Le 21 décembre. Los Angeles n'était plus qu'une ruche énorme, fourmilière où riches et pauvres couraient les magasins afin de combler leurs derniers achats. Les rues étaient habillé de rouge et vert, des guirlandes accrochées un peu partout et des pères Noël à tous les coins de rue. Aidan c'était garé à l'autre bout du centre-ville pour espérer se frayer un chemin à travers ce dédale de ruelles blindées à la veille des fêtes. Même si la ville n'était pas plongée sous un voile de neige, la fraîcheur avait rattrapé les habitants de Los Angeles qui se camouflaient derrière écharpes et bonnets. Pour Aidan, le ridicule était à son comble lui qui avait connu les hivers des stations de ski françaises. Rien que pour ça, il regrettait toujours de fêter cette période ici et non en France où les fêtes de fin d'années avaient une saveur toute particulière. Paris, ville lumière, était sublime au mois de décembre, plongée sous une avalanche de décoration. Cette année encore, passer les fêtes la-bas c'était avéré impossible. Charlie était de retour parmi eux et Aidan se refusait à quitter le pays alors qu'elle était de nouveau en ville et qu'elle avait terriblement besoin de lui et de leur fils. De plus, les affaires marchaient bien et fermer en cette période s'apparentait à un suicide professionnel dont ni Savannah et Aidan n'avaient besoin. Avec leurs projets en tête, l'argent était plus que nécessaire. Aidan tourna à gauche et emprunta la rue principale, grouillante de monde. Aidan ne se sentait jamais très à l'aise dans ce genre de marée humaine, sa mauvaise humeur ne tardant jamais à refaire surface. Soulagé, il trouva le magasin de jouet et s'y engouffra avant de constater que sa boutique était pleine à craquer. « Fais chier ! » En même temps, en s'y prenant à la dernière minute, il s'était attendu à quoi ? Le temps lui avait cruellement manqué ces derniers temps, d'où la raison de sa présence ici a seulement trois jours de Noël. Une fois devant la vendeuse, il lui tendit simplement le papier où il avait noté soigneusement ce que Billie et Ciara lui avait indiqué concernant leurs filles respectives. Aidan y avait également ajouté quelques cadeaux pour son fils avec l'aide de Savannah qui savait jugé exactement de ce qui lui serait utile et ludique. Après avoir payé et fait la queue pour que les lutins du père Noël les emballent dans un emballage doré, il remonta la rue en sens inverse et termina ses courses, n'oubliant personne.
Une fois chez lui, la maison était vide. Savannah avait prit son service une heure plus tôt, Julian et Alessia étant allé se promener au parc. Aidan en profita pour cacher ses cadeaux et prendre une douche brulante dont il abusa sans aucun scrupule. La maison était décorée avec soin. C'était leur premier Noël dans cette maison et Aidan avait tenu a instaurer une ambiance chaleureuse et cosy. Un sapin trônait au beau milieu du salon et dessous, Sandrelli était couché. Un an en arrière, Aidan avait demandé à Savannah d'emménager avec lui, de se trouver un coin pour eux et reprendre leur amour là où ils l'avaient arrêtés. A cette époque, ils avaient eu tellement de projet mais l'un deux c'était brutalement stoppé, entrainant leur couple dans une spirale interminable. Mais en cette période de fête, Aidan voulait croire à une amélioration. Savannah avait accepté de devenir sa femme et Aidan allait tout faire pour que leur vie soit aussi belle que celle des autres.
Aidan fini par prendre sa moto et se gara aux abords du Barking, une place de parking lui étant spécialement réservé. Comme à son habitude, il grilla sa cigarette dans la cour de derrière, prenant une dernière pause avant d'affronter la cohue du bar. Finalement, il emprunta la porte de derrière et déposa ses affaires avant de rejoindre sa place derrière le comptoirs. Jackson n'était pas là et c'était tant mieux, Aidan supportant mal la présence de son « beau-frère » au quotidien. Aidan salua le nouveau serveur embauché pour la période et remplaçant également Jason qui avait quitté le bar sans excuses valables. Aidan jeta un coup d'oeil dans la salle et la vit. Savannah était au fond, un sourire impeccable sur les lèvres, un plateau en équilibre dans ses mains. Elle semblait faire succomber tous ceux qui la regardait, comme hypnotiser. Aidan lui-même avait du mal à détacher son regard de sa fiancée, sublime, naturelle. Dans l'équipe, tous savait que la patronne était en couple avec le co-gérant. Savannah capta son regard et déambula avec aisance parmi les tables avant d'arriver à sa hauteur. Elle semblait allé mieux, son visage était moins chagriné qu'autrefois, sa peau avait reprit des couleurs. Aidan faisait son maximum pour ne pas focaliser sur la perte de leur fille et sur ce que cela impliquait. « J'en ai de la chance d'être fiancé à la fille la plus canon du bar. », dit-il en lui souriant, effleurant sa main au-dessus du comptoir.
