Sujet: when I woke up, you were here - charlotte Jeu 14 Juin - 10:50
Décembre 2012, Good Samaritan hospital
« Viens voir ça ! » Jessie, l’une des infirmières s’occupant de Thayer venait d’interpeller une de ses collègues qui passait dans le couloir. Aussitôt, celle-ci s’était précipitée à sa rencontre. Des comateux, elles en avaient par dizaines, mais il fallait avouer que le genre beau jeune homme ténébreux se faisait rare et elles s’amusaient comme elles le pouvaient en s’imaginant des fantaisies sur la vie de notre héros. L’attraction du moment, c’était les conneries que pouvait faire Abbott quand elle passait le voir. Attention, nous parlons de la version rousse et joviale et pas de la version brune et glaciale. Ce n’était pas son service et pourtant, comme toutes les midinettes du coin elle s’était mise en tête que si elle pouvait réveiller le beau au bois dormant elle deviendrait sa princesse. Une lubie comme une autre. Il n’était donc pas rare de la voir tournoyer autour de sa chambre, on la voyait alors lui parler des heures de tout et de rien ou lui faire des misères dans l’espoir qu’il se réveillerait et la ferait arrêter. La dernière en date ? « Abbott a encore fait des siennes ! » Quand elle arriva à la hauteur du jeune Weston, elle ne put retenir un fou rire. Elle l’avait entièrement maquillé, si bien qu’on aurait à présent dit un travelo. « J’adore ! » Soudain, la première réalisa que l’heure des visites était pour bientôt. Son air paniqué soigna le fou rire de l’autre. « Sa petite amie va arriver d’ici quelques minutes… » cette jeune femme venait à son chevet tous les jours depuis qu’il était tombé dans le comas, lui prenant la main et lui parlant durant des heures. Certes, d’autres amis venaient également, mais elle était la seule à passer autant d’heures à son chevet, pleurant souvent même si elle faisait en sorte de le cacher aux infirmières qui le voyait tout de même. Une chose était certaine, elle n’apprécierait pas du tout de le voir ainsi. Fouillant éperdument dans son sac, elle finit par retrouver un démaquillant et – avec l’aide de sa collègue – entama sa transformation. Il ne restait presque plus de trace du maquillage quand Jessie poussa un cri strident, alertant tout le couloir. Cela faisait plus de six mois que Thayer était dans le coma et il avait choisi de ce moment précis pour se réveiller et saisir le poignet de son infirmière. L’autre s’était contentée de se figer sur place en le fixant avec des yeux ronds. « Où suis-je ? » Sa voix lui paraissait lointaine, comme si elle revenait de loin comme lui. Autour de lui tout était trop lumineux et il se sentait faible, comme s’il devait combattre un brouillard épais pour rester en phase avec la réalité. Ces deux femmes avaient leurs mains sur son visage et semblaient le nettoyer, enfin pour le moment elles étaient surtout aussi à l’ouest l’une que l’autre. Entre la première qui depuis son cri n’avait pas bougé un cil et la deuxième qui avait décidé de se reconvertir en sculpture de glace à son réveil, il était mal barré. Il tenta un sourire, comme avec les gens un peu lent, mais son visage le tirait. A dire vrai, il avait mal partout, sauf dans les jambes qu’il sentait à peine. « Je suis à l’hôpital ? » Il ne se souvenait de rien, une boule de terreur commença à se former au fond de sa poitrine. Non, y penser ne servait à rien. Il était juste dans le pâté, sous peu il se rappellerait de tout. « Je… vous… médecin ! » Celle qui avait crié partie en courant de la salle, pendant que l’autre se décida enfin à sortir de sa torpeur et lui fit un franc sourire. « Oui, vous vous êtes enfin réveillé ! » Interloqué, il la regarda d’un air surpris. « J’ai dormis longtemps ? » Il sentit le malaise se diffuser sur son visage. « Cela fait plus de sept mois que vous étiez dans le comas. » Vraiment ? « Je… » Il marqua une pause, la panique coulait maintenant lentement le long de ses veines. Je… quoi ? Qui était-il ? Que faisait-il là ? Sept mois ? Que faisait-il avant cela ? « Votre petite amie ne devrait pas tarder. » Il avait une petite amie ? A quoi pouvait-elle ressembler ? Ne serait-elle pas dévastée en s’apercevant qu’il ne se souvenait pas d’elle ? Il souffla un bon coup, elle pourrait au moins lui dire qui il était et comment il était arrivé là.
