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 nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach

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MessageSujet: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptySam 27 Avr - 12:37


Leann & Zach





your eyes look like coming home ▬ « Désolé, il est à New York. » Une simple petite phrase prononcée par le colocataire de Zach avait réussi instantanément à créer une boule dans le ventre de Leann. Il était à New York où son avenir de pianiste était certainement en train de se préciser, de se concrétiser. « Il revient quand ? » avait-elle demandé timidement. « A la fin de la semaine, je crois. » Elle n’avait pas insisté davantage, sentant qu’elle était certainement en train de le déranger. Elle avait donc tourné les talons pour sortir de la résidence étudiante, essayant de faire le tri dans les pensées qui l’assaillaient. Elle paniquait, voilà ce qu’elle était en train de faire. Zach à New York lui donnait un sentiment de panique. Littéralement. Elle se sentait tellement injuste de ressentir les choses de cette façon. Elle aurait dû être contente pour lui… Et d’une certaine façon, elle l’était. Elle l’était parce que Zach était un musicien de talent, qu’il avait de la magie au bout des doigts dès qu’il effleurait les touches de son piano. Il méritait d’aller là-bas, de réaliser son rêve, de faire de sa passion un possible métier. Evidemment qu’il devait mettre toutes ses chances de son côté et qu’elle devait se réjouir de ce qui lui arrivait. Mais une part d’elle restait égoïste. Elle ne voulait pas le voir s’en aller par peur de le perdre pour de bon. Peut-être que c’était idiot, peut-être que même s’il s’en allait à l’autre bout du pays, ils garderaient contact. Mais ce ne serait plus pareil, n’est-ce pas ? Elle avait eu une réaction presque épidermique lorsqu’il lui avait annoncé sa bonne nouvelle. Et à chaque fois qu’elle envisageait qu’il puisse partir, elle ressentait la même chose, toujours. La crainte de le perdre se faisait plus forte que le reste. Elle avait l’impression d’avoir un train de retard, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait quand elle aurait dû le faire. Scott à New York lui donnait des milliers de regrets. Et cette constatation lui faisait l’effet d’une gifle monumentale.

« Lee, tu m’écoutes ?! » demanda Carrie en claquant ses doigts devant ses yeux. « Hmm ? » fit la jeune femme en relevant les yeux vers son amie. « Je crois que tu t’es perdue entre Mars et Neptune ! » la taquina-t-elle pour la signifier qu’elle avait l’air d’être loin. Et c’était le cas, elle était loin. Peut-être pas aussi loin que son amie le laissait entendre, mais ses pensées étaient à des kilomètres de la cafétéria, c’était certain. « Désolée, je réfléchissais, » répondit-elle en esquissant un sourire. « Tu comptes me dire à qui ou je dois te faire passer un interrogatoire ?! » demanda Carrie en haussant un sourcil avec amusement. A qui… C’était du Carrie tout craché ! N’importe qui aurait demandé à quoi elle pensait, tandis que son amie, allait droit au but, certaine qu’elle pensait à quelqu’un. Aussi pénible à avouer soit-il, elle avait raison. « J’hésite juste à passer chez Zach », répondit-elle évasivement en haussant les épaules. La fin de la semaine était finalement arrivée, lentement, mais sûrement. Il était sans doute rentré, mais maintenant elle était morte de peur à l’idée d’y aller. A vrai dire, elle était surtout morte de peur à l’idée d’entendre le récit de son voyage. Morte de peur à l’idée qu’il s’en aille. « Le petit frère de Josh ?! » demanda-t-elle avec curiosité. Carrie avait beau être son amie depuis plus d’un an et demi, elle ne lui avait pas vraiment parlé de Zach. Pour tout dire, elle ne s’était véritablement confiée à personne à son sujet. « Il te plaît, pas vrai ?! » lâcha Carrie, le regard pétillant de malice. Leann roula des yeux pour toute réponse. « On ne me la fait pas à moi Johnson ! » ajouta-t-elle en riant. « Non, non… C’est juste que je voulais prendre quelques nouvelles… Savoir s’il part à New York terminer ses études. Rien de plus », répondit-elle, tout en sachant que l’excuse ne passerait pas avec Carrie. « T’es pas croyable ! Je te préviens t’as intérêt à aller chez lui et à me raconter les détails croustillants ce soir au téléphone… Ou demain matin selon le degré de croustillance ! » répondit-elle avec un sourire malicieux à souhait. Leann écarquilla les yeux et éclata de rire face au côté très direct de son amie. « C’est toi qui n’est pas croyable ! » répliqua-t-elle en riant.

Carrie savait rire de tout, ce qui pouvait se révéler être une véritable bouffée d’oxygène souvent. C’était le cas aujourd’hui, même si à présent qu’elle était seule, Leann retrouvait toute sa nervosité. Elle aurait aimé que tout soit aussi simple que dans les plaisanteries de son amie. Mais ce n’était pas le cas, loin de là. Parce que malgré tout, il y avait l’ombre de Josh, n’est-ce pas ? Certes, il ne tenait qu’à elle de se défaire de cette ombre, mais elle avait l’impression de s’être réveillée trop tard, d’avoir manqué l’occasion de faire un pas vers Zach. A quoi ça rimerait de le faire aujourd’hui alors qu’il allait probablement partie à l’autre bout du pays ?! A rien, rien du tout. « Il est chez ses parents », l’informa son colocataire, après qu’elle se soit décidée à aller chez lui. Peut-être que c’était le destin, peut-être qu’elle devait s’arrêter ici. Mais le destin était une solution de facilité écœurante parfois. Elle aurait aimé que les choses soient plus faciles, alors pourquoi ne faisait-elle pas le nécessaire pour les rendre plus évidente ?! Pourquoi est-ce qu’elle se mettait des barrières à chaque fois ?! Parce qu’elle n’était pas une Carrie, elle n’osait pas. Et elle avait l’impression de n’être rien de plus qu’une imbécile ne pas oser. Parce qu’elle s’était toujours dit que sa réserve était une bonne chose, mais qu’elle était capable d’en sortir pour les choses qui comptaient. Alors pourquoi est-ce qu’elle ne le faisait pas maintenant ?! C’est ainsi qu’elle se retrouva devant la maison des Porter trois-quarts d’heure plus tard, pour ne pas céder à la facilité des signes d’un destin auquel elle ne croyait même pas. Elle pressa son doigt contre la sonnette et attendit avec une certaine anxiété qu’on vienne lui ouvrir. Elle espérait ne pas croiser les parents de Zach et Josh. Même si elle les appréciait ce serait trop étrange aujourd’hui. Mais c’est finalement la silhouette de Zach qui se dessina dans l’encadrement de la porte. « Salut », dit-elle en souriant. « J’espère que je ne te dérange pas dans un moment en famille », dit-elle. « Je suis passée te voir en début de semaine, et ton colocataire m’a dit que tu étais à New York, alors… Je voulais simplement savoir comment ça s’était passé ! » expliqua-t-elle en souriant. Est-ce qu’elle parlait trop ? Sans doute, oui. La faute de sa nervosité !









