Sujet: Pas d'ma faute ! [Harry] Mar 18 Juin - 6:29
Maggie avait rêvée de cette audition, pensant qu’elle ne le faisait que pour elle, pour ce qu’elle aimait, pour les preuves qu’elle avait envie de prouver à un jury de professionnel. Aucune autre raison n’aurait dû entrer en ligne de compte mais, elle devait bien avouer que, quelque part, elle avait envie de prouver à son géniteur qu’elle n’était pas venue pour rien, pas juste pour un délire d’adolescente qui avait envie de dire merde à sa mère. Bien sûr, elle n’avouerait jamais cette dernière raison, elle s’en voulait déjà bien assez de penser de cette manière. Cette audition c’était son rêve, du moins, le premier pas à franchir avant de défoncer les autres portes. Un rêve qui ne datait pas d’hier, ce n’était pas une lubie mais une véritable vocation alors comment… Comment elle en était arrivée là, un poignet cerclé par un bracelet en métal, lui-même relier à un autre anneau du même type accroché au pied d’une table. Ah oui, frapper un flic, ce n’était pas bien vu.
En long, en large, en travers, avec des yeux larmoyant ou en hurlant, elle avait tout essayer pour expliquer qu’elle n’avait pas voulu le frapper, c’est abruti avait juste tenter de la retenir quand elle était sur le dos d’un des juges de son audition. C’était son coude qui avait, malheureusement, heurté le nez de ce flic. Ce n’était quand même pas de sa faute à elle si le type n’était pas suffisamment formé pour maintenir une adolescente en furie. On leur apprenait quoi à l’école, sérieux ? Bien sûr, elle avait fini par retrouver un minimum de contrôle quand elle avait été trainée au poste de police le plus proche mais, encore une fois, elle avait vite élevée la voix quand ces abrutis refusaient de comprendre que c’était Harry qu’il fallait appeler, pas sa mère. Taper du poing sur la table et voilà, on se retrouvait avec une menotte au poignet. C’était légal ça ? En fait, en y réfléchissant bien, ils avaient sûrement eux du mal à comprendre qu’elle n’avait pas le numéro de son père mais celui d’une secrétaire qui se chargerait de faire passer le message. Heureusement, ils avaient fini par comprendre. L’appel avait été passé et en attendant, elle était dans cette fichue pièce, le coude de son bras libre posé sur le bureau, la main servant d’appui à son menton pendant qu’un flic cherchait à prendre sa déposition.
« Pourquoi est-ce que vous l’avez agressé ? » Elle soupira, releva un peu la tête qui quittait sa main pour que celle-ci puisse se relevée comme un signe d’évidence. « Parce que c’est un con. » Enfin, ça lui semblait être une raison suffisant, non ? Elle reposa le menton sur sa main, saoulé par les questions qu’on lui posait. Est-ce qu’elle devait attendre un avocat, comme dans les films ? Est-ce qu’elle en avait un au moins ? Elle n’en savait rien, ça commençait doucement à la gonfler sévère comme situation. Puis ça va, agresser, tout était relatif, elle lui avait juste foutu sa guitare sur le dessus de la tête… Enfin ça et jouer la mini furie en lui sautant dessus pour lui arracher les cheveux. Ce n’était pas si grave, elle aurait pu lui grever les yeux, ou les tympans. Ok… Elle avait peut-être essayé de le faire mais, sur le dos du type, elle n’avait réussi à étendre son bras suffisamment pour atteindre un stylo. Dommage, au moins, elle se serait assurée de ne plus jamais le recroiser dans un jury.