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Sujet: Re: Love always ◊ Savannah. Dim 29 Déc - 1:32
"On manque de personnel" songea Savannah à voix haute, tandis qu'elle consultait les listes de son agenda, installée confortablement à son bureau avec une tasse de café entre les doigts. La jeune femme retira ses pieds de la surface lisse de sa table, avant de s'approcher un peu plus des pages recouvertes d'une écriture serrée qui était la sienne. Oui, le Barking Spider était rapidement devenu un endroit très fréquenté et immanquable à Los Angeles ces dernières années. Cela étant, elle le devait à son travail acharné et à ses heures supplémentaires - depuis que Thayer avait quitté le navire et pris la poudre d'escampette pour la dernière fois pour s'enterrer quelque part elle ne savait où, c'était elle qui gardait la barre et maintenait le cap. Son affaire était devenue luxuriante et avait fleurie, peu à peu, et elle était ravie d'en constater les fruits gorgés d'avenir qui se multipliaient. Cependant, en cette période de fêtes, elle ne pouvait plus se contenter d'un staff aussi volatile que le sien - c'était prendre le risque d'avoir un bar victime de son succès. Elle avait donné un congé à Jackson pour qu'il puisse être plus disponible auprès de Callie et de sa fille, Jason s'était tiré sans un mot. Quant à Aidan, il devait parfois rentrer plus tôt à la maison puisqu'elle-même était coincée au Barking et devait en assurer elle-même la fermeture. Chacun était réglé comme une horloge aux folles aiguilles. Il ne lui restait plus que ce pauvre malheureux qu'elle avait recruté pour combler les vides, et ses serveuses qui travaillaient ici depuis si longtemps qu'elles faisaient quasiment partie des meubles. Certaines avaient même plus d'ancienneté qu'elle, ici. La jeune femme soupira un bref instant avant de repousser ses comptes. Elle ne se faisait pourtant aucun soucis. En réalité, sa vie avait depuis quelques mois repris un cours tranquille auquel elle s'était rapidement faite, elle qui pendant si longtemps n'avait aspiré qu'à une seule chose ; la stabilité. Désormais, elle se laissait doucement transporter sans le moindre effort et sans brusquerie. Sans la moindre contrariété. Ça lui faisait beaucoup de bien. Savannah était passée par des hauts et beaucoup de bas aussi, en cette année 2014. Rien ne l'avait épargnée. Un autre se serait sans doute laissé agoniser à sa place, et peut-être même que sans l'aide Aidan, elle n'aurait pas fait mieux non plus. Seulement ils étaient un couple, et pas n'importe lequel. Il ne lui aurait jamais permis de s'autodétruire, de se saboter toute seule, de se perdre dans les méandres d'un désespoir discontinu comme elle avait bien failli le faire. Comme un malade qui ne demandait que deux petites choses - l'absolution auprès de Dieu, et être achevé le plus vite possible dans son sommeil. Elle avait été malade, sérieusement. Si on lui avait demandé où était le bout du tunnel, elle n'aurait pas été capable d'apporter une réponse concrète. Car elle ne voyait pas même le tunnel, juste le noir total qui l'avait enveloppé pendant des mois. Oui, elle avait été malade, et son diagnostique était viral - une profonde tristesse. Aidan et la vie qu'il lui avait promis avait été son remède. Savannah caressa la bague qui ornait constamment son annulaire gauche et déposa un baiser dessus. Son amour l'avait guéri, et elle continuait encore de se rétablir, petit à petit. Ce n'était pas facile, car c'était encore apprendre à vivre avec des regrets qui ne cessaient jamais de la hanter, mais peu à peu, elle acceptait. Elle entrait enfin dans la dernière phase de son deuil - l'acceptation, et si c'était bien le dernier grade de ce processus laborieux, ça n'en restait pas le plus facile tout de même. Pourtant enfin, elle voyait le bout du tunnel. Elle voyait la lumière. C'était en acceptant les maux qu'on dissimule au plus profond de soi qu'on est plus apte à s'en défendre. Ses yeux se posèrent machinalement sur une petite carte écarlate qui lui était parvenue dans la matinée. Un large sourire s'étendit sur ses lèvres vermeilles, alors que pour la énième fois elle s'en saisissait. Son index caressa le tracé des lettres rondes, doucement. Cela faisait des semaines qu'elle n'avait plus eu de nouvelles de Thomas et elle n'avait pas osé l'appeler. Elle savait qu'il donnerait signe de vie quand il serait prêt. Après des adieux brefs, il était monté dans un train direction Seattle, puis, il y avait eu un long silence radio. Elle repensait souvent à lui, c'était plus fort qu'elle. Il était désormais entré dans la police, comme il le voulait, et logeait dans un petit appartement en centre-ville. Elle l'imaginait aisément buvant un thé aux fruits rouges, les pieds machinalement posés sur la table basse, tout en travaillant sur ses éternels dossiers. Son sourire s'agrandit imperceptiblement. La Monroe espérait seulement qu'il n'était pas seul en cette fin d'année, et qu'il avait trouvé quelqu'un pour l'extirper de la solitude. Un homme comme lui ne devait pas rester seul, et surtout, ne le méritait pas. Savannah quitta son bureau une dizaine de minutes plus tard pour assurer son service. Comme chaque soir, le bar était bondé de monde et il était parfois difficile de trouver une table pour chacun. Savannah aperçut Cindy qui ne cessait de faire les yeux doux au petit nouveau depuis son arrivé, et pris un menu qu'elle fit claquer sur ses fesses rebondies en passant. “ Fait ton regard de pimbêche aux clients ou je te vire” lâcha-t-elle, avec un petit air amusé. Ses menaces étaient souvent proférées, mais rarement exécutées. Comme déjà dit, certaines faisaient partie des meubles. Elle passa par le bar pour prendre certaines commandes, et s'approcha des tables avec un sourire chaleureux. Elle se sentait vivante dans cette fourmilière de visages, et son corps énergique se faufilait entre les tables avec l'aisance que lui conférait l'habitude. Un peu plus loin, elle aperçut Aidan et un magnifique sourire s'afficha sur son visage. Elle passa entre plusieurs chaises, s'en perturber les conversations et le rejoignit. Ceci fait, elle déposa son plateau et posa ses yeux sur lui, pétillants. “ J'en ai de la chance d'être fiancé à la fille la plus canon du bar.” - “ C'est qu'on fait tous les deux des jaloux,” répondit-elle avec un petit air mystérieux. Elle glissa un coup d'oeil sur sa gauche, dévisageant Mindy qui croisant son regard voulut partir sur la gauche, puis sembla changer d'avis et partit sur la droite, pour finalement faire tomber son plateau – vide heureusement – sur le sol avant de se dérober vers les vestiaires. “Je crois qu'elle a un faible pour toi,” dit-elle en revenant vers le De Conti. Amusée, elle finit par relever le visage vers lui pour déposer un long baiser sur ses lèvres. Ça lui faisait tant de bien de l'avoir près d'elle. “Je donnerais cher pour aller dîner avec toi, là de suite.” dit-elle, en se mordillant légèrement la lèvre inférieure. En effet, depuis deux semaines, ils avaient fait tant d'alternance entre le bar et la maison qu'ils n'avaient plus vraiment eu de dîner digne de ce nom depuis un petit moment maintenant. Pour ainsi dire, elle aurait même été charmée par un hot dog sur la croisette, tant elle voulait avoir du temps rien qu'à eux. "Tu as réussi à tout trouver ?" demanda-t-elle, en faisant référence à la liste de cadeaux qu'elle lui avait confié.
