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 ASH&JAY - make every day count.

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MessageSujet: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyLun 30 Juil - 17:40

Jason sourit en voyant Ash s’avancer vers lui. Elle était à l’heure et ça faisait un truc de plus qu’il adorait à propos de ce petit bout de femme-là. Il avait appris lui-même à être ponctuel à travers son existence de tordu, comme si arriver à l’heure était la seule chose qu’il pouvait maîtriser maintenant. Habitué de recevoir des litres de merde sur la tête depuis des années, vous comprendrez que lorsqu’il trouvait un truc auquel se raccrocher et qui lui donnait un minimum de certitude, il embarquait à plein pied. Certains disaient que c’était parce qu’il refoulait la perte de tous les êtres chers dans sa vie – sa mère, son père, son frère, et même son premier amour – d’autres le trouvaient juste radin d’être toujours derrière eux à les presser pour ne pas avoir une minute de retard sur leur horaire, le plus relax soit-il. Mais c’était lui, c’était sa façon de fonctionner, d’agir, de penser, et comme c’était aussi la tête la plus dure qu’on puisse rencontrer, y’avait pas de moyen de le changer de sitôt. Avec Jay, c’était du solide, un vrai roc, et ça avait du bon dans toute situation parce qu’on pouvait toujours compter sur lui et qu’il se ferait un plaisir de rester loyal, honnête et fidèle envers tous ceux qui lui étaient chers. Mais ça devenait chiant du moment où on voulait changer l’une de ses habitudes ou l’un de ses principes. Trop encrés, pas aucune chance de s’en sortir.

Parlant de trucs difficiles à changer, y’avait toute cette histoire avec Ashleigh. Et n’allez pas croire qu’à travers les yeux doux, les baisers volés, les nuits passées ensembles et les soirées à s’encaisser des bières et à refaire le monde, y’avait rien d’autre. Ce qu’il y avait de bien avec Callaway, et là je suis sarcastique, c’était qu’il avait la trouille des femmes. Oui, oui, un mec baraqué dans son genre, grand et fort, qui parfois passait ses soirées entières à ramasser des petits truands de bas niveau au Barking Spider parce qu’ils faisaient chier la clientèle, avait la frousse des femmes. Il le dirait pas comme ça si vous le lui demandiez, il a un égo quand même, mais c’était tout clair lorsqu’on grattait un peu. Et puis c’était pas une peur dans le sens de nombreux cris et de pleurs lorsqu’il en croisait une. C’était un peu plus profond et un peu plus senti quand même. On pourrait facilement mettre la faute de cette phobie étrange sur le cas de toutes les filles qui passaient au bar et qui l’harcelaient, parfois sans même aucune gêne, le draguant sauvagement et le laissant réchauffé au possible – faut pas vous inquiéter, elles tentaient & lui était seulement dégoûté de les voir descendues si bas. On pourrait dire que ce sont elles, qui avec leur peu de manières lui avaient montré que les femmes de notre génération n’avaient aucun respect envers elles et envers leur corps et qu’elles voulaient seulement coucher pour ajouter une cible de plus sur leur tableau de chasse. Mais ça aurait été trop simple, trop facile, trop évident.

Y’avait plus. Y’avait cette fille, cette femme, qu’il avait rencontrée à son arrivée à LA. D’abord, fallait savoir que Jay était du genre à éviter les coups d’un soir s’il était pas persuadé que la fille pouvait bien s’entendre avec lui et entrer à merveille dans sa vie. Et celle-là, elle s’était forgé une place bien à elle dans son cœur et dans sa vie, le temps de le dire et dès leur première nuit. Vraiment, si les choses avaient été aussi belles qu’au début, elle serait probablement encore à son bras. Mais à la place, y’avait fallu qu’elle pète un câble. Qu’elle vienne tout bousiller en lui inventant un passé d’infidèle, en paranoïant qu’il se tape toutes les filles qui lui parlaient au bar, qu’il l’ait traité comme une cruche durant toute leur relation et que maintenant il lui joue dans le dos le plus hypocritement du monde. Jason. Prenons un instant pour voir à quel point ces accusations sont ridicules. Voilà.

Ça aurait pu se finir là. Elle aurait pu simplement le larguer aussi sauvagement qu’elle l’a fait, pour ensuite le laisser se démerder avec son cœur brisé et son envie de tout exploser. Mais elle était rusée et voulait s’assurer qu’il traîne son souvenir encore longtemps. Toute l’année qui suivit leur rupture, elle ne le lâcha pas d’une semelle. Ça y alla de mensonges plus ou moins gros, de tentatives de suicide inventées, de crises sur son lieu de travail, d’entrées par effraction dans son appart pour lui sauter dessus et le presque-violer et surtout, surtout de crises de larmes. Fréquentes et de toutes les façons possible. Vraiment, lorsqu’il disait que les filles étaient toutes folles, vous voyez qu’il se basait pas sur rien nah? Bref après un an ça s’était calmé, il avait mis un point à tout ça et avait littéralement tourné la page, et tournée le dos, à cette fille qui avait un peu trop abusé de la place qu’il lui avait accordée jadis. Et depuis, il galérait à faire confiance à une fille, à pas se méfier qu’un jour elle pète un plomb et lui fasse vivre un enfer. Encore.

Ash avait beau avoir toutes les qualités du monde, être la fille la plus belle, la plus drôle, la plus brillante qu’il avait croisée de sa vie, et en plus être celle qui avait réussi, sans rien faire vraiment, à le sortir de sa léthargie pour recommencer à regarder les femmes après 3 ans à s’en ficher royalement, Jay bloquait. Il arrivait pas à s’engager totalement, à faire autre chose que de voguer dans tous les sens, pensant à elle, voulant être avec elle, mais se méfiant qu’un jour un défaut monumental surgisse de sa belle frimousse de blondasse et vienne l’anéantir. Mais ça, y’avait rien qui pouvait lui assurer que ça allait arriver. Ou que ça n’allait pas se faire. Et ça le faisait flipper. Il aurait voulu être rassuré, il savait que ça ne se faisait pas, et il attendait d’avoir un déclic, que quelque chose se produise, et il savait pas quoi encore, mais que ce soit assez fort pour qu’il décide de sauter dans leur histoire à pleins pieds et de ne plus s’inquiéter avec le reste.

« J’ai des barres de chocolat et des cigarettes. Ça ira? » demanda-t-il, lorsqu’elle arriva à sa hauteur.

Y’avait que lui pour penser apporter des guenilles dans ce genre à un pique-nique. Fallait déjà qu’elle se réjouisse, il avait accepté de l’accompagner à un truc où ses amis à elle, qu’il avait encore jamais rencontrés, seraient de passage. Déjà ça, ça aurait suffit à le faire reculer. Mais en prime, elle avait ajouté qu’il devrait cuisiner un truc, c’était un genre de lunch collaboratif où tous les participants apportaient un plat. Et mis à part de la pizza froide et des spaghettis, y’avait pas autre chose qui se mangeait dans la cuisine de l’irlandais. Alors du chocolat et des cigarettes, c’était vraiment le mieux qu’il puisse faire.
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyMar 31 Juil - 0:50




Bonjour bonjour ! Ne faîtes pas attention, je ne suis pas là, ce n'est qu'une illusion d'optique!

J'entrais en trombe dans le loft, ne m'arrêtant même pas pour embrasser ma colocataire, ni sa puce, et ni James qui passait de plus en plus de temps chez nous. Pas le temps, j'avais encore beaucoup à faire. Après avoir jeté ma veste et mon sac sur la table de salle à manger, je montais les marches deux par deux, manquant de trébucher et entrais dans ma chambre. Un sourire sur les lèvres j’ôtais ma tenu de travail et fonçais sous la douche. Dix minutes plus tard j'étais de retour dans mon antre, peignoir sur le dos et serviette sur la tête. J'allais jusqu'à ma chaîne hi-fi et y insérais le soundtrack des Blues Brothers 2000. On l'avait regardé dans la semaine avec mon frère, par nostalgie, et depuis je n'arrivais pas à m'ôter les chansons de la tête, alors autant les chanter à tue-tête, pas vrai ? Et puis ça m'aidait à rester aussi calme que possible. Il me fallait au moins ça. Imaginez la situation : réunion des amis de lycée, 10 ans plus tard. Heureusement que Jay avait accepté de m'accompagner, parce que j'avais un trac monstrueux ! Je ne les avais pas vu depuis qu'on avait obtenu nos diplômes, j'avais juste réussi à avoir de leurs nouvelles par ci par là, et j'appréhendais de retrouver les personnes avec qui j'avais fait mon premier bain de minuit, avec qui j'avais fumer mon premier et unique joint, avec qui j'avais pris ma première cuite, avec qui j'avais tagué la voiture du principal... Bref, on avait fait les 400 coups ensemble. Et me voilà flic. J'avais tellement changé depuis ce temps là que je stressais à l'idée que nos rapports changent eux aussi. Je représentais désormais tout ce qu'on avait détesté à l'époque : la loi et l'ordre. J'avais comme l'impression de les avoir trahi dans le fond...

C'est à ce moment que je croisais mon reflet dans le miroir. Je n'y voyais plus cette fille un peu sauvage et bagarreuse qui s'était mis tous les gamins de sa ville natale à dos, ni cette délinquante en puissance qui avait un jour démoli la bagnole de son frère en voulant faire un tour, c'est sur. mais à la place se trouvait une jeune femme qui avait su remonter la pente après le meurtre de son beau-père, qui avait réussi à s'imposer et à se faire respecter au milieu d'un tas de macho dans son boulot et qui faisait toujours de son mieux pour ses proches. Je me tins plus droite et levais le menton, fière. D'accord, je ne faisais plus d'excès de vitesse sur l'autoroute, ni quoi que ce soit d'autre d'illégal, mais en fin de compte je préférais ma vie maintenant. Je ne me sentais plus obligée de faire mes preuves auprès des autres, soit on m'aimait soit on me détestait, je pouvais vivre avec à présent et je n'avais plus besoin de me battre avec qui que ce soit, j'avais trouvé ma place. Ce n'était pas la vie dont rêve toutes les petites filles – mon boulot est dangereux et plein d'horreur – je le conçois, mais c'était la mienne, et je l'aimais. D'autant plus que depuis quelque temps je n'avais plus cette sensation pesante de solitude. Parce qu'il y avait Jason. A peine commençais-je à penser à lui que je remarquais des changements dans le reflet que me renvoyait le miroir. Il y avait comme une lueur nouvelle dans mes yeux et un sourire s'esquissait sur mes lèvres. Mes joues rosies par l'émotion complétaient le tableau. Alors c'était à ça que je ressemblais quand j'étais amoureuse ?

Fascinée par cette autre moi qui m'apparaissait, je restais l'observer plusieurs minutes avant de sursauter en me rappelant que j'étais attendue. Une vingtaine de minutes plus tard je finissais de remonter la fermeture éclair de mes bottes. Une petite vérification rapide : aucun cheveu ne dépassait, le maquillage était symétrique, ET rien n'était coincé entre mes dents. J'étais prête. Je redescendis les escaliers pour rejoindre la cuisine et y prendre le plat de guacamole préparé par mes soins ainsi que des chips -industrielles par contre, car je ne sais pas encore en faire. Je rangeais le tout dans un sac à dos alors que Selena venait jeter un œil à ce que je pouvais fabriquer. Je lui tirais affectueusement la langue avant de la prévenir.

Ne m'attendez pas ce soir, je ne sais pas à quelle heure tout ça se terminera.

Ni si tu dors ici, pas vrai ? Demanda-t-elle, espiègle. Je pense que malgré le côté compliqué de tout ça, elle était heureuse pour moi. Elle qui m'avait tant tannée pour que je sorte le soir, pour que je trouve comme elle mon âme sœur !

T'as tout compris ! Je lui fis un clin d’œil alors que j'enfilais ma veste et que je passais le sac sur mes épaules, puis je sorti du loft sous le regard amusé de ma meilleure amie.

Le trajet en bus (j'étais un peu écolo sur les bords, et puis conduire à LA était épuisant mentalement) fut assez rapide et au bout de quelque minutes à pieds je retrouvais Jay au point de rendez-vous qu'on s'était donné. Je résistais de mon mieux à l'envie de courir vers lui avant de me jeter dans ses bras, comme dans les films à l'eau de rose, et marchais calmement dans sa direction, affichant mon plus beau sourire. A son niveau, je me mis sur la pointe des pieds et mes bras autour de son cou afin de déposer un baiser sur sa joue en guise de bonjour alors qu'il s'adressait à moi. « J’ai des barres de chocolat et des cigarettes. Ça ira? » Un rire franc s'échappa de mes lèvres. Ce n'était pas vraiment à ça que je m'attendais quand je lui avais précisé qu'on devait apporter de la nourriture, et si ça avait été mon frangin je lui aurais fait une remarque. Mais il aurait pu venir les mains dans les poches que ça ne m'aurait pas déranger. J'étais déjà aux anges qu'il soit venu alors que rien ne l'y obligeait.

Tabac et chocolat hein ? Intéressant. Tu me diras, moi avec ce que je leur ai amené ils vont droit dans le cholestérol.

L'inviter n'avait pas été une décision facile à prendre, j'appréhendais toujours sa réaction lorsque je poussais peu à peu les limites de notre relation, avec la crainte que tout parte en éclat, mais je ne m'étais pas vu venir avec une autre personne. Ça m'était venu si naturellement que j'avais tenté le tout pour le tout. Je me souviens avoir retenu ma respiration au moment de l'appeler et surtout d'avoir sauté comme une folle dans tout le loft sous les yeux médusés de ses autres habitants lorsque j'avais eu sa réponse. S'il avait refusé, j'aurais compris malgré la déception que ça aurait été, donc je n'avais pas eu grand chose à perdre dans l'histoire.

Pour les autres je ne sais pas, mais en tout cas tu me sauves la vie ! Ma coloc' m'a fait jeter mon dernier paquet et je meuuuurs d'envie d'en griller une là maintenant tout de suite !

Je pouvais comprendre Selena, elle voulait éviter que je sois tentée de fumer, même à la fenêtre, par rapport à sa gamine. Mais bon, c'était agaçant ce côté maman poule qu'elle avait y compris avec moi, sa meilleure amie. J'étais majeure et vaccinée, si je voulais risquer ma santé avec le tabac, j'en avais le droit merde. Et puis nerveuse comme j'étais, le coin le plus tordu de mon cerveau me murmurait que je respirerais mieux avec une clope. Logique. Mon chevalier servant répondait à ma demande et me tendi un cigarette, que je prie avec empressement et il me l'alluma en grand gentleman alors que je la portais à ma bouche. Je tirais dessus et fermais les yeux. Ce goût si détestable et pourtant si agréable pour les fumeurs… Encore une autre chose qui me disait que les humains étaient tordus, que j’étais tordue. Il ne fallait pas mentir, le goût qui nous restait dans la bouche ne valait pas un bon petit plat, en plus ça nous donnait une haleine effrayante, mais par chance, on n’en avait pas conscience sur le coup. Y’avait aussi les lendemains de soirées qui me faisaient réaliser à quel point c’était nocif. Vous savez, cette respiration difficile, cette toux de cancéreux… Et pourtant, malgré tout ça, je ne pouvais m’en passer. J'étais masochiste, oui oui. Tenant ma cigarette d'une main, je glissais l'autre dans celle de Jason et on s'enfonça dans le parc à la recherche de mes amis. Tout en marchant je décidais de détendre l’atmosphère. Que ce soit pour lui ou pour moi, la situation était propice au stress.

Qu'on soit bien d'accord. Il ne faudra pas que tu écoutes tout ce qui sera dit sur la Ashleigh du lycée. Il y a prescription. Et surtout tu n'auras pas le droit de t'en servir contre moi à l'avenir !

Alors que je n'avais voulu que plaisanter, d'un coup je me fis peur à moi même. Je stoppais aussi sec. Jusqu'à présent j'avais réussi à ne pas le faire fuir malgré mon côté frappa dingue. Même Deklan, avec sa bêtise et ce truc débile de grand frère protecteur et étouffant, n'avait pas réussi à l'éloigner de sa petite sœur adorée. Et si les autres arrivaient à lui dépeindre l'erreur de la nature que j'étais au lycée et qu'il finisse par réaliser qu'il était trop bien pour moi ? Nan parce que c'était ce que je ressentais. Ce gars avait eu une enfance plus atroce que la mienne, et malgré tout il avait su se faire une place à LA. Tout le monde connaissait le barman du Barking Spider, qui d'un simple regard tournait la tête des filles sans que ce soit voulu. Ce gars qui malgré son âge avait trouvé le courage de reprendre des études pour s'assurer un avenir. Je ne pense pas que j'aurais pu en faire autant. Car moi j'avais eu Deklan, puis mon beau-père, et même ma nympho de mère pour m'aider à faire la transition de l'enfance à l'adolescence. J'avais toujours eu quelqu'un sur qui me reposer contrairement à Jay, et rien que pour ça c'était un héros à mes yeux. Superman c'était de la gnognotte à côté !

Non vraiment, promets moi que tu ne les écouteras que d'une oreille distraite...


