Sujet: Baby, did you forget to take your meds ? Lun 22 Avr - 22:50
Baby, did you forget to take your meds ? I was alone, falling free, trying my best not to forget.
Stefan n’était pas rentré chez lui depuis ce qui semblait être une éternité. Écumant les bars et les boîtes de nuit branchés de la ville, s’attardant sur les plus jolis minois de la cité des anges, il passait le plus clair de son temps dans ces lieux obscures, s’adonnant à ses activités favorites. Depuis toujours, Stefan était passionné. Lorsqu’il se lançait dans quelque chose, il le faisait de bon coeur, prêt à tout pour parvenir à ses fins, déterminé et dévoué comme personne. Il se vouait corps et âme à tout ce qui l’intéressait, s’oubliant parfois, s’égarant en chemin. Il s’enflammait rapidement, s’embarquant dans des tas de projets et de rêves avec toute la fièvre du monde. Il s’embrasait comme d’autres pouvaient vendre leurs âmes au diable. Ce qu’il avait finir par faire, bien malgré lui, lorsqu’il s’épris d’amour pour la drogue et qu’elle devint son quotidien. Alors tout le reste avait subitement disparu, et il ne restait plus que cela pour le motiver, pour le faire avancer, pour user de toute la fougue qu’il avait encore à disposition. Il ne s’intéressait plus à grand chose à part la poudre, ses guitares et sa cafetière. Ah, et il fallait bien avouer qu’il n’arrivait toujours pas à se défaire de sa passion pour les histoires sans lendemain. Dès qu’il en avait l’occasion, il draguait ceux qui semblaient être dignes de son intérêt et qui parviendraient à lui procurer une courte mais intense dose de plaisir. Mais Stefan n’était pas difficile, et il suffisait parfois d’un regard pour le faire craquer. Tant pis, ou tant mieux, il se retrouvait alors dans les bras d’inconnus avec la ferme intention de s'abandonner complètement pour oublier encore un peu plus le Stefan qu’il était avant. Avant qu’il ne désire plus rien d’autre que des jouissances artificielles...
Ainsi, le trentenaire n’avait pas mis les pieds dans son appartement depuis trois jours environ. Il avait dormi dans des draps qui n’étaient pas les siens avant de traîner en ville toute la sainte journée, en quête d’un peu de nourriture et quelques paquets de cigarette. La veille, Tyler l’avait contacté pour qu’il se charge d’aller revendre son poison favoris sur le campus, le dealer ne pouvant pas s’en occuper lui-même. Stefan commençait à croire que c’était définitivement une excuse pour le voir et tenter de l’attirer dans ses filets une nouvelle fois. Mais il ne devait pas céder. Tyler avait décidé de rompre avec lui pour le protéger, et il continuait pourtant de lui courir après comme un drogué après une dose... Bref, le cadre de santé s’exécutait simplement, écoutant les ordres de son dealer qui lui servait accessoirement d’ex-compagnon. C’était donc la mine abattue et avec la ferme intention de s’écrouler lourdement dans son lit, qu’il se retrouvait à présent devant la porte de son taudis. À sa grande surprise, elle n’était pas fermée à clé. Pour dire vrai, elle était même encore entrouverte. Stefan était pourtant persuadé d’avoir sécurisé les lieux lorsqu’il les avait quitté quelques jours auparavant...
Avec la plus grande précaution, il poussa la porte pour atterrir dans l’entrée. Ses plus grandes craintes venaient d’être confirmées et son coeur s’emballa soudainement. Plus rien n’était à sa place. Les quelques vestes qu’il possédait ne pendaient plus sur les cintres de son petit placard bancal, trainant vulgairement à ses pieds. Le petit meuble qui se trouvait juste à côté avait été littéralement retourné, révélant les trois dernières années de courrier que Stefan avait entassé dans ces tiroirs, les lettres et les factures recouvrant littéralement le sol qui avait soudainement disparu sous cette mare de papier. Enjambant le tout, le trentenaire avançait avec précaution, pour ne pas dire qu’il marchait maintenant au ralenti. Il arriva alors à hauteur de son salon et ce qu’il vit lui glaça le sang. Rien n’avait été épargné, pas même les housses de ses guitares qui trainaient sur son canapé. Mais ses instruments préférés attendraient, il fallait d’abord qu’il vérifie si l’essentiel était toujours là. Se précipitant littéralement vers sa cuisine, il manqua de trébucher et se rattrapa au dernier moment, la tête à quelques centimètres de sa table. Hors d’haleine, il croisait les doigts pour que ce qu’il avait de plus précieux au monde soit toujours là, rangé à l’endroit habituel. Il n’eut même pas besoin d’ouvrir la porte de la petite commode, puisque tout était déjà chamboulé à l’intérieur. Pourvu que ce ne soit pas ça. Pourvu que sa poudre ne soit pas la raison de ce capharnaüm. Pourvu que personne ne soit venu chercher les précieuses doses qu’il avait réussi à se procurer avec toute la peine du monde. Il avait du mal à respirer, un étau invisible se resserrant sur sa poitrine ; il était prisonnier de la panique et de l’angoisse. Stefan poussa tous les ustensiles de cuisine qui se trouvaient en travers de son passage avec le revers de sa main, cherchant désespérément le petit trésor qu’il cachait d’ordinaire dans un vieux sachet de café. Mais il ne trouva rien. Le paquet avait disparu. Il prit encore quelques longues minutes pour essayer de voir s’il n’était tout simplement pas rangé dans une autre pièce, mais en vain. Sa poudre d’escampette s’était envolée. Que faire ? Les mains de Stefan se mirent à trembler.
Il ne devait pas rester seul dans cet appartement aussi bordélique que son esprit. Le chaos apparent lui faisait perdre tout ses moyens, et il fallait vraiment qu’il trouve quelqu’un pour l’aider à se sortir de la terreur dans laquelle il était en train de se noyer. Mais qui appeler dans ces cas-là ? Qui pourrait comprendre son embarras face à la perte d’une chose aussi futile et létale ? Tyler ? Non, il appartenait au passé. Callie. Oui, c’était elle dont il avait besoin. Elle saurait le rassurer, c’était certain. Même si elle s’était rangée et qu’elle avait décidé d’arrêter la drogue, elle était la seule personne sur cette planète en mesure de le comprendre, de l’écouter, et de le rassurer. Sans plus attendre, il se saisit de son portable et parcouru les dizaines de contacts qu’il avait dans son répertoire avant de sélectionner le prénom qu’il recherchait tant et de porter l’appareil jusqu’à son oreille. À chaque sonnerie, le coeur de Stefan accélérait davantage, de peur qu’elle ne décroche pas en voyant son prénom s’afficher sur l’écran de son propre portable. Par chance, le son de sa voix finit par se faire entendre à l’autre bout du fil... « Callie, c’est moi, c’est Stef. Je... Oh putain, c’est le bordel, je comprends plus rien... Tu peux venir là ? Je suis chez moi, c’est assez urgent... J’ai vraiment besoin de toi. Tu peux ? S’il te plait ? » À mesure qu’il parlait, Stefan se mit à gesticuler dans tous les sens. Il ne parvenait plus à se contenir, et le simple fait d’appeler Callie au secours ne l'apaisait pas pour autant. Il faisait maintenant les cent pas dans le peu d’espace qui lui restait en faisant bien attention de ne marcher sur aucun des objets de valeur qui jonchaient le sol. Lorsqu’il eut la réponse de la jeune femme, il la remercia sincèrement avant de raccrocher, continuant malgré tout de s’agiter dans le vide, brassant de l’air plutôt que de se mettre à ranger. En réalité, il n’en avait pas vraiment la force ni le courage. Il était trop concentré sur la peur qui s’emparait de lui et qui commençait à le ronger lentement. Sa poudre, toute sa poudre avait disparue. Ses guitares et sa cafetière étaient toujours en bon état, mais ses sachets lui avait été arrachés et très franchement, Stefan aurait préféré qu’on lui ôte ses deux bras plutôt que d’avoir à subir une chose pareille. Passant une main tremblante dans ses cheveux, la mine fatiguée et une barbe de trois jours irritant ses pauvres joues, le jeune homme était à deux doigts de s’effondrer. Comment diable allait-il pouvoir faire pour s’en sortir s’il n’avait plus de quoi tenir jusqu’à la fin de la semaine ? Il ne travaillait plus, et il était hors de question qu’il remette les pieds au boulot pour supplier Harry de lui rendre son boulot avant la fin de sa mise à pied - parce qu’il s’agissait bien de cela, il fallait bien l’admettre.
Les minutes défilèrent à une lenteur inhumaine, presque surréaliste, avant que Callie se retrouve enfin sur le pas de sa porte. « Merci mon Dieu, je commençais vraiment à flipper... » Et parce qu’il avait l’impression de ne plus pouvoir tenir sur ses deux jambes, Stefan se laissa tomber dans les bras de Callie, espérant que cette étreinte pourrait lui donner un peu de force, l’aider à se relever et à remettre de l’ordre dans son appartement. Maintenant qu’il ne lui restait qu’une seule et unique dose de secours qui se trouvait actuellement dans la poche intérieure de son blouson - dont il ne s’était toujours pas débarrassé - il avait désespérément besoin de la présence de quelqu’un pour essayer de trouver une solution lorsqu’il serait à court de poudre, à court d’oxygène et à deux doigts d’asphyxier. Heureusement que Callie était là. Il se décida finalement à faire un pas en arrière pour qu’elle puisse reprendre son souffle et la laisser constater l’étendue des dégâts par elle-même. Stefan lui montra le chemin à l’aide de sa main pour l’inviter à passer devant lui, même si elle était déjà venue ici des milliers de fois et qu’elle connaissait l’appartement comme sa poche. De toute façon, le trentenaire n’était pas en mesure de prendre la tête de ce misérable cortège tant la vue de son salon lui était difficile à supporter...
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Lun 6 Mai - 12:48
“You say your faith is shakin’ you may be mistaken. Keep me wide awake and waiting for the sun I’m desperate and confused, so far away from you. I’m getting there, I don’t care where I have to run ”
La brise matinale soufflait tôt sur Los Angeles, au bonheur de Callie. Vêtue simplement d'un plaid gris perle et d'une tunique sombre, la cubaine s'avança prudemment sur le pont qui avait manqué de lui couter la vie quelques temps plus tôt. Avec prudence, elle s'approcha du bord, sentant ses pieds heurtés chaque cailloux, comme le signe du destin pour l'empêcher d'aller plus loin. Derrière elle, les jogeurs poursuivaient leurs chemins sans se rendre compte de rien, courant pour évacuer un trop plein d'émotions, pour chercher à oublier leurs vies minables et ennuyantes. Callie décroisa les bras et les écarta de part et d'autre de son corps, accrochant chacune de ses mains à la rambarde. Son coeur palpitait étrangement et elle sentait presque ses poumons s'essouffler dans sa cage thoracique. Un vélo la frôla de près, une jeune fille aux traits parfaits, à la cambrure à se faire damner. Un instant, Callie crut sur revoir, retrouver ce sourire naturel qui ornait ses lèvres, retrouver ce corps qui n'avait pas encore était transformé. Puis elle se souvint qu'elle n'avait jamais été heureuse, qu'elle n'avait jamais arboré pareil sourire. Elle ne se rappelait pas avoir été épanouie, avoir apprécié quelque chose qui lui aurait suffit à se maintenir à flot. Sa queue de cheval se balançait au gré du vent, comme l'implorant de rebrousser chemin. Calliope jeta un oeil en dessous, là où l'eau semblait être le moyen le plus doux pour en finir. Avec précaution, elle enjamba la barrière, se concentrant uniquement sur l'horizon qui pointait face à elle, cherchant à oublier le vide qui se trouvait en dessous. En vérité, elle le connaissait bien, elle avait déjà basculé. Mais cette fois-çi, elle était clean, aucunes substances n'altérait son jugement, aucun poison ne venait foutre le brouillard dans sa tête. Assise sur la rambarde, les deux mains cramponnées à la barre métallique, elle sentit soudain remuer dans son ventre. Un hoquet de surprise s'échappa de ses lèvres et elle manqua de tomber en avant. Une fois le choc passé, elle chercha à retrouver cette sensation, à sentir à nouveau ce qui avait bouleversé son équilibre un peu plus tôt. Une nouvelle secousse vint remuer à l'intérieur d'elle-même et Callie lâcha prise avant de contourner la barrière et de se retrouver au sol. Cet alien, son bébé, venait de se manifester. Elle ne savait pas si elle devait prendre ça comme un signe ou une simple coïncidence, mais quelque chose avait chercher à l'aider, ce truc dans son ventre avait voulu lui faire entendre raison.
Callie était assise sur son tabouret, tatouant l'un de ses clients privilégiés. Tommy J. , un adolescent plutôt rebelle qui désirait se faire tatouer une tête de mort au creux du cou. Bien que Callie trouvait ça plutôt moche, elle ne refuserait pas de l'argent. Au salon, personne ne savait pour elle, elle cherchait à garder cette information pour elle. Cependant, son ventre continué de prendre de l'ampleur et bientôt, cette foutue salopette ne serait plus assez grande pour la camoufler. Une fois fini, Tommy avait le sourire aux lèvres et la félicita encore pour son travail. Callie le remercia d'un sourire polie, plutôt mal à l'aise devant les compliments. « J'vais faire venir mes potes. Dans quinze jours, tu auras une foule de gars prêt à payer cher pour tes services ! », lui dit-il, gaiment. Sortie de son contexte, cette phrase aurait-eut un tout autre impact sur notre jeune cubaine. Mais Callie appréciait Tommy, il était polie et serviable, ce qui était devenu rare dans la jeunesse paumée de Los Angeles. Sans se faire prier, elle l'encaissa et entama le ménage de son salon. Elle s'épuisait rapidement et dut faire plusieurs pauses avant d'en terminer complètement. Elle n'avait plus sentit le bébé bouger et commençait à se demander si ce n'était pas le fruit de son imagination. Il se faisait tard et son dos lui faisait un mal de chien, il était temps de rentrer. Une fois dehors, elle aperçut un taxi et le héla, juste au moment où son portable se mit à sonner. « Vous allez où ma p'tite dame ? », demanda l'afro-américain en jetant un regard oblique à son décolleté. Callie lui désigna son adresse et réussit enfin à extraire son portable de son sac. « Oui ? », décrocha-t-elle. La suite fut une phrase incomplète, un mélange d'incompréhension et de mots désarticulés. «Callie, c'est moi, c'est Stef. Je... Oh putain, c'est le bordel, je comprends plus rien... Tu peux venir là ? Je suis chez moi, c'est assez urgent... J'ai vraiment besoin de toi. Tu peux ? S'il te plait ? », implora t'il. Callie dut repousser le combiné de son oreille pour mieux analyser ce qu'il tentait de lui dire. Le ton de sa voix n'avait rien de rassurant, Stefan semblait nager en plein délire et l'angoisse perçait à travers le combiné. « Ok, c'est bon. Je suis chez toi dans cinq minutes » et elle raccrocha. « Chauffeur ? On change de cap ».
Un peu plus tard, Callie débarqua devant la résidence de Stefan. Elle était fatiguée, usée jusqu'à la corde, mais l'appel de Stefan lui avait rappelé qu'elle n'était pas la seule à avoir besoin d'aide. Encore vêtue de sa salopette de tatoueuse, elle grimpa à l'étage et n'eut pas besoin de sonner pour entrer. Un regard à l'intérieur de la pièce suffit à la paniquer d'avantage, cette fois-ci, Stefan c'était vraiment foutu dans la merde. « Merci mon Dieu, je commençais vraiment à flipper... ». Callie l'aperçut à l'autre bout de la pièce, les yeux vitreux, les traits tirés. D'un pas il fut à ses côtés et c'est presque aussitôt après qu'il s'effondra contre elle, tel un enfant mort de fatigue après une longue journée. « Stef, c'est quoi ce bordel ? », souffla-t-elle en tentant de le soutenir bien que ses jambes protestaient affreusement. Celui-ci sembla comprendre qu'une silhouette comme Callie ne pouvait retenir longtemps un gaillard comme lui et il se redressa d'un coup, s'excusant du regard. D'un geste, il lui prit la main et la guida à travers les débris que Callie prenait grand soin d'esquiver. Le contact de sa paume dans la sienne lui fit du bien, sans qu'elle puisse vraiment l'expliquer. Une fois qu'elle fut dans un endroit dégagé, elle ôta veste et sac à main et promena un regard à la ronde avant de se poser contre le rebord de la fenêtre, seul recoin à avoir échappé au séisme. « Tu t'es fais cambrioler ? Dit moi que c'est juste ça ... », plaida t'elle même si, en son fort intérieur, elle présentait que cette histoire n'était pas prête d'être bouclé.
∞everleigh
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Jeu 9 Mai - 0:09
Stefan connaissait parfaitement la peur du vide puisque c’était sa principale phobie. Il ne se doutait pas une seule seconde qu’il puisse exister quelque chose de plus effrayant que cela. L’appel du vide, le gouffre, l’infini. Même lorsqu’il se trouvait simplement debout sur un tabouret ou un vulgaire escabeau, il avait le vertige. Cette angoisse de se retrouver happé à n’importe quel moment pour venir finir sa course sur le sol dur et froid était incontrôlable et surgissait parfois sans que Stefan puisse faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Il tentait de se raisonner mais rien n’y faisait. C’était ainsi, il ne pouvait pas se pencher par la fenêtre lorsqu’il se trouvait dans les étages d’un building quelconque, et les vues du ciel ne l’enchantaient guère moins. Pourtant, il passait son temps à essayer de courser les nuages et à planer, il aurait dû être capable d’apprécier ce rapprochement physique avec les hauteurs. Mais il n’en était rien... Un oiseau qui avait le vertige, on avait rarement vu ça... Ce n’était pas étonnant quand on savait que Stefan était un véritable paradoxe. Sa vie avait été construite sur de multiples choses qui rentraient souvent en contradiction, des antithèses diverses et variées dont il ne parvenait pas à se défaire. Par exemple, Stefan n’avait jamais osé songé à la mort. Oh, bien sûr, il s’était imaginé ses funérailles, comme tout le monde ou presque. Il s’était déjà demandé quel genre de musique il voudrait que l’on diffuse le jour de son enterrement, mais ça n’allait pas plus loin que ça. Il comprenait qu’on puisse avoir envie d’en finir ; mais l’accepter était une chose, en être capable en était une autre. Le trentenaire ne faisait définitivement pas partie de cette deuxième catégorie de personne. Non, il aimait trop la vie pour cela. Lui, le drogué de première classe, l’archétype du junkie, l’homme le plus accro aux substances illicites que la terre ait jamais porté, prétendait avoir encore envie de profiter. Il ne leurrait pourtant personne. Comment pouvait-on passer le plus clair de son temps libre avec le nez fourré dans la poudre et prétendre que tout allait bien et que la vie valait encore la peine d’être vécue ? Car Stefan était loin d’être un simple fêtard qui voulait se réjouir de chaque instant. Il avait trop vécu et à défaut de se jeter dans le vide une bonne fois pour toute, il s’était rué sur la première substance qui parviendrait à lui faire croire qu’il y avait encore de l’espoir.
Ainsi donc, Stefan ne redoutait pas grand chose à part que le sol ne se dérobe soudainement sous ses pieds. Mais jamais il n’aurait pu imaginer être confronté à quelque chose de pire encore. L’intrusion, le désordre, le chaos total. Voilà ce que Stefan ne pouvait supporter, voilà ce qui le paralysait et l’empêchait de respirer. L’idée même que quelqu’un ait pu s’introduire dans son appartement pour fouler le même sol que lui et ainsi toucher à ses propres affaires le rendait malade. Il sentait son estomac se nouer rien que d’y penser... Heureusement, Callie était là, et malgré sa mine grave, la voir le rassurait tout de même un peu. Son visage lui rappelait tous les bons moments qu’ils avaient partagé, dans son propre salon ou dans d’autres lieux plus exotiques encore. Elle lui manquait, c’était une évidence, et Stefan aurait aimé la voir dans d’autres circonstances. C’était définitivement plus fort que lui ; il fallait qu’il gâche tout. Il aurait très bien pu l’appeler lorsque tout allait pour le mieux et ainsi flâner avec elle dans les allées d’un parc avant d’aller boire un milkshake, comme deux adolescents un peu perdus qui n’avaient que leurs rires à partager et qui se croyaient encore capables d’être éternels. Ils auraient pu se contenter d’un peu d’air frais, une bonne dose d’oxygène et l’odeur du gazon fraichement coupé sur lequel ils se seraient allongé pendant de longues minutes, contemplant le ciel bleu de la cité des anges, s’offrant l’un à l’autre sans se confier, sans même parler. C’était peut-être un peu surfait et digne des meilleurs films romantiques que Stefan avait bien du mal à supporter, mais c’était déjà mieux que de se retrouver au milieu d’un appartement délabré, les mains tremblantes et le regard perdu.
