« Papa dépêche toi s'il te plait, je vais arriver en retard à la répétition... » déclarais une petite fille qui commençait à s'impatienter dans l'entrée de la maison, la veste sur le dos et les chaussures aux pieds.
« Oui ma chérie, ne t'en fais pas j'arrive dans deux minutes, » lui répondit le jeune papa du haut de l'escalier. La petite Blueberry, du haut de ses cinq ans se mit à faire la moue, pourquoi fallait-il que ce soit toujours comme ça, son papa n'avait que peu de temps à lui accorder à cause de son travail et il arrivait quand même à raccourcir ce temps là.
« Me voilà ma puce, monte de la voiture, Papa attrape ses clefs et il t’emmène. ». La jeune enfant ouvrit la porte pour se diriger dans l'allée, la mine boudeuse, en traînant légèrement les pieds, portant son petit sac sur le dos. Lyam regardait sa fille avec une pointe de regrets dans les yeux, chaque jours il se promettait de passer moins de temps au travail et plus avec sa fille et cela s'avérait toutefois toujours autant compliqué.
Blueberry n'était pas une enfant difficile pourtant, sage et raisonnable, venant d'un milieu assez aisé, elle n'a jamais eu à se plaindre, d'autant plus qu'elle était fille unique. Toutefois, elle aurait préféré avoir une famille très unie, or il s’avérait que ces parents de part leur travail étaient souvent absents. Depuis son plus jeune âge, Blueberry portait une grande attention à l'art, elle se révéla rapidement être passionnée de danse, ce qui enchantait sa mère de la voir sur scène, pleine de vie.
Il l'accompagna jusqu’à la salle, voyant que le reste des danseuses n'étaient pas encore tout à fait prêtes, il prit un instant, s'agenouillant devant sa fille et lui dit :
« Je suis désolé mon ange, Papa est très occupé en ce moment, mais je te promets qu'après ton gala samedi nous irons au parc avec maman manger une glace, d'accord ? ». Un sourire se dessina sur les lèvres de la petite fille, les yeux brillants elle s'exclama :
« Oh oui Papa ! Comme celle qu'on avait mangé l'autre fois ? ». Il acquiesça, retrouva le sourire en voyant sa fille heureuse, il l'embrassa sur le front et ajouta :
« Allez file te changer, ça va bientôt commencer. ». Elle s’exécuta, embrassant son père avant de partir.
Ҩ Le 28 Juin 2008
« Tu ne m'attraperas pas ! » m'exclamais-je en riant aux éclats. Je courrais aussi vite que le pouvais entre les arbres, prenant soin de ne pas trébucher, sinon il m'aurait eu bien trop facilement.
« Oh que si, tu le sais aussi bien que moi Blue » rétorqua-t-il avec un regard malicieux en me pourchassant de plus belle.
« Cours toujours Evan, cette fois ci je ne me laisserai pas faire ! » lui dis-je en le narguant. Tout ça pour une mauvaise blague, ce qu'il pouvait être susceptible parfois !
« Attends un peu que je t'attrape et tu vas voir coquine ! ». Il réussit à me rattraper sans trop de mal, me souleva en moins de deux et me porta sur son épaule. Je pouvais me débattre tant que je le pouvais mais rien n'y faisait il ne lâchait pas son emprise sur moi.
« Alors, qu'est ce que je t'avais dis ? On fait moins la maline maintenant ! » annonça-t-il fièrement en me déposant au sol. Il s'empressa de se jeter sur moi pour me chatouiller, il connaissait mes points faibles et pourtant je me défendais bien. Nous rions en coeur tandis que le soleil commençait à se coucher.
C'était toujours comme ça entre nous, des rires, des chamailleries, de la complicité. Nous pouvions passés des après midi entières ensemble sans jamais s'en lasser.
Evan c'était ma vie, mon double, mon tout. Il était réellement le grand frère que j'avais rêvée d'avoir depuis toute petite. Les années passèrent et nous ne cessions de nous rapprocher. Nous avions tout vécu ensemble, nos premières conneries, nos premières déceptions en passant même par notre première fois. Il avait été le seul à trouver les mots lors de la période difficile du divorce de mes parents, le seul qui avait l'autorisation de pénétrer dans ma chambre et d'y rester aussi longtemps qu'il souhaitait. A vrai dire, il était devenu le seul homme en qui j'avais une confiance aveugle. Et cette relation là, elle était pas prête de se terminer.
