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 i want to break free + Parker

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i want to break free + Parker Empty
MessageSujet: i want to break free + Parker   i want to break free + Parker EmptyMer 27 Aoû - 10:57

Parker & Jackson

I want to break free



Début Aout 2015


« But… »


SLAM

« Shit ! »

BAM

« Fuck ! »

Quelques mots, quelques sons, pour résumer une histoire. Il ne trouve pas ses mots. Il ne les trouve jamais. Et puis même si… Il ne pourrait pas en trouver. Il a cherché, il a trouvé. Quoiqu’il en dise. Peut importe les remords, la culpabilité, la honte, la haine. Il l’a fait. SLAM. La porte claque. Et la colère monte subrepticement. Merde. Le coup qui part, le mur qui n’a rien fait lui. Mais c’est le cercle de violence, il fallait bien que quelqu’un ou quelque chose le reçoive, ce trop plein d’agressivité. Putain. Le mur à raison du poing, toujours. C’est un principe de base. Un principe qu’il semble vouloir oublier à chaque fois. Des principes il n’en a pas de toute façon. Sinon il n’en serait pas là. C’est plutôt évident. La porte s’ouvre à nouveau. Il pourrait ouvrir la bouche. Faire une autre tentative. Mais il n’a rien à dire. Il ne sent qu’un battement assourdissant au fond de ses oreilles. Et il a la bouche sèche. Il n’a surtout rien d’intelligent à dire. Un sac glisse avec violence jusqu’à ses pieds. Pas besoin de parler, c’est plutôt clair, pas besoin de revenir ce soir. But slam shit bam fuck… Ca résume plutôt bien.

Il devrait être content. Dans cette relation il n’y avait surement pas un jour ou il n’avait pas cherché à ce que cela arrive. Enfermé dans une prison qui lui était tombé dessus sans qu’il ne demande rien, il en avait passé du temps à chercher les clés. Alors oui, maintenant qu’elle le foutait dehors, il devrait être content, être soulagé même. Mais ça ne faisait pas tant de bien que ça, non ? Il trainait un peu comme un con dans le couloir sans trop savoir quoi faire. C’est qu’à avoir passé autant de temps à chercher la merde, on se retrouve surpris de l’avoir trouvé… C’est drôle comme on peut ne pas s’y attendre… Il devait hésiter à y retourner, à essayer de dire quelque chose. Mais il n’a rien à dire. Il le sait déjà. Il attrape son sac et il descend les marches quatre par quatre. Ca tambourine la dedans, et dans sa tête il y a un peu trop de sang. Il voit rouge surement. Il atterrit devant le Barking. Là il est supposé avoir des flash, flash de culpabilité, et tout ça. Mais il voit rouge. C’est tout. Il ne va pas pleurer, il ne va pas plus se haïr. Au bout d’un moment, on peut se dire qu’on a touché le fond. Rock bottom. Il devrait se demander si c’est ça. Objectivement il a fait pire… Mais il n’y avait que lui en jeu… plus ou moins. Alors peut être qu’il a raison de ce demander ça. Il sort son portable pour regarder l’heure, et il entre dans le bar, il jette discrètement son sac derrière le bar, et prend sa place. It’s Time. Il suppose qu’il pourrait rentrer avec n’importe laquelle de ses filles qui viendraient le draguer ce soir… Ca lui ferait un couché. En même temps s’il débarque chez une fille avec un sac… Il secoue la tête à mesure qu’il fait son premier cocktail. Manquerait plus que ça, qu’une autre fille puisse penser lui mettre le grappin dessus. De toute façon il n’a pas envie de ça. Il serait violent… et mal aimable.

C’était drôle comme il pouvait à nouveau avoir l’impression d’être adolescent… Sauf que bon, à l’époque il n’était pas spécialement viré de chez lui, disons simplement qu’il fuguait lui même du domicile familiale pour avoir l’impression de respirer un peu. Mais le résultat était le même non ? Il était pommé avec un sac, et seulement une poignée de pote chez qui dormir… Comme quoi… S’il savait qu’il devait attendre ses trente ans pour revenir au stade de l’adolescence… A quoi ressemblerait ses quarante ans ? Relax, il avait toujours passé d’excellente soirée chez ses potes alors qu’il venait crasher sur leur canapé. Il n’y a pas de raison que plus de dix ans après ça ne soit pas la même chose… Bien que ça ne soit pas exactement les mêmes potes.