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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptyVen 3 Mai - 1:52


+ I WANNA BE CLOSE TO YOU

Zach tournait en rond dans sa chambre, comme le ferait un lion en cage. Il était rentré de New York très tôt le matin même –et à présent, toute liesse associée au séjour s'était fatalement dissipée. Il eût un pincement au coeur en songeant aux journées qu'il avait dépensées au coeur de la Grosse Pomme, en toute insouciance. C'était la première fois qu'il quittait Los Angeles sans s'accompagner d'un chaperon pour planifier le moindre de ses déplacements. Il s'était déjà rendu à Paris avec son oncle. Il avait visité Seattle avec son père. Il était partie en voyage scolaire à Washington. Il avait même passé quelques semaines de vacances en famille à San Francisco, où celle-ci possédait une résidence secondaire. Contre toute attente, cette autonomie plus que soudaine avait été aussi déstabilisante qu'appréciée. Et pas seulement parce qu'elle représentait un pont vers un avenir qu'il n'était pas encore certain d'embrasser, mais parce qu'il n'avait jamais goûté ce sentiment d'indépendance complète où chaque décision lui revenait entièrement. C'était sans doute idiot, mais son meilleur souvenir résidait dans cette fois-ci, où il s'était égaré dans le métro en cherchant à rentrer à TriBeCa, où il logeait. Personne à appeler. Une masse compacte, complètement anonyme autour de lui. À peine assez d'argent sur lui pour payer un deuxième ticket. Il se souvenait du sentiment de panique qui l'avait paralysé durant une bonne dizaine de minutes ; jusqu'à ce qu'il parvienne à se reprendre et à se focaliser lui l'endroit où il se trouvait plutôt que celui qu'il souhaitait rejoindre. Il était rentré avec trois heures de retard sur le programme qui s'était planifié ; cependant, il avait passé l'un des meilleurs après-midi de sa vie.
Il avait rencontré Robb Fitzpatrick, à dix heures le vendredi matin. Ils avaient pris un café au Westside Coffee Shop II, échanger quelques banalités qui l'avaient aidé à se détendre, avant de traverser la rue pour rejoindre son studio d'enregistrement où deux de ses collègues les attendaient pour assister à sa performance. Il s'était efforcé de chasser l'anxiété logée dans ses doigts avant de commencer à jouer le morceau qu'il avait sélectionné avant son départ : Le Thème de Gerbier, d'Éric Marsan. Il avait dû remplacer les passages d'instruments à cordes, en procédant à quelques ajustements infimes pour qu'ils s'adaptent harmonieusement au piano. Il savait que c'était une entreprise risquée ; mais il avait toujours énormément apprécié cette mélodie. Il avait enchaîné sur une partition de Glenn Gould, sans laisser le temps à son audience de l'interrompre : il s'était finalement arrêté quelques minutes plus tard, le cœur gonflé dans sa poitrine et un sourire plein de pommettes jusqu'aux oreilles. Parce que, quelle que soit la réponse finale de Mr. Fitzpatrick, il était parvenu à transmettre quelque chose ; il se sentait complet. Et c'était tout ce qu'il avait recherché en venant à New York.
Robb s'était révélé tellement satisfait de cette présentation qu'à peine cinq heures plus tard, il téléphonait chez les Porter pour obtenir un accord parental officiel –autorisation qu'il pensait déjà détenir, à vrai dire. Qu'elle ne fût pas la surprise de Zach en découvrant ses deux parents planter à la sortie de l'aéroport, le samedi matin ? Parce qu'évidemment, l'adolescent ne s'était pas résolu à dévoiler les véritables motivations qui le poussaient à se rendre à New York. Il n'en avait parlé qu'à Leann.
21 heures. Zach s'ébouriffa les cheveux en réprimant un grognement de frustration. Il n'avait pas dormi depuis plus de dix-huit heures et sa journée avait été éprouvante. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à rejoindre son lit comme si de rien n'était. Son père avait tempêté pendant près de trois heures avant de lui interdire l'accès à son propre studio. Il lui avait même confisqué iPod, ordinateur et téléphone portable 'parce qu'il n'accepterait aucun coup bas sous son toit'. Consciemment privé de la moindre note de musique, il se sentait littéralement déraillé. Il avait besoin de quitter l'enceinte de la maison –maintenant ! Ses pupilles s'attardèrent sur son sac de voyage qu'il n'avait pas encore pris le temps de défaire. Oh et, pis zut ! trancha-t-il en s'en emparant. Il happa une veste à la volée et se dirigea vers le rez-de-chaussé d'une démarche discrète. Rowtag s'était esquivé une heure plus tôt pour dîner en ville avec un collègue. Zach le soupçonnait de vouloir s'aérer l'esprit à l'écart de l'ambiance écrasante qui régnait à la maison, autour de quelques verres de vin. Il en aurait bien eu besoin lui aussi. Il prit le temps de griffonner une note indiquant qu'il dormirait chez Lincoln ce soir, à l'intention de sa mère, avant de se diriger vers la porte d'entrée, soulagé de ne pas avoir été surpris à se faire la malle.

Il n'avait certainement pas prévu que la sonnette d'entrée se mette à résonner dans tout le rez-de-chaussée. Durant une courte seconde, il se tétanisa sur place. Il entendit sa mère descendre les marches de l'escalier et une sueur froide glissa le long de sa colonne vertébrale ; pas maintenant, pas maintenant ! pria-t-il mentalement en cherchant une solution à toute vitesse. Il n'avait aucune envie d'avoir à justifier le comment du pourquoi il ne tenait pas à passer la nuit à Pasadena. La réponse s'offrit soudainement à lui : « Je m'en occupe ! » s'exclama-t-il d'un ton détaché au possible. Durant un court instant, il crut voir son plan tomber à l'eau. Il ne supporterait pas de remonter là-haut après ça. ... « Parfait ! Si quelqu'un me demande, je ne suis pas là » répondit-elle après un court silence avant de remonter dans sa chambre pour venir à bout de son travail pour le lundi suivant. Il soupira de soulagement avant de s'avancer dans le hall, curieux de découvrir l'identité de leur visiteur nocturne. Son cœur fît un bond dans sa poitrine lorsqu'il découvrit une Leann souriante sur le seuil de sa porte :
« Salut ! J’espère que je ne te dérange pas dans un moment en famille. Je suis passée te voir en début de semaine, et ton colocataire m’a dit que tu étais à New York, alors… Je voulais simplement savoir comment ça s’était passé ! » commença-t-elle rapidement. La situation lui sembla si grotesque qu'il faillit éclater d'un rire nerveux. Il se contenta de lui offrir une moue incertaine –partagée entre un mince sourire, la surprise et la contrariété récurrente de la journée.
– Oh ! Tu n'interromps rien du tout, à vrai dire ... Il baissa les yeux vers le sac qu'il avait calé sur son épaule, ... je m'apprêtais à mettre les voiles, avoua-t-il légèrement embarrassé. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et referma doucement la porte derrière lui. – Tu es venue en voiture ? l'interrogea-t-il ensuite en balayant la cour d'un regard circulaire. Ça t'ennuie de me déposer dans le centre ? Je te raconterais en route ».

Zach s'installa sur le siège passager, bénissant l'apparition inopinée de Leann. Le moteur n'avait pas encore démarré et, de là où ils se trouvaient, personne ne pouvait les apercevoir même en arrivant de la route : « Je suis désolé. Je t'aurais bien proposé de rentrer, mais c'est un peu tendu aujourd'hui. Mes parents ont compris que je ne m'étais pas rendu à NY, seulement pour visiter le MET ... » soupira-t-il en baissant les yeux sur la fermeture éclair de son sac.
Il redressa finalement le menton pour la contempler, elle. Il avait été tellement absorbé par son envie d'échapper au nid parental qu'il en avait complètement oublié ses manières : « Je suis content de te voir ! J'ai pas arrêté de tourner en rond, en essayant de deviner de quel quartier tu venais » confia-t-il dans un sourire, histoire de ne pas s'attarder sur les sujets qui fâchent.


Dernière édition par Zach T. Porter le Jeu 27 Juin - 15:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptyDim 5 Mai - 14:54


Leann & Zach





your eyes look like coming home ▬ Le colocataire de Zach allait finir par la prendre pour une fille collante à force de la voir débarquer à l’improviste, sans que le jeune homme ne soit là. Certes, ce n’était arrivé que deux fois et au fond, ce n’était rien de plus qu’une question de malchance concernant le timing. Elle avait voulu prendre quelques nouvelles, savoir où en était son projet de partir à New York pour étudier à Julliard. Et de toute évidence, son projet avançait plutôt bien dans la mesure où il s’était justement envolé pour la Big Apple pour quelques jours. Leann ne savait pas vraiment quoi en penser, ou plutôt si, elle le savait très bien, mais elle se rappelait à l’ordre dès que ça arrivait. Parce qu’elle n’avait pas le droit d’être triste face à cette perspective. Ce n’était rien de plus qu’un excès d’égoïsme de sa part. Il y avait forcément une part d’elle qui était heureuse pour lui parce qu’elle l’avait entendu jouer à plusieurs reprises et que cette opportunité était probablement celle de sa vie. Du moins, celle qui pourrait changer sa vie. C’était une évidence que Zach était fait pour le piano, quiconque avait déjà entendu ses mains effleurer les touches pourraient le confirmer. Si certains ne faisaient que répéter les notes qu’ils voyaient sur une partition, lorsque le jeune homme jouait, il y avait ce petit quelque chose en plus qui faisait toute la différence, un supplément d’âme. C’est ainsi que Leann avait toujours ressenti sa musique en l’écoutant. Voilà pourquoi cette part d’elle était heureuse pour lui. L’autre part était plus égoïste, l’autre part se focalisait sur ce qu’elle ressentait elle, et pour le moment, elle était envahie par la peur de le perdre. Parce qu’au final, il avait toujours été là avec son air rêveur et ses sourires de gamin, et elle n’avait jamais envisagé qu’il puisse disparaître de sa vie. D’accord, peut-être qu’elle exagérait un peu la situation. Même à l’autre bout du pays, rien ne les empêchait de garder contact, il y aurait toujours le téléphone ou encore les mails. Mais pour avoir déménagé à plusieurs reprises, elle avait pleinement conscience de la difficulté de maintenir le contact lorsque des milliers de kilomètres vous séparent de quelqu’un. Au début, on y met de la bonne volonté et puis le temps finit par accomplir son œuvre. Et tout ceci avait frappé la jeune femme de plein fouet lorsqu’il lui avait annoncé la nouvelle. Certes, le moment n’était pas idéal dans la mesure où elle était à fleur de peau lorsque c’était arrivé. Mais aujourd’hui, même si elle n’était plus aussi brisée, la crainte n’avait pas disparu.