« Vous savez que ça ne constitue pas une raison suffisante ? » « Ouais bin ça devrait ! » L’inspecteur chargé de prendre sa déposition fit comme s’il n’avait rien entendu pour reprendre « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Maggie se mis à réfléchir. Elle se voyait sur la scène, une partie pour ceux qui passait, l’autre pour les quatre membres du jury. Elle avait fait une de ses compos et avait attendu le verdict. Les trois premières personnes avaient aimé, ce qui lui avait donné une majorité pour l’entrainer vers les prochaines qualifications. Mais il y avait ce type, le dernier, qui lui avait commencé à lui dire qu’elle était trop jeune, qu’elle allait forcément manquer de maturité. Déjà ça l’avait énervé mais elle avait pris sur elle, et puis sans comprendre, il s’était emballée en disant aux autres qu’ils devaient ouvrir les yeux, qu’elle n’avait rien composé du tout que ces textes n’étaient pas d’elle, ni même la mélodie. Qu’elle devait connaitre un musicien ou que c’était un membre de sa famille qui avait fait la compo mais qu’il était impossible que ça vienne d’elle.
C’est là qu’elle avait commencé à partir en live, en lui disant qu’il ne connaissait rien à sa vie et qu’avant d’emmètre des théories à la con, qu’il se renseigne. Lui, de son côté, avait balancé qu’il n’était pas là pour se faire emmerder par une gamine, que s’était son métier et qu’il en avait vu des tas comme elle qui prétendaient avoir tout fait toutes seules. Des tas comme elle. Putain c’était la première fois qu’elle s’était dit qu’elle était une Stone et que, des comme elle, il n’y en avait pas. Une réflexion qu’elle détestait encore plus que ce type alors, ouais, elle s’était approchée, sa guitare à la main et, fatalement, elle avait fini par lui éclater sur la tronche. Puis forcément, il était tombé de sa chaise pour finir sur le sol, c’était trop tentant, elle lui avait sauté dessus avant que des flics ne débarquent pour les séparer. D’un point de vue complètement Maggicien ce qu’elle avait fait était la pure logique. Limite, c’était de l’auto-défense. Mais elle aurait beau tourner les choses dans tous les sens, le type face à elle ne le comprendrait jamais.
On frappa à la porte et, elle souffla, soulagée de gagner quelques minutes de répit pour essayer de voir comment elle allait tourner son récit. « Oui ? » La porte s’ouvrit sur un autre flic qui ne passa que la tête pour annoncer qu’un certain Harry Stone était arrivé. L’homme chargé de la déposition, hocha la tête pour confirmer le fait qu’il pouvait faire entrer le père de l’adolescente. Il se leva quand la porte s’ouvrit en grand pour laisser entrer le père en question et tendit une main dans sa direction. Les gestes basiques de la politesse. « Bonjour Monsieur Stone, je suis l’inspecteur Kassnoit » Maggie essayait, encore une fois de retenir son sourire, comme à chaque fois qu’il prononçait son nom de famille. D’ailleurs elle ne se leva pas pour accueillir son père, d’une elle était attachée à la table et, de deux… Pour quoi faire ? « On vous a appelé parce que votre fille, Magdalena Stone, a été arrêtée pour agression sur une personne et sur un agent de police. » Et il restait là, avec sa main tendue et son discours bien roder, presque blasé d’avoir encore à faire avec ce genre d’histoire. Les parents qui n’étaient pas capable d’élever leur enfant il en voyait tous les jours. Du moins, c’est les rejetons qu’il voyait passer tous les jours. Autant dire qu’il avait déjà une mauvaise opinion de ce père même si, professionnellement, il s’obligea à ne rien laisser paraitre. « Si vous voulez bien vous asseoir. »
D’un mouvement de tête il désigna la chaise qui était situé à côté de Maggie et, de son côté, l’adolescente regrettait d’être attachée, comment elle faisait pour se défendre s’il décidait de faire quelque chose d’hostile envers elle. Après tout, elle ne le connaissait pas. Rah, ils étaient dans un commissariat il ferait forcément preuve de retenu, non ? De toute façon elle estimait qu’elle n’avait rien à se reprocher !
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Sujet: Re: Pas d'ma faute ! [Harry] Jeu 27 Juin - 9:26
"Elle va vous recevoir dans quelques minutes, je peux vous offrir un café en attendant?"
