NOM ET PRÉNOMS ☎ Julian, parce que... Julian. C’est simple, c’est bien. Et puis Michael, forme anglicisée du prénom de mon grand-père. McFarland vient bien sûr d’un lointain ancêtre écossais, mais ma mère est née Bosc, ce qui me vaut d’être bilingue en français. Origines patchwork un peu... ; DATE DE NAISSANCE ☎ 24 août 1986 ; LIEU DE NAISSANCE ☎ Toronto, Ontario, Canada ; ORIENTATION SEXUELLE ☎ Homosexuel plus que refoulé, je ne suis malheureusement pas attiré par la gente féminine. Et j’en suis le premier désolé ; SITUATION PERSONNELLE ☎ Fiancé à une jeune femme que je n’aime pas pour de mauvaises raisons ; ÉTUDES/MÉTIER ☎ Dans le commerce, ce qui est magnifiquement intéressant. Je suis sur la piste de l’héritage d’entreprise familiale, donc j’ai de bonnes notions d’œnologie puisque c’est là-dedans que mon grand-père a percé. Si je m’étais écouté j’aurais mis les voiles sur un autre cap. Comme l’art, ou l’histoire. Ecrivain. Ou quelque chose en rapport avec la nature, les animaux... Ou même les sciences en fait ; GROUPE ☎ Tout... Sauf en famille ! ; AVATAR ☎ James McAvoy ; CRÉDITS ☎ tumblr et bazzart.

PSEUDO ☎ Aslak ; AGE ☎ 19 ans ; OU AS TU CONNU LE FORUM ? ☎ Je suis arrivé par magnétisme (je devrais être payé pour ce jeu de mot non ? *pan*) ; UNE REMARQUE ? ☎ Ceytoubo, ça donne envie *-* ; CONNEXION ☎ entre 5/7 et 7/7, si possible.

Je suis né à Toronto, au Canada. Un drame familial a eu lieu peu avant : la mort prématurée de mon frère, Mark, à l’âge de 3 ans. Ma mère n’a pas pu s’occuper de moi à ma naissance, trop effondrée. C’était ma grand-mère qui prenait soin de moi. Mon père n’a jamais eu de facilité avec les enfants en bas âge. Cependant, ma mère a plus tard su donner son temps et son attention aux enfants suivants. C’est notamment pour ça que j’ai toujours eu l’impression de ne pas être aimé de sa part, comme si mon arrivée avait causé la mort de mon frère. Que ce soit elle ou mon père, je ne faisais jamais rien d’assez bien. Malgré mes bonnes notes à l’école, mon attitude exemplaire, l’aide que j’apportais dès que je le pouvais avec mes frère et sœurs. Rares sont les félicitations que j’ai obtenues de leur part. Je sais que c’est dans la nature de mon père d’être réservé, il n’est pas plus laxiste avec les autres. Ma mère a deux facettes, une avec moi, une avec ses autres enfants. C’est surtout vis-à-vis d’elle que « ça coince ». C’est surtout à elle que j’en veux quelque part.

Les autres membres de ma famille n’ont rien fait pour arranger ça. Je suis le vilain petit canard qui essaie tant bien que mal de se plier aux volontés du clan, pour parler franchement. On ne m’a jamais demandé ce que je voulais faire plus tard, c’était tout tracé. J’étudierais le commerce à Toronto, je finirais dans les premiers de ma promotion, puis je m’investirai dans l’entreprise familiale avant de reprendre le flambeau lorsque ce sera mon tour. Mes sœurs ont pu grandir et devenir ce qu’elles voulaient. Il en est de même pour les jumeaux, choyés plus que tout. Je ne sais pas si c’est parce que je suis égoïste ou quoi, mais j’ai toujours eu cette impression qu'il y avait de deux poids deux mesures. Je ne me suis jamais senti à ma place d’ailleurs.

Pourtant, j’ai tout fait comme il fallait. J’ai étudié, j’ai compris le fonctionnement de l’entreprise... Pour la décrire rapidement, nous produisons du vin. Il y a de très belles vignes vers les chutes du Niagara, à la frontière avec les États-Unis. Niagara-on-the-lake. C’est là que j’ai grandi, et c’est sûrement le plus bel endroit de la Terre. Bref. Installée depuis près de 50 ans, notre famille (les Bosc, et oui, mon père n’est qu’une pièce rapportée mais comme ma mère possède l’entreprise avec son frère...) possède une bonne partie des vignes. Le savoir-faire français de mon grand-père a fait son œuvre, et nous sommes connus et reconnus un peu partout. Inutile de dire que je m’y connais en vin. Ce n’est pas une passion chez moi, c’est presque un trait naturel. Tout le monde dans la famille (ou presque) a une affinité pour cette boisson. Mais je préfère les livres, la peinture, la musique, le cinéma, la nature, les grands espaces, les animaux, le sport... Je n’ai pas de réelle passion comme certains qui vouent leur vie à une seule chose. J’aime beaucoup de choses différentes, et dès que j’ai du temps libre, je préfère me consacrer à ça. Je ne suis pas très sociable, je suis mieux seul. Pour un type qui a trois sœurs et un frère, c’est paradoxal.