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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyMar 31 Juil - 18:21

Au moins, elle rigola de son manque flagrant d’imagination. C’était déjà ça, et ça lui permis de se dessiner un sourire sur ses lèvres à lui aussi, l’aidant à faire passer la pilule et à respirer un peu. Ce pm, il l’avait un peu appréhendé, pas parce qu’il passerait tout ce temps avec elle, ah non, ça c’était en plein dans ses cordes, mais parce qu’il devrait traîner avec des amis de la belle, en l’occurrence ceux qui l’avaient suivis durant toutes ses études, qui avaient fait les 400 coups avec elle et qui devaient la connaître par cœur. Beaucoup plus que Jay en fait, qui en 6 mois avait tenté de déceler le plus d’informations chez la belle mais qui avait encore des croûtes à manger si on le comparait à la bande du lycée d’Ash. Il stressait un peu, en fait, de s’être laissé avoir par ses beaux yeux pour terminer dans une situation qui l’avantageait à peine. De son côté, c’était simple. Tout le monde le connaissait au bar, et ça, c’était son quotidien. Pas d’autres amis à l’extérieur, si ce n’est les ratés qu’il avait laissé derrière lui à Dublin. Pas de bande d’amis qui débarquaient de nul part, son monde, il tournait qu’autour d’elle, de Deklan, de leurs quelques potes communs et d’Eva. Et pour eux, aucun secret, aucune surprise. Il était Jason, le roc, l’immuable, Callaway, le mec avec le moins d’expressions faciales au monde, celui qui jacassait pas et qui allait directement au point. Pas d’équivoques, pas de secrets. Jamais il lui ferait un coup du genre, même si il se doutait qu’elle ne faisait pas ça pour mal faire. Mais c’était la vérité : là, elle le sortait de sa zone de confort et il ne pourrait jamais se venger et faire pareil avec elle. Merde.

« Tabac et chocolat hein ? Intéressant. Tu me diras, moi avec ce que je leur ai amené ils vont droit dans le cholestérol. »

« On devrait peut-être décommander tout ça et aller s’enfiler des pizzas. Au moins là, y’aurait que notre cholestérol qui prendrait un coup. » rigola-t-il, jetant un coup d’œil à sa chips et à sa guacamole.

Jason blaguait. Il n’aurait pas manqué ce foutoir pour rien au monde. Et même s’il faisait son bourru, son mec un peu déboussolé qui aurait préféré rester bien confortable dans ses pyjamas gris déchirés à regarder la télé avec Ashleigh de blottie dans ses bras, ben il s’était levé et avait décidé de venir. Il avait même fait l’effort d’amener un petit truc, au cas. Puis sa frousse mis à part, il n’était pas un lâcheur. Quand il disait qu’il ferait un truc, il s’exécutait. Aussi simple que ça. Dans son élan, il sortit une cigarette pour l’allumer et s’aider à décompresser, et A. lui en demanda une par le fait même. À ce rythme, ils allaient se fumer tout le paquet avant d’arriver là où le pique-nique aurait lieu. Lui qui avait besoin de sa dose de nicotine relaxante pour ne pas penser à tous les sujets de conversations qu’il devrait inventer, ni à toutes ces questions qui fuseraient du genre s’ils étaient un couple, s’ils prévoyaient bientôt se marier, s’ils voulaient des enfants, et combien. Parano? À peine. Un mec qui bosse dans le public et qui fuit les discussions, on aura tout vu. Puis il leva les yeux, après avoir allumé avec le briquet sa cigarette et celle de la blonde, et remarqua qu’elle semblait être troublée elle aussi. Rien de bien alarmant, mais elle avait pas cette lueur aussi relax qu’elle avait d’habitude, quand ils étaient en terrain connu. Idiot, il pensait qu’à lui, se rendant compte que pour elle aussi, ce serait le défi de devoir bien expliquer ce qu’ils étaient, parce qu’eux-mêmes le savait pas, et qu’à part leurs copains communs qui avaient depuis longtemps digérer la nouvelle, personne d’autre ne pouvait comprendre d’un coup la complexité de leur relation.

« Qu'on soit bien d'accord. Il ne faudra pas que tu écoutes tout ce qui sera dit sur la Ashleigh du lycée. Il y a prescription. Et surtout tu n'auras pas le droit de t'en servir contre moi à l'avenir ! » ajouta-t-elle, lui confirmant ce qu’il croyait.

Jason entra en mode rassurant. Malgré tout le stress qui pouvait le parcourir à cet instant précis, de savoir qu’elle n’allait pas à son top le rendait tout mal à l’aise et il en profita pour enserrer bien fort ses doigts autour de ceux de la belle. Puis il souria, ravala ses questions & son ennui de devoir se claquer l’avis d’inconnus qui savent rien sur eux et encore moins sur lui et se dit que si au moins ça pouvait lui faire plaisir, ce serait déjà ça.

« Bah tu sais, à l’époque de Gab, j’étais pas dans les mecs les plus fréquentables à L.A. disons. J’en connais plusieurs qui pourraient te raconter des horreurs à mon sujet. » il lui jeta un regard, se voulant convaincant. « Y’a rien qu’ils diront qui changera ce que je connais de toi. »

C’était vrai, il était on-ne-peu-plus honnête. Ashleigh avait été celle qui l’avait sortit de sa léthargie et ça en prendra pas mal pour l’évincer de sa vie. Main dans la main, clope sur les lèvres et collation peu convaincante sous le bras, ils finirent par atteindre l’arbre où les potes d’Ash avaient prévu s’installer. La classe, y’avait déjà 6 personnes d’arrivée et ils avaient monté un setup de la mort, disposant une longue nappe piquée au sol et recouverte de plats de salades diverses, de sandwichs, de breuvages et de sucreries. Si Jay le porc avait été en service, il se serait plongé les mains vite fait dans le gâteau au chocolat, aurait piqué deux bières, entraîné Ash dans les buissons et aurait tout oublié, mais là c’était sérieux et la belle se réjouissait déjà de le présenter à tous ses amis. Alors il fit mouche, hochant la tête, serrant des mains, souriant un peu, se comportant comme un vrai gentleman comme on lui avait appris à le faire en société et lorgnant vers le buisson le plus près pour planifier leur sortie de secours au cas où la situation se gâterait.

« Qui vient jouer une petite partie de foot avant de manger? » demanda un grand brun au sourire Colgate que Jay encadrait déjà pas du tout parce qu’il avait lorgné un peu trop sur les courbes d’Ashleigh à leur arrivée.

Les autres mecs présents se levèrent et s’approchèrent de celui qui avait parlé. Pauvre Jason, avec sa mémoire de merde, il se souvenait à peine des prénoms de tout le monde et galérait déjà à devoir les appeler « mec », « vieux » et autres déclinaisons jusqu’à ce qu’ils daignent lui siffler leur petit nom à travers la conversation. Le grand irlandais se retrouva bien vite tout seul aux côtés de sa belle et des autres filles présentes. Le choix, soit il se planquait avec les demoiselles et les entendaient parler de leurs problèmes de filles et d’à quel point les garçons étaient des idiots (il bossait souvent les soirs où des bandes de filles un peu soûles sortaient au Barking et en avait entendues des pas pires) ou il faisait son mâle et allait lancer le ballon un peu. De l’exercice ne lui ferait sûrement pas de tort et avec un peu de chance il pourrait plaquer l’autre brun et le tasser du lunch assez vite. Il fit donc signe à Ash qu’il allait rejoindre les autres joueurs et se leva d’un bond, marchant relax vers eux, les mains dans les poches.

« Callaway, c’est ça? » demanda l’un d’eux. « T’es dans notre team! »

Jay haussa les épaules, et vint se placer sur la ligne de défensive, prêt à empêcher les autres de passer. Du vrai football américain se serait joué avec des protections et tout, sur un giga terrain et devant des fans un peu obèses qui se bourrent d’hot dogs et de coca, mais là ils faisaient avec ce qu’ils avaient et le parc semblait être assez grand pour qu’ils puissent prendre un peu plus de terrain pour jouer comme des grands. Le signal du début de la partie commença, et Jay vit l’équipe adverse s’avancer vers lui et les autres, avant que son coéquipier ne botte le ballon bien loin et que la partie démarre pour vrai. D’un côté, il y avait des mecs qui courraient d’un sens, de l’autre, y’avait Jason et sa bande qui bloquaient la ligne imaginaire derrière eux. Un regard vers M. Colgate plus tard et Jay devint furax, puisqu’il vit qu’encore une fois son Némésis faisait les yeux doux à Ash, mais la belle ne s’en rendait même pas compte puisqu’elle était occupée à choisir sa sorte de bière au fond d’une glacière. Qui aurait pu se douter que de se pencher 30 secondes comme ça déclenchera les hormones de puberté de l’autre idiot? Jay se prépara à s’avancer vers lui pour régler son cas, mais un cri derrière lui l’arrêta net :

« Jason! Putain, t’étais à côté! Pourquoi tu l’as pas arrêté? » l’interlocuteur soupira, roulant des yeux, faisant signe qu’ils recommençaient une autre manche. « Le perds plus des yeux. »

Ouais, ouais, pensait Jay, le regard perdu, remarquant qu’un gars avait passé la ligne le ballon en main. Si l’obsédé avait pas abusé en regardant un peu trop Ash, il aurait pas réagi du genre, hen. Puis le ballon atterrit entre ses mains et son coéquipier furax lui hurla de courir, de filer et d’aller mettre « le putain de ballon dans le putain de but! ». Ni d’une, ni de deux, l’adrénaline parcourue les veines de Jay et il s’élança, attrapant au passage le poing de Colgate direct dans le ventre. Comme un petit salaud, il venait de lui foutre un coup dans l’estomac pour l’immobiliser et lui piquer le ballon, et bien vite il laissa Jason au sol, à bout de souffle, pour courir dans la direction inverse, victorieux, avant de lancer sa prise sur le terrain et de lever les bras en l’air.

« J’vais l’éclater celui-là… » murmura Jay, se relevant péniblement après le coup et la chute.

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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyMar 31 Juil - 23:54




« On devrait peut-être décommander tout ça et aller s’enfiler des pizzas. Au moins là, y’aurait que notre cholestérol qui prendrait un coup. » Ah si seulement... je ne rêvais que de ça ! Mais comme Jason l'avait fait avec moi, j'avais promis à mes amis, il y avait dix ans de cela, qu'on se referait un journée tous ensemble pour voir quels vieux cons on était devenu. Donc je me devais d'y aller, quitte à partir au bout d'une heure parce que ça m'ennuie. Mais ça je me gardais bien de le dire à Jason, pour pas qu'il n'attende que cet instant où je lui dirais « on se casse ? ». Non, il fallait qu'il donne leur chance à mes amis, sait-on jamais ? Peut-être qu'ils lui plairaient hein. « Bah tu sais, à l’époque de Gab, j’étais pas dans les mecs les plus fréquentables à L.A. disons. J’en connais plusieurs qui pourraient te raconter des horreurs à mon sujet. Y’a rien qu’ils diront qui changera ce que je connais de toi. » Hanw ! Je ne voyais pas vraiment la comparaison, elle ne se tenait pas car il avait eu toutes les raisons du monde de faire des conneries, et moi pas vraiment. Il s'était démerdé comme il avait pu, moi j'avais merdé volontairement comme je pouvais, nuance. Lui super-héros, moi casse couille. Mais je notais avec plaisir qu'il voulait me rassurer.

Puis la petite bulle qui nous séparait du reste du monde éclata lorsqu'on rejoignit enfin les autres. Durant une seconde, j'ai hésité. Hésité à traîner Jay par la main dans la direction opposé, à nous éloigner de cette pression sociale que je nous avais imposé. Pourquoi ne pas carrément s'évader sur sa moto, et passer la frontière mexicaine, hein ? Mais arrivé là, autant continuer sur notre lancée. Ils avaient bien bossés et tout était déjà en place. J'essayais de les présenter à Jason comme il se devait, ajoutant des petits commentaires pour les uns et les autres, pour qu'il se fasse une idée de la personne. Nate Myers, quaterback de l'équipe de foot du lycée, alias Mr Popularité. Maggie Myers, sa petite amie de l'époque et actuelle femme, capitaine des cheerleaders, incroyablement adorable et fleur bleue. Matt Walker, notre délégué des élèves, devenu un brillant avocat. Nancy Smith, qui dirigeait le journal du lycée, accroc au potin en tout genre... Plus les gens arrivaient et plus je me doutais que Jay se perdait dans les noms. Mais ce n'était pas comme si on s'attendait à ce qu'il les retienne. Sinon les autres auraient pensé à faire des badges à la con, ce qui n'était pas le cas. Non, ça viendrait petit à petit, ouais enfin si on s'éternisait...

Mr Myers pointa le bout de son nez, son ballon ovale à la main. «  Qui vient jouer une petite partie de foot avant de manger? » Et bien entendu j'étais mise à l'écart, car j'étais une fille, car on ne voulait pas me faire mal et blablabla. Toujours la même rengaine avec ces macho men, c'en était blasant. Je n'essayais même plus de leur faire entendre raison, aussi je restais à côté des filles, car apparemment c'était là ma place. Youhou, allons faire la cuisine et jouer les femmes au foyer pendant que les hommes s'amusent... Quand Jason suivit le mouvement, je lui fis un clin d’œil. Autant que l'un de nous s'éclate hein. A peine Jay s'était éloigné de moi que la douce et frêle et gentille Maggie, celle qui aime tout le monde et pour qui la vie est toute rose depuis sa naissance, et qui donc ne connait pas tout de la vie, la vraie, s'assit à côté de moi. A son regard je devinais qu'elle voulait tout savoir sur cet homme que j'avais amené. Elle n'eut même pas besoin de poser la question fatidique.

C'est compliqué. Naïve, j'espérais qu'elle se contenterait de cette réponse. Mais... non. « Oui mais compliqué comment ? » Très compliqué. insistai-je, un sourire crispé aux lèvres. « Mais encore ? » Oh cocotte, t'es vraiment pas finaude ou quoi ?! Je perdais patience à présent et répondis assez brutalement.  C'est mon plan-cul. On se voit régulièrement, on fait l'amour et tout le tralala, mais on ne sort pas complètement ensemble. Ça te va là ? Là elle devrait capter que je n'aimais pas m'étendre sur le sujet quand même, nan ? Mais c'était Maggie, la seule et l'unique – et heureusement. « Mais pourquoi ? Vous allez si bien ensemble... » Raaaaaaaah ! Allé Ash, souviens-toi de ce qu'on t'a appris dans les réunions anti-agressivité. On inspire, on expire, on inspire, on expire... Je ne sais pas pourquoi.  Et je me levais pour aller prendre une bière. Une bonne bière bien fraîche loin de miss Maggie.

Alors que j'avais la tête dans le glacière – un peu plus et je tombais dedans – j'entendis « Jason! Putain, t’étais à côté! Pourquoi tu l’as pas arrêté? Le perds plus des yeux. » Ah ? Je levais le nez pour voir ce qui se passait, curieuse comme toujours lorsqu'il s'agissait de mon barman favori. Je le vis alors entrer en possession du ballon et se mettre à courir.

VAS Y ! MONTRES LEUR À CES 'RICAINS CE QU'ON SAIT FAIRE DE L'AUTRE COTÉ DE L'ATLANTIQUE ! hurlais-je les mains en porte voix. Et là, c'est le drame. Myers fait le con, comme au « bon vieux temps » et frappe l'homme de ma vie. Mon cœur cesse de battre, ma respiration se coupe... Deux seconde de flottement et le tout repart en flèche. WTF ?! N'allez pas me dire que c'est pas une faute ça peut-être ! C'est quoi votre jeu de merde ?

J'entendis l'un des gars marmonner un « Et c'est reparti pour un tour ». Oui, c'était reparti pour un tour, car justement ce n'était pas la première fois que j'assistais à ce genre de scène. Et à chaque fois ça me mettait hors de moi. De toutes façons, j'avais toujours dit que ce jeu c'était pour les mauviettes. On se cache sous des protections ridicules, on fait les cons, et on triche ! «  Ashleigh, laisse les, tu sais bien qu'ils veulent tous prouver leur virilité avec ce jeu de brutes.  » Ah Maggie, elle était gentille cette fille, mais s'il n'y avait que ça, ça ne me dérangerait pas. J'avais horreur des coups bas, c'était déloyal, c'était pitoyable ! Je me précipitais comme une dératée vers Jason, pour m'assurer qu'il n'avait rien de trop méchant et surtout pour m'assurer que ses nerfs tenaient le coup. J'arrivais à temps pour l'entendre murmurer une menace contre Myers. Je caressais délicatement son visage d'une main et le tournais vers moi d'une légère pression.

Ca va aller ? Je lui tendis ce qu'il restait de ma bière – ben ouais, dans la course ça avait pas mal débordé et moussé – au cas où il ait besoin de boire un coup. Ne fais pas attention à ce gros naze d'accord ? C'est qu'un connard de première ! Du genre à ne pas t'adresser la parole au lycée avant que t’ai de la poitrine.

Et en parlant du loup...«  Bah alors ? On ne supporte pas la pression du jeu ? » demanda l'autre crétin la bouche en cœur. Les autres rappliquaient peu à peu, certains pour voir si Jason avait encaissé l'incident, d'autre pour admirer Myers dans sa fanfaronnade... Voilà le genre de crétin que j'étais pas mécontente d'avoir perdu de vue. Avec les années on se rend compte de la connerie des gens.

Fuck off! lançais avec une grimace exaspérée. Plus ça allait et plus mon accent était prononcé. Si quelqu'un avait des doutes sur mes origines, là ça devait lui mettre la puce à l'oreille. T'es pas foutu de remporter une partie sans ce genre de connerie, car tu ne sais pas jouer dans les règles! Il se rapprocha de moi, gonflant les muscles pour m'intimider probablement. «  Ah ouais ? » Nullement impressionnée par ce coq de basse cours je diminuais le peu de distance qui nous séparais pour venir me coller à lui, levant sur lui mon regard le plus noir. Ouais. «  Ah ouais ?! » Bon sang, mais sa femme et lui était fait pour s'entendre à ce niveau, ils étaient sourd d'oreille ! Je fixais Tom Baldwin, le gars le plus sympa de tous les temps et qui ne cherche jamais les emmerdes, celui qui n'avait pas hésité une seconde à intégrer Jay dans le jeu et dans son équipe, et osais encore lui poser la question à laquelle j'avais tant de fois reçu de refus.