Service terminé, il attrapa son sac et fila en douce. Il n’était pas de fermeture et n’avait croisé ni Parker, ni Deklan. Il avait en revanche vu les filles boire en riant à gorge déployé et avait jugé que ce soir il n’avait pas particulièrement envie d’entendre un avis purement féminin sur sa situation. Sur le chemin il passa dans une superette acheter le matériel nécessaire et fila à l’adresse préférable. Celle de Parker. Ca aurait pu être celle de Deklan… Mais chez Deklan il était sur de tomber sur une fille. Indie au moins, Isla au pire plus tard dans la soirée. Au moins une fois chez Parker ce dernier aurait probablement assez de jugeotte pour ne pas appeler Ashleigh. Ashleigh sera surement furieuse de ne pas avoir été la première au courant. Mais hé bro over hoes… Fallait pas déconner. Et puis là, il n’avait surtout pas envie d’en parler. Et Parker était toujours the plan number one pour ne parler de rien et ne rien faire d’intelligent.

Et là dessus, Parker était réglo, il avait presque suffit d’un coup sur la porte, d’une bouteille de whisky dans les mains et subtilement Jackson s’était glissé sur le canapé sans trop demandé. Il avait du comprendre. Jackson devait être prévisible. Et ni l’un ni l’autre n’était particulièrement du genre à s’épancher, alors ils avaient fait glissé le tout dans la liqueur.

L’été apportait beaucoup de chose, à commencer par quelques semaines de vacances, une finalement, prise à la dernière minute, qui lui avait permis de tester ses nouvelles résistances à l’alcool. Son corps avait beau essayé de lui dire qu’il ne réagissait plus à trente ans comme il le faisait à vingt, Jackson avait fait la sourde oreille, et avait vécu la première semaine comme une longue cuite continue. Enfin qu’on se le dise, il n’avait pas passé la semaine sur le canapé de Parker à boire en caleçon. Il ne manquerait plus que le cliché de la rupture et de la barbe qui pousse, qui pousse, et qui accueille tout ce qu’on ne lave pas. Jackson était presque propre dans ses excès. Disons qu’il avait passé la semaine à sortir et que le reste, les détails, seront passé sous silence. La vie de Jackson bourré avait de toute façon des accents assez fantastique. Surement plus brillant avec un coup de liqueur dans le sang, il tenait avec le temps, remarquablement bien l’alcool, et un pourcentage suffisent suffisait à le garder sans peur, sans soucis, et surtout sans conscience. Et ses derniers temps, ce qui lui bouffait sa vie, c’était surtout sa conscience. Le sentiment constant d’avoir encore foiré - le sentiment n’était pas faux - mais il était trop lourd à tenir puisqu’il ne savait guère comment faire mieux.

Encore une fois Jackson s’était réveillé dans un rire. Ca lui arrivait souvent, s’était l’effet de ses cuites à répétition. Il pouvait sentir un léger mal de crâne, mais rien qui ne se soignerait pas avec un autre verre. Il ouvrit les fenêtres, comme quoi il avait encore un minimum de conscience, et regarda l’appartement autour de lui. Il sourit en s’imaginant que ça devait ressembler exactement à ça, l’appartement, quand il trainait chez des potes, adolescent. Loin de l’affliger, le sentiment de régression qui chatouillait ses neurones, lui donnait l’irrépressible envie de rire. Parker semblait encore endormis et vu la soirée de la veille, il ne voulait pas le réveillé. Il sortit une cigarette et sortit sur la terrasse pour fumer. Si la vie n’était pas belle… Faire l’autruche était réellement quelque chose de fantastique. Il pouvait agir de manière parfaitement convaincante et dire que rien de ce qui l’avait poussé à atterrir sur le canapé de Parker ne l’atteignait vraiment. Il pouvait se réjouir d’être à nouveau un homme libre. Et il pouvait arrêté de penser au faite qu’il était père. Le fait est que pour faire tout ça, il évitait un peu Ashleigh qui se serait fait un plaisir de lui rappeler en quelques secondes et de lui démolir son moral d’acier bourré. Finissant sa cigarette il se pencha sur la rambarde pour observer les terrasses d’en dessous. Il n’avait aucune idée de qui était les voisins du dessous mais il avait un brunch assez remarquable sur la table, et encore personne pour en profité. Rassemblant son esprit et un petit sourire il rentra à nouveau dans l’appartement et parti fouillé dans un tas de merde qu’ils avaient ramassés - ou peut être volé - dans leur semaine de… bref… Vous voyez le tableau. Il trouva un truc qui ressemblait à une canne à pèche en mauvais état et se demanda si ça pouvait vraiment être efficace. Il vérifia que l’hameçon ressemblait encore à quelque chose, et que la manivelle puisse encore se tendre. Pour tester de manière intelligente il passa la tête par la chambre de Parker et hameçonna le draps avant de le tirer doucement jusqu’à lui. Il lâcha un petit rire de satisfaction bien con. Au diable l’idée de ne pas le réveiller, il allait vite se faire chiez sinon… Quoiqu’avec ça, il avait moyen de s’amuser surement. Il ressortit sur la terrasse et vérifia que personne n’était sortit en dessous pour essayer de pécher le petit déjeuné. Il se rendit vite compte que comme ça, il avait une trop mauvaise visibilité pour viser. Et utilisant son intelligence dans toute sa splendeur il s’assit sur la rambarde de la terrasse, les pieds à moitié dans le vide. Si lui était confiant en son équilibre, l’idée était tout de même parfaitement conne. Et suivant certain angle il devait avoir l’air d’un suicidaire avec une canne à pèche entre les jambes entrain de faire je ne sais quoi. Ok peut importe les angles il était difficile de déterminé ce qu’il était exactement entrain de faire.






