Sujet: The one to blame [Lexie] Sam 12 Jan - 22:06
And I'll be the one to blame
Assise près de la vitrine du Starbucks café, mon caramel macchiato entre les mains, j’étais loin de faire la fière. Quelques jours plus tôt, j’avais pris mon courage à deux mains pour appeler Lexie, ma cousine Américaine que je n’avais pas vue depuis des années. Petite, nous étions très proches. Avec seulement un an de différence, on était toujours fourrées chez l’une ou chez l’autre. Plutôt casse coup, nos parents avaient tendance à nous appeler leurs petites calamités. Un sourire étira brièvement mes lèvres teintées d’un rouge vif et fut remplacé par une légère grimace. Ces mémoires joyeuses n’étaient plus vraiment à l’ordre du jour et Lexie et moi n’étions pas dans les meilleurs termes. Je savais que je portais l’entière responsabilité de cette rupture familiale. La dernière fois que je l’avais vue, j’avais été odieuse avec elle, méprisant ses ambitions et l’insultant de petite bourgeoise née avec une cuillère en or dans la bouche. Pendant des années, je m’étais trouvé toutes les excuses du monde pour justifier mon attitude. Ça allait de ma connasse de mère dépressive qui ne savait rien faire d’autre que boire et dégueuler sa rage en espagnol, mon pauvre père qui bossait jours et nuits pour éviter d’avoir à supporter sa femme et ma sœur qui prenait un malin plaisir à me faire savoir que je serais jamais aussi jolie ou bien roulée qu’elle. La réalité était que j’étais une gamine en manque d’amour, incapable de trouver sa place dans la société jusqu’à ce que je découvre le rock, mes potes punks, et la drogue. Là, en compagnie d’autres dépravés dans mon genre, j’étais chez moi, et je me suis mise à haïr tout ce qui était dans la norme, faisant vivre un enfer à mes parents. Je suppose que, désespéré par mon attitude, mon père a dû demander à Lexie, de qui j’étais encore proche, de me faire entendre raison. Evidemment j’ai pris cette initiative comme une attaque personnelle. Je ne me souviens même plus de ce qu’elle avait essayé de me dire, ni de ce que je lui avais répondu. Je me souviens juste que le ton était monté, que je lui avais sorti cette insulte de merde et que j’avais vu de la tristesse – ou peut-être était-ce de la déception ? – dans son regard. A l’époque, je l’avais ressenti comme une victoire, mais aujourd’hui j’avais honte de mon attitude. Résultat, je n’avais pas vue ma cousine depuis près de huit ans.
Sortant de mes pensées, j’ai croisé nerveusement mes jambes et jeté un coup d’œil à ma montre. J’étais en avance, parce que je voulais être sure de ne pas rater Lexie. Quand je l’avais eu au téléphone, j’avais senti dans sa voix une réticence, une méfiance que je devais probablement mériter. Je n’avais pas voulu déballer tout ce que j’avais sur le cœur au téléphone, parce que contrairement à ce que j’avais pu dire par le passé, j’avais du respect pour Lexie, et je voulais la voir en face pour lui faire mes excuses. Je m’étais contentée de lui dire que je regrettais ce qui s’était passé entre nous, et que j’espérais qu’elle accepterait de prendre un verre avec moi un de ces jours pour qu’on mette cette sale histoire dernière nous. A ma plus grande surprise, elle avait accepté. Froidement, toujours, elle m’avait proposé ce lieu et cette date, et j’ai senti que j’avais pas le droit à l’erreur. Lexie était la première personne de ma famille que je recontactais dans ma quête pour « faire les choses bien. » Ce qui m’avais fait prendre conscience de ma connerie ? Mon mec, Snake. Ce type était de loin le gars le plus fascinant et le plus taré qu’il m’avait été donné de rencontrer. C’était pas un ange, et des conneries il en faisait à plein temps sans se soucier de qui il blessait sur son passage. Des excuses, il en avait plein lui aussi. Une vraie famille de merde, un passé dont il préférait ne même pas parler tant il était