« Stef, c'est quoi ce bordel ? » Stefan avait de plus en plus de difficultés à respirer normalement. Il aurait peut-être dû ôter sa veste pour la laisser trainer quelque part dans les parages. Après tout, un peu plus de désordre ne se remarquerait peut-être même pas s’il décidait de la jeter dans un coin. Mais il ne pouvait tout simplement pas s’en séparer, malgré la bouffée de chaleur que l’angoisse venait de provoquer, sa seule et unique dose se trouvant actuellement dans la poche intérieure de son vêtement, du côté gauche très exactement. Sur son coeur. Il plaqua une main contre celui-ci, convaincu qu’il parviendrait tout de même à ralentir son rythme effréné à travers les couches de textiles et de chair... Il n’avait pas remarqué que Callie s’agitait de son côté, se séparant de sa propre veste et de son sac à main. Pour dire vrai, le trentenaire n’avait même pas fait attention à ce qu'elle venait de dire, trop perdu dans ses pensées pour pouvoir être encore attentif au monde extérieur. Qui avait fait ça ? Qui sur cette planète était capable de le détester au point de lui subtiliser la seule et unique chose pour laquelle il vivait encore ? Il n’avait pourtant pas d’ennemi juré, pas de rival qui puisse être au courant de ses addictions, même si tout le monde pouvait facilement les lire sur son visage marqué par le manque et les longues insomnies... Alors qui ? Qui souhaitait sa mort, l’extinction des McFire, la fin du règne de la poudre ? Les gestes de Stefan étaient saccadés, incertains, comme ralentis par le trop plein d’émotions qu’il ressentait. « Tu t'es fais cambrioler ? Dit moi que c'est juste ça ... », poursuivit alors Callie, sortant subitement Stefan de sa léthargie pour le confronter à la dure réalité. Le cadre de santé déglutit alors difficilement, se tournant vers la jeune femme pour tenter de la regarder dans les yeux, honteux et apeuré à la fois. Il ouvrit la bouche une première fois mais aucun son ne sortit, restant à jamais coincé au fond de sa gorge nouée.
Il avait besoin d’air. Il commençait sérieusement à étouffer entre ces quatre murs qui semblaient se refermer lentement sur lui et il fallait absolument qu’il sorte la tête de ce bocal devenu trop étroit, sinon il était certain qu’il allait asphyxier. Il se dirigea vers la fenêtre, l’ouvrant à la volée, sans aucune douceur, avant de pointer le nez dehors et de prendre une profonde inspiration, en espérant que ses poumons reprendraient ainsi du service et que la douleur serait moins intense. Il resta planté quelques précieuses secondes sur le rebord de cette fenêtre en prenant soin de ne pas baisser la tête, sans quoi il était pratiquement certain qu’il allait tomber soit dans le vide, soit dans les pommes. Lorsqu’il était sûr de pouvoir parler sans être à bout de souffle, il fit volte-face et se plongea une nouvelle fois dans le regard de Callie. « Je... Franchement je sais pas... Je crois qu’il ne manque rien. Enfin en même temps, j’ai pas grand chose à voler. Les trucs les plus chers sont mes guitares et... », Stefan fit un geste de la main pour pointer l’évidence. « ...Elles sont toujours là. Par contre... » Le trentenaire marqua un temps, sentant que son répit n’avait été que de courte durée car déjà, son coeur s’emballait à nouveau et son pouls s'accélérait de manière impressionnante. « ... Ma poudre a disparu. J’ai plus rien. Juste ma poudre... Ils n’ont prit que ça... Ils m’ont prit ma poudre ! » Le dire était une déchirure. C’était confirmer l’horreur qu’il avait constaté par lui-même et qu’il révélait maintenant à Calliope. Ces quelques mots ayant franchi sa bouche, il se rendait compte de l’ampleur de la chose, et ne pouvant plus supporter le poids de la réalité, Stefan se laissa doucement glisser contre le mur pour se retrouver assis par terre, les genoux contre le torse, la tête blottie dans ses mains.
Il n’y avait plus d’issue, c’était évident. Quelqu’un s’était introduit chez lui pour lui voler son bien le plus cher, et il ne savait plus quoi faire. Il ne pouvait pas se pointer au boulot pour demander une avance à Harry, au même Harry qui avait décidé de le congédier après avoir découvert qu’il se droguait... D’ailleurs, était-il seulement certain de pouvoir récupérer son boulot à la fin de cette semaine atroce ? Il hésitait à relever la tête pour demander l’inexcusable : un peu d’argent. De simples billets verts pour pouvoir s’offrir quelques jours de survie supplémentaires. Callie pourrait comprendre... À lieu de ça, il ne bougea pas d’un cil, toujours dissimulé bien à l’abris derrière ses paumes, avant d’ouvrir la bouche pour parler sur un ton à peine audible « T’as pas de quoi me dépanner ? Il faut que tu m’aides Callie... Je... Je vais pas pouvoir tenir. » Il lui restait une dose. Une seule. Stefan ne songeait vraiment pas à la mort, mais il était évident que cette fois-ci, il ne s’en sortirait pas vivant.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Mer 15 Mai - 12:11
“You say your faith is shakin’ you may be mistaken. Keep me wide awake and waiting for the sun I’m desperate and confused, so far away from you. I’m getting there, I don’t care where I have to run ”
Callie ne parlait pas de ça. Non, elle ne parlait pas de ses pulsions étranges qui s'emparait d'elle et faisait d'elle une simple victime de son propre esprit. Elle se rassurait en se disant que la décision ne lui appartenait pas, que tout ça n'était qu'une machinerie de son subconscient. C'était plus facile pour elle, bien plus facile que d'accepter l'idée qu'elle désirait en finir dés que sa vie lui paraissait trop sombre. Suicidaire, voilà ce qu'elle était. Néanmoins, pour sa défense, elle était souvent alcoolisée ou sous l'emprise d'une quelconque substance illicite lorsque ses envies du grand saut lui trottait dans la tête. La drogue avait eu cette emprise sur elle très rapidement. Il lui arrivait parfois d'oublier, de ne pas se rappeler d'où lui était venue cette addiction dévastatrice. Un cachet, puis deux et ce fut la grande descente aux enfer. Elle oubliait souvent que la drogue l'avait maintenu en vie, d'une certaine façon, que cette allégresse, elle ne l'avait jamais retrouvé depuis qu'elle était clean. En fait, sa vie lui paraissait plus que morbide, dénuée d'intérêt et triste maintenant qu'elle avait tout stoppé. Il lui arrivait de se demander pourquoi elle avait voulu ça. Pourquoi ne pas avoir continué jusqu'à en crever pour de bon cette fois-ci ? Pourquoi n'avoir pas tout simplement attendu que la drogue agisse sur son coeur et l'arrête, d'un seul battement et tout aurait été fini. Force était de reconnaître qu'elle avait envie de vivre, quelque part. Une part d'elle-même se battait férocement pour rester en vie. C'était cette infime particule de son être qui l'avait poussé à se faire soigner, à admettre qu'elle était malade et qu'elle avait besoin d'aide. Cette même partie d'elle-même qui l'avait aidé à ne pas replonger jusqu'à présent, à tenir bon et à espérer encore quelque chose de la vie. Mais quoi ? Peu importé, quelque chose susceptible de bannir ses envies de saut dans le vide, susceptible de lui donner envie de se battre encore. Quelque chose comme un signe du destin, quelqu'un peut-être ...
Se rendre chez Stefan réfutait un véritable acte d'amitié pour Callie. Dans le taxi, elle avait longtemps hésité, même après avoir donné la nouvelle adresse au chauffeur. Tandis que le taxi tournait à l'angle de la 5ieme, Callie pressa ses mains l'une contre l'autre, l'afflux de sang les rendant rouge vives. Dans le fond, elle savait que ce n'était pas une bonne idée. Stefan était trop instable, encore trop nocif pour elle malgré leur amitié bien entamée. Callie appréciait la personne, mais redoutait le drogué. Stefan faisait partit de ces personnages hauts en couleur qui devenait tout autre quand la drogue prenait le pas sur le reste. Callie elle-même avait été ainsi, elle connaissait bien le sujet. La drogue qui vous fait miroiter que vos problèmes ne sont que futilités, que votre douleur n'est qu'une illusion, que votre désespoir n'est que passagé. Il n'y avait pas un jour sans qu'elle repense au plaisir que lui avait procuré ce délicieux cocktails de rêves. Oui, Callie n'oubliait rien de ce bien-être qui s'emparait d'elle à chaque pression dans son organisme. Stefan non plus d'ailleurs et c'était bien le problème. Lui, il n'avait pas dépassé ce stade, ce qui rendait Callie encore plus instable face à cette profusion qu'il pouvait conserver chez lui. Quand elle descendit du taxi, elle sût, en son fort intérieur, qu'elle devait faire demi-tour. Mais elle ne le fit pas, se persuadant qu'elle était assez forte pour encaisser ce qui se passait la-haut, quoi que ce soit. Une main sur son ventre, elle s'autorisa à y croire cette fois-ci.
Le capharnaüm était indescriptible. Callie n'avait jamais vu pareil fouillis, ça lui donnait presque envie de pleurer. Elle pouvait à peine distinguer la couleur du parquet tant celui-ci était jonché de débris et affaires jetés un peu partout. Le chaos était plus que saisissant et elle plaqua une main sur sa poitrine faiblissante. Pour elle, le désordre était un réel problème, le genre à l'empêcher de dormir et à lui faire faire des cauchemars. Les médecins appelaient ça un trouble de l'anxiété qui se traduisait par des tocs. En arrivant, elle c'était retenu de saisir un balais ou quoi que ce soit capable de remettre un peu d'ordre dans ce foutoir. Son angoisse chronique commençait à s 'agiter dans sa poitrine, tout autant que sa respiration se contractait dangereusement. Près d'elle, Stefan semblait anéantis. Elle ne pouvait qu'imaginer le désordre de sa tête en cet instant. Son esprit, sûrement aussi tourmenté que Callie, devait emmagasiner tout un tas d'informations qui le rendait malade. Sourd à ces questions, Callie se pencha vers lui, cherchant à le rassurer. Mais son regard contrit, son besoin de détourner la tête lui confirma ces craintes : cela n'était pas un simple cambriolage. Un long soupir s'échappa de ses lèvres écarlates et elle passa une main contre sa nuque rigide. « Je... Franchement je sais pas... Je crois qu'il ne manque rien. Enfin en même temps, j'ai pas grand chose à voler. Les trucs les plus chers sont mes guitares et... », commença t'il, bafouillant presque. Callie passa une main agitée dans son dos, même si elle pouvait parier sur ce qui allait suivre. « ...Elles sont toujours là. Par contre... ». Le jeune McFire semblait déboussolé, comme incapable de se rappeler où il habitait. L'air frais ne semblait pas arranger son état d'angoisse devenue plus que perceptible. « ... Ma poudre a disparu. J'ai plus rien. Juste ma poudre... Ils n'ont prit que ça... Ils m'ont prit ma poudre ! », conclu-t-il en s'effondrant à même le sol. Callie ne pouvait pas vraiment prétendre être surprise. Dés le début, elle s'était attendu à pareil scénario. Le désespoir de Stefan la toucha droit au coeur, comme elle comprenait ... Elle connaissait Stefan, elle savait que rien n'était anodin pour lui dans un moment pareil. Il voulait maudire la terre entière pour pareil sacrilège. C'était dans des moments comme ça qu'elle prenait conscience de la dépendance aiguë de son ami. Le voir ainsi, prostré lui-même montrait à quel point la poudre avait attaqué son cerveau et rongé son esprit. Aurait-elle était aussi minable si la même chose lui serait arrivé ? Probable. Et elle aurait fait la même chose que lui, l'appeler à la rescousse et se reposer sur lui pour gérer tout ça. Callie fini par glisser à ses côtés, sentant ses jambes céder sous son poids. « Tu sais qui c'est ? Tu a une petite idée ? », demanda-t-elle, sans grand espoir. Callie connaissait assez bien le genre de public capable de faire pareil dégât. Et elle savait qu'il serait quasiment impossible de remonter jusqu'à eux. Stefan avait eut le temps de se mettre pas mal de monde à dos en entrant dans ce milieu. Tous n'étaient pas d'honnêtes gens et Stefan avait pu facilement se faire berner ... « T'as pas de quoi me dépanner ? Il faut que tu m'aides Callie... Je... Je vais pas pouvoir tenir. » , implora t'il. Callie se figea, pas certaine d'avoir bien saisit le sens de sa demande. Il ne venait pas de lui demander CA ? Si ? Un regard sur le côté et elle le vit trembler, fuyant derrière ses mains noueuses. Ce qu'elle redoutait était entrain de se produire et son coeur s'accéléra. Fumer. Boire. Voilà ce qu'elle voulait en cet instant, il n'avait fallu que quelques secondes à Stefan pour faire ressurgir de vieilles habitudes. « Tu sais bien que j'ai arrêté Stef ... Et tu ferais bien d'en faire autant. », ajouta-t-elle en pointant du menton le bordel ambiant de l'appartement. La détresse de son ami la touchait réellement, mais elle ne voyait pas comment elle pouvait lui venir en aide sur ce coup-ci, hormis l'aider à rendre à cet endroit une allure décente. « Stef, ressaisis toi ce n'est ... C'est que de la poudre, tu comprend ? Il faut que tu te relèves, allez. », dit-elle en guise d'encouragement en se levant elle-même. Ses jambes protestèrent, mais elle se hissa sur ses pieds et glissa un bras assuré sous les épaules de Stefan qui se laissait tout simplement faire. L'éffort ne fut pas long mais laborieux pour elle et elle dut reprendre sa respiration, fronçant les sourcils et machinalement, portant une main rassurante sur son ventre rebondis.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Dim 19 Mai - 14:27
Stefan fouillait dans les fichiers que constituaient le répertoire de son cerveau, retournant chaque prénom dans sa tête, examinant mentalement le profil de tous ses contacts pour essayer de remonter vers l’origine de ce désastre. Qui, sur cette planète lui en voulait à ce point ? Car il était évident que ce geste n’était pas anodin. C’était sûrement une vengeance ou peut-être une mise en garde (voire même les deux à la fois) mais dans chacun des cas, le jeune homme ne songeait à personne qui pourrait commettre un tel crime. Aucune piste ne s’ouvrait à lui, et le manque évident d’indice le rendait complètement malade. Qui se cachait derrière tout ça ? Qui avait manigancé tout ceci ? Qui était assez cruel pour retourner l’appartement de Stefan, et dans le même temps, le priver de tout ce qu’il avait de plus cher ? Le trentenaire était anéanti, ses mains couvrant toujours son visage. Il refusait de les déplacer d’un millimètre par peur de devoir affronter ces visions d’horreurs une fois de plus. Il aurait pu fermer les yeux une bonne centaine de fois, il savait que son coeur ferait toujours le même bon dans sa poitrine lorsqu’il les rouvrirait. D’ailleurs, l’organe en question n’en finissait plus de battre, s’élançant dans une course folle et incontrôlée au point que Stefan fut contraint et forcé de respirer la bouche ouverte, ses inspirations se voulant de plus en plus profondes et désespérées. Un jour, il allait lâcher. Son corps tout entier ne pourrait plus supporter tout ce que Stefan lui faisait endurer au quotidien. Entre les prises répétées et plus tout à fait espacées de stupéfiants, le manque de sommeil, l’absence de repas consistants, les efforts physiques à faire de temps en temps et la concentration nécessaire à la bonne réalisation de son travail, il aurait fallu être aveugle ou sacrément amoureux pour ne pas voir que Stefan était sur le mauvais côté de la pente et qu’il allait bientôt sombrer dans l’oubli. Et cet évènement ne faisait qu’encourager sa chute, accélérant le processus et le précipitant dans le vide à une vitesse folle. Le trentenaire tombait, pour ne pas dire qu’il coulait, flottant dans le néant le plus total, incapable de penser, de respirer, d’agir normalement. Incapable de vivre, en somme.
Les mêmes questions se répétaient à l’infini dans l’espace restreint de son crâne minuscule, rebondissant en écho sur les parois de cet enclos. Qui, bordel ? Qui était derrière tout ça. Naturellement, Stefan songeait à son dealer et ex-compagnon, Tyler. Peut-être l’autre homme ne s’était-il jamais remis de cette rupture aussi brutale et déchirante que l’avait été leur propre relation ? Il s’était donc mis en quête d’un moyen de faire payer à Stefan, lui faire constater qu’il n’était rien sans lui. Tyler était-il capable de venir voler des doses qu’il avait lui-même vendues pour prouver son ascendant sur le drogué ? Oui. Le cadre voyait d’ailleurs d’ici le petit sourire narquois qui se dessinerait doucement sur les lèvres sucrées de son vieux partenaire si toutefois Stefan osait lui rendre visite pour le supplier de lui donner un peu de poudre, graine par graine s’il le fallait ; mais simplement de quoi tenir. Tyler se serait fait une joie de l’observer et de le voir ainsi tourmenté, les joues baignées de larmes, les mains crispées, la bouche pâteuse et le teint livide, aussi pâle qu’un cadavre qu’on s’apprêtait à mettre en terre. Après tout, le junkie ne demandait que ça : qu’on l’achève à grand renfort de flocons, qu’on le recouvre de cette neige merveilleuse qu’était sa drogue, sa fée. Alors tant pis s’il devait se mettre à genoux, se rouler par terre pendant des heures, tendre ses poings liés vers le ciel... Et même, dans le plus extrême des désespoirs, il n’aurait pas hésité à suivre les ordres les plus osés qu’on ait jamais songé à lui donner. Oui, Stefan aurait fait n’importe quoi, quitte à perdre sa dignité et son intégrité. Voilà ce que venait de faire celui qui l’avait dépouillé : il l’avait rendu encore plus faible, et si son porte-monnaie ne pouvait plus suivre la cadence, alors Stefan paierait avec les seules et uniques choses qui lui restaient et qu’on ne pourrait jamais venir lui ôter : son corps. Son âme.