Cette résolution prise, il se contenta d’acquiescer. Que pouvait-il faire d’autre après tout ? D’ici peu de temps une jeune femme apparaitrait et le prendrait sûrement dans ses bras. A sa vue tout lui reviendrait sûrement. S’il en était fou amoureux cela suffirait à le faire chavirer et à le faire replonger dans ses souvenirs. Du moins, c’était le plan. Une minute plus tard, une jeune femme entra dans sa chambre. Cheveux châtains, yeux noisette, elle était aussi mignonne que sexy. Etait-ce elle sa petite amie ? Impossible de se rappeler, pour lui elle n’était qu’une charmante inconnue. Seule son absence de blouse blanche et l’annonce de l’infirmière lui permit de conclure qu’elle devait être l’heureuse élue. Comme quoi, son vrai lui avait dû bien gérer dans sa vie pour réussir à avoir une petite amie aussi délicieuse. Se sentant con à rien faire, il lui lança un sourire gêné et lui fit salut de la main « Hum… Salut ? ». La suite promettait d’être compliquée.
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Sujet: Re: when I woke up, you were here - charlotte Lun 18 Juin - 13:14
Venir tous les jours depuis sept mois, lui parler, passer du temps, m’endormir sur son lit, c’était plus ou moins ma routine. Tellement que l’infirmière me regardait d’un drôle d’air à chaque fois.. Quand j’y repense, c’était immensément stupide. Trop même, mais comment avouer qu’à un moment de sa vie, on a juste dérapé, cru que rien ne serait comme avant, que tout partirait en cendre et que cette vision était hautement insupportable ? Tout c’était passé très vite et je n’avais réalisé qu’après le geste. Jack savait, il avait été présent, et pourtant, j’étais encore incapable de le laisser entrer dans ma vie. Ce dont j’avais besoin ? L’avis de Thay.. Juste ça, parce qu’il était le seul à qui je me confiais vraiment.. Je ne savais pas vraiment ce qu’il avait, mais quand l’infirmière vint me dire qu’il était réveillé, j’aurais presque hurlé YES dans le couloir.. J’avais laissé mon café là et avais filé comme le vent. Mais à mi chemin je commençais à me demander si c’était sage.. Et s’il me rejetait ? Et s’il m’en voulait de ne pas avoir répondu à son baiser ? De l’avoir éconduit..Là ou visiblement il avait besoin de tout ça.. Arrivée devant la porte je m’aventurais à son chevet, toujours tendu et nerveuse. Sept mois, c’était long. Mais avant que je puisse l’étouffer de calin, il me sortit une façon de dire bonjour..Complètement différente.. Il était fâché. Ca y’est, il allait me dire que j’étais qu’une conne, que je l’avais laissé croire pour ensuite construire un mur autour de moi ou dieu sais je encore. Après le fiasco avec Kyan, je m’attendais à tout. La différence, peut être, étant que venant de Thay, ca ferait sans doute plus mal encore.. « Ok, tu m’en veux c’est ça ? Je sais, c’était bien parti, et il a fallu que je dise non.. Mais on serait allé droit dans le mur.. Ce n’est pas de l’amour ça, et puis de toute façon, je ne pense pas pouvoir aimer quelqu’un à nouveau, pas de suite.. Parce que.. On a rompu avec Kyan, et.. J’avoue que.. Je suis désolée pour.. Tout ça..et..Merci.. Merci de m’avoir quand même la vie.. Tu n’aurais pas du, crois moi, pare que j’aurais préféré que cette voiture me heurte moi, parce que..Parfois, je me dis que je le méritais.. » Je repris mon souffle, il faisait une tronche bizarre d’ailleurs, je ne savais pas ce que je devais en conclure.. Je repris.. « Je.. J’ai perdu pied, jcrois qu’à un moment, j’ai du me perdre.. Et pendant un moment, tu me tenais debout.. Mais ça ne suffisait pas.. J’en veux à Kyan, de ne pas s’être battu, mais en réalité, je le comprends.. Je ne le touchais plus, je fuyais toute démonstration de tendresse, et je m’éloignais, il a juste trouvé quelqu’un qui était prêt à s’occuper de lui.. J’aimerais le haïr, mais j’y arrive même pas.. Je.. Je suis désolée je.. Je dois te souler.. C’est juste..sorti.. Stp dis moi que tu m’en veux pas.. » Une larme coulait, et je n’avais pas envie d’écouter sa réponse, j’avais juste envie de faire ce que j’avais toujours fait avec lui. Je grimpais sur son lit, posait ma tête sur son torse et y blottis ma tête. J’avais peur, peur de ce qu’il avait à dire, peur de mes actes, peur de ce qui adviendrait. J’espérais qu’un jour, cette peur disparaitrait.. Que la boule au ventre diminuerait. Que mes angoisses me laisseraient tranquille.. Et que ma vie prenne un sens. Pour le moment, tout cela restait illusoire.. Rien ne serait comme avant et il allait falloir que je m’y fasse.