Ҩ Le 20 janvier 2011.Il pleuvait à torrent, cela faisait trois jours que je n'étais pas sortie, me contentant de passer la journée en pyjama, seul Evan m'appelait, il voulait prendre soin de moi mais je n'avais pas envie de voir du monde. Ne prenant même plus la peine de me maquiller, mes yeux rouges paraissaient abîmés, lassés de mes pleurs. Il était près de 21h et je m'apprêtais à aller chercher le pot de glace déjà bien entamé qui séjournait dans le frigo, avant de m'installer sur le canapé devant un film, quand on frappa à la porte. Curieuse, je changea de direction et alla ouvrir. Lorsque je découvris Wren à ma porte, complètement trempé, je lui claqua directement la porte au nez ayant à peine eu le temps d'entendre un
« Attends ! ». Décidément, après ses inlassables coup de fil à n'importe quelle heure, il venait désormais m'harceler jusqu'à devant chez moi. Que fallait-il pour qu'il comprenne que je n'avais aucunement envie de l'entendre où de le voir, je souhaitais seulement qu'il disparaisse de ma vie aussi vite qu'il y était entré !
« Blueberry je t'en pris... » se plaignait-il en élevant le ton et en frappant à nouveau à la porte.
« Laisse moi au moins m'excuser. » Outrée, je me retourna d'un pas ferme et ouvrit la porte violemment, en m'écriant face à lui
« T'excuser ?! Mais tu crois vraiment que j'en ai quelque chose à foutre de tes excuses ?! Tu crois que j'ai que ça à faire de t'écouter en tentant de te justifier ? D'après toi il y a quelque chose qui justifie de tromper sa copine en s'envoyant en l'air avec une de ses amies ?! », je hurlais presque à présent et retenait mes larmes pour ne pas m'effondrer devant lui. Il ne répondit rien et paraissait abattu, me regardant d'un air désolé.
« Il y a vraiment que toi pour tout gâcher rien que pour une partie de jambes en l'air... » ajoutais-je, presque plus triste pour lui que pour moi.
« T'as voulu jouer, t'as perdu une personne qui t'aimait comme tu étais et qui avait confiance en toi... Tu me dégoûtes. » Le silence s'installa, avant que je n'ajoute
« Tu sais quoi, je te souhaite de te retrouver seul et de le regretter. » J'avais touché où sa fait mal et j'en étais consciente, il semblait déçu de lui même. Après tout il pouvait, il m'avait brisé le coeur au bout d'un an et demi de relation.
Je ne vais rien vous apprendre, j'imagine que vous avez compris la situation. Vous imaginez la surprise lorsqu'un soir je rentre un peu plus tôt que prévu, dans son appart qui était devenu un peu aussi le mien et que je le surprend en compagnie d'un de mes amies, dans notre propre lit. Comme vous avez pu le voir il a tenté un certain temps de venir se faire pardonner, mais depuis ce jour là, depuis que je lui ai dis ces quatre vérités en face il a définitivement abandonné. Je crois bien qu'Evan y est aussi pour quelque chose, lui faisant bien comprendre qu'il n'avait plutôt pas intérêt à remettre les pieds ici. J'avais déjà presque dû le retenir d'aller lui casser la gueule lorsqu'il avait appris ces actes. Depuis toujours il était très protecteur envers moi, peut-être trop, ce qui avait parfois le don de m'énerver mais je ne pouvais lui en vouloir de tenir à moi.
Ҩ Le 03 Juillet 2012
Déçue, c'était le mot. Depuis mon histoire avec Wren, j'avais beaucoup changé, devenant plus méfiante. Du coup j'avais préféré ne plus rien attendre de l'amour, je ne faisais plus confiance aux hommes et c'était pas plus mal comme ça. Je ne m'attachais pas donc ne souffrait pas, je profitais et c'était tout. C'était déjà beaucoup, je n'avais pas à m'en plaindre, mon pouvoir de séduction fonctionnait plutôt bien.
Après l'obtention de mon baccalauréat, je décidais de partir un an voyager, rendre visite par la même occasion à mon père en Floride. J'ai passé une année merveilleuse, en découvrant le Canada et l'Australie, je suis également retournée en Italie chez mon oncle. Suite à ce long séjour fort sympathique, j'ai tout de même décidé de rentrer à la maison afin de poursuivre mes études. Par la même occasion je décidais de prendre mon indépendance. Mes parents insistaient pour me verser un peu d'argent dès que j'en avais besoin, mais je refusais catégoriquement et préférais me prendre un petit boulot de serveuse à côté de mes études afin d'être réellement
indépendante. Enfin je pris tout de même Evan comme colocataire, ne supportant pas ni la solitude ni le fait d'être séparés, c'était un peu une évidence. A ce propos nous étions toujours aussi proches et notre relation devenait fusionnelle. J'avais beau me persuader que je l'aimais comme un frère, dormir dans ses bras plus de trois fois par semaine et l'embrasser sur le coin des lèvres était peu être un peu plus que de l'amour fraternel. J'étais bien à ses côtés, et je n'avais aucune envie que cela ne cesse. L’ambiguïté c'est mon truc, c'est pas nouveau j'ai toujours adoré les relations de ce genre, mais certains me diront probablement qu'un jour il faut grandir, on ne peux pas rester sur des relations aussi peu stable et il faut parfois mettre au clair nos sentiments.