En réalité, Stefan ne songeait à personne d’autre. Les autres prénoms qui défilaient lentement dans sa tête ne lui évoquaient rien de particulièrement négatif. En tout cas, rien qui ne l’autorise à présager le pire. Après tout, c’était peut-être ceux-là les plus dangereux ; ceux qui ne parlaient pas mais qui, au fond, détestait l’addiction de Stefan au point de le lui faire payer malgré l’amitié... Le cadre de santé releva subitement la tête, comme s’il s’était réveillé au beau milieu d’un mauvais rêve, son regard planté dans celui de Callie. Se pourrait-il que ?... Non, la jeune femme n’aurait jamais pu orchestrer une chose pareille. Elle en était certainement capable, mais elle n’aurait pas agi de la sorte, renversant tout sur son passage, rendant évidente sa visite récente. Elle se serait contentée de chercher la drogue discrètement, avec le plus grand soin, et une fois trouvée, elle s’en serait débarrassée aussi vite possible - si tant est qu’elle puisse encore se saisir d’une dose sans vriller complètement et être prise d’une peur panique ou saisie par le manque et l’envie de retenter l’expérience une fois de plus. Les traits tendus du visage de Stefan se radoucirent alors. Oui, il était un peu parano, le manque lui inspirait toujours ce genre de méfiance envers le monde entier ; il ne pouvait malheureusement pas le contrôler. Son amie prit alors la parole, tandis qu’il se ressaisissait, s’interdisant de songer à une trahison de la part de celle qui s’était déplacée jusqu’ici pour le sortir de sa misère... « Tu sais qui c'est ? Tu a une petite idée ? » Stefan ne perdit pas une seconde de plus pour faire part de ses doutes et des conclusions auxquelles sa petite enquête interne l’avait mené. « À part Tyler, je vois vraiment pas qui ça pourrait être... Mais franchement, je vois pas pourquoi il me ferait ça... » Ses longs doigts fins passaient maintenant dans ses cheveux déjà malmenés par sa nuit agitée, et il se retint de s’arracher tout le tissu capillaire sous l’effet du stresse et de l’angoisse. Il restait recroquevillé sur lui-même, ne réalisant même pas qu’il se mettait à trembler comme une vulgaire feuille morte, ne contrôlant plus ces multiples convulsions causées par le manque. Il n’était plus capable de dire un mot, à part pour demander à Callie de le dépanner. Elle était sa seule issue de secours, la fenêtre ouverte dans cette prison qu’était devenue sa vie. Elle n’allait quand même pas lui refuser ça, non ? À croire que si... Elle se permettait même de lui conseiller d’arrêter. Le jeune homme aurait aimé pouvoir répondre quelque chose de cohérent, être assez intelligent pour inventer une excuse quelconque afin de justifier son addiction pour la millième fois, mais les mots ne vinrent pas. Et puis, à quoi bon ? Il préférait qu’on l’abandonne ici plutôt que de renoncer à sa bien aimée, à sa plus fidèle amie. Bordel, c’était tout de même la drogue qui l’avait aidé pendant toutes ces années... Non, vraiment, il ne supportait pas l’idée de la laisser alors qu’elle lui avait rendu tant de services avec la meilleure grâce du monde.
Stefan n’opposa aucune résistance face à la tentative de Callie, laissant la jeune femme mettre son bras sous ses épaules, ne trouvant toujours rien d’approprier à dire. Son corps était toujours en ébullition, chaque membre qui le composait faisant maintenant souffrir Stefan, hurlant leur besoin d’être approvisionnés en poudre, menaçant de se mettre en grève si le drogué ne trouvait pas bientôt de quoi les apaiser. Les palpitations qui s’emparaient de lui étaient insoutenables, et il avait parfois l’impression qu’on lui assénait de violent coups de poings dans l’estomac. Ses mains placées sur son ventre comme si cela pourrait contribuer à le calmer, il implorait Callie du regard. Elle voyait bien dans quel état il se trouvait, après avoir passé quelques heures sans aucune consommation illicite pour le maintenir en vie. Alors pourquoi refuser de l’aider ? Et pourquoi lui faire croire que ce n’était que de la poudre quand c’était en fait une porte vers le paradis, des flocons célestes qui rendaient l’univers divin ? Le trentenaire continuait de fixer la jeune femme, le teint abattu, se demandant combien de temps il pourrait tenir encore avant de se ruer sur la seule dose qui lui restait dans le revers de sa veste... « S’il te plait Callie... Je t’en supplie... », reprit-il dans un souffle, murmurant presque alors que leurs visages étaient si proches. Il n’hésiterait pas à ramper à ses pieds s’il n’obtenait pas gain de cause. « Il me faut juste un peu d’argent, je sais pas si je pourrai retourner au boulot avant un moment et je sais plus quoi faire... Je sais vraiment plus quoi faire Callie, il me faut cet argent, il me faut de l’oseille sinon je vais crever. Je vais crever, bordel, file-moi quelque chose, n’importe quoi... Même un pauvre dollar, je m’en tape, mais me laisse pas crever là. Putain non Callie, tu peux pas me faire ça. Pas toi Callie, pas toi. Pas toi... » Il répétait ces deux derniers mots sans cesse, comme une plainte, un chant infini pour encenser son amie, la convaincre qu’elle ne devait pas baisser les bras. Stefan ne s’était même pas rendu compte qu’il avait saisi le col de la jeune femme avec force et vigueur, obligeant cette dernière à plonger son regard dans le sien et à constater les dégâts qu’elle était elle-même en train de causer en refusant d’aider le junkie. Lorsqu’il ne se sentit plus capable de soutenir ce regard, le jeune homme se réfugia néanmoins dans le cou de Callie, comme si la solution se trouvait là, blottie contre elle, sa mâchoire se crispant et ses yeux luisant déjà en raison des larmes qu’il prévoyait de verser si ses arguments n’étaient pas recevables. Mais là, collé contre son corps, il senti quelque chose bouger dans le bas de son ventre. Ce n’était pas juste un haut-le-coeur, pas une montée d’adrénaline ou l’angoisse qui lui avait envoyé une énième décharge intolérable. Non, c’était étrange. Un léger tremblement à peine perceptible, une secousse minuscule qui interpella Stefan. Était-il à l’origine de ce mouvement ou son esprit l’avait-il inventé ? Le trentenaire fit un pas en arrière, préférant prendre du recul pour analyser la situation, observant Callie sous tous les angles, son propre corps ne s’arrêtant pas pour autant de lui faire subir le pire. Ses yeux se portèrent sur le ventre de la jeune femme. Il ne l’avait même pas remarqué. Comment avait-il pu louper ce détail ? Cette salopette un peu trop large et son abdomen enflé... Non, Stefan divaguait complètement. Pourtant, il en avait vu défiler des femmes enceintes... Non, ce ne pouvait pas être ça. Callie avait simplement pris du poids depuis qu’elle avait arrêté de se droguer, essayant de compenser ses addictions passées par la nourriture. Stefan ne bougeait plus, son doigt pointé vers le ventre de la jeune femme. « Tu... Non ? », étaient les seuls mots qu’il était encore capable de prononcer face à la situation.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Lun 10 Juin - 10:43
“You say your faith is shakin’ you may be mistaken. Keep me wide awake and waiting for the sun I’m desperate and confused, so far away from you. I’m getting there, I don’t care where I have to run ”
Pourquoi sa vie s'avérait-elle toujours aussi chaotique et compliqué ? Ne pouvait-elle pas prétendre à avoir une vie réglée, au minimum un peu plus rangée que celle d'aujourd'hui ? Aussi loin que remontait ses souvenirs, ce qui était toujours un peu compliqué dans son cas où sa mémoire faisait un tri involontaire des informations, Callie ne se rappelait pas avoir mené un jour, une journée ordinaire. Parfois, elle observait les autres, repliée dans un coin, histoire de paraître invisible. Quand elle n'était pas dans un état incontrôlable, elle arrivait à se faire très discrète, limite transparente dans ce monde qui la dépassait totalement. Elle se posait dans un coin et observait ces adultes qui semblaient tous menés une vie normale. Bien sûr, elle savait bien que beaucoup cachaient leurs misères, désespoirs et autre facette qu'ils tentaient de cacher aux yeux des autres. A son âge, elle aurait déjà pu accomplir beaucoup de choses. Elle se sentait régresser, couler au beau milieu de cette fosse au requin qui eux, continuaient toujours de nager, sans arrêt, alors qu'elle se laissait couler, attirer malgré elle vers les bas-fonds. Pourquoi vivait-elle toujours toute seule, enfermé entre quatre murs ? La solitude ne lui faisait pas peur cependant, elle se sentait même plutôt en sécurité la plupart du temps, car il n'y avait personne pour juger sa personnalité controversé. Mais malgré tout, le fait de ne rien partager lui était pesant. Se retrouver seule chaque soirs à prier pour que la journée suivante lui paraisse plus belle, c'était assez consternant dans le fond. Elle se disait seule, mais ne faisait pas forcément d'effort pour inverser la tendance. Soit elle essayait et se prenait un faux espoir hors compétition, soit elle laissait échapper toute possibilité de devenir comme tout le monde. Son erreur la-dedans, c'était d'être tombée amoureuse du seul homme qui ne voulait probablement pas d'elle. Jackson n'était pas bon pour elle, il était néfaste, mais c'était de lui qu'elle était tombée amoureuse, sans trouver de raison logique. Voilà pourquoi elle se demandait constamment pourquoi sa vie à elle était toujours aussi tourmentée. Pourquoi n'avait-elle pas tourné aussi bien que ces étudiantes fraichement diplômées ? Ces filles de son âge qui avait une bonne situation, un mari pour la plupart et un marmot qui aurait un bon père. Je vous l'accorde, cette vision des choses est assez utopique, mais aussi relativement vrai. Callie n'avait jamais eu le droit à tout ça, elle avait connu trop tôt des choses qu'elle aurait dû ignorer. Elle était tombée malade, une maladie qui n'avait aucun sens pour elle ainsi qu'une personnalité trop forte pour ses petites épaules fragiles. Elle n'avait pas put inverser la tendance quand il en était temps et c'était laissé happer par un monde qui l'avait tout simplement engloutit. Des mauvaises rencontres, des mauvais choix qui l'avait mené à sa propre perte, finalement.
Callie c'était finalement demandé qui était le commanditaire de tout ça. Le bordel ambiant de l'appartement la rendait malade, mais encore plus, c'était l'état de son ami, prostré, quasiment incapable de bouger ou parler pour exprimer sa douleur et ses angoisses. « À part Tyler, je vois vraiment pas qui ça pourrait être... Mais franchement, je vois pas pourquoi il me ferait ça... », répondit le cadre médicale pour répondre à la question essentielle de Callie. Celle-ci hocha la tête. Bien sûr, elle connaissait le dit Tyler, comment en aurait-il été autrement ? Tyler était un homme à éviter, du moins aux yeux de Callie. Il avait rendu accroc Stefan à la vie de débauche qu'il menait, c'était du moins ce que Callie avait choisi de croire. Il fut une époque où elle l'avait elle-même fréquenté assidûment, une époque qui lui semblait bien loin désormais. Tyler était un type plutôt charmant au premier abord, un type dont elle aurait même pu s'amouracher s'il n'avait pas jeté son dévolu sur Stefan plutôt que sur elle. Après l'échec d'avec Scott, elle n'avait pas souhaité attendre d'avantage qu'un homosexuel pose les yeux sur elle. Tyler ressemblait à Jackson sur bien des aspects, que ce soit par sa désinvolture bien à lui ou son tact quasi inexistant pour faire comprendre sa vision des choses. Il avait été son dealer également, Callie et Stefan étant quasiment toujours ensemble du temps de leurs agonies permanentes. « Ah non ? J'vais mettre ça sous le compte de la défonce d'aujourd'hui. », dit-elle, légèrement agacé par sa nonchalance envers Tyler. Celui-ci n'avait jamais été très fréquentable et la séparation d'avec Stefan n'avait rien arrangé à son caractère explosif. Callie avait pensé à lui à la minute où elle était entré dans l'appartement ravagé. Elle ne connaissait que trop bien les histoires qui finissaient mal et les conséquences, souvent désastreuses, qui en résultait. « S'il te plait Callie... Je t'en supplie... », implora-t-il, se cramponnant à elle comme à une bouée de secours. La douleur qui se lisait dans ses yeux était presque insoutenable et Callie dut se faire violence pour ne pas céder. Elle ne connaissait que trop bien cette sensation d'étouffement, cette angoisse de se dire qu'il ne nous restait qu'un petit sachet pour tenir. Dans un certain sens, elle n'avait pas envie de replonger la-dedans quand elle voyait l'état lamentable de Stefan en cet instant. Cette sensation de ne plus s'appartenir, d'être seulement un mouton dans le schéma de la drogue et d'être dépendant à quelque chose qui n'est même pas vivant. C'était aussi lamentable que réaliste. « Arette Stef ! Putain tu vois pas que j'peux pas t'aider ? M'oblige pas à te laisser là. », dit-elle avec le maximum d'assurance qu'elle pouvait avoir. Savoir dire non était quelque chose de relativement nouveau pour elle. Callie avait un tempérament trop fragile, presque malléable aux yeux de tous qui en avait résolument profité au long des années. Elle avait subit, sans rien dire, parce qu'elle était incapable de se montrer audacieuse. Depuis qu'elle c'était faite interner, elle avait subit des séances susceptibles de l'aider à gérer ses émotions et à apprendre à ne plus être seulement une victime, mais aussi un acteur majeur dans sa propre vie. Stefan devait en connaître un rayon sur le sujet, étant lui-même un intervenant dans le médical. Mais en cet instant, Callie n'avait pas du tout affaire à un professionnel, mais bien à un assisté, un accroc à la drogue qui se rendait minable pour une dose qu'il n'aurait pas. « Il me faut juste un peu d'argent, je sais pas si je pourrai retourner au boulot avant un moment et je sais plus quoi faire... Je sais vraiment plus quoi faire Callie, il me faut cet argent, il me faut de l'oseille sinon je vais crever. Je vais crever, bordel, file-moi quelque chose, n'importe quoi... Même un pauvre dollar, je m'en tape, mais me laisse pas crever là. Putain non Callie, tu peux pas me faire ça. Pas toi Callie, pas toi. Pas toi... ». Stefan s'enfonçait de plus en plus, se prosternant presque à ses genoux afin d'obtenir satisfaction. Callie cherchait à le résonner, mais elle savait qu'elle n'y arriverait pas sans aide. Elle était fatiguée, éreinté par cette vie de misère qu'elle subissait depuis trop longtemps. Stefan lui donnait envie de partir à toute jambe, de prendre la fuite devant sa crise d'angoisse. Seulement Callie n'était pas comme ça, elle ne pourrait pas se regarder dans une glace en se disant qu'elle avait abandonné un ami derrière elle, quitte à se confronter à ses anciens démons. « J'suis fauché Stef, ok ? Moi aussi je galère ! J'veux bien t'aider à aller de l'avant mais compte pas sur moi pour t'aider à prendre ta dose. T'es cadre, merde ! Tu peux pas te prendre en main et te sortir de cette merde ?! Si j'y suis arrivé, tu le peux aussi », dit-elle pour le motiver. En vérité, elle n'était pas sur que cette dernière phrase était fondée. Stefan n'avait aucune raison valable de décrocher. Il vivait seul et se suffisait à lui-même. Callie, elle, n'avait pas eu d'autre choix, sinon elle serait forcément passé à travers une vitre ou noyée au fond d'un canal. Jackson l'avait fait pour sa soeur, pour ne pas la perdre. Tous deux avaient trouvés quelque chose à quoi se raccrocher pour garder le cap. Stefan,lui, qu'avait-il ?
Stefan c'était accroché à elle et Callie se sentait piégée. La proximité lui avait toujours posé problème depuis son enfance, elle n'était pas très favorable aux étreintes à rallonges. Mais dans ce cas présent, c'était plus une sorte de désespoir, de tentative pour obtenir gain de cause. Si Callie n'avait pas connut Stefan aussi bien, elle se serait probablement sentit en danger, agrippé de la sorte. Le cadre se blottit contre elle tel un nouveau né et Callie, bien que gênée et encore en colère contre lui, ne put s'empêcher de passer une main rassurante dans son dos. « Calme toi Stef, je t'en prie, calme toi » . Elle avait peur pour lui, elle se faisait du souci. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, mais Stefan en faisait partit et elle se sentait responsable de lui, comme de beaucoup de gens, ce qui ne lui était pas toujours favorable. Et subitement, Stefan s'écarta d'elle comme s'il avait vu passer un fantôme. Ce n'était pas forcément stupide quand on connaissait les conséquences que pouvait avoir sur l'esprit les substances prises en grande consommation. Pensant qu'il faisait une crise hallucinatoire, Callie voulu se rapprocher de lui, cherchant à apaiser cette subite apparition. Mais très vite, elle le vit changer de couleur et la fixer étrangement, comme si c'était la première fois qu'il la voyait. « Stef ? », demanda-t-elle, cherchant à le sortir de cette emprise soudaine. Le cadre ne cilla pas, son regard rivé vers elle, un regard lourd de sens, presque pervers. C'as n'avait rien d'un regard séduisant, le genre à détailler son anatomie pour se faire une idée de ce qu'il se cachait en dessous. C'était quelque chose de froid, d'incroyablement déplacé. « Tu... Non ? » Finalement, elle fini par comprendre et plaqua ses mains contre son ventre en signe protecteur, mais aussi par honte. Elle n'assumait absolument pas d'être enceinte et le visage figé de son ami la faisait culpabiliser. « Je voulais t'en parler ... Mais ... Mais c'était pas le bon moment. », conclut-elle pour mettre fin au sujet. Elle était debout à présent et mourrait d'envie de s'en griller une, voir même de taxer le peu de réserve que Stefan avait sur lui pour s'enfiler un rail. Elle savait que ce genre d'envie lui était forcément déconseillé, qu'elle pouvait perdre le bébé, mais aussi se perdre elle-même. D'un certain côté, ce n'était pas forcément très dramatique ... Elle avait déjà faillit le perdre, le jour où elle avait apprit à Jackson la vérité. Elle avait fait une chute dans les escaliers, une chute qui aurait pu être mortelle pour le bébé. Mais hormis deux côtes cassées et une plaie à la tête, elle allait bien et sa progéniture aussi. « Tu peux arrêté de me fixer comme ça ? T'as jamais une femme enceinte ou quoi ? », demanda-t-elle, agacée, tout en sachant la réponse.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Mer 19 Juin - 18:02
Parfois, Stefan imaginait à quoi il aurait pu ressembler s’il était venu au monde dans une autre famille, loin des McFire et du bourreau qui lui avait servi de père. S’il était né dans un foyer normal, entouré de frères et soeurs, ou même fils unique, mais simplement aimé et choyé comme tous les enfants le méritent, peut-être serait-il devenu quelqu’un d’autre. Il aurait sûrement accompli de grandes choses, encouragé par le trop plein d’amour parental. Oui, Stefan aurait déployé ses ailes pour naviguer vers des horizons différents de ceux qui l’enfermaient actuellement. Il n’était même pas déchu puisqu’il ne s’était tout simplement jamais rendu compte qu’il était un ange, comme tous les enfants, et qu’il avait droit de goûter au bonheur à son tour. C’était même son seul devoir de bambin. Sourire et s’émerveiller sans cesse. Au lieu de cela, son monde n’avait été que brouillard et les pauvres petites ailes de l’oisillon avait été brisées par son propre père. Il s’était enfermé dans le malheur, persuadé qu’il ne pourrait rien obtenir d’heureux dans cette vie. Peut-être dans une autre, lorsqu’il reviendrait, plus déterminé que jamais à rattraper le temps perdu et ne pas reproduire les mêmes erreurs. Stefan renaitrait un jour de ses cendres, tel l’oiseau de feu légendaire, plus majestueux que jamais ; et il ne verrait plus sa naissance comme un fardeau. Peut-être aussi qu’il ne serait pas le même, passionné par les femmes, fidèle et dévoué à une seule d’entre elle tout au long de sa vie. Il aurait sûrement des enfants à son tour qu’il chérirait de tout son coeur. Voilà ce qui attendait Stefan dans une autre vie, une dimension différente, dans une galaxie lointaine... Pas sur cette planète en tout cas, pas dans cet appartement délabré, pas avec Callie qui le priait de se calmer et qui refusait de l’aider. Car dans l’esprit du jeune homme, c’était clairement ça : elle préférait le voir souffrir ainsi plutôt que de lui tendre la main et lui offrir quelques précieux billets. Ce n’était tout de même pas grand chose. Une poignée de dollar contre une trainée de poudre ; franchement, ce n’était pas la mère à boire.