Alors oui, d’une certaine façon elle avait besoin de savoir où il en était pour savoir où elle en était également. Tortueux ? Mais pourtant tellement vrai. C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée face à son colocataire deux fois de suite cette semaine. Cette fois-ci, au moins, elle eût la confirmation qu’il était bien rentré à Los Angeles puisqu’il se trouvait chez ses parents. Peut-être qu’elle aurait dû prendre ça comme un signe de ne pas y aller. Elle n’avait pas particulièrement envie de se retrouver devant les parents de Zach et Joshua, même si d’après l’aîné des Porter, elle était cordialement invitée à dîner chez eux par leur mère. Elle avait repoussé cette perspective comme elle le pouvait trouvant cette invitation trop étrange, presque indécente à vrai dire. Certes, à présent, elle se doutait que les parents n’étaient pas au courant de la raison de la séparation de leur fils avec elle… Mais elle, elle le savait, et c’est précisément ça qui rendait cette invitation tout à fait indécente. A chaque fois qu’elle y pensait, elle en arrivait à la même conclusion, ce serait trop étrange et pas dans le bon sens du terme. Cela dit, les paroles de Carrie lui revinrent en mémoire. Après tout, elle n’avait pas grand-chose à perdre à y aller. Elle était à peu près sûre que si elle n’allait pas voir le jeune homme, elle serait pétrie de regrets. Et très honnêtement, elle avait l’impression d’en avoir suffisamment pour ne pas continuer dans cette voie. C’est ainsi qu’elle se retrouva devant la maison des Porter, dans laquelle elle n’était pas revenue depuis le début de l’été dernier. Se retrouver face à cette maison lui rappela à la fois de bons et de mauvais souvenirs. Mais elle ne s’y attarda pas et d’avança vers la porte pour sonner. A son grand soulagement, c’est Zach qui vint lui ouvrir. Elle était nerveuse et par extension, elle parlait trop. Elle réalisait qu’elle interrompait peut-être un moment en famille, mais elle expliqua tout de même qu’elle était passée le voir et que son colocataire lui avait dit qu’il se trouvait à New York. « Oh ! Tu n'interromps rien du tout, à vrai dire ... » Elle esquissa un léger sourire, rassurée que ce ne soit pas le cas. « ... je m'apprêtais à mettre les voiles » Elle n’arrivait donc pas au moment idéal. Décidément les visites à l’improviste n’étaient pas l’idéal la concernant. « Tu es venue en voiture ? » Elle hocha la tête et eût simplement le temps de répondre un « Oui » avant qu’il n’enchaîne. « Ça t'ennuie de me déposer dans le centre ? Je te raconterais en route » Compte tenu de l’horrible circulation de Los Angeles, il était certain que ça leur laisserait le temps de discuter. « Oui, bien sûr, allons-y ! » répondit-elle en souriant, avant de tourner les talons en direction de sa voiture.

Installée derrière le volant, elle boucla sa ceinture et jeta un coup d’œil à Zach pour voir s’il avait fait de même, plutôt que d’entendre la sonnerie stridente de la voiture en cas de ceinture non attachée. « Je suis désolé. Je t'aurais bien proposé de rentrer, mais c'est un peu tendu aujourd'hui. Mes parents ont compris que je ne m'étais pas rendu à NY, seulement pour visiter le MET ... » Elle glissa la clé dans le contact, puis démarra. « Non, c’est rien… C’est sans doute mieux que je rentre pas », avoua-t-elle. Non pas qu’elle voulait faire preuve d’impolitesse, mais elle était vraiment persuadée que ce n’était pas une bonne idée. Elle était tout de même étonnée qu’il n’ait pas raconté à ses parents pourquoi il se rendait à New York. « Tu ne leur as rien dit ? » s’étonna-t-elle. C’était tout de même quelque chose de sérieux qu’il envisageait de faire et elle était assez surprise qu’il n’en ait pas parlé avec ses parents. « Je suis content de te voir ! J'ai pas arrêté de tourner en rond, en essayant de deviner de quel quartier tu venais » Un sourire se dessina au coin de ses lèvres. Elle trouvait ça plutôt mignon qu’il se soit posé la question. « Brooklyn ! », répondit-elle en s’engageant dans une rue sur la gauche. « J’espère que tu as traversé le pont à pied Porter ! » ajouta-t-elle avec un éclair de malice dans le regard. « Alors… Comment ça s’est passé ? » demanda-t-elle avec curiosité et tout de même une pointe d’enthousiasme. « Je veux dire Julliard, pas ta visite du MET ! » ajouta-t-elle avec une pointe d’humour, même s’il devait s’en douter.






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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptyDim 26 Mai - 17:42

