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 MAX&PARKER ∞ the hero dies in this one

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MessageSujet: MAX&PARKER ∞ the hero dies in this one   MAX&PARKER ∞ the hero dies in this one EmptyDim 25 Nov - 15:06



« LET ME TELL YOU A STORY ABOUT YOUR BROTHER... »


Amber se trouvait encore chez des amies pour la soirée. Comme le lui autorisait son couvre-feu en semaine, elle ne rentrerait pas avant onze heures. Max savait que l’adolescente sortait beaucoup trop ces derniers jours, mais ne pouvait décemment pas la retenir. Pas en connaissant une partie de son histoire. Pas en sachant que tout ce dont elle avait besoin désormais était d’attention. Amber ne demandait rien d’autre que d’être acceptée quelque part, même si elle ne laissait jamais entrevoir ce besoin vital. Au contraire, la brunette se rebellait contre sa demi-sœur, un peu contre Thomas parfois, et semblait haïr le monde entier. En fin de compte, tout cela n’était qu’un masque bien rôdé. A seulement dix-sept ans, Amber avait ses deux parents en prison. S’était retrouvée dans un foyer pour jeunes, côtoyant jour après jour de nombreux délinquants. Elle avait été choisie par plusieurs familles mais fuguait sans arrêt, lorsqu’elle réalisait de par leurs mauvais traitements qu’ils ne l’aimaient pas. Cette pauvre gosse avait à peine vécu le quart de son existence et déjà tellement de déceptions et d’abandons en tous genres. Max voulait mettre un terme à son malheur, être présente pour elle et lui prouver qu’elle pourrait toujours compter sur sa grande sœur. Sa tâche commençait par la laisser se construire son propre cercle de connaissances, puis d’amis. Et comment Amber pourrait-elle en arriver là si elle ne pouvait pas sortir ? Du moment que l’horaire limite était respecté et qu’elle ne buvait pas, Max acceptait de la laisser quitter l’appartement autant qu’elle le souhaitait. Bien sûr, l’adolescente devait toujours avoir son téléphone à portée de main, au cas où Max voudrait prendre des nouvelles et s’assurer que tout aille pour le mieux. Leur entente n’était faite que de compromis, d’un côté comme de l’autre, et pour le moment, ça ne fonctionnait pas trop mal. Enfin parfois, heureusement que Thomas était là pour jouer les médiateurs…

Le jeune homme était lui aussi absent en ce mercredi soir. Il avait appelé Max depuis son boulot pour lui annoncer qu’il ne rentrerait pas avant un bon moment et qu’il était inutile de l’attendre pour dîner. Désormais agent du FBI – une reconversion réussie en ce qui le concernait – Thomas travaillait beaucoup. Il avait toujours eu une énorme conscience professionnelle, que son ancienne coéquipière approuvait complètement. Elle comprenait qu’il ne puisse pas être toujours à l’heure pour partager du temps en sa compagnie et en général, quand ce genre de choses survenait, Max se posait sur le canapé et zappait sur des dizaines de chaînes en attendant son retour.
Mais pas ce soir. Non, ce soir, elle aussi avait envie de prendre l’air. Elle se sentait d’une humeur beaucoup trop nostalgique à son goût. Rester enfermée dans cet appartement, seule, n’était pas une bonne idée, même si elle trouvait une comédie sympathique à la télévision. Au lieu de broyer du noir – ce qui n’était pas son genre du tout – Max récupéra son manteau avec la ferme intention de se trouver un petit endroit pour boire une bière. Et éventuellement discuter avec quelqu’un qui, comme elle, serait venu passer la soirée dans un bar pour éviter de faire face à sa propre solitude.

Elle marcha dans les rues de Los Angeles. La fraîcheur du soir eut le don de lui rendre un peu de son énergie. La nuit était tombée mais Max n’avait peur de rien – ce serait le comble de ne pas oser sortir pour une femme comme elle. Colonel dans l’Armée, soldat par vocation, elle avait appris à se battre depuis son plus jeune âge. Sa mère lui enseignait quelques enchaînements, rien de bien dur toutefois, car à cette époque Max n’était encore qu’une enfant. Mais à ses yeux et du haut de ses dix petites années, cela avait été suffisant pour lui transmettre le gêne militaire. Elle était tombée amoureuse du métier, le gardant comme objectif principal toutes les années qui suivirent. Et même l’éloignement de la base imposé par son père n’avait su l’en détourner. Cette ville l’avait vue grandir et devenir une adolescente, presque une adulte. Mais elle n’avait jamais été sa vraie maison. Non, car celle-ci n'était autre que Carlisle Barracks. Max le ressentait du plus profond de son cœur.