Non, mais ce que tu peux faire en revanche, c'est ouvrir un autre bouton de ta chemise que je puisse... "Non, ça ira parfaitement." Dieu merci, c'est un jour où je ne dis pas ce que je pense visiblement. Hors de question d'effrayer la nouvelle secrétaire de ma psychiatre. Oui, je vais chez le psy, je pense qu'on peut tous se mettre d'accord sur le fait que j'ai des problèmes qui ne vont pas se régler du jour au lendemain et que j'ai besoin d'aide. Ça fait depuis plusieurs mois que je n'ai plus mis les pieds dans le cabinet du Docteur Schultz en plus, elle était partie en congé maternité pour quelques semaines et elle m'avait si généreusement donné la carte d'un de ses collègues qui pourrait s'occuper de moi pendant son absence. Non, attendez un instant Docteur, ça fait depuis plus d'un an que je vous confie toutes mes idées géniales et que je vous parle de choses que je ne dis à personne d'autre et vous me donnez la carte d'un de vos collègues. Je pensais qu'on avait un truc spécial, je vous ai même envoyé des fleurs pour votre anniversaire, okay, je n'aurais pas dû fouiller dans l'ordinateur de votre ancienne secrétaire pour trouver votre adresse, mais c'est juste un détail. Cette bonne femme en sait tout de même plus sur moi que... que mes deux ex-femmes réunies, et elle arrive encore à me poser des questions et à sortir des inepties telles que : "vous n'êtes pas dérangé Harry". Ha. Ha. Ha. On lui pardonne parce qu'elle a eu son diplôme à Harvard et pas à Yale comme certaines personnes dans cette pièce. (Oui je parle de moi... Je parle toujours de moi, on suit un peu les gens dans l'assistance).
Je ne devrai pas être si content de cette relation, je veux dire, elle est payée pour m'écouter, et d'un autre côté, je m'en fiche. Au début, ces séances étaient obligatoires, oui, quand vous passez la deuxième et que vous faites rentrer votre voiture dans un mur intentionnellement, vous devez promettre aux infirmiers et autres de l'hôpital d'aller chez le psy pour qu'on vous laisse sortir. Et ce même si le dit hôpital vous appartient, une belle connerie. Maintenant, je viens ici de mon plein gré, parce que je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de choses à dire et qu'il y avait des sujets que j'évitai et je préférai faire le clown ou aller dessiner quelque chose pour ne pas y penser. Trente neuf ans de déni... Soit beaucoup de thérapie. Et là... Assis sur le canapé rouge de cette salle d'attente dans un costume noir avec une cravate fushia et mes lunettes sur le nez (pas mes lunettes de soleil, les vraies), je me rendais compte qu'il y avait plein de choses que je ne disais pas ces temps-ci. Oui, même le décolleté plongeant d'Amy, la secrétaire, ne pouvait pas me faire oublier mes problèmes. Cela ne pouvait pas me faire oublier que je n'avais pas dormi depuis une semaine, que j'avais ma première ex-femme qui n'arrêtait pas de m'appeler et ce depuis que Magdalena, notre chère progéniture avait décidé de venir s'installer chez ... Moi. Je n'ai ouvert aucun de ses textos et écouté aucun de ses messages, j'ai chargé Jane de faire ça, en lui promettant qu'elle aurait une augmentation d'ici la fin d'année. Harry, tu me payes autant qu'un chirurgien, je ne pense pas que j'ai besoin d'une autre augmentation. Ah, Jane, la seule femme qui m'aime pour autre chose que mon argent.
Je m'écarte du sujet, je peux déjà voir la tête du Docteur Schultz quand je vais vider mon sac, elle ferait mieux d'annuler le reste de ses rendez vous, ça sera beaucoup plus pratique. La porte du cabinet s'ouvrit enfin et je fus aussitôt sur mes deux pieds, en voyant ma psychiatre, lui offrant un sourire. "Vous êtes certaine que vous venez d'avoir un bébé? Vous n'avez pas l'air grosse du tout." Oui, c'était ma façon de la complimenter. Take it or leave it, what can I say, I'm awesome. Juste au moment où elle s'apprêtait à répliquer, mon téléphone sonna, c'était Jane, qui savait où j'étais et qui ne se permettrait pas de m'appeler sauf en cas d'urgence."Un problème Harry?" "Je... un instant s'il vous plaît." Je décrochai mon téléphone, faisant dos au docteur. "Jane. Ça a intérêt à être important." "Évidemment, mais je crois que ça ne va pas te plaire. C'est ta fille Magdalena..." "Quoi? Elle t'as demandé de lui donner une somme d'argent exorbitante? Si c'est en dessous du million, tu peux lui donner, je pense que mon compte en banque peut largement assumer les lubies d'une adolescente." "Ce n'est pas ça... Je viens de recevoir un appel d'un agent de police, visiblement, ta fille a été arrêtée et vu qu'elle est mineur, il faut que tu ailles au poste la chercher." ... Hein? Quoi?