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MessageSujet: Re: i want to break free + Parker   i want to break free + Parker EmptyMer 1 Oct - 9:37

Parker & Jackson

I want to break free




Parker Bed & Breakfast. Ca incluait le petit-déjeuner. Il n'y avait pas de petit-déjeuner, ici. Tout au plus un vieil opercule d'un yoghurt, quelque part, perdu, oublié, ignoré, fermenté. Est-ce que je ferais l'effort de me lever à l'aube et de filer chercher de bons petits croissants et douces viennoiseries ? Hell to the no.

Bernstein Plaza. Là, ça sonnait déjà un peu mieux. Plus classieux, moins papier-peint à fleurs roses et jaunes.  Pas de petit-déjeuner à préparer, mais une myriade de petites mains à forcer à le faire. Ça, et l'accueil, le contact client, le ménage. Merde. Le ménage. Des soubrettes, avec les tenues sponsorisées par Brazzers, of course - c'est le Bernstein Plaza, s'il vous plaît. Et ça, ça puait le DSK. Le code du travail. Le harcèlement sexuel. Faudrait piocher dans les immigrées clandestines, et même en ratissant large, après l'élimination des édentées, des mentons poilus et des corsets vides, désespérément vides, bah, le personnel serait bien trop maigre pour cette dictature. Des virées au-delà des frontières américaines, une camionnette et une fausse casquette de livreur ? C'était plus sûr, certes, le choix s'avérerait plus pointu, mais, bon, le Mexique, j'éviterais, pour mes os comme pour ma santé mentale, et le Canada, bah, c'était trop loin pour être rentable, à force. C'est con, parce que même si les voisines du Nord parlaient la même langue que les flics d'ici et qu'elles avaient sûrement plus d'opportunités de carrière, elles restaient canadiennes, hé, et une canadienne, c'est foncièrement gentil, alors il n'y aurait pas eu question d'un scandale sauce Sofitel pour une serviette qui tombe et une main baladeuse ou deux. Mais, bon, vraiment, c'était un peu loin de la Californie. Merde, j'aurais du faire carrière à New York, j'le savais bien.

En plus, à New York, y avait pas de faille à la con planquée sous le bitume qui glissait à gauche à droite selon l'envie du moment et qui détruisait la moitié de la ville. Par conséquent, à New York, j'aurais pas eu à ouvrir un refuge pour sans abris dans mon appart, trop bon gars que je suis, et je ne serais pas en train de me creuser une cervelle pas encore tout à fait réveillée pour y trouver un nom, maintenant que le réfugié du moment m'avait tiré du sommeil en m'ôtant les draps de ma pauvre chair sensible au courant d'air de la fenêtre, je ne sais pas trop comment, j'étais trop occupé à grogner dans mon oreiller. Jackson. Okay, lui, son cas était un peu différent; ce n'était pas un tremblement de terre qui l'avait amené à inonder mon canapé de sa bave crasseuse depuis plusieurs nuits - j'avais pas eu le coeur à lui dire que j'avais une chambre d'amis le premier soir, la teinte du vieux cuir lui seyait si bien au teint -, mais juste sa queue et ses péripéties parfaitement excusables. Il avait troqué sa brune distendue pour une plus jeune, plus fraîche, plus ferme, de ce que j'avais compris de ce que j'avais cherché à savoir, et voilà qu'il s'était vu foutre à la porte de son propre appartement, comme ça, en un clin d'oeil. Pauvre mec. Pauvre tarlouze, aussi - ça, je me retenais de le mentionner, par contre. Peut-être parce que j'avais encore en mémoire le souvenir de ma dernière colocation en date, et qu'en retrouver les vestiges aujourd'hui encore, c'était pas trop bon pour ma virilité - je jette un regard de dégoût au petit sachet gris de lin qui fleure bon la lavande qui tombe par terre alors que je viens d'attraper un t-shirt dans mon armoire, les muscles encore engourdis et attirés comme des aimants par le lit que j'ai quitté. Hold on. Gris de lin ? Putain de merde, et putain d'Isla, et putain de teintes de violet que non, non, je ne devrais pas connaître. Je ramasse le sachet d'un bout de doigts dédaigneux et je file vers la poubelle la plus proche. Ouais, Isla et Jaime avaient séjournés ici, et malgré tous les efforts que j'y mettais, il restait des traces d'eux un peu partout. Des poils de leur roquet sur la moquette du salon aux dernières bougies parfumées que je retrouvais sous un tas de bordel sur l'étagère quand je daignais redonner un brin d'ordre à ma décharge privée de location, en passant par les emballages de bonbons que j'entendais crisser sous une gonzesse que j'étendais sur le pieu de la seconde chambre parce qu'une autre roupillait encore dans la mienne, ils étaient partout. Marqués dans les murs, comme dans les esprits, et ça, figurez-vous que non, ce n'était pas une expérience trop plaisante.


