Sujet: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Dim 13 Avr - 15:07
Luke & Billie
i'm alright, i'm okay
début mai 2015,
A partir de combien de temps, le temps devient actuellement interminable ? A partir de combien d’heure, combien de jour d’ennui on en vient à devenir fou. A ne plus en pouvoir. Peut être beaucoup. Peut être plus que ça. Mais Billie avait eu envie de le tuer. Cet abrutit de docteur, ceux qui ne comprenait pas. Ceux qui la catégorisait dans des cases simples. La vie n’était pas simple. Il n’y avait bien qu’un psychiatre pour se penser supérieur en matière de compréhension humaine. Et surement que la plus part du temps ils étaient dans leur droit. Mais avec elle ? Ils étaient à côté de la plaque, et ils refusaient de l’écouter. C’était si simple de la déclarer anorexique, d’essayer de la gaver, de la mettre sous somnifère pour la faire dormir. Bien sûr dormir, manger, elle avait eut l’impression d’aller mieux. Mais à quel prix ? Ca ne changeait rien. Elle ne se sentait pas vraiment mieux. Seule elle était mal. Elle avait pu voir sa fille. Aidan avait du rester à l’extérieur, mais River avait pu venir. On disait que ça lui donnerait à nouveau envie de manger naturellement. Mais ils ne comprenaient pas. lls ne comprenaient pas la boule dans la gorge qu’elle avait quand elle mange, l’impression d’avoir une angine et de ne rien pouvoir avaler. Ils ne comprenaient pas l’estomac qui se referme sur lui même, comme une huître. Ils ne voulaient pas réellement comprendre, l’absence d’envie. On avait beau lui répéter que ce n’était pas grave de grossir qu’est ce que ça changerait. Elle s’en fichait de grossir. Elle était file de fer, ça serait bien si elle grossissait. Ce n’était pas une question d’épaisseur, de graisse ou peut importe. C’était une question d’appétit, d’envie. Et l’appétit ne venait pas.
A l’hôpital, elle avait dépérit. C’était rare. Généralement retrouver un rythme de sommeil normal, et une alimentation saine changeait des gens. Mais pas Billie. Bien sûr sa masse corporelle avait augmenté, elle s’était légèrement remplumé. Même sans maquillage elle avait retrouvé un teint plus normal. Mais mentalement, elle s’effondrait. Et si les spécialistes en nutrition étaient satisfait. Les psychologues s’affolaient. Plus les jours passaient, plus elle se refermait comme une huitre devenant de plus inaccessible. On perdait toute emprise sur elle, et son sourire c’était fané. Au fur et à mesure qu’on s’efforçait de lui faire comprendre qu’elle allait mal, elle semblait s’enfoncer toute seule dans cette douleur.
Le psychiatre, le docteur Smith, avait finit par intervenir. A coup de phrase fumeuse. Mais peut être qu’au fond il avait un peu compris. Billie était un être sociable, et sortie de la société, bien sûr elle serait protégée d’elle même, protéger de son manque de sommeil, de son incapacité à manger, mais elle n’aurait jamais envie de se battre. Et ce n’était pas les quelques visites de sa fille qui pourront la persuader. Alors peut être qu’il fallait prendre le risque. Le risque de la voir empirer son état à nouveau, malgré elle, pour la voir aller mieux. Peut être qu’il fallait lui laisser sa chance. Elle qui disait qu’elle pouvait aller mieux, qu’on avait qu’à la laisser sortir. Alors il l’avait laissé sortir. Sous certaine condition. Elle avait voulue lui cracher à la figure, quand il les lui avait dit. Mais elle avait vu dans ses yeux que c’était ça ou rien. Alors elle avait hoché la tête. Elle trouverait une solution après, pour l’instant elle voulait sortir d’ici, foutre tout ses vêtements dans son sac, et partir, retrouver les bras d’Aidan, dormir auprès de River. Elle était même prête à revoir la tête de con d’Annibal. Papa. De merde. Elle s’en foutait, de la complication, de tout. Elle voulait juste voir le ciel bleu, sentir l’air, recommencer à jouer, à composer, retourner en cours, passer ses partiels, passer le barreau, rendre son mémoire, retourner au cabinet, gérer River tous les jours.
Et puis Luke. Luke ça lui faisait un trou dans l’estomac de complication. C’était déjà compliqué dans sa tête il y a un mois, mais maintenant après tout ça, c’était l’enfer. Et puis en un mois de vide et d’ennui, elle avait eu le temps de se le repasser dans sa tête, encore et encore, le baiser, surprenant, un peu brûlant, et imprévu. Et puis les excuses. Les excuses. Truc qu’elle n’avait pas vu venir. Elle n’arrivait pas à le comprendre. Il ne faisait aucun sens. Il ne s’arrêtait jamais de la draguer, mais il ne semblait pas vouloir aller au delà du flirt oral. C’était un cas unique. Qui s’excuse après avoir embrassé quelqu’un. Puis elle qui ne lui avait donné aucune nouvelle. Clairement maintenant elle avait enterré la bizarrerie dans leur relation. Ca allait ressembler à rien. Il aurait été tellement simple d’expliquer le baiser et de le mettre derrière eux en quelques textos, ou même une petite discussion. Maintenant l’hôpital l’avait étendu dans le temps.
Dès qu’on lui signa le papier, elle fit un sourire haineux avant d’attraper son sac et d’aller récupérer tous ses objets à l’accueil à commencé par son téléphone. Sortie de l’hôpital elle s’assit devant un arrêt de bus avant de rallumer son téléphone. Ouh le nombre de message, appel en absence etc. Merci le nombre de gens qui l’avait cherché. Tous datait du début de son internement, Aidan avait du faire le relais après. Elle était désolée de lui imposer ça. Il ne méritait rien d’aussi compliqué. Supprimant rapidement tous ses textos, jugeant qu’y répondre avec un mois de retard était surement déplacé, elle tomba néanmoins sur quelques uns de Luke, et eu envie de se taper la tête contre une vite. Qu’est ce qu’il devait être entrain de s’imaginer ? Elle appela son répondeur et eu subitement envie de disparaître six pieds sous terre. Peut être finalement, que là bas, elle n’était pas si mal. « euh je sais que c'est la troisième fois que je t'appelle mais j'aimerais vraiment avoir de tes nouvelles donc... si c'est par rapport à ce qui s'est passé la dernière fois on pourrait peut-être en parler... bref, rappelle moi si tu as l'occasion, je commence à m’inquiéter » Et ça continuait comme ça, encore et encore. Heureusement, il avait finit par s’arrêter. La tête dans les mains, horrifiée parce qu’elle entendait, c’était exactement le moment qu’avait choisit le bus pour se pointer. Elle s’était ressaisit rapidement avant de monter dedans et de s’installer à une place seule. Bon disparaître, faire la morte, enfin continuer, ou agir de manière mature. Tout de suite la réponse était plus évidente. Elle soupira. Enclancha la touche de rappel automatique.
« Luke, c’est Billie. » Il devait le savoir, s’il n’avait pas supprimé son numéro après son silence radio. Putain quelle conne. « Je suis désolé, pour tous les messages… Je… » Comment on disait ça au juste ? « C’est un peu compliqué, j’ai pas vraiment envie de raconter ça au téléphone… » elle était gênée, horriblement gênée. « Dans le bus qui plus est… C’est… Bref… Je peux passer chez toi ? » Voilà, clair net précis, il pouvait dire non, il pouvait dire oui. Oui. Oui c’est bien. « D’accord, dans une demi-heure, une heure, environs, voilà. » Et pour raccrocher ? Bises, bisous, je t’embrasse ? « A tout à l’heure. » Mouai… Neutre, c’est pas plus mal. Elle avait d’autant plus l’impression d’être une saleté d’adolescente.
Elle arriva chez Aidan, lui sauta dans les bras, trop heureuse de le voir pour être mal à l’aise à propos de ces dernières semaines. Elle aurait tout le temps de l’être quand elle serait devant Luke. « Je suis désolé, je ne reste pas, j’ai un détail à régler, mais je rentre pour dîner, vous m’avez tellement manqué tu sais, et j’ai même pas pu aider à la préparation du mariage. » Billie semblait être revenue, débit de parole incroyable, sourire brillant. Légèrement remplumée, elle avait l’air mieux. Elle fila dans sa chambre, et entreprit de se changer. Comment on s’habille pour aller dire à.. à quoi d’ailleurs ? qu’on sortait de l’hôpital psychiatrique ? Putain. Elle regarda le soleil brillant dehors et enfila rapidement un short et un petit pull, ainsi qu’une petite paire de basket. Elle n’allait pas mettre une robe, ça ferait trop travailler. Elle se maquilla rapidement, pour se donner l’impression d’être vivante, et pour sceller la sortie de l’hôpital. « Ma voiture est dans ton garage ? » demanda-t-elle à Aidan, avant que ce dernier ne lui lance ses clés. « Ta voiture est cassé, tu te souviens ? Prend la mienne. » Elle soupira. Ah oui. Elle se souvenait. Encore un truc qu’elle n’avait pas eu le temps de régler. Un mois off ça n’aidait réellement personne.
Une petite heure après le coup de fil elle se retrouva donc devant la porte de Luke, se mordant nerveusement la lèvre et tapant du pied contre le sol, alors qu’elle donnait deux coups secs sur la porte. Alors qu’elle vit la porte s’ouvrir elle replaça négligemment ses cheveux derrière ses oreilles. « Salut. » murmura-t-elle doucement, avant d’envisager de se hisser sur la pointe des pieds pour lui faire la bise. C’est ce que fond des amis, normalement, non ? C’est ce qu’elle avait toujours fait avec lui, ne pas le faire aurait été étrange. Pourtant en approchant son visage du sien, elle reçue en pleine face les sourcils de la dernière fois et se laissa retomber rapidement sur ses talons. « Je peux entrer ? Tu sais que j’aime ton palier mais… » mais tout ça allait devenir gênant. « Justin est là ? » Elle n’espérait pas. Son frère était très sympa, mais ressemblait atrocement à Reaver, et ça ne l’aiderait pas. Elle avait déjà l’impression de devoir avouer qu’elle était folle, et la présence de Justin ne ferait que renforcer le faite qu’elle avait de plus en plus la sensation de l’être. Complètement folle.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Mar 22 Avr - 17:43
« A tout à l’heure. » Sans ajouter un mot de plus, Luke avait raccroché et après avoir passé quelques précieuses secondes à observer son téléphone, il avait posé l’objet sur le canapé. Il soupira, ses yeux se posant sur le mobilier qui l’entourait. Si Justin n’avait pas été là pour ranger l’intégralité de l’appartement et faire en sorte qu’il n’y ait pas un grain de poussière nulle part, pas de doute que Luke aurait fait de l’endroit une véritable porcherie. Il n’était pas maniaque ni très organisé de nature, mais quand plus rien ne tournait rond alors c’était la catastrophe. Ses habits auraient pu se retrouver n’importe où et la montagne d’assiettes sales aurait sans doute débordé dans l’évier tandis que les pots de yaourts vides traineraient sur la table basse sans que cela ne le perturbe pour autant. Et encore, ce n’était rien, parce que Luke savait exactement ce à quoi cela pouvait ressembler lorsqu’il se laissait définitivement aller et que plus rien ne fonctionnait convenablement dans sa tête. Comme maintenant, comme depuis quelques mois. Depuis le tremblement de terre, pour être tout à fait exact. À chaque secousse il s’était cru sur le champs de bataille et il avait cherché son arme, véritablement, parce qu’au fond sans elle il n’était rien pas vrai ? Il n’était capable de rien si ses doigts n’étaient pas posés sur la gâchette et s'il ne tenait pas son arme bien en place pour pouvoir viser avec précision. Le problème, c'était qu’il n’avait trouvé aucun ennemi à abattre ce jour-là et il s’était retrouvé complètement désemparé et incapable, inutile au possible ; et quand la terre s’était enfin apaisée, son pauvre coeur battait encore la chamade et ne lui laissait aucun répit. Était-il rentré chez lui en courant pour tenter de se concentrer sur le rythme de sa course, avait-il marché pour se changer les idées ou bien s’était-il retrouvé au volant de sa voiture, le pied collé au plancher pour se rendre ivre de vitesse ? Il n’en savait rien, il ne se souvenait pas et il n’avait pas envie de se rappeler de ce genre de détails. Il voulait avancer, et il avait souhaité regagner son lit, voilà tout. Mais il ne s’était pas senti plus en sécurité ou plus utile une fois cela fait, bien au contraire. Il avait simplement compris en regardant le plafond de sa chambre qu’il était vulnérable lui aussi, et surtout, qu'il ne pouvait parfois rien faire pour tenter de protéger ceux auxquels il tenait véritablement.