Je peux jouer ? Et montrer à quel point ce type est nul ? Certains mecs ricannèrent, d'autres observèrent attentivement Tom. «  C'est pas sérieux là, c'est... une fille ! » Qui a mis la pâté à des mecs bien plus dangereux que toi Myers. Et d'abord ta gueule douchebag , c'est pas à toi que je cause ! Tom hésitait sur la décision à prendre. Son regard se posait sur moi, puis sur Jay, encore sur moi, et encore sur Jay. Ok, je vois, c'est lui qui portait la culotte, à lui de décider si oui ou non l'équipe prenait le risque de me laisser jouer.
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyVen 3 Aoû - 19:41

Si Jason avait été dans Les Feux de l’Amour ou un autre feuilleton de conneries du genre, il aurait facilement pu préciser qu’après le coup et la chute, sa maigre existence aurait défilé devant ses yeux. Lui qui avait vécu l’internement de son père, la mort lente et douloureuse de sa mort, l’assassinat de son frère, qui avait prit part à un gang de traffic de drogue en Irlande & qui était débarqué sans un rond à L.A. pour recommencer sa vie. Qui était sortit avec Sarah. Qui était devenu dingue et misogyne à cause de Sarah. Qui avait passé chaque seconde de sa vie ensuite à ériger le plus haut et le plus solide des murs pour s’en ficher de ce qui se passait à l’intérieur. Qui avait capitalisé sur son caractère calme et sérieux pour l’empirer et le rendre presque hermétique. Puis un jour, un ange blond était descendu du ciel et l’avait sortit de sa situation d’arriéré émotionnel. Ce même ange qui se trouvait maintenant près de lui, lui caressant le visant, illuminé par la lumière du soleil californien qui lui donnait des airs de déesse. Il l’aurait sûrement entouré de ses bras forts, l’aurait soulevé des airs en lui disant que sa simple vue l’avait soigné et que tout irait mieux maintenant. Puis ils seraient partis de ce pique-nique merdeux sur le dos d’un cheval blanc, prêts à affronter le monde et à s’aimer librement.

Ouais, il aurait pu inventer une histoire à la couillon du genre. À la place, il avait le souffle court, un élancement de malade dans le ventre et le si-beau-soleil-californien lui brûlait en fait la rétine, sans parler de toute la sueur qui lui coulait sur le front, et il arrivait à peine à distinguer que c’était Ashleigh qui se tenait à ses côtés. La classe.

C’est lorsqu’il entendit sa belle qui s’obstinait assez furieusement avec le responsable de sa chute, Myers, qu’il se releva, ravala ses côtes plaquées et vint se rapprocher d’eux. De un, fallait pas que l’autre ait la satisfaction que même après la chute l’élancement était toujours là. De deux, Jay avait beaucoup trop d’orgueuil pour en montrer une seule miette et son regard se faisait solide, quoi qu’un peu ennuyé. On en arriverait vraiment là? La jolie galloise qui sortait les dents et l’autre qui se prenait pour un grand chef indien à sortir ses plumes de paon et à se croire le roi de la jungle? Il soupira, regarda vers les autres filles qui étaient toutes rivées aux lèvres de Myers et de Monaghan, et sût que là, il devrait user de sa diplomatie et de son tact légendaire au bar pour calmer le jeu, pour pas que ça parte en vrille et que sa belle blonde se retrouve à faire la guerre à ses potes d’adolescence. Il avait pas eu une bonne impression jusque là, mais c’était pas une raison pour que le pm tombe à l’eau et qu’elle se les mette à dos non plus.

« Bon, bon. Tout est ok de mon côté, rien de cassé et je tiens sur deux pattes. Si c’est pas beau. » lâcha-t-il, s’avançant vers eux. « J’crois que j’ai entendu les filles dirent que tout le monde était arrivé et j’ai une faim de monstre. On va voir ces sandwichs? » il passa son bras autour d’Ash lentement, voulant l’éloigner de Myers qui était dangereusement près tout à coup et à qui il se gênerait pas pour lui en envoyer une droite bien placée s’il se calmait pas.

« Je peux jouer ? Et montrer à quel point ce type est nul ? » Ash avait le regard noir, surtout lorsque l’autre ajouta que c’était qu’une fille… Jay haussa un sourcil. « Qui a mis la pâté à des mecs bien plus dangereux que toi Myers. Et d'abord ta gueule douchebag , c'est pas à toi que je cause ! »

Ah ben merde. Son plan d’aller se bourrer dans les gâteaux et de filer repus vite fait ensuite venait de faire mouche. Ash semblait bien motivée, son coéquipier de fortune lui filait un regard pour savoir s’il était ok de reprendre avec la belle blonde en prime et Jay haussa les épaules, hochant positivement la tête. Elle semblait bien remontée, prête à foncer dans la meute, et ça lui ferait pas de tort de reprendre le peu de réputation qu’il avait en ayant une alliée aussi sexy qu’enragée dans sa team pour foutre une râclée à Myers le pédant. Done deal donc.

« C’est qu’une partie amicale à la base, il jeta un regard à Myers le compétitif de bas étages, j’vois pas pourquoi les filles auraient pas le droit de jouer plus que les mecs. » conclua-t-il, faisant signe à Ash de s’amener et vite.

Le jeu recommença donc quelques minutes plus tard, l’équipe de Jay, Tom, Ash et un mec noir qu’il avait pas encore remarqué depuis le début mais qui s’était greffé à eux, conte Myers et ses sbires. Ce qui semblait être bien partit pour Callaway qui traversa quelques verges victorieux, prit rapidement des proportions un peu démesurées à peine 5 secondes avant le début du quart. Le blondinet un peu échaudé qui reprenait peu à peu un semblant de sens de l’humour avait réussi à attirer l’attention d’Ashleigh, mimant qu’il tenait un fusil avec ses doigts et qu’il hésiterait pas à tirer dans la tête de son Némésis à l’instant. Sourire en coin, Jay adorait la complicité qui s’installait tranquillement entre eux et perdit l’attention sur le match une fraction de secondes de trop, laissant à l’équipe adversaire l’occasion de sauter sur le ballon, et de foncer par trois sur lui. Il eut à peine le temps de tourner la tête vers eux qu’il se retrouvait encore au sol, comme une carpe. C’était assez. C’était pas vrai que sa stature d’irlandais solide lui ferait défaut encore et qu’il passerait pour l’idiot de service de nouveau. Honteux, l’égo et l’orgueil qui prenaient une expansion démesurée, il se leva d’un trait, n’accordant plus d’importance à personne et gardant sa mire en joue. Puis, il fit signe aux autres de se rapprocher. C’était le temps d’un petit caucus pour s’assurer de pas récolter le surnom de « lavette ». Rien que d’y penser, il en avait des frissons de dégoût.

« Apparemment, ils trouvent ça drôle de me foncer dessus. » il bouillait, mais tentait de garder son calme. « J’sais pas s’ils vont rigoler si on se met à 4 pour bloquer leurs petites tactiques de merde. « il commençait à s’emballer.

Les autres acquiescèrent, ils formeraient un mur solide, une ligne de défense bien stoïque qui stopperait les frasques des autres pour les garder bien au calme de l’autre côté. Le plan était typiquement logique et avait fait ses preuves plusieurs fois, Myers et sa bande ne passeraient probablement pas, mais Jay cru bon de garder Ash à part une fois le caucus terminé et de lui glisser à l’oreille :

« 3 pintes gratuites et les clés de ma moto pour que tu conduises, mais pas après les pintes hen, si à mon signal tu distrais Nate. »

Puis il se détacha d’Ashleigh, regagnant la ligne de force, ne lâchant pas Nate Myers des yeux. Pourtant, il n’était pas rancunier de nature. Il s’en fichait limite, des idiots qui tentaient de se la péter ou qui lui faisait de l’attitude. Il était au-dessus de ça de toute façon et tant que personne s’en prenait à lui directement, ou à ceux qu’il aimait, il restait bien calme et posé. Des enfantillages, des conneries de gamins immatures qui manquaient d’attention et à qui il ne ferait certainement pas la faveur de leur en accorder, de leur montrer que quelqu’un les avait vu. Mais là, c’était autre chose. D’abord, Myers semblait avoir un dent principalement contre Jay, il n’arrivait pas à arrêter de lui foncer dedans et ça devenant lassant à la fin. Juste ça, ça aurait suffit à le mettre en rogne, mais il aurait facilement pu passer par-dessus et continuer son chemin sans faire de chichi. Par contre, et c’était ça qui le faisait chier, l’attitude de Myers, son côté fils-de-riche-qui-a-toujours-eu-tout-ce-qu’il-voulait-et-qui-continuerait-à-toujours-avoir-tout-ce-qu’il-veut l’emmerdait grave. Ces enfants nés avec des millions dans leur compte, qui ne connaissaient pas la vie, ou du moins la vraie vie, celle où les gens bossaient dur pour avoir ce qu’ils voulaient, et qui avaient toujours été à l’abri des problèmes. Personne lui avait encore dit qu’il vivait dans son monde d’illusions à la con et qu’il devrait descendre de son nuage de vanité pour cesser de faire suer les autres. Et comme Jay avait un grand cœur, c’était assuré qu’il se chargeait de lui passer le mémo.

Mine de rien, le match repris, la ligne de Jay et des autres se forma. Puis, à la dernière seconde avant le botté, Jay lâcha un regard à Ash et lui fit le signal. Un clin d’œil plus tard, et c’était à elle de jouer.
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptySam 4 Aoû - 10:46




« C’est qu’une partie amicale à la base, j’vois pas pourquoi les filles auraient pas le droit de jouer plus que les mecs. » Enfin quelqu'un de censé ! J'étais tout de même soulagée de sa réaction, car bon nombre de type n'aurait pas apprécié que je fasse mon caprice. Sans doutes pour cela que je ne sortais pas avec le premier venu, incompatibilité de caractère. Car j'en avais eu des coups de cœur, comme tout le monde, je n'étais pas une reine des glaces contrairement à ce que certains peuvent penser, mais une fois que j'apprenais mieux à les connaître, soit je constatais qu'ils étaient trop gentils et j'entends par là sans force de caractère, qui s’aplatissent dès qu'on est d'un avis différent, or j'ai quand même besoin qu'on me tienne tête histoire d'avoir au moins des conversations vivantes, ou trop con avec une idée bien arrêtée de ce que devait être une fille, jolie, gentille, aimante, et surtout obéissante. Peu d'homme avait su m'apprécier à ma juste valeur et me prendre comme j'étais sans chercher à me changer de quelque manière que ce soit. Je les comptais facilement sur les doigts de la main – et encore, pas tous les doigts. Jay était une de ces perles rares, et malgré la façon étrange qu'avait notre relation de stagner, je n'étais pas prête à baisser les bras. Je n'étais pas particulièrement patiente de nature, mais pour lui j'attendrais le temps qu'il faudra quitte à cocher la case « célibataire » dans les formulaires administratifs pendant les dix prochaines années pourquoi pas ! Donc quand il me fit signe d'approcher, je ne le fis pas attendre et trottais toute guillerette jusqu'à lui.

Je remerciais aussi Tom au passage car il avait accepté sachant que j'ignorais tout de leur jeu. La galloise que j'étais avait toujours crié haut et fort que le seul sport au monde digne de ce nom était le rugby. Non pas que j'en sois passionnée, mais par pure fierté britannique. Aussi n'avais-je jamais accordé le moindre intérêt pour le football américain et ne m'en étais jamais caché. Alors peu avant que le jeu ne reprenne, je questionnais rapidement Tom sur ce que je devais faire. Au départ il partit dans un délire qui me sembla être du chinois, mais en voyant ma tête il changea de tactique et me traduisit ses explications sans utiliser cette fois de termes techniques. « Dès que la bande de Myers a la main, faut les empêcher d'avancer et si possible plaquer le porteur de balle. Et inversement, si on prend la balle faut se bouger, courir à l'autre bout du terrain sans se faire rentrer dedans. »

C'est tout ? Ça me semble quand même plus compliqué que ça au Superbowl ! M'enfin...

Je haussais les épaules, me contentant de ce résumé du jeu et me mis en position en attendant que ça démarre. Je lançais un rapide coup d’œil du côté des filles qui me lancèrent des encouragements. Eh oui, un petit pas pour Ashleigh, mais un grand pas pour les femmes ha ! Si j'arrivais ne serait-ce qu'à jouer correctement, ça bousculerait certains principes de mâles et elles le savaient autant que moi. Non pas qu'on soit entouré de misogyne dans ce groupe, mais ça ne ferait pas de mal. Puis en jetant cette fois un regard à l'homme qui faisait battre mon cœur, je le vis me faire signe qu'il était prêt à descendre Myers. Cela me fit sourire et je hochais de la tête lui signalant ainsi qu'il avait mon feu vert. C'est ce moment là que choisirent les autres pour passer à l'attaque. Une fois qu'ils entrèrent en position de la balle tant convoitée j'eus un instant d'hésitation, fronçant les sourcils en les voyant foncer dans la direction de mon Jason. Bien entendu je n'eus pas le temps de le prévenir et il fut plaqué au sol. Tom et Clay, nos équipier, levèrent les yeux au ciel devant tant d'acharnement. Là il était clair qu'ils avaient décidé de s'en prendre à mon irlandais qui se releva rapidement et nous demanda d'un geste de le rejoindre, ce qu'on fit. « Apparemment, ils trouvent ça drôle de me foncer dessus. ». Clay se pencha vers moi et me glissa d'un œil entendu « On se demande bien pourquoi. » Je lui lançais un regard interrogateur, ne voyant pas le moins du monde où il voulait en venir avec sa remarque ironique puis reportais mon attention sur Jay, buvant chacune de ses paroles. Je l'avais rarement vu dans cet état, mais à sa place je serais encore moins calme. « J’sais pas s’ils vont rigoler si on se met à 4 pour bloquer leurs petites tactiques de merde. » Les gars s'agitèrent avant de repartir à leur place tandis que Jason ajoutait un petit quelque chose à mon intention. « 3 pintes gratuites et les clés de ma moto pour que tu conduises, mais pas après les pintes hen, si à mon signal tu distrais Nate. » Je le regardais perplexe s'éloigner. Distraire Myers. Euh ok. Si Jay avait quelque chose de précis en tête, j'aurais été heureuse de le savoir car là tout de suite les idées ne se bousculaient pas dans ma tête. Parce que j'étais pas du genre à chercher à distraire les hommes, mais plutôt du genre à me faire discrète. Oui je sais, ça ne sautait pas forcément aux yeux étant donné mon caractère bien trempé, mais en ce qui concernait les mecs, moins ils s'approchaient de moi et mieux je me sentais, car les répliques de drague à la noix et les coups d’œils lubriques, très peu pour moi. Mais voilà, pour une fois il allait me falloir faire une exception et faire mon intéressante.

Réfléchie Ash', qu'est-ce qui pourrait te faire remarquer ? Et la réponse me vint assez vite pour en avoir parlé un peu plus tôt à Jason. La poitrine. Allez savoir pourquoi, les formes que nous donnait mère nature rendaient les hommes – les hétéros du moins – complètement gaga, et Nate Myers en faisait partie. Au lycée, il lui suffisait de croiser le chemin d'une belle paire de sein pour faire demi tour et sécher les cours et ce même s'il était en couple. Et malgré le fait que cet homme de Néandertal se sache que suivre ses instincts primaires, la petite Maggie ne l'avait jamais quitté, un mystère de plus dans ce monde fou. Comme le fait qu'on forme une bande d'ami si hétéroclite. Jamais au grand jamais je n'aurais pu deviner à mon arriver à Los Angeles que je traînerais avec des stéréotypes ambulants et d'ailleurs j'avais appréhendé mon premier jour de classe, manquant de vomir mon petit déjeuner. Je n'avais jamais été très douée jusque là avec les autres, me renfermant sur moi, me cachant sous ma grossièreté verbale, mais à peine avais-je franchi les portes de l'établissement que la petite Maggie s'était jetée sur moi, avide de faire ma connaissance. Elle avait su se montrer patiente, m'avait appris tout ce qu'il y avait à savoir... Elle avait été ma bouée de sauvetage, m'avait retenu la tête hors de l'eau dans cet océan de lycéen. Il me semble d'ailleurs qu'elle était à l'origine de notre groupe. A la base, nous étions tous un peu les paumés du lycée, et Maggie avec son grand cœur s'était chargé de nous assembler comme un puzzle des plus complexes. Étonnamment, ça avait fonctionné et une bonne mécanique s'était mise en place entre nous. Jusqu'à l'arrivée de Myers, son petit ami. Ce fils à papa n'était pas comme nous et ne s'était jamais gardé de nous le faire remarquer. Pour lui Maggie perdait son temps avec une bande d'allumés, mais la jeune fille avait toujours refuser de nous quitter et Nate Myers s'était vu contraint de nous supporter, donc en toute logique il intégra à notre groupe quelques uns de ses amis à lui, probablement parce qu'il ne se sentait pas à l'aise... Après les choses avaient dérapé, des clans s'étaient formés et le château de cartes que nous étions s'était écroulé. Pour Maggie nous avions toujours fait l'effort de nous tenir correctement, de rester civilisés les uns avec les autres, mais il arrivait comme aujourd'hui que ça parte en vrille. Les vieilles rancunes refaisaient surface, et que ce soit Tom, Clay ou moi on avait des choses à régler avec Nate.

Cependant je préférais m'arracher les yeux plutôt que d'en arriver là. Il me fallait autre chose, un truc incongru qui attirerait leur attention. Et soudain je su que faire ! J'allais passer pour une folle, encore, mais je n'étais plus à ça près pas vrai ? Puis Jason me fit signe de passer à l'action ! Je campais mes jambes à demi pliées dans le sol, les bras levés et pliés au niveau du torse, puis je commençais à hurler d'une voix aussi roque et virile que possible, muscles contractés et une grimace qui se voulait effrayante sur le visage.

KA MATE ! KA MATE ! KA ORA ! KA ORA !