Zach ne savait même pas si Lincoln se trouvait chez lui à l’heure actuelle. Il était encore tôt et après tout, peut-être s’était-il accordé une petite virée nocturne avec quelques-unes de ses nouvelles fréquentations. Ils ne parlaient plus énormément ces derniers temps. Le problème était qu’il n’avait aucun moyen de s’assurer des disponibilités de son meilleur ami ; son téléphone portable était resté dans le bureau de son père à l’étage et, il n’aurait certainement pas risqué de compromettre les chances de succès de son esquive à l’anglaise pour aller le récupérer. Il n’avait plus qu’à marcher jusqu’à la station la plus proche, prendre le premier bus en direction de Chino et croiser les doigts pour ne pas se faire détrousser en cours de route. Et s’il venait à finir la nuit sur le seuil de sa porte à attendre son retour et bien ainsi soit-il. C’était toujours mieux que de rester enfermé dans sa propre chambre à purger docilement une pénitence qu’il n’était décidément plus en âge de recevoir. Il ignorait d’où lui provenait ce soudain accès de courage. Il savait seulement qu’il était temps pour lui de s’en servir pour faire passer ses ambitions les plus intimes devant les attentes que ses parents lui avaient placées sur les épaules. Évidemment, il aimait l’architecture, dessiner des immeubles et calculer la répartition de leurs masses pour obtenir une structure idéale. Et décrocher un emploi stable dans l’entreprise de son père d’ici cinq ans ne voilait pas sa bonne humeur. Toutefois, il savait qu’il ne pourrait jamais s’en satisfaire complètement. Il aspirait depuis toujours et davantage à devenir pianiste professionnel et ne pouvait décemment pas attendre d’être trop âgé pour se lancer à l’eau. Il était doué dans ce domaine et sentait un écho naître dans sa poitrine derrière chaque note que les touches d’ivoire laissaient jaillir. Et il lui restait encore tellement à apprendre ! À quel genre d’homme ressemblerait-il d’ici une vingtaine d’années s’il laissait glisser cette opportunité de briller pour quelque chose qui lui donnait l’impression d’être complètement en vie ?
Leann. Il ne s’attendait certainement pas à ce qu’elle lui rende visite –ou du moins pas aujourd’hui, ni à Pasadena– cependant, il ne pouvait qu’être ravi de la voir surgir à l’improviste. Elle était sans doute le premier visage amical qu’il rencontrait depuis son retour en Californie. Il était persuadé que Joshua aurait démontré un minimum de compassion à son égard s’il avait été présent. Peut-être même se serait-il montré disposé à prendre sa défense devant le binôme parental. Mais Joshua ne vivait plus sous leur toit depuis près de huit mois et n’avait pas été là.
Zach suivit la jeune femme sur l’allée caillouteuse menant à sa voiture garée quelques mètres plus loin sous un saule. Il lança un dernier coup d’œil par-dessus son épaule, guettant avec anxiété une ombre suspecte à la fenêtre de la chambre de sa mère. Mais la lumière était éteinte depuis quelques minutes. Elle avait dû renoncer à ses dossiers pour profiter de la tranquillité que lui apportait le silence de la maison. Elle serait sans doute furieuse le lendemain matin. Mais elle, elle comprendrait. Elle l’avait toujours mieux cerné que son père. Peut-être consentirait-elle à lui céder un peu d’espace et à convaincre son époux d’en faire de même.
Zach s’installa derrière le tableau de bord et s’empressa de boucler sa ceinture lorsqu’il se rendit compte que Leann attendait qu’il le fasse pour démarrer en toute sécurité : « Non, c’est rien … C’est sans doute mieux que je ne rentre pas » lui avoua-t-elle et bien qu’il eût préféré qu’il n’en soit pas ainsi, il hocha la tête d’un air entendu : « Je suis même surpris que tu te sois aventurée jusqu’ici, ajouta-t-il en esquissant un sourire tout en fossettes. Leann s’était retrouvée ‘interdite de séjour’ chez les Porter depuis le début de l’été précédent. Bien entendu, personne ne l’avait ouvertement chassée. Mais elle possédait suffisamment de manières pour discerner si sa présence était appropriée ou non dans certains lieux. Je m’absenterais plus longtemps la prochaine fois. Histoire de donner un ulcère à Nolan à force de jouer les réceptionnistes ». Il coula un regard malicieux dans sa direction. Son colocataire de l’UCLA lui avait téléphone lorsqu’il était à New York pour lui indiquer qu’une jolie petite brune s’était présentée à leur porte en début de semaine. L’anecdote ne signifiait rien de particulier. Cependant, il n’avait pu s’empêcher de sourire à l’idée que Leann se soit lancée à lui rendre visite de plus en plus régulièrement. Bientôt, la voiture quitta l’enceinte de la propriété et il se sentit respirer plus librement. Il n’osait pas imaginer quelle serait la réaction de son père lorsqu’il découvrirait le pot-aux-roses. Et de toute manière, il était trop tard pour faire machine arrière alors, inutile de se torturer l’esprit avec cette affaire pour le moment. Il affronterait les conséquences une prochaine fois.
« Tu ne leur as rien dit ? » s’étonna-t-elle en lui jetant un bref coup d’œil sur le côté. Il secoua la tête de droite à gauche en trifouillant la fermeture de son sac avec fébrilité. « Tu connais mon père, se justifia-t-il en haussant négligemment les épaules comme si ça valait toutes les explications du monde. Il ne m’aurait jamais laissé monter dans cet avion s’il avait su que je comptais postuler dans ces écoles. Autrement dit, ‘foutre mon avenir en l’air’ ». Il accompagna la fin de sa phrase d’un geste-guillemets avec ses deux index. Rowtag n’avait pas mâché ses mots aujourd’hui, sans doute sous l’effet de la colère. Ils n’avaient jamais vraiment eu cette conversation en définitive. Zach avait glissé l’idée de suivre des études artistiques à plusieurs reprises, de manière indirecte pour estimer les réactions de son père et n’y avait récolté que quelques gloussements amusés. Ça l’avait plus ou moins vacciné de répéter l’expérience sérieusement.

« Brooklyn ! lui répondit-elle, lorsqu’il l’eut interrogée sur son quartier natal.
— J’ai adoré Brooklyn ! S’exclama-t-il avec enthousiasme en se remémorant le parcours réalisé dans l’un des quartiers les plus caractériels, selon lui tout du moins, de la Grosse Pomme. Il s’était pris d’affection pour l’agencement des rues et la vue offerte par l'East River.
— J’espère que tu as traversé le pont à pied Porter ! ajouta-t-elle avec espièglerie.
— J’ai marché jusqu’à la moitié. Pour ma défense, j’avais très très mal aux pieds, lui avoua-t-il en lui offrant une grimace. Je suis redescendu pour prendre un Ferry jusqu’à Red Hook. J’ai mangé une bonne glace et puis j’ai marché jusqu’à Bay Ridge pour entendre du gospel. C’était fantastique ! Étant de religion juive, il n’avait que très rarement mit les pieds dans d’autres églises. Il n’avait pas regretté l’initiative et s’était promis de réitérer l’expérience à l’avenir. J’peux te garantir que, le soir arrivé, je ne me suis pas fait prier. Je me suis écroulé comme une masse. S'esclaffa-t-il avant de réprimer un bâillement involontaire. Jet-lagging, pfiou.

« Alors… Comment ça s'est passé ? Je veux dire Julliard, pas ta visite du MET ! » L’interrogea-t-elle avec curiosité. Zach s’accorda quelques secondes pour réunir ses impressions, détaillant machinalement le paysage urbain qu’ils traversaient, si différent des horizons new-yorkais. « C’était … parfait ! Sans me vanter. J’ai interprété un classique, remanier un second et je crois qu’ils ont apprécié ma production personnelle, l’informa-t-il en se sentant rougir délicatement sous l’effet de sa modestie coutumière. Robb –le professeur qui m’a contacté– il a appelé mes parents pour leur demander approbation et premier versement pour la rentrée prochaine. Il marqua une courte pause et se fendit d'un rictus amer : Et comme ils n’étaient pas au courant, l’accueil de ce matin n’a pas été très gai. D’où la découche. Tu sais s’il y a toujours des bus qui partent vers la banlieue à cette heure-là ? l’interrogea-t-il en changeant productivement de sujet. Je suis censé passer la nuit chez Link –en espérant qu’il ne se soit pas laissé embarquer dans une soirée à l’autre bout de Chino. Il émit un soupir. Tu sais, je crois qu’ils ne me laisseront jamais partir ». Lui confia-t-il en faisant de nouveau référence à ses parents, tout en s’assombrissant de manière instantanée. Cette vérité lui faisait l’effet d’une brique dans l’estomac. « Je suis désolé, reprit-il en s'efforçant de sourire. Je suis pas de très bonne compagnie ce soir. Parle-moi un peu de toi, ça me changera les idées. Qu'est-ce que j'ai manqué depuis que je suis parti ? »
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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptySam 1 Juin - 17:45


Leann & Zach





your eyes look like coming home ▬ Le principal problème de Leann, c’était de ne pas savoir où en était Zach et de ne se baser que sur des hypothèses. Mais après tout, elle avait toujours été comme ça. Elle passait bien trop de temps à se poser des questions avant d’agir. Si c’était ben d’être réfléchie dans certaines situations, elle n’avait pas l’impression que c’en était une en ce moment. Elle était passée à deux reprises à la résidence universitaire pour voir le jeune homme. Elle était simplement tombée sur son colocataire, Nolan, qui lui avait dit la première fois que Zach était à New York, puis chez ses parents la deuxième. Chez ses parents… Inutile de préciser que cette perspective la faisait énormément hésiter. Elle n’y était jamais retournée depuis sa rupture avec Josh et elle n’était pas certaine d’y être la bienvenue, même si ce dernier lui avait assuré le contraire. Mais elle avait finalement pris son courage à deux mains pour s’y rendre. Le fait est qu’elle avait l’impression de devenir folle de ne pas savoir ce qu’il comptait faire pour New York, alors oui, d’une certaine façon, le voir était urgent. A son grand soulagement, lorsqu’elle arriva, Zach proposa plutôt qu’ils s’éclipsent, ce qui l’arrangeait bien. C’était sans doute mieux qu’elle n’entre pas, n’est-ce pas ? « Je suis même surpris que tu te sois aventurée jusqu’ici » Croyez-moi, elle aussi en était étonnée. « Ton frère m’a dit que je pourrais passer dîner un de ces jours… Mais je ne suis pas sûre que ce soit une si bonne idée que ça ! Alors je suppose que m’aventurer dans l’allée était un bon compromis ! » répondit-elle en esquissant un sourire. Non, vraiment cette histoire de dîner lui semblait être la pire idée du monde. Elle se voyait mal se retrouver face aux parents de Josh et Zach pendant tout un repas, ce serait bien trop embarrassant. Je m’absenterais plus longtemps la prochaine fois. Histoire de donner un ulcère à Nolan à force de jouer les réceptionnistes » Leann laissa échapper un léger rire. « Le pauvre… Je crois qu’il a dû me prendre pour une groupie ! » plaisanta-t-elle. Le colocataire de Zach était assez… Etrange ! Il n’était pas fondamentalement désagréable, mais pas vraiment agréable non plus ! A vrai dire, à chaque fois que la jeune femme s’était retrouvée face à lui, elle avait eu l’impression de le déranger et ne s’était donc pas attardée. Elle avait simplement demandé où elle pouvait trouver Zach et n’avait pas insisté davantage. De toute façon, elle n’aurait pas pu rester davantage puisqu’elle n’aurait sans doute trouvé aucun sujet de conversation possible avec Nolan.

