Quand t'es petit et que tu as toujours vécu dans une superbe grande maison tu dis que c'est normal. Tu ne te doutais pas que ta mère partait tous les jours aux aurores, revient que tard le soir et part comme une voleuse en catastrophe pour sauver des vies parce qu'elle est chirurgienne, que ton père ton père est stressé parce qu'il doit à sous sa charge des centaines d'hommes qui travaillent pour lui dans le bâtiment. Non, pour toi c'est normal de posséder la toute dernière console et d'avoir un home cinéma dans ta chambre à l'âge de six ans. Tu ne te dis pas forcément que les gens de ta classe te parlent juste dans le but de profiter de ta piscine d'intérieur. Tu pensais encore que tout apparaissait comme ça, par magie.
Tu regardais les yeux embués de larmes ta mère partir une nouvelle fois tandis que ton père te fou une bonne gifle pour que tu te comporte comme un homme.
« Plus jamais ! Plus jamais tu pleure et surtout pas devant les gens tu m'as compris ?!! Sinon crois-moi je vais te donner une bonne raison de pleurer ! »Oui, les hommes ça ne pleure pas et William l'a appris depuis sa plus tendre enfance. Il n'a jamais vraiment compris pourquoi il n'y avait que les filles qui avaient le droit d'être à fleur de peau, alors que lui devant la mort de Mufasa il pleure à chaudes larmes. Pourtant, depuis ce jour-là, il n'a plus versé une seule larme. Ça parait irréalisable voire même impossible, mais il a compris que s'il voulait faire la fierté de son part il se devait d'être homme dès son plus jeune homme. Il y a tant de choses qu'on voit et qu'on ne comprend pas.
« Numéro vingt-cinq : Etre gentleman, mais pas trop pour ne pas être soumis à la femme »La liste s'allongeait de jour en jour et se nommait :
« Comment être un homme selon papa » Il n'avait que sept ans, mais il savait que s'il ne respectait pas ses critères il serait probablement renié de sa famille. Il ne savait pas comment on pouvait être renié de sa propre famille d'autant plus qu'il ne formait qu'un avec sa mère. Devant les crises de son père il trouvait souvent refuge derrière sa génitrice sachant que jamais il ne lèvera la main sur elle. Faible ? Oui, il l'était, mais il se refusait de le montrer fasse aux autres et pourtant, ce n'était pas chose facile. D'ailleurs, jamais personne n'a cru une seule seconde qu'il pouvait être quelqu'un de dur et d'insensible.
La vie est une leçon à elle toute seule. Elle te fais ouvrir les yeux quand pourtant tu préférerais rester aveugle.
2) L'inconscienceQui n'a pas déjà essayé de faire comme tout le monde pour se faire accepter ? William l'avait bien compris ça. S'il voulait avoir des amis il devait se mettre à la cigarette, à l'alcool, au sexe et peut-être même à la drogue. Il s'était trouvé une bonne petite bande. La bande la plus célèbre de son collège à vrai dire, ils ne se séparaient jamais du collège jusqu'au lycée. Oui, ils étaient ses amis et il aimait se sentir intégrer. Son père aussi aimait savoir que son fils ne faisait pas parti de tous ses imbéciles qui restaient seul dans leur coin et qui se faisaient martyriser à la cour de récré.
« Alors William, comme ça t'as pas ramener le fric pour la beu? »Il avait dit à son père que ses bleus et ses nombreuses plaies provenaient d'une bagarre pour défendre l'honneur de sa famille. C'était la première, mais sûrement pas la dernière. Être partagé entre la peur d'être seul et détester de tous, reclus comme un pauvre imbécile et la peur de se faire tabasser par ce qui était ses « amis » aux yeux de tous, le lendemain. Il ne comprenait pas ce qui clochait. Il avait pourtant tout ce qu'un adolescent de son âge voulait avoir : du fric à en pleuvoir, de la drogue, de l'alcool, une bonne bande de potes, la popularité, les filles et les mauvaises notes qui viennent avec pour ne pas être ce putain de cliché d'intello. Alors pourquoi se sentait-il si vide ?
« Non, ne pleure pas bordel, un mec ça ne pleure pas ! »Il avait réussi à retenir une nouvelle fois ses larmes malgré ses nombreux bleus qui recouvraient toutes ses côtes. Est-ce que ses nombreuses cicatrices partiront un jour ? Il avait de sacrés doutes, mais il se souviendra au moins de la leçon : « trop bon, trop con.. » et pourtant, il restait con. Les jours se suivaient et se ressemblait.