Incapable de me souvenir des paroles exactes qui suivaient mais seulement de la phonétique je continuais en yaourt, me frappant les jambes, le torses et les avants bras comme le faisaient les All Black's à chaque début de rencontre. Cela m'avait toujours fasciné et pour une fois je m'y essayais. Cela fonctionna mieux que je ne l'espérais, car non seulement Myers était resté me regarder, scotché, mais un autre de ses coéquipier également, ce qui laissa un temps d'avance aux miens pour relancer la partie en notre faveur. Tom en profita pour leur reprendre la balle, qu'il lança à Jay déjà bien avancé, et il me semble qu'il nous fit un « Touchdown » ou un truc du genre pour ce que j'en savais. Heureuse d'avoir contribué à cette petite victoire je me mis à sauter sur place en émettant des petits couinements d'hystérique avant de partir dans un rire de joie. Nate me fusilla du regard. « Parce que ça c'est jouer dans les règles peut-être ? » Mais je l'ignorais superbement et fonçais sur Jay avant de lui sauter dans les bras et de lui coller un baiser sur les lèvres. Il était clair qu'avec ce genre de comportement je ne serais plus invitée dans les parties de foot, ce serait sans doute ma seule et dernière, mais je m'en moquais car c'était la plus belle partie de football au monde en cet instant !

« Bon, les excités du ballon, vous venez manger oui ou non ? » A première vue les autres ne voulaient pas en rester là, ne voulant pas terminer la partie de cette manière, mais j'attrapais la main de Jason et l'entraînais avec moi en direction de notre collation. « Pas maintenant Maggie ! » « Nataniel Théodore Myers ! Tu vas me faire le plaisir de te calmer de suite et de venir manger et plus vite que ça ! » On la regarda tous étonné l'ayant rarement vu s'énerver sur qui que ce soit. Finalement, c'était peut-être elle qui dominait dans ce couple étrange. Alors qu'on traversait le terrain, j'interpellais Clay.

Qu'est-ce que t'as voulu dire tout à l'heure avec ton « on se demande bien pourquoi »?

Il roula des yeux. « Ne me dis pas que t'as jamais remarqué son petit jeu. » Perplexe, je lui fis signe que non en secouant la tête. « Je ne te pensais pas aussi naïve Ash'. Myers en a toujours eu après ton petit cul et s'est toujours vanté auprès des autres qu'il finirait un jour par te mettre dans son lit. Donc forcément quand tu rappliques avec ton gaillard, il l'a mauvaise. » Au départ je dus devenir livide car en effet je n'avais pas vu le coup venir. Le Myers qui m'avait fait vivre un enfer au bahut, se moquant de mon accent et de mes origines, me ridiculisant dès que possible auprès des autres... Ce Myers voulait de moi ? Mais au lieu de m'énerver, cela provoqua un immense éclat de rire qui se communiqua à Clay.

Quel crétin !

Puis on s'installa sur la nappe, mettant le plus de distance entre nous et Nate. Non pas que j'en avais peur, mais désormais je tâcherais de toujours m'en tenir éloigner car cette histoire me mettait un peu mal à l'aise. Je ne trouvais pas ça flatteur qu'un mec pareil en veuille à mon derrière, c'était même dégoûtant. Les bonnes âmes du groupe firent le service, circulant entre nous et distribuant la nourriture. Alors que Jason se servait allègrement, je décidais de m'excuser auprès de lui.

Je suis désolée pour tout ça. Je désignais le terrain du menton. Si j'avais su ne serait-ce qu'une seconde que cet après midi tournerait au vinaigre, je ne te l'aurais pas proposée.
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyLun 6 Aoû - 1:37

À la base, Jay avait un tout autre plan en tête. Du moment où Ashleigh aurait fait distraction, il se serait élancé pour ficher un solide coup de pied sur le ballon, le faire voler bien haut et avec un peu de chance le botté se serait terminé bien sec dans la gorge de Nate Myers. Sadique, peut-être, mais y’avait pas plus efficace pour lui couper le sifflet dans les règles de l’art. Après, il aurait pu continuer de vaquer à son après-midi, oublier l’incident de l’autre qui s’acharne sur lui un peu trop et se claquer quelques bouchées de gâteau avant de repartir sur sa moto avec Ash et de terminer tout ça au Barking Spider comme à leur habitude. Mais c’était avant que sa gueule d’irlandais ne se scotche en la voyant se prendre pour une All Black’s et scander leur cri du plus fort et du plus convaincant qu’elle le pût. Amusé, il se fit prendre au piège de la regarder lui aussi, intrigué de voir à quel point cette fille cadrait bien dans toutes les sphères de sa vie. Vraiment, y’avait personne d’autre encore qui se joignait à ses conneries, à ses plans douteux, ou à sa routine pour le moins bien calculée qu’elle. On aurait dû un caméléon, que tout lui glissait sur le dos, qu’elle avait appris le carpe diem au biberon et que rien ne la dérangeait. Il lui proposait un truc? Elle acquiesçait et s’en sortait comme une reine. Bon, il ne disait pas qu’elle n’avait pas de caractère et qu’elle était une pâte molle, plutôt que rien ne la dérangeait vraiment et qu’elle avait une facilité d’adaptation du tonnerre. Comme en ce moment. Quelle fille aurait bien embarqué dans un stratagème du genre sans broncher? Il n’en connaissait pas des masses.

Rigolant, le plan du botté lui sortit bien vite de la tête mais il réussit quand même à se retrouver avec le ballon entre les mains, avant de piquer un sprint en direction de l’autre côté du terrain improvisé. Se propulsant, Jay courut la distance dans un temps plus que respectable, zig zaguant entre les joueurs, se faufilant et ne lâchant jamais le ballon, passant en vrille à côté de Myers et le voyant au même moment décrocher son attention d’Ashleigh pour remarquer que Callaway était en train de lui en faire une belle. Mais c’était trop tard pour Nate et son équipe puisque Jason avait réussi à se rendre là où le ballon devait aller et qu’en prime il s’était même élancé au sol pour s’assurer de ne pas se faire plaquer d’abord. Mine de rien, il ne faisait pas dans le sensationnalisme et de se projeter comme ça au sol aurait pu lui coller l’étiquette de bête de scène sur le front, alors une fois certain d’avoir la victoire en poche il se releva bien penaud, les mains dans les poches, et planta Myers et sa bande pour regagner tranquillement ses coéquipiers. Pas un regard déplacé, pas de petit cri de victoire pompant, rien qui puisse montrer qu’à l’intérieur il jubilait et aurait eu bien envie de l’hurler à la gueule de celui dont il se rappellerait sûrement le lendemain matin à cause de la douleur dans ses côtes. C’était réglé, on n’en parlait plus.

« Bien joué. » lui fila Tom, pas peu fier, après lui avoir donner une bonne claque sur le bras.

Jay vit alors une bombe blonde se précipiter dans sa direction et lui sauter direct dans les bras. Woah, pour une démonstration publique, c’en était une, et il resta un peu surprit même après qu’elle eut plaqué ses lèvres sur les siennes. Si la situation s’était produite devant leurs potes communs, ceux habitués de les voir tanguer l’un vers l’autre sans port d’attache précis, ça aurait passé. Mais là, devant cette bande d’inconnus, Callaway avait de la difficulté à processer et il se contenta de lui sourire mollement, l’aidant à descendre de ses bras et filant un coup d’œil autour pour évaluer les réactions. Tout le monde s’en fichait limite et regagnait la bouffe, mais lui ne pouvait pas s’empêcher de ce dire que ça y’était, qu’il était désormais catalogué comme un petit ami et que la 2e guerre mondiale ne tarderait pas à se déclarer entre eux à cause de pseudos-disputes, de pseudos-questionnements, de doutes et de craintes, de tout ce qui caractérisait un couple selon lui à priori.

« Je crois pas que ce soit toléré entre les joueurs de foot d’une même équipe ça. » blagua-t-il, expliquant à peine ce pourquoi il bloquait là tout de suite à la garder près de lui, dans ses bras.

Marchant vers le lunch aux cotés d’Ash et des autres, il se mura dans ses pensées un moment. Blocage un jour, blocage toujours qu’ils disent. Vous vous souvenez quand je vous mentionnais plus tôt que Jay était médusé par la capacité d’Ashleigh à se fondre dans sa vie? Ben parfois, il aurait aimé qu’elle y mette un frein. Qu’elle s’assoie et lui dise le plus clairement du monde que c’était un idiot, qu’il se bloquait pour rien, qu’il s’empêchait d’avancer pour une raison obscure qui n’en valait pas la peine. Mais il savait qu’elle ne le ferait pas. Qu’elle était plus respectueuse que ça et qu’elle le laisserait tout bonnement faire sa vie et lui faire de la place dans celle-ci lorsqu’il en serait capable. Seulement, c’était long et ardu de nettoyer tout ce qui avait été saccagé depuis des années. Et certaines situations, comme des démonstrations d’amour un peu trop passionnées en public, ramenaient des comportements et des sensations très encrés en lui qui n’étaient pas prêts de disparaître s’il ne se bottait pas le cul pour leur régler leur cas.

« Belle victoire! » lui lança une rousse installée près de celle qui semblait être la copine de Nate. « On souhaitait tous secrètement que Myers mange la pâté. Mais on s’attendait pas à ce que ce soit aussi impressionnant. » qu’elle lui chuchota innocemment, une sourire dragueur sur les lèvres.

Jay ne remarqua pas son petit jeu et hocha distraitement de la tête, remplissant l’assiette que Maggie lui tendait pour faire comme tout le monde. La rouquine ne le quittait pourtant pas des yeux, s’imaginant peut-être avoir des chances avec lui malgré le fait qu’il ait partagé un court baiser avec Ash plus tôt. Mais voilà qu’il s’en contrefichait, qu’il avait la tête ailleurs, qu’il écoutait à peine les conversations et que son malaise grandissant lentement au creux de son estomac. Il ne pensait plus à rien d’autre qu’aux « et si ». Et si Ash et lui devenaient un couple et qu’elle lui brisait le cœur? Et si Ash et lui devenaient un couple et qu’il lui brisait le cœur? Un peu trop névrosées comme pensées pour un mec, mais c’était lui avec ses insécurités de merde et sa trouille d’adolescent.

« Je suis désolée pour tout ça. » commença Ash, et Jay eut alors peur qu’elle soit capable de lire dans les pensées. « Si j'avais su ne serait-ce qu'une seconde que cet après midi tournerait au vinaigre, je ne te l'aurais pas proposée. »

Bon, à priori, elle parlait que du foot, mais Jason dénota quand même une petite pointe d’inquiétude dans ses paroles. Normal, il devait être muet et distant, trop perdu dans ses pensées, depuis plus de 20 minutes. Soucieux de camoufler ce qui se passait dans sa tête au moins devant ses potes à elle, il secoua la tête comme si tout était sous contrôle, avant d’ajouter, décidant de faire dans l’humour, :

« Y’a pas de mal, vraiment. Tout est réglo, mes côtes fêlées et mon pied éclaté en ont vu d’autres. Puis c’est pas comme si j’avais besoin d’eux dans l’immédiat. »

Petit rire gêné des autres autour, comme s’ils attendaient de savoir s’il blaguait ou non, et Jay cru bon d’éclater de rire franchement pour détendre l’atmosphère. Bien vite, tout le monde le suivit et on passa à autre chose. Callaway voulu lui aussi changer de sujet, se changer les idées, et tirer le meilleur de ce qui restait de tout ça, au moins. Il balaya alors tout le monde et les environs du regard, avant de poser ses yeux sur les affaires de Clay au loin, où il cru remarquer un casque de moto. Sauvé, enfin un sujet qu’il maîtrisait et dont il pourrait parler pendant des heures. Daignant enfin piquer dans son assiette, il fit mine de commencer la conversation en lorgnant vers le casque, avant de déposer son regard sur Clay qui était assis près de lui.

« Amateur de moto? Je reviens d’un trip où on a fait toute la côte ouest. C’était dément. »

Alléluia. Ses souvenirs de moto prendraient bientôt la place que sa mémoire accordait à toutes les pensées négatives qui lui broyaient la vie et l’existence lorsqu’il tentait d’imaginer plus pour lui et Ashleigh, et alors que la discussion commençait à aller bon train, il sentit un truc vibrer dans sa poche arrière de jeans. S’excusant, il déposa son plat sur le sol et jeta un coup d’œil à son portable avant de lire un message qui le mit en rogne et le fit paniquer au même moment.

Un numéro qu’il avait effacé depuis des années et qu’il tentait d’oublier venait d’apparaître sur son écran. Et il pouvait lire en dessous des chiffres :

« Je suis en ville. Il faut qu’on parle. »
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyMer 8 Aoû - 20:27




Un simple sourire. Voilà ce que déclencha chez lui ma façon de célébrer notre petite victoire... La gamine que j'étais aurait demandé d'une petite voix « qu'est-ce que j'ai fait de mal? » car apparemment j'avais merdé quelque part, mais l'adulte garda le silence. « Je crois pas que ce soit toléré entre les joueurs de foot d’une même équipe ça.» Ouch ! Je venais de me prendre une sacrée douche froide pour le coup. En même temps je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, je n'avais agis que par impulsivité, et cela m'avait semblé si naturel... Mais je tombais tout de même de haut. J'eus même l'impression que mon cœur fit un raté. Plus on passait du temps ensemble et moins je savais à quoi m'en tenir. Dire que c'était lui qui avait tant insisté au départ, qui avait su me faire baisser ma garde, et qu'à présent il avait creusé comme un fossé entre nous. Et je ne pouvais pas mettre ça sur le dos de mes amis puisqu'aucun d'eux n'avait bronché, il n'y avait eu aucun hoquet de stupeur, rien. Mais je ravalais mes sentiments, et gardais un sourire aux lèvres. J'étais forte pas vrai ? Je pouvais encaisser. Et quand on nous appela pour le repas j'avais sauté sur l'occasion pour faire comme si de rien n'étais. Car il n'y avait rien après tout et je commençais à m'en convaincre.

« Belle victoire! » Gloria entrait en scène. Je connaissais son petit manège pour l'avoir vu à l’œuvre je ne sais combien de fois, aussi je n'arrivais pas à détourner les yeux de ce qui se tramait sous mon nez. « On souhaitait tous secrètement que Myers mange la pâté.  » Premièrement, jouer la confidence, pour créer un lien. Garder un contact visuel, parler d'une voix légèrement basse pour inciter l'autre à se focaliser sur ce que vous dîtes... « Mais on s’attendait pas à ce que ce soit aussi impressionnant.  » Et enfin flatter l’ego de la proie. Je serrais les gents, rongeais mon frein et dis d'un ton sec :

Je suis assez impressionnante oui...

Si ça n'avait tenu qu'à moi, la petite rouquine que je connaissais pourtant depuis fort longtemps et avec qui je n'avais jamais eu de problème se serait déjà pris une baigne, seulement voilà c'était proscrit. Parce que je n'avais pas le droit de me laisser aller à la jalousie, parce qu'entre Jason et moi il n'y avait rien de clairement défini. Finalement, Maggie, mon ange gardien qui n'avait rien raté non plus de la scène, lui donna un coup de coude avant de me désigner discrètement. Le regard de Gloria croisa alors le mien et son visage changea d'expression, pour prendre celui de quelqu'un surpris la main dans le sac. Elle articula silencieusement un « désolée ». C'était l'une des choses que je respectais chez elle. Gloria était peut-être une mangeuse d'homme, ou une salope comme les mecs appelaient ça, mais elle avait ses règles et les suivait à la lettre. Comme de ne pas toucher à l'hypothétique petit ami d'une camarade. D'un signe de tête je lui fis comprendre qu'il n'y avait plus de malaise, que c'était oublié, puis elle partit en quête d'une autre cible.

« Y’a pas de mal, vraiment. Tout est réglo, mes côtes fêlées et mon pied éclaté en ont vu d’autres. Puis c’est pas comme si j’avais besoin d’eux dans l’immédiat.» Et il éclata de rire. Cependant, une fois de plus je ressentais cette distance. Où était passé notre complicité habituelle ? On l'avait perdu en chemin ou quoi ? Fallait-il que j'aille voir du côté des objets trouvés ? Évidemment j'étais la seule à le remarquer, parce que mes amis ne savaient rien de ce qu'il y avait ou non entre nous, c'est donc en toute logique qu'ils rirent tous avec Jason. Pour ma part c'était au dessus de mes forces. Si je ne faisais qu'essayer de me joindre à eux, la boule qui s'était formée dans mon estomac et qui prenait peu à peu de l'ampleur transformerait tout ça en une crise de larmes. Je me contentais donc d'enfourner une bouchée de ce qu'il y avait dans mon assiette, puis une autre, mâchant consciencieusement avant d'avaler, espérant étouffer et écrabouiller cette boule d'angoisse de malheur !

« Ashleiiiiigh ! Viens voir ça ! » Je levais les yeux sur la jeune femme et secouais la tête. Je n'avais pas envie de me lever, je voulais rester prostrée là mon assiette sur les genoux et attendre que ce malaise passe. « Tout de suite ! » Décidément, Maggie avait découvert l'autorité durant ces dix dernières années. Je roulais des yeux avant d'obéir, poussant un profond soupir en levant mon derrière et me traînant jusqu'à elle. Quelques personnes étaient regroupées en cercle, comme fasciné par quelque chose que je ne pouvais pas voir. Par contre je pouvais entendre, et quelle ne fut pas ma surprise en reconnaissant ma voix. Qu'est-ce que c'était ce bordel encore ? Je me faufilais entre deux gars, les poussant des épaules et écarquillais les yeux. Non d'un chien ! Matt Walker avait emmené avec lui son laptop, qui contenait des dossiers sur nous apparemment.