Leann fut assez étonnée d’apprendre que Zach n’avait rien dit à ses parents concernant la raison de son voyage à New York. Etant donné sa passion pour le piano, elle aurait pensé qu’ils auraient été heureux d’apprendre que leur fils avait l’opportunité d’étudier à Julliard, mais ce n’était sans doute pas ce qu’ils pensaient tout compte fait. « Tu connais mon père » Oui, elle l’avait suffisamment entendu avoir des discussions avec ses deux fils, n’est-ce pas ? Il n’était pas méchant, simplement il avait une idée précise du futur que ses enfants devaient avoir. « Il ne m’aurait jamais laissé monter dans cet avion s’il avait su que je comptais postuler dans ces écoles. Autrement dit, ‘foutre mon avenir en l’air’ » La jolie brune grimaça légèrement à l’entente de ses paroles. Son père devrait comprendre, n’est-ce pas ? Zach avait de l’or au bout des doigts, il devait bien le savoir depuis tant d’années ! « J'espère qu'il finira par comprendre... Vraiment ! » Elle était assez heureuse que ses parents aient toujours été dans une optique de la soutenir et de ne pas décider à sa place. Elle fut assez touchée qu’il se soit demandé de quel quartier elle venait à New York. Elle avait passé toute son enfance à Brooklyn et gardait d’ailleurs d’excellents souvenirs de cette époque, de la rue dans laquelle sa famille vivait. « J’ai adoré Brooklyn ! » Elle sourit à sa réponse, particulièrement contente qu’il ait apprécié ce quartier. Il était agréable, les petits immeubles étaient typiques… C’était un peu comme une petite ville calme au sein de la frénésie new yorkaise. En tous cas, elle espérait qu’il avait traversé le Brooklyn Bridge à pieds au moins ! « J’ai marché jusqu’à la moitié. Pour ma défense, j’avais très très mal aux pieds » Il est vrai que le pont était assez long à traverser, mais elle prit tout de même un air faussement choqué. « Petite nature ! » le charria-t-elle. « Je suis redescendu pour prendre un Ferry jusqu’à Red Hook. J’ai mangé une bonne glace et puis j’ai marché jusqu’à Bay Ridge pour entendre du gospel. C’était fantastique ! » Elle sourit, le sentant véritablement enchanté par son séjour à New York. « J’peux te garantir que, le soir arrivé, je ne me suis pas fait prier. Je me suis écroulé comme une masse. » Elle voulait bien le croire. Si en général, on ne voyait pas le temps passer en se baladant dans Manhattan, le soir venu, la fatigue se faisait sentir des kilomètres parcourus.

Elle était tout de même impatiente de savoir comme les choses s’étaient déroulées pour lui à Julliard. « C’était … parfait ! Sans me vanter. J’ai interprété un classique, remanier un second et je crois qu’ils ont apprécié ma production personnelle » Ce qu’elle ressentait était particulièrement contradictoire, elle était à la fois heureuse pour lui et déçue pour elle. « Je suis fière de toi », lui dit-elle en souriant. Ça, au moins, c’était vrai et certainement pas contradictoire. « Robb –le professeur qui m’a contacté– il a appelé mes parents pour leur demander approbation et premier versement pour la rentrée prochaine. » Elle sentit son ventre se nouer tandis que l’idée qu’il allait partir faisait son chemin dans son esprit. « Et comme ils n’étaient pas au courant, l’accueil de ce matin n’a pas été très gai. D’où la découche. Tu sais s’il y a toujours des bus qui partent vers la banlieue à cette heure-là ? » Elle n’en avait aucune idée. Los Angeles était une ville suffisamment énorme pour qu’elle n’en sorte pratiquement jamais. Chaque quartier avait la taille d’une grosse ville et même après plusieurs années, elle n’aurait pas pu prétendre connaître la totalité de Los Angeles. « Aucune idée… Mais si tu as besoin d’y aller, je peux t’y conduire ! » lui dit-elle. Après tout, elle avait sa voiture ! « Je suis censé passer la nuit chez Link –en espérant qu’il ne se soit pas laissé embarquer dans une soirée à l’autre bout de Chino. » Chino ? Ce n’était pas l’endroit le mieux fréquenté du coin, au contraire ! « J’espère pour toi ! » lui répondit-elle. « Tu sais, je crois qu’ils ne me laisseront jamais partir » Elle lui jeta un bref coup d’œil avant de se fixer à nouveau sur la route. Elle était partagée à ce sujet. Egoïstement, elle n’avait pas envie qu’il s’en aille, mais elle trouverait ça terriblement injuste que ses parents l’empêchent de faire ce qu’il voulait. « Peut-être… Peut-être que tu devrais leur expliquer pourquoi tu en as autant envie » Parfois, il suffisait d’employer les mots justes. « Je suis désolé, je suis pas de très bonne compagnie ce soir. Parle-moi un peu de toi, ça me changera les idées. Qu'est-ce que j'ai manqué depuis que je suis parti ? » Elle prit une discrète inspiration, sentant qu’elle en aurait besoin pour ce qui allait suivre. « Rien de bien intéressant, la routine ! » dit-elle avec une apparente nonchalance. Apercevant un parc après le feu rouge, elle eût envie de s’y arrêter, ce qui serait plus agréable pour discuter. « Est-ce que ça t’embête si on s’arrête un moment ? » lui demanda-t-elle. Avec chance, elle trouva une place où se garer assez rapidement et pas trop loin de l’entrée du parc. Zach devait probablement se demander pourquoi elle avait insisté pour s’arrêter, pourquoi elle voulait aller dans ce parc… Peut-être qu’elle était en train de passer pour folle avec son attitude étrange, mais au fond, peu importe… Il fallait bien qu’elle se lance un jour. « Désolée si je suis un peu étrange… Je voulais simplement te parler de quelque chose ! » Elle n’était pas douée pour ce genre de choses, pour parler de ce qu’elle ressentait. Cela dit, l’atmosphère calme du parc avait le mérite de l’apaiser un peu. « C’est très égoïste de ma part, mais… Depuis que tu m’as dit que tu envisageais d’aller à Julliard, une part de moi était ravie pour toi, mais une autre part était morte de peur à l’idée que tu t’en ailles », avoua-t-elle en relevant ses yeux chocolat vers lui, tandis qu’ils s’arrêtaient à proximité d’un arbre. « Zach… Quand tu m’as dit de trouver quelqu’un qui ne me rappellerait pas à quel point tout a raté… C’est à toi que j’ai pensé » dit-elle en essayant d’entrevoir une réaction dans son regard. « C’est complètement contradictoire, parce que tu devrais justement me rappeler ce qui a raté » Elle était nerveuse, alors elle parlait, sans doute de trop. « Mais c’est pas le cas…. Parce que j’ai adoré aller à mon bal de promo avec toi, parce que j’ai mis presque deux ans à réaliser que j’avais aimé que tu m’embrasses, parce que j’ai jamais voulu reconnaître que je venais pas toujours chez vous uniquement pour Josh… Ce que j’essaie de te dire c’est que j’ai passé ces dernières années à trouver toutes les excuses possibles à ton sujet, mais la vérité c’est que depuis que tu rentré dans ma vie, j’ai jamais réussi à te faire sortir de mon esprit… Et je suis morte de peur à l’idée de sortir de la tienne si tu pars à New York » Ses yeux étaient accrochés aux siens, dans l’attente d’une réponse ou même de la plus infime des réactions.