Jane me donnait les directions de la station de police alors qu'une partie de mon cerveau était en état de choc, l'autre l'écoutant. Je raccrochai avec un air... surpris, me tournant vers ma psy. "Je crois... que je vais devoir prendre un autre rendez vous." Sans ajouter quoi que ce soit d'autre, je sortis de son bureau, les clés de ma Mercedes déjà dans ma main. Magdalena Stone je t'assure que si tu n'as pas une bonne excuse, je te renvois chez ta mère. Je démarrai en trompe, grillant deux feux rouge au passage mais qui s'en souciait de ça? Le plus important c'était que Magdalena venait de faire un pas de plus dans mon monde, vivre chez moi? Okay. Remplir mon frigo de nourriture et laisser trainer ses bols de céréales vides dans mon appartement? Okay. Mais m'empêcher d'aller voir ma psy? ... Non. Je me garai devant la station de police avec une allure qui était bien au dessus de la limitation de vitesse mais tant pis. Tant pis, même pas le temps de draguer la réceptionniste, je dis simplement le nom de ma fille et je dus attendre quelques secondes avant d'être conduit vers un autre bureau. Aussitôt arrivé dans la pièce, je jetai un regard noir à Magdalena. Merci beaucoup, grâce à toi je fais parti des clichés de pères célibataires qui ne savent pas gérer leur fille adolescente. Moi, Harry Stone, un cliché. "On vous a appelé parce que votre fille, Magdalena Stone, a été arrêtée pour agression sur une personne et sur un agent de police. "
À ces mots je me tournai vers Maggie, puis vers l'agent de police, avant d'éclater de rire. Vraiment. Mon dieu ils m'ont fait venir pour ça... Vous savez combien de personne j'agresse verbalement et physiquement par jour? Ça devrait être mon métier, rien que lors de la réunion du personnel de l'hôpital, j'ai jeté un stylo à la figure de quelqu'un, bon okay je me suis loupé mais... Poussant un soupir, visiblement j'étais le seul à trouver tout ça très drôle, je baissai le regard vers la main tendue de l'inspecteur Kassnoit. Je suis censé la serrer? "Oh non désolé, ça je ne fais pas, je ne sais pas où est-ce que vos mains ont traînées et vous n'êtes définitivement pas assez jolie pour que j'attrape la syphilis juste pour une poignée de main. Revenez avec un 95C, on en reparlera." Ceci étant dit, je posai mes fesses sur la chaise qui m'avait été présentée, mon regard se tournant vers ma fille. "Agression sur une personne et sur un agent de police? Wow... Et moi qui pensais que c'était pour un truc beaucoup plus grave, la prochaine fois essaye de ne pas te faire attraper s'il te plaît, ça évitera que j'interrompe mes réunions pour toi." Pas besoin qu'elle soit au courant de... tout ce que je faisais dans la journée pas vrai. Avec un grand sourire aux lèvres, et me balançant sur ma chaise comme un gamin de cinq ans, je reportai mon attention vers l'inspecteur. "Bon, faut que je signe quelque chose pour qu'elle puisse partir d'ici et moi aussi soit dit en passant, ce n'est pas que cet endroit me donne la nausée mais juste un tout petit peu..."