Ils étaient face à face à présent, Stefan observant toujours Callie après qu’il avait senti son ventre se manifester contre le sien. Il ne bougeait plus, son doigt pointé devant lui, son regard à moitié vide et à la fois emplis de doute et d’incompréhension. Il avait franchement peur de saisir ce qui était venu perturber ses plaintes et ses supplications. Il n’eut même pas le temps d’en placer une - en réalité il n’était plus très sûr de pouvoir utiliser ses cordes vocales pour l’instant - que Callie confirmait déjà ses craintes. « Tu peux arrêté de me fixer comme ça ? T'as jamais une femme enceinte ou quoi ? », dit-elle sur un ton irrité. Mais Stefan ne parvenait toujours pas à se mouvoir, restant bouche bée, son rythme cardiaque battant aussi rapidement que s’il venait d’apprendre que cet enfant était le sien - alors que c’était tout bonnement impossible. Le manque lui faisait vraiment perdre la raison. Plus les minutes passaient et plus le trentenaire se sentait défaillir, l’angoisse prenant peu à peu le contrôle sur la moindre de ses cellules. Il tentait vainement de se contenir mais il savait que ce n’était plus qu’une question de secondes avant qu’il explose, et le ton agacé de Callie ainsi que la nouvelle qu’il venait seulement d’apprendre ne manquaient pas de l’énerver davantage. Sa réaction était sûrement disproportionnée, mais Stefan n’était pas dans son été normal. S’il l’avait appris dans d’autres circonstances, sagement assis à la terrasse d’un café pour discuter normalement avec son amie, il se serait sûrement réjoui avant de la féliciter. Mais là, à cet instant précis, c’était le coup de grâce. Il l’avait appelée au secours. Pas n’importe qui : elle. Il lui avait fait confiance aveuglément et elle avait été la seule voix qu’il souhaitait entendre parmi tant d’autres, la seule qui parviendrait à le calmer à coup sûr. Et au lieu de lui tendre la main pour le sortir de cet enfer, il avait la sensation qu’elle le laissait s'enfoncer dans les sombres abysses de tout ce désordre. Elle avait refusé de lui prêter un peu d’argent, lui conseillant plutôt d’essayer de s’en sortir, et voilà qu’en plus elle lui avait caché sa grossesse. À vrai dire, Stefan n’aurait même pas pu expliquer pourquoi toute cette histoire le faisait entrer dans une telle rage, mais il ne pu retenir un regard froid et une expression glaciale pour répondre à Callie. « Est-ce que par hasard tu attendais qu’il soit né pour me le dire ? » Stefan ne se rendait plus vraiment compte de ce qu’il disait ni même du fait qu’il venait de hausser le ton sans vraiment le vouloir. Lui aussi avait de bonnes raisons d’être agacé... Ou en tout cas, il s’était persuadé qu’il en avait. Il détourna son regard de la jeune femme, observant une nouvelle fois le chaos qui s’étalait à ses pieds et qui provoquait un violent haut-le-cœur dans sa poitrine à chaque fois qu’il constatait les dégâts causés à son appartement. Il passa sa main dans ses cheveux, s’agrippant à une touffe blonde qui glissait sous ses doigts, comme pour se raccrocher à quelque chose de stable et de tangible, comme si le simple fait de pouvoir encore sentir une quelconque matière le rassurait par avance. Il était encore humain, puisque ses sens fonctionnaient encore. Pourtant, son coeur battait tellement vite qu’il finirait bientôt par s’arrêter, et la douleur que provoquait cette course folle le rendait pantelant. Il avait de plus en plus de mal à se tenir debout ou à retenir les fourmillements qui commençaient à engourdir ses membres. Il avait peur. De quoi exactement ? De cette chose affreuse à laquelle il ne songeait jamais. De l’avenir. Du lendemain. Lui qui passait son temps à vivre au jour le jour, qui n’avait pas besoin de s’organiser pour les semaines à venir puisqu’il avait toujours de quoi tenir suffisamment, se retrouvait maintenant contraint et forcé de mettre de l’ordre dans son esprit pour planifier ce qui allait suivre. Demain, qu’allait-il faire ? Qu’allait-il devenir ? Que voulait-il réellement ? Garder sa dernière dose pour tenter de survivre le plus longtemps possible ou n’en faire qu’une bouffée dès maintenant pour être enfin en pleine possession de ses moyens ? Il n’avait jamais été contraint de penser de cette manière. Il avait déjà vécu le manque, mais il avait toujours su qu’il était passager et qu’il ne devrait pas vivre longtemps avec cette faim constante, ce vide qui le rongeait déjà de l’intérieur. L'inquiétude provenait aussi du fait que si Tyler était derrière tout ça, il ne pourrait pas le contacter pour être ainsi fourni rapidement. Il devrait se trouver un autre dealer, quelqu’un qui ne lui refilerait pas forcément la meilleure came et qui lui ferait tout de même payer le prix fort. Il aurait peut-être d'abord droit aux réductions pour les nouveaux clients, celles qui servent justement à vous faire tomber dans le panneau et vous laisse penser que vous êtes privilégiés. Ce genre de rabais n’était jamais bon à prendre, mais comme tous les junkies, Stefan se laisserait tenter avant de revenir pour racheter la même poudre, la meilleure. Mais cette fois-ci il serait un habitué et pourrait dire adieu aux gestes commerciaux. Voilà comment fonctionnait le monde impitoyable de la drogue. Les acheteurs étaient à la merci de leurs vendeurs et le client n’était jamais roi. Au contraire, il n’était qu’un vulgaire pion, un pauvre pantin sans défense qui tirait une certaine satisfaction de la misère dans laquelle il se trouvait.
Stefan fit quelques pas sur le côté pour atteindre le canapé, ses mains fébriles se posant sur le dossier de celui-ci pour tenter de se maintenir debout. Il luttait en essayant de rester impassible, plus crispé que jamais. Il sentait que ses paumes étaient moites à présent, et tous les pores de sa peau semblaient crier pour qu’on les soulage enfin, que le trentenaire se jette sur la première substance qu’il trouverait. Tant pis s’il s’agissait d’une dose létale d’un produit inconnu. Il lui fallait quelque chose. N’importe quoi qui lui fasse croire qu’il pourrait s’en sortir et que la personne qui était venue voler ses précieuses doses étaient déjà bien loin pour lui faire du mal ; car cette fois-ci, il avait eu la chance de ne pas être présent au moment des faits. Mais peut-être que le coupable reviendrait sur les lieux du crime pour terminer ce qu’il avait commencé ? Peut-être que ses jours étaient comptés, qu’il était en danger ? En danger de mort. À cette simple pensée, ç’en était trop et Stefan ne pouvait simplement plus croire qu’il y avait une issue, qu’il allait pouvoir s’en sortir. Sa main gauche se plaqua subitement sur sa poitrine tandis que la douleur devenait insupportable au point de lui faire perdre l’équilibre. Il eut assez de force pour aller s’asseoir sur son canapé, ne faisant plus attention à Callie, n’ayant qu’un seul objectif en tête qui se trouvait actuellement dans la poche intérieure de sa grosse veste en cuir qu’il n’avait pas pris la peine d’ôter. Il respirait bruyamment, la colère s’emparant toujours de lui sans qu’il puisse lutter ; et sans même se tourner vers son amie, il prit la parole. « Peut-être que tu vas être maman, et peut-être que tu es allée de l’avant et que tu t’en es sortie... Ça doit être sympa d’avoir un truc dans son bide qui te donne la force de croire que tout est encore possible. Ou peut-être que c’est juste flippant. Mais tu sais quoi ? Moi, je n’ai rien. Et le peu qui me restait vient de m’être arraché. » Il reprit une profonde inspiration pour tenter de calmer ses tremblements qui se faisaient ressentir dans sa voix. Avec le peu d’assurance qui lui restait, le cadre se mit à tâter sa veste en espérant y sentir la seule chose qui lui permettait encore de respirer et de se sentir vivant. Oui, son coeur battait. Oui, ses poumons se remplissaient inlassablement d’oxygène. Oui, il marchait et parlait encore comme tout le monde. Mais jamais Stefan ne s’était senti vivre, sauf en se plongeant dans la poudre. Il déglutit avant de reprendre. « Ouais, on me l’a arraché. Putain... J’ai plus rien... » Une tornade s’était abattue sur sa demeure et le vent avait emporté tout sur son passage, y compris les derniers flocons qu’il gardait précieusement pour les mauvais jours, ceux que le passé avait réussi à ternir alors que le soleil brillait haut dans le ciel bleu de la cité des anges. Il trouva enfin le précieux sachet qu’il sortit avec la plus grand précaution, comme s’il s’agissait d’un nouveau né avant d’en répandre une large trace sur le revers de sa main droite. « Et je crois que je n’ai pas envie de me battre de toute façon. Je n’ai vraiment plus la force de lutter. » Il n’était pas désemparé et il n’avait pas l’air plus bouleversé que ça à l’idée d’avouer sa faiblesse et une certaine lâcheté. Il baissait les bras, puisque de toute façon, personne ne l’appréciait assez pour le retenir. Et il devait bien se rendre à l’évidence : Stefan n’était attaché à personne au point de vouloir se remettre en question et tout arrêter. Alors pour le moment, il avait juste besoin de sa dose, qui l’attendait là, sur le coin de sa main, quelque part sur son pouce. Et au lieu de soupirer, il inspira un grand coup, reposant le sachet sur sa cuisse dans lequel il restait encore un peu de poudre.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Dim 30 Juin - 21:31
“You say your faith is shakin’ you may be mistaken. Keep me wide awake and waiting for the sun I’m desperate and confused, so far away from you. I’m getting there, I don’t care where I have to run ”
Pourquoi se montrait-il aussi ingrat tout d'un coup ? Il désirait tant sa dose, qu'il en oubliait le reste du monde. C'était ça le problème avec les junkies, c'étaient leurs obsessions quasi suicidaire pour un petit bout de shit ou quoi que ce soit y ressemblant. Le monde semblait alors tourner sur un autre axe, dans un autre sens. Toute volonté de se sortir de là disparaissait à la minute ou une trainée de poudre apparaissait dans leur champ de vision. Tout sens logique partait en fumée au même moment où les vapeurs toxiques pénétraient lentement dans le système nerveux. Callie connaissait trop bien cet état de manque, cette dépendance absurde mais vital pour des gens comme Stefan. Elle aurait pu dire des gens comme elle, mais si elle voulait se convaincre qu'elle avait changé, il fallait qu'elle se sorte de l'esprit qu'elle faisait encore partie de cette clique de débauchés. Sa cure de désintoxication remontait pourtant à plusieurs mois. Malgré ça, elle avait parfois l'impression d'en sortir tout juste, de débarquer tout juste dans un nouveau monde effrayant, sans aide extérieur. En faisant cette cure, elle avait accepté de se couper du reste du monde, de son monde à elle pour être exacte. De cette faune de gens qu'elle avait côtoyé pour de mauvaise raisons, de cette ambiance nocive pour son corps comme pour son mental. Elle avait coupé les ponts avec son mode de vie d'autrefois, cherchant à refaire sa vie sans le moins de casse possible. C'est comme ça qu'elle avait laissé Stefan derrière elle. Dire que cela ne lui avait rien fait serait un mensonge. D'une manière qui ne s'explique pas, Callie et Stefan étaient incroyablement proches. Quand elle était avec lui, elle se sentait en famille. Elle le connaissait, savait pour son homosexualité. Une relation rare qu'on ne croise pas tous les jours. Mais quand elle avait sauté de ce pont pour en finir et qu'il avait fallut trois infirmiers pour la maitriser, elle avait prit conscience qu'elle devait littéralement changer de vie si elle comptait tenir la route encore un moment. Malheureusement, proches ou pas, le voir dans ce nouveau contexte pesait étrangement dans la balance. Lui était drogué jusqu'au yeux, encore dépendant d'une dose qui brisait sa vie, prêt à plumer une vieille amie qui ne désirait que l'aider. Elle, elle tentait tant bien que mal d'avancer, de mener à terme cette grossesse qu'elle n'avait pas voulue, de ne pas replonger dans ses travers. Un fossé c'était creusé entre eux, comme Callie pouvait le constater en cet instant.
Callie s'en voulu aussitôt d'avoir haussé le ton. Elle n'aimait pas se montrer mauvaise ou blessante, elle se sentait automatiquement coupable. De plus, c'était Stefan là et c'était son ami. Ils c'étaient rencontrés pour de mauvaises raisons, certes, mais ils étaient devenus amis tout de même, malgré l'enfer qui leur rongeait le cerveau. Alors qu'elle voulait s'excuser, Stefan lui cracha presque dessus, d'une voix raillante et horriblement froide : « Est-ce que par hasard tu attendais qu'il soit né pour me le dire ? ». Callie le fixa, vexée sur le coup puis légèrement embarrassée. Elle n'aimait pas qu'on la regarde ainsi, qu'on la fasse passer pour un monstre. Elle y revoyait un autre regard, bien plus sombre, un regard qui l'avait brûlé de l'intérieur, qui avait d'elle une femme objet. Drake. Revoir ce genre d'expression glaciale dans les yeux d'un homme la mettait toujours mal à l'aise. De la part de Stefan, c'était sans doute pire. Voir un ami se détourner ainsi brutalement de vous n'avez rien d'agréable. Entre ça et le fait qu'il voulait juste son fric en cet instant lui donnait envie de dégager, de le laisser se démerder tout seul. Sauf que Calliope n'était pas comme ça et Stefan le savait bien. « Sois pas con, tu sais bien que je te l'aurais dit, quand la situation se serait présenté, c'est tout. » Elle n'était pas sur que c'était convaincant mais c'était sincère. Stefan ne devait pas se douter de ce qu'elle avait ressentit le jour où elle avait apprit être enceinte. Le ciel aurait pu s'effondrer que cela aurait été moins pire. Elle ne c'était jamais sentit aussi mal, aussi seule qu'en cet instant où un toubib lui avait dit qu'elle attendait un enfant. Un enfant non voulu, un enfant né d'une coucherie avec un homme qui se foutait d'elle. « Peut-être que tu vas être maman, et peut-être que tu es allée de l’avant et que tu t’en es sortie... Ça doit être sympa d’avoir un truc dans son bide qui te donne la force de croire que tout est encore possible. Ou peut-être que c’est juste flippant. Mais tu sais quoi ? Moi, je n’ai rien. Et le peu qui me restait vient de m’être arraché. », dit-il sans même la regarder. Il s'était éloigné d'elle, se posant sur le canapé. Callie n'osait bouger sans déchainer une nouvelle colère dans son regard. Elle regrettait d'être venue maintenant, d'avoir voulu l'aider. Elle pensait vraiment pouvoir cacher sa grossesse sous cette salopette de travail ? Quelle conne elle faisait ! « Tu te plante complètement Stef. C'est l'enfer. J'ai un truc vivant que me ronge de l'intérieur et je peux pas m'en débarrasser. », répondit-elle, autant pour lui que pour elle. Pensait-il vraiment que c'était sympa ? Avait-il seulement une idée de ce qu'elle traversait en ce moment ? Non, il pensait juste à se défoncer et à oublier tout ça. Il comparait de la drogue à un gamin, c'était assez effrayant. « Ouais, on me l'a arraché. Putain... J'ai plus rien... », dit-il comme si ce qu'elle avait dit avant n'avait eu aucun effet. Arraché. « J'aimerais bien qu'on l'arrache aussi, si ça peut t'aider à penser à autre chose deux secondes. », dit-elle, légèrement grinçante. Fatiguée, elle le rejoignit sur le canapé, prenant bien gare à ne rien toucher. Ils étaient un peu con assis comme ça au milieu d'un désordre indescriptible, blasés par tout ce qu'ils venaient de voir et d'apprendre. « Et je crois que je n'ai pas envie de me battre de toute façon. Je n'ai vraiment plus la force de lutter. » C'est à ce moment-là que Callie prit conscience de ce qu'il allait faire. Incapable de bouger, elle le vit sortir sa came de sa poche, cette petite poudre blanche à l'aspect laiteux qui semblait lui tendre les bras. Son regard était rivé sur le petit sachet. Aucun sons ne sortait de sa bouche. Elle savait qu'elle aurait dû intervenir, intercepter la drogue et la balancer par la fenêtre restée ouverte. Oui, elle aurait dû. Pourtant, elle ne fit aucun geste pour arrêter ce massacre. Un nouveau coup dans son ventre vint la sortir de son mutisme et elle posa une main, brusque, sur la cuisse de Stefan. Celui-ci grimaça sous le choc, quand les ongles de son amie se resserrèrent sur sa chaire. « Cache moi ça. », réussit-t-elle à dire en le regardant lui et non ce qu'il avait sur sa cuisse. Elle mourrait d'envie d'y toucher, son corps bouillonnait d'en prendre un petit peu, juste pour se souvenir... Mais elle avait une vie en elle et aussi mal aimé était-il, il ne méritait probablement pas ce qu'elle s'apprêtait à lui faire. Stefan ne semblait pas l'écouter et au moment où il allait le faire, elle lâcha : « Jackson. C'est Jackson le père. » Pourquoi ? C'était la seule chose qui lui était venue à l'esprit pour empêcher Stefan d'y venir à bout. Le seul truc capable de stopper son élan désespéré. En voyant le regard de Stefan, elle regretta aussitôt d'avoir lâché le morceau. L'animosité entre les deux était assez évidente. Le dire à haute voix était aussi réel que possible pour Callie, bien qu'elle n'avait pas du tout l'impression que c'était ce qu'il y avait de mieux. En vérité, il n'était pas le père, il était le géniteur. Tout comme elle n'était pas une mère, juste un ventre gardant une chose avant l'expulsion.
∞everleigh
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Jeu 11 Juil - 19:06
Stefan aurait pu relever la réflexion que Callie avait faite par rapport au futur enfant qu’elle portait au creux de son ventre, cet être qu’elle n’avait pas souhaité et qu’elle disait pouvoir sentir la ronger de l’intérieur. Il ne fit pas plus attention lorsqu’elle confia qu’elle aurait souhaité l’arracher, le tirer de là pour enfin se retrouver aussi vide qu’avant. Vide, creuse, mais plus libre que jamais. Sans le savoir, Callie ressemblait cruellement à la mère de Stefan à cet instant précis, et c’était sans doute pour cela que le jeune homme n’osa même pas croiser son regard au moment même où ces propos s’échappaient de ses lèvres. Elle allait être mère, mais elle le vivait comme un véritable fardeau, et le cadeau du ciel qui avait établi résidence entre ses entrailles n’était rien d’autre qu’un présent du diable, une plaie qu’elle aurait bien aimé s’épargner. La mère de Stefan avait eu exactement le même type de réflexions lorsqu’elle avait découvert qu’elle était enceinte d’un garçon, un autre mâle, un héritier McFire qui serait certainement aussi violent et monstrueux que son propre géniteur, un fléau, l’incarnation du mal. Bien sûr, elle avait également trouvé chez lui un peu de réconfort et de repos, culpabilisant parfois de se mettre à penser que lorsque Jack McFire était trop occupé à faire plier Stefan sous les coups et les insultes, elle était au moins épargnée, sereine et tranquille. Évidemment, ils avaient parfois passé des heures entières à se blottir l’un contre l’autre, trop heureux de se savoir en sécurité lorsque Jack s’absentait pendant plusieurs heures. Peut-être même qu’avec le temps elle avait fini par changer d’avis sur son propre fils, mais au final, la mère de Stefan avait été dans la même position que Callie à un instant de sa vie, lorsque son ventre trop arrondi lui donnait la nausée ; non pas parce que les hormones lui jouaient des tours, mais simplement parce que son reflet avait tendance à la dégouter profondément.
Alors Stefan se contenta de hocher la tête avant de se plonger dans sa poudre, seul remède qui parviendrait à le calmer et à lui faire retrouver la raison. Drôle de paradoxe : il en arrivait à un stade où il était convaincu qu’il ne pouvait plus penser décemment sans les quelques flocons qui venaient se loger au creux de ses narines. Peut-être que Callie ne désirait pas son enfant, mais Stefan voulait que la cocaïne fasse partie intégrante de lui, comme un membre supplémentaire, son propre nourrisson qu’il aimait et chérissait plus que tout. Oui, au moment où la drogue commençât à faire effet, Stefan se surpris à songer qu’il pourrait bien porter en lui cette fée qui l’avait bercé pendant tant et tant d’années. Cette pensée le fit sourire jusqu’aux oreilles alors que ses yeux étaient rivés sur les étoiles. Rien ne semblait avoir changé, toujours le même salon, le même capharnaüm. Simplement, l’angoisse avait disparu, laissant maintenant place à l’assurance. Stefan avait tellement confiance en lui à présent qu’il parvint à se convaincre qu’il retrouverait le coupable de tout ce chantier et qu’il lui ferait payer ses actes. Mieux encore, il se ferait rembourser le butin précieux qu’on lui avait subtilisé. Il continuait d’être absorbé par son délire, ressentant tous les effets les plus agréables, la tête penchée vers l’arrière, comme si cela accentuerait le plaisir et l’immense joie qui étaient en train de le saisir. Il ne savait plus très bien s’il pensait tout haut, mais une chose était absolument certaine : lorsqu’il retrouverait ce type, il allait très sévèrement regretté d’avoir volé à Stefan un bout de sa chair, quelques unes de ses cellules, une partie de lui, son bébé, sa progéniture.