Alors après avoir passé trois journées sans dormir, errant dans son appartement, arrivant chaque jour un peu plus tard au travail, il avait fini par craquer complètement, refusant de croiser son regard dans le reflet du miroir, ne supportant plus de se voir ainsi, aussi inutile et impuissant. Il voulait se redonner un peu d’importance, croire qu’il était fort et qu’il avait les épaules suffisamment larges pour soutenir tout son entourage et faire en sorte qu’ils restent debout quoi qu’il arrive. Il savait qu’il ne plierait pas les genoux, quelque soit le poids de cette charge. Il n’avait encore jamais trébuché, à part cette fois-là sans doute, quand le séisme avait eu raison de lui et d'Ava. Et il n’était pas capable d’en assumer pleinement les conséquences, il ne se sentait plus de taille et il avait donc enfin décidé de réagir pour redevenir aussi fort que lorsqu’il affrontait les balles et les bombes, aussi sûr de lui que lorsqu’il courait pour fondre sur l’ennemi, aussi précis et juste que lorsqu’il devait viser sur une cible humaine qui se déplaçait à des dizaines de mètres de lui. Rien de plus simple, il lui suffisait de reprendre l’entraînement militaire et de dire adieu à ses cheveux. Est-ce qu’il y avait véritablement réfléchi à deux fois avant de porter sa tondeuse jusque vers son crâne ? Non, pas franchement. Il avait simplement envie de se sentir bien et de retrouver quelque chose de familier, n'importe quoi qui lui donnerait encore suffisamment de courage pour avancer et supporter ce que la vie lui infligeait. Et à part l’armée, il n’avait jamais rien trouvé qui puise parvenir à l’apaiser à ce point.
Ainsi, lorsque son téléphone sonna, Luke était en train de faire des pompes, seulement vêtu d’un caleçon. Il avait décroché, surpris de voir que Billie le rappelait enfin, ravi de savoir qu’il allait pouvoir obtenir des nouvelles. Oh, il aurait très bien pu se passer d’explications ; à en juger par sa manière de raccrocher, elle avait sans doute pris ses distances suite à ce qu’il s’était produit la dernière fois qu’ils s’étaient vus, Luke n’étant plus capable de se retenir et embrassant Billie par surprise alors qu’elle riait encore d’une de ses bêtises. Bien sûr, il s’était arrêté aussitôt, se reprenant rapidement et s’excusant platement pour ce dérapage. Pourquoi ne pas simplement continuer et la prendre dans ses bras pour lui dire à quel point il la trouvait belle ? Inutile de chercher trop longtemps et de se poser un milliard de questions, elle n’était sans doute pas intéressée et Luke préférait ne pas prendre les devants et la mettre mal à l’aise si tel était le cas. En l’occurrence, il avait la sensation de ne pas s’être trompé puisqu’elle avait disparu de la circulation et qu’elle n’avait répondu à aucun de ses messages avant cet instant précis. Il ne valait mieux pas qu’il songe à ce qu’elle pourrait bien lui dire ou lui annoncer quand elle serait enfin présente, et jetant un dernier regard à son téléphone comme s’il le blâmait pour toute cette histoire, il se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche et se vêtir convenablement.
Luke avait ensuite tourné en rond dans son salon comme un vulgaire poisson dans un bocal, relevant la tête quand il pensait entendre un bruit dans le couloir de l’immeuble qu’il habitait. Après de longues minutes qui lui paraissaient tout bonnement insoutenables, Billie toqua enfin à la porte, Luke manquant de se prendre les pieds dans son canapé dans la précipitation. Prenant une grande inspiration avant d’ouvrir la porte, il ne put s’empêcher de sourire en la voyant, ses lèvres se déformant à peine mais suffisamment pour qu’elle puisse voir dans son regard à quel point il était soulagé de la voir enfin, après tout ce temps. Il ne bougeait plus parce qu’il aurait simplement voulu la prendre dans ses bras et qu’il faisait tous les efforts du monde pour parvenir à se contenir. Il la salua à son tour tandis qu’elle se mettait sur la pointe des pieds pour lui faire la bise, Luke l’observant toujours sans prononcer un traitre mot jusqu'à ce qu'elle lui demande si elle pouvait rentrer. Secouant rapidement la tête, Luke fit un pas sur le côté pour l’inviter à l’intérieur. « Oui oui, entre, fais comme chez toi. » Peut-être qu’il aurait du se taire, lui qui parlait beaucoup trop vite et sans même réfléchir ? Peut-être aussi qu’il aurait du éviter d’arborer ce sourire particulièrement fier qui le caractérisait. « Non, Justin n’est pas là, il est sorti. » Et c’était tant mieux puisqu’ils auraient ainsi tout le temps de discuter de… Tellement de choses en fait que Luke n’avait aucune idée de ce par quoi ils devaient commencer.
D’un geste de la main, il l’invita à regagner le salon et lui indiquant le canapé, il se dirigea ensuite vers la cuisine pour ouvrir son frigo et faire l’inventaire des boissons qu’il avait en rayon. « Tu veux boire quelque chose ? J’ai… De la bière et… Un peu de jus de fruits si ça te tente. » En vérité, plus il pouvait repousser le moment où ils allaient enfin discuter, mieux il se portait. Il évitait soigneusement de croiser le regard de la jeune femme et une partie de lui refusait même de lui demandait ce qu’elle venait enfin lui annoncer ici. C’était pourtant évident non, il avait tout fait capoté et ce n’était pas plus compliqué. « Hmmm… Tu voulais me parler de quelque chose il me semble ? Est-ce que… Est-ce que tout va bien au moins ? »
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Sam 3 Mai - 22:57
Luke & Billie
i'm alright, i'm okay
début mai 2015,
Elle avait une foutue boule au ventre. L’une de celle qu’elle n’avait pas eu depuis… Depuis combien de temps ? Elle ne savait même plus. Elle n’était pas habituée. Elle n’était pas du genre à s’embêter de stresse ou d’angoisse quelconque. Surtout pas lorsqu’elle se retrouvait sur le pas de la porte d’un garçon. Enfin d’un garçon. Elle n’avait plus quatorze ans. Elle n’essayait plus de vainement séduire un garçon bien plus vieux. Enfin elle n’avait jamais vraiment essayé. Il s’était lancé, elle s’était surtout laissée faire, avait suivie les conseils de Birdie pour ne pas tout faire capoté et ça avait rouler comme sur des roulettes. Alors bien sûr elle l’avait eu, cette petite voix dans la tête, cette petite boule au ventre, ce noeud dans la gorge, ce tremblement sur les lèvres. Mais c’était il y a longtemps. Vraiment longtemps. Elle n’était plus habitué. Depuis Reaver, elle ne s’était pas embarrassé de tout ça. Elle y était aller comme Birdie, soit comme un boulet de canon qui sait exactement ce qu’elle veut, et qui ne laisse pas vraiment le choix. Mais là elle ne savait même pas ce qu’elle voulait. Elle ne savait même pas réellement ce qu’elle allait dire. Elle savait juste qu’elle lui devait des explications. Elle savait juste qu’elle n’avait pas le droit de le laisser comme ça. Que ce n’était pas correcte. Il fallait donc qu’elle dise quelque chose, qu’elle explique vaguement. Qu’elle lui donne une raison. Mais quand à se baiser. Elle ne savait honnêtement pas quoi dire. Lui dire qu’elle avait envie de recommencer ? Qu’elle l’avait encore sur les lèvres ? Et pour aller ou ? Elle avait l’impression d’être cassée. Beyond repair, même. Et elle n’avait pas réellement envie de se lancer. En plus elle n’était pas sûr que Luke était un mec avec qui on se lance, enfin il était drôle, charmeur, et terriblement séduisant. Mais il était dragueur, terriblement dragueur. Il n’y avait rien qu’à le voir avec elle pour le comprendre, il ne s’arrêtait jamais. Et combien de fille devait être incapable de lui dire non ? C’était un coup à crever de jalousie. Et Billie n’était pas du genre jalouse. Et elle n’avait pas particulièrement envie de lancer avec quelqu’un comme Reaver. Peut être qu’elle n’était plus d’humeur, peut être qu’elle n’était plus aussi patiente. Peut être qu’elle n’était simplement pas aussi irrémédiablement amoureuse. En même temps elle ne lui avait jamais laissé le temps. Mais ce n’était pas la question. Elle n’allait pas se projeter aussi loin. Elle ne devait même pas se projeter aussi loin. Mais elle regardait ses lèvres, et elle avait sa vie qui défilait.
Et cette foutue boule dans la gorge.
« Oui oui, entre, fais comme chez toi. »
Elle baissa les yeux. Déjà elle devait arrêter de fixer ses lèvres, ça faciliterait la tâche. Mais elle n’allait pas commencer à se perdre dans ses yeux, c’était presque pire. Elle rentra doucement dans l’appartement, laissant ses yeux traîner contre les murs comme si elle prenait ses marques. Pourtant elle les avait un peu ses marques. Enfin ce n’était pas la première fois qu’elle venait, elle connaissait. Mais c’était étrangement différent. Elle avait dans la tête une floppée de mot qu’elle essayait de remettre dans l’ordre pour les rendre intelligible. Mais il n’y avait rien qui ne lui venait réellement.
« Non, Justin n’est pas là, il est sorti. »
Elle souffla doucement, ce n’était pas plus mal. C’était même mieux. Elle n’aurait pas aimer faire ça avec Justin dans les parages. Elle ne savait pas pourquoi, mais sa présence rendait les choses extrêmement compliqué. Peut être à cause de sa tête. « Cool. » Souffla-t-elle bêtement. Cool… Elle était vraiment entrain d’avoir quatorze ans à nouveau… Les mêmes expressions orales, les mêmes expressions de visage, le même problème de concentration. A sa demande elle rejoignit le salon et s’assit nerveusement sur le canapé. Pourquoi était-ce si dur ? Pourquoi est-ce que chacun de ses muscles semblaient la faire souffrir maintenant ? Elle avait l’impression que même s’assoir lui coutait. Que regarder au hasard dans la pièce faisait enfler ses globes oculaires. Elle avait la gueule de bois, le spleen, un foutue truc qui s’apparentait au mal de vivre. Et pourtant dieu ce qu’elle souriait. Elle souriait, la conne, comme toujours. Pour palier au muscles douloureux, pour oublier les globes oculaires qui vrillent n’importe ou, surtout ou il ne faut pas.