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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptyDim 30 Juin - 1:05

Zach ne savait plus à quoi s’attendre. Les évènements s’enchaînaient les uns à la suite des autres, si rapidement qu’aucune chance d’en anticiper les conséquences immédiates n’était envisageable. Et la faible parcelle de contrôle qu’il avait encore le mérite de disposer sur la direction que prendrait son existence au cours des prochaines semaines lui glissait fatalement entre les doigts. Lincoln aurait su comment réagir face à ce nœud de problèmes grandissant. Il lui aurait soufflé quelques conseils idéalement ficelés et tout se serait arrangé pour le mieux en définitive. Zach baissa les yeux en s’assénant une claque mentale. C’était cette attitude spécifique qui lui valait d’échouer à se tirer du pétrin dans lequel il s’était enfoncé de lui-même. Il avait besoin de gagner cette indépendance quotidienne qui avait été sienne lorsqu’il séjournait à New York. Cesser de se reposer sur les autres dans l’espoir d’obtenir une solution-miracle au moindre de ses tracas. Se découvrir des solutions, sans s’inquiéter de savoir comment Joshua, Lincoln ou Nolan géreraient la situation s’ils avaient été à sa place. Parce qu’ils ne l’étaient pas. Et ils ne seraient pas toujours à ses côtés pour le dorloter. Il lui suffisait d'observer la distance que Lincoln s’était appliqué à mettre entre eux au cours des derniers mois pour revenir durement à la réalité. Il émit un soupir inaudible sans réussir à se dégourdir le cœur.

Il lui relata son séjour à New York, nourrissant son récit de détails sans grande importance, sans prendre la peine de dissimuler l’enthousiasme que ceux-ci lui inspiraient. Il avait passé sa journée entière à étouffer l’excitation qui lui pendait aux tripes par crainte d’attiser les foudres de son père. Ses parents n’avaient pas cherché à savoir comment s’était déroulé sa semaine –et pourtant, il savait que sa mère aurait préféré pouvoir le questionner sans retenue. Finalement, c’était libérateur de pouvoir s’exprimer sans inquiétude auprès d’une personne aussi prête à écouter qu’à s’intéresser. « Je suis fière de toi ». Zach écarquilla les yeux sous l’effet de surprise, avant de se fendre d’un sourire doux : « Merci, souffla-t-il, les pommettes teintées d’une légère nuance rosée. It means a lot to me ». Il se tut quelques instants en fixant la route à travers le pare-brise, le cœur plus léger. Leann l’avait toujours encouragé vis-à-vis de la musique –même à une époque où ils n’étaient qu’à peine amis. Elle s’installait dans un coin du studio de la maison Porter pour terminer ses devoirs, lorsqu’il interprétait les ballades de Chopin et finissait souvent par s’asseoir près de lui, pour apprécier les mélodies. Elle n’avait jamais remis son talent en question, même lorsqu’il manquait répétitivement quelques accords complexes. Elle l’avait aidé à appréhender ses échecs avec sérénité avant de recommencer une nouvelle fois. Et si un jour l’idée lui avait traversé l’esprit, il était pratiquement sûr qu’elle ne l’aurait pas laissé abandonner non plus. Il ne pouvait qu’en éprouver une profonde gratitude. C’était si rare de trouver quelqu’un capable de croire en vous de la sorte.
« Aucune idée… Mais si tu as besoin d’y aller, je peux t’y conduire ! » Lui proposa-t-elle spontanément. Il hocha négativement la tête en se mordillant la lèvre inférieure : « Ne le prends pas mal, mais … Ce n’est pas vraiment un endroit pour toi, déclina-t-il maladroitement. Il engloba la carrosserie du regard avant d’ajouter : Je veux dire, pour les filles en général, pas seulement toi. Et d'ailleurs, moi aussi j'évite d'y aller tout seul. Avec une voiture comme celle-ci, t’es certaine de repartir sur les rotules. Et puis, de toute manière, l'aller-retour est trop long pour que ça vaille le coup. Surtout s'il n'est pas là. » Il ne tenait pas à ce qu'elle conduise plus d'une heure pour rien. « Peut-être… Peut-être que tu devrais leur expliquer pourquoi tu en as autant envie ». Il se fendit d’un sourire amer traduisant tout ce qu’il pouvait penser d’une telle tentative. Son père appréciait la musique qu’il produisait, aucun doute là-dessus. En revanche, il n’avait jamais observé le talent de son fils comme le potentiel d’une carrière professionnelle florissante. Sa mère l’avait sans doute envisagé à une époque. Sans doute. Seulement, elle n’avait jamais évoqué une telle éventualité. L’aurait-elle fait plus tôt, peut-être ce débat aurait-il été plus facile à résoudre. « Peut-être » Se contenta-t-il de répondre en haussant brièvement les épaules, peu convaincu. La question était close. Il n’avait aucune envie de s’étendre là-dessus à présent. Lui qui d’ordinaire s’illuminait d’une bonne humeur perpétuelle finirait par broyer du noir jusqu’à ce qu’elle le lâche à la gare routière.
« Rien de bien intéressant, la routine ! » Lui répondit-elle avec nonchalance. Il opina silencieusement, dissimulant superficiellement le soulagement qu’il pouvait éprouver à l’entendre s’exprimer ainsi. Avant son départ pour New York, la jeune femme s’était retrouvée dans une situation plus que délicate et, une part de lui n’avait cessé de s’inquiéter pour elle, dans l’intervalle. Le sujet n’avait pas été évoqué depuis et, après un court instant de réflexion, il renonça à l’interroger à ce propos. Autant que lui vis-à-vis de Julliard, il doutait qu’elle souhaite aborder la question de nouveau. « Est-ce que ça t’embête si on s’arrête un moment ? » Lui demanda-t-elle après quelques instants, faisant éclater la bulle de silence confortable qui s’était installée dans l’habitacle. « Non, non pas du tout » Bredouilla-t-il, pris au dépourvu par ce retournement de situation. Ils roulèrent quelques mètres supplémentaires, jusqu’à ce qu’il se redresse sur son siège pour lui indiquer une place où se ranger du bout de l’index. Il glissa son sac sous le siège passager pour le maintenir hors de vue depuis l’extérieur, avant de la suivre docilement. Ils pénétrèrent dans le parc, jusqu’à une petite aire de jeux complètement déserte à cette heure de la nuit. Quelques sans-abris sommeillaient sous l’ombre des arbres, suffisamment loin pour qu’ils ne brisent pas l’intimité de la conversation à venir.
« Désolée si je suis un peu étrange… Je voulais simplement te parler de quelque chose ! » Commença-t-elle. Il lui renvoya un regard interloqué. « Et tu ne pouvais pas le faire dans la voiture, parce que … ? ». Il arqua un sourcil interrogateur et, il gloussa nerveusement. Les pincettes qu’elle utilisait pour approcher la conversation le rendaient fébrile. Il pressentait qu’elle s’apprêtait à aborder une question importante. Qu’elle choisisse de le faire aujourd’hui, au beau milieu d’un parc, à une heure pareille, le laissait à la fois troublé, curieux et perplexe. Lorsqu’il prit enfin conscience du sens que prenait la conversation, ses muscles se tétanisèrent. Ses lèvres se scellèrent d’elles-mêmes et il la laissa parler sans l’interrompre une seule fois. À vrai dire, c’est à peine s’il cligna des yeux.
« Tu as raison, répondit-il après quelques instants, la gorge devenue sèche. C’est égoïste de ta part, Lee. Injustement égoïste, je dirais même ». Il marqua une pause pour déglutir. Il aurait souhaité que sa voix reste égale, mais l’émotion était présente, nettement perceptible. Et terriblement contradictoire. Combien de temps avait-il attendu qu’elle lui offre une telle déclaration ? Combien de fois en avait-il seulement rêvé ? Alors, pourquoi ce sentiment d’injustice ? Cette rancune insoupçonnée qui éclate ? « J’ai attendu pendant plus de deux ans pour que tu réussisses à déterminer si oui ou non, on avait une chance tous les deux. Tu m’as complètement tourné le dos, lorsque Josh est rentré à Los Angeles. Et ça n’importait plus lorsqu’on s’est retrouvé à la rentrée. Parce qu'on pouvait à nouveau se parler sans que ça devienne lourd » Il planta ses pupilles dans les siennes. « Lee, t’as jamais rien dis. Et c’est maintenant que tu décides de planter le clou ? Maintenant, alors que j—». Il se mordit la lèvre inférieure, profondément contrarié. « Pourquoi maintenant ? T’aurais attendu combien de temps encore, si je n’avais pas reçu ce coup de téléphone ? ». Finalement, il en venait au point qui le troublait le plus. Il attrapa l'une de ses mains avec délicatesse et une retenue hésitante: « Si je reste, je ne veux pas que tu fasses machine arrière ». Sa voix se brisa sur les dernières notes et il baissa les yeux. Il ne s’était jamais adressé à elle aussi vivement par le passé –sauf peut-être au début de l’été dernier. Il avait besoin d’une réponse.
Oh, oui décidément. Il ne savait plus quoi faire. Les évènements s'enchaînaient, les uns à la suite des autres sans lui laisser la moindre chance d'anticiper la moindre réaction.


