L'été n'avait pas encore effectué son arrivée en grande pompe au dessus de Los Angeles mais à en juger par le magnifique soleil qui régnait sur la ville depuis plusieurs jours, il y avait déjà comme un parfum de vacance qui flottait dans l'atmosphère. Avec un temps aussi splendide, il était plus facile d'avoir le moral au beau fixe mais en ce qui me concerne, j'avais bien trop de cicatrices à soigner pour que ce simple détail ait une influence positif sur mon était d'esprit. Ma petite sœur était pourtant convaincue que j'avais retrouvé du poil de la bête depuis plusieurs mois mais ce qu'elle ignorait, c'est que le jeune homme souriant et drôle qu'elle côtoyait au quotidien ne nageait pas réellement dans le bonheur: ce n'était qu'une apparence que j'avais affiché au grand jour afin qu'elle arrête de se préoccuper de mon moral et qu'elle se décide enfin à reprendre le cours de sa vie. Je n'étais pas forcément fier d'agir de la sorte mais c'était la seule solution que j'avais trouvé pour que Jessica ne se préoccupe plus de mon cas. Au moins, je pouvais me rassurer en me disant que je lui mentais pour son bien et que cela avait porté ses fruits: en effet, cela faisait plusieurs semaines que ma petite sœur ne se montrait plus triste et qu'elle multipliait les sorties en tout genre en compagnie de ses nouveaux amis. Elle semblait de nouveau resplendir de joie et cela n'avait pas de prix à mes yeux. Je croisais simplement les doigts pour que ce bonheur ne soit pas éphémère et qu'elle soit enfin parvenu à tirer un trait sur ce passé douloureux qui n'avait jamais cessé de nous épargner.

Pour ma part, je cherchais toujours une solution miracle afin d'être capable d'ouvrir un nouveau chapitre de mon existence mais cela semblait mission impossible. Il fallait admettre que si le destin n'avait pas été tendre avec Jessica, il s'était permis d'avoir la dent encore plus dure à mon égard. Si la mort de mes parents et le suicide de mon frère représentaient déjà deux événements qu'il m'était bien difficile d'oublier, j'avais également dû accepter de poursuivre ma route dans l'amour de ma vie. Encore aujourd'hui, j'ignorais pourquoi elle m'avait abandonné du jour au lendemain alors que notre relation semblait indestructible et je pense que c'est de vivre dans cette incompréhension la plus totale que j'avais un mal fou à accepter. Pourtant, j'avais bien tenté de reprendre goût à la vie mais mes différentes tentatives s'étaient traduites par de cuisants échecs. Depuis, je me contentais donc de m'accrocher à la vie et si je des idées suicidaires m'avaient déjà traversé l'esprit, jamais une seule seconde je n'avais imaginé passer à l'acté: j'avais beau être malheureux comme un chien, il était hors de question que j'abandonne ma petite sœur sachant que j'étais la seule famille sur laquelle elle pouvait encore se reposer.

Me sentant à l’étroit dans ma villa, j'avais décidé d'aller faire un petit tour en ville histoire de me changer les idées. Comme souvent, mes pas m'avaient alors conduit jusqu'à Starbucks Coffee et après avoir effectué ma commande, je m'étais donc assis à une table tout en me plongeant dans mes pensées. Beaucoup de gens discutaient autour de moi mais étant plongé dans mon monde, je ne les entendais même pas. A cet instant précis, les seules pensées qui me traversaient l'esprit se rapportaient à Rachel et même si cela ne faisait qu'accentuer ma souffrance, je ne parvenais pas à l'effacer de ma mémoire: à mes yeux, elle demeurait l'amour de ma vie.