« Tu veux boire quelque chose ? J’ai… De la bière et… Un peu de jus de fruits si ça te tente. »
Elle relève la tête vers lui, se pince la lèvre doucement. « De la bière c’est bien. » Ou une bouteille de Whisky. Cul sec, pour la forme, pour s’oublier un peu, pour avoir un peu de courage. Elle était pourtant courageuse. On lui disait même qu’elle était forte. Mais elle voyait les secondes défiler, et elle savait qu’elle allait devoir ouvrir la bouche. Pas pour demander une bière, même pas pour porter le breuvage à ses lèvres. Non pour s’expliquer. Parce que c’était ce qu’elle lui avait dit au téléphone. Alors maintenant elle n’allait pas se dégonfler. Elle se mit à taper nerveusement sur le sol avec ses pieds. Elle allait devenir folle.
« Hmmm… Tu voulais me parler de quelque chose il me semble ? Est-ce que… Est-ce que tout va bien au moins ? »
Tout va bien. Elle éclata d’un rire un peu nerveux. Est-ce qu’elle allait bien ? Excellente question. Mise à part quelques légers détails, elle allait bien. A merveille même. Elle sortait juste d’un hôpital psychiatrique. Elle avait juste l’impression d’être folle. Et puis il y avait cette foutue boule dans la gorge. Et le goût sur ses lèvres qu’elle ne devrait plus sentir. Oh oui elle allait bien. Comme une gamine de quatorze ans qui vient de perdre ses parents et qui tombe sur un garçon plus vieux et trop craquant. Ca valait bien le coup d’avoir pris dix ans dans les dents si c’était pour se retrouver là. Elle frotta ses mains sur ses genoux nerveusement, finissant par empoigner la bière et pas en boire une large gorgée. Il fallait qu’elle agisse plus naturellement que ça. Sinon il allait trouver ça bizarre. Et puis elle risquait de le rendre nerveux. Déjà qu’il n’avait pas l’air à l’aise… Mais si elle ne l’aidait pas, ça allait être pire, et si c’était pire, ça serait pire pour elle aussi. Elle rit de manière plus naturelle avant de dire normalement. « Bien sûr que ça va. » Son regard c’était fait plus caressant, son sourire plus brillant. Bien sûr qu’elle allait bien, pourquoi est-ce que ça serait autrement ? « Je voulais m’excuser… Pour le silence radio… » La nervosité revenait au galop, et elle avait beau lancer des sourires, rien y faisait. « C’était pas du tout ce que tu crois. » Peut importe ce qu’il croyait, elle pouvait être sûr d’une chose, c’est que ce n’était pas ça. Le truc c’est que pour que ça soit crédible il allait falloir qu’elle en dise plus. Beaucoup plus. « Alors c’est que… » Elle n’avait qu’à cracher le morceau, comme ça, s’en l’emballer. « tu vas rire… » Non c’était beaucoup de chose, mais ce n’était surement pas drôle… « On m’a confisqué mon portable pendant un mois. » Oui oui comme une punition de la part des parents. Sauf qu’elle n’était pas si jeune que ça, elle en était plus à cette époque là. Enfin elle n’y avait jamais vraiment été. Elle n’était pas des gamines qu’on punit. Bon maintenant qu’elle avait dit ça, elle ne savait pas réellement comment finir. Elle se mordit brutalement la lèvre. « Tu me trouve trop maigre toi ? » finit-elle par demander, pour se rassurer, ou elle ne savait pas, juste pour expliquer. Pour présenter la chose de manière totalement ridicule qu’il ne penserait pas à ce que cela voulait vraiment dire. « Parce que je suis tombée sur un médecin qui trouvait que si, et il ne voulait pas me laisser repartir tant que je ne grossissais pas. » Elle avait parler vite. Peut être trop vite. De toute façon son explication n’était pas clair. On comprenait vaguement qu’elle avait été à l’hôpital, mais elle ne disait aucune raison valable. En même temps elle ne tenait pas à dire qu’elle s’était évanouie, ni même employer les mots d’anorexie, ou de psychiatrie. Il ferait avec ce qu’elle venait de lui donner. Elle ne dirait pour rien. Elle s’appliquerait trop bien à boire sa bière.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Jeu 5 Juin - 22:47
Luke avait posé sa main sur la bouteille de jus de fruits qui trônait sagement dans la porte du frigo, persuadé que la jeune femme choisirait cette boisson plutôt qu’une autre. Ses doigts s’étaient à peine refermer sur le récipient pour le saisir que la voix de Billie parvint alors jusqu’à son oreille. « De la bière c’est bien. » Pourquoi était-il soudainement surpris ? La tête encore dans le réfrigérateur, elle n’eut donc pas l’occasion de le voir froncer les sourcils après une telle annonce. De la bière. Billie buvait de la bière. En soi, ce n’était pas si impressionnant que ça. Après tout, la véritable question était de savoir qui n’en buvait pas… Il n’allait pas la juger pour si peu, loin de là, ce n’était pas la raison pour laquelle il s’était subitement immobilisé. De toute façon ce n’était pas dans sa nature de pointer les autres du doigt alors qu’il était sans doute le pire de tous, surtout en matière d’alcool et plus précisément de bière. Pourtant, il connaissait suffisamment Billie pour savoir qu’elle n’était pas en sucre et qu’elle s’autorisait donc des boissons alcoolisées de temps à autre ; alors pourquoi une telle surprise ? Pourquoi ne pouvait-il tout simplement pas s’empêcher d’être étonné dès qu’elle avait assez de répondant pour rentrer dans son jeu ou bien encore lorsqu’elle avait suffisamment envie de se déshydrater pour lui demander une boisson comme celle-ci ? Sans doute parce qu’il l’idéalisait, il ne fallait pas chercher plus loin. À quoi bon essayer de faire croire que Luke ne craquait pas littéralement pour la jeune femme et son visage finement dessiné, son petit minois parfait, ses lèvres qu’il ne pensait parfois pas capables de libérer de telles paroles, son sourire irrésistible, sans oublier toutes ses manies et sa façon de parler… Inutile d’allonger la liste encore davantage, le message semblait plutôt clair ; elle le faisait craquer, purement et simplement. Mais le problème, c’était qu’il se faisait à chaque fois surprendre d’une manière ou d’autre autre. Parce qu’il la voyait innocente, pure, intouchable, parfaite, presque trop parfaite, en tout cas bien trop pour lui. Elle méritait sans doute quelqu’un de plus tendre, de plus attentionné, pas d’un vieux dragueur aussi obsédé que lui, un ancien militaire secrètement passionné par les bagarres et les armes. Il ne voulait pas la froisser ni l’abimer, elle était trop précieuse… Il soupira avant de se résigner, saisissant deux bouteilles de bière qui trainaient, les décapsulant rapidement pour ensuite la rejoindre sur le canapé du salon.
Elle riait. Est-ce qu’elle allait faire comme si tout allait bien, comme s’ils n’avaient rien à régler, comme si elle n’avait jamais disparu ? Dans tous les cas, Luke ne serait sûrement pas celui qui allait briser la glace. Après tout, elle n’avait pas besoin de se justifier ou d’essayer de lui expliquer quoi que ce soit, même si elle avait l’air d’y tenir, même si elle lui rendait visite pour tenter de mettre tout ça au clair. Son absence, son silence, ce long mois sans nouvelles… Mais vraiment, elle ne devait pas se sentir obligée et Luke avait compris le message et pour être tout à fait honnête, il ne savait pas s’il avait envie de l’entendre lui dire qu’elle avait effectivement cherché à le fuir pendant tout ce temps. Pour toute réponse à sa question, elle avait rit d’abord, passant ensuite ses mains sur ses genoux et se saisissant enfin de la bière qu’il lui tendait, son regard posé sur elle. Il n’était pas insistant, pas envahissant, il ne voulait pas la brusquer ni la forcer à quoi que ce soit. Luke était simplement… Inquiet. Oui, on pouvait dire qu’il s’était fait un sang d’encre. Et pas seulement par rapport à cette histoire de baiser. Au final, ce n’était pas si important que cela pas vrai ? Un petit moment d’inattention, il s’était égaré, il avait regretté de ne pas lui avoir offert un instant plus magique, il s’en était voulu d’avoir gâché leur complicité. Mais au-delà de cela, il s’était inquiété pour elle et il était à deux doigts de faire jouer les quelques contacts qu’il avait encore dans l’armée pour tenter de la retrouver par tous les moyens et s’assurer de manière discrète qu’elle était au moins toujours en vie et que tout allait bien pour elle.
Billie but une première gorgée, Luke ne disant toujours pas un mot, ses yeux rivés sur elle comme pour la rassurer du mieux qu’il le pouvait. La rassurer de quoi au juste ? Il n’en savait rien. Il avait la sensation qu’il devait être là, qu’il fallait qu’il soit présent, qu’il la protège du mieux qu’il le pouvait et qu’il prenne soin d’elle. Il n’osait même pas imaginer la réaction qu’il aurait pu avoir si par malheur quelque chose lui était arrivé. Il l’avait déjà sauvée des griffes de crétins qui l’avait interpellée sauvagement au beau milieu d’un bar en plein jour, alors si… Non, il ne valait mieux pas y songer, en tout cas pas maintenant, pas quand elle se trouvait juste en face de lui et qu’il avait la preuve qu’elle était bel et bien en sécurité auprès de lui. Et puis, Billie venait justement de lui affirmer qu’elle se portait pour le mieux avant de reprendre. « Je voulais m’excuser… Pour le silence radio… » Luke lui sourit spontanément, hochant à peine les épaules comme pour lui faire comprendre que ce n’était pas si grave que cela au final et qu’elle n’avait pas de raison de se justifier. La tête légèrement baissée, son coeur ne put s’empêcher de se resserrer dans sa poitrine tandis que la jeune femme continuait son récit. Peut-être qu’il aurait du l’arrêter en cours de route parce qu’il n’avait pas envie de savoir qu’il avait tout foutu en l’air en l’embrassant sans prévenir… Mais il fut surpris de ce qu’elle avait à lui annoncer finalement. On lui avait confisqué son portable et… Luke fronçât les sourcils. Il devait bien avouer qu’il s’attendait à tout sauf à ça. Elle lui fournit quelques explications supplémentaires tandis que Luke ne bougeait même plus, ses yeux écarquillés et la bouche entrouverte comme s’il n’y croyait pas. Décontenancé, il prit une gorgée de bière pour se donner du courage ou peut-être simplement pour essayer de faire passer la pilule parce qu’en réalité, il n’en revenait toujours pas. Pas plus d’une demi seconde ne s’était écoulée avant qu’il ne lui réponde enfin, encore un peu perturbé par cette annonce. « Non je ne te trouve pas trop maigre moi. Je te trouve parfaite même. » Il posa sa bière sur la table basse, juste devant eux, agrémentant ses propos d'un charmant sourire avant de laisser échapper un soupir. « Mais tu sais… Je crois que si ce médecin voulait te garder, il avait peut-être une bonne raison, non ? Je veux dire… Je te trouve très jolie comme ça mais je ne suis pas médecin et… Et il faisait peut-être simplement son boulot. » Luke tenta de sourire à nouveau pour la rassurer, se tournant vers elle. « En tout cas je suis ravi qu’il t’ait enfin libérée, je commençais à m’inquiéter. » La dévorant du regard, il hésita un instant, se demandant s’il pouvait se permettre de poser ses mains sur ses hanches pour qu’elle vienne se blottir dans ses bras… Mais il ne pouvait pas non. Elle était trop parfaite, trop belle, trop fragile pour lui ; et il avait trop peur de la briser.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Dim 15 Juin - 22:51
Luke & Billie
i'm alright, i'm okay
début mai 2015,
Elle était là, assise, le regard vague. Ou le regard présent, au fond de sa bière. Elle était là, assise, les mains moites. Ou les mains tremblantes, sur ses frêles genoux. Elle était là, assise, la lèvre pincée. Ou la lèvre fébrile, sous ses dents. Elle était là, assise, les yeux brûlant. Ou mouillé d’une fine couche de larme, à les retenir. Elle était là, paradoxale, perdue, et paniquée. Elle n’avait pourtant probablement aucune raison de l’être. Luke était adorable. Luke était fort, Luke semblait être attentionné. Luke n’avait pas ris. Luke avait simplement écouté. Elle aurait pu se sentir incroyablement à l’aise. Mais il aurait fallu qu’elle accepte, qu’elle accepte ce qu’elle avait à dire, qu’elle n’en ai pas aussi honte. Elle avait envie de se blottir dans ses bras. Pas pour se sentir mieux, pas pour être réconfortée, simplement pour disparaître, pour ne plus avoir à sentir son regard sur elle. Etre si près de lui qu’il ne puisse plus la voir. S’enrouler entre ses bras comme dans une cape d’invisibilité. Mais elle n’allait pas le faire. C’était déplacé. C’était étrange. Ils s’étaient embrassés. Ca aurait pu être rien. C’était peut être rien. Ils auraient du en reparler le lendemain, il aurait surement ris, dit une connerie, allégé la situation. Mais un mois était passé, et ils n’avaient pas parlé. Ils n’avaient pas allégé la situation. Et elle avait laissé un putain de silence. C’étai trop con. C’était trop pesant maintenant. Elle regardait dans ses yeux pour avoir la réponse, pour avoir la putain de blague qui aurait du être sortie depuis un mois, et qui aurait tout réparé. Mais elle ne voyait pas grand chose. Ou alors elle ne savait plus regarder.