douloureux, et des cicatrices émotionnelles qui ne guériraient peut être jamais. Mais même avec ça en tête, ses dérapages faisaient toujours souffrir ceux qui étaient là pour lui aujourd’hui. De la même façon que mes caprices avaient dû blesser ma famille à l’époque. Quand je voyais Snake, je réalisais que ma vie n'étais pas aussi dramatique que je l'avais pensé à l'époque. Alors j’avais décidé de ravaler mon égo et de remettre les choses à plats. Et commencer par Lexie, la dernière victime de ma rage d’adolescente, me semblait le meilleur point de départ. Avec un soupir, j’ai tiré sur les manches de mon petit pull pour qu’elles remontent légèrement sur mes mains. La dernière fois que Lexie m’avait vue, je n’avais aucun tatouages, hors j’en étais aujourd’hui recouverte. Si je ne pouvais pas dissimuler ceux de mon cou, de mes mains ou de mon visage, j’avais décidée de limiter sa surprise en recouvrant ceux de mes bras. J’avais attaché mes longs cheveux noirs en une petite queue de cheval décoiffée et avait privilégié un smokey brun plutôt que quelque chose de plus sombres et trop voyant. La Lexie dont je me souvenais n’était pas du genre à juger les gens sur leur apparence, mais je n’avais aucune idée de ce qu’elle était devenue et préférais éviter qu’elle ne me voie comme un pot de peinture gothique. Avec un soupir, j’ai trempé mon doigt dans la crème au caramel et porté la pâte sucrée à mes lèvres. Dans mon pessimisme récurrent, je n’arrivais pas à me débarrasser d’un mauvais pressentiment. Et si Lexie me plantait là ? Et si elle venait au contraire, mais refusait d’accepter mes excuses ? J’hésitai un moment à me tirer pour m’éviter un tel désagrément, mais décidai finalement que j’étais prête à prendre le risque. Après tout, j’étais la seule responsable de cette situation grand temps pour moi d’assumer les conséquences de mes actes.
Lexie A. Davenport
▐ PAROLES : 3620 ▐ DATE D'ARRIVEE : 01/11/2011▐ AGE : 25 ans ▐ OCCUPATION : Avocate ▐ LES SENTIMENTS : composante de l'émotion qui implique les fonctions cognitives de l'organisme, la manière d'apprécier▐ POINTS : 341
Sujet: Re: The one to blame [Lexie] Mar 22 Jan - 1:54
And I'll be the one to blame
Fallait-il y aller ou non ? Cela devait faire une bonne demi-heure que Lexie était éveillée, à regarder le mur devant elle, sa tête se soulevant et s'abaissant à mesure de la respiration de Mason sur lequel elle dormait. Oui elle avait accepté de rencontrer sa cousine... D'ailleurs recevoir un coup de fil de celle-ci après tant d'années... Elle ne s'y attendait nullement ! La première chose qui lui était venue était qu'elle devait être dans un programme de désintoxication, drogue ou alcool, avec leur programmes en étape. Elle était donc arrivée à l'étape du pardon, logique non ? Ou alors c’était complètement autre chose et Autumn avait eut une sorte de réminiscence lointaine lui rappelant qu'elle avait de la famille. Oh non elle savait, elle avait besoin de quelque chose... Elle lui avait dit qu'elle regrettait ce qu'il s’était passé il y avait de cela quelques années. Pourtant les années passées n’avaient en aucun cas effacé ce souvenir de la mémoire de la jeune femme. Autumn et Lexie miniature s'étaient le genre à être toujours en ensemble et surtout à faire tout et n'importe quoi, ceci dit toujours dans l'allégresse et le respect des limites imposées par l'éducation parentale... Enfin lorsqu'ils regardaient dans la direction des deux montées sur ressort, à peine la tête tournée il fallait qu'elle trouve une connerie à faire ! Plus elles faisaient de bruit, moins il y avait à s'inquiéter... Non là où il fallait se méfier c’était lorsqu'on ne les entendait plus, ça n'annonçait jamais rien de bon. Et puis il y avait eu l'adolescence... Séparées d'un an à peine elles sont entrées dedans à peu près en même temps, mais elles ne l'ont certainement pas passé de la même manière.