Le trentenaire fut extirpé de ses songes par la main de Callie qui venait douloureusement se refermer sur sa cuisse. Il ne savait pas vraiment si la poigne de la jeune femme avait été suffisante pour le faire réagir de la sorte ou si ce n’était pas plutôt la drogue qui avait embrasé sa peau, amplifiant tout contact au point que cela en devienne atrocement désagréable. Il grimaça, relevant la tête brusquement pour lui faire face, les sourcils froncés, ne comprenant vraiment pas ce qui aurait pu provoquer chez elle ce genre de comportement. Qu’avait-il bien pu faire pour qu’elle l’interpelle de la sorte ? Le regard de la brunette était planté dans ce sachet que Stefan avait négligemment laissé trainer sur sa cuisse, encore ouvert, quelques grains de cette majestueuse poudre se répandant alors sur son jean. Seulement de misérables flocons qui trainaient là, à peine pour que cela ait un véritable effet, mais assez pour que Stefan se sente coupable de ne pas les avoir consommé eux aussi. Du bout du doigt, ils vint les récupérer lentement, prenant son temps pour apprécier le moindre geste qu’il faisait, ralenti par la drogue et l’emprise qu’elle avait maintenant sur lui. « Cache moi ça. », dit alors Callie, son regard maintenant rivé sur lui, cherchant à ne plus jamais voir une autre dose de cette drogue qui avait réussi à l’empoisonner pendant toutes ces années. Et maintenant qu’elle s’en était sortie, Stefan avait décidé de laisser trainer devant elle ce qui existait de plus tentant... Ce n’était pas simplement de la drogue qu’il avait posé sur sa cuisse, c’était tous les vieux démons de Callie qu’il avait fait ressurgir, plus ou moins volontairement. Son index ayant récupéré les quelques grains qu’il avait abandonné là, sur le bord du sachet, il se lécha le doigt, simplement pour être certain qu’il ne laissait rien au hasard et qu’il ne gâchait pas la marchandise. Il eut un petit sourire malin avant de se retourner vers son amie, le doigt toujours fourré dans la bouche, tel un enfant de cinq ans qui aurait pu se lécher la paume toute entière après avoir fini un bon gâteau au chocolat. Mais Stefan détestait le cacao et l’avait remplacé par la cocaïne.
Stefan récupéra alors le sachet pour le tendre gentiment à Callie, ne la quittant pas des yeux mais faisant en sorte que son champs de vision ne puisse plus manquer ce détail empoisonné à moins qu’elle ferme aussitôt les paupières. Il était à deux doigts de lui mettre la chose directement sous le nez, son sourire aguicheur toujours en place afin de la charmer suffisamment pour qu’elle ne puisse pas dire non, qu’elle ne parvienne pas à reculer face à son ami. Elle savait qu’elle pouvait avoir confiance, qu’elle pouvait se laisser faire et que Stefan ne dirait rien, qu’il garderait pour eux ce qui allait se produire. C’était leur petit secret, et le trentenaire n’avait certainement même pas besoin de le dire pour qu’elle le comprenne... Mais au lieu de cela, au lieu de confirmer les pensées de Stefan en affirmant qu’elle en mourrait d’envie et qu’elle rêvait de pouvoir à son tour se plonger dans la poudre, elle révéla quelque chose qui eut l’effet d’une immense claque. Jackson. Pendant une fraction de seconde, Stefan avait réussi à oublier que cet enfant ne pouvait pas être arrivé là par le biais du hasard et que Callie l’avait forcément fait avec quelqu’un. Ce bébé avait un père, c’était évident. Et quel père !... Jackson... Il l’avait mise enceinte. Lui. Ce... Stefan n’avait même plus de mots pour qualifier l’autre homme, cet ami qu’il avait passé tellement de temps à apprécier malgré leur relation houleuse où le soleil avait parfois des allures de tempêtes. Malgré tout, ils s’étaient bien entendus, à une époque où ils partageaient la même passion pour les drogues en tout genre, les soirées endiablées et les rythmes envoûtants. Mais cette période là était bien révolue maintenant et le décor environnant le confirmait... L’appartement retourné de Stefan, ses affaires qui jonchaient le sol, et Callie... Callie qui était enceinte. De Jackson.
Bordel, il fallait à tout prix qu’il fasse quelque chose. Immobile depuis quelques instants, le temps simplement que l’information atteigne son cerveau pourtant pleinement stimulé par la poudre, et que le jeune homme la traite pour prévoir sa propre réaction. Le sachet toujours dans sa main, il s’était arrêté au milieu de sa course avant que son souhait de voir Callie dans le même état qu’autrefois soit réalisé. « Jackson ? », répéta-t-il en écho, comme s’il avait mal entendu et qu’il souhaitait qu’elle le redise une troisième fois. « Jackson ?!? » Stefan avait haussé le ton cette fois-ci, pas certain de comprendre pourquoi il s’énervait de la sorte. Sûrement parce que Jackson était la dernière personne sur cette planète avec laquelle une femme devait se reproduire. Il était violent, peu fréquentable, sans parler de ses nombreuses addictions passées ou présentes. Il n’était pas fait pour ce rôle là, et peu importe s’il était déjà au courant ou si Callie n’avait jamais pris la peine de le prévenir, Stefan savait qu’il ne pourrait jamais laisser faire une chose pareille. Jackson ne pouvait pas être le père de cet enfant, c’était tout simplement inconcevable. Le cadre de santé finit tout de même par se radoucir, et de sa main libre, il saisit celle de Callie, son regard se plongeant dans celui de la jeune femme. « Écoute Callie, je peux t’aider si tu veux mais... Tu sais bien que Jackson ne sera jamais capable de s’occuper de cet enfant. Ce n’est pas franchement quelqu’un de responsable sur qui tu pourras compter... », dit-il alors que ses pupilles étaient dilatées, traduisant un certain état que la poudre qu’il tenait toujours fermement dans son autre main avait provoqué quelques instants auparavant. « Alors que moi... Je serai toujours présent si tu veux. C’est mon métier tu sais, je prends soin des gens. Je pourrai m’en occuper et t’aider, tu sais. » Il reniflait sans arrêt, ses narines ne le laissant jamais tranquille alors qu’il avait pourtant déjà eu sa dose. « Je me suis toujours très bien occupé de ma petite soeur, je saurai m’y prendre avec cet enfant... » C’était certainement la première fois qu’il évoquait Lily en présence de Callie. La seule et unique fois qu’il s’autorisait à évoquer un membre de sa famille. Callie ne devait même pas être au courant de l'existence de la petite soeur en question, ni même connaître son prénom. Stefan était toujours resté discret à ce sujet, pour ne pas dire qu’il avait gardé ce secret avec lui depuis qu’il s’était installé dans la cité des anges. Personne ne savait puisque le blond avait pris la terrible décision d’enfermer son passé dans un coin de sa mémoire pour ne jamais avoir à en parler, évitant ainsi de le revivre sans arrêt. Ce n’était sans doute pas la meilleure des solutions, mais en attendant, il espérait pouvoir aller de l’avant et oublier les douloureux évènements qu'il avait vécu jusqu'ici. Ainsi, Callie n’avait jamais rien su de tout ceci, et en se confiant de la sorte, Stefan souhaitait qu’elle remarque à quel point il était sincère et que toutes ses promesses n’étaient pas simplement du vent. Il le pensait réellement, il pouvait l’aider. À moins peut-être que ce soit la drogue qui le fasse divaguer complètement ?...
Il n’attendit pas la réponse de Callie pour poursuivre. « Maintenant, fais moi confiance... », reprit-il, la dose de cocaïne toujours présente dans le creux de sa main. « Prends ça, tout ira mieux. Tu le sais bien. Prends en. » Il lâcha la main de Callie pour venir placer la sienne sur la joue de cette dernière, affichant un sourire paisible qui se voulait tout à fait rassurant, faisant avancer doucement le sachet de poudre jusqu’au nez de son amie pour qu’elle succombe enfin à la tentation et qu’elle se laisse aller. Stefan ne se doutait pas une seconde qu’ils allaient bientôt être interrompus...
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Ven 12 Juil - 20:29
“You say your faith is shakin’ you may be mistaken. Keep me wide awake and waiting for the sun I’m desperate and confused, so far away from you. I’m getting there, I don’t care where I have to run ”
La tentation était grande, plus que ça même. C'était tout un fantasme, un rêve utopique qui se présentait devant elle sous la forme d'une poudre blanche. La tentation, péché ultime. Gourmandise. Callie n'était pourtant pas destiné à tomber un jour la-dedans. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, elle aurait très bien aspirer à une toute autre vie si le destin ne c'était pas acharné sur elle à une époque critique de la vie. Élevée comme esclave sexuelle alors qu'elle n'était qu'une enfant, paumée, à la solde de frères et soeurs se servant d'elle pour enrichir la caisse familiale, Callie n'avait pas eu le choix. La drogue l'effrayait alors malgré sa présence omniprésente au sein de son foyer. Cette poudre mise dans des petits sachets, soigneusement cachée et répertorié dans un petit carnet de note gris. Callie n'avait jamais été curieuse d'en savoir plus. Elle avait vu ce qu'elle provoquait sur les gens, les clients de ses ainés qui semblaient tous sorti d'un film d'horreur, les yeux clos et le visage cireux. Comment aurait-elle voulu un jour devenir ainsi, effrayant les gosses ? Elle l'avait prise en horreur, jetant la faute sur cet objet de péché qui l'avait conduite à sa perte alors qu'elle n'était qu'une gamine ignorante. Même après les sévices de ses clients, après les atrocités que ses frères l'avaient poussé à commettre, Callie n'avait jamais cherché à cacher son malheur la-dedans. Elle préférait s'enfermer dans son monde, refusant cette autre fillette qui vendait son corps pour assouvir les désirs pervers d'hommes de l'âge de son père.Ce n'est que bien plus tard, des années après, que la drogue et ses vices la retrouvèrent, l'accueillant comme une vieille connaissance et lui offrant plus de privilèges qu'autrefois. Ce n'est que là que cette envie d'essayer, de trouver une paix intérieure, de mettre en sourdine un passé trop douloureux, avait débuté. Elle n'était plus une enfant, envolée l'insouciance des premières années, c'était maintenant une femme bousillée par la vie qui avait cédé dans ce fléau tentateur. La drogue et l'alcool, deux poisons qui avaient réduit son existence à un enchainement presque volontaire, à une dépendance accrue. Tentation. Tenter par l'innommable, l'insupportable. Accroc a quelque chose qu'elle avait refusé autrefois, quelque chose qui lui avait fait peur avant de devenir le seul attrait de ses journées morbides.
Callie ne voyait plus que la poudre étalée près d'elle. Tout le reste avait disparu. Un moment, elle se vit se jeter dessus comme un loup affamé, réduit à l'état animal, se moquant bien de la présence de Stefan. Le McFire, lui, était réduit à l'état d'enfant, léchant sa poudre sous son nez, provocant, insupportable. Callie rêvait de le frapper, mais elle en était incapable. Incapable de violence, elle n'avait pas vraiment les armes pour se défendre. Seul sa maladie parvenait à la faire réellement sortir de ses gonds, provoquant en elle une montée soudaine d'adrénaline qui mettait son corps en ébullition durant le temps de la crise. Mais là, rien ne vint. Malgré son agacement, sa colère sourde, elle ne trouvait pas la force de s'imposer, de réduire Stefan au silence, le rendant obéissant. Stefan le savait et jouait de la situation. Il connaissait assez Callie pour reconnaître en elle son caractère faible, sa soumission à la vie en général. Il connaissait certaines fêlures, comme il en ignorait beaucoup d'autre, mais avait une vision assez véritable de la nature de la cubaine. « Jackson ?!? » C'était tout ce qu'elle avait trouvé pour le faire passé à autre chose. Mais comme c'était à prévoir, la réaction de Stefan se fit vite sentir, son visage changeant radicalement de couleur, sa mâchoire se crispant dans un rictus incontrôlé. En même temps, qui d'autre ? « Écoute Callie, je peux t’aider si tu veux mais... Tu sais bien que Jackson ne sera jamais capable de s’occuper de cet enfant. Ce n’est pas franchement quelqu’un de responsable sur qui tu pourras compter... Alors que moi... Je serai toujours présent si tu veux. C’est mon métier tu sais, je prends soin des gens. Je pourrai m’en occuper et t’aider, tu sais. » Oui, elle savait tout ça. Si par avant elle n'était pas en adéquation avec ce qu'il disait, hormis le fait que Jackson serait un père lamentable, Callie comprenait son sentiment. Elle ressentait une réelle angoisse de la part de son ami, un instint protecteur qui le poussait à vouloir lui éclairer l'esprit même si elle était déjà parfaitement lucide sur ces points là. Cependant, elle se contenta de lui répondre, par automatisme : « Tu pourrais déjà t'occuper de toi, ça serait un bon début. ». Stefan n'avait pas a se vexer, elle faisait simplement état de lucidité et de franchise. Le McFire n'était en rien un modèle et il le savait. Son métier n'était absolument pas en adéquation avec lui-même, c'était un simple constat. Par contre, elle ne voyait pas vraiment en quoi Stefan pourrait lui venir en aide et son visage exprima pleinement cette incompréhension qui poussa le cadre à se justifier : « Je me suis toujours très bien occupé de ma petite soeur, je saurai m'y prendre avec cet enfant... » Ce coup-ci, ce fut clairement de la surprise qui s'afficha sur le visage de Callie. Qui était cette fameuse soeur qui venait juste de sortir de l'ombre ? Callie se rendit soudain compte qu'elle ignorait encore des choses sur cet ami avec qui elle avait passé tellement de temps. Au moment où elle voulu en savoir d'avantage, il la désarma de nouveau : « Maintenant, fais moi confiance... Prends ça, tout ira mieux. Tu le sais bien. Prends en. ». La cocaïne se trouvait alors sous son nez, à seulement quelques centimètres de ses narines. Elle n'avait qu'a se pencher pour céder, pour oublier toute cette vie merdique et le reste. De plus, le bébé pourrait ne pas y survivre et cette pensée prenait le pas sur sa conscience et sa logique.
Malgré tout, elle hésita. Si elle le faisait, elle pouvait dire adieu à tout ce beau travail qu'elle avait effectué durant ces six mois de cure. Elle enverrait balader son sevrage, cet avenir plus prometteur qu'elle avait rêvé. Mais dans son avenir, aucun bébé ne venait compléter le tableau. Dans son idéal, sa vie ne se résumait pas à porter l'enfant qu'elle destinerait à une autre, à devenir grosse et repoussante, à se laisser une fois de plus manipulé par un obstacle qu'elle n'avait pas sût éviter. Elle n'était pas choisie par l'homme qu'elle aimait, réduit à l'état de coucherie par celui qu'elle désirait sans savoir ce que cela voulait vraiment dire. Elle cherchait désespérément à trouver une raison valable pour ne pas céder, provoquant un tourbillon de pensées désarticulées dans son esprit déjà bien affecté. Sans crier gare, elle se replia sur elle-même, s'éloignant de Scott, se foutant dans le coin du canapé, s'agitant d'avant en arrière comme un gamin torturé. De la sueur perla sur son front et par automatisme, ses ongles trouvèrent le chemin de sa bouche, les dents raclant les ongles dans un bruit de crissement insupportable. Scott attendait, patient, reconnaissant déjà en elle les signes du manque, le besoin évident de recommencer. Finalement, elle plongea, attirant violemment à elle la main tendu de son ami en direction de ses narines avides de retrouver une sensation bien familière. Mais alors que son désir était devenu plus ardant que toute autre chose sur cette foutu terre, la porta vola en éclat et un nouvel élément vint briser le peu d'équilibre que Callie avait réussit à conserver jusque là. .
∞everleigh
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Sam 13 Juil - 13:27
Quand il était petit - tout petit - pas encore chiant, pas encore trop con, pas encore trop mauvais - sa mère avait l’habitude de lui dire -des âneries pense-t-il aujourd’hui- quand on veut on peut. La phrase la plus stupide de la planète qu’on sort aux petits enfants... Pour les faire vouloir, ou pour les forcer à essayer... Jackson ne savait pas. Il y avait cru un moment... Parce que sa mère lui avait dit, et que sa mère était parfaite. Mais ça mère était morte, et il était près à parier qu’elle ne l’avait pas voulu. La vie n’est pas qu’une histoire de volonté. La vie c’est juste une histoire de te faire croire que la volonté suffit, alors qu’en faite, au bout du compte, tu ne peux rien. Jackson voulait changer. Voulait être quelqu’un de mieux, de pas si con, pas si mauvais, et pas si catastrophique dans les situations délicates du genre avoir mis sa.... je ne sais quoi... Enceinte. Mais la vérité c’est que vouloir ne suffisait pas. Et qu’il était toujours aussi con, toujours aussi mauvais, et toujours aussi catastrophique dans toutes les situations, particulièrement celle ou il mettait une fille enceinte. Et ce n’était pas faute d’essayer. Il avait sérieusement tout fait - selon son point de vue diminué- pour que ça marche. Il était resté avec elle à l’hôpital, il avait presque été doux, il lui avait dit ce que normalement toute femme voulait entendre dans ce genre d’occasion - qu’il n’irait nul part, et qu’il ferait tout son possible... Il ne fallait pas déconné, il ne pouvait de toute façon pas faire mieux... Il l’avait ramené chez elle, et couché sans profiter de son état lamentable de droguer débile - En même temps elle s’était endormie contre lui... Jackson pouvait être con... Mais il y avait des limites. Enfin il avait même laissé un mot avant de partir, et pour une fois n’était pas partit comme un voleur... Un voleur ne laisse jamais de trace. En plus il l’avait rappelé. Un bon nombre de fois... Trop de fois pour lui-même d’ailleurs. Jackson ne rappelait jamais. C’était une question de principe. S’il prenait de temps en temps des numéros de téléphone il ne les rentrait jamais dans son portable, et rappelait éventuellement lorsqu’il ne perdait pas le papier, la serviette etc... Donc clairement Callie n’avait pas à se plaindre. Elle était déjà une des rares filles dont le numéro figurait dans son téléphone. Et il la rappelait. Sans cesse et toujours. Le pire c’est qu’elle ne lui répondait même pas. Qu’il se prenait vent sur vent... chose qui honnêtement n’avait pas du lui arriver franchement souvent... Généralement lorsqu’il rappelle la fille est plutôt tout en émoi et débarque chez lui dans la demi-heure qui suit... Peut importe ce qu’elle était entrain de faire... Et qu’on soit clair il commençait un peu à en avoir marre de tomber constamment face à une messagerie non hospitalière. Surtout qu’il l’appelait parce qu’il avait eu l’audace de s’inquiété pour elle, après leur dernière rencontre. Il s’inquiétait - ce qui n’était pas franchement son genre non plus - et elle l’envoyait bouler... Enfin non. Elle l’ignorait. Jackson ne comprenait pas cette femme. Elle était parfaitement insupportable, et là ou toutes femmes sensées auraient probablement voulu que le con qui avait osé les foutre enceintes se manifeste et prenne ses responsabilités face à leur connerie, Callie semblait vouloir dégager ce con très loin de sa vie. Ou alors si ce n’était pas ce qu’elle voulait faire.. Jackson ne comprenait plus rien aux femmes. Ce qui ne serait pas plus étonnant que ça finalement. Mais si Callie ne voulait pas de lui, Savannah ne lui pardonnerait jamais de ne pas avoir tout fait pour ce gosse et Callie. Et il supposait. Probablement à raison. Que Savie ne considèrerait pas une multitude de coup de téléphone arrivant sur la boite de réception comme quelque chose de suffisant. Et qu’elle lui arracherait les tripes. Et s’il y a avait une chose à savoir à propos de Jackson c’est qu’il avait autant peur de sa soeur qu’il pouvait avoir d’admiration pour elle. Et il avait autant d’admiration pour elle, qu’il se détestait. Et il se détestait autant qu’il pouvait être un enfoiré.