Dernière édition par Zach T. Porter le Mar 23 Juil - 15:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptySam 6 Juil - 22:46


Leann & Zach





your eyes look like coming home ▬ Leann était effrayée à l’idée que Zach s’en aille pour de bon à New York, mais malgré tout, elle était fière de lui. Certes, le voir s’éloigner à l’autre bout du pays lui ferait un énorme pincement au cœur, mais en même temps elle était contente pour lui, contente qu’il ait cette opportunité de réaliser son rêve. Il était clair que le piano n’était pas qu’un loisir pour lui. Il en jouait trop bien pour que ce ne soit qu’un à-côté, qu’une activité qu’il pratique le week-end sur des partitions ennuyeuses. Julliard, c’était tant de niveaux au-dessus de ça, c’était la possibilité d’en faire sa vie. Alors ce n’était pas rien d’impressionner des professeurs de ce genre d’écoles, qu’ils croient suffisamment en lui pour penser qu’il pourrait devenir pianiste. « Merci » Ca ne nécessitait pas de remerciements, c’était la stricte vérité, elle était fière de lui et de son parcours. « It means a lot to me » Elle sourit tendrement à ce qu’il avait ajouté, se concentrant à nouveau sur la route. Zach lui demanda ensuite si des bus partaient encore pour la banlieue à cette heure là. Elle n’en avait aucune idée. Ce qu’elle savait en revanche, c’est que les réseaux de bus dans cette ville étaient une horreur. Los Angeles était une ville tellement étendue qu’il y avait tout un mélange de lignes, sans parler du temps qu’il fallait pour aller d’un point à l’autre. Croyez-moi, pour Leann, ça avait été la motivation suprême pour passer son permis de conduire au lycée. Elle ne connaissait donc pas vraiment les horaires de bus, ne le prenant jamais. Mais si Zach avait besoin d’y aller, elle pouvait bien sûr le conduire. « Ne le prends pas mal, mais … Ce n’est pas vraiment un endroit pour toi » Elle haussa légèrement un sourcil, curieuse de savoir où il voulait en venir. « Je veux dire, pour les filles en général, pas seulement toi. Et d'ailleurs, moi aussi j'évite d'y aller tout seul. Avec une voiture comme celle-ci, t’es certaine de repartir sur les rotules. Et puis, de toute manière, l'aller-retour est trop long pour que ça vaille le coup. Surtout s'il n'est pas là. » Question de sécurité donc ! Mais est-ce que c’était aussi une bonne idée d’y aller en bus ? Au fond, ça ne la regardait pas vraiment, mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un pic d’inquiétude. « Tu devrais faire attention dans le bus aussi dans ce cas ! » lui dit-elle finalement en esquissant un sourire. Ils en revinrent finalement à ses auditions à New York et à la forte possibilité d’aller finir ses études là-bas. Mais ses parents ne semblaient pas franchement de cet avis. Un métier dans le domaine artistique n’était jamais sécurisant pour les parents, parce qu’il y avait beaucoup de candidats pour peu de places. Pour autant, Zach était sur la bonne voie, une voie sérieuse avec Julliard. Alors peut-être devait-il prendre le temps de parler avec eux, de leur expliquer. Après tout, ils devaient bien le savoir qu’il était un pianiste talentueux, avec un bel avenir devant lui dans la musique. « Peut-être »

Il n’y avait pas grand-chose de neuf dans la vie de Leann, rien de comparable à ce que venait de lui raconter Zach en tous cas. Enfin si, il y avait bien quelque chose, mais lui dire tout ça en conduisant ? Non, ça lui semblait trop nonchalant, trop indifférent. Et si elle ne le faisait pas maintenant, si elle attendait encore davantage, est-ce qu’elle trouverait seulement le courage de lui parler ? Elle n’en était pas certaine. Elle était ainsi, elle réfléchissait cent fois une situation avant de se lancer, alors lorsqu’elle sentait que le moment était peut-être le bon, elle se devait de le prendre en compte, de ne pas reculer. Et puis Carrie ne lui avait-elle pas dit d’être épique ? C’était le moment d’essayer de l’être. Es-ce que ça le dérangeait s’ils s’arrêtaient un moment ? « Non, non pas du tout » Bien. Le temps de trouver une place où se garer à proximité d’un parc et elle commença par s’excuser de manifester une attitude étrange. Mais elle devait lui parler, et ce n’était pas anodin, ça ne pouvait pas se faire n’importe où, ça méritait un endroit particulier. « Et tu ne pouvais pas le faire dans la voiture, parce que … ? » Parce que la voiture était un endroit trop banal, trop trivial. « Parce que… C’est important », dit-elle timidement, avant de prendre une inspiration pour se lancer. Elle était égoïste dans ses sentiments, elle en avait bien conscience, et c’est peut-être ce qui l’avait le plus fait hésiter. Elle était heureuse pour lui, que des opportunités immanquables s’offrent à lui. Mais d’un autre côté, elle était morte de peur à l’idée de ne plus faire partie de sa vie. Il avait toujours eu de l’importance depuis qu’elle avait rencontré, mais elle avait toujours refoulé la place qu’elle voulait lui accorder dans sa vie. La vérité, c’est qu’elle avait aimé qu’il l’embrasse, elle avait aimé se rendre avec lui à son bal de promo. Tous les moments qu’elle avait passé étaient gravés dans sa mémoire, même si elle n’avait pas été très honnête envers elle-même. Anxieuse, elle scrutait le regard de Scott à la recherche d’une réponse silencieuse avant qu’il ne parle. « Tu as raison » Cette pause serra un peu plus son cœur sous l’effet de la nervosité. « C’est égoïste de ta part, Lee. Injustement égoïste, je dirais même » Instinctivement, elle baissa le regard vers l’herbe. Elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il accepte tout ce qu’elle venait de dire avec un large sourire aux lèvres. Ça ne se passait pas comme ça, pas alors qu’elle avait mis autant de temps à réaliser. Peut-être qu’avec ses paroles, elle le faisait revenir sur quelque chose sur lequel il avait tiré en trait. « J’ai attendu pendant plus de deux ans pour que tu réussisses à déterminer si oui ou non, on avait une chance tous les deux. Tu m’as complètement tourné le dos, lorsque Josh est rentré à Los Angeles. Et ça n’importait plus lorsqu’on s’est retrouvé à la rentrée. Parce qu'on pouvait à nouveau se parler sans que ça devienne lourd » Elle avait relevé ses yeux chocolat lorsqu’il avait continué à parler. Tout ce qu’il disait était vrai, c’était ce qu’elle avait fait, et c’est bel et bien pour cette raison qu’elle était égoïste en ce moment même. « Lee, t’as jamais rien dis. Et c’est maintenant que tu décides de planter le clou ? Maintenant, alors que j—» Alors qu’il allait partir. « Pourquoi maintenant ? T’aurais attendu combien de temps encore, si je n’avais pas reçu ce coup de téléphone ? » Elle n’en savait rien. Elle avait envie de croire qu’elle n’aurait pas attendu tant de temps que ça, ne serait-ce que parce qu’elle n’était plus du tout dans le même état d’esprit que l’an dernier à la même époque. Certes, l’année dernière, elle avait déjà conscience qu’il se passait quelque chose avec Zach, sinon elle ne se serait pas éloignée de lui. Mais à ce moment-là, elle n’était pas prête à faire une croix sur sa relation avec Josh. Aujourd’hui, c’était différent parce que la croix était déjà faite, le poids n’était plus le même. Son cœur rata un battement lorsqu’il prit sa main dans la sienne. « Si je reste, je ne veux pas que tu fasses machine arrière » C’est une des raisons pour lesquelles elle avait attendu, parce qu’elle ne voulait pas se sentir coupable au point de revenir en arrière. Ça aurait été pire que tout de se lancer avec lui trop tôt pour finalement ne pas être sûre d’elle-même. Doucement, elle glissa son autre main dans la sienne pour entremêler ses doigts aux siens. « Je ne reviendrais pas en arrière Zach… Si je n’étais pas sûre, j’aurais continué à me taire », répondit-elle en relevant ses yeux vers les siens. Ses yeux la troublaient, depuis longtemps déjà… Ils dégageaient tellement de douceur, en particulier lorsqu’il souriait. « J’ai attendu parce que… Tu sais cette sensation d’être exactement là où tu devrais être, comme si ça semblait parfaitement juste… C’est ce que je ressens quand je suis avec toi. Mais ce qui n’était pas juste, c’était la situation. Et c’est probablement encore la pire situation » Parce qu’il y avait Josh, parce que si pour elle leur relation amoureuse était terminée, Zach restait son frère. « Ce n’est pas que je ne savais pas ce que je ressentais pour toi au fond, je pense que je le savais même trop bien et c’était effrayant de l’assumer. Je sais que tu méritais bien que des hésitations et une fausse indifférence de ma part, et j’en suis vraiment désolée. » Elle lâcha l’une de ses mains pour caresser doucement sa joue du bout des doigts. « Il y a deux ans, tu m’as embrassé et l’année dernier, tu… T’es davantage ouvert à moi, sur ce que tu voulais » Même si la discussion avait été particulièrement tendue, il lui avait dit ce qu’il ressentait au fond. « Alors je crois que c’est à moi de faire un pas vers toi », dit-elle pratiquement à voix basse. Elle ne pouvait pas attendre de lui qu’il vienne vers elle à chaque fois, que ce soit en geste ou en parole. Se hissant légèrement sur la pointe des pieds, elle posa ses lèvres contre les sienne pour l’embrasser avec tendresse et douceur.