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Sujet: Re: Love always ◊ Savannah. Lun 13 Jan - 15:41
Aidan n'avait jamais pensé devenir un homme de travail. Depuis sa naissance, il voyait s'affairer les hommes de sa branche, inhumain, tel des robots travaillant plus pour gagner plus. Si Enzo avait toujours eu se désir de réussite, Aidan avait toujours favorisé les loisirs. Pour lui, travailler revenait à dire que l'esclavage était de nouveau autorisé. Voir tous ces banquiers, créanciers et autre investisseurs attablés des heures devant de la paperasse, coincés dans leurs costumes inconfortable, était hilarant pour le gosse qu'il était. Lui, il voulait devenir pilote de formule 1 et battre des records de vitesse au volant d'un bolide de course. Quelques années plus tard, fort été de constater qu'il n'était pilote de rien du tout, sinon d'une moto et d'un 4x4. A l'adolescence, Aidan n'aurait travaillé pour rien au monde tant la vie était faite de plaisir et de tentation. Il ne voyait pas en quoi s'enfermer dans un bureau pouvait se caractériser de réussite et d'enrichissement personnel. Lui, il voulait faire des courses de voitures avec les potes, aller flirter dans les clubs branchés et fumer quelques pétards l'air de rien. A l'époque, c'était ça sa vie. Et cela aurait pu continuer ainsi s'il n'avait pas eu cet accident qui l'avait propulsé en prison pendant dix-huit mois. A sa sortie, il avait été obligé de mettre la main à la patte, lui qui n'avait jamais bossé de sa vie. Le gosse de riche était devenu un gosse des rues, enfin sans la présence de Savannah, ça aurait été le cas. Mais la belle l'avait logé, remit sur pieds, consolé. Aujourd'hui, Aidan était un travailler acharné. Il avait dirigé son ancien Pub d'une main de maître, se donnant corps et âme à cette entreprise. Quand celle-ci avait brûlé, Aidan aurait sans doute brûlé avec sans la présence rassurante de Savannah. Il était de nouveau à la barre, en collaboration totale avec elle.
Si beaucoup de couple avaient du mal à travailler ensemble, il en était tout autre pour Savannah et Aidan. En arrivant dans l'équipe, Aidan n'avait pas cherché à se prendre pour le chef. Il avait remplacé Thayer au pied levé, bien obligé d'accepter avec l'organisation et l'équipe du Barking. Savannah lui avait demandé comme un service, parce qu'elle ne pouvait faire confiance a quelqu'un d'autre pour la gestion d'un bar tel que le leur. A cette époque, Aidan était au chômage technique depuis l'incident de la Suite 700 et tournait en rond à longueur de journée, impuissant et inépuisable. Si Aidan avait commencé comme simple barman, Savannah avait rapidement insisté pour qu'il devienne son co-gérant sur ce coup-là, ce qu'il accepta avec joie. Avant le Barking, il avait géré seul son Pub, du nettoyage en passant les bons de commande jusqu'à la sélection des employés. Il tenait a ce que tout passe entre ses mains, évitant ainsi les mauvaises surprises. Mais Savannah restait le grand chef, Aidan ne s'opposant jamais à elle. Il la laissait bien volontiers gérer les comptes mais l'aidait si le besoin se faisait sentir. Ils formaient une équipe parfaite, à l'exception de cet abrutis de Jackson. Depuis qu'il était père, Savannah avait lâché du lest avec lui et c'était bien la seule chose sur laquelle Aidan n'était pas d'accord avec elle. Savannah venait de le rejoindre. “ C'est qu'on fait tous les deux des jaloux” dit-elle, pétillante. Aidan suivi son regard et grimaça lorsque la pauvre Mindy fit tomber son plateau : erreur de débutant, pensa t'il. “Je crois qu'elle a un faible pour toi,” Aidan leva les yeux au ciel. Il n'avait jamais eu la prétention d'être un tombeur, sauf quand il était adolescent et tête de noeud. Aujourd'hui, il était bien plus branché sur sa vie de famille que sur son apparence. Aujourd'hui, comme trop souvent en ce moment, il portait une barbe naissante et ses cheveux auraient certainement mérités un coup de peigne. « Je crois que tout le bar est amoureux de toi, sauf ton frère, bien sûr ... Quoi que. » dit-il, évasif. Parce que Jackson était un connard fini, mais un connard qui vénérait Savannah, c'était sûrement la seule chose qu'Aidan aimait chez lui. « Je donnerais cher pour aller dîner avec toi, là de suite. » dit-elle en l'embrassant. Aidan trouvait l'idée très alléchante. Leur vie était quasiment plus dans ce bar que dans leur propre maison ces derniers temps. Aidan savait que Savannah avait besoin de ça. Grâce à son activité, elle songeait moins au reste et Aidan se tenait, résolu, de côté. « Et bien on peut toujours aller manger un bout après le service. Flint est ouvert toute la nuit. » dit-il avec un léger sourire tout en passant un coup de chiffon sur le comptoir. Flint tenait une sandwicherie dans le centre, un boui-boui qui ne payait pas d'air, mais ses sandwichs étaient à tomber. Il avait été leur cantine du temps de leur rencontre, quand l'argent était encore un luxe pour eux et que la nuit, comme aujourd'hui, était leur instant favoris. « Tu as réussi à tout trouver ? » Aidan envoya prestement le torchon par-dessus son épaule et posa ses mains à plat sur le rebord de granit. « Tout à fait madame. Mais l'année prochaine, s'il te plaît, tu m'accompagnes. Est ce que tu sais le nombre de lego différent qu'il existe ? » dit-il, exaspéré. Bon, le côté plus, c'est qu'il avait pu acheter le cadeau de Savannah sans qu'elle soit dans ses pattes.