Elle prit une grande gorgée de bière, ça nourrissait la bière, ça la nourrissait elle en tout cas. Ca lui faisait gonfler le ventre, un peu, et puis elle n’avait plus faim. Et comme c’était liquide, ça passait mieux ! Elle avait moins l’impression de se bloquer l’estomac, de se bruler la gorge. Et puis la gorge, elle l’avait sèche. Elle l’avait angoissée, sa gorge. Elle avait les mots et les images qui s’empêtrait dans le crâne. Et avait des ratés dans la poitrine et des noeuds dans l’estomac. Et à la regarder elle ne savait pas trop s’il était le poison ou s’il était le remède. Et puis c’était incroyablement niais tout ça. « Non je ne te trouve pas trop maigre moi. Je te trouve parfaite même. » Ok ça aussi. Elle ne pu s’empêcher de rougir, et plaqua malgré elle ses mains sur ses joues. Elle aurait mieux fait de se coller une gifle, préventive. Elle éclata de rire. Un rire mi-franc, mi nerveux. Elle riait, et secouait la tête négativement. « Parfaite, hein ? » Parfaite et complètement frappée surtout, à moitié folle, qui ne sait pas prendre soin d’elle… Elle sortait de l’asile, ou de l’hôpital psychiatrique, whatever… Parfaite ouai… « T’es un mauvais menteur Luke, mais merci. » Merci d’être lui, merci de ne pas la regarder comme si elle était une bête de foire, merci de ne pas avoir laissé un trop gros blanc. « Mais tu sais… Je crois que si ce médecin voulait te garder, il avait peut-être une bonne raison, non ? Je veux dire… Je te trouve très jolie comme ça mais je ne suis pas médecin et… Et il faisait peut-être simplement son boulot. » Là par contre elle se renfrogne. Elle n’a pas envie d’en parler. Elle n’a pas envie de parler d’Arsène non plus. Elle n’a pas envie de donner des détails. Parce que ça la met mal à l’aise. « Peut être. » dit-elle simplement, pour ne pas alourdir la situation. Déjà qu’elle à l’impression d’avoir jeter une enclume sur ses genoux. « En tout cas je suis ravi qu’il t’ait enfin libérée, je commençais à m’inquiéter. » Elle sourit faiblement. Et puis elle sent son regard. Et elle se fige un instant. Il lui coupe le souffle, l’idiot, à la regarder comme ça. Elle a sa gorge qui se sert. Elle a son regard qui se perd. Elle a un frisson qui lui parcours tous le corps. Elle a ses mains qui glissent contre la bière.
« Luke… » Elle murmure, parce que sa voix ne porte pas plus fort, parce que les sons restent coincé au fond de sa gorge, parce qu’à la regarder comme ça il la plonge sur la corde raide. Elle voudrait se secouer la tête, se la taper contre un mur, se réveiller. Elle est pas faite pour rêver éveillé. Ces rêves, c’est des cauchemars. « pourquoi tu m’as embrassé ? » C’est con comme question. Tellement con. Pourquoi on embrasse quelqu’un ? Sinon parce qu’on en a envie ? Mais elle avait pas l’impression qu’il en avait envie. Enfin peut être que si. Elle sait qu’elle est jolie. Il a dit parfaite, même si c’était pour être gentil. Il en avait surement un peu envie. Elle, elle ne a bien envie. Faudrait être conne pour ne pas le vouloir. Mais l’envie ça n’explique pas tout. L’envie elle est toujours là, un peu, avec beaucoup de gens. On ne saute pas sur tout le monde comme ça, dès que l’envie nous prend… Et eux deux ça fait longtemps. Pas qu’ils ont envie, ça elle en sait rien. Ca elle n’y penses pas. Mais ça fait longtemps qu’ils se voient, qu’ils rient, qu’ils jouent, qu’ils auraient pu avoir envie. Alors pourquoi pas dès le début ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi tout court ? Pourquoi juste ça ? C’était un baisé ovni, un baisé lapsus. Un baisé qui aurait du resté enterré peut être. « Je suis désolé… C’était con comme question. » Elle se rattrape au branche comme elle peut. Les branches de sa propre stupidité. Elle finit par se lever, un peu fébrile. Elle fait le tour de son siège, elle va chercher la fenêtre, elle l’ouvre pour prendre l’air. Il fait bon. Il fait beau. « C’est que… J’ai du paraître insensible avec mon silence… » Même si c’était pas de sa faute. Elle ferme les yeux, elle se laisse un peu bercer par le soleil. Elle essaye de respirer normalement. Elle sait qu’elle ne devrait pas glisser sur cette pente là. Parce qu’elle ne sait pas quoi en dire. Après un mois elle a l’impression que c’est devenue une montagne, alors que c’était un petit caillou. « C’était pas ce que je voulais… » mais elle voulait quoi au juste ? Hein ? Elle en sait rien. Elle n’est pas sur d’avoir envie de savoir. Elle n’est pas sur de pouvoir encaisser la réponse. Elle se retourne et le regarde en secouant la tête. « Enfin on est pas vraiment obligé d’en parler… On peut aussi dire que ça c’est passer hier et que je n’ai pas disparu pendant un mois et que… » Elle s’énerve. elle se pince la lèvre. Non elle se la mort. Elle vient rechercher la bière, et elle la finit, presque cul sec. Ca prend un peu de temps. Ca ne la calme pas. Elle grimace, les yeux fermés. « Tu dois me prendre pour une folle… » Ou une gamine au choix… Dans les deux cas, ça craint. « Ca aurait du être évident… Mais j’ai eu que ça à ressasser pendant un mois… Et je… » Bon là, une bonne dose d’humour. Allez Billie, be funny. Inspire. Expire. Ce n’est rien que la vérité, et puis le ridicule fait rire. « Et je dois t’avouer que j’en ai marre de m’imaginer tes lèvres en slow motion… C’était bien une fois, mais ça commence à être répétitif… » dit-elle en forçant un sourire. Enfin répétitif parce que c’est mental… s’il s’y mettait physiquement elle ne viendrait surement pas se plaindre.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Sam 2 Aoû - 2:39
Il la regardait rire et c’était suffisant. C’était tout ce que Luke demandait pas vrai ? Une fille suffisamment belle, suffisamment drôle, suffisamment intelligente, qui le supporterait la plupart du temps et qui pourrait oublier ses petits défauts, sa façon de toujours vouloir rappeler au monde qu’il était beau et musclé afin de compenser le mal-être qui le rongeait depuis qu’il avait poussé son tout premier cri. Luke ne voulait pas se l’admettre, évidemment qu’il niait l’évidence alors qu’elle se trouvait pourtant juste là, devant lui, à chaque fois que son regard se posait sur un miroir et qu’il pouvait observer son reflet. Ce reflet qui n’avait aucun sens, ce jumeau inexistant qui ne portait pas de nom, qu'il ne reconnaissait pas même après avoir vécu trente ans face à lui. Comment s’appelait-il véritablement, au fond ? On avait décrété, au fin fond d’un orphelinat, entre deux suggestions certainement bien plus saugrenues que celles-ci, que l’enfant qu’on avait déposé au milieu de la nuit sur les marches de l’établissement devrait s’appeler ainsi pour le restant de ces jours, jusqu’à son dernier souffle. Mais peut-être que Luke était déjà essoufflé, peut-être que cette course infernale était sérieusement en train de l’épuiser et qu’il rêvait de pouvoir poser ses deux genoux à terre pour qu’on vienne lui asséner un coup puissant derrière la nuque afin qu’il ne se relève plus. Peut-être qu’il en avait marre d’être le héros qui avait réussi à éviter toutes les balles, l’homme qui avait survécu aux pires horreurs que l’humanité avait pu créer. Il rêvait certainement de pouvoir crier au monde qu’il n’allait pas bien, qu’il n’était pas plus beau qu’un autre, pas plus intéressant, pas plus important, pas plus musclé, pas plus puissant, pas plus vivant qu’un autre. Il n’était rien d’autre que Luke, ce prénom si précieux dans le coeur de tous mais qui sonnait creux et faux à ses oreilles, un véritable mensonge. Il aurait voulu courir, tenter de rejoindre sa mère, ou qu’elle soit, quoi qu’elle puisse être en train de faire. Peut-être avait-elle donné naissance à d’autres et qu’elle les avait porté jusqu’à son sein pour ne plus jamais les voir partir. Tant pis si elle avait décidé que Luke ne méritait pas ce genre de traitement, si elle avait choisi de s’en débarrasser, le contraignant à devenir orphelin. Il n’avait pas besoin de savoir pourquoi, il ne voulait pas comprendre ce qui s’était produit. Il voulait simplement exister dans ses yeux, dans le regard de sa mère, de cette femme qu’il aurait pu être capable d’aimer plus que n’importe quelle autre si seulement elle lui avait laissé une chance. Il voulait qu’elle prononce son véritable prénom, celui qu’elle lui aurait choisi avant d’embrasser son front et de le poser dans son berceau. Il voulait voir la forme que ses lèvres prendraient quand elle l’appellerait enfin de cette manière si particulière, si belle qu’elle donnerait alors un sens à sa misérable existence qui ne se résumait à rien d’autre qu’à des combats acharnés contre lui-même.
