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 Bring color to my skies, my sweet little pill

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MessageSujet: Bring color to my skies, my sweet little pill   Bring color to my skies, my sweet little pill EmptySam 2 Aoû - 1:07



Bring color to my skies, my sweet little pill
Tame my hunger. Lie within. Numb my skin.

Fin Juin 2015

Par quelle force, par quel miracle Stefan avait-il réussi à retrouver le chemin de son appartement ? Lui-même ne le savait pas. Il avait passé la nuit ailleurs, autre part, loin d’ici, là où ses moindres pensées étaient restées muettes, où tout était anéanti, où il n’avait plus rien d’autre à faire à part agir de manière froide et détachée afin d’obtenir sa précieuse récompense tant convoitée. Est-ce qu’il se souciait véritablement de ce qu’il faisait ? Est-ce qu’il se rendait compte de tout ce que cela pouvait impliquer d’une manière ou d’une autre ? Bien sûr que non. Stefan n’agissait pas en désespoir de cause, il ne faisait pas tout ça parce qu’on braquait un pistolet chargé sur sa tempe ruisselante de sueur. Il ne rentrait pas pour se rouler en boule dans un coin de son salon pour verser toutes les larmes de son corps, là où d’autres auraient passé des heures entières à se morfondre sur leur propre sort. Non, Stefan ne pleurait pas la dignité qu’il avait récemment perdue, tout simplement parce qu’il n’avait jamais vraiment eu le temps de la posséder. C’était aussi simple que cela, aussi brutal et triste que cela puisse paraître. Le jeune homme ne connaissait pas l’intégrité ni même encore toutes ces choses qui étaient censées faire de lui un véritable être humain plutôt qu’une vulgaire masse de chair sans véritable valeur ni but. Ce constat n’était pas dur à avaler, pas plus compliqué à accepter qu’autre chose. Vraiment, Stefan se contentait d’hausser les épaules, continuant d’avancer tant que ses jambes voudraient bien supporter son poids, tant que son corps pourrait accepter celui d’un autre, tant que ses narines pourraient encore renifler cette poudre céleste, la seule qui ne l’avait jamais déçu et en qui il croyait encore. Car s’il la perdait, alors que lui resterait-il véritablement ? Rien.

Stefan ferma la porte derrière lui, jetant un rapide coup d’oeil autour de lui, poussant un soupir. De soulagement peut-être, ses épaules se relâchant subitement tandis que sa poitrine se soulevait à nouveau. Il était enfin rentré. Tout cet espace lui appartenait, n’était à personne d’autre qu’à lui. L’air de ce petit appartement ne devait être aspiré par aucun être à part lui, et tant pis si les meubles devaient disparaitre un par un pour qu’il puisse payer ses factures ou bien encore pour qu’il puisse s’offrir sa poudre, tant pis s’il devait dormir à même le sol en attendant une meilleure solution, au moins, ce petit cocon lui revenait de droit. Les murs de chair qui composaient son corps ne lui avait jamais véritablement appartenu, alors le béton ferait bien l’affaire. Stefan se surprit même à poser sa main sur le papier peint qui avait commencé à jaunir, prenant une grande inspiration, un sourire se dessinant sur ses lèvres sèches. Est-ce qu’il devenait fou ? Peut-être pas encore assez pour que cela soit inquiétant, puisqu’il avait encore conscience qu’il était en train de basculer doucement. Ses doigts restèrent ainsi plaqués contre le mur pendant quelques secondes. Qu’espérait-il exactement ? Une réponse, une manifestation, un signe ? Non, rien de tout cela. Stefan ne cherchait même plus à essayer de retrouver la flamme qui l’animait autrefois. Il sentait simplement. Voilà. Sa peau fonctionnait encore, elle n’était pas brûlée, pas en train de se consumer pour qu’il ne puisse plus connaitre le plaisir d’être effleurer par la brise légère qui viendrait l’éteindre. Il avait passé la nuit à réaliser les fantasmes d’autres hommes, s’interdisant d’exister, retenant jusqu’à son souffle en attendant que ses poches se remplissent de billets verts et qu’il puisse déguerpir. Il avait passé la nuit à oublier que ses lèvres, sa peau, ses doigts pouvaient sentir autre chose que la folie des autres. Alors ce papier peint sous sa paume semblait devenir un véritable trésor qu’il avait envie de chérir. Mais il avait mieux à faire, maintenant qu’il avait trouvé de quoi tenir au moins jusqu’à la tombée de la nuit.