Lorsque j’ai finis mes études, j’ai directement sauté dans le bain de monde professionnel. J’éprouvais des difficultés pour exprimer des idées, tenir tête à des gens, m’imposer. C’est venu petit à petit, le côté social n’étant décidément pas mon fort. Je préférais bosser moi-même et n’intervenir que lorsque c’était réellement nécessaire. Mon bon sens m’a bien aidé mine de rien. Ma vie était monotone, sauf une aventure à l’université qui m’a fait comprendre certaines choses vis-à-vis de moi-même. J’avais 20 ans. Un jour j’ai couché avec un homme. Je ne me suis jamais senti aussi vivant. C’est là que j’ai compris que j’avais vraiment déraillé. Je n’ai rien demandé à personne, je projetais de finir seul car jamais, ô grand jamais, mes parents n’accepteraient mon homosexualité. Pas plus que je ne m’accepte. Et puis je ne pouvais me marier sur un mensonge. Je passais donc mon temps entre le travail et quelques loisirs, lorsque j’avais le temps. J’étais parfois maladroit avec le reste de la fratrie, alors je restais en retrait, je les regardais de loin réussir là où j’avais échoué : vie sociale, épanouissement...

Ma vie est devenue réellement intéressante durant cinq mois. De novembre 2012 à avril 2013. J’avais 26 ans à l’époque, et tout le monde était encore la tête dans les vendanges. Pour la première fois j’ai ressenti une passion. La vraie il me semble. Et c’était pour un homme, David. Il était simplement là pour travailler. Il venait de New-York. C’était un aventurier, il représentait quasiment tout ce que j’admirais chez quelqu’un. A part peut-être une impulsivité et un caractère parfois colérique que j’avais réussi à apprivoiser. Au départ, je ne sais même plus comment j’ai osé l’approcher, et pourquoi lui recherchait ma compagnie. Nous étions tellement différents, mais j’avais enfin l’impression d’avoir un ami, quelqu’un qui me comprenait. Je savais qu’au fond de moi, je l’aimais, et je désespérai rien qu’à l’idée qu’il ne reparte un jour. Cependant je cachais mes sentiments pour le bien de tous. Au cours de l’hiver, je lui ai fait découvrir nombre de choses canadiennes, le ski, les chiens de traineau, les raquettes, les plaisirs de la neige des paysages canadiens... Il était increvable et me suivait partout. A vrai dire, même lorsque je devais travailler dans mon bureau, il venait me trouver. Au final c’est lui qui a fait le premier pas, lorsque nous nous sommes retrouvés bloqués dans une cabane à cause d’une tempête de neige. Mon bonheur était immense. Nous avons su rester infiniment discrets, entre les regards échangés, les baisers dérobés au détour d’un couloir, une main qui glisse dans le bas du dos.

Je n’ai pas compris pourquoi il est parti. Nous avons à peine eu le temps d’échanger quelques mots. Je soupçonne mon père d’avoir décelé quelque chose, et ma mère de l’avoir approuvé. Après le renvoi de David, je suis retourné brusquement à la vie normale. J’avais oublié que les rêves n’étaient que temporaires. Après, tout est revenu à la normale. Je n’ai plus eu de contacts avec David. Si j’avais un regret, ce serait sûrement celui de ne pas avoir osé se glisser dans ses draps. Je pensais aussi que ce n’était qu’une passade, je me le suis tellement entré dans le crâne qu’à présent, je ne pense que rarement à cet homme. Mais cela s’accompagne d’un sentiment de vide auquel je me suis habitué.

Il y a deux mois, après des semaines de, disons, pourparlers, je me suis fiancé. C’est une jeune femme exceptionnelle, qui a de l’ambition et du talent à revendre, mais nous ne nous aimons pas. Tout ça a été dicté par nos familles, comme si nous étions encore au Moyen-Âge. J’ai accepté comme un imbécile, et je m’en mords les doigts. Néanmoins, c’est toujours mieux que de finir vieux garçon comme mon oncle, ou de partir avec un homme... Par contre, je ne sais pas bien pourquoi elle, elle a accepté. C’est vrai que nous nous connaissons relativement bien, puisque nous avons passé des années dans la même classe, mais c'est tout. Ses parents aussi ont une entreprise comme la nôtre, et elle est bien plus impliquée que je ne l’ai jamais été. La passion je dirais. Il y a deux semaines, je me suis proposé pour aller agrandir le marché à un autre pays. Nous avons un peu de mal avec les États-Unis, et c’est comme ça que j’ai atterri à Los Angeles. Depuis la catastrophe, il y a beaucoup à faire, et ça me semble un bon point de départ. De cette façon, je retarde aussi le mariage...