La Cité des Anges lui avait offert de nombreux souvenirs positifs. Les instants passés avec son paternel n’avaient pas tous été mauvais, avant qu’elle n’apprenne la douloureuse vérité, un jour où les flics avaient débarqué dans leur maison de banlieue. Elle avait énormément ri avec lui, ils avaient partagé une forte complicité, mais aujourd’hui Max ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde amertume en y songeant. Parce que tout n’avait été que mensonges. Il n’avait pas de « bon travail » comme il aimait à le raconter, et l’argent qu’il ramenait provenait uniquement de ses victimes d’escroquerie. Ces pauvres gens qu’il plumait jusqu’au dernier centime en leur faisant croire à un fructueux investissement. Il s’était défendu au parloir, la seule fois où Max lui avait rendu visite : à travers ses larmes, il expliquait volontiers que tout ce qu’il avait fait était pour sa fille chérie, et seulement pour elle. Qu’il l’aimait plus que tout au monde et voulait lui offrir le meilleur. Que c’était la seule solution qu’il avait pu trouver, ne possédant lui-même aucun talent, aucune formation particulière. En termes de talent, il avait indéniablement hérité de la manipulation… Sans lui pardonner, le regard froid, Max lui avait simplement dit qu’elle retournait à Carlisle, chez Leah, et qu’il ne la reverrait plus. Depuis, tous deux n’avaient eu aucun contact. Oh, il lui envoyait des lettres, régulièrement, chez Lee. Qui avait reçu pour ordre de toutes les brûler, sans exception.

Maxine poussa un profond soupir. Si cette ville n’hébergeait pas ses amis les plus proches, jamais elle ne serait revenue, en fin de compte. Même les bons souvenirs n’arrivaient pas à dissimuler les plus mauvais. Seulement voilà, la jeune femme avait vécu ici plusieurs années et avait forcément rencontré du monde. Des gens qui, aujourd’hui, étaient tout ce qui lui restait. Alors tant pis, elle composerait avec le reste.
Sortant de ses pensées, la brunette poussa la porte du premier bar qu’elle croisa et qui l’inspirait un tant soit peu. Elle n’y avait encore jamais mis les pieds et espérait ne pas se tromper. La dernière chose qu’il lui fallait était des mecs un peu trop bourrés cherchant à la mettre dans leur lit. Elle n’était franchement pas d’humeur et risquerait de démarrer au quart de tour, ce qui bousillerait sa soirée. Mais l’établissement ne semblait pas vraiment de ce genre, et c’était tant mieux. Plusieurs couples ou groupes d’amis étaient assis à diverses tables, dans le fond de la pièce. Sur le devant, où se trouvait le comptoir à proprement parler, deux hommes en costard semblaient plongés dans une discussion passionnante sur l’un de leurs collègues. Une femme aux airs de prostituées – il y en avait toujours au moins une dans tous les bars, c’était indéniable – attendait sans aucun doute le coureur de jupons qui saurait rendre sa soirée un peu plus intéressante. Bien. Au moins, elle avait une solution avant de distribuer les coups si on venait l’ennuyer. Une fois la pièce jaugée dans son intégralité, elle prit place sur l’un des tabourets. Le barman, un mec monté comme une armoire à glace – il ne devait pas y avoir beaucoup d’emmerdeurs ou de bagarreurs chez lui, un autre bon point – lui demanda d’une voix rocailleuse ce qu’elle voulait boire. « Une bière, ce sera très bien, merci, » répondit-elle avec un semblant de sourire.

A peine sa boisson était-elle servie qu’une ombre se glissa à ses côtés. Elle s’apprêtait à prendre son expression de tueuse à gages – celle qui, généralement, suffisait à éloigner les lourdauds – quand elle reconnut l’homme qui venait d’apparaître. Ses traits se décomposèrent. « Qu’est-ce que tu me veux, encore ? » fut tout ce que le nouveau venu reçut comme salutation, avec en bonus un passage direct au tutoiement. C’était comme ça, quand on l’emmerdait. Elle n’y pouvait rien. Surtout quand il s’agissait d’une personne dont la principale activité était de cracher sur les militaires. Sérieusement, pourquoi était-il ici ? L’avait-il suivie ? Ne s’était-il pas assez défoulé la dernière fois ? Un mot de travers, un seul… et elle jurait de lui coller la raclée de sa vie dans la ruelle d’en face.
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