Sur la vidéo qui passait, on pouvait nous voir, jeunes adolescents fraîchement sorti du lycée, faire les cons le soir même de la cérémonie des diplômes. Et notamment ma petite personne, déguisée en super-héros. Justaucorps et jupette dorée, cape bleue assortie à mes collants et au bandeau qui entourait ma tête, et pour achevé le tout : ceinture et gants rouge. Je ne me souvenais pas qu'il y avait eu une caméra à cette soirée, sinon j'aurais supplié Matt d'effacer cette vidéo depuis bien longtemps ! Il du se douter de ce qui me passait par la tête car il se tourna vers moi. « Ne te plains pas, je ne l'ai pas posté sur Youtube ! » Je lui donnais un coup de poing dans l'épaule. Encore heureux ! Je devais admettre qu'il n'y avait rien de compromettant là dedans, on n'était qu'une bande d'abruti enivrée qui célébrait sa liberté nouvelle. Puis la vidéo nous montra tour à tour adresser un petit message à nos futurs nous en vue de cette journée. Quand ce fut mon tour, je me disais simplement que j'espérais que la période université avait été pleine de fêtes, de rencontres, et que j'avais intérêt à continuer de croquer toujours la vie à pleine dents, qu'il ne fallait surtout pas que j'entre dans la routine « métro boulot dodo » etc. En fin de compte j'avais plutôt bien répondu à mes attentes me dis-je intérieurement. Ce moment de nostalgie m'avait remonté le moral à bloc. C'est toute guillerette que je retournais à ma place, mon portable – sur lequel Matt m'avait copié la fameuse vidéo à ma demande – aux creux des mains tel le Saint Graal. Il fallait à tout prix qu'il voit ça ! Non pas que j'en étais particulièrement fière, j'avais l'air un peu neuneu là dessus, mais ça le ferait peut-être sourire lui aussi.

Si tu veux voir Ash' l'ado dans toute sa gloire c'est...

Mais lorsque je vis sa tête je me tus. Il paraissait comme figé, son téléphone à la main. Je lançais un regard à Clay qui haussa les épaules pour me faire comprendre qu'il ne savait pas ce qui se passait. A défaut d'être autre chose, je pouvais au moins me comporter en amie pour Jason. Je retournais à ses côtés, me laissais tomber sur mes genoux.

Est-ce que tout va bien ? lui demandais-je.

J'éprouvais le besoin de le prendre dans mes bras, de passer ma main dans ses cheveux, de l'embrasser dans le coup... Tout pourvu qu'il aille mieux. Mais je me contentais de poser ma main sur son épaule, ne sachant pas trop comment me comporter, de peur de dépasser les limites une fois encore. Mon regard passa de son téléphone à son visage décomposé, me doutant que la raison était là.

Il y a un problème ? Tu... ma gorge se serra. Si ça se trouvait, son boulot l'appelait pour lui demander de rappliquer dans l'heure, ou encore un de ses amis avait eu un accident grave... Un flot d'explication plausibles défila dans ma tête. ... tu dois partir?

Je tachais de garder mon calme, mais la boule revint en puissance dans mon ventre. Une partie de moi se préparais au pire, c'est à dire à ce qu'il s'en aille, et les larmes de déception menaçaient déjà de monter à la surface. Comme à chaque fois que j'étais nerveuse, je commençais à tordre ma bouche sans m'en rendre vraiment compte. Un de ces petits tics nerveux qui amusait beaucoup de monde, dont mon frangin. Les gens me disaient que c'était mignon, alors que Deklan me donnait des noms d'animaux tous plus étranges les uns que les autres pour se moquer de moi. Ce qui lui valait des bleus et des bosses, non mais.


H.J. : Petit bonus haha
Spoiler:
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyDim 12 Aoû - 20:12

« Est-ce que tout va bien ? » la voix d’Ashleigh le sortit de ses pensées. « Il y a un problème ? Tu... tu dois partir? »

Il aurait pu dire que c’était les cours. Qu’il venait de recevoir un mail lui mentionnant d’un travail documenté à remettre plus tôt. Il aurait pu aussi inventer que c’était le boulot. Que Savannah l’avait texté, lui demandant de venir couvrir l’absence de l’un des employés, qu’il devait entrer sa seule journée de congé pour faire des heurs et les sauver d’un pseudo-rush de clientèle. Il aurait pu prétexter qu’il s’agissait d’un appel et d’un message vocal d’un ami, fan de moto, qui avait eu un présumé accident de la route et qui était mal en point, mais pas assez pour ne pas faire un seul appel et avertir qu’il s’en allait à l’hôpital. Il aurait pu sortir ses talents de comédien et pousser n’importe quelle connerie, mentir sans culpabiliser, se lever d’un bond et aller se planquer dans son minable studio, broyant du noir, faisant les 400 pas et réfléchissant, repoussant de la main et de sa tête l’idée de devoir recroiser Sarah, de savoir qu’inévitablement, elle ferait tout en son pouvoir pour tomber nez à nez avec lui, que son retour à Los Angeles voulait dire qu’elle redébarquerait inopinément dans sa vie d’une seconde à l’autre. À la place, Callaway n’arriva pas à décrocher ses yeux de l’écran de son portable, sachant très bien qu’il tenait trop à Ash pour commencer à lui raconter des bobards. Que leur relation, aussi ambigüe et complexe soit-elle ne valait la peine sous aucune prétexte d’être challengée par des mensonges. Bref, qu’il l’aimait trop pour la faire passer pour une bonne poire en lui cachant un truc aussi gros sur son passé, et bien malheureusement sur son présent. Il ravala sa salive, anxieux.

Et puis, il était courageux, hen. Il n’avait rien de ces connards qui s’inventaient des mensonges pour s’éviter d’avoir leurs copines sur le dos. Lui, il irait jusqu’au bout, ne serait pas aussi lopettes qu’eux et arriverait à se mettre des couilles et à dire le vrai fond des choses. Ça faisait chier, ça pouvait blesser des gens involontairement au passage, mais rien ne valait la bonne vieille vérité toute crue. Ces belles paroles venaient directement de sa mère, Dieu ait son âme. Une femme honnête et sincère qui avait cru bon inculquer de bonnes valeurs à ses fils avant que la vie ne vienne une fois de plus montrer que la justice n’était qu’une connerie inventée par les riches pour tenir les pauvres à distance. Jay tourna alors la tête vers Ash, remarquant sa mine déconfite. La pauvre, il lui faisait vivre un mauvais quart d’heure depuis tout à l’heure, et devant ses potes en prime, et il se comportait vraiment comme un con égoïste qui n’avait en tête que son petit confort. Honteux, il lui passa une mèche de cheveux derrière l’oreille, signe autant amoureux que paternel, avant de lui décocher un sourire que lui seul arrivait à faire. Un sourire fort et rassurant. Puis il ferma son portable, se rappelant à quel point il l’adorait et qu’il voulait être honnête avec elle jusqu’au bout, se souvenant à quel point il l’aimait, malgré tout ce qu’il pouvait montrer et dresser comme barrières entre eux. Qu’il finirait par se tuer s’il se rendait compte un jour il lui ferait subir la moindre des douleurs. Ouais, il avait la trouille de s’engager, mais seulement parce qu’après tout, de ceux qui l’avaient atteint à travers ses 30 ans de vie, y’avait quelle qui le touchait autant, qui le tenaillait dans tout son corps, qui lui faisait tant d’effet sans même s’en rendre compte – faut dire qu’il le laissait pas trop transparaître non plus.

« Tout est sous contrôle. Je vais nul part. » trouva-t-il à répondre, ce qui était totalement vrai, avec son ton le plus calme. « Alors, tu me la montres cette Ash en pleine puberté? » une expression moqueuse se dessina alors sur son visage, maintenant qu’il se rapprochait d’Ash pour jeter un coup d’œil à ce qui l’avait tant fait rigoler quelques secondes plus tôt.

Les yeux rivés sur la blonde, il attendit qu’elle s’exécute et lui montre l’extrait, son portable bien rangé dans sa poche arrière, là où il aurait dû l’y laisser et l’oublier durant des mois. D’avoir autant peur de tout casser, de foutre une trouille sans bornes à Ashleigh, de la voir changer sous ses yeux, que lui-même se métamorphose en un con suite à l’engagement, que leur histoire ne mène finalement à rien et qu’il se soit fait des idées… autant de pensées idiotes le rendaient aussi pire qu’une vieille fille insécure, ce qu’il cachait au fond derrière ses airs de mec bourru. Mais de voir sa belle blonde se lancer dans tous les sens en superhéros lui arracha quelques éclats de rire honnêtes, lui filant des coups d’œil de côté pour s’assurer qu’elle voyait bien qu’il prenait du plaisir, que ses idées se changeaient automatiquement et que bien vite, elles s’allégeaient. Ce qu’elle pouvait être drôle et conne à l’instant, ce qu’il pouvait craquer devant ses niaiseries enfantines. Lui filant un baiser sur la tempe, Jay se redressa, bien décidé à lui expliquer le texto étrange qu’il avait reçu, maintenant que tous les deux avaient repris du mieux, mais des pleurs agressifs l’interrompit et il se rendit bien vite compte que l’une des filles présentes durant leur petite réunion d’amis du lycée avait apporté son bambin. Un bambin bien grassouillet et bien rosé qui avait apparemment pas du tout envie d’être là et qui éclatait en larmes, le visage tout rouge, les yeux exorbités. Jolie image.

« Oh allez Willie-chéri-chou, soit sage devant les amis. » suppliait la pauvre mère, agitant le bébé dans tous les sens, le regard désespéré. « J’suis désolée… »

D’un autre côté, c’était bien que le gamin ait fait une scène à l’instant précis. De quel couillon aurait eut l’air Jason s’il s’était excusé publiquement, s’il avait avoué à Ash qu’il était le pire idiot que l’Univers ait porté, que c’était pas sa faute à elle s’il lui fermait des portes et qu’il en ouvrait d’autres au fur et à mesure, mais qu’il travaillait très fort sur lui-même pour arriver à lui faire la place qu’elle méritait. Que Sarah resurgissait au moment où il était de plus en plus prêt à la faire entrer dans sa vie, qu’elle était une ex qui l’avait marqué, oui, mais qu’elle était une ex quand même et qu’il avait pour motto de ne jamais revenir sur sa parole. Mais avouez qu’avoir une conversation du genre devant les amis de la belle c’était nul hen.

« Willie, Willie, Willie… » chantonnait la pauvre mère, se promenant à travers le parc, berçant le bébé qui s’essoufflait à travers ses cris et ses larmes. « Allez mon petit, on se calme… »

« Eh, salut mon gars. » lança Jay, alors que le bébé était maintenant au sol, rampant, criant, grimpant sur le jeans de l’irlandais et que la mère l’implorait du regard de faire n’importe quoi mais de lui donner un coup de main. « Tu t’emmerdes grave et t’aimerais jouer avec ton hochet hen? » demanda-t-il au gamin, sortant le jouet du sac à couches de la mère et le lui tendant.

Automatiquement, le petit Willie arrondit les yeux, tendit sa main gauche joufflue vers le hochet et le ramenant violement vers lui, l’agitant dans tous les sens, se mettant, sous les yeux surpris de tout le monde, à rigoler et à jouer comme si sa crise n’avait jamais eu lieu. Jason, fier de lui, ne lâcha pas le morceau et continua de distraire le petit, jouant avec lui et son jouet, lui parlant calmement, occasionnant le silence des autres et les regards ébahis, la mère sans mot de le voir, comme s’il était le sauveur qu’elle avait attendu depuis si longtemps. Callaway ne se rendit pas compte du temps qui passa, lui si patient, si concentré sur le bébé qui restait maintenant le plus silencieux du monde, roulant sur l’herbe, lui lâchant des regards amusés, s’accrochant à ses doigts pour gesticuler dans tous les sens, brisant le calme par quelques éclats de rire et petits cris de joie.

« Ouais, en tout cas j’en connais deux qui vont être les prochains à avoir des bébés hen. » poussa Nate, misant volontairement sur le malaise pesant entre Ash et Jay pour les agacer un peu.

« Tu veux rire? Ils feraient mieux d’attendre encore un peu, t’imagine le bébé d’Ashleigh? Un petit bagarreur au caractère bien trempé, ça risque de leur donner pas mal de misère. » vint à la rescousse Clay, éclatant de rire et voulant empêcher Myers de faire le con.

Bizarrement, Jay ne dénota pas la connerie de Nate et celle-ci ne l’atteignit pas le moins du monde. Un bébé? Ça viendrait en temps et lieu. Et le temps que lui et Ash ait la discussion des enfants était si loin et si hypothétique que ça ne lui fichait absolument pas la frousse. Dites qu’ils sont un couple et il grimpe de frayeur dans un arbre. Dites qu’ils vont être parents et les voilà qui s’en contrefichent et qui s’embrassent comme des cons. C’est à n’y rien comprendre.

« Et parions qu’il se fera un plaisir de jouer au foot avec ton gamin et de lui montrer que c’est pas en plaquant ses coéquipiers qu’il va se faire une place de choix dans leur team. » ajouta-t-il, sarcastique, arrachant quelques rires des gens autour d’eux.

Nate se rembrunit, Jason se redressa tout fier, avant de se rapprocher d’Ash et de laisser maintenant le bébé à sa mère. C’était à la maman de donner de l’attention à sa progéniture, non? La belle blonde n’avait pas bougé d’un poil et l’irlandais s’assura de lui filer un regard complice, de faire passer par ça ses excuses d’avoir fait le con et le distant quelques instants plus tôt, montrant que tout allait pour le mieux et que l’après-midi pouvait s’étirer aussi longuement qu’elle le voulait. Malheureusement, son karma de merde ne se fie pas prier pour venir foutre une baffe à son petit bonheur précaire et bien vite, son portable qu’il tentait si fort d’oublier se mit à sonner. Fort. Trop fort. Jay bondit, enragé, sachant très bien qui poussait, qui tirait sur la corde, parce qu’il n’avait pas répondu à son message, parce qu’il avait montré qu’il n’était pas toujours là pour elle, que sa vie allait très bien sans ses petits drames quotidiens. Mais il pouvait pas l’ignorer, tous les regards étaient braqués sur lui et s’il avait laissé l’appareil sonner sans cesse ça aurait eut l’air assez bizarre merci. Contre toutes ses envies, parce que croyez-moi qu’il pilait sur tout ce qu’il avait, Jay s’excusa rapidement, principalement à Ash, filant quelques mètres plus loin, prenant l’appel qu’il redoutait du bout des lèvres, haïssant déjà ce qui allait suivre.

« Sarah. » décréta-t-il, défaitiste.

Elle pleurait. À l’autre bout du fil, il n’entendait que ses larmes, que sa peine. Aucun mot, aucune phrase, seulement sa douleur, sa peine, son regret. Jay l’écouta, patiemment, attendant la suite, sachant très bien en la connaissant par cœur qu’il n’y aurait rien d’autre. Qu’elle était trop bouleversée, trop sensible pour dire autre chose, pour faire autre chose que de pleurer, le combiné appuyé sur sa joue.

« On va parler alors. Arrête de pleurer. »

Malgré tout ce qu’elle lui avait fait, malgré tout ce qu’elle lui avait dit, il savait très bien qu’il ne s’en détacherait pas aussi facilement. Elle était de retour, il devait mettre de l’ordre dans leur histoire pour laisser Ash entrer plus facilement dans sa vie. De la revoir, de lui parler, de lui expliquer calmement qu’elle n’avait plus la place qu’elle avait eut 4 ans plus tôt allait relever d’un défi qu’il ne se savait pas la force de relever, mais il devait le faire. Pour elle mais surtout pour lui. Et pour la p’tite Monaghan.

Parlant d’elle, Callaway, après avoir raccrocher, fit volteface dans le but d’aller la rejoindre, de la prendre à part et de lui expliquer l’histoire, de A à Z, histoire qu’il ne lui avait encore jamais racontée, mais il s’immobilisa sur le coup. Elle était là, derrière lui. Elle avait tout entendu. Et voudrait sûrement des explications.
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyLun 20 Aoû - 11:02




Le jour et la nuit. Aujourd'hui je ne savais vraiment pas sur quel pied danser avec lui, un coup on était proche, et la fois suivante il se montrait distant... Maintenant ? Il avait un geste affectueux. Ma santé mentale allait en prendre un coup à ce rythme. Nonobstant je savourais religieusement le contact de ses doigts sur ma peau lorsqu'il la frôla en ramassa une mèche de mes cheveux. Et malgré ma phobie, je me délectais de ces Zazazou dans mon ventre qui réduisirent à néant l'angoisse d'il y a quelques secondes. Son sourire acheva les dernières craintes. Je me faisais des idées, il n'y avait aucun problème, tout était dans ma tête. Ce qu'il me confirma dans l'instant. « Tout est sous contrôle. Je vais nul part. » Ha ! Prends ça, Ash la parano ! Je me sentais bête sur le coup. « Alors, tu me la montres cette Ash en pleine puberté? » J'émis un petit rire de gamine surexcitée alors que mes doigts parcouraient les touches de mon téléphone pour lancer la vidéo. Je guettais ses réactions face aux images et jubilais de le voir en rire. Victoire ! Je me doutais que ma vidéo ne le laisserait pas indifférent. En même temps, ce n'était pas tous les jours qu'il pourrait voir de ses propres yeux la personne que j'étais à l'époque. Bon, d'accord, Deklan avait du garder dans un carton nos vieux films de famille, mais il aurait autant honte que moi si quelqu'un venait à les visionner. Autrement dit, elles étaient en parfaite sécurité et jamais personne n'y aurait accès. La protection de la Joconde c'était de la pacotille à côté.