Enfin, le service prit fin. Les derniers clients étaient entrain de passer leurs vestes tandis qu'Aidan recomptait la caisse. Savannah c'était éclipsé dans la réserve, vérifiant les stock écoulés de la soirée. Les différents serveurs vinrent saluer le couple et Aidan put enfin fermer la porte du Barking. Le Pub était silencieux tout d'un coup, faiblement éclairer par les néons. Avec Savannah, ils terminèrent de mettre les chaises sur les tables et sortirent à l'air frais. Tout était paisible au dehors, les derniers habitués ayant retrouvé voitures et taxis pour aller se coucher. Mais Aidan n'était pas fatigué, pas ce soir. Il aimait la nuit, son calme, sa magie. Main dans la main, le couple s'avança dans la ville qui gardait des allures de ville des anges avec ses lumières tamisées et ses boutiques ouvertes non stop. Finalement, ils retrouvèrent la sandwicherie de Flint qui les salua d'un air enjoué. « Salut les tourtereaux ! S'fait bien longt'emps qu'j'vous ait pas vu dans l'coin. » Aidan souria, toujours aussi amusé par son accent des îles. En quelques minutes, il avait préparé leurs commandes et leur offrit deux viennoiseries pour la route. « Et passez d'bonnes fêtes ! » gueula-t-il alors qu'ils s'éloignaient déjà. « Ca fait un moment que j'attendais qu'on se retrouve tous les deux. J'ai besoin de te parler de quelque chose. » dit-il après un long moment. Savannah pointa sur lui ses yeux et son regard se fit intense. Elle serra sa main dans la sienne et lui intima de s'asseoir. « L'assureur m'as appelé hier. L'assurance a enfin terminé son boulot et je viens d'être intégralement remboursé. » commença t'il. Il avait renoncé à ses droits sur la Suite 700 des mois plus tôt, sans l'ombre d'un regret. Mais aujourd'hui, il disposait de l'argent pour monter enfin son véritable projet. « J'ai trouvé un local, un endroit parfait pour monter notre restaurant. Je veux savoir si tu es toujours partante pour qu'on fasse ça ensemble. ».
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Sujet: Re: Love always ◊ Savannah. Mar 4 Mar - 13:42
La principale raison pour laquelle les deux jeunes gens travaillaient si bien ensemble, était que Savannah n'avait jamais réellement imaginer sa réussite sans la présence d'Aidan à ses côtés. Cette dernière aurait sans doute été trop incomplète à son goût, et la jeune femme n'était pas de ces personnes à faire les choses à moitié. Ils étaient dotés des mêmes aspirations et d'une vision quasiment similaire, si bien que chaque chose trouvait une place dans leurs esprits respectifs, en une synchronisation exemplaire. Les périodes de stress étaient révolues, le Barking Spider prospérait à un tel point que Savannah devenait peut-être un peu plus pointilleuse sur les détails, se découvrant une facette perfectionniste à souhait. Néanmoins, cela ne lui avait jamais porté préjudice, la preuve étant que son établissement tenait encore debout. La seule et unique chose qui pouvait agacer Aidan dans ce tableau fabuleux, elle le savait, c'était la présence de Jackson. Il ne lui en avait rien dit, néanmoins, son être entier lui apprenait qu'il était formellement en désaccord avec elle vis-à-vis du relâchement dont elle faisait preuve avec lui. Il était sans doute plus rancunier, ou du moins, elle-même devait l'être de moins en moins avec le temps. Le ressentiment était quelque chose qu'elle jugeait épuisant à la longue, ça la bouffait littéralement, tant et si bien qu'elle avait tout bonnement décidé de lâcher prise là-dessus. Arrêter d'aller à contre courant, aider son frère dans sa nouvelle paternité – avant tout pour le bien de sa petite nièce surtout. C'est fou ce que les petites choses peuvent accomplir comme miracle. La venue au monde de celle-ci avait quasiment enterrée la hache de guerre d'une fratrie brisée depuis des années. Miracle. « Je crois que tout le bar est amoureux de toi, sauf ton frère, bien sûr ... Quoi que. » dit-il sur un ton évasif, mais qui lui fit lever les yeux au plafond. « Aidan … » commença-t-elle sur un ton réprobateur, avant de s'interrompre. Elle posa son regard sur lui, comme pour jauger ce qu'elle allait dire, avant de se raviser. Elle ne pouvait pas demander au De Conti d'apaiser sa colère. Elle ne pouvait même pas se permettre de lui demander d'être plus laxiste. Jackson avait détruit leur bonheur et les avait privé l'un de l'autre pendant quatre longues années, et si aujourd'hui ils avaient réussi à se reconstruire, elle ne pouvait blâmer Aidan d'en avoir encore sur la conscience. Elle-même ne savait même pas comment elle était parvenue à emprunter la voie du pardon envers son frère – peut-être parce que justement, il était son aîné, les liens du sang accomplissent parfois des choses mystérieuses. « Et bien on peut toujours aller manger un bout après le service. Flint est ouvert toute la nuit. » répondit-il, après qu'elle eut évoqué l'idée de manger en tête-à-tête. À l'énonciation de Flint, les rétines de la jeune mexicaine pétillèrent de ravissement. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus penser au vieil homme, et pourtant, il avait été témoin de leur premiers batifolages lorsqu'ils étaient plus jeunes. « Le vieux Flint … Merveilleuse idée, ça fait tellement longtemps ! » dit-elle en se serrant légèrement contre lui, enthousiaste. Derrière son épaule, elle s'aperçut qu'une main s'était levée et une moue s'installa sur son beau visage. Le travail l'appelait, encore. Néanmoins, elle se pencha sur la question des cadeaux avant de s'éloigner, histoire de s'assurer qu'il avait tout trouvé. « Tout à fait madame. Mais l'année prochaine, s'il te plaît, tu m'accompagnes. Est ce que tu sais le nombre de lego différent qu'il existe ? » Savannah éclata d'un grand rire cristallin avant de l'embrasser une dernière fois sur les lèvres et de s'éloigner, avec sa grâce habituelle, vers ses clients.