Jackson avait pris toute sa sale gueule de mauvaise humeur et avait décidé de se pointer directement chez Callie. Clairement pas la bouche en coeur, mais avec un mini discours - une ou deux phrases quoi - murement réfléchie - avec l’aide d’Ashleigh quoi, qu’il devrait dire à Callie pour revenir dans ses bonnes grâces... Ou tu du moins lui faire comprendre qu’il n’irait nul part et qu’aussi inutile qu’il pouvait être, il essayerait d’être là, dans toute son incompétence... Bon d’accord ça il ne devait pas le dire. Il devait juste dire qu’il serait là, et qu’il ne bougerait pas. Le reste il se contenterait de le penser très très fort. Il arriva donc chez Callie et grimpa les marches quatre par quatre avant de toquer à la porte. Pas de réponse. «Callie c’est moi» dit-il en toquant à nouveau. Bah quoi... Moi c’était particulièrement expressif... Elle devait bien connaître sa voix en plus... il n’y aurait pas de problème. Pas de réponse. Il tambourina beaucoup plus fort «Allez Callie ouvre...» S’époumona-t-il persuadé qu’avec son ventre elle ne devait pas être du genre à aller bien loin. Pourtant son voisin de palier alerté par la vacarme finit par sortir de chez lui, passablement énervé. «Votre petite femme elle est partie il y a une petite heure !» Petite femme... Genre c’était sa petite femme... Il allait voir ce qu’il allait faire à cette petite femme franchement casse couille. Bon allez réfléchit.... Ou elle pouvait être ? Qui connaissait-il de l’entourage de Callie ? Personne... Excepté peut être... Stefan... Elle n’était quand même pas aller chez ce con. Certes passé un moment il trouvait ce con brillant, et drôle, et toujours bon pour déconner. Mais c’est parce qu’il était sous toute sorte de connerie qui lui mettait l’esprit pas clair. Maintenant que lui était sevré et que ce con ne l’était pas. Il l’évitait soigneusement. Parce que Stefan n’était pas du genre à te laisser tranquille dans ton sevrage. Il ne semblait pas aimer se droguer seul... Et il faut dire qu’ils avaient fait à une époque une plutôt bonne équipe. Il se dirigea donc vers l’appartement Stefan qui n’était pas trop trop loin de là, et frappa à la porte. Pas de réponse. Ils étaient casse couille à ne pas répondre. Il frappa plus fort, et finit par s’énerver. Il écouta un instant. Un instant qui fut suffisant à entendre des bruits à l’intérieur. Il s’énerva franchement. Il était là et il n’allait pas venir ouvrir ? Enervé il frappa plus fort sur la porte «Putain Stef ! Ouvre» Sous la pression de son coup la porte s’ouvra. Oups. Et il tomba nez à nez avec Stefan collant sous le nez de Callie un sachet de coke que cette dernière s’apprêtait à saisir. Son sang ne fit qu’un tour, ses iris s’agrandir subitement, et tout ses muscles se tendirent à la vue de la scène, et du fameux petit sachet de poudre blanche. Il regarda Callie un instant, ses yeux décrivant la courbe de son ventre, celle de sa poitrine, et celle de son menton, de ses lèvres, tout ce corps tendu près à recevoir ça dose destructrice. «Tu prend ça Callie tu ne me revois plus jamais.» Lâcha-t-il comme une bombe qui explosa brulant les trois quart de son cerveau. Pourquoi il avait dit ça au juste ? Ce n’est pas comme si Callie semblait en avoir quelque chose à foutre de le revoir visiblement. Et même s’il pensait clairement qu’il ne fréquenterait pas plus de droguer qu’il ne le faisait déjà -merci Parker - il devait s’en foutre de lui dire ça. Mais il avait légèrement l’impression de se faire avoir. Il bataillait comme un con tout seul à essayer de prendre des nouvelles d’elle, et voilà qu’il avait l’impression de se retrouver dans le plus grands guet appends de l’univers, avec sous son nez, tout ce qui lui faudrait pour oublier cette année merdique, et ressentir quelques heures d’euphorie bienheureuse. Ses muscles tendus et la gorge subitement sèche il s’avança rapidement, décidé à prendre le contrôle de la situation et à empêcher toutes les conneries qui pourraient arrivé à cause de ce fichu sachet de poudre. Il foudroya du regard Stefan au passage et sa main s’abattit violemment sur le sachet de poudre. Si tout ces muscles étaient tendu au maximum, les faisant ressortir à la perfection, ses mains commençait déjà à trembler sur le sachet, et son regard hagards virevoltait dans la pièce pour essayer de trouver un endroit ou il pourrait se débarrasser de ça au plus vite. Il vit une porte qui pouvait être celle de la salle de bain et s’avança fiévreux vers ce qu’il était probablement son salut. Stefan sembla faire un pas en sa direction, tout du moins c’est ce qu’il cru, et il se retourna vivement «T’avances j’te bute Stef ! Enfoiré» dit-il avec une violence exacerbé par l’envie qui se glissait dans ses veines. Il secoua rapidement le sachet au dessus des toilettes, et à cause de ses mains tremblantes il s’en mit plein sur lui et fut pris d’une sueur froide en voyant cette poudre sur ses mains. Sans réfléchir il se prit la tête dans les mains se mettant des résidus de poudre dans les cheveux. Il était mal, atrocement mal. Il maudissait Stefan, maudissait Callie de l’obliger à se mettre dans cet état. Il alluma le robinet et commença à se frotter les mains nerveusement. S’il ne mit qu’une seule seconde à enlever la poudre qui lui collait à la peau et sur les mains et sur le visage, il frotta encore longtemps comme un névrosé qui ne parvient pas à se débarrasser de ses démons. Se souvenant de la scène dans laquelle il était entré, la rage reprit le dessus sur le manque et la panique, et il parvint à s’extraire de la salle de bain tombant seulement nez à nez avec Callie. Il la regarda durement avant de lâcher «J’te remercie pas de m’avoir rappeler» Oui il lui en voulait. Comment pouvait-il s’améliorer si on ne le laissait même pas faire ? «Ramène ton cul on se casse d’ici.» rajouta-t-il en attrapant probablement un peu trop brutalement le bras de Callie. Mais avant d’amener Callie ou que ce soit son regard croisa enfin Stefan et les envies de meurtre remontèrent aussitôt. «Et toi ! Tu l’approches encore une fois je te promet que ta belle gueule ne sera qu’un vague souvenir ! Va te faire soigner!» Et il avait intérêt de déguerpir vite parce que d’ici deux secondes il aurait probablement envie de s’occuper de sa sale gueule immédiatement.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Dim 21 Juil - 16:26
Scott allait bien. Ou du moins, il tentait de se convaincre que c'était le cas et il espérait que cela suffirait pour le reste du monde, la première personne concernée étant Luya. L'autre homme avait-il remarqué le changement dans son attitude? Dans sa façon de se tenir? Dans sa façon de marcher ou même dans la façon qu'il avait de l'embrasser? Scott faisait tellement d'efforts pour ne rien laisser transparaître, pour faire en sorte que tout paraisse normal. Il n'y avait cependant rien de normal ou même d'anodin dans le fait de recroiser son ex après trois ans de silence total. Scott était rentré de sa brève rencontre avec Maximilian plus chancelant que jamais, des larmes toujours au bord des yeux. Il avait été ravi de trouver un appartement vide et il s'était rué dans la salle de bain, retirant ses vêtements avec des mains tremblantes et entrant dans la cabine de douche, il avait fait en sorte que l'eau soit la plus brûlante possible, histoire que sa peau devienne complètement rouge, pour pouvoir tout effacer, pour pouvoir tout recommencer. Pour oublier que pendant quelques instants, quelques brefs instants, il avait été de nouveau faible et il aurait été prêt à s'offrir à Maximilian, qu'il suffisait juste que le russe demande pour que Scott soit de nouveau prêt à l'aimer. Scott avait oublié Luya pendant ces minutes-là et il s'en voulait terriblement, ce n'était pas lui, ça ne lui ressemblait pas, il était tellement certain que Luya était le bon qu'il se dégoûtait lui-même à toujours laisser cette porte entre lui et Maximilian ouverte. Peut être qu'il était complètement maso dans le fond, peut être. Il en avait ri sous la douche, avant de sortir, se sécher et se rhabiller. Luya avait fait son apparition sur le palier de sa porte quelques heures plus tard et Scott avait souri, faisant comme si rien ne s'était passé. Ça ne lui ressemblait pas de mentir, Scott ne le faisait jamais en tant normal, il était d'une honnêteté effrayante et déroutante et c'était lui qui avait juré à Luya de ne rien lui cacher il y a quelques mois de cela. Cependant, il ne pouvait pas confier à l'autre homme ce moment, car déjà, il ignorait lui-même ce qui s'était passé, et ensuite... Parce qu'il n'était pas encore prêt à affronter le regard de Luya. Pas quand il se rendrait compte que Scott était juste comme les autres dans le fond et qu'il ne méritait pas son attention.
Alors quoi? La vie continuait, purement et tout simplement, Scott faisait semblant, il continuait de jouer le jeu et il voyait bien que parfois Luya était sur le point de lui poser une question, la question peut être, lui demander la raison derrière son comportement très étrange... Sauf qu'il ne le faisait pas, il ne faisait jamais et même s'il avait suffisamment de courage pour le faire, les lèvres de Scott finissaient toujours par entrer en contact avec les siennes pour prendre ce dont il avait besoin, ce qu'il pouvait avoir pour l'instant. Les lèvres de Luya avait un goût d'interdit à présent qu'il savait que c'était les seules qu'il aurait et les seules qu'il désirait. Comme aujourd'hui, Scott était rentré de l'hôpital complètement éreinté, songeant qu'il était définitivement trop vieux pour toutes ses heures supplémentaires, il avait salué Luya et il avait trouvé ses lèvres. Et alors là toute la logique s'envolait alors, rapidement, Scott le poussa contre le canapé et trouvant sa place entre les jambes de Luya, il l'embrassa encore, ses mains s'égarant sous la chemise de l'autre homme, les sons que produisaient Luya étant de véritables récompenses. À bout de souffle, il s'écarta des lèvres de Luya, collant son front contre celui du brun, perdant quelques précieuses, Luya le fixant aussi, la respiration bruyante. "Comment..." Luya s'éclaircit la gorge, cherchant à retrouver sa voix."Comment était ta..." "Non." Scott venait de l'interrompre sa voix à peine plus élevée qu'un murmure. "Je n'ai pas vraiment envie de parler." Pour appuyer son propos, les mains de Scott défirent rapidement les boutons de la chemise de Luya, révélant le torse nu du jeune homme. Le regard de Scott dériva un instant sur la peau ainsi révélée avant de revenir sur poser sur le visage de Luya, les joues de ce dernier couleur carmin.
Feel the city breaking and everybody shaking and we're staying alive, staying alive. Ah, ha, ha, ha, staying alive, alive.
Le téléphone de Scott venait de se manifester, en n'importe quelle autre circonstance, l'infirmier aurait totalement ignoré son portable et il aurait donner à Luya une véritable raison de rougir, mais pas pour cette sonnerie. Il n'avait attribué cette chanson là qu'à une seule personne dans son répertoire et il s'agissait de Callie. Cela faisait depuis plusieurs semaines qu'ils ne s'étaient pas parlés et automatiquement, en sortant son téléphone de la poche arrière de son jean, Scott était légèrement inquiet. Comment ne pas l'être? Lui et Callie s'étaient rencontrés à l'époque où il avait été stagiaire dans un hôpital psychiatrique. Pourquoi est-ce que Scott avait choisi un tel endroit? Par simple curiosité voilà tout, il avait été surpris par le silence qui régnait dans l'établissement, simplement interrompu par les cris de tel ou tel patient de temps à autre. Alors naturellement quand il avait vu Callie, il lui avait parlé, avant même de voir un dossier à son nom et de comprendre pourquoi est-ce qu'elle se trouvait dans un tel établissement, il lui avait tout simplement parlé, il s'était plaint de quelque chose, il ne savait plus trop quoi, mais visiblement, ce n'était pas le boulot de l'ensemble des médecins et autres personnes du corps médical de réconforter les patients. Ils étaient juste là pour les enfoncer un peu plus dans leur misère, leur donner leur médicament et éventuellement les laisser partir. Chose que Scott ne pouvait pas comprendre, tout le monde avait besoin d'aide à un moment donner dans sa vie, pas vrai? Le message de Callie était vague, confus, comme si elle avait été paniquée en le tapant et elle disait avoir besoin d'aide. Sans vraiment s'en rendre compte, Scott se leva du canapé, appuyant sur la touche pour la rappeler, portant le téléphone à ses oreilles. "Décroche Callie, décroche." murmura t-il. Pas de réponse et il fut directement envoyé sur le répondeur. Quelque chose clochait ... Scott poussa un soupir, envoyant une réponse à Callie: "Peu importe où tu es, ne bouge pas, j'arrive." avant de se servir d'une autre fonction de son téléphone. Callie avait son téléphone allumé, elle n'avait même pas besoin de l'appeler, il pouvait la retrouver ainsi. Elle était à 3km d'ici... C'était faisable en voiture.
Scot amorça un mouvement vers la porte avant de faire demi-tour, fixant de nouveau Luya. "Je dois y aller, une de mes amies a un problème. Je fais au plus vite." Sans même attendre une réponse de Luya, Scott attrapa ses clés de voiture et sortit de l'appartement. Où était Callie et dans quel genre d'ennui était-elle? Absolument aucun moyen de le savoir. Et elle était enceinte en plus... Scott démarra en trompe à cette pensée, son téléphone dans une main pour le guider, priant intérieurement pour que rien de grave ne soit arrivé. Il grilla plusieurs feux rouges et quand il se gara à l'adresse indiquée, il avait toujours un mauvais pressentiment. Callie n'était plus qu'à quelques mètres de lui, il entra dans l'immeuble d'un pas rapide, pas au rez de chaussée, ni au premier étage... Scott se rapprochait et plus il le faisait, plus il se demandait ce qu'il allait trouver. «Et toi ! Tu l’approches encore une fois je te promet que ta belle gueule ne sera qu’un vague souvenir ! Va te faire soigner!» Ce fut plus le cri qu'autre chose qui interpella Scott, signe plus qu'évident qu'il était au bon endroit. La porte était quasiment sortie de ses gonds de toute façon et Scott n'eut qu'à y appliquer une légère pression pour qu'elle s'ouvre et qu'il rentre dans cet appartement, visiblement, inconnu. Son regard se posa directement sur Callie. Peu importe les meubles qui étaient sans dessus dessous, le bazar qui régnait sur le sol et Stefan McFire en personne qui faisait les cent pas, plus paniqué que jamais. C'était une blague pas vrai? Qu'est-ce que Callie et Stefan faisaient dans la même pièce? Et ce type qui tenait Callie, qui était-il? Peu importe. Peu importe les détails, peu importe que la vue de son supérieur direct le laissait plus que perplexe, Scott ignora tout ces détails inutiles et se dirigea vers Callie, attrapant le visage de cette dernière entre ses deux mains. "Est-ce que tout va bien?" Il posait la question en observant Callie sous toutes les coutures, toujours aussi proche d'elle, mais visiblement elle n'avait rien. Le regard de Scott dériva vers la seule personne de la pièce qu'il ne connaissait pas, son expression, meurtrière. "Je ne sais pas qui tu es mais je te conseille de la lâcher tout de suite." lança Scott le plus calmement possible.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Mer 31 Juil - 0:17
Tout alla trop vite, beaucoup trop rapidement pour que Stefan ait réellement le temps d’analyser la situation. La drogue avait endormi toutes ses facultés de raisonnement, le poison anesthésiant la moindre cellule nerveuse qui se trouvait à sa portée. Il voyait, sentait encore, tous ses sens en ébullition, de véritables volcans, le moindre contact provoquant chez lui une éruption de sensations incroyables et magiques. Un peu de poudre blanche, quelques flammes discrètes dans l’esprit du jeune homme qui viendraient embraser le tout, et la lave en fusion se répandait lentement dans ses veines, le faisant bouillir de l’intérieur. Dieu que c’était bon, cette impression de puissance, ce moment éternel que personne n’arrivait jamais à saisir. La quête de la première fois, celle où tout avait été parfait, intact, fragile ; comme la neige fraichement tombée qu’on n’oserait souiller. En prendre, en reprendre encore, s’empiffrer de tous ces flocons pour essayer de courir après du vent, pour retrouver cette bouffée d’oxygène que la première dose avait su provoquer. Avoir l’impression d’être infini, de pouvoir faire crouler le monde sous un rail de poudre ; se mettre à croire que rien n’était impossible et que l’univers était assez petit pour pouvoir finalement le conquérir. Voilà ce que Stefan tendait à Callie avec toute la générosité qui le caractérisait. Même dans l’adversité, dans le désespoir et le manque, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la santé comme dans la maladie, dans la joie comme dans la peine, jusqu’à ce que la mort les sépare, il lui tendait la seule chose à laquelle il tenait véritablement. Il lui offrait la solution sur un plateau d’argent : un mariage avec la drogue, pour le meilleur et pour le pire. Nageant en plein délire, Stefan ne se rendait même pas compte qu’il tentait de la noyer avec lui, et malgré la remarque de la jeune femme, il ne broncha pas, continuant inlassablement de la tenter, tel le serpent qui avait tendu le fruit défendu à Eve... Comme c’était écrit, elle céda et fit un mouvement vers l’avant pour se rapprocher de lui. C’était sans compter sur l’arrivée d’Adam pour la distraire, pour lui épargner le pêcher originel et la sauver de son inconscience. Jackson, en personne, qui venait de franchir le pas de sa porte sans y être autorisé.
Les lèvres de Stefan se tordirent en un sourire narquois, un léger rictus satisfait qui prouvait qu’il était ravi de cette situation. À quelques secondes près, il aurait pu nager en plein bonheur avec Callie, mais Jackson fut trop rapide et s’était déjà saisi du sachet de poudre avant même que Stefan ait le temps de réagir. Papa Jackson était venu leur faire la morale alors qu’il était bien loin d’être irréprochable. Lui aussi avec passé des nuits entières à se repoudrer le nez, et toutes ces heures qu’ils avaient partagé au milieu des nuages semblaient être oubliées, perdues dans leurs esprits trop sobres pour réaliser ce que représentaient vraiment le plaisir et le bonheur de ne faire plus qu’un avec la drogue. Papa Jackson. Si les muscles de ce dernier n’avaient pas été aussi crispés et tendus, Stefan aurait sûrement rit à cette pensée... Papa Jackson qui venait sauver sa femme et son mioche. Vraiment, il y avait de quoi se plier en quatre, et Stefan était certain qu’il s’en fendrait la poire quand Jackson aurait enfin le dos tourné et qu’il ne serait pas occupé à le fusiller du regard. Le sourire du junkie disparut immédiatement, ravalant timidement sa fierté au point de déglutir avec difficulté. Lorsqu’il percuta enfin, Jackson était déjà en train de partir avec sa poudre, sa fée, son paradis. Il se leva d’un bond et fit un pas dans sa direction en protestant, mais Jackson lui ordonna de rester où il était. Naturellement, Stefan s’arrêta. Incroyable de constater qu’un homme comme lui pouvait recevoir des ordres aussi facilement. À croire qu’il avait été bien dressé... En même temps, si les coups et les insultes de son père n’avaient pas réussi à forger son caractère, ils lui avaient au moins appris à se taire et à reconnaitre sa faiblesse lorsqu’il se retrouvait face à un adversaire plus imposant. Peut-être qu’il était tout aussi fort que le brun, mais il le craignait tellement qu’il n’osait pas se mesurer à lui. Même la drogue n’avait pas réussi à le convaincre qu’il était assez puissant... Il avait vu Jackson s’énerver tellement de fois, constaté à maintes reprises la force de ses colères, qu’il ne voulait pas tenter le diable et se retrouver défiguré. Ainsi, il resta immobile, les bras ballants, essayant de protester tant bien que mal de l’endroit où il se trouvait, observant les moindres faits et gestes de Jackson pour savoir ce qu’il allait bien pouvoir faire subir à son bien le plus précieux. Il allait jurer de ne pas toucher à Callie, faire le serment de ne plus jamais lui tendre de la poudre si c’était ce que Jackson souhaitait. Il était sur le point d’ouvrir la bouche, se mettre à genoux s’il le fallait ; du moment que le brun lui rendait son sachet... Oui, il se serait prosterné s’il n’avait pas entendu le bruit affreux de la chasse d’eau, écoulement immonde, inondation insupportable qui résonnait dans sa tête comme la fin du monde, le début de l’apocalypse.