Mais puisque sa mère biologique n’était pas là, puisqu’il ne pouvait pas aimer celle qui l’avait porté pendant neuf mois, Luke avait cherché une autre façon de se sentir utile et nécessaire. Il avait cherché un autre ventre dans lequel il aurait pu se fondre, d’autres filles aux belles boucles brunes ou blondes, leur peau douce et sucrée grisant chacun de ses sens et le rendant complètement fou. Oui, il voulait l’amour des femmes en sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas toutes les obtenir. Il refusait simplement qu’on l’abandonne lâchement, qu’on le quitte, qu’on l’oublie au profit d’un autre. Alors il faisait de grands sourires charmeurs, il roulait des mécaniques de la manière la plus stupide qui soit pour faire naitre les sourires sur les lèvres de toutes ces charmantes demoiselles, il sortait le grand jeu dès qu’il en avait l’occasion, il faisait des clins d’oeil aux plus timides d’entre elles pour les voir rougir, il leur offrait des fleurs et du parfum pour qu’elles se sentent belles et appréciées. Luke voulait simplement en trouver une seule, celle qui pourrait lui faire oublier toutes les autres, celle qui voudrait bien porter son nom jusqu’à la fin de ses jours. Peut-être aussi qu’il cherchait trop, qu’il s’en rendait malade, qu’il passait désespérément son temps à se répéter que personne sur cette planète ne voudrait un jour de ce faux nom, cette fausse identité, de l'erreur qu’il était. Et quand il regardait Billie qui se mettait à rire simplement parce qu’il lui avait confié qu’il la trouvait parfaite, sa poitrine se gonflait soudainement et il prenait une grande bouffée d’air frais. C’était sans doute très niais et pas moins stupide, mais les choses étaient ainsi, et tant pis si elle ne le croyait pas et qu’elle le remerciait en disant qu’il était un mauvais menteur. Ses propres lèvres s’étirèrent en un sourire, et Luke porta sa bière jusqu’à sa bouche pour en boire quelques gorgées supplémentaires, son regard charmeur malgré tout toujours braqué sur elle. Elle riait, elle était là, elle était belle et c’était suffisant. Mais elle se renfrogna face à ses propos et quand le silence s’installa de nouveau, Billie reprit la parole, sa question interpellant Luke qui manqua d’avaler de travers.
Reposant sa bière pour éviter tout incident, il l’écoutait attentivement, cherchant une réponse au fin fond de son esprit, quelque chose de plus profond qui puisse expliquer le pourquoi du comment de leur premier baiser. Mais à part l’envie, le souhait, le désir de vouloir poser ses lèvres contre les siennes, il ne pouvait pas l’expliquer, il ne pouvait pas mettre de mots là-dessus. Est-ce qu’il devait être franc ? Est-ce qu’il devait lui dire qu’il cherchait la femme de sa vie et qu’elle semblait parfaite pour ce boulot, qu’elle avait l’air à la hauteur et qu’il voulait essayer de voir où les choses les mènerait ? Non, sans doute qu’il devrait garder toutes ces pensées pour lui parce qu’elle ne pourrait pas véritablement comprendre, parce que l’amour n’était pas le concours de celle qui gagnerait plus facilement son coeur. Il n’avait tout simplement pas le droit de lui dire ça. Qu’adviendrait-il quand une autre femme correspondrait aussi à ses critères ? Est-ce qu’il laisserait passer sa chance en se disant que Billie était déjà suffisante ? Non. C’était affreux, horrible, cruel, insensible et Luke se saurait giflé lui-même s’il l’avait pu. Ava lui avait toujours dit qu’ils resteraient amis, que rien de plus ne se passerait entre eux, qu’ils ne s’engageraient dans aucune relation sérieuse et il avait compris. Alors ce n’était pas grave s’il était allé voir ailleurs, s’il avaient côtoyé d’autres femmes et qu’il les avaient embrassés, ça ne voulait strictement rien dire. Mais s'il tentait vraiment sa chance avec Billie, est-ce qu’il accepterait de renoncer à toutes les autres occasions qui se présenteraient à lui ? Est-ce qu’il fermerait toutes les portes qui voudraient bien s’ouvrir devant lui ? Il ne voulait pas savoir, il ne voulait pas se l’avouer maintenant, pas quand elle le regardait depuis la fenêtre qu’elle venait juste d’ouvrir en disant qu’elle avait du paraitre insensible en restant silencieuse après ce fameux baiser. Luke tenta un sourire afin de la rassurer tandis qu’elle revenait finalement sur ses pas, finissant sa bière d’une traite, le jeune homme lui faisait tout de même signe d’y aller doucement. En vain.
« Et je dois t’avouer que j’en ai marre de m’imaginer tes lèvres en slow motion… C’était bien une fois, mais ça commence à être répétitif… » Mais Luke ne réfléchissait déjà plus, et se levant à son tour, il vint se placer juste face à elle, son regard posé sur ses lèvres, ses mains rassurantes caressant doucement ses hanches. Il souriait encore, ce même sourire charmeur qu’il arborait sans cesse, ce sourire chaleureux qui illuminait son visage. « Tu as raison, faisons comme si ça s’était produit hier. » S’éclaircissant théâtralement la gorge, ses mains ne quittant pas sa taille, il l’observa un instant avant de reprendre. « Hier, donc… » Il osa un petit clin d’oeil malicieux. « …je t’ai embrassé parce que tu es jolie, parce que tu es drôle, parce que quoi tu puisses dire ou faire, il a quelque chose chez toi, un truc qui fait qu’on a l’impression que tu es toujours pure, que quoi qu'il puisse t'arriver tu resteras toujours entière et intacte. » Haussant les épaules, il soupira. « Je ne sais même pas si ce que je dis a un véritable sens… Enfin je me comprends, ce qui est déjà pas mal. » Il sourit, arquant un sourcil dans le seul but de l’amuser un peu et de détendre l’atmosphère. « Tout ça pour dire qu’en fait, je ne pense pas que tu sois folle, ou trop maigre, ou quoi que ce d’autre encore qu’on a bien pu te dire au cours du dernier mois. » Il se pencha davantage vers elle, ses yeux bleus ancrés dans les siens. « Moi je crois surtout que tu as juste besoin d’un peu d’attention et de quelqu’un qui prenne soin de toi. Et tu sais quoi ? Au final, je t’ai embrassé hier parce que j’avais tout simplement envie d’être cette personne là. » Il voulait être utile et qu’elle ait besoin de lui, juste pour avoir l’impression d’exister un peu. En échange, il promettait d’être parfait. Pas vrai ? Et sans un mot de plus, il posa ses lèvres sur les siennes. Pour qu’elle puisse se sentir belle. Pour qu’il ne soit plus à l’abandon.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Ven 8 Aoû - 21:21
Luke & Billie
i'm alright, i'm okay
début mai 2015,
Billie n'avait jamais été le genre de fille particulièrement romantique. Elle ne cherchait pas un mec pour qu'il la protège, pour qu'il l'encourage, ou même pour quoique ce soit d'autre. Billie n'avait jamais eu besoin de quelqu'un dans sa vie. A vrai dire elle avait longtemps eu besoin de personne parce qu'elle avait Birdie. Avec Birdie elle se sentait complète, le reste c'était superflu. Superflu ne voulait pas dire inutile. Aussi loin que l'on puisse s'en souvenir elle avait toujours eu quelqu'un. Enfin, elle avait commencé à sortir avec Reaver lorsqu'elle avait 14 ans, elle ne l'avait pas quitté jusqu'à ce que... Jusqu'à ce que beaucoup de chose. Mais Billie n'avait pas besoin de Reaver, elle n'était pas dépendante de lui. Alors si elle était restée avec lui, c'était seulement parce qu'elle en avait envie, parce qu'elle était bien, et peut être qu'au fur à mesure des années ils avaient crée l'un pour l'autre une certaine dépendance physique et sentimentale. Mais il avait fallu toucher le font de la piscine, et tomber dans les extrêmes pour qu'elle s'en rende compte.
Billie s'était toujours pensée dépendante de sa soeur, parce qu'elles étaient parfaitement complémentaires, et qu'elles étaient comme les deux faces d'une même pièce. Si elle avait Birdie, elle n'avait besoin de rien d'autre, tout le reste n'étant qu'avantage et petit plus. Mais Birdie s'échappait et au fond d'une tombe, elle laissait Billie terriblement seule. Alors peut être qu'à ce moment là Billie avait tout mélanger. Peut être avait-elle crue que sans sa soeur, sa moitié, sa face manquante elle ne pouvait pas être entière. Peut-être avait-elle pensée que si elle n'était pas entière, alors elle n'était pas capable d'être avec quelqu'un. Et à ce croire à ce point indépendante des autres, elle n'avait pas imaginé une seule seconde pouvoir s'appuyer sur Reaver pour dépassé la mort de Birdie. Et d'une première erreur, elle en enchaîna d'autre. Et quand bien même elle réalisa elle réalisa qu'avec les années elle avait troquée sa dépendance pour sa soeur contre une pour Reaver, il était trop tard, il était parti.
Ces pertes brusques ne l'avaient aidé en rien. Qu'elle fonce dans le mur ou non, elle n'avait besoin de personne. Ou du moins elle voulait n'avoir besoin de personne. Indépendante extrême drogué à ce qu'elle pouvait apporté aux autres, elles s'étaient faussement épanouie ses dernières années dans son palace de solitude sociale. Oh elle avait l'air belle, oh elle avait l'air joyeuse, oh elle pouvait l'être. Mais elle sortait de l'hôpital, et si elle refusait de se l'avouer, ses excès d'indépendance l'avait mené à une limite qu'elle ne cessait de titiller jusqu'à ce qu'elle craque.
