l’embrasser. C’était la demande, à la base. C’est court, c’est mouillé, c’est pas convaincu, c’est tragique. Jackson fait avec. Elle se retire. Ca se comprime, à l’intérieur. Au moins elle part.


« Je vais chercher de l’aide, promis. » Jackson hoche la tête. Jackson, il s’en fou. L’essentiel c’est qu’elle parte, l’essentiel c’est qu’elle ne voit rien de ce qui pourrait suivre. Elle la suit vaguement du regard, alors qu’elle rampe, qu’elle grimace de douleur. Il sert les poings, la mâchoire, il détourne le regard, ferme les yeux, se mord la lèvre, brutalement. Putain fait chiez. Quand elle disparaît de son champ de vision, il s’affaisse, sous le poids de la poutre. Il essaye de respire correctement, mais il tousse. Il n’essaye pas de lutter, il sait que tout geste inutile va seulement servir à lui faire perdre son air. Qu’il ferait mieux de le garder. Alors il ferme les yeux, il essaye de se vider l’esprit d’elle, parce que ça ne l’aide pas, étrangement, ça le révolte, il se déteste. Alors il essaye de se vider la tête, de juste penser à sa respiration. Inspire, expire.

Il ne serait dire combien de temps a passé, entre le départ de Callie et les bruits de pas. Mais en les attendant il veut les aiguillé. Il veut parler, il tousse. Bah, ça fera bien l’affaire, il crache ses poumons, ça fait du bruit, ça résonne dans la poussière et ça l’étouffe un peu plus. Une équipe de secours s’affaire autours de lui, lui pose des questions, il leur donne des mono-syllabes, tant qu’il a la poutre sur les épaules. Ils regardent l’espace. Ils expliquent. « On va soulever la poutre et la porte par dessus votre tête, dès que vous êtes soulagé d’un peu de poids enrouler votre tête sous votre corps le plus possible. Vous pouvez faire ça monsieur ? » Jackson hoche la tête, c’est ce qu’il aurait fait tout seul s’il avait eu la force de faire glisser la poutre sur ses épaules. Une, deux, trois. Et des poussières. Libre. Quinte de toux à cause de la poussière. Jackson se redresse, enroule son dos endoloris. « Vous pouvez marcher ? » Jackson se lève, hoche la tête. Les mouvements sont rouillés à cause de l’immobilité et de la tension dans laquelle il avait placé ses muscles, mais ça bouge. « Vous avez trouvé Callie, Ella ? » demande-t-il, avant toute chose. Les secours expliquent, inconsciente, prise en charge. Jackson se mort la lèvre, il avait peut être sous-estimer sa blessure, le con. En même temps qu’aurait-il pu faire de plus. « Comment alors ? » Si elle était inconsciente, comment savait-il qu’il était ici ? Un secouriste sourit. « Il y avait un certain nombre de chance pour que derrière la mère et l’enfant se trouve le père. » Jackson le regarde con. Le père. Effectivement, c’est ce qu’il est. Vendu par sa fille, sauvé par sa fille finalement, parce qu’elle représente. « Evidement. Merci. »

En arrivant sur le pallier il l’examine rapidement, pose de question, vérifie l’absence de traumatisme crânien, lui explique la démarche à suivre. « Votre femme et votre fille son déjà partie à l’hôpital, nous ne pouvions pas prendre le risque. Nous allons vous prendre avec nous et vous déposer quand nous aurons le temps à l’hôpital, si vous voulez aller plus vite, on vous déposera sur la terre ferme en faisant notre ronde. » Jackson hoche la tête, suivre les sauveteurs l’air hagard un moment ça lui va, il n’a rien d’autre à faire de toute façon.

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