Stefan avançât dans le couloir ridicule qui donnait sur la salle de bain, sa chambre et sur la minuscule pièce qui lui servait de cuisine. Sa main caressa une porte au passage, sans doute pour palper le moindre recoin de cet appartement, pour continuer de se l’approprier. Une fois dans le salon, il s’écroula sur le canapé, ne réalisant même pas qu’il s’agissait du seul meuble qui lui restait dans cette pièce. Plus de télé, plus de commode, plus de table ou de chaises, il n’y avait plus rien dans les environs qui aurait pu laisser sous-entendre que l’appartement était occupé. Oh, bien sûr Stefan avait précieusement gardé ses guitares dans un coin, soigneusement rangées dans leur housse, mais il avait vendu l’ampli qui allait avec pour des raisons évidentes ; garder un toit au-dessus de sa tête était largement plus important que de pouvoir brancher ses guitares sur des enceintes dernier cri. Et puis, s’il était expulsé avec ses instruments sous le bras, quels voisins pourraient-ils ennuyer avec ses larsens et ses solos interminables ? Il ne les touchait plus pourtant, ou seulement de temps à autre, quand il se sentait un peu plus nostalgique que d’ordinaire et qu’il voulait caresser leur dos brillant où laisser ses doigts rouler sur leurs cordes. Le son parvenait à ses oreilles et ses yeux se fermaient aussitôt, se concentrant sur la musique, son visage s’illuminant un bref instant avant de laisser tomber l’affaire et de passer à autre chose. Parce que Stefan savait. Il savait que le moment viendrait où il faudrait qu’il les vende, toutes les trois, qu’il n’ait aucun remord parce qu’il avait une bonne raison de le faire, pas vrai ? Stefan avait tout perdu. Ou plutôt il n’avait jamais rien possédé que cela, que ces trois guitares qu'il gardaient en otage dans cette sinistre pièce, et bientôt, il devrait s’en séparer parce qu’il faudrait qu’il paye sa dope, celle-là même qu’il tenait justement entre ses doigts. Et pour la première fois, il la maudissait.

Alors pour lui permettre de le détruire à son tour, Stefan déposa la poudre sur le dos de sa main, dans le creux près de son pouce, avant de la porter jusqu’à son nez pour la voir disparaitre en une inspiration. N’en perdant pas une miette, il prit soin de nettoyer sa peau du mieux qu’il le pouvait avant de laisser sa tête tomber sur le rebord du canapé, les yeux levés vers le plafond. Quelques secondes, de vulgaires grains qui s’écoulaient dans le sablier, juste le temps d’expirer pour obtenir la délivrance. Stefan se mit alors à rire à gorge déployée, un rire franc qui venait combler le vide de cette pièce, qui l’habitait de manière presque inquiétante. Se tenant les côtes, il se redressa finalement, observant ses poignets, persuadé que c’était bien son coeur qu’il pouvait sentir cogner dans ses veines, et que l'organe se tenait juste là, entre ses mains fébriles et moites. Il passa ses doigts dans ses cheveux avant de se mettre à tirer sur le col de son t-shirt. Son corps s’embrasait soudainement. Ce n’était pas une chaleur que la plupart des mortels pouvaient ressentir, non, c’était autre chose. Un léger frisson, une sorte de fourmillement qui se répandait sur sa peau, comme une vague, une brise qui lui donnait envie d’arracher la couche de textile qu’il avait sur le dos. Il avait la sensation d’être nulle part mais partout à la fois, l’impression d’être plus grand, plus fort sans doute. D’être simplement à la hauteur, de pouvoir marcher la tête haute. D’être enfin suffisant et important. D’être quelqu’un. D’avoir le droit d’exister quand la vie s’était résolue à essayer de lui faire mordre la poussière. Manque de chance, il préférait sniffer de la poudre.

