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désolée du délai!!! :peureux:
Lou-Ann refermait tranquillement la porte de la chambre du patient numéro 7 lorsque son portable bippa. Bon, on n’entrera pas dans un débat d’éthique ici parce que la belle conservait toujours son portable dans la poche arrière de son jeans, et encore moins parce qu’elle le laissait allumé alors qu’elle faisait son tour de garde, mais on aurait facilement pu lui faire la morale. Surtout si on l’avait vu, rigolant, répondant à un texto de Thayer qui faisait son petit prince et qui réclama un cappuccino extra crème fouettée juste pour la faire accourir dans sa chambre comme un vrai gamin trop gâté. Dwayne, le chirurgien pédiatre par exemple, se serait jeté sur son cas, lui envoyant remontrances par-dessus remontrances, lui confisquant son appareil et la laissant là, rageant contre lui. Ou alors il aurait ravalé ses ardeurs, surtout depuis qu’il avait partagé le même lit qu’elle. Brr, rien qu’à y penser, la belle frissonnait. Coucher avec un supérieur, ça allait, surtout quand c’était pas pour réclamer des faveurs. Mais coucher avec le supérieur le plus emmerdant de l’hôpital, qui la tournait en ridicule constamment et qui se servait de cette écartade pour ajouter à son malaise constant, c’était pas génial. Bref, elle rangea son portable après avoir balayer le couloir des yeux et trottina jusqu’à la machine à café pour satisfaire son patient chouchou.
Thayer. Ce mec qui à peine un an plus tôt n’était qu’un corps de plus enfoncé profondément dans le coma. Un beau brun avec des traits assez durs, qui était arrivé une nuit pluvieuse dans l’aile d’urgence et qui avait refusé jusqu’à tout récemment d’ouvrir ses grands yeux et de recommencer à parler. Elle s’était amusée comme une petite folle avec lui, sans qu’il le sache. Déguisement, maquillage, lunch partagé au-dessus de son lit et même séance de Ouija paranormale avec Jonah avait suivie jusqu’au jour où il s’était réveillé. Et là les visites s’étaient multipliées, il avait revu amis et famille, du moins, elle le croyait, et tout le monde se réjouissait jusqu’à ce qu’on se rende compte d’un léger détail : il ne se souvenait plus de rien de son ancienne vie. La majorité des visiteurs décidèrent alors de se rallier et d’ensemble tenter de lui rappeler certains détails, des informations importantes censées lui apporter quelques bribes de son passé. Tout semblait fonctionner, lentement mais sûrement, et Lou se réjouissait déjà de voir son poulain adoré reprendre du mieux. Ce serait long et difficile, mais il finirait par retrouver sa mémoire & aussi l’usage complet de ses jambes – voir que les médecins lui avaient annoncé comme ça qu’il ne serait plus jamais capable de marcher.
Arrivée dans la petite cafette éclairée au néon, Lou-Ann s’avança vers le frigo pour piquer quelques gorgées à même la pinte de lait avant de filer vers la machine à café des employés et faire couler le plus gros format de capuccino avec un extra crème fouettée pour Weston. Il pourrait pas dire qu’elle ne faisait pas tout ce qu’il lui demandait se moqua-t-elle, avant d’être attirée par la série qui jouait à la télé. Un récapitulatif bidon d’un gala d’acteurs qui avait eu lieu le week-end dernier. Mais je vous avais déjà mentionné que L. était complètement dingue lorsqu’on mentionnait des potins de stars? Comme une vraie fillette, elle devenait hystérique et se nourrissait de magazines à potins et des dernières rumeurs lancées par Perez Hilton. Fallait bien pallier au fait qu’elle s’enlignait pour occuper un poste haut placé dans un hôpital en tant neurologue par une si petite faiblesse pour le beau Hollywood, non?
Enjouée, elle s’élança sur une chaise pour y grimper et ainsi atteindre la télévision suspendue au plafond. De là, elle augmenta le volume en malade et descendit de son trône, les yeux rivés sur l’écran où on pouvait déjà voir apparaître des stars dans leurs plus jolies robes.
Quelqu’un toussota. Lou se retourna, agacée, avant de remarquer que son vacarme télévisuel dérangeait une infirmière qui tentait de piquer un somme entre deux quarts de travail & qu’elle avait, dans son élan de générosité, fait déborder la machine à café.
«
Merde. » s’exclama-t-elle, bourrue, avant d’éteindre la télé et d’attraper une giga pile de serviettes en papier.