Forcément, là tout de suite, Luke n'était pas dans ses plans. D'ailleurs avant qu'il ne l'embrasse elle n'y avait jamais pensé. Enfin peut être que l'idée l'avait vaguement effleuré, mais elle l'avait éloigné de son cerveau aussitôt qu'elle était apparue. Parce qu'elle n'avait pas besoin d'un mec dans sa vie, et que la tout de suite, l'idée d'avoir quelqu'un s'annonçait plus compliqué qu'agréable. Mais il était là, avec ses grands sourires, ses blagues de merde et bref son attitude charmeur et elle fondait comme une adolescente en manque. Clairement il n'y avait pas d'autre mot. Elle se sentait stupide, mal dans sa peau et bien en dehors de ses chaussures. Et lui qui la regardait toujours avec ce même sourire. Il voulait quoi au juste ? Dans sa tête il n'était pas du genre à vouloir quelque chose de sérieux. En même temps elle non plus ne savait pas si elle voulait quelque chose de sérieux... Mais elle ne voulait pas recommencer le petit jeu "Deklan". Déjà parce qu'elle ne se faisait plus particulièrement confiance avec les règles du jeux, et puis bon, elle avait testé ce que ça donnait. Et étrangement, elle n'imaginait pas Luke avec une petite amie. Peut être justement parce qu'il était si charmeur, si sur de lui, et qu'il n'avait probablement qu'à claquer des doigts pour avoir une fille. Alors forcément, là tout de suite, Luke n'était pas dans ses plans. Elle ne voulait pas qu'il soit dans ses plans. Il était juste arrivé comme une bombe, et elle n'avait pas su quoi faire, pas su quoi dire. Elle avait fuit. Et maintenant elle était un mois plus tard à ce demander ce qu'elle foutait dans son appartement et ce qu'elle racontait comme connerie. Mais il souriait. Il souriait et il la surveillait toujours. Il avait eu un haussement de sourcil surpris et concerné lorsqu'elle avait bu sa bière cul sec, Billie lui avait rendu un sourire rassurant. Elle reste debout, parce qu'elle a l'impression d'avoir plus de consistance. Il se lève à son tour, avec cet impérissable sourire sur ses lèvres. Le sien aussi ne s'éteint jamais, même si la il est plus teinté de gêne qu'autre chose. Son sourire pourrait la faire rougir, si elle ne mettait pas tous les neurones de son cerveau sur cette mission si simple - taire tous les signes de l'adolescente faible qu'elle avait l'impression d'être. Mais il se lève et il se rapproche d'elle, et le faite d'être debout ne lui apporte plus aucun secours. Il est tellement grand par rapport à elle, tellement plus épais aussi - du muscle bien sûr. Et face à sa stature, elle entend à nouveau Arsène qui lui dit combien elle est maigre, et combien elle se met en danger à être comme ça. Elle se pince les lèvres. Elle sent ses mains se poser sur ses hanches, caresse, et elle baisse bêtement les yeux vers ses mains, elle retient son souffle. Elle a l'impression qu'il pourrait faire le tour de sa taille avec ses mains s'il essayait. Au fond ses yeux lui disent bien que non, mais c'est une idée qui reste dans son esprit et qui ne la lâche pas. « Tu as raison, faisons comme si ça s’était produit hier. » Elle relève les yeux vers lui et sourit. Damn lui. Elle ne sait pas ce qui la fait le plus rire. Sa légèreté qui le pousse à accepter quelque chose de particulièrement stupide, ou alors son raclement stupidement théâtrale. Les deux surement, c'est un tout avec lui. Et puis peut être que ça sera plus simple si tout ne s'est produit qu'hier. Elle essaye de se mettre en condition, c'est peine perdu, hier à été largement lavé par un mois stérile d'hôpital. « …je t’ai embrassé parce que tu es jolie, parce que tu es drôle, parce que quoi tu puisses dire ou faire, il a quelque chose chez toi, un truc qui fait qu’on a l’impression que tu es toujours pure, que quoi qu'il puisse t'arriver tu resteras toujours entière et intacte. » Bon là, c'est peine perdue, elle rougit, elle baisse les yeux et elle avale difficilement. Pure... Elle aurait envie de s'étouffer, c'est sa gueule qui donne cet effet. Même Birdie avait l'air pure lorsqu'on ne la chopait pas entrain de faire une connerie... Et pourtant... C'était ses traits doux, ses yeux aux courbes harmonieuses qui faisaient le tour. Elle ne se sentait pas pure. Ni même entière, encore moins intacte. En ce moment elle se sentait défigurée... Mais ce n'était pas le moment de le dire, elle aurait simplement l'air d'une fille qui cherche les compliments. Et puis ce n'était pas son problème à lui tout ce qu'elle avait sur la patate. Elle pourrait gérer, plus tard. « Je ne sais même pas si ce que je dis a un véritable sens… Enfin je me comprends, ce qui est déjà pas mal. Tout ça pour dire qu’en fait, je ne pense pas que tu sois folle, ou trop maigre, ou quoi que ce d’autre encore qu’on a bien pu te dire au cours du dernier mois. » Elle rit doucement. Folle. Ca c'était elle qui l'avait rajouté. Arsène détestait le mot folle. En même temps dans un hôpital psychiatrique traiter ses patients de folle était forcément mal vu. Elle le vit se rapprocher encore, et son regard noyé dans le sien elle se mit presque naturellement en apnée. Elle devait avoir l'air maligne, les yeux rieurs, la bouche souriante, sans air qui file entre ses lèvres ou sous ses narines. « Moi je crois surtout que tu as juste besoin d’un peu d’attention et de quelqu’un qui prenne soin de toi. Et tu sais quoi ? Au final, je t’ai embrassé hier parce que j’avais tout simplement envie d’être cette personne là. » Ok, maintenant c'était le genre de phrase que toute fille normal et sensé aurait rêvé d'entendre. C'était aussi le genre de phrase que Billie détestait entendre. Elle n'a pas besoin d'attention, elle n'a pas besoin qu'on s'occupe d'elle. Enfin peut être que son mois d'hôpital prouvait exactement l'inverse... Enfin elle aurait surement trouver à redire s'il ne l'avait pas embrassé. Peut être qu'il avait tout compris des femmes. Ou alors peut être que c'était juste ce qu'il croyait. Pour le moment il croyait bien. Ses lèvres elle en avait rêvé, l'idiote, pendant son mois de claustrophobie. Evidement, ses mains viennent chercher sa nuque, elle monte peut être sur la pointe des pieds pour ne pas le tirer vers le bras, ça la rapproche forcément de lui, et elle répond à son baisé. Pas comme la gamine de la dernière fois trop surprise pour réagir, juste comme l'adolescence qui en rêve comme de son premier bal de promo. Et puis son apnée se rappelle à elle, elle manque d'air, elle se détache rapidement presque stupide. Elle rompt le lien, elle se mort la lèvre l'idiote, elle s'éloigne un peu, comme pour ranimer ses neurones, pour pouvoir répondre. "Envie d'être cette personne là, hein ?" Elle a pas l'air d'y croire, c'est pas le genre de truc qu'on lui dit tous les jours. Le discours de Reaver pour la demander en mariage devait avoir les mêmes accents... "J'ai vraiment l'air de recruter ?" elle dit en rigolant doucement, rejoignant un fauteuil sur lequel elle s'appuie. "Tu m'idéalise Luke." Elle le dit, pas pour l'entendre dire le contraire, juste parce que c'est vrai. Elle n'est pas entière, pure, ou intacte, c'est des idées tout ça, des idées fausses surtout. "Je ne suis pas sûr que tu saches à quoi tu t'engages en disant ça..." Elle n'est pas sans bagage, et ses valises sont même plutôt lourde... Et même si elle n'a aucune envie de le surchargé, il reste qu'elle a River, qu'elle n'est pas tout à fait seul, il reste qu'elle est cassée, et que même si elle se gère tout seul, c'est le genre de truc qu'un petit copain ne pourra pas ignorer... Elle balance sa tête en arrière dans un sourire, tapote un peu nerveusement des pieds sur le sol et se lève pour s'éloigner encore plus de lui, elle se planque derrière un deuxième fauteuil. " T'es tellement pas le genre de mec à qui on dit non Luke..." pas qu'elle lui dise... Justement, c'est bien à le problème, elle en est incapable. "Arrête de me sourire comme ça..." elle demande presque sévèrement dans un sourire d'abandon. Il arrête pas, elle éclate de rire. "Je te déteste... J'ai l'air d'une gamine de quatorze ans, je m'insupporte." Elle passe ses mains sur ses habits pour les ranger, et pour se redonner une contenance, elle laisse ses mains filer dans ses cheveux pour faire le même travail. Elle le regarde sérieusement, dans un demi sourire, sans rose au joue, avec l'impression qu'elle est parvenue à se maîtriser. Elle se tient au fauteuil devant elle, elle minaude pas, elle réfléchit à ce qu'elle va pouvoir dire. Non parce qu'elle ne peut pas finir sur une note aussi désespérante. Elle finit par se tenir derrière le fauteuil avec un air assuré, l'air de dire, c'est bon back to the start, j'ai tout encaissé, je suis normale. "Et ton mois à toi, il a ressemblé à quoi ?" Non parce que le sien, il sait, un long mois d'ennui, d'obligation de rester au lit, et de gavage en somme, lorsqu'elle n'était pas en thérapie. Bref, rien de passionnant, pas étonnant que ce soir elle est tout le mal du monde à se contenir, ça faisait longtemps qu'elle avait pas eu à faire à quelqu'un de normal.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Sam 6 Sep - 18:24
Au fond, même si personne ne s’en rendait compte, pas même lui, Luke était désespéré. Profondément désespéré. Désespérément désespéré. C’était à se demander s’il y avait encore une solution pour tenter de lui sortir la tête de l’eau avant qu’il finisse par couler complètement. Il avait beau se raccrocher à la moindre étincelle, observant Billie du coin de l’oeil tandis qu’elle se déplaçait, qu’elle semblait s’éloigner pour tenter de lui résister ; il avait beau arborer ce sourire charmeur qui lui allait à ravir et qui illuminait les traits de son visage, il n’en était pas moi à bout de souffle et terrassé par la vie. La jeune femme venait de lui faire remarquer à quel point il l’idéalisait, ce à quoi il répondit simplement par un haussement d’épaule suivit d’un hochement de tête. Il n’allait pas nier, ce n’était pas faux, bien au contraire, elle avait même parfaitement raison. Pourquoi est-ce qu’il agissait de la sorte ? Parce qu’il était désespéré, voilà tout. Il voyait Billie de cette façon en priant pour qu’elle soit aussi stupide que lui pour l’idéaliser en retour et pour qu’elle l’imagine fort, puissant, infaillible, invincible, qu’elle ne voit jamais le civil en lui mais toujours le soldat qui serait là pour la protéger de tout. Ce n’était pas ce qu’elle cherchait, il s’en doutait. Elle était suffisamment forte et elle ne se laisserait certainement jamais marcher sur les pieds. Mais Luke espérait au moins qu’elle le percevrait de cette manière parce qu’il refusait de céder, il ne voulait pas accepter l’évidence. Il voulait qu’on continue de le croire quand il affirmait fièrement que tout allait pour le mieux et que rien ne le tracassait plus que d’ordinaire. Il refusait d’être faible alors il buvait son poids en bière et en alcools forts pour se donner la sensation d’être encore plus vaillant et brave. Évidemment, le jeune homme avait passé de longues semaines à ruminer dans son coin en espérant que Billie veuille bien lui donner des nouvelles et à prier le ciel pour qu’il n’arrive rien à Ava ou à Riley ; mais plus que tout encore il aurait rêvé qu’on s’attarde un instant sur ce qu’il ressentait et qu’on lui demande enfin comment il allait. Et juste après avoir déclaré qu’elle avait l’air d’une gamine de quatorze ans, ce qui ne manqua pas de faire rire Luke qui la dévora ensuite du regard, Billie lui posa justement la question, s’intéressant de près à ce qu’il avait pu faire au cours du dernier mois. Elle s’intéressait à lui. Pour une raison qui lui semblait inexplicable, il se sentit soudainement important. Pas de la manière dont il l’avait espérée, pas en prenant Billie dans ses bras pour qu’elle se sente en sécurité, pas en la protégeant du monde entier et en la rassurant. Non, elle était capable de faire tout cela toute seule. Elle n’avait pas besoin de ça. Mais il n’en était pas moins intéressant, et elle préférait plutôt lui demander de lui raconter ce qu’il avait pu faire pendant son absence pour le lui prouver. Ou peut-être était-ce simplement un moyen pour la jeune femme de faire diversion et de changer de sujet de conversation, ce qui n’était pas totalement impossible et même relativement plus plausible, mais dans tous les cas, Luke ne pouvait pas se plaindre maintenant qu’elle l’écoutait.