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Sujet: Re: Pas d'ma faute ! [Harry] Jeu 18 Juil - 22:59
Le flic était déjà assez agacé de voir que, ce père d’une petite délinquante – parce qu’il fallait tout extrapoler – ne daignait même pas lui serrer la main. Alors quoi ? Etre flic n’était pas assez bien pour ce type, c’est ça ? Mais quand Harry se mit à éclater de rire, le flic le regarda, les yeux grands ouverts, l’air médusé. Est-ce qu’il avait loupé un épisode ? Est-ce qu’il avait loupé une bonne blague faite avec un jeu de mots qui lui avait totalement échappé ? Maggie, de son côté, avait froncé les sourcils. Elle ne connaissait rien d’Harry et commençait à se demander ce que pouvait signifier ce genre de rire, peut-être un signe de démence avant qu’il ne se décide à retourner tout le bureau ! Ce qui était sur c’est que ce n’est pas la réaction qu’aurait eue sa mère… Pff, en vrai elle ne voulait même pas imaginer la réaction de Fiona, le flic aurait probablement volé tellement elle aurait hurlé en entrant.
Bien qu’elle se posait un tas de questions, elle ne put s’empêcher de sourire quand Harry refusa la poignée de main du flic en précisant qu’il n’avait pas assez de poitrine pour ça. Elle avait bien vu les sourcils de l’inspecteur se froncer doucement, jusqu’à regarder Harry de manière interrogative. A croire qu’il se demandait s’il devait prendre ce qui venait d’être dit au sérieux ou si c’était une sorte d’humour qui lui échappait totalement. Elle se mise à sourire un peu plus en voyant ce même flic essayer de soupirer discrètement, soulagé de voir Harry s’asseoir. Au moins quelque chose qu’il semblait faire normalement !
Maggie avait fini par reporter son attention sur Harry et, elle devait bien admettre qu’elle était quand même étonnée que la seule chose qui lui pose problème, c’est qu’elle se soit fait prendre. Elle haussa les épaules dans une petite moue. Le pire c’est que si elle ne s’était pas fait prendre, elle n’aurait même pas « agression sur agent de police ». Pourquoi ce type était intervenu aussi ? Il ne pouvait pas laisser les gens se débrouiller entre eux, non ?
Avant qu’elle ne puisse répondre quelque chose c’est à l’inspecteur qu’Harry parla. L’inspecteur en avait vu des parents étranges, ceux qui hurlaient au scandale parce que leur progéniture n’aurait jamais pu faire quelque chose comme ça, ceux qui félicitaient leur enfant parce qu’ils avaient fracassé la tête à quelqu’un… Mais un type comme Harry ? Le flic se mit à réfléchir, putain, 13 ans qu’il travaillait ici et jamais il n’avait vu un type comme Harry. Pas étonnant que cette gamine finisse par faire n’importe quoi avec un père comme ça ! L’inspecteur secoua doucement la tête, d’un air réprobateur en portant son regard sur Harry Stone.
« Je crois que vous ne comprenez pas ce que je viens de vous dire. Votre fille, de 16 ans, » Et fallait voir comment il venait de pointer son doigt vers Maggie « a, DÉLIBÉRÉMENT agressé un membre du jury où elle était venue passer une audition. ». Maggie leva sa main de libre presque timidement, ce qui était plus un effet de style qu’une réalité. « Un membre CON du jury. » Oui, oui, elle y tenait. Comme dans sa déposition, ce type était un con, fallait bien que ce soit signifier, non ? L’inspecteur leva une main dans un signe d’évidence. « Vous voyez ce que j’essaye de vous dire, elle ne comprend même pas que c’est mal et répréhensible par la loi. Ce sont pourtant des choses qu’on apprend. »
C’est Maggie qui laissa échapper un bref et léger rire à cette dernière phrase. Ce type essayait vraiment de faire culpabiliser Harry sur son mode d’éducation ? Non parce que, si c’était le cas, c’était perdu d’avance. Selon Maggie, Harry n’allait rien se reprocher étant donné qu’il n’avait strictement RIEN fait ! Mais l’inspecteur l’ignora complètement et pointa maintenant son doigt vers Harry pour continuer. « Votre fille en est au stade où elle pense qu’être Con, selon ses termes à elle, est une raison suffisante pour se servir de sa guitare comme d’une arme. »