Les derniers clients s'attardaient encore dans la salle. Savannah avait laissé le soin à Aidan de s'occuper de celle-ci, alors qu'elle-même s'éclipsait vers la réserve pour vérifier les stocks écoulés lors de la soirée. Elle voulut allumer la lumière – cette dernière clignota deux secondes comme un néon fatigué, avant de s'éteindre doucement. Mince, il allait falloir changer ça. Néanmoins, elle put tout de même faire son compte grâce à la luminosité du couloir. C'était parfait, rien à redire. Elle ferma la réserve à clé et se rendit aux vestiaires du personnel qu'elle partageait encore avec les autres pour se débarrasser de son tablier. La porte de son casier s'ouvrit en un gros bruit métallique, et la jeune femme s'observa dans le petit carré de miroir qui se trouvait collé à la porte. Ses traits fins n'étaient plus tirés par la fatigue, elle y observait une femme épanouie et ce constat lui fit plaisir. Elle agita un peu sa chevelure brune indomptable et pour arranger celle-ci, et se rafraîchit un peu le visage avant de claquer le tout et de rejoindre son fiancé dans la salle. Quand elle arriva, tous les clients avaient disparus. Elle aimait l'ambiance de la fermeture, c'était étrangement calme et serein. Le tout était accompagné de la satisfaction d'une bonne journée de travail. Les serveurs ne tardèrent pas à s'en aller à leur tour, et Aidan l'aida à placer les chaises sur les tables. Puis, ils éteignirent les néons et s'en allèrent vers la croisette.
Savannah glissa sa main dans la paume du jeune De Conti, tandis qu'ils marchaient sereinement dans les rues de Los Angeles. Elle se sentait bien à cet instant, comme si l'air nocturne apposait une bise sereine sur ses nerfs, caressant son visage avec une douceur particulière. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés rien que tous les deux, sans la présence d'un enfant à surveiller, ou d'un client à servir, ou elle ne savait quoi d'autre encore. Lorsqu'ils arrivèrent près de la sandwicherie, elle fut amusée. C'est dingue, mais il y a des personnes qui ne changent strictement pas d'un poil. Flint, fidèle à lui-même attendait avec un regard bienveillant que ses clients viennent à lui, et lorsqu'il les vit approcher, un immense sourire s'installa sur son visage affable. « Salut les tourtereaux ! S'fait bien longt'emps qu'j'vous ait pas vu dans l'coin. » Aidan et Savannah échangèrent un regard complice, avant de prendre leur commande qui fut prête en un clin d'oeil. Ils saluèrent le vieux Flint et s'éloignèrent un peu pour grignoter tranquillement. « Ça fait un moment que j'attendais qu'on se retrouve tous les deux. J'ai besoin de te parler de quelque chose. » Savannah leva les yeux vers lui, inquisitrice. Elle n'avait pas peur de ce qu'il pouvait lui dire, le ton qu'il avait emprunté n'avait rien de mauvais augure, c'est pourquoi elle lui intima de poursuivre tandis qu'ils s'asseyaient sur un banc. « L'assureur m'as appelé hier. L'assurance a enfin terminé son boulot et je viens d'être intégralement remboursé. » Le cœur de la jeune femme fit un immense bond dans sa poitrine. Ça faisait tellement longtemps qu'ils attendaient le remboursement de l'assurance, qu'en soit, elle n'espérait même plus. « C'est fantastique ! » s'exclama-t-elle. « J'ai trouvé un local, un endroit parfait pour monter notre restaurant. Je veux savoir si tu es toujours partante pour qu'on fasse ça ensemble. ». Les yeux de Savannah brillèrent. C'était leur rêve depuis qu'ils s'étaient rencontrés – espérer un jour réunir suffisamment d'argent pour pouvoir ouvrir leur propre établissement à deux. À sa prétendue mort, Aidan avait réalisé ce dernier à travers les murs de la suite 700, qui avait ensuite été mise à terre suite aux folies d'une fille complètement dérangée. Recommencer, reconstruire, n'était-ce pas ce qu'ils savaient faire de mieux ? « Bien sûr, c'est ce qu'on a toujours voulu ! » répondit-elle, comme s'il s'agissait d'une évidence. Elle s'arrêta une seconde, et son visage emprunta l'air qu'elle prenait lorsqu'elle devait décider de choses sérieuses. « Il va falloir que je m'organise avec le Barking, mais je sais que je pourrai balancer entre les deux. » ajouta-t-elle. Elle le savait, parce qu'elle le voulait. Et la détermination de Savannah à obtenir ce qu'elle désirait était légendaire. « Tu as déjà pensé à un nom ? » demanda-t-elle avec un large sourire.