Ses lèvres me tirèrent de mes pensées et je suivis le mouvement en constatant qu'il souhaitait bouger mais on fut interrompu par les braillements du petit de Rosie. La pauvre était dépassée par la situation. « Oh allez Willie-chéri-chou, soit sage devant les amis. J’suis désolée… » Je lançais un regard réprobateur à son mari qui ne daigna même pas venir à son secours, trop absorbé par son assiette. A la place de la jeune femme j'aurais fini par lui coller le gamin dans les bras pour qu'il donne un peu de sa personne à son tour, cependant elle semblait déterminée à se passer de ses services. En même temps, ce serait confier un bébé à un autre enfant. Dalton n'avait jamais fait preuve de maturité pour ce que j'en savais, et à première vu, au bout de dix ans, cela n'avait pas évolué. « Willie, Willie, Willie… Allez mon petit, on se calme… » Et mon super-héros entra en action. « Eh, salut mon gars. Tu t’emmerdes grave et t’aimerais jouer avec ton hochet hen? » Je le regardais médusée s'occuper de l'enfant. Je n'aurais jamais cru qu'il avait ce talent ! Pour ma part, j'étais assez maladroite avec les bébés. Je me souvenais encore de la première fois que j'avais tenue Neva dans mes bras, et encore, à ce moment là elle n'était pas si jeune. J'étais plutôt gauche, terrorisée à l'idée d'être victime une fois de plus de ma maladresse car cela aurait dangereux pour la petite. Selena avait tenté de me rassurer, de me dire qu'elle était plus solide qu'il n'y paraissait alors, mais j'avais préféré la lui rendre quelques secondes après qu'elle me l'ait confié. Avec le temps j'avais pris confiance avec ma filleule, j'avais appris à m'en occuper, à la dorloter comme il se devait, mais en attendant j'étais toujours effrayée lorsqu'on me mettait un bébé dans les bras. Certaines personnes ne cesseront jamais de vous dire que ce sera différent avec votre enfant, que votre instinct maternel prendra le dessus et que vous saurez quoi faire. J'avais des doutes. Mon frère s'en sortirait sans problème, pour s'être occupé de moi alors qu'il n'était qu'un gamin... Ça devait aussi être le cas de Jason, vu qu'il était l'aîné. Mais moi, ce n'était pas aussi évident. L'avenir me le dira. Avec un peu de chance, d'ici à ce que j'enfante, je serais plus adroite ! « Eh bien, on dirait que t'as tiré le bon numéro ma grande.» Sans que je m'en rende compte, Gloria s'était retrouvé à mes côtés. Lorsque je tournais ma tête vers elle, la jeune femme me fit un clin d’œil en me donnant un coup de coude.

« Et toi ? Où t'en es ? Aux dernières nouvelles tu fréquentais un joueur des Lakers ? »

J'ignorais volontairement sa remarque, ne sachant pas quoi répondre. Et quoi de mieux que ses conquêtes pour changer de sujet ? « Oh, ça... J'ai découvert qu'il était marié. Et qu'il l'avait engrossée.» Ah quand même ! Forcément ça en aurait calmé plus d'unes. « C'était trop beau pour être vrai.» Elle accompagna ce commentaire par un rire désabusé. Pauvre Gloria. En même temps, elle avait misé haut. Les sportifs friqués célibataires ne couraient pas les rues. Tout en gardant un œil sur Jay et le petit William, je l'écoutais me raconter sa vie. G faisait partie de ces rêveuses qui espèrent percer un jour dans le cinéma. Elle avait suivi des cours d'art dramatique à l'université et suite à de nombreuses déceptions après des castings elle avait fini par trouver un boulot de serveuse dans un restaurant. Cependant elle gardait espoir, donnait le meilleur d'elle même à chaque entretient puis retournait à sa petite vie. « Et Deklan ? Il est toujours dans le coin ?» Cela m'aurait étonné qu'il ne revienne pas sur le tapis celui-là. Déjà au lycée elle me posait plein de questions sur lui, comme beaucoup de mes amies. Ah, les crushs d'adolescente !

« Oui, il est toujours à L.A. . »

Mais de ça elle s'en fichait. J'évitais soigneusement de lui révéler l'endroit où il travaillait, me disant qu'il avait déjà assez de nanas autour de lui sans que j'en rajoute une couche. Immédiatement elle me demanda s'il était avec quelqu'un et tout le tralala. Je levais les yeux au ciel. Je ne comprenais pas ce qu'elles lui trouvaient. Ce n'était qu'un Peter Pan de plus dans un monde d'adulte. Avec un peu de chance, un jour il finira par trouver une fille sensée qui lui mettra les pieds sur Terre. Ou bien une femme qui l'encouragera dans sa connerie... Du moment qu'il arrête de me ramener des cinglées, je serais contente. « Ouais, en tout cas j’en connais deux qui vont être les prochains à avoir des bébés hen. » Myers dans toute sa gloire. Il fallait toujours qu'il attire l'attention sur lui, en s'en prenant aux autres. Pour montrer qu'il était le plus fort. Seulement là, il était mal tombé. Parce qu'il n'y avait rien d'effrayant dans cette remarque contrairement à ce qu'il espérait. Un bébé ? Eh bien pourquoi pas. C'était bien la première fois que je ne paniquais pas à cette idée, ce qui m'étonna d'ailleurs. Moi qui, il y a quelques années, proclamais haut et fort que jamais je ne ferais la bêtise d'enfanter, pour ne pas reproduire les erreurs de ma mère... Venais-je de réaliser que je n'étais pas elle ? Que je n'étais pas forcée de suivre ses pas ? C'est le psy qu'on nous obligeait à voir de temps à autres au travail qui serait heureux, lui qui se focalise sur cette absence de relation mère/fille. « Tu veux rire? Ils feraient mieux d’attendre encore un peu, t’imagine le bébé d’Ashleigh? Un petit bagarreur au caractère bien trempé, ça risque de leur donner pas mal de misère. » C'est qu'ils s'y mettaient tous, et que ça semblait les amuser. Devrais-je m'en offusquer ? Et moi qui pensait que mon tempérament faisait partie de mon charme ! Surtout qu'un détail de sa réplique me fit tiquer. Et en quoi attendre arrangerait le cas de mon futur enfant ?

« Comme si j'allais me bonifier avec le temps, non mais franchement. Clay, je ne suis pas de la foutue vinasse ! »

« Et parions qu’il se fera un plaisir de jouer au foot avec ton gamin et de lui montrer que c’est pas en plaquant ses coéquipiers qu’il va se faire une place de choix dans leur team. » Ok. Une fois encore j'étais paumée. Les baisers de victoire sont interdits, mais les autres peuvent nous charrier sur un enfant ? Les mecs seraient donc aussi compliqués que les filles ? Bon, au moins ils ne pétaient pas les plombs une fois par mois, c'était déjà ça de pris. Une fois son exploit accompli et le petit calmé, Jason revint dans ma direction et je me perdis dans ses yeux. L'envie de mettre les voiles avec lui et de laisser les autres à leur pique-nique champêtre me revint. J'aurais tout donné pour me retrouver seule avec lui en cet instant, pour tirer un trait sur les embûches qu'on avait rencontré en cet après midi, mais voilà, les choses ne se déroulaient jamais comme je le voulais. Une fois de plus, son téléphone entra en jeu et l'éloigna de moi. Maudit portable ! Je le regardais s'éloigner cependant au bout d'une minute je n'y tins plus et me surpris à le suivre. Non pas que je voulais l'espionner, non, seulement j'avais besoin de garder un contact visuel. J'en étais à un stade où je ne supportais pas vraiment d'être éloignée de lui vu la distance qu'il avait installé entre nous précédemment. Et peut-être était-ce mon instinct de flic qui me murmurait qu'il n'avait pas été franc, et que quelque chose n'allait pas. Je ne me laisserais pas faire, je ne le perdrais pas sans me battre. Non, je n'exagérais pas le moins du monde, c'était réellement ce que j'éprouvais bien que tout ceci soit tiré par les cheveux. J'étais barge, et alors ?! « Sarah. » Vlan ! J'eus l'impression de me prendre un coup de poing en plein dans l'estomac, j'en eus le souffle coupé. Sarah. Je connaissais ce prénom pour l'avoir entendu à quelques reprises. L'ex. Évidemment, je n'avais jamais osé lancer la conversation sur elle avec Jason, je ne pensais pas en avoir le droit. « On va parler alors. Arrête de pleurer. » Je fis le lien entre cet appel et le message qui l'avait fait buguer un peu plus tôt... C'était déjà elle ? Le fait de savoir qu'ils étaient encore en contact me faisait mal. Ce qui n'était pas normal étant donné que je voyais régulièrement Jacks et qu'il n'y avait jamais eu de malentendu entre nous. Alors pourquoi est-ce qu'il en serait autrement entre cette Sarah et Jason ? Non, je ne tournais pas rond ! La preuve, je voulais m'éloigner de ce spectacle, ou au moins détourner les yeux, mais rien n'y faisait. Mes jambes... Non, mon corps entier refusait de m'obéir, comme si mon cerveau avait eu un court-circuit. Alors quand Jay se retourna après son coup de téléphone il était trop tard pour que j'aille me planquer dans un coin. Il m'avait vu, impossible de reculer. Je me sentais honteuse d'avoir entendu des bribes de sa conversation avec « l'autre », mais j'étais surtout amère d'avoir découvert le pot aux roses de cette façon. C'était donc ça ? Car ça pouvait expliquer pas mal de chose, comme son comportement de bipolaire ! Un coup je te fais du rentre dedans et un coup je te repousse.

« Sous contrôle, hein ? »

Après un regard en direction des autres, je décidais qu'il valait mieux s'éloigner histoire de ne pas donner des munitions supplémentaire à Myers pour nous emmerder – vu qu'apparemment il avait une dent contre nous. Je désignais l'opposé du parc de la tête afin que Jason comprenne mes intentions. Tandis que je marchais, l'angoisse viscérale revenait au galop. Pourquoi est-ce que je flippais autant ? Tout simplement parce que j'avais peur. Peur que ce truc entre lui et moi n'est été que de la poudre aux yeux alors que de mon côté j'étais indéniablement sous son emprise. Quelques larmes m'échappèrent et roulèrent du coin des yeux jusqu'aux joues. De tristesse ou de colère ? Je n'arrivais même pas à le savoir, mon esprit ne savait plus faire la différence tant tout était confus là-haut. Si j'avais été plus âgée, j'aurais commencé à me demander si j'étais pas en pleine ménopause ! De mes doigts je les essuyais rapidement et clignais des yeux pour empêcher leurs amies de suivre le même chemin. Avec un peu de chance, comme il marchait derrière moi, il ne remarquerait rien. Quand on fut suffisamment loin à mon goût, je m'arrêtais impatiente d'éclaircir la situation et me tournais vers le seul homme à même de me piétiner le cœur.

« Tu n'aurais pas quelque chose à me dire par hasard ? »

J'avais essayé de poser cette question d'une voix calme et posée, cependant je dénotais moi même un chevrotement, bien que léger. La mâchoire crispée j'essayais de mettre de l'ordre dans mes pensées, de retrouver une certaine rationalité face à ce qui se passait. Sauf que cela m'était impossible. J'en étais à un stade où les sentiments prenaient le pas sur la raison, ce qui était nouveau pour moi. J'avais toujours su garder la tête froide et me montrer stoïque lors des situations délicates avec les autres hommes que j'avais pu connaître, nonobstant les choses étaient plus compliquées à présent, car comme une conne j'y avais cru ! Malgré les incertitudes qui avaient toujours accompagnées notre liaison, je m'étais surprise à y croire plus que de raison, à espérer plus que ce qu'il m'offrait déjà. La colère prenait peu à peu le dessus.

« Je n'suis pas du genre chiante en temps normal, du moins pas comme ça. Mais là, j'aimerais vraiment savoir ce qui se passe. Et n'essaye même pas de me dire qu'il n'y a rien, je n'suis pas idiote ! »
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyVen 24 Aoû - 22:04

Hé merde. Ça, c’était lui tout craché. Croire que tout irait bien, croire qu’il s’en sortirait comme un chef, qu’il aurait l’occasion de tout expliquer, de prévenir les dégâts, de sauver les meubles. Et qui, encore une fois, recevait une claque de la vie en plein dans la tronche. Il n’y pouvait rien en fait. Malchanceux, son karma lui avait prouvé maintes et maintes fois qu’il allait continuer de mariner dans une vie merdique et ridicule le reste de ses jours. La preuve? Il avait voulu, vraiment et sincèrement voulu en parler avec Ashleigh. Mais il s’était dit qu’il attendrait. Et là? Et là elle se tenait devant lui, immobile, le regard implorant, mais aussi dur. Il l’avait cherché non? Jay savait pertinemment que si la situation était inversée, s’il était débarqué penaud pendant qu’elle parlait au téléphone avec Jackson, et ce même s’ils étaient potes et sans plus, qu’il l’avait entendu minauder avec lui et planifier un prochain rendez-vous, il aurait flippé. Alors elle, qui s’amène pendant qu’il convient d’un meet-up avec son ex, une fille qui avait énormément compté pour lui et qui lui avait lacéré le cœur jadis, c’était pas gagné d’avance côté explications. Le silence durait, Jason avait enfoui ses mains dans ses poches, attendant le jugement dernier, sachant très bien qu’il ne s’en sortirait pas comme ça. D’un autre côté, il avait rien fait de mal, si? Y’avait personne de plus honnête que lui, de plus bienveillant aussi. Malgré sa frousse de collégienne, il s’assurait toujours qu’Ash se sente bien, mais son satané blocage le mettait souvent dans des situations sans issues.

« Sous contrôle, hein ? »

Comme celle-là.

« Je… euh… c’était Sarah. » ben oui ducon, pensa-t-il, elle le sait, elle a très bien entendu son nom t’inquiètes pas.

Ashleigh fit mine de vouloir à l’écart et à l’instant, Jay sentit que ça allait mal tourner. Le truc, c’était qu’il en avait marre de rendre des comptes. Avec Sarah, justement, il lui en avait rendu, et injustement, pendant des mois et même après leur rupture. Selon elle, il laissait les filles au bar le draguer effrontément, agissait comme un goujat sans cœur et se marrait dans son coin de son succès à l’insu de la pauvre qui en souffrait. La raison pour laquelle, à cet instant précis, il serrait les poings, c’était qu’il se retrouverait bientôt dans le même bateau. Et même s’il adorait Ash du plus profond de son cœur d’irlandais, il n’avait pas du tout envie de devoir se justifier. Non mais si vous vous souvenez, son blocage, ce qui l’empêchait d’aller en deuxième vitesse avec la blonde, c’était précisément parce qu’il avait pas envie de se faire chier à avoir une copine qui est toujours sur ses talons, qui ne le laisse pas respirer, qui s’en prend à sa liberté. Il savait qu’il était un mec bien, au fond et sans se vanter. Alors pourquoi devait-il se claquer encore des crises de nerfs, des doutes, des questionnements, des cris, des larmes? Il avait pas déjà assez donné à ramasser son ex à moitié cokée sur le pas de sa porte?

« Tu n'aurais pas quelque chose à me dire par hasard ? » le questionna Ash, maintenant qu’ils étaient loin du petit groupe retrouvailles.

« Je crois que t’as entendu tout ce qu’il y avait à entendre. » se suffit de répondre Jay, déjà excédé.

Callaway savait qu’il n’aidait en rien. Qu’en bon gentleman, il aurait dû calmer les feux. Mais le surplus d’exaspération d’avoir Sarah qui le texte et qui l’appelle, en pleurant, qui redébarque dans sa vie probablement pour lui faire subir encore un peu de ce qu’elle lui a déjà fait l’avait mis à bout. À bout parce que tout ce qu’il avait accumulé comme haine et comme rage contre la brunette et ce qu’elle lui avait fait vivre revenait d’un coup, et passait sur la pauvre Ashleigh en pleurs. C’était comme s’il ne voyait rien, s’il n’entendait rien, que Monaghan avait piqué le script de Sarah et que d’une minute à l’autre elle allait lui reprocher mer et monde parce que selon elle c’était le pire crétin que la Terre ait porté. Parano? À peine.

« Je n'suis pas du genre chiante en temps normal, du moins pas comme ça. Mais là, j'aimerais vraiment savoir ce qui se passe. Et n'essaye même pas de me dire qu'il n'y a rien, je n'suis pas idiote ! »

« J’ai rien dit encore, me fait pas passer des insultes que je t’aurais supposément dites sur le dos. » calqua Jay, sur la défensive. « C’était Sarah, mais tu le sais déjà hen. » il n’avait pas besoin non plus d’ajouter qu’il s’agissait de l’ex… dans le ton d’Ash il savait pertinemment qu’elle était déjà au courant. « Elle avait quitté la ville y’a 3 ans mais elle est de retour. Et l’appel, ben elle était complètement en larmes. Alors j’ai pensé que ça la calmerait si je lui disais qu’on pourrait se revoir pour parler. »

Dans sa voix, tout indiquait que ce n’était rien. Que ce n’était pas grave. Mais Jay avait eu le mémo, il savait que pour Ashleigh il s’agissait de la pire nouvelle. Que pour la pauvre blonde, ce qu’il venait de lui dire à l’instant était une bombe, une déclaration de guerre, un virus qui venait décimer une population entière. Et pour lui aussi, à la limite, il s’agissait d’une énorme étape. Sarah était de retour en ville. La femme qu’il avait aimée durant 1 an, qu’il avait chérie et protégée, qui avait partagé son lit et plusieurs de ses meilleurs moments était à quelques kilomètres de lui à l’instant. Il ne savait pas du tout ce qu’il ressentait face à ça, ce qu’il n’avait pas encore oublié, ce qu’il niait, ce qui avait été des beaux et des moins beaux moments dans sa vie. À vrai dire, là, tout de suite, il était perdu. Sarah l’avait pris au dépourvu, encore et toujours parce qu’avec son caractère imprévisible il ne savait jamais à quoi s’en tenir. Jason n’aurait jamais cru qu’après tout ce qu’ils avaient vécu, et là je parle de la mauvaise partie, elle aurait le culot de le recontacter. Et y’avait Ash aussi, qui était tremblante, furax, apeurée, devant lui, qui réclamait des explications, qui voulait d’une relation qu’il n’était même pas sûr de pouvoir lui donner, qui lui refaisait vivre sans le savoir et sans le vouloir une situation qu’il avait en horreur, qu’il aurait souhaiter zapper et oublier d’un coup sec. Des disputes. Des comptes à rendre. Rien que d’y penser et Jay sentait une corde se glisser autour de son cou. Il aurait vraiment voulu. Il aurait tellement aimé pouvoir tout larguer et se poser. Il savait qu’Ashleigh se rapprochait d’être la bonne. Ou du moins, il aurait tellement aimé pouvoir lui donner cette place dans sa vie. Et il y avait cru, au départ, lorsqu’il l’avait rencontrée et qu'il s'était battu pour elle. Mais l’être humain et les sentiments étant des conneries complexes, il avait cédé sous la peur, sous la frousse de tout briser, de construire quelque chose et que ça éclate.