Maggie baissa les yeux dans une moue coupable et désolée. L’inspecteur avait envie de se féliciter intérieurement de voir que ce qu’il disait en touchait au moins une. Il en avait même un léger sourire quand Maggie releva les yeux vers Harry en soupirant l’air navré de ce qui venait de se passer. « Là, j’avoue, j’ai été un peu stupide mais… » Elle haussa les épaules. « J’avais que ma guitare sur moi et lui éclater les dents à coup de poing, bin… » Elle leva la main pour lui montrer ses petits poings ridicule « Ca n’aurait jamais suffi. »
Contrairement à ce qu’aurait pu penser le flic, Maggie ne culpabilisait nullement de ce qu’elle avait fait mais de la manière dont elle s’y était prise. Elle perdait quand même SA guitare dans l’affaire, ce qui ne lui convenait vraiment pas. Elle en vint à se demander si sa guitare était une sorte de pièce à conviction qu’elle pourrait récupérer. Elle ne pourrait probablement plus s’en servir, à moins de payer plus cher en réparation qu’en nouvel achat, mais peut-être qu’il y avait une dent ou deux incruster dans la caisse de résonnance. Ça pouvait être trop cool comme déco, elle pourrait même faire mettre une petite plaque avec écrit « Au gros con qui ne sait pas à côté de qui il est passé ! »
Maggie fini par soupirer en haussant les épaules avant de s’enfoncer sur le dossier de sa chaise. Elle se demandait si le flic attendait qu’elle fasse des excuses, qu’elle se sente coupable pour qu’il puisse enfin filer des papiers lui permettant de sortir d’ici mais, elle en était incapable. Elle n’allait quand même pas dire le contraire juste pour faire plaisir à un flic qui devait se croire le meilleur moralisateur du monde ! Elle leva les yeux vers Harry, qu’elle n’arrivait toujours pas à désigner comme son père. Ce qui lui convenait très bien.
« Écoute… Honnêtement, je ne me sens ni coupable, ni désolée de ce qui s’est passé. Cet abruti l’avait largement mérité » Même plus mais vu la différence de gabarit, elle n’avait pas réussi à faire mieux. Elle posa son regard sur le flic. « Peut-être que c’est à lui que vous devriez faire des leçons de morale et d’éducation ! » Merde quoi ! Pourquoi c’est elle qui passait pour la délinquante de l’histoire alors que l’autre abruti était la pauvre victime de l’affaire. C’était quand même lui qui l’avait traitée de menteuse, qui lui avait dit qu’elle était comme tout le monde et qu’elle trichait. Mais non, c’était un adulte, on lui donnait tous les droits et, du coup, il passait bien !
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Sujet: Re: Pas d'ma faute ! [Harry] Jeu 25 Juil - 16:42
Je dois avouer que j'étais rentré dans le bureau de police plutôt remonté contre Magdalena. Me faire louper ma séance avec ma psychiatre que je n'avais pas vu depuis un bout de temps était une chose mais me faire devenir un cliché vivant était autre chose. Je le savais que j'étais un mauvais père et que j'avais une place qui m'était réservée en Enfer, mais tout de même... Pas besoin d'un passage par le commissariat pour m'en assurer, vraiment? Mais plus j'écoutais Magdalena, suivant avec un sourire aux lèvres sa petite dispute avec le policier... Et moins je lui en voulais. Complètement tordu je sais, mais bon... Est-ce que je suis en train de développer ce syndrome parental qui pousse les gens à trouver leur enfants mignons et ce peu importe ce qu'ils fassent? En général, cela arrive seulement quand les enfants sont âgés de 0 à 10 ans, c'est à ce moment là que les gamins comprennent qu'ils ont tout le pouvoir et qu'il suffit juste qu'ils crient un peu trop fort pour que leur parents les laissent avoir ce qu'ils veulent. Étant donné que je n'étais déjà plus là quand Magdalena avait cet âge-là, ça me semble logique que j'essaye de rattraper le temps perdu et que je fasse de la transposition... Mon dieu, j'emploie des termes de psychologie, si je n'étais pas entouré d'autant de personnes, je me mettrai des gifles. Donc oui, Papa Stone plus si en colère que ça, surtout qu'il fallait l'admettre à sa place, j'aurais fait la même chose. Tel père, telle fille? Visiblement oui, mais pas la peine de lui dire ça sinon elle risque de m'écraser avec sa guitare moi aussi. Non c'est vrai, elle n'a plus de guitare. Il faut que je fasse quelque chose à propos de ça d'ailleurs.