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Sujet: Re: Love always ◊ Savannah. Lun 17 Mar - 21:20
En fait, entre Savannah et Aidan, ça avait toujours était naturel. Il avait suffit d'un regard pour que tout change, pour que la vie d'Aidan bascule. Leur relation avait été facile, limpide au départ. Ils c'étaient contentés de peu, avaient vécu comme des bohèmes et sans jamais se plaindre. Ils avaient tout partagé, tout. C'est la suite qui avait été compliqué. C'est tous ces foutus événements qui avaient rendu leur couple au bord du gouffre, qui les avaient éloignés. Ils avaient côtoyés un attentat, connu quatre années l'un de l'autre, survécu à un mariage arrangé et perdu un enfant. Et malgré tout ça, ils étaient encore ensemble, inséparable. Ils avaient lutés, bataillés, mais leur union semblait imbattable. Progressivement, ils avaient gravi les échelons. Ils avaient emménagés ensemble, c'étaient fiancé. Pour beaucoup, c'était un accomplissement classique, normal. Pour d'autre, c'était mettre un pied dans la tombe, s'enfermer dans une routine et finir comme tous les autres. Heureusement pour Savie et Aidan, ils n'avaient jamais écouté les ont dit. S'ils l'avaient fait, leur histoire aurait été toute autre. Aidan aurait épousé Ciara et Savannah aurait certainement rejoint Thomas. Ils n'avaient rien fait comme tout le monde jusque là, comme à l'image de leur entourage. Dans leur groupe, chacun avait fait son chemin, souvent semé d'embûche, par toujours comme les autres l'auraient prédit. Julian, River, ces enfants qui avaient subit le drôle de destin de leurs parents ... Et cette petite fille, celle qu'ils n'avaient pas nommé de peur de trop souffrir ...
Los Angeles était tranquille, resplendissante. Aidan aimait cette ville comme si elle était la sienne. Pourtant bien loin de ses terres, il aimait la vie californienne, son ambiance, son rythme de vie. Il y avait rencontré Savannah, Billie et Birdie et toutes ces personnes qui faisait sa vie aujourd'hui. Après un petit temps de marche, ils prirent place sur un banc face à la mer. Il lui avoua alors que l'assurance avait tout réglé, que l'argent attendait sur un compte qu'Aidan l'investisse. Il le savait depuis hier, mais il n'avait pas réussi à lui dire plus tôt. Parce qu'il voulait que ça soit particulier, qu'il ne voulait pas lâcher ça entre deux services, ni entre deux temps de pause avant de reprendre le boulot. Ils vivaient ensemble, mais leur rythme de vie n'avait rien de normal. Ils rentraient tard, se levaient tôt, n'avaient pas toujours les mêmes horaires. « C'est fantastique ! » Il lui souria. Savannah était une femme d'affaire aujourd'hui. Elle avait son propre établissement, qui fonctionnait à merveille. Elle n'avait pas vraiment besoin de lui la-bas, elle gérait tout d'une main de maitre, en vrai propriétaire qu'elle était. Mais leur rêve avait toujours été de monter leur restaurant, ensemble. Aidan avait eu la Suite 700, Savannah avait le Barking Spider. Leur affaires, c'étaient peut-être ça dans le fond ? « Bien sûr, c'est ce qu'on a toujours voulu ! » Aidan soupira, soulagé. Il avait eu peur qu'elle ne veuille plus, qu'elle se soit lassé d'attendre. Aidan avait espéré longtemps cette nouvelle, mais ces derniers temps, il commençait à se faire à l'idée que le Barking pourrait devenir son affaire à lui aussi. « Il va falloir que je m'organise avec le Barking, mais je sais que je pourrai balancer entre les deux. » Il le savait. Évidemment et il n'aurait pas accepté qu'elle lâche son affaire. « Bien sûr et tu le feras très bien. » Il n'avait jamais rencontré de femme aussi courageuse qu'elle. Téméraire, volontaire, elle était sa fierté de tous les jours. Il l'embrassa.« Tu as déjà pensé à un nom ? » Il se pencha vers elle, glissa une mèche folle derrière son oreille. « L'Eden me semble tout choisi, si tu es d'accord. » Il y avait réfléchis longuement depuis qu'il avait apprit que la situation c'était débloqué. « Demain, on ira le visiter ensemble. Il y a quelques travaux mais rien d'insurmontable. C'est un ancien gîte, à côté de la mer. » Il avait aimé l'endroit, parce que c'était tout ce qu'il avait imaginé. « Il faudra que tu m'aides à trouver du personnel. » Aidan était déjà lancé, sa tête bouillonnait d'idée dont il mourrait d'envie de mettre en application. Mais l'aval de Savannah lui serait essentiel.