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MessageSujet: Re: nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach   nothing would be the same if you were not here ∞ ft. zach EmptyMar 23 Juil - 19:50

Zach s’était représenté cette scène un nombre inavouable de fois au cours des deux dernières années. Il s’était attardé sur les détails à la nuit tombée avec la précision d’un artiste, l’avait transportée encore et encore dans les endroits les plus propices à de telles révélations –quelque part où sa réponse serait toujours la même, où ils termineraient de prétendre et finiraient heureux. Toutefois, aucun de ces scénarios ne l’avait préparé à cette écume agressive de sentiments contradictoires qui l’emportaient de toutes parts, aussi assurément que la houle.
Son cœur battait un tempo douloureux contre ses côtes, martelant le bonheur d’atteindre enfin cet instant précis mais aussi les cinquante nuances émotionnelles qui l’accompagnait. Il était heureux. Et il était contrarié. Mais ce qui le surprenait davantage c’était de découvrir cette parcelle de rancœur insoupçonnée –qui explosait subitement au creux de son estomac, comme un cri de protestation, appel à la justice. Il avait attendu –bien plus longtemps que quiconque n’aurait consenti à le faire à sa place. Il avait affronté son frère aîné dans une bataille presque futile. Et ensuite, il y avait eu cette vidéo et il avait commencé à perdre pied. Pour enfin se convaincre qu’une amitié serait peut-être préférable sur le long terme. Parce que les illusions ne muent jamais en choses réelles et que ces premières ne l’intéressaient pas comme Lee l’intéressait. Obtenir enfin une réponse claire et positive aux sentiments qu’il portait depuis plus de trois ans, alors qu’il se préparait à convaincre son père de le laisser partir à New York … C’était un mauvais coup de théâtre. Il lui en voulait de s’avancer maintenant.
‘Aurais-tu préféré qu’elle n’en fasse rien du tout ?’ Avança une voix intérieure. Ses lèvres se pincèrent. Évidemment que non –à condition qu’elle fût convaincue de ses propos. Il ne supportait guère l’idée qu’elle puisse s’être décidée à sauter l’étape dans le but de le retenir à Los Angeles, pour finalement repartir à reculons dans les semaines suivantes. Il avait tellement à perdre –et pourtant, une chose infiniment précieuse à gagner.

« Je ne reviendrais pas en arrière Zach … Si je n’étais pas sûre, j’aurais continué à me taire ». Il se mordit la lèvre inférieure tout en sachant pertinemment qu’elle disait la vérité. C’était dans sa nature de tenir une attitude aussi prudente vis-à-vis des autres. « J’ai attendu parce que … Tu sais cette sensation d’être exactement là où tu devrais être, comme si ça semblait parfaitement juste … C’est ce que je ressens quand je suis avec toi. Mais ce qui n’était pas juste, c’était la situation. Et c’est probablement encore la pire situation ! ». Il acquiesça avec douceur d’un hochement de tête avant de baisser les yeux, accablé. Il y avait tellement de choses qui s’opposaient à … à eux ! Et ce qu’ils pouvaient représenter à l’avenir. Pas seulement New York. Il y avait également Joshua. Il y avait le regard de ses parents et celui des autres. Il s’était toujours efforcé de ne pas observer leur situation sous toutes les perspectives. La prise de conscience était toutefois présente et vertigineuse. « Ce n’est pas que je ne savais pas ce que je ressentais pour toi au fond, je pense que je le savais même trop bien et c’était effrayant à assumer ». Zach pouvait le concevoir –au moins partiellement. Il était le frère cadet de son petit ami précédent. Il était plus jeune qu’elle. Ce n’était pas rien malgré tout ce que l’on pourrait dire là-dessus. « Je sais que tu méritais bien plus que des hésitations et une fausse indifférence de ma part et j’en suis vraiment désolée ». Il redressa le menton lorsqu’elle glissa l’une de ses mains sur sa joue et trouva la force d’un mince sourire. « Je suis désolé aussi, l’interrompit-il doucement. De m’être comporté comme un parfait idiot à l’époque ». Il réprima un gloussement nerveux bien que le souvenir de son attitude glaciale vis-à-vis de la jeune femme n’eût rien d’hilarant.

« Il y a deux ans, tu m’as embrassé et l’année dernière, tu… T’es davantage ouvert à moi, sur ce que tu voulais. Alors je crois que c’est à moi de faire un pas vers toi ». Il retint inconsciemment son souffle, tandis qu’elle s’avançait d’un pas. Ses intentions étaient claires, pourtant, il se surprit à guetter le moment où elle choisirait de se raviser. Cette retenue discrète qu’elle avait toujours manifestée en sa présence. La barrière des interdits. Mais ses lèvres se pressèrent contre les siennes et ses préoccupations se dissipèrent instantanément. Ses mains tremblèrent légèrement dans les siennes, malgré lui. Il prit un recul infime, hésitant encore en dépit de l’assurance qu’arborait la jeune femme. Leurs visages se trouvaient à moins d’un centimètre l’un de l’autre. Il s’accorda le luxe d’une fraction de seconde pour contempler ses traits délicats, la perfection de sa peau nacrée et la nuance de ses pupilles –si ordinaire et pourtant si singulière aux siennes. Il glissa un pouce sous la courbe de son menton et enfin, un sourire étira ses lèvres. « Je ne sais pas ce qu’on va faire à propos du reste. Et, c’est possible qu’on s’en morde les doigts d’ici quelques jours. Mais temps que tu es avec moi … ». Il marqua une pause pour dégager une mèche de son visage, l’air épanoui : « Ça me suffit ».
Il prit son visage dans la coupe de ses mains avec une délicatesse innée. Et se pencha à nouveau sur ses lèvres. Elles s’unirent, se séparèrent encore une fois, pour mieux se retrouver.
Et pour la première fois depuis des mois, il ne se soucia pas de savoir si oui ou non, il risquait de la froisser.


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