Enfaîte, ce fut à ce moment précis qu'il y eut un énorme clivage entre les deux compères de toujours. À l'adolescence Lexie n'avait pas été le genre enfant de cœur, mais au moins elle avait eu l'intelligence de jouer la carte de la petite fille modèle pour ne pas avoir ses parents sur le dos ou pire ses frères ! Et puis elle ne faisait rien de mal, essayer de nouvelles choses, actions ou substances, ceci dit elle avait toujours mis un point d'honneur à ses études. Elle avait très vite compris que dans ce monde il fallait avoir une situation pour se faire entendre, il ne suffisait pas d'avoir une grande gueule et de l'ouvrir à tout va... Certes elle le faisait très bien, mais ça n'avait nullement l'effet escompté, il lui fallait quelque chose de plus, et ce plus ce fut l'éducation ! Mais jamais oh grand jamais elle n'aurait jugé l'orientation de sa cousine, après tout chacun suivait son chemin comme il l'entendait, elle avait eu juste le malheur de lui parler. L'intention de la jeune femme n'avait nullement été de la remettre sur un quelconque hypothétique droit chemin, juste de lui faire part de l'inquiétude de son père. En effet, son oncle était venu la voir pour parler avec Autumn, il avait l'impression que Lexie aurait un effet... Lequel ? Elle n'aurait su le dire d'ailleurs. Pour toute réponse elle avait eu droit de s'en prendre plein la tronche et bien sûr le ton était monté et cela s'était terminé en véritable pugilat ! Elle avait encore le goût amer des insultes dans la bouche, mais le passé était le passé non ? Bon d'accord son penchant extrêmement rancunier était là et lui titiller l'esprit, mais depuis quelques temps elle était amenée à prendre sur elle et faire des efforts...
Du moins elle essayait et ça dépendait surtout des personnes... Elle avait hésité à accepter ce rendez-vous, mais si elle en faisait pas d'effort pour sa famille pour qui en ferait elle ? Au pire ça serait une excellente occasion de faire le deuxième round ! Quoi ? Lexie était loin d'être pacifiste, elle préférait de loin la guerre à la paix ! Elle avait deux grand-frères ça n'aidait pas ! Elle se leva doucement, évitant de réveiller Mason au passage, s'habilla en vitesse et sortit à pas de loup de la chambre, elle était décidée, c’était partie pour le deuxième round ! Elle passa tout de même chez elle avant pour prendre une douche, se changer et surtout sortir son chien qui était à la limite de la snober parce qu'elle avait osé découcher de l'appartement, ce qui eut le mérite de la faire sourire. Elle arriva peu de temps après au Starbuck dans lequel elle avait donné rendez-vous à sa cousine. Elle eut tout de même cette petite pointe d'appréhension au moment où elle poussa la porte du café pour y entrer, ça faisait tellement longtemps qu'elles ne s'étaient vues... Et si jamais elle ne la reconnaissait même pas ? Elle avait une solution radicale pour ça... Elle passa par la case commande et pendant que l'on lui préparait son chocolat viennois, elle attrapa son téléphone et appela tout simplement le numéro de sa cousine, méthode radicale et efficace. Le téléphone à l'oreille elle attrapa le plateau sur lequel était disposé sa boisson chaude ainsi qu'une part de cheesecake et scruta l'assistance. Elle ne mit pas longtemps à repérer sa cousine, à peine deux sonneries de téléphone.
Elle raccrocha et le posa dans sa poche de jean avant de s'installer en face de sa cousine. Première constatation... A priori elle n'était pas la seule de la famille à avoir cédé à l'appel du tatouage bien que Lexie était une véritable petite joueuse face à Autumn... Du moins de ce qu'elle en voyait, après non ça ne la choquait pas plus que ça... Elle avait imaginé tellement de scénario, que déjà voir sa cousine a priori sobre et les yeux non injectés, ça ça l'étonnait plus ! « J'espère que je ne suis pas en retard, je dois avouer que je ne suis pas la plus adepte de l'adage « être à l'heure »... Tu as l'air en forme ... » Elle avait été presque à deux doigts de directement lui demander ce qu'elle voulait, mais autant éviter de jouer la carte de l'agression tout de suite et rompre l'armistice tacite instaurée en ce lieu...