Ils mangèrent leur sandwich, bavardant du restaurant. « Et quand est-ce que tu veux bien devenir ma femme ? » Si Aidan avait son restaurant bien ancré à l'esprit, son mariage l'été tout autant. Depuis qu'il avait fait sa demande, il rêvait du jour où cela deviendrait officiel, où elle serait sa femme. Il prit ses mains, plongea son regard dans le sien. « Je veux qu'on se mari Savie, je veux t'offrir le mariage de tes rêves. Je veux que tu sois mienne. » Il l'aimait, comme un fou. Il l'aimait plus que sa vie, plus que tout le reste. Il avait besoin d'elle comme épouse, pilier, maîtresse et amie. Même si leur vie était agité, il n'en doutait plus, jamais. « Et ... Je veux que tu sois mère. », dit-il, plus bas. Il savait que le sujet était délicat. On leur avait dit qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfant et cela les avait anéantit. Il l'avait vu s'éloigner, avait bien cru la perdre pour de bon. Mais une fois de plus, leur amour avait été plus fort que le chagrin. « Je veux qu'on ait un enfant Savannah. Je sais que ça a été dur et que se seracompliqué, mais on y arrivera. Ensemble. » Les médecins lui avaient dit qu'elle ne pourrait pas enfanter, pas qu'elle ne pourrait être mère un jour. Aidan avait un fils, mais un enfant avec Savannah comblerait son bonheur.
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Sujet: Re: Love always ◊ Savannah. Dim 20 Avr - 17:49
La perspective d'ouvrir un restaurant à ses côtés gonflait son cœur d'une joie intense et d'une excitation égale à celle qu'elle avait ressentie lorsqu'ils avaient choisi leur maison en bord de mer, dans le quartier de Venice. Seulement, cela représentait bien plus encore à ses yeux. À vrai dire, cela la ramenait à une époque lointaine – ce temps où ils n'étaient que deux jeunes gens parmi tant d'autres, tout petits dans cette masse de monde qui affluait sur les trottoirs de la cité des anges. Petits et pourtant, aux rêves si grands qu'ils auraient pu déloger quelques astres. – Des étoiles qui brillaient dès lors dans les yeux de la jeune femme, avec une lueur toute particulière qui n'appartenait qu'à elle lorsqu'elle pensait à Aidan et à leurs projets communs. Savannah savait qu'elle se donnerait entièrement pour mettre en application cette idée. Elle n'y avait plus vraiment repensé, pourtant. Depuis qu'Aidan travaillait au Barking Spider avec elle, c'était comme s'ils s'étaient trouvés un cocon douillet. Néanmoins, ce n'était pas semblable à ce qu'ils prévoyaient désormais – Savannah avait hérité du Barking, elle ne l'avait pas construit de sa propre volonté. Elle ne l'avait ni acheté, ni nommé, bien qu'elle l'eut fait prospérer. Cette fois-ci, ils allaient se créer un endroit à eux, qui leur ressemblait. « Bien sûr et tu le feras très bien. » répondit-il, lorsqu'elle émit le fait qu'elle devrait balancer entre le Barking et ce futur projet. Car elle ne pourrait pas abandonner son bar. C'était devenu une partie d'elle-même au fil des ans. Elle y avait placé son empreinte – c'était pour elle autant un travail qu'un refuge. Quand bien même cela n'aurait pas été le cas, c'était aussi le seul héritage qu'elle avait de Thayer, son ami disparu depuis si longtemps à présent. Un sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme, toujours touchée par la confiance qu'il plaçait immanquablement en elle. Elle répondit à son baiser avec tendresse, appréciant le contact de ses lèvres sur les siennes. Elle ne s'en lasserait probablement jamais. « L'Eden me semble tout choisi, si tu es d'accord. » « Je n'aurais pas pu trouver mieux, » répondit-elle, tout de suite séduite. L'Eden. Ce nom avait le parfum de nouvelles chances et de prospérités heureuses. Elle sentit son cœur se réchauffer instantanément. C'était simplement parfait. « Demain, on ira le visiter ensemble. Il y a quelques travaux mais rien d'insurmontable. C'est un ancien gîte, à côté de la mer. » La jeune femme acquiesça doucement, donnant son accord tacite. Un sourire flotta sur ses lèvres, tandis qu'elle pensait à cette notion 'd'insurmontable'. Au fil des ans, c'était devenu une blague tonitruante et grotesque à ses yeux – lorsqu'ils étaient ensemble, le mot lui-même perdait son sens, sa définition. « Il faudra que tu m'aides à trouver du personnel. » « Ça ne sera pas difficile, » répondit-elle en se serrant un peu contre lui. « Tout le monde à besoin d'un job à Los Angeles. » Entre les futures stars de cinéma, les étudiantes aillant à payer leurs études, les mères célibataires enchaînant un incalculable nombre de services. Ils l'emporteront au paradis !