Et il attendait. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. La Monaghan était là, devant lui, impassible. Elle était forte après tout. Tellement plus forte que Jay. Elle avait tellement confiance et était tellement certaine qu’elle aurait pu se jeter dans ses bras à n’importe quel moment. Eva le lui répétait tout le temps. Satine pareil. Il allait direct dans le mur s’il restait borné. S’il continuait à traiter Ash comme une amie, comme une amante, comme n’importe quoi sauf comme sa copine. Et Callaway le savait. Il savait qu’il faisait le con et qu’il jouait avec le feu. Mais ça lui brûlait trop les doigts de sauter dans le vide. Il avait besoin d’une poussée et pour l’instant rien ne faisait l’affaire.

« J’imagine que t’es furax. » constata-t-il, espérant gagner du temps. « Tu peux parler tu sais. J’ai fini de toute façon. »

Des choses à dire, il savait qu’elle en aurait. Un bref coup d’œil autour de lui confirma que l’endroit où ils se trouvaient était désert, que personne n’avait osé se risquer autour d’eux. Et c’était plausible, rien qu’à voir la tension qu’il y avait entre les deux, à ce moment précis. Le soleil qui quelques minutes plus tôt était bien haut dans le ciel commençait à descendre tranquillement et la journée achèverait bientôt. Seraient-ils encore là à se disputer lorsque la nuit serait tombée? Profiterait-elle de la noirceur pour lui envoyer un coup bien senti dans les couilles en signe de vengeance? Jay s’en contre-fichait. Là, maintenant, tout de suite, il aurait préféré être dans Clic pour pouvoir sortir sa manette et filer dans quelques années d’ici. Et on sait tous que s’il continuait d’être muet et qu’il se refermait de la sorte, il tomberait nez à nez avec son lui-futur, complètement alcolo, enfermé dans son minable petit appart avec un bacc même pas entâmé et un ventre tout mou de bière et de pizza. Awesome.

« Je vois même pas pourquoi j’aurais à ajouter quoique ce soit de plus. »

Jason Callaway, ou l’art de se tirer une balle dans le pied. Du genre « Anyway, on n’est pas un couple, alors j’ai pas de comptes à te rendre. » Bravo, vraiment. Comme ça, il s’assurait totalement qu’Ash serait enragée contre lui et qu’elle couperait toute communication. Se souvenant tout de même qu’il l’adorerait et que cet épisode devrait être mis derrière eux, parce que c’étaient des conneries et que ça n’avait aucune importance de toute façon, Jay se rétracta, navré.

« J’suis désolé, je voulais dire que… » il fût interrompu par la sonnerie de son portable, encore. « Non mais c’est pas vrai… » maugréa-t-il, n’ayant même pas le temps de jeter un coup d’œil à qui l’apellait.



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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyLun 3 Sep - 0:34





« J’ai rien dit encore, me fait pas passer des insultes que je t’aurais supposément dites sur le dos. » Mais merde, je n'avais jamais insinué qu'il avait fait une telle chose ! Ce n'était qu'une façon de parler, et j'étais bien connu pour me rabaisser toute seule, je n'avais besoin de l'aide de personne ! « C’était Sarah, mais tu le sais déjà hen. » Oui merci, je l'avais compris. « Elle avait quitté la ville y’a 3 ans mais elle est de retour. Et l’appel, ben elle était complètement en larmes. Alors j’ai pensé que ça la calmerait si je lui disais qu’on pourrait se revoir pour parler. » Ah... Dit comme ça, c'était tout de même moins flippant que ce qui avait pu me passer par la tête. Une partie de mon cerveau enregistra que décidément, même s'il pouvait se comporter comme un crétin avec moi – comme aujourd'hui – c'était vraiment le type bien par excellence. J'en connaissais peu qui aurait pris la peine de répondre à l'appel d'une ex copine aussi mal en point. Il n'y avait qu'à regarder mon frère, qui avait le chic de faire le mort quand ses conquêtes revenaient à la charge alors qu'il avait enfin ouvert les yeux sur elles. Bon, la comparaison ne tenait pas vraiment la route, car si j'avais bien suivi l'histoire Sarah représentait beaucoup pour Jay contrairement aux cinglés qui pullulaient dans la vie de mon grand frère.

« J’imagine que t’es furax. » Nooooon, pourquoi le serais-je hein ? Ce n'était pas comme si il me faisait des cachotteries depuis tout à l'heure. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, les oiseaux chantaient, le soleil brillait du moins pour l'instant. Et bientôt Mary Poppins va débarquer pour pousser la chansonnette et on dansera tous en rond comme des cons sous champignons hallucinogènes. « Tu peux parler tu sais. J’ai fini de toute façon. » C'était trop d'honneur, on me donnait la parole à présent. D'accord je ne m'étais pas attendu à ce qu'il m'explique calmement la situation après cette petite crise de ma part, cependant je n'appréciais pas du tout la façon dont il s'adressait à moi. Certes, j'étais fautive, je n'avais pas à le suivre pendant son coup de téléphone, mais était-ce une raison pour se montrer aussi agressif ? S'il n'avait pas réagit de la sorte, probablement que je me serais calmée, me rendant compte que j'étais qu'une folle paranoïaque. Je me serais aussi certainement excusée pour mon comportement déplacé... Mais là, cumulé à ce qui avait pu se passer plus tôt dans la journée, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Et il en rajouta une couche, et pas des moindres !

« Je vois même pas pourquoi j’aurais à ajouter quoique ce soit de plus. » Z'baff ! Décidément, je prenais claque sur claque, mais celle-ci était particulièrement violente ! Je m'en étais prise plusieurs au cour de ma vie, dont l'une des plus mémorable avec mon frangin lorsqu'il m'avait annoncé – tout fier de lui- que je ne pourrais jamais devenir un Power Ranger vu qu'ils n'existaient pas pour de vrai. Deklan ou l'art de briser les rêves d'une enfant. Cependant avec le temps j'avais seulement retenue qu'il m'avait ramené les pieds sur Terre, même si j'avais apprécié m'imaginer botter le derrière des méchants pas beau avec des gadgets et des robots derniers cri. Alors que là, je me voyais mal digérer la chose aussi aisément. Jay venait de me mettre plus bas que terre en me rappelant que je n'étais rien pour lui. Ces mots que j'avais toujours crains d'entendre avaient finalement été prononcé, et pas de la plus gentille des façons. J'étais broyée de l'intérieur, ma respiration difficile. « J’suis désolé, je voulais dire que… Non mais c’est pas vrai… » Je levais les mains en signe de reddition.

Non. Tu as raison. Et j'en prenais enfin conscience. C'était probablement ce qui me faisait le plus mal. Tu ne me dois rien.

Moi qui m'étais toujours moquée de ces filles qui paniquent pour un rien et qui font une scène à tout bout de champ, j'étais à deux doigts de devenir l'une d'elles, et ça me rendait malade. Non, je ne voulais pas être ce genre de nana, ce n'était pas moi, il en était hors de question ! L'estime de soi était une des plus belles choses que ma grand-mère m'avait inculqué, et par respect pour elle, et pour moi, je me devais d'arrêter ça.

Il est temps qu'on arrête les frais. Ce n'est pas sain pour moi toute cette... Ce truc entre nous. Car j'étais en train de me faire du mal. Je ne vais pas te sortir le couplet « et si on restait ami » car je n'y arriverais pas et je le sais.

Avec Jackson ça avait été différent, on s'était retrouvé des années après notre « séparation ». Il n'y avait pas eu de méchanceté de dites, ni de coup bas, donc aucune rancune. Une amitié solide n'avait donc pas été un problème à construire. Là je savais que je serais trop amère, parce qu'il m'avait fait espérer avant de me faire déchanter. Jamais je n'arriverais à faire comme s'il n'y avait rien eu, comme si les sentiments qui étaient nés de mon côté n'avaient jamais existé.

Je ne vais pas bousiller les habitudes de Deklan, il n'a rien à voir dans tout ça et ce serait con qu'il en pâtisse. Donc je viendrais au Barking Spider quand il me le proposera, A croire que j'organisais la garde de notre enfant – car oui, Dek est un grand gosse mais ne t'attend pas à ce que je t'adresse la parole comme si de rien n'était, ça sera au dessus de mes forces. Oh, je ne ferais pas de scandale, je saurais me tenir. Mais je ne pourrais pas jouer la comédie pour autant.

J'avais réussi à faire ma tirade d'un ton net et tranchant, ne laissant aucun doute sur mes intentions. Alors qu'on fond de moi j'étais à deux doigts de l'arrêt cardiaque. Et si j'essayais plutôt de calmer les choses ? Je faisais probablement la plus grosse connerie de ma vie en tirant un trait sur cette histoire qui n'avait jamais réellement commencé, et ça me rongeait. Cependant mon égo en avait pris un coup et mon caractère de merde avait pris le dessus. Alors non, c'était fait. Je ne reviendrais pas sur mon speech, on en resterait là et tant pis si c'était lui l'homme de ma vie. Il ne voulait pas de moi ? Très bien, je saurais vivre avec ça.

Maintenant excuse moi, j'ai des amis qui m'attendent.

Je repartis en direction de la troupe, mon corps tremblant des pieds à la tête. Cette prise de bec m'avait vidée de mes forces, j'étais au bord de la crise de larme, je le savais. D'ici quelques minutes j'allais m'effondrer comme une merde ce qui allait réjouir Myers au plus haut point. Mais je n'en avais rien à faire. Quand je me serais calmée – si cela arrivait – je retournerais parler du bon vieux temps avec les autres, ferais de mon mieux pour oublier que j'avais le cœur brisé... Puis lorsque cette réunion s'achèverait, j'irais me réfugier chez Deklan. Parce que je ne supporterais pas l'idée que Selena essaye de me consoler, et que Jacks serait trop heureux de vouloir régler son compte à l'irlandais. Non, je me planquerais chez mon frère sans m'expliquer, on passera la soirée à mater des films d'horreur, à nous moquer des mauvais effets spéciaux, on mangera de la pizza, on boira des bières – trop de bière, et je prierais pour qu'au matin la douleur soit moins paralysante.
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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyVen 7 Sep - 22:14

La sonnerie du portable de Callaway était le seul son qui brisait encore leur silence. Jay avait parlé, peut-être trop. Il s’était emporté, il avait dit des trucs qui sans le vouloir pouvaient passer pour autre chose et voilà qu’il lui avait même annoncé de but en blanc qu’il n’avait absolument aucun compte à lui rendre. Lumière rouge qui scintille, il est dans la merde. Alors qu’au départ c’était censé être qu’un pm de plus en compagnie de la belle, à la regarder à la dérobée, à se surprendre à vouloir l’embrasser là tout de suite alors qu’avant il aurait simplement décliner pour retourner se foutre le nez dans ses livres ou les bras dans la vaisselle sale du Barking. Il se retrouvait de un à rencontrer sa trâlée d’amis du lycée, ses potes plus ou moins sympas qui venaient étaler leurs vies toutes plus réussies les uns que les autres. « Regarde, je gagne 100 000$ par année maintenant. » « Oh, tu n’es plus avec Chuck? Comme c’est dommage! Moi je suis encore avec Jacob au passage.» « J’en suis à mon 3e bébé. Si on m’avait annoncé que j’étais infertile, j’en serais morte. » et autres. Et de deux, y’avait eu Sarah. Giga flashback, le retour, avec un appel, des larmes et un brin de désespoir en prime. Donc non, il n’avait pas envie de s’éterniser. C’était déjà beaucoup trop de drame et d’émotions fortes pour lui, il avait déjà donné plus que ce qu’il pouvait et son besoin de confort et de retourner dans sa routine, de s’éloigner des feux de la rampe bref, le démangeait. Mais il y avait un problème. D’un coup sec, il éteignit son cellulaire pour ne plus se faire déranger. Puis il déposa son regard au creux de celui d’Ash, qui l’implorait presque, sans vraiment le faire.

« Non. Tu as raison. Tu ne me dois rien. »

Et bam. Au moins, ils étaient d’accord, quoique ça sonnait faux là tout de suite. Jason tilta un peu de la tête, fronçant les sourcils, attendant une répartie qui lui clouerait le bec, mais rien. Juste un vide, une sensation étrange qu’il ne se serait jamais attendu à ressentir. D’habitude, et ça lui était venu après Sarah, il esquivait. Même plus de drague à la blague, de sourires charmeurs ou de numéros de téléphone à la volée. Il s’en contrefichait. Alors déjà d’avoir fait un pas dans la direction d’Ash, d’avoir couché avec elle, d’avoir voulu la revoir, tout ça était nouveau et un peu déstabilisant pour lui. Mais il gérait. Ils avaient une relation étrange, soit, mais il était en plein contrôle. Pas trop d’attachements, pas trop de responsabilités, pas trop de déceptions. En échange, ils étaient exclusifs et se voyaient pour déconner autant que pour s’embrasser. Rien de plus rien de moins. Enfin, c’était ce qu’il croyait. Ou qu’il tentait de se faire croire. Ses mots. « Tu ne me dois rien. » C’était comme s’il se le reprochait lui-même. Tu t’es mis dans cette situation Callaway, assume. C’était ce que tu voulais non? Mais dans ce cas, pourquoi avait-il envie de la prendre là tout de suite pour la secouer un peu et lui faire cracher le morceau? Pour entendre tout le contraire de sa bouche? Mais il n’en fit rien. Stoïque, il se tenait immobile, les mains dans les poches, le regard fixe, le visage sans aucune expression.

« Il est temps qu'on arrête les frais. Ce n'est pas sain pour moi toute cette... Ce truc entre nous. » elle fit une pause qui sembla durer une éternité. « Je ne vais pas te sortir le couplet « et si on restait ami » car je n'y arriverais pas et je le sais. Je ne vais pas bousiller les habitudes de Deklan, il n'a rien à voir dans tout ça et ce serait con qu'il en pâtisse. Donc je viendrais au Barking Spider quand il me le proposera, mais ne t'attend pas à ce que je t'adresse la parole comme si de rien n'était, ça sera au dessus de mes forces. Oh, je ne ferais pas de scandale, je saurais me tenir. Mais je ne pourrais pas jouer la comédie pour autant. »

Jay écarquilla les yeux. Qu’est-ce qu’elle nous faisait là? Elle planifiait de tout, elle prenait toutes les décisions sans rien lui dire? Et s’il avait envie que ça continu? Et s’il était bien dans cette situation, avant qu’elle ne l’en sorte d’un coup? Ça allait, il avait déjà de l’expérience à se faire jeter sans raison, parce qu’un appel tout bien annoncé et la plus honnête des franchises ça consistait pas du tout en un motif valide de rupture, par la fille de qui il était amoureux. Oh. Amoureux. Bref, il fronça les sourcils, stoppant son cerveau qui réfléchissait à toute allure pour dévisager la blonde devant lui. Elle pleurait, évidemment, et il en était la cause, apparemment. Se faire plaquer, encore. Il soupira. Parce qu’il aurait jamais cru se rendre jusque là. Parce qu’il croyait pas s’y prendre à deux fois. Parce que merde, cette fille le rendait dingue comme pas une et il arrivait pas à le lui dire, jusqu’à maintenant, mais c’était pas une raison pour l’extirper de sa vie comme elle le faisait.

« Oh, ça va. Qui me demande mon avis à moi? Et si j’ai pas envie que tu partes comme ça? Et si je suis pas d’accord? » il avait haussé le ton, son accent irlandais se faisait plus fort mais il s’en fichait totalement. « Évidemment, j’ai pas le droit d’avoir la raison exacte, juste que t’es plus capable de vivre de cette façon. Plus capable de vivre comment hen? »

Il savait très bien de quoi elle parlait. Il connaissais pertinemment chaque mot qu’elle utiliserait pour décrire leur « histoire ». Elle dirait qu’il n’était pas cohérent, qu’il avait voulu l’avoir depuis très longtemps et que le jour où ils s’étaient retrouvés dans le même lit, la relation s’était compliquée. Jay était au courant qu’il gâchait tout, qu’il prenait trop son temps, qu’il avait peur comme une fillette, qu’il lui cachait des trucs, qu’il s’empêtrait dans sa routine à la con de célibataire endurci et qu’il ne lui laissait qu’une toute petite place. Il aurait pu faire une longue liste de tout ce qu’il avait occasionné comme malaises, comme quiproquos, comme moments où la galloise avait sans doute voulu enterrer sa tête six pieds sous terre. Mais il ne le fit pas. Par respect, pour lui (il allait pas se tirer si facilement dans le pied, non?) et pour elle. Parce qu’elle ne méritait pas de voir le mec pour qui son petit cœur battait lui rappeler tous les moments où elle aurait du le laisser tomber et filer. Vite fait. Jay s’empressa donc d’ajouter, lui coupant la parole, l’empêchant de répondre à ce qu’il lui avait demander, n’ayant pas envie d’entendre la vérité au fond :

« Je peux pas te donner plus que ce que je te donne en ce moment Ash. Tu auras beau te faire les plus beaux scénarios, j’suis pas en mesure de combler ce manque que t’as. Je suis pas le mec qui va roucouler à ta fenêtre. Je t’écrirai pas de chansons d’amour et je risque pas de te demander en mariage au coucher du soleil. » il soupira, la voir dans cet état lui fichait tout un coup dans les tripes. « Je suis le gars qui se bagarre, qui grogne, qui a pas du tout envie de changer sa vie pour l’adapter à une comédie romantique à la con. Et j’suis même pas sur de savoir ce que tu veux de moi. Et je suis même pas certain que je sois capable de l’entendre, de toute façon. »

Jason parlait plus encore qu’il ne l’avait fait depuis longtemps. Il s’ouvrait le petit, il lui disait sans vraiment lui dire ce qui se tramait dans son crâne, ce qui le bloquait, ce qui les empêchait d’avancer en clair. Ash prétexta un pas en avant, s’excusant et voulant aller rejoindre ses amis, mais il lui bloqua le passage, lui prenant le poignet de sa main fermement. Il ne voulait pas qu’elle parte, mais ne voulait pas entendre ce qu’elle avait à lui dire. Il espérait remonter dans le temps, mais en même temps il aurait voulu passer en vitesse accélérée. Il la regardait et fuyait ses prunelles en même temps. Il n’était pas dans son élément, trop d’intensité, trop de déclarations, trop de mal de crâne, et il la lâcha brusquement, faisant quelques pas en arrière lui-même. Vite comme ça, il aurait eu besoin d’une bière. Une grosse pinte bien froide qu’il aurait descendue en deux temps trois mouvements. Mais elle n’arrivait pas. L’idée de partir sur sa moto et de filer au Barking Spider lui traversa l’esprit, mais il n’en fit rien. La jeune fille devant lui avait mal, et il n’irait nul part.