Stefan ne tint plus en place et contourna le canapé pour rejoindre Jackson et constater tout ceci par lui-même. Il le retrouva debout devant le lavabo, trop occupé à se frotter les mains, et sans attendre une seconde de plus, Stefan se rua vers ses toilettes, loin du regard des deux autres, se mettant à genoux devant sa cuvette, scrutant la moindre trace de son sachet. « Ma poudre, ma poudre... », murmurait-il, ainsi agenouillé devant l’autel de sa fée, autel grotesque où l’offrande la plus absurde et la plus atroce venait d’être faite. Il s’agissait plutôt là d’un sacrifice, puisque le coeur battant de Stefan semblait vouloir rejoindre ce sachet, cette poudre divine, galopant sans cesse pour tenter de se libérer de sa cage thoracique et rejoindre la plus belle des déesses. « Ma poudre... », miaulait-il encore comme un pauvre chaton à qui on aurait arraché sa pelote de laine, son joujou préféré. Les mains tremblantes et le regard perdu, il plongeait ses doigts dans le fond de l’eau claire qui régnait dans le trône, essayant de rattraper ce qui n’existait déjà plus. Sa dernière dose, l’ultime rail, le seul qui lui restait... Quelques heures de bonheur... Non, quelques heures célestes qui venaient de tomber à l’eau comme si cela ne valait rien de plus que ce qu’on jetait d’ordinaire au fond de la cuvette... Les avant-bras trempés il se releva enfin, les dents serrées et le regard emplis de haine et de tristesse, se hâtant d’aller rejoindre Jackson et Callie qui se trouvaient toujours là, l’un saisissant le bras de l’autre, le ventre rebondis de la jeune femme coincé entre les deux comme l’évidence que leur couple était une véritable erreur. Il les maudissait, eux et leur future progéniture, et il n’eut pas besoin de parler pour faire passer le message à ses deux anciens amis, son regard se suffisant à lui-même. Il voulait répondre pourtant, une fois encore. Il aurait aimé dire qu’il promettait surtout de se venger, de faire justice soi-même et de rendre hommage à sa poudre ; mais aucun son ne sortit de sa bouche, et les seuls mouvements qu’il parvenait à faire étaient circulaires, faisant les cent pas dans le peu d’espace qui lui appartenait encore. Peu importait les menaces, Stefan avait surtout envie et besoin de retrouver sa bien-aimée. L’eau ruisselait toujours le long de ses bras jusqu’à la pointe de ses doigts, comme si la tristesse émanait du moindre de ses pores pour venir rouler sur sa peau... Il avait même oublié d’où provenait cette eau, passant une main nerveuse dans ses cheveux. De toute manière, cette eau était sacrée, puisque sa fée l’avait bénie...
Stefan continuait de s’agiter dans son coin, redoutant le moment insupportable où les effets de sa bienfaitrice s’estomperaient définitivement. Il ne se souciait plus de Calliope et Jackson et espérait qu’ils appartiennent rapidement au passé. L’un comme l’autre, il ne voulait plus les croiser ni en entendre parler alors autant faire en sorte de les oublier dès à présent et se concentrer sur tout le reste. Le reste étant Scott Winston. Quoi ? Depuis quand était-il là ? Et pourquoi chez lui ? Est-ce que son appartement s’était soudainement transformé en moulin au point de rameuter tout le voisinage ? Il fixait l’infirmier avec de grands yeux ronds, pas certain de comprendre pourquoi l’un de ses employés se retrouvait subitement sous son toit... Le grand blond s’approcha de Callie et la grimace écoeurée de Stefan se chargea de traduire son dégoût face à ce genre de scène. Alors comme ça, Scott était venu pour elle. Fort bien. Il n’allait pas rester longtemps de toute manière, Stefan ayant eu sa dose d’hypocrites pour la journée - et bizarrement, cette dose-là ne lui manquait jamais. Il fronçait les sourcils, toujours perché parmi les nuages, observant les trois autres comme s’il se trouvait au-dessus de tout et de tout le monde, un véritable dieu. Convaincu qu’on ne le voyait plus, il se mit à rire lorsqu’il entendit les menaces que Scott proférait à l’égard de Jackson, comme un téléspectateur devant une série télévisée hilarante. « T’entends ça, Papa Jackson ? Tu la lâches. Et tu vas aussi me rendre ma poudre, parce que sinon tu risques d’avoir de gros problèmes. » Si Stefan n’avait aucune intention de prendre la raclée de sa vie, c’était raté. Mais s’il était encore en vie après ça, il n’hésiterait pas à faire marcher ses contacts. Quand on traine suffisamment longtemps dans le milieu de la drogue, on sait à qui il faut s’adresser pour se venger sans se salir les mains. Jackson ne serait peut-être pas forcément ravi de trouver des mecs en cagoules noires sur le pas de sa porte si toutefois il ne remboursait pas Stefan...
Le cadre était donc persuadé que la situation s’était maintenant retournée en sa faveur, et plus à l’aise qu’auparavant, il n’hésita plus une seconde et ne prit même pas le temps de remuer sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir. Il regarda alors Callie, son doigt pointé vers elle tel un poignard menaçant. « Toi, rappelle-moi de ne plus jamais compter sur toi. Si j’avais su que tu te fiais à Winston, crois-moi, je ne t’aurais jamais fait confiance. » Il se tourna vers Scott, se trouvant toujours à une distance raisonnable de toute cette foule irritée qui menaçait de se jeter sur lui. « Ça joue les héros mais ça ne vaut pas un clou. », dit-il entre ses dents, le regard braqué sur l’infirmier. Et bizarrement, son esprit était déjà ailleurs, trop occupé à chercher le moyen idéal pour récupérer son sachet ou s’en procurer un autre sans avoir à passer par son dealer habituel... Après tout, il aurait besoin de se détendre après cette altercation mouvementée.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Lun 19 Aoû - 16:31
Callie était prête a le faire, à balayer tout le reste. Ce petit sachet semblait être la plus belle chose qu'elle ait vu depuis des mois. Elle savait comment elle serait quelques minutes après avoir sifflé son contenu. Elle se sentirait soudain très détendu, cette boule qui lui étreignait l'estomac disparaitrait et une sensation de calme absolu détendrait son corps névrosé. Oui, cette sensation l'inspirait ... Fébrile, elle s'approcha du petit sachet sous les yeux ravis de Stefan. Il voulait qu'elle le fasse, qu'elle s'échappe aussi de son quotidien effrayant. Mais alors, il débarqua. Jackson. Il venait de déboulé de n'importe où, comme à chaque fois comme elle pouvait le remarquer. Sa première réaction fut de sursauté sous l'assaut, puis de se sentir automatiquement coupable du geste qu'il venait de freiner. Ca aurait pu être n'importe qui qu'elle se serait sentit prise en faute, mais là, il s'agissait de Jackson et comme à chaque fois qu'elle était en sa présence, ces sensation s'en trouvait décuplé. Tout était toujours plus fort en sa présence, sa colère, son désir, son chagrin, tout. «Tu prend ça Callie tu ne me revois plus jamais.» , cracha t'il dans sa direction, le visage rouge de colère. Callie se recroquevilla sur elle-même, telle une gosse effrayé. Dieu qu'elle était faible et misérable en cet instant ! Jackson se tenait bien droit, son regard rivé sur ce qu'elle tenait entre les mains. Il était déjà en sueur et sa colère transpirait sur lui comme un afflux de sang faisait rougir ses joues et ses yeux. Callie se mit alors à trembler tandis que Stefan était encore médusé par l'arrivée impromptu de Jackson. Elle avait envie de lui sortir un tas de trucs mais sa bouche resta résolument close. Avait-elle envie de le revoir seulement ? Oui, bien sûr, plus que tout même si elle s'était borné a l'éviter ces derniers temps. Mais tout son corps réclamait sa présence, c'est bien simple, le voir, même dans cet état, réveillait en elle un tas de pulsions que Stefan ne voulait pas connaître. Callie resta figée quand Jackson se jeta sur le sachet, lui arrachant violemment la seule délivrance dont elle avait rêvée depuis des mois. Elle n'osait soutenir son regard, n'osait parler par peur qu'il s'en reprenne directement à elle. Jackson pouvait faire d'elle ce qu'il voulait en cet instant, mais il était concentré sur la poudre qui s'agitait sous son nez. Furieux, il partit en direction de la salle de bain, Stefan sur ses talons. «T'avances j'te bute Stef ! Enfoiré». Ce dernier recula sur le champ, regardant son trésor disparaître sans rien pouvoir y faire. Callie se leva alors, cherchant à calmer Jackson ou peut-être pas, mais elle osa s'interposer. Jackson se tourna alors vers elle, le visage déformé par la rage ; « Jacks ... », mais il lui hurlait déjà dessus, comme toujours. «J'te remercie pas de m'avoir rappeler». Il avait raison, elle l'avait laissé dans le vent. Mais elle n'avait pas fait ça de bon coeur car il lui manquait même si le reconnaître serait accepté d'être accroc d'un enfoiré comme lui. Callie profita alors de la joute entre les deux hommes pour dégainer son portable et taper, fébrilement sur son clavier. Elle se sentait dépassé, elle avait peur et ce qui allait suivre n'allait rien arranger. Elle avait du mal à respirer, son coeur s'accélérait brutalement et en voyant l'eau poudreuse se reflété a la surface, de la sueur perla le long de son front. «Et toi ! Tu l'approches encore une fois je te promet que ta belle gueule ne sera qu'un vague souvenir ! Va te faire soigner!», cracha t'il sur un Stefan plus déstabilisé par sa poudre envolé plutôt que la menace du Monroe. Seul Callie semblait vraiment comprendre ce qui se jouait en cet instant. Jackson pouvait réellement le démolir, elle le savait très bien et elle ne pourrait rien y faire. Jackson lui attrapa alors le bras, l'empêchant de terminer sa tâche. Elle espérait vraiment que le message avait été envoyé parce qu'elle ne tarderai pas a perdre pied, surtout avec la pression qu'exerçait Jackson sur elle. « Tu me fais mal ... », gémit-elle au bord des larmes.
Les deux hommes s'affrontaient du regard. Tous deux se retrouvaient avec des résidus de poudre un peu partout et Callie pouvait sentir l'odeur alléchante de la dose emplir les lieux. Ses jambes se mirent à trembler. Ils étaient tous prêt à tuer en cet instant pour une dose, juste une petite ... Callie se trouvait dans l'ombre de Jackson qui cherchait a l'entrainer a sa suite, voulant la faire sortir de la malgré ses remarques plus que mauvaises. Mais elle ne voulait pas le suivre, elle avait envie de s'effondrer sur le sol et de se mettre à pleurer comme une gosse. Stefan, lui, était plus mal que jamais, de l'eau sur les cheveux, ses yeux se révulsaient par l'anéantissement, tellement misérable en cet instant ... Puis une nouvelle personne vint faire son entrée dans ce tableau déjà bien chaotique. Callie ne le reconnut pas tout de suite, ces larmes brouillant sa vision. Scott pénétra dans l'appartement, son regard tombant directement sur elle. Aussitôt, elle se sentit soulagé même si le regard de Stefan ne semblait être aussi sûr. « Est-ce que tout va bien? », lui demanda-t-il en s'approchant d'elle, son regard bienveillant se posant sur son ventre. Elle ne savait pas vraiment. Ce qu'elle savait, par contre, c'est que Jackson n'appréciait vraiment pas qu'un inconnu se mêle de leur histoire et encore moins qu'il semble si décidé a lui venir en aide. Callie réussi a hocher la tête pour dire que ça allait même si elle se sentait perdre pied. « Je ne sais pas qui tu es mais je te conseille de la lâcher tout de suite », dit alors Scott en plongeant son regard pénétrant dans celui de Jackson. Callie implora alors Jackson de l'écouter. Scott ne partirait pas sans elle, elle le savait très bien. Elle l'avait appelé à la rescousse et il ne pourrait la laissé ici sans s'en vouloir. Aussitôt, elle culpabilisa de lui avoir demandé son aide. Il allait être tellement déçu, si ce n'était pas déjà le cas ... Elle n'osait pensé à la suite, a son regard lourd de sens quand il l'aurait sortit de là, parce qu'il allait le faire, il le faisait toujours ...
« T’entends ça, Papa Jackson ? Tu la lâches. Et tu vas aussi me rendre ma poudre, parce que sinon tu risques d’avoir de gros problèmes. », déclara Stefan qui, jusque là, c'était tenu en retrait. Immédiatement, Callie sut que la suite allait être désastreuse. Scott ne cilla pas, il ne semblait pas toucher par la remarque de Stefan, seul Jackson semblait l'intéressé. Callie, elle, dévisagea Stefan comme s'il avait été un vulgaire moustique. Tous savait que Stefan ne tenterait rien, il avait bien trop peur de Jackson. Callie le savait, Jackson était violent et ne reculait devant personne. Il ne lui suffirait que de quelques petites secondes pour régler son compte au McFire. Mais ce qui la fit tiquer, c'est ce qu'il venait d'annoncer. Elle ne savait pas comment Jackson allait réagir en comprenant que Callie lui avait tout avoué. Dire que quelques minutes auparavant, elle lui faisait assez confiance pour le lui dire ; quelle conne ! Quant à Scott, elle n'osait affronter son regard maintenant qu'elle savait qu'il avait comprit. Lui qui avait eut assez confiance pour elle pour la penser sortit d'affaire devait être cruellement déçu de tous ses efforts pour la maintenir clean. Parce qu'elle avait trouvé un substitut a la drogue comme toujours, elle avait fait de Jackson sa nouvelle addiction. « Toi, rappelle-moi de ne plus jamais compter sur toi. Si j’avais su que tu te fiais à Winston, crois-moi, je ne t’aurais jamais fait confiance. », dit-il en la menaçant personnellement. Ce coup-ci, il n'était pas question qu'elle s'écrase. Rageuse, elle passa devant Scott et poussa violemment Stefan, qui ne s'y attendant pas, manqua de tomber à la renverse. « Pour qui te prend espèce de connard ? Ne parle pas d'un mot qui te dépasse totalement ! Scott vaut cent mieux que ta sale gueule ! », cracha-t-elle, la peur ayant cédé la place à la colère. Elle savait bien que ce brusque changement d'état était dût a sa maladie mais comme a chaque fois, il était difficile pour elle de contrôler quoi que ce soit. Elle savait qu'elle ne tarderait pas à devenir encore plus sauvage et elle espérait vraiment que ce soit Stefan qui en payerait le prix. Puis elle se tourna vers Jackson : « Et toi, tu ne me traites plus jamais comme ton chien, c'est compris ? Si tu veux une chienne, appel ton répertoire ! », enchaîna-t-elle, sentant ses nerfs se gonler.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Dim 8 Sep - 14:21
Jackson avait les nerfs à vif. Ce qui en soit n’avait rien d’étrange. Jackson avait été conçu avec un sang bouillant, et des nerfs qui s’effrite à la moindre dispute. Jackson ne savait pas refouler la violence qui grandissait en lui, ravageant son cerveau de toute rationalité - si tenté qu’il est un jour su être rationnel. Jackson était faible. Faible et dépendant. Content de s’être soigné d’une addiction il replongeait aussitôt dans une autre, ayant toujours les traits tirés d’un ancien Junkie. Il fallait dire qu’il faisait toujours les choses à moitié. Lorsqu’il se sevrait de la drogue il oubliait de se sevrer de ses copains drogués, lorsqu’il se sevrait de.. D’accord il ne s’était sevré de rien d’autre... Il pourrait bien essayé de se sevrer de l’alcool, mais il n’en serait pas moins barman. Il pourrait bien essayé de se sevrer des femmes, mais il n’en aurait pas moins foutue une enceinte. Jackson était un cas désespéré, qui essayant désespérément d’aller mieux, sans donner les moyens à son désespoir de s’évaporer. Peut être n’était-ce qu’une vieille technique ancestrale pour pouvoir ainsi se plaindre que quoiqu’il fasse, il n’y arriverait jamais. Ou peut être que plus simplement, moins vicieusement, c’était une manière d’être sur qu’il échouerait... Je veux dire, échoué lorsque c’était évident que l’on y arriverait pas, ce n’est qu’une évidence de plus qui se réaliserait. Alors que si on se met à y croire. Et que l’on échoue, c’est l’espoir qui s’effrite, l’espoir détruit qui vous tue. Sans espoir il était toujours la même déception pour lui même. Rien de bien terrifiant, de bien choquant. Tout de Jackson.
Mais parfois Jackson sortait de ses chemins habituels d’échec. Il vous faisait croire pendant un quart de seconde qu’il avait vraiment fait un effort, qu’il était près à changer à évolué. Ainsi connement, il partait à la recherche de Callie, réellement inquiet pour elle, en manque de ses courbes qu’il ne toucherait pas, de ses cris qui l’insupporteraient. Bien sûr il y avait peu de chance qu’il le dise. Il ne savait pas parler de ces choses là, il ne savait même pas réellement ce qui le poussait à la chercher. Sa culpabilité de l’avoir mise en cloque d’après lui. Et il commençait Callie, elle ne voyait plus depuis longtemps le bien qui pouvait résister en Jackson. Un minuscule village de bien qui se bat irrésistiblement contre l’ombre qui l’assaille. Avec Callie Jackson l’avait très surement mérité, mais cette dernière ne voyait plus que l’ombre qui drainait toute sa force. Enfin. Parfois Jackson sortait de ses habituel schéma d’échec. Il essayait de bien faire, et se retrouvait dans des situations encore pire. Comme celle-ci. Ou les nerfs à vif Jackson se lavait fébrilement les mains de la poudre blanche qu’il avait lâché par erreur sur ses phalanges en la vidant dans les toilettes. Debout, droit devant le lavabo, il fermait les yeux, respirant de manière saccadé, cherchant une force qu’il ne trouvait plus. Une force qui garderait loin de lui ses mains odieuses, ses doigts qu’ils n’auraient qu’à lécher pour sentir les quelques grains de poudre se dilué à sa salive, puis à son sang. Il frotta encore, encore et encore, quand bien même ses mains furent propre. Il ne parvenait pas à se défaire de la sensation de coke. Et connement il en voulait. Il se détestait d’en vouloir encore, malgré tout ce qu’elle avait fait. Il les détestait de l’obliger à se mettre dans cet état là. Ni une ni deux il empoigna Callie, sans faire attention à la violence qu’il employait. Elle était enceinte et complètement inconsciente. Non pas que la vie du bébé l’intéressait particulièrement, mais étrangement celle de Callie ne lui était pas égale. Il commença à la tirer sans douceur vers la porte d’entrer, pour s’échapper, pour rentrer, pour se sortir de ses lieux maudits. Mais soudainement un troisième homme entra. Un homme grand, blond, que Jackson ne connaissait pas. En même temps il avait l’air si propre sur lui, et si bon que ce n’était pas étonnant. « Est-ce que tout va bien? » Instinctivement les lèvres de Jackson se retroussèrent en signe de défense. Il ne savait pas à qui il avait à faire, mais il avait l’étrange sensation que tout allait encore lui retomber dessus. Parce que c’était comme ça que tout se passait toujours dans la vraie vie. Dans sa vraie vie. « Je ne sais pas qui tu es mais je te conseille de la lâcher tout de suite » Dans le mille. L’homme avait délaissé le regard de Callie, pour venir fixer ses prunelles dans les siennes. Jackson ne le lâcha pas du regard, l’affrontant sans un mot, sans un geste, jugeant son adversaire dans un silence moite et violent. Sa mâchoire se crispait, et sa main se serra un peu plus sur la prise qu’il avait sur Callie, avant de tout relâcher en même temps qu’il prit une grande inspiration. Les mains tremblantes il lâcha complètement Callie, et montra ses mains ouvertes aux blonds en signe d’accord. Il ne le frapperait pas. Pas lui. Quand bien même il ne savait pas qui il était, mais il n’avait pas l’air de vouloir faire du mal à Callie, et là tout de suite, c’était tout ce qui lui importait. Jackson sembla se calmer légèrement. « T’entends ça, Papa Jackson ? Tu la lâches. Et tu vas aussi me rendre ma poudre, parce que sinon tu risques d’avoir de gros problèmes. » Enfin il aurait pu se calmer légèrement. Ses narines tremblèrent sur le coup de la colère, et d’un geste vif Jackson se retourna et fondit sur Stefan l’empoignant par le cou et le plaquant avec une violence inouï contre le mur derrière lui. Sa main descendit du cou sur le haut du torse, et froissant l’étoffe de son T-shirt, il sentit toutes ses phalanges se crisper de rage contre le torse de Stefan le maintenant à sa merci contre le mur. «C’est moi que tu menaces enfoiré ?» Il retira quelques secondes sa main du Mc Fire, avant de la replaquer encore plus violemment sur son torse lui bloquant probablement toute arrivée d’air pendant quelques secondes. «C’est moi que tu menaces ?» Qu’il répète ce qu’il venait de dire, et Jackson l’écrasait comme une mouche, entre deux de ses doigts. Si Jackson avait failli se calmer, maintenant il voyait plus rouge que jamais. Après avoir essayer de refourguer sa came à une femme enceinte, il osait demander à Jackson d’aller lui en racheter ? Il se foutait de sa gueule. «Je te jure que si tu m’oblige à te rendre ta poudre, je te l’a fait ingérer par tous les pores jusqu’à ce que tu fasses une overdose.» Et inutile de dire que dans la bouche de Jackson les menaces avaient nettement plus de poids que dans celle de Stefan. Jackson avait déjà été en prison parce que soit disant il avait poussé un mec jusqu’à l’overdose. Après avoir été condamné à tord, nul doute qu’il suffisait de lui faire perdre les pédales un instant pour qu’il passe le cap et face se pourquoi on l’avait condamné en premier lieu.