Dépourvu de son t-shirt, Stefan s’apprêtait à regagner sa chambre quand la sonnette retentit. Sans réfléchir davantage, sans même se demander qui pouvait bien avoir subitement envie de lui rendre visite, il avait ouvert la porte, les pupilles dilatées, un sourire charmeur au coin des lèvres.

« Stefan McFire, at your service. »

Saluant théâtralement la jeune femme en s’inclinant devant elle, il ne la quittait cependant pas des yeux, persuadé qu’il s’agissait là d’une simple voisine et qu'elle serait rapidement repartie.
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MessageSujet: Re: Bring color to my skies, my sweet little pill   Bring color to my skies, my sweet little pill EmptyDim 31 Aoû - 13:14

-Pourquoi vous vous arrêtez ?

-Bah on est arrivé, ma p’tite dame…

-Arrêtez un peu de déconner et redémarrer avant qu’on se fasse percuter par une voiture volée, les tox’ mexicains sont pas ce qu’il y a de plus réputé au niveau assurances accidents…

Lui adressant un sourire glacé dans le rétroviseur, Arizona retourna à son téléphone. Elle tapota l’écran luminescent quelques secondes puis releva lentement la tête. Les bras croisés sur son ventre bedonnant débordant à moitié de son wife-beater à la couleur douteuse, son conducteur et sa moustache impressionnante l’observaient d’un air mauvais. Claquant la langue contre son palais, Arizona leva un sourcil, dessina un « o » interrogatif sur sa bouche, regarda avec septicisme par-delà la couche de crasse étalée sur les vitres du taxi et contempla le quartier. Ce n’était pas possible. Secouant la tête, comme pour se réveiller, elle réfléchit à une insulte particulièrement nauséabonde à balancer au chauffeur pour le motiver à daigner redémarrer, mais le sourire acide qu’elle avait déjà esquissé sur ses lèvres un peu trop maquillées dégoulina bien vite quand elle aperçut le nom de la rue.

Et merde.

Balançant sa petite monnaie sur les genoux engoncés par la graisse du pauvre homme, elle grommela en claquant la portière bien trop fort, manquant de cracher rageusement sur un gamin au visage barbouillé de glace fondue qui avait regardé un peu trop longtemps ses escarpins. Traînant sa valise derrière elle, elle tira sur le bas de sa combinaison inspirée saharienne bleu dur qui lui frôlait le bas des fesses. Peu importe qu’on puisse deviner sa salle de jeu à chacun de ses pas, c’était Couture, c’était donc parfaitement acceptable.

Des sifflets étonnamment  vocalisés semblaient penser autrement. Elle dégaina ses deux majeurs manucurés par ses propres soins, couvrant d’un fuck off généralisé le paysage à trois-cent soixante degrés. Reprenant d’un air déterminé la poignée de son bagage, elle ouvrit la porte du bâtiment d’un coup du plat de la main qui lui fit monter les larmes aux yeux tant le claquement avait été fort. Elle retint la foutue eau salée en se concentrant sur le bon quart d’heure qu’elle avait passé sur son eye-liner et entama sa prospection.