Le problème à présent était de savoir s’il allait être franc avec elle. En vérité, est-ce qu’il l’avait été un jour avec qui que ce soit ? Luke ne mentait pas, il était loin d'être mythomane. Il passait seulement le plus clair de son temps à protéger les autres de ses propres pensées et de tout ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Le jeune homme estimait que son entourage proche n’avait pas besoin de ça. Non, chacun avait ses problèmes à gérer et ce n’était pas à lui de mettre les siens sur le dos des autres en espérant que cela pourrait soulager un peu ses épaules le temps d’un instant. Sa mère le connaissait suffisamment pour déceler son manque de sincérité dans la moindre de ses mimiques, dans sa façon d’être ou de parler qui le trahissait souvent. Même si Luke ne répondait parfois pas grand chose, ou même lorsqu’il décidait de changer de sujet en lui faisant remarquer à quel point elle était belle aujourd’hui et en lui posant tout un tas de questions à son tour, sa génitrice savait à chaque fois exactement ce dont il en retournait et elle ne se laissait pas avoir si facilement. Dans la plupart des cas, elle finissait par observer Luke sous tous les angles, son regard se faisant insistant pour le pousser aux aveux, avant de pousser un profond soupir et de lui faire remarquer qu’il n’avait pas besoin de jouer à ce petit jeu là avec elle. Il finissait en général par céder, lâchant une bribe d’information qu’il jugeait pourtant insignifiante, ne serait-ce que pour que sa mère le laisse enfin tranquille. Mais depuis le séisme, il n’avait plus osé l’appeler ni se rendre chez elle. Il l’avait rassurée, bien entendu, lui garantissant qu’il était en bonne santé et que rien ne lui était arrivé durant cette nuit tragique, ce à quoi elle avait répondu qu’elle n’était pas dupe et qu’il pouvait lui parler sans avoir peur des conséquences. Luke n’en avait pas eu la force. Parce qu’il savait qu’il se serait mis à pleurer et il n’était pas encore prêt à le faire. Non, la coupe n’était pas encore suffisamment pleine, il était persuadé qu’il pouvait continuer de marcher sans crouler. Les mois précédents étaient devenus de lourds fardeaux qui pesaient une tonne sur ses épaules, et même si Billie s’en souciait plus ou moins, elle n’était certainement pas en état de savoir et de connaitre toute la vérité sur Luke pour l’instant. Alors la question ne se posait même pas : il ne pouvait pas être franc avec elle. Parce qu’elle allait sûrement fuir, parce que ça ne l’intéressait peut-être pas, parce qu’il n’avait pas besoin de la pitié des autres et qu’il refusait de passer pour l’abruti de service qui cherchait simplement à attirer l’attention sur lui de la manière la plus inadéquate qui soit.
Luke haussa les épaules. « Hmm, tu me crois si je te dis que j’ai beaucoup pensé à toi ce dernier mois ? » Après tout ce n’était pas faux. Il s’était véritablement fait un sang d’encre pour la jeune femme, il ne pouvait pas le nier. Et même s’il faisait le crétin avec son beau sourire pour tenter de l’amadouer et de lui faire comprendre une fois encore qu’elle lui plaisait, la vérité c’était que la jeune femme n’avait pas quitté les esprits de Luke parce qu’il s’était profondément inquiété. Mais il était hors de question qu’il se risque à faire ce genre de déclaration, de peur que Billie se mette à culpabiliser de ne pas avoir pu le prévenir, quand visiblement, elle n’avait pas franchement eu le choix. L’ancien militaire se rapprochait doucement de l’endroit où elle se trouvait, son sourire ne quittant jamais ses lèvres, ses yeux bleus se plongeant dans les siens. « Et puis tu sais, en dehors de ça, c’était un peu la routine. Métro, boulot, dodo… » Il y avait eu Ava aussi. Ava qui n’avait pas cessé de le hanter dans chacun de ses pas, dans ses rêves et dans le moindre de ses souffles. Tout ce qu’il faisait lui était destiné, mais il n’avait pas le droit d’en parler. Surtout pas à Billie, surtout pas quand elle se tenait juste dans son salon et qu’il venait de l’embrasser. Encore moins quand il avait envie de poser ses lèvres sur les siennes à nouveau. « Non vraiment, le moins que l’on puisse dire, c’est que tu m’as manqué. » Un pas de plus, doucement, pour ne pas qu’elle prenne peur ou qu’elle parte en courant. Après tout il ne voulait pas s’imposer, il ne voulait pas faire comme si les choses dépendaient uniquement de lui. Mais la façon dont elle lui avait rendu son baiser l’avait littéralement grisé et il avait la sensation qu’elle n’irait pas bien loin s’il tentait de s’approcher. « Et le moins que l’on puisse dire… » Un pas de plus. « …c’est que… » Un mètre les séparait. « …j’ai vraiment envie… » Il était face à elle. « …vraiment très très envie… » Luke posa ses mains sur ses hanches. « …de rattraper le temps perdu. » Et sans qu’elle s’y attende, il la souleva pour inviter ses jambes à s'enrouler autour de sa taille tandis que ses mains se perdaient dans son dos, ses lèvres effleurant à peine celles de Billie pour que ce ne soit pas suffisant, pour qu’elle ait envie d’aller plus loin, pour qu’elle en demande davantage. Il sourit fièrement avant de se réfugier dans son cou pour que sa bouche y dépose enfin quelques baisers. Des baisers désespérés.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Mer 24 Sep - 12:25
Luke & Billie
i'm alright, i'm okay
début mai 2015,
Depuis Reaver, Billie n’avait pas songé à être en couple. Ca ne lui avait pas effleuré l’esprit, elle en avait aucunement ressenti le désir. Non, rien, nada, elle disait qu’elle était mieux seule. En réalité elle bataille surtout avec ses propres souvenirs et ses cicatrices encore béantes pour pouvoir être avec quelqu’un. Mais puisque ce qu’on ignore…Billie voulait se penser comme une femme libre alors qu’elle était terriblement dépendante. Elle était clairement passé professionnelle dans l’art de se tromper elle même, si bien qu’on pouvait envisager de lui donner le titre de la femme la moins lucide. Le moins que l’on puisse dire aussi était qu’elle ne manquait pas de volonté et qu’elle était une femme solide, forte même, bornée aussi. Lorsqu’il s’agissait d’elle, et de son bien être, elle n’écoutait rien, ni personne. Même Aidan n’avait jamais été capable de la faire appuyer sur la pédale de frein. Elle déboulait toujours à cent à l’heure pour être sûr de ne penser à rien d’autre que ce qu’elle faisait. Elle avait suffisamment de volonté pour pouvoir se convaincre elle même de l’inverse de ce qu’elle pensait. Enfin disons que jusque là, c’était la seule hypothèse plausible que son psychiatre, le Docteur Smith, avait trouvé quand a sa maladie. Oui, clairement, en temps normal, Billie était un monstre de volonté. Elle avait dans la tête tout un tas de schéma et d’action à reproduire. Elle avait dans la tête un gabarit auquel elle pouvait répondre. Pire que cela, elle avait même déterminée dans qu’elle sens elle pouvait dépasser le gabarit en question. Même ses excès semblaient être calculé, et maîtrisé. Ca ne l’empêchait pas d’être spontanée, au contraire… Ses manies et ses carcans faisaient désormais tellement partie d’elle même, qu’elle les gérait inconsciemment, avec le plus grand naturelle. Ainsi Billie pouvait être généreuse, drôle, raisonnable mais festive, intelligente mais pas arrogante, juste mais pas moralisatrice. Bref, lorsque Billie s’y mettait, elle reproduisait malgré elle, le schéma qu’elle avait toujours reproduit, celui incroyable de la femme parfaite, selon elle, et beaucoup de monde.
En soit, il n’était donc pas étonnant que Luke puisse l’idéaliser. Et l’idée même que ça puisse la choquer prouvait bien qu’elle était à des lieux et des lieux de se rendre compte du lavage de cerveau que lui avait causé sa volonté machiavélique. Alors oui, sur beaucoup de trait, Billie avait l’air d’être la femme idéale, celle pas chiante trop généreuse, qui sera fidèle, à l’écoute, aimante, maternelle, mais drôle, simple et complexe, qui cuisinera, tiendra la maison, aura un travail intéressant… Bref vous voyez ou je veux en venir. Sur beaucoup de trait, Billie avait tout de la femme qui n’existe pas. Celle qui est trop bien pour être vrai, et qui est tout au mieux au mirage. Ou un cauchemar pour certain. Billie n’avait donc pas tord, de rire de l’idéalisation de Luke, et ce n’était pas par modestie - ce qui ne ferait qu’ajouter une preuve à l’idéal de la femme parfaite - qu’elle faisait une tête indignée, mais simplement dans un éclair de lucidité. Bien qu’elle n’en était pas pleinement consciente, she is a mess. Si sa volonté monstrueuse, et tous les carcans qu’elle s’imposait malgré elle était clairement son plus grand défaut, elle en était devenue névrosé, hyper contrôlante, borné, téméraire, maniaque, et surtout complètement démolie. Si de loin il était impossible de s’en rendre compte, de très très près, elle était devenue l’ombre d’elle même.
Difficile donc de croire à tout ce que Luke pouvait dire. Son mois à l’hôpital, sans lui ouvrir totalement les yeux, avait ouvert une brèche qu’elle était incapable de refermer sans pondre un mensonge plus gros qu’elle même. Elle n’allait pas bien, et le pourquoi lui échappait littéralement. Et venir chez Luke ne lui apporterait clairement aucune réponse. Si elle était à même de pouvoir encaisser tout ce que lui avait raconté le Docteur Smith, elle serait déjà bien loin de Luke. Il était évident que dans un état pareil elle n’était absolument pas en état de sortir avec quiconque. Elle se rendait tout juste compte qu’elle était typiquement incapable de prendre soin d’elle même, qu’elle avait lamentablement échoué dans le domaine depuis des années, et pourtant, face au sourire de Luke, elle cédait mentalement à l’idée de… De quoi au juste ? Qu’est ce que voulait Luke ? Prendre soin d’elle ? Il ne savait pas à quoi il s’engageait, clairement… Personne ne pouvait la porter, elle était subitement beaucoup trop lourde. Et puis bon, il pensait sincèrement que ce genre de relation ou l’homme sur protégeait la femme était saine ? Enfin bref, vu son regard il n’était clairement pas question de débattre de ça pour le moment, et la soit disant volonté d’acier de Billie s’effilochait rapidement.