Ouais, à tout prendre, en comparaison, Jackson était un bon coloc. Un merveilleux pote. C'est pour ça que j'ai dévié d'un pas sur la gauche, au dernier moment, et que j'ai rabattu mon élan sur la rambarde plutôt que dans son dos, quand je l'ai vu sur le balcon et que je suis sorti à mon tour. Merveilleux, mais un peu con.  S'il pouvait se foutre là dessus, je doutais qu'il ait pris la moindre sécurité, genre, un boudrier. Boudrier. Ouais, non. Il faudrait sûrement que je lui épelle le mot et que je lui trace un croquis pour que, peut-être, il saisisse la chose.  Un peu con - terriblement con. Mais au moins, lui, il n'avait pas remplacé mon gel douche par une saloperie écolo-hippie-connerique senteur fraises des bois, il tenait la bouteille, et s'il ramenait quelqu'un chez moi, c'est un bonnet D qu'elle portait, et non pas un bonnet de Père Noël qui clignotait avec frénésie. Je m'accoude à la barrière et je me focalise sur lui, avant que je m'égare dans un nouveau souvenir et ce gaillard que ce con d'anglais avait pensé bon d'inviter à notre biblique repas du dimanche midi. Ouais, c'était un bon pote, dans la comparaison comme dans l'absolu, si bien que même sa bave crasseuse sur mon canapé, je n'en redirais rien. Là où, par contre, je vais me montrer intransigeant, c'est par rapport à son activité du moment. « Mec, si t'es en train de viser le pain, déconne pas. Gluten free. » Ouais, parce que maintenant, je sais reconnaître le vrai pain plein d'OGM à une espèce de brique brunâtre de farine de papillon et beurre d'amande à des kilomètres à la ronde. Damn it, Isla. Quoique, ce coup-ci, ça peut s'avérer utile comme compétence gonzessifiée ; l'appellation résonne vilainement dans l'air, dans les mêmes tons que le parfum de lavande du sent-bon du placard m'avait foutu plutôt. Faut dire que notre hygiène de vie de ces derniers jours - ou ans, okay - ne s'accordait pas du tout, du tout à l'idée même de manger un truc moindrement sain ; un vague relent d'alcool qui part de mon bide et me fait cligner des yeux deux ou trois fois le confirme. Ouais, les derniers temps n'avaient pas été une ode à la bonne santé de nos foies, j'étais un trop bon pote pour le laisser picoler seul, hé, et puis lui, il devait avoir des rouleaux et des rouleaux de pellicule à décrasser des images d'un bide distendue, de couches sales et de cernes sous des regards assassins à effacer. Je sors une clope du paquet qui traîne là et l'allume pour chasser quelque vapeur de l'alcool quelconque auquel j'avais carburé la veille et, finalement, mon regard remonte le long de la ligne de sa... canne à pêche. Oh. J'arque un sourcil, une seconde, et puis j'oublie et je rebaisse les yeux vers les balcons du dessous. Une canne à pêche, well - on n'était plus à ça près, et je n'avais pas la force de feindre l'étonnement. « Vise plutôt ces miches-là. » Coup de coude dans ses côtes, je désigne d'un geste de tête l'étage du dessous, deux fenêtres sur la droite, et la blondasse qui vient d'apparaître sur son balcon. Pantalon de yoga, longue silhouette qu'elle étire encore un peu plus et des jambes.. merde, je vous en parle pas. Pourtant, et croyez-moi bien, j'en suis le premier surpris, j'ai pas le coeur qui palpite, ni même le calbut, et même, j'ai vite fait de vriller mon regard ailleurs, sur le quartier, l'océan plus loin, et puis Jackson, à nouveau, en fin de compte. Fallait croire que la pêche de la veille avait été bonne et relativement bourrative - merde, faites qu'on n'ait pas pioché dans du thon tout de même - ou alors, c'est peut-être dû à ce vague souvenir d'avoir déjà adressé la parole à la blonde, Tatjana qu'elle devait s'appeler, deux ou trois jours plutôt, avec suffisamment de délicatesse induite par quelques grammes de poudre et gouttes d'éthanol pour qu'elle file en rasant les murs et en piaillant son mécontentement. Ouais, ça devrait être ça. Putain, qui ose porter des yoga pants et se la jouer frigide en suite ? Bullshit.