Naviguant dans les ombres de l’immeuble douteux, éructant de très sucrés « Putain mais Stefan qu’est-ce que tu m’as chié comme adresse » au fil de son parcours comme Dora chantonne ses jingles frenglish tout au long de ses épisodes. Aucune carte parlante à la sexualité troublée ou de sac-à-dos obèse pourvu d’une compulsion boulimique à avaler tubas, tricycles et montgolfières aux couleurs assorties, aucun animaux nait d’un délire sous LSD, pas même une foutue babouche pour l’aider dans sa recherche. Elle n’en avait pas besoin. Elle n’était pas Dora. Premièrement, elle n’était pas, merci Seigneur, mexicaine. Ensuite, elle était particulièrement mince. Et enfin, elle ne passait pas sa vie à glander dans la jungle à improviser des flash-mobs avec toute la faune dégénérée imaginable et à martyriser des pauvres renards. Elle soupira. Et c’était ça qu’on donnait comme exemple aux jeunes ? Quelle tristesse. C’était révoltant.

Pourquoi personne n’avait jamais pensé à faire un dessin animé avec elle pour sujet principal, hein ? Elle, elle était un bon modèle. Déjà, son prénom était très classe. Et accrocheur. Elle voyait déjà le générique. Mon nom à mo-o-o-i-i-i, c’est Arizona-a-a-a. Un épisode sur le port de la fourrure, puis l’importance dans la taille zéro, un autre sur le mariage avec des hommes importants, avec Kate Middleton en guest. Oui. Elle, elle éduquerait correctement les gamines de la nouvelle génération. Elle leur inculquerait les vraies valeurs. Pour une vie plus saine et un compte en banque mieux rempli.

Et elle serait probablement payée une fortune pour ça.

Alors que ses glandes salivaires s’activaient déjà la perspective du business illimité que la manipulation infantile présentait à ses yeux avides, elle vit une porte se matérialiser en face d’elle. Plissant les paupières, elle vérifia, souffla un bon coup, mordillant l’intérieur de ses joues de ses molaires. Son doigt quittait à peine la sonnette que la porte grinçait.

Son cœur rata trois battements.

Putain, c’était pas le moment de mourir.

Repoussant d’un mouvement de cheveux parfaitement nourris la Grande Faucheuse qui rapprochait ses bras dangereusement affectueux de son corps bien ferme, elle prit une grande inspiration et tenta, sans succès, de ne pas le dévorer du regard.

Elle aurait voulu avoir l’air calme. Elle aurait voulu être sublime. Etre une femme. Une femme sophistiquée, sarcastique, impériale.  Elle aurait voulu l’éblouir, sortir tout droit d’une publicité pour du parfum. Elle aurait voulu que des éclats de diamants étincellent de partout à l’instant où elle ouvrirait la bouche. Elle aurait voulu sentir la rose blanche et le vin rouge. Elle aurait voulu que tout soit parfait. Et plus encore.

Mais c’est une gamine. Une gosse d’à peine sept ans qui couina dans le suraigu dès qu’elle le vit.

-Stefy. Mon Stefy.

Ses jambes avaient déjà quitté le sol, ses bras s’étaient enroulés autour du cou du McFire, le monde s’était renversé d’un coup. D’un gros boom. Un boom sophistiqué, distingué, impérial. Ou presque. Ses cheveux retombaient sur leur deux visages alors qu’elle le contemplait, lui, allongé de force sur le sol de son appartement, elle, confortablement installée sur son ventre, ses genoux calés de part et d’autre de sa cage thoracique, ses mains appuyées sur son sternum, un sourire ravi sur les lèvres, un rire gazouillant dans sa gorge. Comme cédant à une tentation peu civilisée, elle planta un baisé sur ses deux joues puis releva la tête, regardant tout autour d’elle. Elle toussota pour s’éviter des jurons un peu trop violents.

Ils leur avaient fait une crise de feng-shui ?

-C’est… minimaliste.

Pause.

-Je n’aime pas ça.

Reniflement.

-Il n’est pas question que je vive dans un appartement qui ressemble à un sanatorium désaffectée… Sorry, not sorry, je suis presque sûre que c’est mauvais pour le Karma…
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