« Alors comme ça tu sors avec Hannah ? »Il ne savait pas pourquoi sur le moment ils étaient en train de se foutre de sa gueule, mais il était fier de dire que oui. Elle avait une taille mannequin, de beaux yeux bleus et une longue chevelure blonde qui lui valait le surnom de Raiponce. Comment pouvait-il savoir que tout cela était qu'un leurre ? Il avait pourtant été gentil et c'était même comporté comme un véritable gentleman sachant que pour le bien de sa réputation il s'était longtemps comporté comme un véritable connard. Il lui avait donné sa première fois sans penser que ça finirait mal -encore une fois-
3) La conscienceTrois décembre deux mille huit, une petite fille dont le prénom n'a pas encore été attribué viens de naître dans un hôpital de Los Angeles. William Duncan Welton, quinze ans et déjà papa. Cet enfant qui était effrayé de grandir vient d'être propulsé dans la vie active en devant dire à dieu à son adolescence. Il aurait certes put compter sur le soutient d'Hannah, sa petite amie, mais le cinq décembre il n'avait déjà plus aucune nouvelle d'elle. Ni d'elle, ni des autres. Louanna. Il l'appela Louanna et l'éduqua avec l'aide Rosa, la gouvernante de la maison.
« Un enfant bordel ! Non mais où t'avais la tête ?! T'as pensé à tes études ?! T'es incapable de t'occuper de toi, comment veux-tu t'occuper d'un enfant ?! Tu crois quel mérite d'avoir un père aussi misérable que toi ?! Elle sera dix fois plus heureuse dans un orphelinat qu'avec un bon à rien comme toi !! »Il écoutait très sagement son père le sermonner, pas franchement apte à répondre. Il n'avait pas encore réalisé qu'il devrait s'occuper d'un bébé tout seul, que les autres étaient partis et qu'il avait pris beaucoup trop de cachets à son goût pour oublier cette accumulation de petites choses qui s'entassaient depuis déjà des années. Tout prenait un sens pour lui. Alors qu'il avait peur d'être seul, il ne le serait plus jamais. Il avait Louanna et son sourire, Louanna et ses petits yeux innocents. Oui, il craquait littéralement pour sa progéniture. Il savait que ça serait dur de concilier ses études de management/Marketing avec le boulot de père, mais il pouvait compter sur le soutient de Rosa et surtout celui de sa maman qui l'avait toujours soutenue et qui était surtout complètement gaga devant ce petit bout de chou.
« Je t'appellerais, promis maman et puis, on se verra une fois tous les mois; pour les repas de famille. De toute façon je t'inviterais »Il n'aurait jamais pensé quitter le cocon familiale avant trente ans, mais le voilà parti à dix-huit ans. Il avait besoin d'espace et surtout d'intimité pour mieux créer des souvenirs avec sa famille.
Ce n'est pas le futur qui nous fait peur, c'Est-ce qui nous attend qui est effrayant.
4) L'avenirL'an deux mille quatorze, manager d'une boutique de prêt-à-porter pour homme à l'âge de dix-neuf ans. Père d'une petite fille de quatre ans, actuellement célibataire et son coeur est pour le moment bien fermé à toute relation amoureuse, mais possède un grand coeur pour toute personne qu'il apprécie. Timide, renfermé avec un gros problème de confiance en lui, il a pourtant su reprendre sa vie en main et la cause ? Sa fille. Il veut tout ce qu'il y a de mieux pour elle et c'est pourquoi il a su remonter mieux que n'importe quel toxico au monde sans passer par la case « centre de désintoxe » S'il est fier de son parcours ? Il ne se trouve pas spécialement exceptionnelle et ne se ventera jamais de quoi que ce soit.
« Will, pourquoi tu as marque sur ton cou ? »Les collègues de travails ne peuvent pas se contenter de faire leur boulot au lieu d'observer les moindres faits et gestes des autres ?
« Moi c'est William..et tu devrais te concentrer sur ton travail »Oui, le passé laisse certaines séquelles. Parce qu'il y a des cicatrices qui mettent plus de temps s'effacer, parce qu'il y a des traumatismes qui sont dur à dépasser. Mais à quoi bon s'arrêter de vivre alors qu'encore pleines de bonnes choses nous attendent ? La vie vaut la peine d'être vécue que ça soit pour un membre de la famille, un ami ou même pour soi.