C’est que cette brèche avait ramené avec elle d’autre amis, comme l’insécurité et le manque. Elle ne savait plus depuis combien de temps un homme ne lui avait pas clairement fait la cours dans les règles de l’art, mais quelque soit ses souvenirs, à l’instant Luke les dépassait tous. Pour Billie c’était même désespérant. Pas qu’elle ne soit pas habitué à ce genre de remarque, au contraire, elle avait bu depuis son adolescente les remarques mielleuses, presque niaise, et souvent sur protectrice de la part de ses amis. Sauf qu’à l’époque elle était trop amoureuse de Reaver pour vraiment les prendre au sérieux, mais cela y ressemblait fortement. « Hmm, tu me crois si je te dis que j’ai beaucoup pensé à toi ce dernier mois ? » Voilà typiquement le genre de phrase qui était capable de faire fondre n’importe qu’elle fille. Mais fondre véritablement comme une glace. Fondre de honte, comme de plaisir coupable, tout en lui lançant dans les dernières instants de vie un regard en biais l’air de dire, really ? Seriously ? Peut être était-ce vrai… Après tout elle aussi avait passé une grosse partie de son mois à penser à lui. Mais le dire comme ça, avec un sourire de vainqueur sur le visage, un regard charmeur, comme première chose et principale chose qu’il avait pu faire pendant un mois… « Et puis tu sais, en dehors de ça, c’était un peu la routine. Métro, boulot, dodo… » You liar, aurait-elle était tentée de dire. Non mais franchement, regardé un mec comme Luke, et imaginez le s’être morfondue pendant un mois sur la fille qui lui a presque foutu un énorme vent après qu’il l’est embrassé… Billie n’était pas lucide sur elle même, mais sur les autres tout de même. En même temps elle ne souhaitait pas particulièrement entendre un dérouler de ces conquêtes du mois, bien que sur le principe, elle ne puisse guère lui en vouloir. « Non vraiment, le moins que l’on puisse dire, c’est que tu m’as manqué. » Elle souffla, ne faisant pas particulièrement attention au faite qu’il se rapprochait subrepticement. Elle se pinça la lèvre, et sourit. Il pensait être malin en plus surement. Ca se voyait dans son sourire triomphant. Il avait déjà gagné, et la seule chose qu’elle parviendrait encore à faire, c’était grappiller quelques minutes, pour la forme, pour se prouver qu’elle n’était pas si faible et demandeuse que ça, et qu’elle n’allait pas simplement tomber pour des techniques de drague aussi connue. « C’est bourré d’exagération et ça manque cruellement de détail pour un compte rendu de mois… » fit-elle remarqué en sifflant. Certes, sa question avait été lancé pour changer de sujet… Mais le fait-elle qu’il ne l’avait pas fait, et qu’il n’avait même pas étanché sa soif d’entendre une vie normal se dérouler. « Et puis tu te doute bien que ce n’était pas exactement le genre de réponse que j’attendais… » ajouta-t-elle dans une moue entendue, dissimulant à peine le sourire qui perçait. Sur beaucoup d’aspect l’humour de Luke la désespérait autant qu’il l’amusait, mais dans les fait, elle en était presque devenue dépendante, en tout cas, tout du moins, elle ne lui résistait guère. « Mais je suppose que j’aurais rien de mieux pour le moment non ? » Enfin si on parlait de l’entendre parler de lui, surement. Si on parlait de technique d’approche et de drague… surement pas.
A force de s’amuser à lui répondre sur ces quelques phrases débiles, elle l’avait laissé s’approcher. Il n’était pas encore trop près, mais lorsqu’elle posa les yeux sur lui, elle le trouvait démesurément près par rapport à la dernière fois qu’elle l’avait observé. Elle regarda un instant ses pieds, envisagea de reculer, mais releva la tête et croisa son regard. Ah damn it. Really ? Etait-ce possible d’avoir un regard plus bleu et plus envoutant. Elle le laissa approcher, suspendu e à ses lèvres à mesure qu’il la captivait par une phrase qui ne menait certainement pas ou elle voulait… Ne vous m’éprenez pas, elle crevait d’envie de tout ce qui pourrait suivre. Mais de tous les moules dans lesquels elle avait l’habitude de se fondre, celui-ci ne ressemblait à rien… En même temps aucun de ses moules ne l’auraient poussées dans un hôpital psychiatrique, et donc… Alors elle hésitait, jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que sans le sentir venir elle soit soulevée du sol. Dans un réflexe et dans un soucis de confort elle enroula ses jambes autours de sa taille. Ca paraissait évident et surement ça l’était. Ses mouvements étaient fluides, comme s’il savait exactement ce qu’il avait à faire, comment le faire pour obtenir ce qu’il voulait. Sa bouche entrouverte vint jouer subtilement avec celle muette de Billie. A envisager un tout, à ne rien vraiment donner, il la rendait folle, elle sourit malgré elle sous ses caresses qui n’appelaient que des baisers. Il lui rendu un sourire, le sourire du gagnant, mais elle qu’est-ce qu’elle perdait ? Sans attendre qu’elle puisse répondre, ou même faire quoique ce soit il cacha sa tête dans son cou, attaquant sa peau frêle de baisers plus avides. Elle se sentit frissonner, ses bras s’enroulèrent plus pressement autour de lui, ses doigts fin et agiles virent chercher sa nuque, la naissance de ses cheveux, ses épaules fortes, sa tête en répondant à la sienne chercha son oreille, et dans un murmure caresse elle souffla avec le reste de résistance qu’elle possédait encore. « Tu es vil. »
C’était une connerie, tout ça, si vite, pas besoin d’être psychiatre pour s’en rendre compte. Mais Billie n’avait surement jamais été plus fragile qu’à cette instant, et les bras de Luke avait ce je ne sais quoi de rassurant, de réconfortant, comme si on pouvait aller jusqu’au bout du monde blottit dans leur creux. Elle rappela sa tête de geste fin et décidé, elle avait les doigts d’une musicienne aguerris, qui joue sur ses touches avec sensualité. Elle remonta son visage en face du sien, effleura un instant ses lèvres, dévorant son regard, ses doigts détaillant la peau nue laissée accessible par le t-shirt. Elle vint chercher le baiser, il avait tout fait pour. Elle se resserra contre lui, lui laissant le loisir de refermer un peu plus son étreinte contre elle, et elle appuya un baisé qu’il avait peut être durement gagné, qu’elle avait trop imaginé.
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Sujet: Re: i'm alright, i'm okay ∞ Luke Mer 8 Oct - 17:27
« Tu es vil. » Elle avait prononcé ces simples mots et pour toute réponse, Luke avait sourit. Il n’avait plus besoin de faire de longs discours ou de s’éterniser sur tout ce qui lui avait traversé l’esprit depuis qu’il n’avait plus eu de nouvelles d’elle, depuis qu’elle avait subitement disparu sans qu’il puisse rien faire. Mais elle était là à présent, bien au chaud dans le creux de ses bras, ses jambes enroulées autour de sa taille, le sang du jeune homme se mettant subitement à bouillonner dans tous ses membres. Billie était belle, elle était sans doute magnifique dans les yeux de Luke qui ne voyait plus qu’elle, qui ne voulait plus qu’elle. Au diable le reste du monde après tout, il était enfin utile. Non, c’était même plus beau que cela encore : il était désiré. Et le moindre murmure semblait le tenter encore davantage, hérissant chacun de ses poils, son corps tout entier parcourut d’un frisson auquel il allait finir par devenir accro. Luke observait les lèvres de Billie, ses yeux bleus passant doucement sur la bouche de la jeune femme, sans doute pour ne jamais oublier cette image, cette teinte si particulière qu’il avait le droit de cueillir et de gouter. Non, elle n’était pas encore totalement à lui mais il se sentait déjà lui appartenir, lui qui avait enfin la sensation qu’on voulait bien de lui, lui qui n’allait plus entendre que la relation ne devrait jamais évoluer vers autre chose que leurs peaux qui s’effleurent et se caressent. Billie ne lui interdisait rien, il était libre d’être ce que bon lui semblait, et jusqu’à présent, il était l’ami un peu trop charmeur et séduisant qui l’avait embrassée sans crier gare et à qui elle avait demandé des explications. Mais il n’avait plus rien à dire à présent, il lui avait déjà fait part des raisons qui l’avait poussé à poser un premier baiser sur ses lèvres avant que la vie ne les éloigne. Alors Luke se contentait de sourire jusqu’aux oreilles, ravi que son plan ait finalement fonctionné pour qu’elle se laisser tenter à son tour, que ses doigts trouvent son torse et qu’elle l’embrasse à nouveau. Il la serra davantage contre lui, ses paumes pressant un peu plus fort sur ses hanches pour lui faire comprendre qu’il ne la lâcherait pas. En tout cas pas encore.
Luke observa la jeune femme une seconde de plus, cherchant les mots justes pour lui faire comprendre à quel point il la trouvait séduisante et qu’il aurait pu passer des heures à ne rien faire d’autre que l’embrasser, mais le silence sembla se suffire à lui même et un peu à bout de souffle parce qu’il ne désirait rien de plus que de rester indéfiniment dans ses bras, il finit par garder le silence. Sa langue chercha alors doucement à venir embêter la sienne, ses pouces caressant ses hanches fines, ses inspirations se faisant un peu plus profondes à chaque fois qu’elle passait ses doigts sur sa peau nue. Peut-être qu’il aurait dû lui demander la permission avant de partir en direction de la chambre sur un coup de tête, Billie se trouvant toujours blottie dans ses bras ? Peut-être qu’il aurait pu lui demander s’il avait le droit de la découvrir et d’embrasser chaque partie de son corps pendant des heures ? Peut-être aussi qu’il était tout simplement trop vil pour cela ? Non, cela ne ressemblait pas à Luke. Il était trop attentionné, trop amoureux des femmes pour tout bâcler ou faire en sorte que ce ne soit pas inoubliable. Et même s’il la désirait plus que tout à cet instant, il pensait tout de même à elle et à elle seule. Il était hors de question de faire quoi que ce soit qui puisse la mettre mal à l’aise.
Alors il l’avait posée délicatement sur le lit, sa tête toujours cachée dans son cou, traçant un chemin du bout des lèvres jusque vers le col de son haut, les yeux de Luke guettant la moindre de ses réactions, se nourrissant du moindre frisson comme s’il s’agissait là d’un véritable trésor. Son regard s’était pourtant attardé une fraction de seconde sur la bague qu’elle portait autour du cou. L’ancien militaire n’avait pas besoin d’explication. Il n’avait pas besoin de lui demander pourquoi cet anneau se trouvait là. Mais l’espace d’un instant, il avait souhaité qu’il n’y soit pas, ou qu’il s’agisse plutôt du sien, d’un cadeau qu’il aurait pu lui faire par le passé et qu’elle avait choisit de porter contre son coeur. Il ne se mentait pas à lui-même, il connaissait parfaitement la vérité, et même si cela ne changeait pas grand chose dans le fond, son esprit avait enregistré l’information et l’avait rangée dans un coin de son crâne, comme si ce n’était pas plus important que cela au final. La réalité était toute autre, mais Luke n’y songeait pas encore. Luke ne se rendait pas compte à quel point ce détail allait finir par lui faire ouvrir les yeux et lui faire prendre conscience qu’il n’était pas plus voulu dans ces bras-là que dans ceux d’une autre, parce qu’elle avait déjà connu cet amour-là. Pas lui. Et il était sans doute trop tôt pour qu’il puisse envisager que Billie soit enfin la bonne, pas vrai ?
D’un geste fluide et naturel, il s’était écarté pour enlever son t-shirt avant de le laisser tomber sur le sol de la chambre, révélant ainsi le haut de son corps et les plaques d’ancien soldat qui pendaient fièrement autour de son cou. Se plaçant à nouveau au-dessus d’elle, Luke caressa doucement la cuisse de la jeune femme pour venir la replacer vers sa taille, leurs deux bassins se frôlant lentement, les lèvres du brun s’aventurant avec précaution vers le décolleté de Billie avant de remonter finalement jusqu’à sa bouche. Il planta son regard dans celui de Billie, ses mains ne pouvant plus s’empêcher de la caresser. « Stop me. Anytime you want, if you ever need me to stop, stop me. »