Magdalena me fixa pendant un instant avec un air dépité et pendant une fraction de secondes, j'ai eu envie de la prendre dans mes bras. ... Je ne sais vraiment pas pourquoi et comment et heureusement que je ne l'ai pas fait mais... Ew, Harry, n'importe quoi, le manque de sommeil me fait faire n'importe quoi. Elle reprit cependant la parole, et mon sourire s'agrandit alors qu'elle disait ne pas être désolée. Pour moi, l'affaire était réglée et ma fille ne devait pas passer une minute de plus dans ce poste de police... Et moi non plus d'ailleurs. "Vous avez entendu ça inspecteur, elle n'est pas désolée, qu'est-ce que vous allez faire, hmm? L'obliger à passer la nuit au poste pour qu'elle retienne la leçon ou vous allez encore utiliser votre salive pour me dire que je suis le plus mauvais père de tout la terre, chose que soit dit en passant, je savais déjà." J'haussai les épaules à mon tour en fixant l'inspecteur. Je ne savais pas à quoi il s'attendait, qu'elle présente ses excuses et que j'admette que j'étais irresponsable, que j'aimais ma fille de tout mon coeur et que je n'arrivais pas à la contrôler et que par dessus tout j'avais besoin d'aide comme le pauvre petit papa célibataire que j'étais? Hell no. C'était la réalité, pas une tele novela et je n'allais pas présenter des excuses pour les manières de ma fille ou son manque d'éducation. Non, j'en étais même plutôt fier. Et dire que Fiona avait voulu l'éloigner de moi pour pas qu'elle ne finisse comme moi vu que visiblement j'étais une mauvaise influence... J'avais bien envie de lui rire au nez là tout de suite, mais non, il faut que je garde un minimum de sérieux devant ce cher inspecteur. Histoire de lui faire comprendre qu'on ne joue pas avec les Stone.
"Non. Moi je vais vous dire ce qu'il va se passer. Je vais signer une décharge attestant que je suis bien venue chercher ma fille. Ensuite, on va partir d'ici et je vais aller lui acheter une nouvelle guitare et je peux vous assurez que vous n'entendrez plus parler de nous." Il n'y avait pas le moindre sourire sur mon visage à présent et j'espérais que le message était clair. Il y avait beaucoup de choses que je pouvais me permettre de faire, et faire renvoyer un inspecteur de police juste parce qu'il me gonflait était sur cette liste. Avoir beaucoup d'argent avait de nombreux avantages et cela me permettait notamment de ne jamais faire de menace en l'air, il n'y a que les indécis et les abrutis qui ont le temps d'effrayer les gens et ne jamais venir à bout de leur menace. Je n'appartiens à aucune de ces deux catégories et en plus, je suis en train de découvrir que je suis prêt à faire à peu près n'importe quoi pour ma fille. "Et si vous avez la moindre objection à faire, vous ou ce cher membre du jury, voici le numéro de mon avocat." Avec un naturel certain et surtout l'habitude d'effectuer ce geste, je sortis mon porte-feuille de la poche intérieur de ma veste et j'y dénichai la carte de mon avocat, la postant sur le bureau avant de me tourner vers Magdalena.
"Au fait... Tu veux quoi comme nouvelle guitare?" Je lui demandai en retrouvant mon sourire, ignorant le fait que nous étions toujours dans une station de police et que nous n'étions pas dans ma voiture en train de nous diriger vers le centre commercial le plus proche. Quoi que, pas certain qu'il vende des guitares là bas. "Et puis peut être qu'on pourrait en acheter plus d'une cette fois-ci, je veux dire si ce genre d'incident se reproduit... Et quelque chose me dit que cela risque d'arriver assez souvent."