Se rendant compte que Callie et le blond était toujours quelques part derrière lui, et que ce n’était peut être pas le moment d’enfoncer Stefan dans sa tombe, Jackson serra la mâchoire et le relâcha, s’éloignant un peu, les yeux fermé, la respiration lourde et difficile. Si Stefan l’ouvrait encore, Jackson ne le louperait pas. « Toi, rappelle-moi de ne plus jamais compter sur toi. Si j’avais su que tu te fiais à Winston, crois-moi, je ne t’aurais jamais fait confiance. » Oh le con ! Les os du cou de Jackson craquèrent alors qu’il braqua à nouveau son regard furieux sur Stefan. Le menacer lui ce n’était déjà pas bien malin, mais menacer Callie sous ses yeux c’était encore plus stupide. Jackson allait faire un pas pour régler définitivement le compte de Stefan lorsque Callie lui passa sous le nez rageuse, et poussa violemment Stefan. « Pour qui te prend espèce de connard ? Ne parle pas d'un mot qui te dépasse totalement ! Scott vaut cent mieux que ta sale gueule ! » Jackson figea son regard sur Callie, se mordant la lèvre, retenant péniblement un petit sourire. Elle était splendide. Folle, désaxée, et un brin violente, mais dieu ce que ça la rendait encore plus désirable. Passant d’un manque à un autre en quelque seconde, il la voulait. Si quelque seconde plus tôt il avait été aveuglé par la colère, en voyant Callie rentrer dans son champ de vision, aussi furieuse qu’elle pouvait l’être, se déchaîné contre un Stefan qui l’avait bien mérité, il ne pouvait voir autre chose que son désir. Son désir étranglé par une sensations désagréable. Une sensation insupportable. C’était le blond qu’elle défendait. Le blond qui importait vraiment. Lui dans tout ça il était quoi ? Pas Scott Winston en tout cas. Il il ne valait pas mieux que la sale gueule de Stean probablement. Si Scott n’avait pas été aussi près de lui, nul doute qu’il aurait su oublier cette sensation insupportable et qu’il se serait rué sur les lèvres de Callie. mais l’autre était là. Et bien qu’il n’est aucune idée de qui il pouvait être, il le détestait. Lui ne faisait pas souffrir Callie. Lui pourrait tout lui offrir. C’était surement pour lui, qu’elle ne le rappelait plus. Qu’elle le laissait se noyer dans sa culpabilité. Enfermé dans un désir obsessionnel et jaloux, Jackson ne sut comment réagir, jusqu’à ce que Callie se retourne vers lui. « Et toi, tu ne me traites plus jamais comme ton chien, c'est compris ? Si tu veux une chienne, appel ton répertoire ! » Bam... Ca il ne l’avait pas vu venir non plus... Il ne pensait pas avoir particulièrement mal agit avec Callie. Après tout il l’avait empêché de faire la pire connerie de sa vie, et l’avait protégé d’un drogué psychotique... Il appelait pas ça la traiter comme une chienne... Il avait surement du merder quelque part... Mais ou. Il sentit quelque chose gonfler dans sa poitrine, écrasant ses poumons à coté, et bloquant sa respiration. Il enfonça ses phalanges dans sa paume, crispant ses poings farouchement rentré dans ses poches. Il se haïssait d’en arriver toujours là. «Excuse moi.» C’était sortit d’une traite, de nul part, et ça avait de quoi surprendre tout le monde. Tout ceux qui connaissait un minimum le personnage en tout cas... Jackson n’était pas du genre à s’excuser. Mise à part à sa soeur, et à Ashleigh... Sinon les autres pouvaient aller se faire cuire un oeuf... Ils étaient prévenus de la débilité du personnage.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Mer 2 Oct - 23:14
Scott aurait dû déguerpir dès qu'il avait réalisé qui était le propriétaire de cet appartement. Mais Los Angeles était une grande ville pas vrai? Aucune chance pour qu'il tombe sur l'autre homme dans la cité des anges... Le blond aurait dû savoir que son optimisme le tuerait... Oui,cela avait commencé il y a quelques années de cela quand son CV s'était retrouvé sur le bureau de Stefan. Pour être honnête et vu le passé des deux hommes, Scott avait été surpris d'avoir eu le job. Cependant, il s'était dit qu'il était temps d'arrêter les enfantillages, lui et Stefan n'étaient plus les deux étudiants qu'ils avaient été au moment de leur rencontre, il fallait passer à autre chose. Scott s'était donc excusé et il n'avait obtenu aucune réponse de la part de l'autre homme. Non, il avait cru qu'ils allaient pouvoir tourner la page mais non, non, ce n'était pas aussi facile, Stefan semblait prendre un malin plaisir à lui donner les horaires les plus infernales quand il faisait les planning et si Scott avait le malheur d'arriver en retard, Stefan s'en donnait à coeur joie pour lui lancer des piques et autres remarques. Scott essayait de ne pas répondre mais c'était un exercice difficile, surtout quand il avait juste envie de donner un coup dans la mâchoire de Stefan pour qu'il se taise. Ça, c'était au boulot. Mais là, ils n'étaient plus dans un cadre professionnel et Scott ne tourna pas les yeux comme il avait l'habitude de le faire lorsque le regard de Stefan se posa sur lui. L'autre homme avait l'air quasiment possédé et s'il y avait une chose à laquelle Scott ne voulait pas être mêlé, c'était bien les embrouilles de Stefan. Que s'était-il passé? L'autre homme n'avait pas toujours été aussi... Comment dire? Emmerdeur, superficielle, au bord de la crise de nerf? Probablement. Cependant, Scott était mal placé pour faire ce genre de remarque, il avait changé, Stefan avait changé, ils ne pouvaient pas rester jeune, beaux et naïfs toute leur vie... Pas vrai? L'infirmier conserva cependant le silence car au final, il n'était pas là pour Stefan.
Il n'eut aucune réaction quand ce dernier s'adressa à la seule personne que Scott ne connaissait pas dans la pièce. Et à en juger parce ce que Stefan venait de dire, c'était lui le père. Et pourquoi Stefan parlait de poudre... Non, il ne voulait pas savoir... Scott roula intérieurement des yeux, la situation était bien pire que tout ce qu'il imaginait. Stefan était une bombe à retardement et Scott ne voulait pas être dans son sillage quand il exploserait. Et l'autre? Et Callie? Il ne pouvait pas non plus leur faire des reproches, des erreurs il en avait fait, leur erreur à eux était là, juste bien plus visible. Et se trouver ici n'était certainement pas le meilleur environnement pour Callie, partir, c'était ce que aller Scott suggérer quand Stefan repris la parole. "Ferme là McFire." se contenta de lancer Scott, sa réplique bien pâle en comparaison de la fureur de Callie. À qui en voulait-elle vraiment dans le fond? À Stefan? Au père de l'enfant? Ou bien était-elle dépassée par toute la situation comme Scott? Le blond aurait voulu qu'elle l'appelle plus tôt, et il aurait également dû la retenir, mais tant pis, qu'elle s'en prenne physiquement à Stefan, Scott n'en avait franchement plus rien à faire. C'était complètement fou, comment on pouvait avoir un minimum d'affection pour une personne pendant un temps et l'ignorer la seconde d'après, peut être que c'était ce qui s'était passé entre ces trois-là? Peut être qu'un jour cela lui arriverait avec Luya? ... Comment prévoir dans le fond, c'était tellement aléatoire, tellement imprévisible et dans un sens terriblement effrayant. Que se passerait-il dans quelques semaines quand Callie aurait accouché et que Stefan continuerait à le haïr, quoi qu'il le détesterait encore plus après ce qu'il venait de se passer... Scott fut interrompu dans ces pensées quand Jackson, oui c'était sûrement ça son prénom, s'excusa. Scott retint une exclamation de dédain alors qu'il détaillait l'autre homme, c'était sans doute un peu trop tard pour les excuses non?
Scott poussa un soupir et se rapprocha de Callie, un bras autour de la taille de cette dernière. "Au risque de t'énerver encore plus et crois moi ce n'est vraiment pas ce que je veux faire, je te rappelle que tu es censée te reposer, pas la peine de t'énerver contre Stefan... Crois moi, il n'en vaut pas la peine." Scott utilisait son ton d'infirmier, la voix qu'il utilisait avec ses patients, celle qui était faire pour rassurer. Pas un exercice facile à faire au beau milieu de ce bordel, mais tant pis, il improviserait. Il reporta son attention sur Stefan avant de rapidement ajouter: "Et j'en sais quelque chose sur le sujet... Franchement McFire, à chaque fois que je pense que tu ne peux pas tomber plus bas, tu ne me déçois vraiment pas..." Scott finit par se taire, plus dépité qu'autre chose. Pourquoi? Il n'était pas responsable de Stefan, qu'il se débrouille et fasse ses propres choix, Scott en avait franchement marre de culpabiliser pour un truc qui était arrivé entre eux il y a des années. Il poussa un soupir et finit par retirer sa veste en cuir pour la passer autour des épaules de Callie, plus histoire de la rassurer que pour la protéger du froid et il tenta de sourire, plus pour elle que pour lui d'ailleurs. Scott se disait juste qu'ils en avaient fait du chemin depuis leur première rencontre et pourtant, cela se finissait de la même manière vu que Scott venait encore à la rescousse de Callie. Cela ne dérangeait pas du tout le blond, mais il aurait aimer que la brune fasse un peu plus attention à elle et dans le même temps il s'en voulait de ne pas avoir été assez présent, c'était vraiment paradoxal comme sensation. Quoi qu'il en soit, pas besoin de s'attarder ici dans tous les cas, Stefan pouvait avoir son appartement miteux pour lui tout seul s'il le voulait. Comme pour prouver son propos, Scott prit la main de Callie dans la sienne se tournant vers les deux autres. "Callie, je pense qu'on ferait mieux d'y aller..." Il avait dit la dernière phrase de manière assez audible tout dans sa posture et dans son ton indiquant que ce n'était pas vraiment une question.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ? Dim 20 Oct - 17:59
Le dos plaqué contre le mur, Stefan ne semblait pas broncher. En temps normal il aurait peut-être fait une réflexion ou il aurait sans doute tenter de faire ses plus plates excuses afin d’échapper au poing de Jackson. Mais la drogue l’empêchait de réfléchir convenablement, et dans ces moments-là, c’était toujours la même chose. Il en avait vu d’autres, des phalanges plus dures encore et plus solides que celles que le Monroe rêvait de pouvoir lui écraser sur le visage pour lui refaire le portrait. Il n’avait pas besoin de se concentrer bien longtemps pour se souvenir de la douleur, la sentir presque envahir la moindre de ses cellules qu’il sentait palpiter dans tous ses membres, comme une fine poudre qui se serait répandue dans son sang et qui le faisait bouillonner de l’intérieur. Bien sûr, lorsqu’il était sobre, il craignait de devoir retrouver cette sensation, il abhorrait la violence. Qui sur cette planète pouvait apprécier ce genre de chose après tout ? Mais lorsqu’il était sous l’emprise de la poudre, on pouvait lire le défit dans son regard de braise, et la moindre des ses expirations incitaient à la haine. Il ne parlait pas, ses yeux se contentaient de dire ce qu’il pensait tandis qu’il fixait Jackson, ce dernier le clouant au mur à l’aide de sa main posée sur son torse. S’il avait eu le temps de rétorquer, il aurait arborer un sourire des plus rayonnants avant de rétorquer qu’il ne fallait pas poser ses mains sur lui de la sorte si Jackson ne voulait pas provoquer de réaction pour le moins... inattendue. Évidemment, il n’eut pas l’occasion de le faire et ce n’était pas plus mal. Et puis il ne fallait pas non plus se leurrer, même si on lui avait donné l’autorisation de l’ouvrir, il n’aurait pas osé s’en prendre directement à Jackson juste après s’être retrouvé au pied du mur au sens propre comme au figuré. Inconsciemment, il y avait toujours cette infime part de lui qui savait que ce n’était franchement pas la meilleure solution.
Enfin libéré, il s’en prit alors à Callie qui ne fut pas moins tendre avec lui et la jeune femme le poussa, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Stefan parlait vraiment trop vite, à croire qu’il n’avait jamais appris à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Bon, quand il s’agissait de la tourner dans celle d’un autre, ce n’était pas tout à fait la même chose... Quoi qu’il en soit, le junkie fronçât les sourcils presque théâtralement, agacé qu’on vienne à chaque le pousser dans ses retranchements pour ensuite lui reprocher d’avoir été abjecte avec tout le monde. Ça ne pouvait franchement pas leur faire de mal à toute cette bande de... De quoi exactement ? Stefan n’avait même plus de mots pour les décrire, ou son cerveau ne pouvait tout simplement plus obtenir l’accès à la banque de données où son vocabulaire - plutôt limité - était répertorié. Tant pis, il se contenterait de les fusiller du regard, tous autant qu’ils étaient. Bordel, il avait eu le malheur d’appeler Callie pour qu’elle lui vienne en aide face à ce véritable capharnaüm et voilà ce qu’il obtenait en échange. C’était encore pire qu’avant. Non seulement son appartement était dans un état innommable, mais en plus de cela il était maintenant envahi par les trois énergumènes qu’il avait en face de lui. Chacun y allait de sa remarque et quand Scott ouvrit la bouche pour en rajouter une couche, Stefan tourna brusquement la tête vers lui, son regard plus froid et plus dédaigneux que jamais. Oh, il n’avait pas l’air commode, certes, mais il n’en était pas moins ridicule, et personne dans la pièce n’était impressionné face à ses nombreuses mimiques. Une fois encore, il allait répliquer, n’importe quoi sans doute, le moindre truc cinglant qu’il aurait pu envoyer à la figure de Winston. Qui aurait cru que l’infirmier pouvait finalement être assez humain pour venir chercher sa petite protégée ? Stefan divaguait, son passé avec Scott n’avait sans doute rien à voir là-dedans mais c’était presque viscéral, il ne pouvait pas s’empêcher de l’observer avec une expression de dégoût profondément ancré sur son visage.
C’était tellement pathétique de tous les voir ainsi. Jackson n’était rien de plus qu’une brute sur le point d’être père, Callie était enceinte jusqu’aux yeux mais n’aurait pas hésité à replonger son nez dans la poudre elle aussi si Jackson ne les avait pas surpris, et Scott jouait les super héros alors qu’il n’était clairement pas fait pour ce genre de rôle. Il y avait eu une époque pourtant où tout avait été plus simple, ou tout ce qu’ils avaient construit ensemble, les liens tissés les uns avec les autres avaient donné l’impression à Stefan que c’était indestructible, qu’il n’y avait pas grand chose au final qui pourrait venir empoisonner toutes ces relations. Et puis Jackson et Callie avaient décidé d’être clean, laissant Stefan se consoler avec sa poudre, seul dans son misérable appartement, sans plus personne pour rire aux éclats et partager ses délires les plus insensés. Bien sûr que cela lui manquait, comment aurait-il pu oser affirmer le contraire ? Ils étaient maintenant sur le point d’être parents, et quand bien même Stefan avait tenté de garder Callie dans ses rangs un peu plus longtemps, elle avait décidé de rameuter tout le quartier - en la personne de Scott Winston - pour s’éviter une rechute. Pourtant Callie, elle était bien là la solution, bordel. Elle était dans les flocons, dans la poudreuse. Et Jackson... Il n’était plus rien à présent à part un adversaire, celui qu’il devait éviter et dont il craignait de devoir subir les foudres. Ah, ils étaient loin les moments où ils riaient au point d’en pleurer, la cocaïne fraichement logée au creux de leurs narines... Et Scott ? À une époque oui, lui aussi avait été important. Mais c’était tellement loin, tellement vieux et pitoyable que Stefan n’y songeait même plus. Il continuait de se venger soigneusement pour continuer de rappeler qu’il existait, vainement. Oui, voilà exactement ce qu’il avait tenté de prouver aux trois autres : qu’il était encore là, bien debout parmi eux, pas encore couché, pas encore au fond du gouffre ou allongé dans un cercueil encore ouvert pour qu’on puisse venir verser une larme sur sa dépouille. Qui le ferait de toute façon, hein, qui ? « Partez, barrez-vous. Cassez-vous, putain. » Ils avaient réussi à gâcher sa dose, à la rendre médiocre et insipide. La drogue pouvait exacerber ce qu’il y avait de plus fantastique, mais elle avait parfois le don de se focaliser sur le pire quand la situation semblait sans issue. Et à présent, Stefan ne songeait plus à rien à part à ce qu’il avait perdu. Sa dose. Son temps. Son argent. Quelques amis au passage oui, si on pouvait toutefois appeler cela ainsi. Mais ce n’était pas de la faute de la drogue, ah ça non, elle n’y était pour rien. Elle était la solution, oui, c’était certain. D’un signe de tête, il montra le chemin de la sortie à Jackson, Callie et Scott qui n’attendaient certainement plus que ça. Ils s'exécutèrent simplement, pas plus calme mais certainement soulagés de ne plus avoir à rester enfermés entre ces quatre murs au milieu de ce bordel monstrueux.
Stefan avait tenté de rappeler qu’il existait, qu’il avait besoin qu’on lui vienne en aide pour une cause qui lui semblait juste et au final, il était seul ici. Claquant violemment la porte, il ne prit pas la peine de faire un pas de plus avant de se laisser glisser sur le sol, le regard toujours haineux. Il avait dit adieu à ceux qui ne méritaient plus de faire partie de sa vie et voilà qu’il n’était plus debout à présent, mais bien assis sur le plancher froid de son appartement. La drogue lui avait au moins permis de faire le tri dans ses relations, et étrangement, il ne ressentait rien à part ce même sentiment de puissance que sa fée lui procurait à chaque fois. Ils avaient eu tort, tant pis pour eux. Il resta là un moment, jusqu’à la tombée de la nuit, avant de disparaitre dans les rues mal famées de Los Angeles pour retrouver la seule amie sur laquelle il avait toujours pu compter et qui ne viendrait jamais à l’abandonner au moment où il en avait le plus besoin... Et c'était parfait ainsi.
Fin du Sujet.
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Sujet: Re: Baby, did you forget to take your meds ?