La jeune femme avait terminé son snack et s'allumait désormais une cigarette. Elle ne fumait quasiment plus – c'était une mauvaise habitude qu'elle avait décidé de laisser derrière elle, bien que le manque de nicotine se fit de temps en temps ressentir énormément. Seulement, elle ne voulait pas que cette manie altère la santé de ses proches – que cela soit celle d'Aidan, ou même celle de Julian. Et en fin de compte, la sienne. Elle ne s'en grillait une que lorsqu'elle se sentait profondément relaxée. Ça lui faisait du bien. Elle posa sa tête contre l'épaule du jeune homme, souhaitant se fondre contre lui, tandis que son regard se portait vers les vagues. « Et quand est-ce que tu veux bien devenir ma femme ? » s'enquit-il soudainement. Une mine surprise s'imprima sur les traits de la jeune femme, qui souleva la tête pour croiser son regard. Ils étaient donc propice aux sujets qui leur tenaient à cœur ce soir. Cela ne la gênait nullement – il faut dire que c'était normal, pour une fois qu'ils avaient du temps rien qu'à eux. « Ça tiendrait qu'à moi, on serait déjà marié depuis des lustres. Par un Elvis de Las Vegas peut-être, mais on le serait. Seulement, on sait que ça n'aurait carrément pas fait plaisir à Billie. » répondit-elle en riant. Sincèrement, elle n'aurait pas fait cela. Elle n'aurait pas choisi de céder à son impatience et de s'unir à lui dans un endroit où la perversion et le luxe corrupteur étaient souverains. Quand bien même ils auraient été enfin liés. Il méritait tellement mieux. Elle ne souhaitait pas une cérémonie extravagante, mais au moins quelque chose qui soit susceptible de les marquer jusqu'à leur vieux jours – ils s'étaient battus tellement longtemps pour être ensemble, que ce jour serait l'apothéose de tout. Une alliance indestructible. Lorsqu'elle y pensait, Savannah était sans doute un peu fleur bleue, mais c'était l'effet que produisait le jeune homme sur elle. Et quand bien même, elle n'avait jamais été une personne désabusée par l'amour, nullement. Peut-être parce qu'elle avait eu la chance de connaître le vrai, et qu'elle le vivait encore aujourd'hui. « Je veux qu'on se mari Savie, je veux t'offrir le mariage de tes rêves. Je veux que tu sois mienne. » Savannah plongea son regard océanique dans les prunelles de son fiancé. Elle sentait son cœur battre avec ravissement dans sa poitrine et celle-ci ne tarda pas à se soulever d'émotion lorsqu'elle pris une longue inspiration. « Je suis déjà tienne, comme tu es déjà mien … ce, depuis la première fois où l'on s'est murmuré ces mots... lorsque nous étions enlacés à n'en faire plus qu'un, sous les toits de L.A, seulement éclairés par les bougies. » dit-elle en plaçant une main sur le cœur du jeune homme. Elle s'en souvenait comme s'il s'agissait d'hier. « Je le veux aussi, aussi tôt que possible. » ajouta-t-elle, sentant l'impatience s'embraser à nouveau dans son abdomen. « Je veux porter ton nom et être ta femme aux yeux du monde … Autant qu'aux nôtres. » Je t'aime, brillait dans ses yeux, tandis qu'elle approchait son visage du sien pour l'embrasser. Elle passa ses bras autour de son cou pour se sentir plus proche de lui – comme si cela était possible – et se serra contre lui, tandis que sa bouche se pressait contre la sienne. Cette passion qui l'animait ne l'avait jamais, au grand jamais, quittée depuis toutes ces années. Ils se séparèrent un instant plus tard et Savannah cala une nouvelle fois son visage contre son cou, s'imprégnant de son parfum musqué qu'elle aimait tant. « Et ... Je veux que tu sois mère. » ajouta-t-il, plus bas. Si bas qu'elle crut l'imaginer. La jeune femme baissa la tête, cachant son visage contre son épaule. Elle ne su quoi répondre à cela cependant. C'était un sujet qui demeurait extrêmement sensible, bien que désormais ils parvenaient à l'aborder sans qu'elle ne se ferma de trop. « Tu sais bien ce qu'on dit les médecins, » chuchota-t-elle. Elle ne pourrait jamais avoir d'enfants. Seulement, comme la médecine n'acceptait pas de « jamais », les médecins avaient ajouté que ça pouvait se faire, mais que les chances restaient moindre. Elle avait autant de chance de tomber enceinte, que la neige d'apparaître en Californie. « Je veux qu'on ait un enfant Savannah. Je sais que ça a été dur et que se sera compliqué, mais on y arrivera. Ensemble. » Pour toute réponse, la jeune femme serra sa main dans la sienne et sourit légèrement. Elle n'avait aucune certitude à ce sujet, néanmoins elle lui faisait entièrement confiance. S'il lui disait qu'ils trouveraient un moyen, ils en trouveraient un. Peu importe le temps que cela pouvait bien prendre, ils étaient encore jeunes. Elle pouvait encore se permettre d'espérer ne serait-ce qu'un petit peu. Si elle venait à être déçue, elle savait qu'il serait là pour la rattraper. « On y arrivera, » répéta-t-elle à son tour, comme pour sceller cette promesse qu'ils se faisaient.
Quelques temps plus tard, les deux jeunes gens s'éloignèrent de la croisette pour se rendre sur la plage qu'ils aimaient temps. Ce n'était pas très loin de chez eux par ailleurs et cette pensée la fit sourire. Elle aimait l'océan, cela lui faisait toujours se sentir minuscule. On est rien, face au grand bleu. La jeune femme délassa ses chaussures et laissa le sable masser la plante de ses pieds avec délice. Lorsqu'ils furent dans un coin un brin plus isolé, la jeune femme fut prise d'une envie soudaine de se baigner. L'iode lui faisait toujours cet effet attractif de plonger – il était rare qu'elle s'y refuse. Son regard parcourut les alentours et avec un léger sourire, la jeune Monroe commença à retirer son tee-shirt, reculant vers l'eau. « Tu me suis, dis ? » dit-elle, les yeux brillants en se mordant la lèvre inférieure.
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