« Je… » tenta-t-il, avant de s’engeuler mentalement pour ne pas s’excuser de nouveau… il ne pouvait pas vraiment s’excuser d’être un incapable sentimental de naissance, non? « Tu veux qu’on aille chez moi? »

Franchement. Comme tactique de fuite, même Jackson aurait pas pu faire mieux. Quoique...

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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyMar 18 Sep - 20:56





Ash & Jay.

« Make every day count. »


« Oh, ça va. Qui me demande mon avis à moi? Et si j’ai pas envie que tu partes comme ça? Et si je suis pas d’accord? » Je ne sais pas exactement à quoi je m'étais attendu, mais certainement pas à ça. Je venais de lui offrir sur un plateau la meilleure porte de sortie qui soit, je lui laissais l'opportunité d'arrêter cette liaison par ma propre initiative et sans l'obliger à tenter une amitié mais il n'en voulait pas. J'étais partagée entre la joie de l'entendre dire qu'il ne voulait pas que je m'en aille et l'agacement. Je ne voulais certes pas le quitter moi non plus, ça m'avait même brisée de sortir cette solution, seulement je ne savais plus où j'en étais. Si au départ cela ne m'avait pas gêné cette relation secrète, ça me tuait à petit feu à présent. Trop d'incertitudes pour ma petite personne. Je préférais quand les choses étaient bien définies, quand je savais où je mettais les pieds, hors là c'était tout le contraire. « Évidemment, j’ai pas le droit d’avoir la raison exacte, juste que t’es plus capable de vivre de cette façon. Plus capable de vivre comment hen? » Il était vrai que je ne m'étais pas étendue sur la question, que j'avais omis de préciser en quoi c'était mauvais pour moi que l'on continue sur cette voie. Probablement parce qu'alors je pensais qu'il s'en moquerait, que vu la distance qu'il s'acharnait à mettre entre nous depuis tout à l'heure cela ne le dérangerait pas plus que ça. Nonobstant j'avais eu tort. Il me réclamait des éclaircissement sans pour autant me laisser l'occasion de le faire. Comme il ne m'avait pas interrompu plus tôt et qu'il m'avait laissé piquer ma crise, j'en fis de même.

« Je peux pas te donner plus que ce que je te donne en ce moment Ash. Tu auras beau te faire les plus beaux scénarios, j’suis pas en mesure de combler ce manque que t’as. Je suis pas le mec qui va roucouler à ta fenêtre. Je t’écrirai pas de chansons d’amour et je risque pas de te demander en mariage au coucher du soleil. » Je me retenais d'éclater de rire, non sans difficulté. Cela aurait été un rire sans joie, faussé. Tout ce qu'il me sortait ne me ressemblait nullement. C'était à se demander s'il me connaissait au fond. Et puis qu'est-ce qu'ils avaient tous à parler de mariage ces derniers temps ? A croire qu'ils s'étaient passés le mot. « Je suis le gars qui se bagarre, qui grogne, qui a pas du tout envie de changer sa vie pour l’adapter à une comédie romantique à la con. Et j’suis même pas sur de savoir ce que tu veux de moi. Et je suis même pas certain que je sois capable de l’entendre, de toute façon. »

Une fois encore il demandait des réponses sans les vouloir et alors que j'avais décidé de m'éloigner il m'en empêcha. Je frissonnais on contact de sa main bien que la situation ne s'y prêtait pas. Encore une fois ces émotions contradictoires qui me poussaient peu à peu vers la folie. Et pour couronner le tout, il s'éloigna, mettant encore une distance, physique cette fois, entre nous. « Je… Tu veux qu’on aille chez moi? » Je haussais un sourcil. D'ordinaire j'aurais accepté dans la seconde bien trop heureuse à l'idée de l'intimité qu'on partagerait alors, loin du reste du monde. Mais au lieu de ça je partis dans un grand éclat de rire nerveux tandis que mon cerveau essayait de gérer tant bien que mal les informations qu'il avait récolté. Mis bout à bout ce qu'il en ressortait me semblait quand même tiré par les cheveux, même dit avec son charisme à la Mel Gibson. Mon rire se fit peu à peu plus léger, plus franc. J'en oubliais presque qu'il y a quelques secondes à peine je luttais contre un flot de larmes. Du revers de la main j'essuyai mes joues poissées d'eau salée.

Oh bon sang ! Parce que j'ai l'air de vouloir de toutes ces choses ? Tu te trompes de Monaghan. C'est Deklan le romantique de la famille. Parfois c'était à se poser la question s'il n'y avait pas eu maldonne à la naissance. Mon frère faisant preuve de plus de sentimentalisme que moi, et je cognais plus fort que lui... Ma grand-mère s'amusait souvent à nous dire que Dieu était un plaisantin. Cela pouvait le confirmer. Le dernier crétin qui a osé me faire une sérénade en bas de ma fenêtre s'est pris une douche froide.

Et ce n'était pas qu'au figuré. Cela remontait à mes années d'universités, à une autre vie. Un matin j'avais eu la désagréable surprise de me faire réveiller par un jeune homme, Lenny. Dans le genre poète torturé on ne pouvait pas faire pire, et j'avais eu le malheur de passer une partie de la soirée de la veille à discuter avec lui. Il ne me semblait pas lui avoir donné de faux espoirs, je m'étais contentée de l'écouter s'exprimer sur les sujets qui l'intéressaient et ce même si ça me barbait. Parce que j'étais comme ça, que lorsque quelqu'un essayait de me transmettre sa passion je lui laissais bêtement une chance de me faire changer d'avis. Et apparemment cela lui avait suffit pour croire que je lui portais de l'intérêt. Si mes sœurs d'Alpha Delta furent sous le charme de cet élan romantique, ça n'avait pas été mon cas. Je l'avais prévenu et avais même hurlé par la fenêtre que s'il n'arrêtait pas son cirque il aurait affaire à moi, mais il ne m'avait pas écoutée et s'était berné à pousser la chansonnette. J'avais fini par aller prendre un grand seau d'eau froide que je lui avais jeté. J'étais passée pour la pire des pestes, mais au moins j'avais pu retourner me coucher. Fin de l'histoire.

Je ne sais pas si t'as remarqué mais je ne suis pas non plus une adepte des films à l'eau de rose. Helloooo ! J'ai choisi de faire un boulot d'homme. Je suis celle qui jure le plus facilement du monde comme si c'était les premiers mots que j'avais appris dans ma petite enfance. Je bois du Jack Daniel's comme du petit lait. Ah, et j'ai eu mon lot de bagarre. Mais tu le sais déjà tout ça !

Je levais les bras en signe d'impuissance. Jusqu'à présent, il m'avait empêché de mettre des mots sur ce qui me gênait réellement, cependant il allait bien falloir que ça sorte un jour ou l'autre, parce que je nous devais bien ça. Et qu'il était temps que j'accepte d'y faire face, de l'affronter sur ce terrain.

J'en ai juste assez de devoir attendre qu'on soit à l’abri des regards pour t'embrasser ou te toucher. Je ne dis pas qu'au début ce n'était pas excitant, et puis c'était préférable vis à vis de Dek'... mais là, c'est à croire qu'on fait quelque chose de mal !

Il fallait surtout entendre par là qu'une des choses qui me tracassaient était l'éventualité qu'il ait honte de moi. Cela pourrait expliquer son angoisse dès que je me faisais trop proche en présence d'autre personne. Mais je savais, du moins j'espérais, que c'était idiot.

Je veux juste arrêter de mentir. De ME mentir. Parce que je ne veux plus être la fille avec qui tu couches de temps en temps, je veux... Je veux être ta foutue petite amie. J'avais lâché ces derniers mots d'une voix érayée, les yeux fixés sur mes chaussures, incapable de soutenir son regard de peur de ce que je pourrais y voir ou non. Je ne te demande pas de me passer la bague au doigt ou de me construire une maison avec une barrière blanche autour du jardin. Ni de changer tes habitudes. Je risquais un coup d’œil timide dans sa direction. La seule différence à mes yeux étant qu'on ne se cacherait plus. Je veux juste que lorsqu'on demande à l'homme que j'aime qui je suis, qu'il puisse répondre sans que ça lui arrache la gueule que je suis sa copine, et non simplement la sœur d'un pote. Mais si c'est trop demandé...


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MessageSujet: Re: ASH&JAY - make every day count.   ASH&JAY - make every day count. EmptyLun 1 Oct - 2:59





Ash & Jay.

« Make every day count. »


Jay s’essoufflait. Il n’y arrivait pas, il n’y arrivait plus. Il savait qu’il n’était pas le genre de mec qu’on pouvait lire facilement. Il savait qu’il était l’irlandais typique un peu bourru, buvant son whisky et fumant ses clopes dans un coin, toisant les autres et accordant sa confiance au moins de gens possible de peur de trop s’éparpiller. Il savait tout ça et même plus pour avoir vécu avec sa salle gueule depuis les 30 dernières années. Mais merde, jamais une fille n’était venue le prendre autant par les trippes. Jamais il n’aurait cru pouvoir arrêter de se foutre un peu de tout pour se demander comment elle allait, à quoi elle pensait quand il croisait son regard moqueur. C’était un bon gars. Pas le genre qui couche et qui ne rappelle pas. Il l’avait été à un moment, mais c’était à Dublin, c’était loin, c’était oublié. Billie, Zora et Sarah avaient fait de lui un autre homme, elles l’avaient aidé à évoluer, à ne plus s’intéresser qu’à la drague, à voir plus loin que sa queue. Et maintenant? Il se prenait à son propre jeu. Ça n’avait même plus de lien avec Sarah qui rapplique, avec son ex la plus coriace qui essaie de le reconquérir en vain. Ça avait rapport avec sa vision, avec sa vie, avec son envie d’arrêter de tout prendre à la légère et de vraiment se poser. De prendre le risque de vivre toute sa vie avec la même fille qui le rendait aussi dingue qu’à l’instant même où il avait posé ses yeux sur elle. De lui briser le cœur aussi, involontairement, comme en ce moment, de la faire pleurer, de la faire rager, de la faire crier. C’était tout et rien, c’était à prendre à la légère mais il en faisait une tempête dans un verre d’eau parce qu’il ne contrôlait plus rien. Elle avait du caractère la Monaghan, elle ne baissait pas les yeux même s’ils étaient pleins de larmes et elle irait jusqu’au bout. Il ferait pareil, il l’accompagnerait là-dedans. Mais il avait besoin de s’aérer l’esprit, de repenser à tout ça, de aire le point. Vous me direz « s’il doit y penser c’est qu’il ne veut tout simplement pas ». Peut-être. Peut-être pas. Si on veut commencer sur de bonnes bases, il faut s’éloigner pour voir le portrait en entier non?

« Oh bon sang ! Parce que j'ai l'air de vouloir de toutes ces choses ? Tu te trompes de Monaghan. C'est Deklan le romantique de la famille. » Jay esquissa un faible sourire, revoyant Dek faire le Don Juan avec ses conquêtes, chacune toute plus pâmée sur lui que la précédente. « Le dernier crétin qui a osé me faire une sérénade en bas de ma fenêtre s'est pris une douche froide. » L’irlandais arqua un sourcil, ne demandant pas d’explications, parce qu’il n’en aurait probablement pas non plus. « Je ne sais pas si t'as remarqué mais je ne suis pas non plus une adepte des films à l'eau de rose. Helloooo ! J'ai choisi de faire un boulot d'homme. Je suis celle qui jure le plus facilement du monde comme si c'était les premiers mots que j'avais appris dans ma petite enfance. Je bois du Jack Daniel's comme du petit lait. Ah, et j'ai eu mon lot de bagarre. Mais tu le sais déjà tout ça ! »

Il ne pouvait rien dire. Il était scotché. D’un autre côté, tous ses arguments étaient des choses qu’ils savaient déjà, comme Ash venait d’insister. Elle ne l’aurait pas autant atteint si elle avait été comme les autres. Elle ne serait pas si importante dans sa vie s’il ne pouvait pas la voir s’y insérer aussi parfaitement. Mais il l’écouta, attentivement. Il ne pouvait rien faire d’autre, de toute façon. Elle l’énervait. Elle l’énervait d’être aussi franche, de savoir autant ce qui clochait, de ne pas faire comme toutes les autres filles et fuir la situation, lui dire ce qu’il voulait entendre ou n’importe quelle autre connerie du genre. D’un côté il était content. Elle lui confirmait une nouvelle fois qu’elle était exactement le genre de fille avec qui il pourrait se marier et avoir des enfants. Qu’il pourrait pas dire d’elle qu’elle était une forme de fast food en plus sexy. Qu’elle était le cheeseburger qu’on commande chez MacDo sans remords, sachant que ce serait bon, rapide, pas compliqué. Elle lui donnait du fil à retordre, oui, mais il était prêt à accepter le défi. Fallait simplementt qu’il mette des mots sur ce qui lui grugeait le ventre et c’était all set. Ouais, plus facile à dire qu’à faire.

« J'en ai juste assez de devoir attendre qu'on soit à l’abri des regards pour t'embrasser ou te toucher. Je ne dis pas qu'au début ce n'était pas excitant, et puis c'était préférable vis à vis de Dek'... mais là, c'est à croire qu'on fait quelque chose de mal ! »

Une véritable joute de paroles qui n’en finissait plus. Les disputes, c’était pas amusant pour personne et Jason commençait sérieusement à se faire chier. De un, se faire mettre les fait en face dans ce genre là le faisait flipper parce qu’il savait très bien qu’il faisait la mauvaise chose en retardant le moment où il devrait choisir s’il s’embarquait avec elle ou s’il faisait le trouillard. De deux, qui a vraiment envie de passer son pm en entier à se disputer avec une fille aussi sexy? Il la voyait pleurer, il acquiesçait à tout ce qu’elle disait parce qu’il ne savait rien faire de mieux et il se sentait déjà comme le pire des salauds de la laisser se mettre dans tous ses états parce qu’il avait pas la force de dire quoique ce soit, ayant trop peur de faire plus de ravages que ce qu’il avait déjà déclenché.

« On fait rien de mal, c’est pas ça le problème… » tenta-t-il de se justifier avant qu’Ashleigh ne le coupe violemment.

« Je veux juste arrêter de mentir. De ME mentir. Parce que je ne veux plus être la fille avec qui tu couches de temps en temps, je veux... Je veux être ta foutue petite amie. » Il aurait pu prédire chacun de ses mots. « Je ne te demande pas de me passer la bague au doigt ou de me construire une maison avec une barrière blanche autour du jardin. Ni de changer tes habitudes. » Elle leva la tête vers lui, il sentit ses poings se raidir de stress encore un peu plus. « La seule différence à mes yeux étant qu'on ne se cacherait plus. Je veux juste que lorsqu'on demande à l'homme que j'aime qui je suis, qu'il puisse répondre sans que ça lui arrache la gueule que je suis sa copine, et non simplement la sœur d'un pote. Mais si c'est trop demandé... »

« Mais tu comprends pas que si on fait ça, je risque de tout gâcher?! » il avait parler trop vite, trop fort pour faire passer ça pour une protestation quelconque… dans un élan inconnu, il eut même le courage de continuer. « J’ai un karma de merde Ashleigh. Tous les pires trucs m’arrivent, un à la suite de l’autre. Mon père est dans un asile, ma mère est raide morte. Mon frère a eut une balle dans la tête et mon ex est une cokée dépendante affective. Et ça te fait pas peur? » il inspira bruyamment, sachant qu’il couvrait le point le plus important, qu’il le cachait encore un peu. « Je suis voué à ce que la vie s’acharne sur moi, je voudrais pas que toi aussi ça t’atteigne… »

Argument de crotte. Oui, tout lui indiquait que le destin se moquait bien de son cas, mais vraiment? Faire passer sa trouille de la briser via un mauvais karma? À d’autres. L’envie de fumer le démangeait, il ne se fit pas prier pour sortir une clope et en bon gentleman il passa même son paquet vers Ash. De poser ses yeux sur elle au même moment, de la voir, silencieuse, les yeux rougis, lui confirma ce qu’il craignait déjà : il avait commencer. Il était maintenant celui qui brisait des cœurs. Celui qui voulait garder une distance pour ne pas que le sien éclate, et qu’il voulait encore plus préserver celui de la bonde avait commencé le travail. Autant le finir.

« Et puis tu sais quoi? J’ai la trouille. » il l’avait dit sans équivoque, se foutant si quelqu’un l’entendait, si quelqu’un avait à passer par là. « J’suis un putain de trouillard Ash. Je veux pas qu’on se détruise, qu’on perde ce qu’on a là parce qu’on s’est dit je t’aime. J’ai fait trop de fois confiance à des gens qui m’ont déçu, j’ai fait trop de fois de trucs en sachant très bien que ça allait me casser au final. Mais moi ça va. C’est pour toi que je m’inquiète. J’sais que je suis un idiot. Je sais que j’ai des défauts. Je sais que je peux facilement arriver à te faire pleurer ou à te faire rager pour un rien. » il marqua une pause, tirant agressivement sur sa cigarette. « On deviendrait quoi, hen? Un de ces vieux couples qui se crie après? On mérite mieux que ça. » dans un murmure il ajouta : « Tu mérites mieux que ça… »



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