J'observe les traits de Jackson et sa sale gueule me rappelle que la mienne ne doit pas être beaucoup plus resplendissante, alors, après un dernier regard vers la grognasse du dessous, je me redresse et je rebrousse chemin dans l'appartement, direction la cuisine. Une envie de caféine sur le bout de la langue et l'esprit un peu plus éveillé qu'auparavant, je prête davantage attention à l'état des lieux et à ce que je dois enjamber. Je repère une roue de vélo plus loin, mais je ne sourcille pas. J'entrevois une brique en deux portfolios de mannequins posés sur la table basse dans un but purement... professionnel... et je continue d'avancer, pas surpris. Par contre, là où je percute, c'est en voyant l'alambic qui trône entre la cafetière et la boîte de capotes juste à côté de l'évier dans la cuisine. C'était cool, for sure, vachement cool, mais, en même temps, j'ai le mauvais pressentiment qu'on va entendre une demie douzaine de gros moteurs d'Harley Davidson vrombir au bas de la résidence d'ici peu de temps et, même si j'ai le second prénom qui se prêtait à l'adoration de tous les motards barbus et louches du coin, j'avais moyennement envie de répondre de mes actes face à de fervents producteurs de moonshine qu'on aurait dépouillés, je ne sais pas trop comment, je ne sais quand. Je me laisse rêvasser quant à savoir si c'est un tibia qui craquerait en premier ou si c'est mon crâne, au bonheur de mon neurologue qui voyait en moi une mine d'or inégalable, si bien que ce n'est ni sur la cafetière ni  sur un mug que ma main se pose mais, mécaniquement, sur une bouteille de bière, au fond du frigo. La fraîcheur du verre rappelle mon attention et mes prunelles quittent finalement l'alambic pour se reposer sur ce que je suis en train de faire... bah. Je referme le frigo après avoir saisi un second goulot et j'ouvre un tiroir pour trouver de quoi les déflorer. « Tu prendras du sucre avec ta bière ? » Après tout, autant combattre le mal par le mal, et au moins le ton serait donné pour le reste de la journée. Même si c'est pas gluten free, surtout, d'ailleurs. Fuck it. L'autre main qui vient coincer ma clope entre mes lèvres pour se poser sur le décapsuleur qui traîne, esseulé, dans l'un des tiroirs, j'allais me lancer en quête d'un truc encore pas trop fermenté à avaler, bon hôte que je suis, peu confiant quant à la session de pêche de Jackson, quand un beuglement étranger me fait tourner la tête dans sa direction et que je le vois descendre de la rambarde de la terrasse et prendre appui sur ses deux jambes pour soigner son équilibre et pouvoir mouliner comme un dératé. Ma première pensée se veut reconnaissante et soulagée - merde, y'avait ma bagnole juste en dessous, alors déjà que je surveille minutieusement les jetés de mégots de clopes pour pas qu'ils atterrissent sur ma précieuse carrosserie, manquerait plus que ce con s'y écrase de tout son poids, surtout si, en plus, après coup, il serait trop plâtré et légumisé pour prétendre à la retaper. L'instant passé, c'est la curiosité qui prend le dessus, et je me rapproche tranquillement de la porte fenêtre, les deux bouteilles décapsulées. Croissants frais de la saloperie d'hippie de l'appartement 31 ou crop top de la frigide du 23 ? J'attends, impatient, dans l'embrasure de la porte, oubliant que la prochaine réunion de la copropriété va s'avérer salée tant mon admiration pour Jackson et son moulinage frénétique m'émeuvent. Un merveilleux pote, je vous dis.



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